Catégorie : Science-Fiction Page 47 of 56

Jackpots – Robert A. Heinlein

jackpotsRésumé : Auteur culte de l’Âge d’or de la science-fiction, pygmalion de toute une génération et personnalité controversée s’il en est, Robert A. Heinlein fut un des écrivains les plus prolifiques de son temps. On lui doit quelques incontournables de la science fiction comme Révolte sur la Lune, En terre étrangère, Étoiles, garde-à-vous ! et son impressionnante Histoire du futur. Jackpots, réunit quatre nouvelles rares, dont une inédite, qui allient vraisemblance et frisson, plausibilité scientifique et sense of wonder. Une incursion dans l’univers riche et dense de Robert A. Heinlein.

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Robert Heinlein fait partie de ces auteurs qui ont changé, en leurs temps, le visage de la Science- Fiction et qui mérite toujours d’être découvert ou redécouvert grâce à des textes intelligents. L’auteur est d’ailleurs l’un des premiers à mélanger aussi bien le côté scientifique et réaliste avec le côté romancé d’histoires futuristes et, après avoir lu L’Âge des Etoiles et Le Vagabond de L’Espace, je me suis laissé tenter par ce recueil de nouvelles à la couverture, certes kitch, mais qui m’a paru intéressante, même si finalement peu ancré dans les univers de l’auteur dont les robots sont assez inexistants. Ce recueil comporte quatre nouvelles de l’auteur dont une inédite, ainsi qu’une préface de Eric Picholle.

La Belle et la Bête : J’avoue que cette préface écrite pas Eric Picholle, sur l’auteur, ne m’a pas convaincu plus que cela, elle reste sympathique et permet d’en apprendre un peu plus sur l’auteur, mais elle a, selon moi, du mal à démarrer tournant un peu trop sur des faits divers à mon goût que sur l’auteur en lui-même. Heureusement, très vite on se consacre plus sur l’auteur ce qui finalement rattrape cette préface et nous permet de mieux découvrir l’écrivain.

Sous le Poids des Responsabilités : Joe Appleby est pilote de torche, un vaisseau qui peut voyager à très très haute vitesse. La situation désespérée de Pluton impose un choix et un voyage au-delà des limites humaines. Un texte vraiment intéressant et bien construit sur l’honneur des militaires et aussi le sacrifice pour pouvoir aider et sauver des personnes dans le besoin. Alors attention on est loin du manichéen militaire, qui va tout seul sauver le monde ou du texte plein de moral, là je parle d’un sacrifice humain, comme tant d’autres, qui restera à toujours méconnu du monde. Un texte rythmé, court et efficace dont le seul point faible est peut être cette conclusion, ouverture de débat sur l’abnégation et la décision prise en haut lieu, qui m’a paru un peu facile et légèrement simpliste. Le mélange de science et de romance se révèle agréable à suivre.

Solution non Satisfaisante : Il s’agit ici d’un texte sorti en 1941 qui va finalement se révéler véritablement avant-gardiste et d’anticipation, racontant comment la découverte d’une nouvelle arme de destruction à partir du nucléaire va changer la vie d’un pays quelques années avant l’utilisation de l’arme nucléaire lors de la seconde guerre mondiale. Un texte, certes, au point de vue très militaire, vu que les protagonistes sont des militaires, mais qui fait véritablement froid dans le dos et qui se révèle captivant, bien écrit et qui possède des personnages vraiment charismatiques. De plus l’auteur nous offre tout de même de l’humain et des réflexions intéressantes où finalement il n’y a ni bien, ni mal, il y a juste des points de vues différents et des choix à faire, qui peuvent des fois se révéler incompris et dévastateurs. Alors on peut reprocher au texte de pousser trop à son paroxysme l’histoire, d’offrir une conclusion justement « trop », mais rien de bien méchant selon moi. Le meilleur texte du recueil pour moi.

La Création a Pris Huit Jours : Il s’agit du texte inédit de ce recueil et autant le dire tout de suite c’est le texte qui m’a le moins accroché de ce roman, pas qu’il soit complètement mauvais, mais je l’ai juste trouvé quelconque. Des étranges phénomènes apparaissent sur terre et des scientifiques vont essayer de découvrir la vérité, leur théorie est que ces phénomènes sont dû à des êtres intelligents venu d’ailleurs. Un texte qui sert à nous rappeler que finalement, peut-être, l’homme n’est pas tout en haut de la chaîne, qu’il n’est peut-être qu’un animal. Les réflexions sont intéressantes mais je n’ai pas accroché aux héros et à leurs raisonnements, qu’ils soient scientifiques ou plus philosophiques, de plus la conclusion m’a paru convenu et sans surprise. Un texte, différent des habitudes de l’auteur, qui se révèle finalement moyen sans être non plus complètement mauvais.

