Catégorie : Science-Fiction Page 44 of 56

Décade de L’Imaginaire

decade de l'imaginaireRésumé : Il y a quelques semaines la maison d’édition L’Atalante a proposé la Décade de l’Imaginaire. 10 jours de prix attractifs ainsi qu’une nouvelle offerte par jour. Le Thème de l’opération était l’imaginaire Européen.

 

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Dix nouvelles gratuites cela ne se refuse pas vraiment, elles ont donc rapidement rejoins ma PAL (je me répète mais une PAL ça n’existe pas vraiment en version électronique?) pour mon plus grand plaisir de lecteur de nouvelles. Surtout que ces nouvelles regroupent un grand nombre d’auteurs connus et dont j’avais envie d’en apprendre plus sur certains, donc quoi de mieux qu’une nouvelle pour s’en rendre compte.

L’Ouragan de Jean-Marc Ligny. Je n’avais encore jamais lu un texte de l’auteur malgré tous les bons échos que j’avais entendu, cette nouvelle m’a donc permis de corriger ce fait et de me faire un avis. Je dois dire que ce texte m’a bien accroché, une histoire poétique d’un couple sur fond de ravage climatique et environnemental cher à l’auteur si j’ai bien compris. Mais voilà, autant j’ai été fasciné par tout ce qui concerne le brackground de ce mon en pleine agonie, autant, j’avoue, j’ai eu un peu de mal à vraiment entrer dans la vie de ce couple ou le temps à créer une sorte de lassitude, de routine dans leur histoire. Ils m’ont paru un peu plat dans la première partie du texte. Au final un texte intéressant, percutant et intelligent, avec peut-être plus de pages je me serai probablement plus facilement attaché à ces personnages.

Le Peuple des Signeurs de Olivier Paquet. Je ne peux pas trop parler de cette nouvelle, vu qu’il s’agit d’un chapitre tiré du second tome du Melkine. Ayant déjà lu le roman, il m’est un peu difficile de parler de ce texte hors de tout le contexte du roman, mais selon moi il s’agit d’une nouvelle intéressante pour découvrir l’univers foisonnant des romans.

Raoul des Crapauds de Sylvie Denis. Bon, là, j’avoue, je suis resté assez imperméable à ce texte. Je dirais que ça ne vient ni de moi ni vraiment de l’auteur, mais du texte en lui-même qui est en fait une nouvelle fortement liée à un roman existant. J’ai clairement eu l’impression que, sans avoir lu le roman, il m’était impossible d’avoir toutes les clés pour bien comprendre cette nouvelle. Il manquait clairement d’informations, que ce soit sur le but du voyage des héros ou de l’école, mais aussi au niveau de la chute qui, je l’avoue, m’a frustré, car j’avais clairement l’impression qu’il devait y avoir une suite derrière, c’était pas possible autrement. Ce texte donne vraiment l’impression d’avoir été extrait d’un roman plus long.  Je pense que ce texte n’était pas le meilleur texte pour découvrir cette auteur, il faudra que je me rattrape un jour sur un de ses romans.

Drame de Troll de Terry Pratchett. L’auteur nous offre, comme à son habitude avec cette nouvelle, un texte rempli d’humour et d’ironie sur la condition des héros, mais aussi sur la vie, pas toujours facile et pas toujours rose, des Trolls. Un texte efficace et rafraichissant qui nous présente un héros qui se radoucit avec l’âge et dont chaque personnage a quelque chose à dire ou à se plaindre. L’intrigue reste très simple, mais l’auteur arrive facilement à en tirer énormément de choses, que ce soit par son aspect fantaisiste, plein de mélancolie, qui joue sur les traditions et sur le fait que, finalement, c’était peut-être mieux avant ou encore à travers un panel de personnage intéressant. Dommage que le texte soit si court.

Nouvelle Vie de Pierre Bordage. Voilà un texte intéressant de l’auteur qui développe, à travers un futur sombre, des sujets vraiment captivants tel que le monde de la recherche, la puissance des groupements pharmaceutiques, les problèmes d’une société de plus en plus endetté ou encore l’esclavage. Des sujets qui se révèlent très contemporains et nous rappelle d’une certaine façon notre société et ceux vers quoi elle tend. Mais voilà, j’ai trouvé les personnages un peu abstraits, s’il manquait un peu de profondeur et aussi un léger manque d’émotion, surtout vis-à-vis du twist final qui ne m’a marqué qu’à moitié. Peut-être que cette histoire aurait mérité un traitement plus long qu’une nouvelle. En tout cas ça reste un texte sympathique et qui fait réfléchir.

La Stratégie du Requin de Jean-Claude Dunyach. Ce texte fait partie de mes préférés concernant les nouvelles de la décade. Jean-Claude Dunyach fait partie de ses auteurs dont j’ai tellement entendu parler que j’ai un peu peur de me lancer. Ce texte m’a clairement fait changer d’avis, nous offrant une plongée dans un univers cyberpunk fascinant, dense et travaillé où l’auteur compare la plongée des hommes dans la dimension informatique à la plongée maritime. Un texte qui ne laisse rien au hasard entre manipulations, surprises et rebondissements. J’ai été happé par ce récit foisonnant d’idées et à la conclusion surprenante malgré, c’est vrai, il faut bien l’avouer, une narration un poil trop longue par moment. En tout cas je lirai d’autres œuvres de l’auteur sans soucis.

