Catégorie : Science-Fiction Page 45 of 56

Gueule de Truie – Justine Niogret

gueule-de-truieRésumé : L’Apocalypse a eu lieu. Pour les Pères de l’Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n’ont plus qu’un seul but : détruire le peu qui reste, an de tourner une bonne fois pour toutes la page de l’humanité. À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres. Un jour, pourtant, il croise la route d’une fille qui porte une boîte étrange, pleine de… pleine de quoi, d’abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n’est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n’est pas de l’aider à atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé, et peut-être même d’apprendre à vivre.

Edition : Critic

 

Mon Avis : Justine Niogret fait partie de ces auteurs qui, en deux romans de Fantasy, a réussi à me convaincre et à me donner envie de suivre ces prochaines publications. Que ce soit avec Chien du Heaume (Chronique ici) ou Mordre le Bouclier (Chronique ) elle nous offrait deux romans de fantasy sombres, percutants et portés par une écriture pleine et vraiment efficace. Donc quand j’ai vu qu’elle sortait un nouveau roman et, qui plus est, qu’elle quittait un peu la Fantasy pour la SF et le Post-Apocalyptique, je n’ai pas mis longtemps à faire rentrer ce roman dans ma PAL et encore moins de temps à me lancer dans sa lecture. Ajouter à cela une couverture, illustrée par Ronan Toulhoat, que je trouve vraiment réussie, magnifique et qui colle parfaitement avec un univers Post -Apo.

Ce roman débute comme tout Post-Apo classique, la terre a connu une grande catastrophe nommée le grand Flache, personne ne sait, ou ne se souvient, ce qui c’est exactement passé, une chose est sûre depuis l’Eglise cherche à purifier la planète et pour ça elle a sa Cavale, dont Gueule de Truie. Un démarrage vraiment efficace, immersif dans cette histoire à travers ce personnage de Gueule de Truie qui fait penser aux inquisiteurs de l’époque, sans foi ni loi nous offrant des passages sombres, violents, dévoilant un monde décadent et complètement annihilé qui est retourné à un état limite de sauvagerie ou la survie et l’anarchie sont les seules raisons de vivre. À côté de ça on découvre aussi une jeune fille qui se promène à travers ce monde et portant une boite étrange. C’est à partir de la rencontre de nos deux protagonistes que tout va changer.

C’est aussi à partir de ce moment-là qu’il ne devient pas facile de parler de ce livre qui, au fil des pages, va quitter un peu le côté Post-Apo pur et dur pour se lancer dans une histoire, on va dire, plus « philosophique », que chacun vivra et ressentira à sa façon. En effet l’auteur va nous plonger dans des réflexions percutantes et pleines de violences que ce soit sur soi-même, son rapport envers les autres, ou encore  sur l’amour, la solitude la religion ou encore les besoins de chacun. On plonge pleinement dans la tête de Gueule de truie, dans ses pensées, ses envies, ses traumatismes mais aussi les souffrances d’un être qui se retrouve complètement perdu, incomplet, en pleine reconstruction et à la recherche de quelque chose ou quelqu’un. Des passages qui se révèlent vraiment poignants, troublants, mais aussi sombres, violents, plein de haine et qui font réfléchir le lecteur sur les différents raisonnements du héros, sur la haine qu’il porte au monde et qu’il se porte aussi à lui-même.

Un roman qui finalement se révèle vraiment complexe, l’auteur ne cherche pas qu’à distraire le lecteur, mais elle cherche aussi à le pousser, à se remettre en cause et remettre en cause ce qu’il connait. Une histoire qui demande un minimum de compréhension et de concentration plongeant, comme je l’ai déjà dit, dans des aspects philosophiques mais aussi mystiques avec les différentes rencontres que vont faire les protagonistes. Un roman intimiste, sombre qui se situe dans un univers sordide ou très peu d’espoir transparait. Mais voilà, et c’est peut-être là la force de l’auteur, elle arrive à créer une sorte de magie, de poésie avec cette noirceur, ce sordide, elle arrive à le transformer en quelque chose qui certes, viens percuter le lecteur mais dans le bon sens, qui, limite, le force à sortir d’une certaine torpeur et d’un certain carcan de vision. Le problème c’est que parfois l’auteur va tellement loin dans son aspect métaphysique et mystique qu’elle a réussi à me perdre par moment, je n’avais plus l’impression d’être en phase, comme si je comprenais mal ce que voulait me faire voir le roman, ce qui est un peu déroutant.

Les personnages sont vraiment fascinants, on retrouve, comme d’habitude avec l’auteur, des personnages dont la vie les a maltraités, les a cassés, des personnages vraiment sombres et qui collent parfaitement à cet univers poisseux et noir. Entre Gueule de Truie, dont le nom parle de lui-même, qui n’a connu que la haine, la violence et la souffrance et qui se sent incomplet, vide par moment et la Fille qui ne possède pas de nom et qui est le contraire du héros et qui au lieu d’exploser de violence absorbe le tout sans jamais se plaindre ou hurler. Des personnages extrêmes dans un monde extrême et qui vont accrocher le lecteur, on va par moment vraiment s’accrocher à eux, à leurs espoirs, leurs envies de rédemptions. De personnages qui vont vire une vie, en 250 pages, ils vont se rencontrer, s’aimer d’une certaine façon pour mieux se déchirer et se haïr.  Mais voilà autant par moment on va refuser de s’identifier à eux, pas parce qu’on ne les comprend pas, mais parce qu’ils se révèlent dans l’extrême, dans le brutal, qui cherchent justement a percuter le lecteur à laisser exploser leurs sentiments, peut être aussi, car finalement on comprend trop cette explosion de violence et ça fait peur.