Une Année Faste : Voilà un texte qui démarre de façon assez distrayante et limite humoristique avec une demoiselle qui se déshabille, sans aucune raison, en public et qui va lentement monter en tension pour aboutir à une catastrophe. J’ai beaucoup aimé ce personnage principal, statisticien, qui se sert de son métier comme science prédictive des soucis du pays et, je trouve, qu’il forme un couple intéressant avec Meade. Un texte efficace, bien construit et au rythme qui monte doucement au fil des pages pour aboutir à cette conclusion captivante, pleine d’émotion et poignante.

Comme d’habitude avec l’auteur on retrouve des textes mélangeant science et fiction mais loin de ce que peut être la Hard Science car finalement des textes vraiment compréhensibles par tout avec ne science vulgarisée. Des textes qui se révèlent plein de surprises, d’idées intéressantes et surtout d’intrigues travaillées et soignées. Des textes, mélange d’aventure, de huit clos, d’action et de réflexions et je vous conseille vraiment de découvrir cet auteur même si, parfois, on sent que ces textes ont un peu vieillis surtout dans la présentation, un peu guindé, de ces personnages d’époque, mais rien de dérangeant tant le fond se révèle efficace et surprenant. Mis à part la troisième nouvelle que j’ai trouvé anecdotique ce recueil vaut le coup, selon moi, d’être découvert même si toutes les nouvelles ne sont pas au même niveau.

En Résumé : J’ai passé un bon moment avec ce recueil de quatre nouvelles dont une inédite qui nous offre des textes aux intrigues vraiment efficaces, signées et surtout pleine d’aventures, d’émotions et de réflexions. Car oui c’est la grande force de l’auteur de nous offrir des textes qui font réfléchir et qui pousse le lecteur à se poser des questions. Rien que le texte Solution Non Satisfaisante fait froid dans le dos, même si l’auteur pousse un peu trop son texte, mais rien que pour ce texte ce recueil mérite d’être lu. Mis à part La Création a Pris Huit Jours, que j’ai trouvé anecdotique, on retrouve des textes vraiment intéressants et passionnants, certes pas toujours exempts de défauts, mais qui mérite sûrement d’être découvert.

 

Ma Note : 7,5/10

Le Maître du Haut Château – Philip K. Dick

le maitre du haut chateauRésumé : Le maître du haut château 1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés ; le Reich et l’Empire du Soleil levant se partagent le monde.
Vingt ans plus tard, dans les États-Pacifiques d’Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L’occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre. À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, grand amateur de culture américaine d’avant-guerre, dénichent chez lui d’authentiques merveilles. D’ailleurs, que pourrait-il offrir à M. Baynes, venu spécialement de Suède pour conclure un contrat commercial avec lui ? Seul le Yi King le sait. Tandis qu’un autre livre, qu’on s’échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la Seconde Guerre mondiale…

Edition : J’ai Lu Nouveaux Millénaires

 

Mon Avis : Dernièrement je suis dans ma période Philip K. Dick, ça fait quelques années que je n’avais pas lu de texte de l’auteur, et surtout son roman Le Maître du Haut Chateau, un des rares écrits de l’auteur à avoir été récompensé par un prix. J’ai donc profité donc de la réédition de ce roman avec une nouvelle traduction pour le faire entrer dans ma PAL. De plus je trouve la couverture vraiment sympathique et qui colle bien à l’histoire et l’univers de l’œuvre.

Imaginer un monde où les forces de l’axe auraient pris le dessus sur les alliés et se seraient partagés le monde, entre Japonais et Allemands. C’est ce que propose ce roman de K. Dick qui nous offre une réflexion vraiment intéressante sur le sujet. Alors, on est loin de tous livres nerveux, d’action ou de grandes enquêtes, on se retrouve plus à suivre la vie des différents personnages et leurs rapports face à ce monde, différent du nôtre. Il y a bien un fil rouge avec cette uchronie dans l’uchronie, mais un fil rouge qui permet juste de faire avancer l’histoire car le plus important dans ce roman reste cette question sur l’authenticité de la réalité, son envie de survivre ou encore la recherche de soi et de sa façon de vivre. L’auteur ne recherche pas le sensationnel et à la différence d’autres écrits, il ne cherche pas non plus à construire une histoire avec introduction, développement et conclusion, mais nous offre plus une tranche de vie de personnages différents dans un univers différent, mais qui cherche à changer ce qui peut surprendre et risque de bloquer certains lecteurs.