Fractal de Vincent Gessler. Une nouvelle vraiment intéressante que nous propose là l’auteur. On va suivre dans cette nouvelle la vengeance d’un homme qui a tout perdu, que ce soit sa famille ou sa vie jusqu’à avoir été abusé dans sa jeunesse. L’auteur foisonne d’idées, de rebondissements, mais aussi de réflexions que ce soit sur l’influence des laboratoires et des industries, de la religion ou encore concernant cet univers futuriste. Mais voilà le surplus d’idées nuit un peu, à mon avis, au récit, il donne l’impression à l’auteur de parfois partir dans tous les sens. Ajouter à cela le fait que toutes les souffrances du héros soient la faute, au final, d’une seule personne m’a paru un peu trop facile pour la construction de cette nouvelle. Mais ce texte reste agréable à lire avec une plume efficace et entrainante et des idées intéressantes.

La Sorcière Égarée de la Citadelle Silencieuse de Michael Moorcock. Avec cette nouvelle l’auteur cherche à nous offrir une histoire un peu western dans un univers de SF avec le héros solitaire qui doit aller sauver une jeune fille. Alors, je ne vais pas le cacher, l’histoire se révèle assez simple, mais pourtant efficace par son aspect sombre, pleine de rebondissements et le tout porté par une plume entrainante. L’autre nous offre un univers vraiment intéressant, apocalyptique, multi-planétaire avec aussi cette idée sur la disparition de l’eau. Dommage que sur la fin l’auteur manque de finesse parfois, principalement dans la ruse du héros pour s’en sortir lors de la bataille finale qui, clairement à mon goût, m’a paru tirée par les cheveux. Au final une nouvelle qui se laisse lire de façon agréable et se révèle sans temps morts.

L’Envol du Faucon Sagittal d’Andreas Esbach. Cette nouvelle se révèle être un joli conte initiatique avec comme trame le rêve du héros qui est d’aller toucher les étoiles. Un texte vraiment bien écrit, plein de poésie et de mélancolie ou le héros va tout donner pour réaliser son rêve. Autre intérêt du texte c’est le monde futuriste que nous dévoile l’auteur, un univers vraiment magique et magnifique qui donne clairement envie d’être visité, que ce soit pour sa faune, sa flore ou encore pour leur façon de vivre. Mon seul regret est que finalement ce texte soit clairement balisé, manquant de surprise et qu’il possède une légère naïveté à mon goût. Mais rien de bien gênant tant l’histoire emporte le lecteur vers ce rêve et ces étoiles.

Ce que Chuchotait l’Eau d’Anne Fakhouri. Je dois bien avouer que dès les premières lignes j’ai eu un peu peur avec ce texte tournant autour de la légende Arthurienne. Attention pas que je n’aime pas cette légende, juste, j’ai l’impression qu’on l’a tellement reprise qu’il est devenu très difficile de se renouveler. Et pourtant l’auteur a réussie à me convaincre, nous faisant découvrir un peu plus en avant Keu le frère nourricier du Roi, dont on découvrira la cause de son aigreur et de son arrogance, mais surtout en reprenant les classiques du genre pour mieux les détourner d’une certaine façon. Une fois ce texte lu on ne verra plus la reine Guenièvre ou encore la cour du roi de la même façon. Cela en surprendra plus d’un, mais moi j’ai aimé. Un texte qui va aussi mélanger magie et mystère de façon efficace et le tout toujours porté par une plume efficace et fluide. Je reprocherai juste un Deus Ex Machina qui m’a un peu surpris dans la conclusion.

En Résumé : Je trouve l’initiative de L’Atalante lors de cette décade de l’imaginaire vraiment intéressante, Offrir 10 nouvelles de différents auteurs permet de se rendre compte avec intérêt de ce qui se fait actuellement dans l’univers imaginaire européen. Au final j’ai passé un agréable moment de lecture à travers ces 10 nouvelles et même si elles ne sont pas toutes au même niveau j’ai envie d’en apprendre plus sur des auteurs que je n’ai encore jamais lu, mais aussi d’attendre avec encore plus d’impatience les prochaines sorties d’auteur que je connaissais déjà.

 

chalenge

Challenge JLNN 8ème lecture

Everness Tome 1, L’Odyssée des Mondes – Ian McDonald

everness 1Résumé : Londres, de nos jours. Everett assiste au kidnapping de son père, par de mystérieux hommes en noir. Pourquoi a-t-on enlevé ce scientifique renommé? Et pourquoi la police doute-t-elle de son récit ? Quand l’adolescent reçoit un fichier qui révèle l’existence de mondes parallèles, il part à la recherche de son père et atterrit dans un autre Londres, silloné de zeppelins, comme « l’Everness ». Le curieux équipage de ce dirigeable – une jeune pilote intrépide, une capitaine courageuse et un second citant la Bible – va l’aider dans sa quête dangereuse…

Edition : Gallimard

 

Mon Avis : Ce livre à un peu fini par hasard aussi rapidement dans ma PAL, en effet je savais que Ian McDonald avait écrit une trilogie, plus jeunesse que ses précédents écrits, mais je ne savais pas qu’une date de publication avait été fixée chez nous. Il a fallu l’aide d’une main innocente pour me mettre ce roman dans les mains par hasard, qui a donc fini directement dans ma PAL tant les écrits de l’auteur ne m’ont jamais déçu jusque maintenant. Puis il faut bien l’admettre je trouve la couverture, illustrée par Benjamin Carré, vraiment magnifique.

J’avoue, je partais quand même avec un léger a priori, ce roman étant la première incursion d’un auteur qui m’a toujours offert des romans adultes vraiment denses, complexes, travaillés et soigné, par conséquent je me demandais bien ce qu’allait pouvoir nous proposer l’auteur à travers ce roman qui cherche à toucher un public plus large. Au final je n’ai pas été déçu de ma lecture qui s’est révélé vraiment efficace, entrainante et rafraichissante. Bien sûr, je ne vais pas le cacher, on ne retrouve pas le même niveau de travail et de complexité de ce que propose les romans adultes de l’auteur, mais il nous livre un roman accessible, à l’intrigue captivante et pleine d’aventures et de surprises. On est très vite emporté par l’histoire de cet adolescent dont la vie va basculer après le kidnapping de son père et qui va découvrir l’existence de mondes parallèles.