La plume de l’auteur est toujours aussi soignée, efficace et entraînante et colle parfaitement à l’univers offrant un style vraiment oppressant, étouffant le tout porté par des phrases courtes et incisives qui offre une lecture vive et percutante, mais qui hache parfois un peu trop le récit j’ai trouvé. On plonge assez facilement dans ce roman ou chaque lecteur s’identifiera différemment à ce que nous présente l’auteur, chaque lecteur y trouvera ses propres réponses. Et c’est peut-être le léger bémol on peut parfois se retrouver à avoir tellement de questions et de réponses qu’on se demande même ce qu’a voulu nous proposer l’auteur. Par contre je préviens d’avance attendez vous à une conclusion complètement ouverte ou chacun aura sa propre théorie et sa propre histoire, ça peut déplaire à certain, moi j’ai apprécié même si je ne suis pas sûr que ma théorie soit la bonne. En tout cas je pense que si on aime la SF qui percute, mais surtout fait réfléchir, alors Gueule de Truie est sûrement un livre à découvrir pour se faire un avis, mais je préviens d’avance un livre très sombre, sanglant et oppressant.

En Résumé : Finalement Gueule de Truie est plus une expérience à vivre avec des réflexions complexes et soignées, qui demande un minimum de concentration, et le tout dans un univers Post-Apocalyptique vraiment sombre, sanglant mais qui surtout se révèle efficace et prenant. J’ai passé un très bon moment avec ce roman surprenant qui plonge dans la folie du héros; où l’auteur nous raconte un cycle. Dommage que par moment je me sois senti égaré par les réflexions qu’exposait l’auteur, comme si mes propres réflexions étaient en décalage avec celle de l’auteur, mais rien de bien grave, car j’ai tout de même été emporté et secoué par ce roman. Les personnages sont vraiment fascinants à découvrir, des personnages traumatisés par la vie, perdues et en pleine quête de soi, du besoin des autres. Mais des personnages parfois vraiment sombres et pleins de haine ce qui fait que par moment on refuse de s’accrocher à eux. Le style de l’auteur se révèle soigné, efficace maniant les phrases courtes et incisives même si par moment le récit légèrement haché amenant à une conclusion ouverte dont chacun en tirera une réponse.

 

Ma Note : 8/10

Blitz Tome 1, Black-Out – Connie Willis

black-outRésumé :Oxford, futur proche. L’université est définitivement dépoussiérée : historien est devenu un métier à haut risque. Car désormais, pour étudier le passé, il faut le vivre. Littéralement.

Michael Davies se prépare pour Pearl Harbor, Merope Ward est aux prises avec une volée d’enfants évacués en 1940, Polly Churchill sera vendeuse en plein coeur du Blitz, et le jeune Colin Templer irait n’importe où, n’importe quand, pour Polly…

Ils seront aux premières loges pour les épisodes les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine pour des historiens, sauf que les bombes qui tombent sont bien réelles et une mort soudaine les guette à tout moment. Sans parler de ce sentiment grandissant que l’Histoire elle-même est en train de dérailler.

Et si, finalement, il était possible de changer le passé ?

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Connie Willis est loin d’être une nouvelle auteur dans le monde de la SF et ça fait un long moment que j’ai envie de lire un de ces romans tant j’en ai entendu du bien. J’ai d’ailleurs longtemps hésité entre la lecture deux romans de l’auteur, ce livre et aussi Sans Parler du Chien dont on m’a beaucoup parlé. Mais voilà, c’est Black-out qui, ayant gagné une multitude de prix et ayant fait un peu le buzz depuis quelques mois sur le net, est finalement sorti de ma PAL. De plus je trouve la couverture assez intéressante et qui a plutôt tendance à vouloir donner envie de découvrir cette histoire sur la seconde guerre mondiale.

Et pourtant le début fut, on peut le dire clairement, assez laborieux et j’ai eu du mal à vraiment rentrer dans l’histoire. Déjà premièrement la faute à une accumulation d’informations, de dates et de thématiques pas toujours très bien expliquées comme par exemple le voyage temporel en lui-même, ensuite un rythme vraiment lent qui donne l’impression de stagner et enfin la faute à un
style, des actions et des dialogues qui se révèlent vraiment plats et qui donnent aussi par moments l’impression d’être inutiles voir surjoués, offrant l’impression que l’auteur écrit ici son premier roman et qu’aucun travail d’édition n’a été fait. Il faut attendre environ 80-100 pages pour vraiment s’impliquer un peu plus dans la lecture, les personnages commençant à vivre pleinement la période du Blitz. Mais voilà autant le dire tout de suite si vous cherchez un roman de SF, passez votre chemin, l’auteur nous offre plutôt ici un roman historique sur le Blitz et l’héroïsme des anglais avec quelques traces, ici ou là, de SF. De plus si la période historique de la seconde guerre mondiale ne vous tente pas, vous risquez de grandement vous ennuyer dans ce livre.