L’oeuvre nous montre que finalement la vie dans ce nouvel univers n’est pas pire ou mieux que le nôtre, elle se révèle tout simplement différente sur les faits historiques et la façon de vivre, mais sinon la violence, la mort, le racisme et le pouvoir sont toujours présents et surtout une nouvelle guerre entre L’est et L’Ouest se prépare rappelant la guerre froide. Le roman repose aussi sur deux livres important le Yi King, livre existant qui permet, à travers certaines manipulations, de pouvoir se voir offrir des réponses aux questions posés, mais aussi Le Poids de la Sauterelle, livre fictif dans l’histoire, qui imagine que les alliés ont gagné la guerre. Autant j’ai trouvé que l’auteur en faisait un peu trop sur le Yi King, un livre important pour Philip K. Dick, il s’en est même servi pour travailler certains passages de son histoire, autant le parallèle entre le roman de Dick et le roman fictif apporte beaucoup à l’histoire, entre auteurs réels et inventés et histoires vraies et fictives l’auteur joue avec le lecteur.

Les personnages sont, comme d’habitude avec l’auteur, assez intéressants et plaisants à suivre même si ils manquent parfois de profondeurs et de charismes. Mais voilà c’est surtout leurs questionnements, leurs idées, leurs façons d’évoluer face aux évènements qui fait qu’on accroche à eux. Chacun voit le monde différemment entre envie de liberté, de soumission ou encore par des sentiments nationalistes et culturels. Les dialogues sont très présents et travaillés, mais peuvent surement paraître, pour certains lecteurs, comme du bavardage inutile et légèrement ennuyeux, et pourtant je trouve que ces discussions apportent beaucoup, que ce soit dans la compréhension de la routine de ce monde ou encore dans l’attachement de finalement retrouver des personnages comme nous, sans véritables épopées ou destins qui se battent dans un monde qui est loin d’être parfait mais se l’imagine meilleur. Je trouve juste dommage certaines évolutions et certains choix de personnages un peu trop téléphonés et parfois à contre courant de ce qu’on attend.

La plume de l’auteur se révèle assez simple, comme à son habitude, mais se laisse lire facilement et se révèle vraiment plaisante. La nouvelle traduction apporte un plus, selon mes souvenirs, surtout sur le Yi King. On se laisse porter par cette uchronie aux idées vraiment intéressantes et qui offrent matière à réflexion. Alors, bien sûr tout n’est pas parfait l’auteur se perd un peu dans des descriptions et des scènes qui alourdissent légèrement la lecture, les personnages ont parfois des réactions surprenantes et pourtant je me suis laissé facilement captiver par ce roman efficace qui aboutit à une conclusion totalement ouverte et qui ouvre à des réflexions surprenantes. Mais il m’est difficile de pleinement conseiller ce livre, chacun devant se faire son avis, car je ne doute pas que certains pourraient le trouver ennuyeux, bavard et peu nerveux. Moi ce texte déroutant et intelligent m’a happé, après à vous de voir. En tout cas la postafce ainsi que les deux chapitres d’une suite que l’auteur avait commencé à écrire se révèlent, eux aussi, vraiment intéressants.

En Résumé : J’ai passé un vraiment bon moment avec ce livre qui nous offre une tranche de vie de différents personnages dans un monde ou les alliés ont perdu la guerre et ou le monde fut partagé entre l’Allemagne et le Japon. Un roman lent, calme, aux idées foisonnantes et pleines de réflexions. Entre recherche de la vérité, de la réalité mais aussi la recherche de soi et de sa place je me suis laissé captiver par ce roman. Les personnages se révèlent simples mais agréables à suivre tant ils se révèlent finalement proche de nous, dommage que parfois ils réagissent de façon un peu trop surprenantes mais rien de bien grave. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi simple, mais agréable par contre je reproche quelques légères longueurs, que l’auteur se soit par moment un peu trop attardé sur le Yi King et parfois un côté un peu trop descriptif. Au final un roman dur à conseiller, mais qui mérite sûrement d’être découvert pour son texte aux idées intelligentes et surprenantes.

 

Ma Note : 8/10

Quantika Tome 1, Vestiges – Laurence Suhner

vestigesRésumé : Dans mes rêves, je les appelle les Bâtisseurs.

Les Bâtisseurs.
Une ancienne civilisation qui a visité Gemma – la plus lointaine colonie humaine – il y a douze mille ans, en y laissant des vestiges et un gigantesque artefact en orbite.
Qu’ont-ils bâti en vérité, si ce n’est une machine? Une machine qui détraque la réalité, altère les constantes fondamentales de l’Univers.
Qu’y puis-je? Pourquoi ai-je été choisie? Pourquoi suis-je la seule à entendre cette voix qui surgit des profondeurs? Cette voix qui me pousse à abandonner mon corps au rythme et à la danse.
La voix de Ioun-ké-da.