Clairement le roman nous happe dès les premières pages, le père du héros se faisant kidnapper dès les premières pages, ne relâchant jamais la tension et le rythme, ce qui fait que le lecteur se laisse vraiment porter au fil des aventures et des pages. L’auteur manie efficacement les rebondissements et les surprises, même si parfois ça va peut-être un peu trop vite et un peu trop facilement ou bien encore certain aspects acceptés un peu trop rapidement, mais rien de gênant. Surtout l’auteur arrive à reprendre des aspects classiques et déjà-vus tout en les intégrant parfaitement dans son histoire et son univers SF, je pense particulièrement à l’équipage du dirigeable qui fait clairement penser à des sortes de pirates avec même un des membres qui cite la bible. L’intrigue est intéressante et efficace avec son lot de surprises même si j’avoue, connaissant l’auteur, j’attendais à quelque chose d’un peu plus complexe, mais, comme je l’ai dit l’auteur, compense cela par un rythme entrainant, rapide et passionnant et surtout ne tombe jamais non plus dans l’excès de facilité.

Mais l’une des grandes réussites de l’auteur est le travail qu’il a effectué sur les mondes parallèles et l’univers qu’il nous propose. Il nous offre ainsi un Londres qui n’a jamais connu le pétrole et vit à l’électricité produite du charbon. Un Londres complètement Steampunk qui se révèle fascinant avec son univers aérien, ses dirigeables, mais aussi le mélange entre les aspects vraiment rétro et les aspects futuristes des technologies. Mais surtout l’auteur, comme à son habitude, met bien en avant les aspects multiculturels, le héros ayant par exemple des origines Indiennes, mais aussi dans le monde parallèle avec son jeu de langage, son jeu de pouvoir ou encore ses différences avec une sorte de frontière entre les « aériens » et les autres. Autre point vraiment intéressant l’auteur ne laisse pas de côté l’aspect scientifique, alors bien entendu il reste facilement abordable, mais je pense que quelques connaissances aident quand même à bien appréhender les choses. Puis bon un roman qui cite Doctor Who c’est toujours sympa.

Concernant les personnages l’auteur nous offre des personnages vraiment intéressants et fascinants au fil des pages, je me suis facilement accroché au jeune Everett par son côté geek et amoureux des sciences. Les personnages qui viennent graviter autour de lui se révèlent aussi tous travaillés et efficaces, que ce soit l’équipe de l’Everness complètement décalé comme par exemple Sen jeune fille branchée et barrée, mais aussi Charlotte Villiers qui offre une ennemie à notre jeune adolescent complètement glaciale et sans pitié. Le seul problème est le fait que le héros à du mal à faire son jeune âge de 14 ans, il est vraiment mature, surtout possède un génie assez impressionnant principalement dans les sciences et possède uns capacité d’assimilation parfois surprenante. Moi personnellement je n’ai pas été dérange plus que cela même si on tique une fois ou deux, mais j’imagine bien que certains lecteurs risquent d’être surpris.

La plume de l’auteur se révèle vraiment entrainante, efficace tout en gardant une certaine complexité, que ce soit dans l’aspect scientifique ou dans les descriptions, même s’il ne faut pas se leurrer on est loin de ce que peut bien proposer l’auteur dans ses romans adultes. Ce qui ne l’empêche pas de nous offrir une histoire vraiment efficace, haletante, sans temps morts et pleine de surprises et de rebondissements maîtrisés et cohérents. Il ne fait aucun doute que je lirai la suite avec plaisir en espérant une seule chose, que l’auteur ne tombe pas trop facilement dans une intrigue à tentative de simple domination de multivers. Dans tous les cas je suis content de ma lecture.

En résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman jeunesse qui nous propose une histoire entrainante, efficace et pleine de surprises. Alors, bien sûr, on n’est pas au même niveau de densité et de complexité que les romans adultes de l’auteur, mais le tout est compensé par un rythme soutenu et reste intelligente et soignée. L’univers développé par l’auteur est l’un des points forts du récit avec un Londres Steampunk des plus fascinant, le tout porté par des personnages travaillés et passionnants, je trouve juste dommage que le jeune héros ne fasse pas son âge par certains comme sa trop grande maturité ou son intelligence. La plume de l’auteur est vraiment entrainante malgré parfois certaines situations débloquées un peu trop facilement. En tout cas je lirai la suite avec grand plaisir.

 

Ma Note : 8/10

La Mort du Melkine – Olivier Paquet

la mort du melkineRésumé : Le développement de la communication instantanée dans l’espace a bouleversé l’Expansion. Les Fréquences s’affrontent pour étendre leur influence, effaçant les conditionnements culturels. À ce jeu, la Technoprophète se révèle la plus brutale et la plus engagée des conquérantes.
À l’écart de ce conflit, les anciens élèves du Melkine cherchent leur place dans cet univers. Théo est retourné sur Giverne et ses mystérieux arbres de verre, rêvant du jour où il retrouvera les étoiles, tandis que sa femme, Myriam, tente d’assurer une vie confortable à leur famille.
Quand ils reçoivent la visite d’Ismaël, ce n’est plus l’adolescent chassé du vaisseau mais le dirigeant de Crépuscule, la seule Fréquence capable de rivaliser avec Banquise. Quinze années ont passé, que reste-t-il des serments d’amitié et des promesses ?
Insensible à ces enjeux, le Melkine poursuit son voyage dans l’espace. Cependant, tôt ou tard, Arthur, Indira et Alexandre, comme tous les professeurs, devront choisir leur camp ou disparaître.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Le premier tome de la trilogie, Le Melkine, nous offrait un Space Opera intelligent et à l’univers intrigant, mais il donnait surtout l’impression d’être un tome d’introduction qui servait principalement à mettre en place les bases de l’histoire et les personnages et j’avais donc hâte de voir ce qu’allait bien pouvoir nous proposer l’auteur pour la suite (Ma chronique du Tome 1 ici). Par conséquent quand j’ai vu que sortait ce tome 2 je n’ai pas attendu longtemps avant de le faire rentrer dans ma PAL. Puis il faut bien l’avouer je trouve la couverture, illustrée par Manchu, vraiment magnifique.