Car oui, même si le livre devient plus intéressant après, nous offrant une plongée vraiment efficace, intéressante et un minimum captivante dans cette Angleterre en plein Blitz et nous dévoilant aussi le comportement stoïque et parfois héroïque de gens ordinaires, comme vous ou moi, durant une période sombre et sanglante; l’auteur nous offre un diptyque qui devrait tourner aux alentours de 1300 pages, ce qui donne vraiment l’impression que l’intrigue est complètement dilué car, mis à part quelques passages qui cherchent à nous démontrer que le cours de l’histoire peut être modifié par ces fameux historiens du futur, on ne peut pas vraiment dire que l’intrigue soit développée, ce qui est dommage. On se retrouve plus dans une succession de tranches de vies de personnages durant la guerre plutôt que sur un roman possédant une histoire. La preuve en est qu’il faut attendre près de 300 pages pour trouver un élément sur ce brouillage temporel. Comme si l’auteur avait peur d’entrer dans son intrigue. De plus elle a décidé de suivre plusieurs personnages qui alternent au fil des chapitres, mais tous les personnages ne sont pas aussi intéressants, car autant Polly et Mike qui sont au coeur de la guerre offre pas mal d’intérêt, autant Eileen qui, pendant 400 pages, garde des gamins turbulents, apprend à conduire et fait des lessives se révèle peu intéressante.

Tout n’est pas non plus mauvais dans ce roman, loin de là, car, comme je l’ai dit l’aspect historique, si on s’intéresse un tant soit peu à la période de la seconde guerre mondiale, se révèle vraiment intéressant, passionnant et soigné. On sent que l’auteur a longtemps travaillé son contexte historique, a fait énormément de recherches, fait des rencontres et s’est beaucoup renseignée pour nous offrir un background prenant et d’une tel réalisme qu’on pourrait se croire vraiment à Londres en plein milieu de la guerre. Le contexte historique est justement le point fort de cette oeuvre et se révèle d’une grande richesse, principalement par le fait qu’on croise au fur et à mesures des pages des gens ordinaires qui font front face à la guerre, des héros ordinaires loin de
ce qu’on peut croiser habituellement en littérature.

L’Histoire (avec un grand H) est cohérente et se révèle bien développée, mais voilà manque quand même d’intensité, normalement quand on sait  qu’on devrait se trouver en plein milieu d’une guerre, du bombardement de Londres et parfois on a plutôt l’impression de se retrouver en colonie de vacances, même si j’imagine bien qu’on s’habitue à tout, même les pires contextes, mais voilà par moment l’insouciance parait tout de même éxagéré. Au final rien de gênant, car on est tout même un minimum happé. Autre point, mais plus personnel, l’auteur a crée un décalage technologique entre les historiens de 2060 et 1940, ce qui est parfaitement logique, mais, autant j’imagine très bien ne pas savoir rouler une voiture d’époque ou encore faire bouger un ascenseur sans liftier, autant resté bloqué sur une porte à tambour et se demander ce que ça peut bien être, alors qu’on est historienne sur cette époque m’a clairement fait rire.

Concernant les personnages je dois bien avouer qu’ils ne sont pas mauvais, mais qu’ils manquent quand même clairement de profondeurs. À croire qu’ils ne vivent qu’au présent, ils n’ont ni passés, ni amis, ni véritables backgrounds pour les rendre complètement attachants. C’est dommage, car il y a du potentiel dans ces personnages et on a parfois plus l’impression d’être devant de simples observateurs que devant des êtres humains. Ce qui ne les empêche pas d’avoir des sentiments, des émotions, de la souffrance, mais les personnalités manquent quand même un peu de puissance, d’assurance ce qui les rend par moment trop lisse, limité, et même parfois interchangeables surtout dans les personnages féminins. Leurs réactions m’ont aussi paru par moment excessives, comme si l’auteur cherchait à les exacerber pour bien les faire comprendre, mais offre cette impression d’un personnage surjoué, surtout durant la première partie du roman. La seconde partie devient légèrement plus fluide, les personnages ont l’air d’offrir quelque chose de plus intéressant, que j’espère voir confirmer dans la suite.

Le style de l’auteur est simple et plutôt efficace, mais je trouve que par moment il est parfois trop didactique comme si l’auteur avait en premier lieu écrit son roman pour des adolescents, voir des jeunes adultes, ce qui par moment alourdit un peu la lecture par des descriptions ou des explications trop poussées. Cela empêche d’ailleurs le roman de devenir trop sombre, ce qui tout de même est un peu dommage pour une histoire en période de guerre.. Rien de bien gênant, mais cela se ressent, aussi dans les dialogues qui oscillent parfois entre le platonique et parfois le soap. Au final vu tout ce qu’on disait sur ce livre je m’attendais à un grand livre, mais je me retrouve avec un livre certes sympathique, mais qui n’a rien de transcendant et aurait peut-être mérité à être raboté, tant par moment on a l’impression de ne pas avancer. Il faut dire que j’ai commencé à lire ce livre en espérant un livre SF et je me retrouve avec un livre historique sur des tranches de vies d’anonymes parsemé de quelques morceaux d’intrigues SF. Je lirai le second tome, car j’ai tout de même envie de savoir comment fini l’histoire.

En Résumé : Sans être non plus complètement mauvais j’avoue que j’attendais mieux de ce livre Black-out qui m’a juste offert une lecture plutôt sympathique sans être non plus exceptionnelle. Déjà si vous vous attendez à une histoire SF passez votre chemin il s’agit d’un roman historique sur la seconde guerre mondiale avec quelques aspects SF disséminés ici ou là, donc si vous ne trouvez aucun attrait à la seconde guerre mondiale passez aussi votre chemin. De plus l’auteur a voulu faire un diptyque ce qui offre une finale une histoire qui tiendra sur 1300 pages, mais a le soucis de diluer fortement l’intrigue, ce qui donne clairement l’impression que parfois il ne se passe rien mis à part suivre quelques tranches de vies de personnages pendant la guerre. Alors certes j’avoue que cette période de l’histoire m’intéresse et suivre des gens ordinaires se révéler stoïque et parfois héroïque, mais voilà, on a clairement l’impression de pas trop avancer. L’univers est vraiment travaillé, soigné, dense on sent que l’auteur n’a rien laissée au hasard et s’est énormément renseignée sur cette époque, c’est vraiment le point fort de ce livre et donne envie d’en savoir plus. Les personnages sont intéressants mais manquent clairement de profondeurs et auraient mérités d’être plus développés, de plus ils paraissent trop lisses et interchangeables, surtout dans la première partie du roman. Le style de l’auteur est simple et efficace, mais parait par moments trop didactique comme si l’auteur cherchait à axer son roman pour des adolescents où des jeunes adultes.