Celui que, dans leurs mythes, les Bâtisseurs nomment le Dévoreur de réalité

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Ce livre a fini dans ma PAL un peu sur un coup de chance. J’avais loupé sa sortie et lors des dernières Imaginales je suis tombé sur ce livre un peu par hasard. Il faut bien avouer que je trouve la couverture, illustrée par Manchu, est vraiment magnifique et m’a tout de suite attirée. Je me suis donc lancé dans une discussion avec l’auteur pour mieux essayer de comprendre et cerner ce cycle, je dois bien avouer que j’ai été vite emballé et je suis donc reparti avec mon livre dédicacé.

Il faut bien l’admettre le roman prend vraiment son temps pour se mettre en place. Les 200 premières pages ne servent qu’à poser l’univers, les personnages, mais aussi les enjeux, mais surtout manque un peu d’originalité. Cette lenteur peut en rebuter certains mais j’avoue que moi, ça ne m’a jamais dérangé du moment que le lecteur arrive à se laisser emporter, et là ce fut le plus
souvent cas, même si par moment quelques coupes auraient quand même pu être réalisées. Puis ce serait dommage de s’arrêter a à peine un tiers du livre qui, après, se révèle, en tout cas pour ma part, vraiment palpitant et prenant. L’intrigue autour de ses bâtisseurs, de leurs technologies et de leur histoire disparue est certes, un peu déjà vue en SF, mais se révèle vraiment bien mené et travaillé par l’auteur. La découverte des vestiges va vraiment plonger l’histoire se révèle vraiment captivante l’action se met doucement en place ce qui fait qu’on a du mal à lâcher le livre.

L’auteur cherche à placer son intrigue dans sur un base vraiment scientifique. On sent que d’ailleurs l’auteur se passionne pour la science. Mais attention, on est loin d’être dans la Hard Science, l’auteur ayant une approche, le plus souvent, très imagé, vulgarisé et compréhensible des aspects scientifiques qui plaira autant aux férus de sciences qu’aux novices, même si parfois l’auteur en fait parfois légèrement trop dans les explications. Cet aspect scientifique apporte un véritable plus à l’histoire, la rendant vraiment plausible et surtout assez proche de nous. Ce qui n’empêche pas aussi l’intrigue sur la découverte de cette nouvelle race extraterrestre de se révéler vive et captivante. L’auteur n’oublie pas non plus de nous offrir des trames personnelles efficaces et vraiment prenantes qui font qu’on se laisse facilement emporter par ce livre.

L’univers mis en place par l’auteur joue un rôle vraiment important. La planète de Gemma qui se révèle hostile, glaciale et austère joue un rôle vraiment important de cette histoire. Gemma et son histoire qui, finalement, va se révéler le point principal de l’intrigue, jouant avec les personnages à sa façon. Une planète ayant ses propres règles ou les hommes tente plus de survivre, de s’habituer à la vie sur Gemma. Un univers qui possède aussi ses propres luttes de pouvoir humaines entre scientifiques, militaires et miliciens, chaque camp possédant une vision différente du monde de Gemma. Mais finalement qu’est véritablement Gemma? Dans tous les cas un Univers, blanc, froid, mais qui, je trouve, vaut vraiment le coup d’être découvert, un monde dense, limite angoissant et pourtant vraiment soigné. De plus les rêves de nos protagonistes ajoutés à la culture indienne ajoute une certaine dose de mysticisme et de magie vraiment intéressante, ajouter à cela une race extra-terrestre qui ne manque pas de charme et donne envie d’en savoir plus.

Concernant les personnages je dois dire que c’est quand même l’une des faiblesses du roman j’ai trouvé. Entre Ambre la scientifique rigide et froide qui rejette tout le monde et Kya l’adolescente rebelle qui a du mal à se trouver, on a vraiment du mal à complètement s’attacher à eux et même si dans la dernière partie certaines révélations se dévoilent et certains changements apparaissent, je suis resté assez circonspect. Pas que ces personnages soient mauvais, loin de là, mais ils sont tellement dans leurs rôles de protagonistes frigide voir de peste, que des fois on a envie de les secouer; ils sont un peu « too much ». Haziel quand à lui est vraiment sympathique à suivre même s’il se perd un peu trop dans son rôle d’amoureux transi. Les personnages secondaires sont intéressants à suivre, mais manquent encore un peu de consistance qu’ils devraient trouver par la suite dans les prochains tomes.