Après un premier tome qui nous offrait un voyage fascinant dans l’espace et le Melkine, ce deuxième tome change la donne, fini le temps de l’apprentissage et de la découverte, 15 ans se sont écoulés, les élèves du Melkine sont devenus grands et doivent maintenant faire face à ce qu’ils sont et doivent faire des choix qui risquent d’amener des bouleversements. D’ailleurs le premier chapitre nous met directement dans le bain et nous montre que le monde a changé, la guerre approche, l’adolescence et ses rêves c’est terminé. Le fil rouge de l’intrigue se dévoile un peu plus dans ce tome, dévoilant ses machinations, ses influences et ses jeux de pouvoir depuis l’apparition de la communication instantanée dans l’espace qui a bouleversé l’univers entier. Un tome, comme le premier loin d’avoir un rythme effréné, mais qui se lit avec plaisir et cherche vraiment à faire réfléchir le lecteur.

Car oui, ce tome offre pas mal d’axes de réflexion comme par exemple l’aspect culturel des populations, leurs absences de réflexions dû à leur conditionnement qui les enferment,  mais aussi l’influence de l’image et de l’ouverture de « l’univers » avec l’apparition de moyens technologiques qui permettent de connecter tout le monde, n’importe où, n’importe quand, mais  qui, sans préparation, offre une image faussée et trop souvent idyllique. Une réflexion qui reste, au final très contemporaine, que l’auteur développe à travers une guerre qui, finalement, se révèle à sens unique, car tous les camps veulent effacer les conditionnements, mais les méthodes diffèrent entre le faire de force sans aucun logique ni construction, ou amener les gens à avoir leurs réflexions propres. Mais surtout un tome qui, comme je l’ai dit, repose clairement sur les choix, des choix toujours difficiles, mais humains et qui doivent être faits par les personnages, mais aussi le choix des gens de se laisser ou non manipuler par des images.

Mais voilà il y a quand même certains points qui m’ont légèrement dérangé, déjà l’auteur a beau développer son intrigue, on reste énormément dans le flou, j’imagine bien que l’auteur veut garder certaines révélations, mais entendre certains héros annoncer l’importance de tel ou tel point sans explication est parfois frustrant. De plus l’auteur utilise parfois la narration omnisciente et parle du futur de certains personnages, c’est dommage, car on perd un peu de la beauté de certains gestes. Mais bon rien de bien méchant car au final l’auteur nous offre une œuvre maîtrisée, certes au rythme lent, mais qui m’a captivé et fait réfléchir, le tout porté par une plume soignée, travaillée et pleine d’imagination.

Concernant l’univers l’auteur continue à le développer et il se révèle vraiment foisonnant culturellement, vu que chaque planète se révèle conditionnée de façon différente. Ce tome met d’ailleurs plus l’accent, à mon goût, sur les planètes. L’auteur varie avec des mondes et des cultures aussi bien poétiques et magiques comme les signeurs, mais aussi d’autres issues de notre passé tel que la planète des Hussards Autrichiens par exemple. Surtout l’auteur nous met en avant l’effet pervers du conditionnement qui rend les populations sans substances n’offrant de vivre qu’une vie limite déjà écrite avec en parallèle le tout connecté qui offre un rêve magique, mais souvent factice. Un univers dont, au final, j’ai envie d’en savoir plus, surtout après une conclusion qui offre des ouvertures intéressantes concernant certaines planète.

Concernant les personnages on tourne dans ce tome autour de principalement trois personnages que sont Théo, Myriam et Ismaël, des anciens élèves du Melkine qui sont devenus adultes. Des personnages complexes, souvent perdus entre leurs rêves, leurs envies profondes et leurs obligations d’adultes. Des personnages vraiment attachants, complexes et soignés dont l’auteur arrive par moment à retranscrire les émotions, les choix et les interactions avec force et passion. Des personnages qui ne m’ont pas laissé indifférent et dont il est vraiment impossible de les juger, loin de tout manichéisme. Là où je reprochai parfois un côté un peu froid dans le tome précédent, ici beaucoup repose justement sur les liens des personnages, leurs émotions. Les autres personnages sont tout aussi intéressants, que ce soit les nouveaux comme les anciens, même si j’avoue j’aurai aimé en savoir plus sur l’évolution de certains anciens du Melkine, mais je ne doute pas qu’on en apprendra plus dans le troisième tome.

Au final un second tome qui développe plus l’histoire que le premier mais surtout offre des axes de réflexion intéressants. J’ai hâte de savoir ce que va proposer l’auteur dans le troisième et dernier tome.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec le second tome du cycle sur Le Melkine qui nous offre une histoire, certes au rythme assez lent, mais complètement maitrisée par l’auteur avec énormément d’axes de réflexions sur le conditionnement culturel mais aussi sur l’apport de la technologie. L’univers développé par l’auteur est toujours aussi fascinant, toujours aussi foisonnant que ce soit du point de vue des peuples mais aussi des cultures. Les personnages sont vraiment attachants et retranscrits avec force, le tout porté par une plume soignée et efficace. J’ai juste deux points qui m’ont dérangé le fait que, malgré que l’intrigue principale se développe, l’auteur cherche parfois à garder l’effet de surprise ce qui frustre un peu le lecteur, et aussi parfois la narration qui utilise l’omniscience et évoque le futur de certains personnages ce qui diminue la force de certains actes. Rien de complètement rédhibitoire car je lirai le troisième tome avec grand plaisir.