 

Ma Note : 6/10

Les Peaux-Epaisses – Laurent Genefort

les-peaux-epaissesRésumé : Lark et Roko : deux mercenaires parmi les plus doués et les plus chers.
Le premier est un ancien peau-épaisse, un humain modifié pour résister aux conditions de travail dans l’espace. Après trente ans de métier, il décide de raccrocher et de rejoindre les siens.
Le second, formé par Lark, déteste les Peaux-Épaisses. Depuis une affaire qui a mal tourné, il les chasse pour revendre leurs peaux, véritables combinaisons spatiales vivantes. Quand on l’engage pour éliminer le clan de Lark, son chemin va à nouveau croiser celui de son ancien mentor.
Lark parviendra-t-il à retrouver et sauver son clan ? Et Roko assouvira-t-il enfin sa vengeance ? Une seule certitude : il y a des comptes à solder… d’un côté comme de l’autre.

Edition : Critic

 

Mon Avis : Cela fait un petit moment que je n’ai pas lu de roman de la maison d’édition Critic et pourtant je n’ai jamais été déçu par ce qu’ils publient depuis leur création. Avec deux, trois romans en retard j’ai décidé de me laisse tenter par ce roman de SF Space Opera dont la couverture, illustrée par Ronan Toulhoat, attire vraiment l’oeil par son côté efficace et pleine de punch. A noter qu’il s’agit d’une réédition d’un roman qui avait déjà été publié en 1992 chez Fleuve Noir Anticipation et en 1998 chez Mnémos.

L’histoire se révèle dans le fond simple entre deux mercenaires, le maître et l’élève, qui vont se mener une traque sans merci. Qui va en sortir vivant? Une intrigue musclée qui ne manque pas de
charme si on est friand de ce genre de récit, l’auteur nous offrant ainsi une histoire solide, efficace, mais surtout nerveuse, pleine d’action, couillu et brutale. On ne s’ennuie jamais vraiment dans cette intrigue même s’il ne faut pas le cacher le tout va très vite, se révèle assez linéaire et pas mal simpliste dans ce court roman explosif. Deux héros, deux façons différentes de voir la vie de mercenaire, deux façons de se battre pour un seul vainqueur, que d’ailleurs on devine assez facilement. Donc si vous cherchez un livre soigné, construit et plein d’intrigues passez votre chemin mais si vous cherchez un roman qui offre un simple moment de détente sans se prendre la tête alors ce livre est surement fait pour vous. En effet les scènes d’action très cinématographiques et pleines de vies font qu’on tourne les pages de ce livre rapidement pour aboutir à une conclusion efficace mais sans surprises selon moi.

L’univers présenté par l’auteur est vraiment intéressant, on sent bien qu’il n’a pas envie de nous offrir de simples planètes lambdas et qu’il cherche à développer un univers travaillé et dense, des planètes qui ont l’air toutes différentes les unes des autres avec leurs propres systèmes, leurs propres cultures et leurs propres fonctionnements. Mais voilà l’auteur ne fait qu’effleurer cet univers qui parait complexe, se consacrant plus sur l’action et ses personnages ce qui est dommage, car le récit ne donne jamais l’impression de sortir de ce carcan de simple divertissement
plein de testostérone. La technologie, mais aussi les armes, présentés par l’auteur ne manquent pas d’imagination et d’efficacité et collent parfaitement à ce space opera, nous offrant des machines vraiment efficaces, intelligentes et intéressantes.

L’auteur cherche aussi à élever le niveau de son histoire, ne se voulant pas se limiter simplement à l’action mais cherchant aussi à faire réfléchir le lecteur, principalement en nous offrant des axes de réflexion sur la tolérance et l’acceptation des autres avec ces peaux-épaisses, humains génétiquement modifiés pour en faire des travailleurs, rejeté par le reste de l’humanité et dont on
les chasse pour leurs peaux. Ca rappelle certes certains passages de l’histoire humaine, mais voilà l’auteur ne cherche pas à pousser sa réflexion, il nous offre quelque chose d’assez simple et qui, parfois, possède des ficelles un peu trop grosses et manichéennes, ce qui n’empêche tout de même cet appel à la tolérance de se révéler solide et parfois efficace.

L’auteur nous offre deux personnages principaux intéressants et développés qui ont chacun leur histoire, leur sentiment ainsi que leur façon de penser. Le passé de chacun les a influencé et a fait d’eux ce qu’ils sont au moment du roman. Ils se révèlent assez attachants et plaisant, mais on se rend très vite compte de quel côté va pencher les personnages et qui en sortira vivant. Par contre j’ai trouvé que les personnages secondaires manquaient de profondeurs et avaient parfois des réactions surprenantes, je vais prendre l’exemple de l’histoire entre un des personnages et la peau-épaisse qui m’a fortement surpris devant sa rapidité, ils se désirent et tombent amoureux en deux pages, j’ai trouvé cela assez déroutant et frustrant. De plus certains personnages secondaires qui paraissent intéressants manquent cruellement de développement. Alors, je sais bien que l’auteur cherchait à nous offrir un roman court et explosif, mais par moment j’aurai aimé en savoir plus.