Le style de l’auteur se révèle vraiment efficace, assez simple et prenant, elle arrive de façon surprenante entre roman et explications scientifiques sans jamais perdre ou ennuyer complètement le lecteur, même si par moment elle pousse un peu trop ses descriptions. Puis arrive la conclusion surprenante, intense, mais surtout qui ressemble plutôt à un cliffangher et qui donne clairement envie de lire la suite. Je dis qui ressemble à un cliffangher car j’ai aussi eu un peu l’impression que l’histoire s’arrêtait comme si on avait décidé de la couper là, à ce moment-là, et non en lui offrant une conclusion complète. Je ne sais pas, une impression. Dans tous les cas, j’attends maintenant le second tome avec impatience.

En Résumé : Au final j’ai passé un vraiment bon moment avec ce livre qui nous offre un Planet-Opera de qualité malgré quelques défauts. L’histoire est lente à démarrer, mais une fois lancée elle se révèle vraiment soignée, prenante et palpitante mélangeant roman et aspect plus scientifique sans jamais perdre le lecteur. L’univers mis en place est vraiment réussie et se révèle être un personnage important de ce roman avec sa mythologie, son histoire et son mysticisme. Par contre, je suis plutôt mitigé par les personnages, surtout les personnages féminins, Ambre et Kya, qui sont par moment vraiment trop frigide ou parfois antipathiques, même si ça s’apaise lentement au fil des pages et des révélations. La plume de l’auteur se révèle vraiment prenante et simple et on tourne les pages avec plaisir pour atteindre cette conclusion intense, cliffangher qui donne envie de lire la suite rapidement.

 

Note : 8/10

Et Pour Quelques Gigahertz de Plus… – Ophélie Bruneau

et pour quelques gigahertz de plusRésumé : Un vaisseau proche du cimetière des astronefs…
Un équipage incomplet et hétéroclite…
Un système inexploré à la veille d’une guerre interplanétaire…
Pour Jean-Frédéric Serrano, commandant du Viking, la meilleure solution serait de quitter le secteur avant le début des embrouilles ! Sauf, bien sûr, si les autochtones impliquent de force les Terriens dans leur conflit.
Pris entre deux feux, privés du soutien de la planète-mère, les soldats du Viking joueront à la roulette russe… à leur façon !
Dans l’espace, personne ne vous entendra bluffer.

Edition : Ad Astra

 

Mon Avis : J’ai décidé de me laisser tenter par ce livre un peu par la faute de Lelf (ce qui arrive fréquemment me direz vous) qui en avait fait une critique des plus intéressantes sur son blog. Ajouter à cela que j’ai rencontré l’auteur lors des dernières Futuriales et je suis reparti avec mon édition dédicacé de ce livre dans ma PAL. Puis bon du Space-Opera, qui plus est français, se fait assez rare pour au moins être découvert. A noter qu’il s’agit du premier roman d’Ophélie Bruneau, l’auteur n’ayant écrit que des nouvelles avant ce livre. Par contre je trouve la couverture, illustrée par Laurent Guillet, certes sympathique, mais loin d’être exceptionnelle.

Le vaisseau spatial Viking est envoyé pour découvrir un nouveau système solaire, mais nos héros vont très vite se retrouver au milieu d’une guerre et vont devoir, par la force des choses, s’en mêler, ce qui n’est jamais bon. L’histoire mise en place par l’auteur ne manque pas de panache et on ne s’ennuie jamais vraiment de la première à la dernière page de ce court Space-Opera (environ 210 pages). Entre diplomatie, trahison ou encore terrorisme l’auteur sait jouer avec le lecteur enchaînant les rebondissements et les retournements de situations de façon efficace. Un livre plein de panache et de surprises qu’on dévore finalement avec un minimum de plaisir. De plus l’auteur décide de gérer son conflit de façon intelligente, par la diplomatie et non par les armes, comme le font souvent les militaires, ce qui change. Alors certes une diplomatie assez sommaire par moment, mais j’ai trouvé cela intéressant.

Ajouter à cela une bonne dose d’humour que l’auteur manie efficacement et sous toutes ses formes, voilà de quoi vraiment plaire aux lecteurs qui cherchent à passer du bon temps et à sourire voir rire. L’univers mis en place par l’auteur est plus que solide, possédant des technologies vraiment intéressantes, futuristes mais pourtant qui restent, d’une certaine façon, assez proche de notre époque ce qui fait qu’on ne se perd jamais vraiment dans ce monde. Mais je trouve dommage que finalement dans cette histoire complètement enlevé et drôle l’univers en lui-même soit si classique et sérieux, comme si l’auteur avait eue peur de vraiment se lâcher pour ne pas faire fuir le lecteur, ce qui est dommage car ça m’a donné l’impression de créer une sorte de décalage. Dommage, car les Ruxis ne manquent pas d’intérêt et l’auteur a vraiment réussie à les rendre intéressant.