 

Ma Note : 8/10

Les Enfers Virtuels, Tome 2 – Iain M. Banks

les enfers virtuels 2Résumé : Les tenants et les opposants des Enfers Virtuels, géhennes informatiques où souffrent sans fin les avatars de ceux qui ont transgressé les règles de certaines civilisations, se sont livré une guerre sans merci. Jusque-là dans le Virtuel. Sans morts ni blessés physiques. Mais cette guerre menace de se déplacer dans le Réel au mépris de tous les accords. Car les opposants aux Enfers, en train de perdre, sont prêts à faire monter les enchères. Lededje n’a pas renoncé à se venger de Veppers. Elle a convaincu le navire En dehors des contraintes morales habituelles, dont la réputation est pire encore que son nom ne le laisse supposer, de l’emmener dans le système sichultien. Demeisen, l’avatar du vaisseau, a ses propres projets et apparemment quelques moyens tactiques. Veppers, de son côté, se prépare à trahir ses ennemis comme ses amis. tout cela risque de mal finir à l’échelle galactique. Même si la Culture y ajoute son grain de sel. Car elle n’est pas seule dans la Galaxie. Voici la seconde partie du nouveau roman du cycle de la Culture.

Edition : Robert Laffont Ailleurs & Demain

Mon Avis : Après un premier tome qui nous offrait une histoire, mélange des genres de la SF, qui se révélait clairement prenante, efficace et surtout accessible (Chronique du Tome 1 ici), j’avais hâte de voir comment l’auteur allait conclure cette histoire sur Les Enfers Virtuels. À noter que j’ai beau parler de Tome, en VO ce livre est sorti en un seul tome. La couverture, toujours illustrée par Manchu, est toujours aussi réussi  et magnifique à mon goût.

On reprend l’histoire là où on l’avait quitté à la fin du tome précédent, les lignes d’intrigues commencent à se résoudre doucement et à apporter leurs réponses dans cette guerre des enfers. L’histoire se révèle toujours aussi intéressante à découvrir et passionnante, principalement grâce aux différents personnages et leurs aventures qui apportent ainsi différents points de vue dans cette bataille et multiplie ainsi de façon efficace les explications et interprétations. L’auteur continue aussi à faire réfléchir le lecteur, même si l’aspect « action » prend un peu plus de place dans ce second tome, il continue à pousser le lecteur à se poser des questions que ce soit sur les aspects religieux, principalement sur ce que l’homme peut faire au nom de la religion, mais aussi sur des aspects humains que ce soit vis-à-vis du pouvoir, de l’argent ou encore de la vengeance.

Mon seul léger regret concernant l’intrigue est le fait qu’une certaine sous-intrigue n’apporte quasiment rien au fil rouge principal, elle donne plus l’impression d’être là pour amener un côté humain et émotionnel à l’histoire ainsi qu’à la découverte de ces enfers, mais qu’elle soit présente ou non n’aurait rien changé au dénouement de l’intrigue principale. Au final rien de bien gênant, car cette sous-intrigue reste intéressante à découvrir, mais j’aurai aimé qu’elle soit peut-être plus imbriquée dans l’histoire. Cela n’empêche pas l’histoire de monter doucement en régime et en puissance au fil des pages, tout en gardant un rythme qui permet le développement de tous les aspects de l’intrigue, pour aboutir à une conclusion efficace et pleine de surprises. Dommage par contre que les combats dans l’espace reposent souvent sur une visualisation écran plutôt que sur l’aspect réel et vivant de la bataille car vu que le personnage regarde un écran on a plus l’impression parfois de jouer à Space Invader, avec des triangles et des ronds, que de découvrir une vraie bataille explosive et nerveuse.

Concernant l’univers l’auteur garde toujours les mêmes aspects que dans le tome un (logique), nous offrant donc un univers toujours aussi foisonnant et passionnant à découvrir. Un univers qui ne manque pas non plus de complexité et de densité, que ce soit à travers les différents peuples, les différentes technologies ou bien encore les différentes cultures et aspects politiques que développe l’auteur. Il continue aussi à nous présenter les Enfers qui se révèlent plus ambigus, mais toujours aussi sadiques. Un univers qui me donne envie d’en découvrir plus sur la culture, sur l’aspect futuriste, technologique et un peu cyberpunk que j’ai clairement apprécié.

Une des forces de ce livre reste la palette de personnages très hétéroclites que nous présente l’auteur. Ils se révèlent tous complexes, denses, soignés, mais surtout possèdent leurs personnalités propres ainsi que leurs émotions et ressentis. Surtout cette seconde partie va mettre en avant des personnages qui manquaient un peu de force dans le premier tome tel que Chay qui va complètement sortir de son rôle initial pour nous offrir finalement un personnage plus complexe que le laissait présager le premier tome. Mais le personnage le plus fascinant reste Demeisen, l’avatar d’un vaisseau de la Culture, une machine avec son grain de folie qui ne manque pas de fasciner. Par contre, je reste un peu déçu de Lededje qui finalement reste coincée dans son rôle de vengeresse, ce qui lui offre une conclusion à sa haine en demi-teinte qui satisfait tout le monde sans non plus complètement passionner ni convaincre totalement.