Car voilà, ce roman finalement se révèle être un roman honnête, qui offrira un moment de lecture agréable à ceux qui recherche un roman couillu et bourré d’action, qui se laisse lire, mais sans non plus se révéler transcendant. Le genre de roman que je classe dans la catégorie vite lu, apprécié et sûrement vite oublié tant il ne révolutionne pas le genre. Je trouve ça dommage car on sent bien que l’auteur possède tellement d’idées elles n’aboutissent jamais vraiment et donnant l’impression  qu’il ne cherche pas à les pousser à fond. Le style de l’auteur, par contre, se révèle simple, efficace et prenant. Au finale un roman distrayant, mais loin d’être indispensable, a vous de voir, il m’a quand même offert une lecture sympathique.

En Résumé : Sans être le roman de l’année ce livre se révèle honnête et agréable à lire, offrant une histoire pleine de testostérone, d’action et qui se révèle nerveuse du début à la fin, le tout sans temps mort. L’univers présenté se révèle agréable, on sent toute l’imagination de l’auteur, mais il est dommage qu’il ne cherche pas à pousser plus la découverte de ces mondes et leurs systèmes, ne faisant que l’effleurer tout au long de ce court roman. La technologie se révèle efficace, pleine d’imagination et de surprise. L’auteur nous offre quelques axes de réflexions, certes amenés de façon parfois un peu simpliste et possédant certaines ficelles grossières, mais qui se révèlent solides et intéressantes sans non plus trop s’imposer. Les personnages principaux sont intéressants à découvrir mais j’ai eu un peu plus de mal avec les personnages secondaires qui manquent clairement de profondeurs. Le style de l’auteur se révèle incisif et efficace, mais voilà, au final, il s’agit d’un livre explosif qui offre un divertissement honnête pour une lecture sympathique mais qui ne marque pas plus que cela.

 

Ma Note : 6,5/10

Les Pilleurs D’Âmes – Laurent Whale

les pilleurs d'amesRésumé : 1666…
« Les grosses balles de plomb claquent sur le bois de la chaloupe. Je prends conscience que j’ai de l’eau jusqu’aux chevilles.
Peu importe : c’est un voyage à sens unique.
Plonger, tirer, plonger, tirer…
Un choc sourd. Nous avons touché.
— Lancez les grappins ! À l’abordage ! »

Suivez les pas de Yoran Le Goff dans ce trépidant roman d’aventures où espionnage intergalactique se mêle à la flibuste du XVIIè siècle,
et à ses marins gouailleurs !

Edition : Ad Astra

 

Mon Avis : Je me suis laissé tenter par ce livre pour plusieurs raisons, premièrement j’ai déjà lu un livre de l’auteur, Les Etoiles S’en Balancent, édition Rivière Blanche et non pas la dernière version de Critic, et j’avais passé un bon moment malgré l’impression que l’auteur en faisait parfois un peu trop (ma chronique ici), ensuite les bonnes critiques lues à droite et à gauche ont jouées aussi fortement sur mon envie de lire ce livre et finalement la couverture, illustrée par Eric Scala, que je trouve vraiment réussie à fini de me convaincre. Par conséquent ce livre est venu rejoindre ma PAL lors du dernier festival des Futuriales.

Ce roman offre une histoire vraiment intéressante, mélange de Space-Opera et de roman historique de piraterie, nous plongeant alternativement dans une sorte de monde parallèle et sur notre bonne vieille terre à l’époque des pirates et des flibustiers. La mayonnaise prend vraiment bien et l’auteur nous offre un véritable roman d’aventure rempli d’actions et de rebondissements qui font qu’on ne s’ennuie jamais dans ce court roman d’environ 200 pages. L’alternance avec des passages plus politiques du monde parallèle est parfaitement bien maîtrisé, ne dérange en rien la lecture et permet même d’augmenter la tension et le suspens au cours de l’histoire tout en ajoutant une touche éxotique prenante, même si j’ai trouvé que, sur la fin, l’auteur se débarrassait un peu trop rapidement de son histoire intergalactique pour se concentrer sur la partie piraterie, mais rien de bien grave. Tout va vite, va très vite à travers un rythme vraiment soutenu et captivant, on sent la tension monter au fil des pages pour aboutir à une conclusion explosive.

Alors voilà, tout le monde ne peut pas faire un roman sur les pirates comme cela et c’est là qu’on sent toute la force de l’histoire, car on remarque très rapidement que l’auteur s’est fortement documenté sur le sujet pour nous offrir une histoire crédible et vraiment cohérente centrée principalement sur un personnage secondaire historique L’Olonnais, un des plus sanglants flibustiers, qui va se révéler avoir une grande importance. Surtout le roman nous rappelle aussi que, malgré les décors paradisiaques de ces îles qui font rêver le lecteur, le monde de la piraterie est un monde plein de violence, sanglant et où la mort règne souvent. Le lecteur n’est pas ménagé du début à la fin, que ce soit lors des scènes de violence, de torture, mais aussi celles plus intimistes il se retrouve emporter, mais surtout l’auteur ne tombe jamais vraiment dans la surenchère ni dans le gore, ne cherchant pas à trop choquer le lecteur, mais plus à l’intégrer dans son monde, dans cet univers qui n’est finalement pas vraiment toujours rose.

