Catégorie : Science-Fiction Page 43 of 56

Transition – Iain M. Banks

transitionRésumé : La Terre, aujourd’hui. Un monde entre euphorie et tragédie, figé dans l’ombre du terrorisme et menacé par une crise financière globale. Les hommes connaissent ce monde. Mais peu savent qu’il existe une multitude d’univers parallèles, et une organisation puissante dotée d’agents capables de voyager à travers les mondes. Cette organisation s’appelle le Concern. Elle prétend guider et aider la Terre. À n’importe quel prix.

Edition : Orbit

 

Mon Avis : Après m’être lancé pour la première fois dans la lecture des romans de Iain M. banks,  principalement par mon incursion dans le cycle de la Culture avec le diptyque Les Enfers Virtuels (Chronique Tome 1, Tome 2) qui m’a offert un très bon moment de lecture, j’ai fait entrer d’autres roman dans ma PAL pour continuer ainsi à découvrir ce que pouvait proposer l’auteur, dont Transition. À noter que ce roman ne fait pas partie justement du cycle de La Culture. Je trouve la couverture plutôt sympathique même si vraiment très soft.

Je dois dire que je ne ressors pas totalement convaincu de cette lecture, pourtant je trouve que ce roman offre tout de même énormément de potentiel. Déjà le sujet avait tout pour me plaire, je suis toujours accroché par les romans concernant les multiples univers, la possibilité de se laisser voguer par son imagination et ainsi imaginer une multitude de terres possibles. Pourtant ce roman ne développe jamais vraiment les univers, il y a bien quelques aspects ici ou là, mais rien de vraiment flagrant ou qui laisserait libre court à la créativité du lecteur ce qui est un peu dommage.

Pourtant le roman démarrait bien, principalement dans sa construction qui se révélait d’une certaine façon attrayante, offrant une narration éclatée entre plusieurs personnages, tous tournants avec plus ou moins d’importance autour du concern cette organisation qui voyage à travers les mondes et qui tente de l’influencer et jouant sur les interactions possibles et probables de chacun. Cette façon de présenter joue clairement sur l’inconnu, on a du mal à voir les tenants et les aboutissant de chacun dans l’intrigue de façon maîtrisé, l’auteur dévoilant ponctuellement ses révélations et happant le lecteur pour lui faire tourner les pages à essayer de dévoiler les secrets et visualiser la conclusion. Chaque indice, chaque phrase va avoir une importance capitale à un moment ou un autre. Mais voilà très vite cette présentation va se révéler confuse, n’ayant aucune ligne temporelle véritable il est parfois aussi difficile de bien comprendre où veut en venir l’auteur ce qui est légèrement frustrant.

L’intrigue en elle-même se révèle être un Thriller politique classique avec deux factions au sein du concern qui luttent entre elles. Malgré son côté un peu déjà vue elle se révèle traitée de façon vraiment efficace et, surtout, Iain M. Banks met clairement en avant le secret s’amusant avec le lecteur à travers la maîtrise de ses révélations et le tout à travers un rythme haletant. Peut être même d’ailleurs un peu trop. En effet le tout donne l’impression d’aller parfois trop vite ne laissant pas le temps à certaines réflexions et à certains fils d’intrigue de vraiment se développer, comme si l’auteur était parfois pressé de terminer l’écriture de son livre. Ce qui est dommage car il offre des axes de réflexion qui aurait pu vraiment y gagner en intérêt tel que l’argent, le capitalisme, la bourse  ou encore le pouvoir.

Concernant les personnages là aussi je suis plutôt mitigé, ils ne sont pas mauvais et possèdent chacun leurs différences et leurs complexités, pourtant tous ne m’ont pas accrochés. Certains m’ont paru  vraiment intéressants, mais une fois la dernière page tournée n’offrait quasiment rien à l’histoire. Je pense par exemple à Adrien, le trader, qui est un personnage fascinant pour peu d’apport à l’histoire principale. J’ai, par contre, vraiment apprécié le triangle d’intrigues et de complots efficace qui se lie entre Mme d’Ortolan, Mme Mulverhill et Temudjin qui se révèle vraiment bien mené et passionnant. J’ai aussi bien accroché au personnage du Philosophe qui ne manque pas d’attrait malgré peut être un côté un peu classique. Par contre, j’avoue, j’ai eu un peu de mal avec le patient dont on a du mal à voir complètement l’intérêt. L’auteur s’attarde régulièrement sur lui construisant des lignes d’intrigues secondaire qui tournent autour de ce héros, mais donne l’impression au final de laisser la moitié de côté.

La plume de l’auteur se révèle vraiment fluide, travaillée, soignée et surtout reste accessible malgré des fois la complexité des sujets traités et des points, parfois philosophiques, abordés. Elle permet vraiment au lecteur de se laisser entrainer facilement dans cette histoire. Concernant la conclusion j’avoue je suis aussi un peu mitigé aussi, tout arrive vite, très vite et pas mal de situations sont débloqués un peu trop facilement par des aspects non abordés et qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe. Je pense principalement à l’apparition d’un personnage, caché jusque là, qui possède des pouvoirs inconnus, mais qui tombent parfaitement bien à ce moment de l’histoire. Heureusement la fin est compensée par un rythme vif et entrainant qui fait qu’on se laisse tout de même emporter. Au final je ne sors pas complètement convaincu de cette lecture, je me suis laissé happer tout du long avec des sujets intéressants, même si parfois abordés de façon trop rapides, mais une fois la conclusion et la dernière page tournée un sentiment de brouillon est restée. Cela ne m’empêchera pas de lire d’autres romans de l’auteur.