La plume de l’auteur est toujours aussi agréable, fluide et efficace le tout sans jamais se révéler trop pointu ou complexe, offrant ainsi une histoire vraiment efficace, intéressante et possédant son lot de surprises et de rebondissements. La conclusion proposée par l’auteur colle parfaitement à l’histoire et se révèle efficace malgré le fait, comme je l’ai dit, qu’une ligne d’intrigue secondaire a du mal à vraiment se raccrocher, servant plus le côté émotionnel et philosophique. Un roman qui m’a convaincu de lire d’autres romans de l’auteur ainsi que d’autres histoires du cycle de la Culture.

En Résumé : J’ai de nouveau passé un très bon moment de lecture avec ce second tome qui vient clore efficacement cette histoire. L’intrigue se révèle toujours aussi plaisante et efficace même si certaines intrigues secondaires manquent de connexion avec le fil rouge principal. L’univers se révèle toujours aussi foisonnant et intéressant et, à lui seul, me donne envie d’en découvrir plus sur la culture. Les personnages sont vraiment denses, complexes et certains sortent de façon surprenante ce que laissait entrevoir le premier tome. Par contre j’ai trouvé le personnage de Lededje au final un peu convenu. La plume de l’auteur est toujours aussi efficace et fluide, ne tombant jamais dans le trop pointu. Je regrette aussi que les batailles soient restées au niveau des écrans ce qui enlève un peu du côté nerveux d’une bataille vécue de façon visuelle. Dans tous les cas je lirai d’autre romans de l’auteur.

Ma Note : 8/10

Les Enfers Virtuels, Tome 1 – Iain M. Banks

les enfers virtuels 1Résumé : Veppers est l’homme le plus puissant et le plus corrompu de son système stellaire, le Sichultien, dans l’Amas de Ruprine. Lededje est son esclave, marquée à vie par une intaille, tatouage fractal qui lui a été infligé à la suite de la banqueroute de son père. Sur Ubruater, les dettes sont familiales, et c’est ainsi que Lededje a perdu la liberté.Alors qu’elle tente de s’enfuir, elle blesse Veppers qui la tue. Mais avec la Culture, rien n’est jamais simple. Ni définitif. Et Lededje, qui tient à se venger de Veppers, se trouve engagée dans un voyage à travers la Galaxie sur fond de ce qui peut devenir une guerre dans le Réel. Une extension regrettable de la guerre dans le Virtuel qui oppose depuis des décennies les tenants des Enfers Virtuels et leurs opposants.
La Culture n’a pas encore officiellement pris parti pour l’un ou l’autre camp. Mais elle n’aime ni l’idée des Enfers Virtuels ni la perspective d’une Guerre dans le Réel. Et la vendetta de Lededje pourrait bien avoir sa place dans ses projets.

Edition : Robert Laffont Ailleurs & Demain

 

Mon Avis : Iain M. Banks fait partie de ses auteurs qui ont marqué la Science-Fiction, principalement avec son cycle de la culture. Pourtant, je dois bien l’avouer, je n’ai encore jamais lu un roman de l’auteur. Il y a quelques jours j’ai donc décidé de mettre un livre de l’auteur dans ma liste de livres, c’était quelques jours avant que le décès de l’auteur soit annoncé. J’ai décidé de commencer mon entrée dans le cycle de la culture par ce livre, Les Enfers Virtuels, que j’avais dans ma PAL, vu que chaque roman de ce cycle peuvent être lus indépendamment. À noter la très belle couverture illustrée par Manchu. Par contre je pousse mon coup de gueule habituel, pourquoi couper ce livre en deux? En tout et pour tout le livre fait environ 650 pages, de plus en VO le livre est sorti en un seul tome donc va falloir m’expliquer (enfin je pense savoir c’est, une question d’argent).

J’ai passé clairement un bon moment avec ce roman qui nous offre une histoire qui mélange les genres efficacement tel que le Space Opera, le Planet Opéra ou encore un léger ton de Cyberpunk avec toutes ces virtualités et simulations. À partir de là l’auteur a vraiment réussi avec brio à nous offrir une histoire efficace et cohérente. L’auteur est parti du postulat de départ que l’âme des gens, sauvegardée grâce à la technologie, pouvait être envoyée en enfer ce qui a amené une guerre virtuelle entre les pro et les anti-enfers. L’auteur a alors  construit une histoire que j’ai trouvée vraiment intrigante et passionnante, bien construit et amenant sont lot de réflexions et d’idées vraiment intéressantes tout en offrant son lot d’action.

En effet l’auteur en plus d’offrir une histoire complexe et dense pousse aussi à à la réflexion le lecteur que ce soit sur des aspects plus religieux, malgré un monde futuriste, avec ces enfers, mais aussi sur des aspects plus politiques de manipulations, de trahisons. L’auteur nous offre aussi, comme souvent dans ce genre de romans, un axe de réflexion sur l’humanité et aussi sa différence avec les machines et les IA, mais que j’ai trouvé efficace, évitant clairement de tomber dans les stéréotypes et le tout de façon efficace, évitant les machines supérieures aux humains, offrant parfois même une nuance de « folie » aussi dans certaines IA. Il ne faut pas le cacher l’histoire possède un rythme maîtrisé mais assez lent, ce n’est en rien péjoratif, au contraire, à mon avis ça permet de bien développer les points mis en avant, mais cela pourrait frustrer certains qui chercheraient un texte vif et enlevé. Par contre, certaines longueurs se font parfois ressentir, rien de bien gênant, car l’œuvre en soi reste tout de même efficace mais peut se révéler légèrement ennuyeux.