Alors bien sûr ne pensez pas qu’il s’agisse que d’un roman sombre et noir, limite déprimant, non loin de là, le livre possède aussi ses bons sentiments, son soleil et ses grands moments de rigolades, même si quelquefois le tout se révèle un peu trop simpliste, mais c’est porté par une gouaille des plus ravageuse qui fait qu’on ne le ressent pas vraiment. Sur la fin le roman devient peut être un peu linéaire et on devine assez rapidement les choses, mais voilà le roman est tellement dynamique et bien porté par les rebondissements et les retournements de situations que c’est vite oublié. Par contre, je trouve dommage que l’auteur reste assez basique sur la notion entre peuple civilisé et barbare, surtout qu’il démontre par les actes que finalement il y a peu de différence, mais il ne rentre pas trop en profondeur. Rien de bien méchant.

Les personnages se révèlent rapidement haut en couleurs, charismatiques et surtout attachants, l’auteur évitant tout manichéisme, présentant des personnages complexes et surtout lié à une époque qui a ses propres règles. Personne n’est véritablement méchant ou gentil et tout le monde peut se révéler mauvais ou bon selon les situations.  Les protagonistes manquent peut être légèrement de densité, surtout concernant leurs histoires passées, mais ça ne les empêchent pas d’être attracteurs et on les suit avec grand plaisir à travers les aventures qu’ils vont rencontrer. La narration à la première personne permet aussi de vraiment découvrir ce monde à travers le regard du novice qu’est Yoran Le Goff ce qui ajoute un plus à l’histoire.

La plume de l’auteur est vraiment captivante, fluide et dynamique rendant l’univers présenté vraiment palpable et très visuel, le tout porté par des descriptions efficaces et soignées. Les dialogues sont portés par une gouaille qui colle parfaitement à l’époque et offre une belle touche d’authenticité. On se laisse vraiment emporter par cette histoire pleine d’énergie et de surprise ou l’auteur manie avec brio les rebondissements et les retournements de situation. Un bon roman qui, certes, à quelques défauts, mais se dévore avec plaisir et si jamais l’auteur décide de réécrire dans cet univers je lirai le livre avec plaisir.

En Résumé : J’ai passé un vraiment bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre une histoire, mélange de Space Opera et de roman historique de pirates, plein de fougue, d’action et de rebondissements et où on ne s’ennuie jamais du début à la fin. On sent que l’auteur s’est fortement documenté pour nous poser un univers cohérent, solide et vraiment palpable et qui nous dévoile que le monde de la piraterie est loin d’être rose même s’il se révèle fascinant à découvrir. Les personnages sont vraiment attachants et passionnants à suivre tout au long de cette aventure et surtout l’auteur leur évite tout manichéisme. Alors, bien sûr tout n’est pas parfait l’histoire a parfois ces simplicités et devient un peu linéaire sur la fin mais rien de bien méchant tant on est emporté. Le style de l’auteur est vraiment fluide et captivant et nous emporte du début à la fin.

 

Ma Note : 8/10

La Maison des Derviches – Ian McDonald

la maison des dervichesRésumé : Istanbul, avril 2027.
Sous une chaleur écrasante, la ville tentaculaire fête le cinquième anniversaire de l’entrée de la Turquie dans la Communauté européenne. Quinze ans plus tôt, Israël a frappé les sites nucléaires iraniens avec des missiles thermobariques, provoquant indirectement le pire choc pétrolier et gazier de l’Histoire.
Dans Istanbul en ébullition (l’air conditionné coûte trop cher, l’eau aussi), une bombe explose dans un tramway. Cet événement va bouleverser la vie des habitants de la maison des derviches de la place Adem-Dede : Necdet se met à voir des djinns, le jeune Can utilise son robot pour enquêter sur l’attentat non revendiqué, l’antiquaire Ayse accepte de rechercher un sarcophage légendaire, Leyla se voit chargée du marketing d’une nouvelle technologie révolutionnaire : le stockage bio-informatique.
C’est dans la maison des derviches que se joueront rien de moins que l’avenir de la Turquie et celui du monde tel que nous le connaissons.

Edition : Denoël Lunes D’Encre

 

Mon Avis : Je ne vais pas le cacher, je suis un grand admirateur des oeuvres de Ian McDonald, et cela depuis ma lecture de Roi du Matin, Reine du Jour. Le Fleuve des Dieux est d’ailleurs, selon moi, l’un des meilleurs romans de Science Fiction que j’ai lu ces dernières années (retrouvez ma chronique ici), alors quand est sorti La Maison des Derviches il n’a pas fallu longtemps pour que je l’achète et la fasse ainsi entrer dans ma PAL. Puis il faut dire aussi que l’illustration de la couverture a quelque chose d’hypnotique entre sacré et futuriste, je trouve.

Mais soyons clair, entrer dans un livre de Ian McDonald n’est pas chose aisée et, je pense, n’est pas pour tout le monde. En effet l’auteur, comme à son habitude, nous plonge dans une histoire de Science-Fiction vraiment pointue, dense et d’une grande complexité, mais, si on aime la SF, qui se révèle rapidement passionnante. Mais voilà cette intrigue n’est qu’une partie du livre, car l’auteur met aussi énormément en avant le côté humain des personnages, ce sont les réactions des différents personnages, leurs actes et leurs sentiments au cours de l’histoire, des différentes sous-intrigues, qui s’entrecroisent les unes les autres au fil des pages, qui font que va se dévoiler ainsi, petit à petit, l’écheveau du complot lentement au fil des pages. Le roman se révèle donc posséder un rythme assez lent, ce qui peut, j’imagine, en déranger certain, mais ne m’a pas embêté du tout, car sert parfaitement la construction du récit, surtout devant la richesse  du roman, mais aussi devant sa poésie et sa façon d’offrir au lecteur une réflexion souvent pointue et captivante.