Concernant les personnages je dois bien dire qu’ils ne manquent pas de charismes et surtout se révèlent des plus hétéroclites, entre le rude et sévère Commandant Serrano, l’intelligente et sérieuse Lieutenant Artemisia ou encore le playboy et sûr de lui major Tikosh on ne s’ennuie pas. Ajouter à cela des personnages secondaires de haut vol et aussi un peu décalé et vous obtenez un équipage vraiment intéressant. Cette équipe se révèle complètement différente et pourtant tellement complémentaire qu’on ne peut que s’accrocher à elle, même si je trouve que parfois l’auteur en fait un peu trop, surtout pour un équipage qui est considéré comme un équipage militaire, mais rien de vraiment dérangeant tant les dialogues pleins d’humour et de cynismes fusent et nous font régulièrement sourires.

Et pourtant je dois bien avouer je n’ai pas complètement été convaincu par ce livre. Alors attention, il est plaisant à lire, se lit bien et vite, et offre une histoire efficace et assez prenante, mais quelques points ne m’ont pas complètement accrochés. Par exemple j’ai eu du mal à accrocher sur le fait de l’utilisation d’un jeu vidéo pour résoudre un conflit interplanétaire. L’idée ne me parait pas impossible, mais pas complètement non plus et encore moins aussi rapidement, ce qui m’a vraiment surpris. De plus les Ruxis paraissent des êtres intelligents, pourtant parfois on a vraiment l’impression qu’ils sont manipulés comme des enfants. Comme je l’ai dit le roman reste vraiment agréable malgré ces quelques petits points noir et je ne regrette pas ma lecture.

Le style de l’auteur se révèle vif, efficace et captivant dès les premières pages. Elle nous fait rentrer dans son monde futuriste de façon vraiment efficace et on a du mal à lâcher le livre. Un roman qui m’a fait passer un moment de lecture des plus sympathiques et j’espère revoir un jour dans d’autres aventures l’équipage du Viking. Un équipage qui ne manque pas de charisme et de mordant.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce livre qui nous offre une histoire solide de Space-Opera, on ne s’ennuie jamais du début à la fin et l’humour, vraiment très présent dans ce livre se révèle efficace et fait assez souvent mouche. L’univers mis en place se révèle intéressant, l’auteur nous offrant des technologies futuristes pas si éloigné de ce qu’on connait pour ne pas perdre complètement le lecteur et ne manque pas d’originalité. Dommage que son côté un peu trop sérieux soit en décalage avec l’humour très présent. Les personnages ne manquent pas de charismes et se révèlent attachants et la plume de l’auteur se révèle vive et prenante. Dommage que certaines idées ne m’aient pas complètement emballées et que parfois l’auteur se laissent un peu aller à la facilité dans la manipulation diplomatique des Ruxis. Au final un Space-Opera efficace et prenant qui possède ses qualités et ses défauts et qui m’a offert un sympathique moment de lecture et dont j’espère pouvoir retrouver un jour les personnages du Viking.

 

Ma Note : 7/10

Substance Mort – Philip K. Dick

substance mortRésumé : Dans une Amérique imaginaire livrée à l’effacement des singularités et à la paranoïa technologique, les derniers survivants de la contre-culture des années 60 achèvent de brûler leur cerveau au moyen de la plus redoutable des drogues, la Substance Mort.
Dans cette Amérique plus vraie que nature, Fred, qui travaille incognito pour la brigade des stups, le corps dissimulé sous un «complet brouillé», est chargé par ses supérieurs d’espionner Bob Actor, un toxicomane qui n’est autre que lui-même.
Un voyage sans retour au bout de la schizophrénie, une plongée glaçante dans l’enfer des paradis artificiels.

Edition : Denoël

Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Je continue ma lente replongée dans la bibliographie ainsi que dans l’univers de Philip K. Dick, un des grands auteurs de la Science-Fiction. Je suis tombé un jour sur ce livre et j’ai décidé de le faire rejoindre ma PAL, ayant vu vaguement le film et n’ayant pas complètement accroché je voulais voir ce que pouvait donner le livre dont il était tiré. Je dois bien avouer que je ne suis pas fan de la couverture qui ne reprend qu’une image du film, mais il faut dire que celle avant la sortie du film ne me plaisait pas non plus.