Concernant les personnages je dois dire que l’auteur arrive à nous offrir des personnages vraiment complexes, denses et travaillés, une palette de personnages vraiment étendue, qu’ils soient humains, aliens ou machines. On se trouve facilement emporté, selon moi, par leurs aventures et ce qui va les mener à certaines actions et certains choix, même si par moment on a parfois un peu de mal à voir encore la relation entre les personnages et l’intrigue principale que tisse l’auteur. Des personnages humains en quête de vérité, de vengeance et qui doivent faire des choix qui vont parfois les changer complètement. Au final des personnages souvent attachants et accessibles.

Concernant l’univers mis en place par l’auteur il est vraiment intéressant et passionnant, l’auteur a vraiment réussi à développer une société futuriste complexe et efficace où les races sont classées par niveau technologiques, mais n’empêche pas les influences et manipulations qu’on soit considéré sous ou sur-développé. Rien que pour l’univers mis en place par l’auteur j’aurai sûrement d’autres romans du cycle de la Culture tant il se révèle étendu et riche. Par contre, les enfers que nous présente l’auteur sont vraiment durs, violents, emplis de souffrances et appellent à réfléchir sur ce qu’on est prêt, parfois selon nos convictions, à infliger à nos compatriotes. Que ce soit les aspects religieux, sociaux, comportementaux ou encore technologique l’auteur offre un monde foisonnant et complexe. De plus, l’auteur développe, dans cette histoire, l’aspect sur la guerre, virtuelle, réelle et les raisons qui poussent à la faire, à se déchirer, le faisant de façon parfois surprenante mais efficace.

La plume de l’auteur se révèle vraiment fluide et efficace, qui nous fait entrer facilement dans ce récit complexe, dense, dans un univers foisonnant, le tout sans jamais vraiment perdre le lecteur, malgré parfois quelques longueurs. Par contre, l’auteur utilisé beaucoup d’acronymes qu’il définie une seule fois seulement malgré les réutilisations ultérieures, il serait alors intéressant d’avoir peut-être un lexique pour ne pas complètement oublier leurs significations au cours du récit. De plus, vous devez vous en douter, mais la coupe du récit est frustrante, surtout quand on sait qu’à la base ce n’est qu’un seul roman. Heureusement que j’avais la suite dans ma PAL.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec ce roman qui nous offre une histoire vraiment efficace, dense et complexe et qui pousse clairement le lecteur à réfléchir sur des aspects vraiment intéressants, malgré il ne faut pas le cacher, quelques longueurs ici ou là. Le rythme lent permet clairement à l’auteur de bien construire ses différentes lignes d’intrigue. Les personnages sont vraiment denses, complexe et travaillés, mais surtout se révèlent humains et attachants tout au long de cette première partie. L’univers développé par l’auteur est vraiment fascinant que ce soit par son aspect futuriste et sa technologie, ou encore par sa construction et les différents peuples présentés. L’auteur possède une plume efficace et entrainante qui nous plonge facilement dans le récit. Un lexique pour les différents acronymes de l’auteur aurait été un plus. Par contre, je ne comprends toujours pas l’utilité de couper un livre en deux.

 

Ma note : 8/10

Utopiales 2012, Anthologie – Collectif

anthologie-utopiales-2012Résumé : Et si les extraterrestres nous observaient la nuit ? Et si l’on pouvait se concentrer à l’extrême sur un seul sujet ? Ou connaître tout notre avenir depuis l’enfance ? Ou bien avoir des rendez-vous réguliers avec un visiteur du futur ? Et si on pouvait désinventer des inventions ?

 

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Pour ma première participation aux utopiales je suis donc reparti avec l’anthologie du festival qui, il faut bien l’avouer, offrait un sommaire et un panel d’auteurs vraiment intéressant. De plus cette anthologie est aussi un hommage rendu à Roland C. Wagner, auteur connu et reconnu, qui a énormément contribué aux utopiales. Ajouter à cela le thème de cette anthologie qui est « Origines », qui donne vraiment envie de savoir ce que pouvait proposer les auteurs et voilà un livre qui a rapidement rejoint ma PAL. La couverture, illustrée par Nicolas Fructus, est vraiment réussie et magnifique selon moi. Comme d’habitude avec les recueils que je lis, je vais chroniquer chaque
nouvelle.

Origo de Pierre Bordage. Voilà une courte nouvelle qui nous plonge dans l’origine de l’univers à travers le voyage d’un équipage. Un texte, certes peu original sur la forme et le fond, mais qui se révèle plaisant à lire et plutôt bien écrit, mais surtout un texte que j’ai trouvé humain, avec cet équipage abandonné par tous. Une histoire efficace grâce à une conclusion intéressante et possédant sa magie propre. Par contre, selon moi, ce texte aurait mérité peut être d’être plus développé sur certains aspects qui sont justes survolés et m’ont légèrement frustrés de ne pas en savoir plus. Rien de dérangeant en tout cas.

Fae-Space de Sara Doke. Cette nouvelle est un véritable mélange des genres, entre fantasy et SF avec l’association du peuple des Fae (ou fées) dans le space-opera et le voyage spatial à la découverte d’un peuple extra-terrestre. Un texte qui se révèle vraiment efficace et qui va nous faire réfléchir sur l’Humanité, sa relation avec soi-même et surtout avec les autres qu’elle ne comprend pas toujours. Un texte bien écrit, bien amené et qui appelle clairement à la tolérance et à la collaboration entre les différents peuples. Une nouvelle vraiment sympathique et agréable à lire, porté par une très jolie plume.