Tout comme Le Fleuve des Dieux je me suis retrouvé happé, immergé dans ce roman, dans cet univers, qui se trouve parfaitement maîtrisé par l’auteur sachant alterner les points de vue des personnages pour garder en haleine le lecteur, jouant avec les rebondissements pour nous faire ainsi facilement tourner les pages. Ce que j’aime aussi avec les romans de l’auteur c’est sa capacité à me pousser à faire des recherches, à me renseigner, certains n’aimeront pas ça, mais moi ça me fascine un roman qui peut me pousser à me remettre en question, à réfléchir, à effectuer des recherches. Au final ce roman est une fresque humaine futuriste où différents destins, à leur façon, vont s’entrecroiser et changer l’histoire. Un roman que j’ai trouvé aussi plus accessible que Le Fleuve des Dieux, ce qui ne le rend pas moins bon, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

Istanbul va se révéler le cadre idéal pour cette histoire, mélange de culture futuriste, avec une ville qui est le berceau des nano technologies, tout en conservant une certaine culture, un certain passé. Istanbul étant l’une des villes les plus anciennes au monde. Une ville multiculturelle, mais qui peut aussi s’enflammer pour un rien, une ville où la religion à son importance, mais c’est surtout, aussi, une ville à l’architecture passionnante, à l’histoire intrigante et surtout une ville pleine de vie. Je ne me suis jamais vraiment intéressé à Istanbul et pourtant l’auteur a réussi à m’immerger dans cette ville, à me donner envie de la visiter malgré le fait qu’elle soit loin d’être parfaite. L’univers technologique mis en avant par l’auteur est vraiment réussi et cohérent et colle parfaitement à l’intrigue. Le tout nous offre une vision d’un futur vraiment réaliste et plausible tant du point de vue politique que du point de vue économique et la position centrale de la Turquie entre l’Europe et l’Asie possède son importance.

Les multiples personnages qui composent l’histoire de ce roman sont véritablement denses et travaillés du début à la fin. Chaque personnage est différent et surtout permet de nous offrir une vision différente; à chaque fois, de l’histoire, de la ville ou encore d’un point de vue l’évolution sociale et des différentes sociétés. Mais la grande force de ce roman est aussi de rendre les personnages vraiment humains et attachants au fil des pages. On s’accroche vraiment à chacun d’eux de façon différente, chaque personnage ayant son propre comportement, ses propres sentiments et son propre ressenti. Mais surtout chaque personnage possède son histoire, son passé que l’auteur nous conte ce qui permet de mieux les comprendre, de mieux les apprécier au fil des pages même si, je trouve, dans la construction, la séparation aurait pu être plus nette entre les passages du présent et ceux du passé. En tout cas l’auteur nous prouve encore qu’il ne laisse pas le côté humain de côté dans son roman, s’en est même finalement un des points forts et importants de son récit.

L’écriture de l’auteur est toujours aussi dense et soignée qu’à son habitude, mais elle possède toujours ce côté un peu poétique si particulier dans cet univers futuriste si pointu. Mais surtout il développe des thèmes et des axes de réflexions vraiment intéressants et captivants qui nous poussent à réfléchir, tels que les nano technologies, la cohabitation de multiples cultures, la religion, mais aussi la vison de l’avenir de chacun. Encore une fois l’auteur m’a offert un excellent roman, d’une grande force et profondément humain. Un roman peut être moins dense et complexe que Le Fleuve des Dieux, mais tout aussi passionnant à découvrir, malgré une fin peut être, selon moi, qui fini un peu trop bien, mais là je chipote un peu.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce nouveau roman de Ian McDonald qui comme à son habitude nous offre une intrigue dense, soignée et complexe où chaque sous-intrigue s’entremêle pour dévoiler une intrigue globale vraiment travaillé et captivante. Mais surtout l’auteur nous offre aussi un aspect humain vraiment réussi avec différents personnages qui apportent chacun leurs points de vue, leurs sentiments et leurs émotions, des personnages vraiment attachants et prenants. La ville d’Istanbul colle parfaitement à cet univers, mélange d’aspect futuriste et de culture. Un univers qui oscille entre tradition et avenir et qui donne vraiment envie d’être découvert. La plume de l’auteur est toujours dense, passionnante et poétique et nous plonge toujours aussi facilement dans l’histoire. Au final un roman moins complexe que Le Fleuve des Dieux, mais tout aussi réussi, malgré peut être une fin que j’ai trouvé un légèrement trop « happy end » mais franchement rien de bien grave.

 

Ma Note : 9/10

La Fille Automate – Paolo Bacigalupi

la fille automateRésumé : La sublime Emiko n’est pas humaine. C’est une créature artificielle, élevée en crèche et programmée pour satisfaire les caprices décadents d’un homme d’affaires de Kyoto.
Êtres sans âme pour certains, démons pour d’autres, les automates sont esclaves, soldats ou jouets pour les plus riches, en ce XXIe siècle d’après le grand krach énergétique, alors que les effets secondaires des pestes génétiquement modifiées ravagent la Terre et que les producteurs de calories dirigent le monde. Qu’arrive-t-il quand l’énergie devient monnaie ? Quand le bioterrorisme est outil de profit ? Et que les dérives génétiques font basculer le monde dans révolution posthumaine ?