Finalement, ne cherchez pas trop de Science-Fiction dans ce livre, il y en a très peu, même si on trouve quelques idées intéressantes comme le costume brouillé. Ce roman est surtout une plongée pleine de souffrance et de vulnérabilité dans le monde de la drogue, mais aussi de la folie. On se retrouve dans cette histoire emporté par ce tourbillon de trips, de schizophrénie, de dédoublement de personnalité ce qui fait que très vite l’intrigue se retrouve au second plan devant le développement des personnages. Ce roman est surtout un roman poignant sur la descente aux enfers des consommateurs de drogues. On est mal à l’aise devant la folie qui guette et pourtant on ne peut s’empêcher de continuer à lire pour en savoir plus. L’auteur continue aussi à traiter de façon pertinente, efficace et captivante des thèmes qu’il affectionne comme la paranoïa, les hallucinations, l’identité ou encore la critique de la société consumériste.

Ce roman se révèle être en fait une sorte de photo d’une époque que l’auteur a connu, vécu et cherche à nous dévoiler sans véritable morale ou leçon, même si on se fera nos propres avis une fois la dernière page tournée. C’est un roman qui joue énormément avec le lecteur sur la folie et la psychédélique, le genre de roman qu’on accroche ou qu’on déteste et qu’il est vraiment dur de conseiller, mais aussi de parler; chacun devant se faire son avis. Je dois dire que moi, je me suis vraiment laissé emporter par cette plongée dans la drogue et la folie, mais aussi dans la manipulation par les autres, par leurs regards, leurs gestes, leurs paroles qui font qu’on se remet toujours en question au point de pouvoir en perdre la raison. Si on arrive à se laisser porter par ce livre c’est un peu comme entrer dans un monde barré, dont on n’a pas la clé de la compréhension, mais qui pourtant reste logique et compréhensible. Surprenant.

Les personnages sont véritablement humains, que ce soit Bob/Fred le paranoïaque qui se perd, dont au final on ne sera pas grand-chose, mais qui cherche à mener sa vie, ou encore Luckman le calme et posé ou bien Barris le surdoué complètement barré. Donna sort plus du lot, la belle Donna qui va se dévoiler au fil des pages être un personnage surprenant et plein de souffrances. Mais surtout ils sont portés par des dialogues qui sont vraiment déjantés, des véritables trips qui offrent une véritable dimension à ces personnages et cet univers. Des personnages qui vont se
révéler attachant malgré eux mais surtout plein de sentiments.

La plume de l’auteur se révèle simple et parfois même trop simple à mon goût, voir même trop descriptive par moment ce qui donne l’impresion que l’auteur en fait trop, mais rien de bien dérangeant car finalement l’auteur arrive à nous entrainer dans son histoire avec facilité. Ce qui n’empêche à ce livre d’être un très bon roman, surprenant, loin de la SF mais qui nous plonge dans un univers assez spécifique. La conclusion, d’ailleurs, va se révéler vraiment surprenante et aussi un pied de nez à tout le roman. La note de l’auteur se révèle assez bouleversante nous expliquant que Philip K. Dick a connu ce milieu et il y a perdu des amis, voilà pourquoi il a écrit ce livre, car il est le livre. Un roman poignant qu’on accroche ou qu’on déteste.

En Résumé : Un roman de Philip K. Dick un peu moins SF mais peut être plus intimiste et poignant d’une certaine façon. On se laisse entrainer dans cette plongée en enfer dans l’univers de la drogue des différents protagonistes à travers trips, paranoïa ou encore hallucination. L’intrigue passe un peu au second plan mais reste vraiment intéressante et efficace jusqu’à cette conclusion prenante et surprenante. Les personnages, loin d’être des héros, qui se révèlent attachants, réalistes et surtout humains. La plume de l’auteur est entrainante, mais je l’ai trouvé par moment trop simple et parfois trop descriptive, mais rien de bien dérangeant. Un livre qu’on aime ou qu’on déteste, moi j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre.

 

Ma Note : 8/10

A Comme Alone – Thomas Geha

a comme aloneRésumé : Pépé est un Alone, l’un de ceux qui errent sur les autoroutes sauvages d’une France post-cataclysmique, en proie aux hordes de pelerinceurs, aux monstrueuses voitortues, aux mutants diaboliques et aux fanatiques de tous bords. Il cherche Grise, la femme qui l’a elevé et qu’il aime encore. Mais y a-t-il encore de la place pour ce sentiment dans un monde sans pitié ? Qui triomphera ? A comme Amour ou A comme Anarchie ? A comme Apocalypse ou A COMME ALONE…

Edition : Rivière Blanche

 

Mon Avis : Il faut bien l’avouer, pour le moment je n’ai jamais vraiment été déçu par la plume de Thomas Geha que ce soit par ses romans comme le Sabre de Sang ou ses nouvelles. Alors la grande question est : Comment ça se fait que je n’ai pas encore lu son tout premier roman, SF, Post Apocalyptique? Voilà qui est maintenant chose faite, car je viens de sortir ce court roman de ma PAL pour enfin le découvrir. Je trouve la couverture, illustrée par Juan, plutôt sympathique même si selon moi elle manque quand même légèrement de punch.