L’Observatrice de Robert Charles Wilson. Voilà une nouvelle qui va se révéler intrigante jusqu’à sa conclusion.  Tout démarre pourtant de façon classique avec une jeune adolescente amoureuse des étoiles, qui a l’impression de se faire enlever la nuit par un peuple inconnu. L’auteur construit de nouveau, comme à son habitude, un texte profondément humain où on accroche vraiment à cette héroïne, incomprise de quasiment tout le monde, à la recherche de la vérité. Mais c’est aussi une nouvelle surprenante par sa conclusion qui prend un peu à contre-pied ce que j’attendais et qui m’a agréablement surprise.

La Finale de Nancy Kress. Un texte qui aborde le thème de la science et de ses risques, à travers la possibilité de supprimer toutes les pensées parasites pour se consacrer sur un seul sujet et donc par conséquent accroitre fortement son potentiel. Un texte classique sur le fond, concernant la possibilité d’améliorer son cerveau, mais qui se révèle efficace, bien construit et qui fait froid dans le dos sur l’utilisation de la science sans tenir compte de toutes les conséquences imaginables. Une nouvelle vraiment plaisante à lire, bien écrite et pleine de réflexions.

La Chose du Lac de Laurence Suhner. L’auteur nous offre ici un texte qui offre un divertissement efficace et sans temps morts, à défaut de vraiment passionner ou emporter. On retrouve dans cette nouvelle un mélange d’Arsène Lupin avec un aspect plus fantastique et horrifique avec cette Chose du lac. Le texte est bien écrit, construit de façon classique, mais se révèle quand même linéaire et sans surprise. Un texte qui cherche plus les origines de la SF divertissante et sans prise de tête et qui, sur le coup, y réussit parfaitement, mais qui, au milieu des autres nouvelles, ne marquera pas non plus fortement le lecteur.

« Et Pleurer Comme Alexandre » de Neil Gaiman. Encore une fois Neil Gaiman m’a surpris par son imagination sans limite et aussi par sa façon de présenter le texte, jouant sur plusieurs niveaux. On retrouve dans cette histoire un désinventeur qui nous parle de son métier. Un texte court, incisif et surtout bien maîtrisé par l’auteur qui oscille entre folie et normalité du personnage avec son lot de révélations. La nouvelle nous plonge avec facilité dans l’histoire et son univers et surprend jusqu’à cette conclusion efficace et surprenante.

La Fin de Léthé de Claude Ecken. Voilà une nouvelle vraiment intéressante qui traite d’un sujet rare, la maladie d’Alzheimer et de façon surprenante avec ce mélange efficace de SF et de réalité entre une personne malade et cette histoire de voyageur temporel. Un texte que j’ai trouvé vraiment efficace, prenant mais surtout poignant, car il traite de la maladie de façon véritablement humaine, simple et captivante. L’auteur m’a vraiment surpris avec ce texte.

Petite Excursion à L’Endroit des Atomes de Tommaso Pincio. J’ai eu un problème avec ce texte, j’ai parfaitement compris ce que voulait faire l’auteur, se moquant de façon cynique et mordante la politique italienne, de Berlusconi ainsi que l’utilisation du nucléaire et pourtant, j’avoue, malgré le fait que ce texte se lise bien, je n’ai pas été emporté ni même vraiment touché par cette histoire. Mais là, par contre, je le dis tout de suite, cela vient sûrement de moi et non du texte en lui-même, il ne m’a tout simplement pas accroché personnellement.

En Attendant Demain de Laurent Queyssi & Xavier Mauméjean. Avec cette nouvelle, écrite à quatre mains, les auteurs nous plonge dans la vie d’un enfant qui, un jour, va se retrouver à pouvoir lire l’avenir. Comment profiter de la vie quand on sait ce qui va arriver? Peut-on influencer les choses au point de modifier complètement l’histoire et donc ne rien vouloir changer à l’avenir? Un texte surprenant et inquiétant qui offre pas mal de réflexions et d’idées. La conclusion offre aussi son lot de surprise et ajoute un intérêt à l’histoire.

RCW d’Ayerdhal. Le dernier texte de ce recueil, qui est aussi le plus long texte, est un hommage à Roland C. Wagner qui nous a quitté il y a peu. Un texte vraiment poignant, qui rend hommage d’une façon plaisante à l’auteur, mais qui dépend surtout de la connaissance que chaque lecteur a de l’oeuvre de l’auteur. Je pense clairement que si on ne connait rien des écrits de RCW on passe clairement à côté de cette histoire. La preuve, je suis très loin d’avoir tout lu de l’auteur et parfois j’ai eu l’impression de passer complètement à côté de certaines références. Un texte que j’ai trouvé tout de même très sympathique et qui m’a donnée envie d’en savoir encore plus sur les écrits de RCW.

 

Au final je suis content d’avoir découvert cette anthologie qui nous offre des textes vraiment variés sur le thème des « Origines ». Alors, certes, toutes les nouvelles ne sont pas au même niveau, mais dans l’ensemble elles se révèlent toutes plaisantes à lire et surtout, en plus de divertir, offre des axes de réflexions qui se révèlent parfois passionnants. Des nouvelles intelligentes, souvent d’actualités, parfois pleine de magies et de mystères, parfois simplement divertissantes, mais dans tous les cas intéressantes à découvrir selon moi.

En Résumé : J’ai passé un bon moment avec cette anthologie qui nous offre des textes variés et plaisants même si, j’avoue, certains m’ont plus ou moins accrochés. On se laisse tout de même facilement captiver par des textes divertissants, intelligents, nous forçant à réfléchir et à se poser des questions sur des sujets souvent d’actualité et aussi qui ne manquent pas, parfois, de poésie et de magie. Comme je l’ai dit tous les textes ne sont pas au même niveau, mais, au final, on retrouve avec ce livre une anthologie de nouvelles de SF divertissantes et efficaces et qui se laisse lire avec plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

 

 

chalenge

Challenge JLNN 2ème lecture

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