Edition : Au Diable Vauvert

 

Mon Avis : J’avais envie de lire ce livre, depuis sa sortie en Anglais, dont l’histoire ainsi que la magnifique couverture en VO me donnait véritablement envie de découvrir ce roman. Mais voilà j’ai toujours une certaine appréhension à lire de la SF, surtout de la SF assez dense, en Anglais. Puis lors d’une discussion avec Lelf, j’ai découvert, un peu par hasard, honte à moi, que ce livre était sorti en VF. Il a donc rapidement fini dans ma PAL. Je dois dire que je trouve la couverture assez sympathique, mais je maintiens ma préférence pour l’illustration de couverture en VO.

J’ai été un peu surpris par le début de ma lecture qui se révélait un peu lent, mais aussi par le léger temps d’adaptation à un univers futuriste inconnu ainsi qu’au fait que l’auteur parsème son histoire de mots Thaï; et pourtant j’ai été emporté de la première à la dernière page de ce roman qui se révèle être une lecture fascinante et déconcertante. En effet le roman se révèle véritablement riche et efficace de bout en bout et surtout nous offre une histoire vraiment dense et intelligente qui pousse le lecteur à la réflexion sur l’avenir de notre planète. L’auteur joue habilement avec le lecteur, alternant les points de vues des personnages, mais jouant aussi avec le rythme entre développement de l’histoire et de l’univers et rebondissements qui font avancer l’histoire et entraine encore un peu plus le lecteur dans cette intrigue foisonnante et prenante.

L’univers développé par l’auteur est vraiment passionnant, mais aussi tellement réaliste et inquiétant qu’il force le lecteur à se poser des questions et à revoir notre vision de la planète. Un univers parfois déprimant ou le Pétrole a disparu, le charbon coûte tellement qu’on ne s’en sert presque plus et où la nourriture a connu énormément d’infections à cause des modifications des grands groupes qu’il est difficile de trouver de la nourriture saine. Mais voilà l’auteur ne prend jamais parti et offre au lecteur le choix de la réflexion, montrant que les manipulations peuvent aussi bien aider que détruire tout dépend de qui s’en sert et pour quelles raisons, même s’il nous montre clairement ce que peut créer des entreprises comme Monsanto. Un univers dense, palpitant qui est, pour moi la grande réussite de ce roman tant on peut s’identifier à cet avenir et à ses conséquences. La ville de Bangkok est le dernier bastion d’une certaine liberté génétique, une ville aux multiples facettes qui se révèle doucement au fil des pages.

Mais voilà ce roman n’est pas non plus qu’une grande quête génétique et biologique, il nous rappelle aussi que la nature humaine ne change pas malgré toutes les catastrophes qu’elle peut bien connaitre. Il nous montre que devant la peur on se tourne facilement vers la violence et il nous montre aussi qu’au fil du temps on oublie et on est facilement prêt à détruire de nouveau pour de l’argent. Il nous montre aussi de façon efficace cette soif de pouvoir et de vengeance que tous les personnages ont, mais de façon totalement différentes. C’est la diversité des personnages qui nous dévoilent pleinement cet univers et l’histoire, chaque personnage nous montre sa vision de ce monde et de ce qu’il est devenu et ce qu’il a été avant entre insouciance et folie. Finalement on fait toujours les mêmes erreurs.

D’ailleurs les différents personnages développés par l’auteur sont vraiment intéressants, possédants tous des personnalités propres avec leurs sentiments et leurs émotions. L’auteur nous offre vraiment une palette de personnages hétéroclites, tous différents les uns des autres et qui pourtant vont se croiser, se retrouver au fil des pages et changer la face de Bangkok et du monde par leurs actions. Les différents personnages se révèlent denses, et passionnants et l’auteur arrive à les faire évoluer au fil des pages de façon solide et efficace, la preuve en est avec Emiko qui parait au début du livre complètement effacée, éclipsée devant sa condition, mais qui au fil des pages va prendre de l’ampleur pour jouer un rôle important dans l’histoire. On se reconnait un peu dans tous les personnages d’une façon ou d’une autre.

Le style de l’auteur est agréable à découvrir au fil des pages même si par moment je l’ai trouvé peut être un peu trop simpliste et descriptif mais rien de bien méchant tant il arrive à nous emporter dans son histoire, à nous plonger dans son univers et à nous faire réfléchir au fil des pages. J’ai passé un excellent moment avec ce roman qui s’est révèlé intelligent, dense, travaillé et qui mérite vraiment d’être lu pour tous les amoureux de la SF et découvert pour tous les autres lecteurs selon moi. Un roman qui vous fera voir le monde de façon différente.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre qui se révèle vraiment dense et intelligent nous offrant une intrigue vraiment efficace et prenante malgré peut être un début un peu lent et surprenant, mais rien de bien grave tant j’ai été emporté par le roman. L’univers est une des grandes réussites de ce roman, un univers dense et surtout tellement réaliste qu’il pousse à la réflexion. Les personnages sont vraiment intéressants, travaillés et possèdent tous leurs personnalités propres, leurs défauts et leurs qualités. Des personnages totalement différents qui tentent de survivre dans ce monde et dont on se retrouve un peu dans chacun d’eux. Le style de l’auteur est agréable malgré peut être quelques passages un peu trop simples et descriptifs mais rien de bien méchant. Un excellent roman SF à découvrir selon moi.

 

Ma Note : 9/10

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