Pépé est un Alone, une sorte de guerrier solitaire qui arpente la France, contrée dévastée. Il vit sa vie, depuis la disparition de Grise, tout en évitant les Fanams (Fanatiques Militaires), Fanars (Fanatique Religieux) et Rasses (Rassemblés). Autant le dire tout de suite l’histoire se révèle vraiment agréable à lire et nous rappelle un peu les films et livres post apo des années 80 comme Mad Max et autres. L’auteur nous happe dès les premières pages et on se laisse entrainer dans le voyage de Pépé aux péripéties et aux rebondissements plus que percutants et captivants. Alors bien sûr, je l’avoue, ayant vécu un temps à Rennes la quête de nos héros, dans la première partie, fut moins surprenante que prévu, ayant deviné leur destination, mais ça ne gâche en rien le plaisir ce périple qui nous emporte et qui se révèle plein d’action et de surprises, montant en tension au fil des pages.

La France post apocalyptique que nous décrit l’auteur est vraiment efficace et surtout assez détaillée, soignée et travaillée pour paraitre plus que crédible et efficace. Malgré cet univers sombre, la beauté reste présente au détour du voyage de nos héros. L’auteur se laisse aller à son imagination et son originalité souvent avec réussite telle que la description des villes, qui sont devenues abandonnées et interdite sous peine de se retrouver nettoyer par des Nadrones, des mutations assez surprenantes ou encore par exemple les Voitortues. Le fait que le roman se situe en France rend un peu plus proche du lecteur cet univers.

Mais voilà l’univers ne fait pas tout, car finalement la grande force du livre est de nous offrir une histoire pleine d’aventures, de surprises, mais surtout un roman d’anticipation efficace et surprenant qu’on lit avec grand plaisir et sans se prendre la tête. Alors bien sûr le roman est vraiment court et on aurait aimé en savoir plus sur l’origine de la catastrophe, mais voilà on est tellement happé par le livre que tout cela ne passe qu’au second plan.

Le personnage de pépé se révèle être un personnage au final attachant, malgré son côté un peu dur dans la première partie sur les Alones sans attaches on va vite se rendre compte que les Alones aussi ont besoin de contacts humains, de ressentir des sentiments. D’ailleurs l’auteur nous offre à réfléchir sur le bonheur et la solitude de façon assez efficace. Les personnages qui vont graviter autour de pépé vont se révéler finalement tout aussi passionnants et intéressants à suivre même si parfois on aurait aimé en savoir lus sur certains. Les personnages sont d’ailleurs portés par des dialogues vraiment durs et percutants qui collent parfaitement à l’histoire.

La plume de l’auteur se révèle vraiment incisive, efficace et surtout prenante dès la première page. Un roman d’action et d’aventure dans un univers post-apocalyptique des plus efficaces et captivantes. Si vous cherchez à vous laisser emporter sans trop vous prendre la tête je pense que ce roman devrait vous plaire, si la SF de ce genre ne vous rebute pas bien entendu. Le roman va se révéler assez court et au final on aurait aimé en savoir plus sur certains personnages ou encore certains évènements, de plus notre héros a parfois un peu trop la « baraka » de son côté, mais voilà rien de dérangeant tant on se laisse porter par cette aventure.

En résumé :J’ai passé un vraiment bon moment avec ce livre qui au final va nous offrir une histoire assez simple mais surtout efficace et prenante dès la première page. L’univers mis en place par l’auteur est vraiment sombre, palpable et surtout ne manque pas d’originalité et d’imagination. Les personnages vont se révéler soignés et attachants et le tout porter par des dialogues vraiment percutants et efficaces. L’auteur à travers une plume incisive et saisissante qui nous plonge facilement dans l’intrigue et nous offre aussi des axes de réflexions sur le bonheur lié à la solitude. Alors bien sûr on pourrait reprocher un manque d’informations ou encore parfois quelques facilités à sortir de notre héros des situations, et pourtant une fois la dernière page tournée je n’avais qu’une envie lire la suite.

 

Ma Note : 8/10

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