En Résumé : Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé, pourtant tout démarrait bien la narration éclatée, pleine de secrets et de manipulations, se révélait astucieuse et l’auteur offrait de nombreuses bonnes idées, mais plus j’avançais plus un sentiment brouillon persistait, comme si l’auteur s’était senti obligé de terminer d’écrire rapidement son livre. L’univers développé reste assez minimaliste là où j’attendais justement de multiples univers. Certains personnages se révèlent intéressants, mais apportent au final qu’un infime partie à l’intrigue et on se demande pourquoi les développer autant, tandis que d’autres, principaux, ont du mal à complètement accrocher le lecteur. Le rythme du roman vif et entrainant permet au lecteur de rapidement entrer dans l’histoire, mais parfois fait qu’on passe trop rapidement sur certains axes de réflexions, de plus la conclusion parait précipitée. La plume de l’auteur se révèle fluide et travaillée. Au final j’ai l’impression d’avoir eu un livre avec fort potentiel, de très bonnes idées, mais traité parfois de façon trop rapide ou de façon confuse.

 

Ma Note : 6/10

Les Damnés de L’Asphalte – Laurent Whale

les damnes de l'asphalteRésumé :Quinze ans ont passé depuis l’invasion venue du Nord, mais le monde ne s’est pas amélioré, bien au contraire… La misère et la famine règnent sur un pays ravagé. Villes fantômes, bandes organisées, soldats de fortune et sectes d’illuminés en tout genre se partagent la route du Sud. Il faudrait être fou pour l’emprunter. Fou… ou déterminé.
Lorsque son frère est porté disparu, Miki, le jeune mécano, se met en tête de rallier la péninsule ibérique. À ses côtés, Toni, le pilote, et Cheyenne, le hors-murs, reprennent du service ! Commence pour eux un périple à travers un pays en proie aux flammes et au chaos.
Et, alors que les survivants se disputent les miettes de la civilisation, une menace resurgit des abysses du monde d’avant. Un cauchemar sans nom qui pourrait bien barrer la route aux damnés de l’asphalte…

Edition : Critic

 

Mon Avis : Lors des dernières Imaginales je suis tombé sur ce roman, je ne savais pas que l’auteur avait décidé d’écrire une suite au livre Les Étoiles s’en Balancent et je me suis donc retrouvé rapidement intrigué par ce roman. Je suis donc reparti, après discussion avec l’auteur concernant le premier tome, avec les deux romans sous le coude. Juste le temps de relire le premier tome (ma chronique ici) et me voilà lancé dans cette suite. En tout cas je trouve la couverture, encore illustrée par Ronan Toulhoat, toujours aussi magnifique et qui colle bien au récit.

L’auteur nous offre une histoire qui se déroule 15 ans après le premier tome, Tom Costa a disparu avec son frère et Miki monte l’expédition de la dernière chance pour les retrouver. L’auteur repart sur les mêmes bases que le roman précédent, nous offrant une histoire pleine d’aventure, sans temps mort, remplie de rebondissements et de retournements de situations. Si le lecteur cherche l’action, l’adrénaline et les fusillades il risque de ne pas s’ennuyer, surtout que l’auteur continue aussi à offrir une histoire un minimum intelligente principalement à travers l’univers qu’il présente et qui s’effondre de plus en plus au fil des jours ainsi que les rencontre que vont faire nos héros. Dans ce roman l’auteur nous offre aussi une histoire plus sombre, pleine d’espoir brisé, de souffrance et de défaitisme qui vient se coller parfaitement au monde présenté, même les personnages n’y coupent pas et doivent régulièrement se remettre en question au fil de leur quête et de leur avancée.

L’univers présenté par l’auteur, justement, a énormément évolué depuis les 15 ans qui le sépare du tome précédent. Il se révèle beaucoup plus noir, un monde sans cohésion ou la seule unité possible revient soit à des petites communautés de survivants, soit s’obtient par la force. La technologie est de plus en plus oubliée et l’humanité régresse sauf exception. Par contre, ce qu’on perd par rapport au livre précédent, c’est tout cet aspect sur le monde de l’aviation, on se retrouve ainsi dans un monde post-apo plus classique. Rien de bien méchant là-dedans, car l’auteur s’en sort plutôt bien nous offrant un monde cohérent, efficace, un minimum original et entrainant tout en nous dévoilant ce que l’humanité pourrait devenir si elle se retrouvait livrer à elle-même. A noter que cette fois le roman fait quitter la France à nos personnages pour nous les envoyer en Espagne. J’ai juste un petit reproche concernant les Rugoso, j’avoue ne pas avoir complètement accroché à cet aspect.

Pourtant, je dois bien avouer j’ai trouvé ce roman un léger ton en dessous du précédent. Le premier point qui m’a dérangé c’est cet aspect de décalage entre les personnages et le monde où ils vivent, on a l’impression que leurs émotions sont exacerbées, comme s’il n’avait jamais vécu à cette époque et qu’ils découvraient tout. Des personnages un peu trop « pur » pour le monde où ils vivent. Ensuite la quête de nos héros parait, par moments, tourner en rond du style on avance, on rencontre un obstacle, on l’élimine en se demandant dans quel monde on vit et on continue à avancer ce qui crée quelques fois un léger sentiment de lassitude. Il y a aussi l’aspect logistique, c’est un petit point certes, mais il m’a légèrement dérangé, les personnages n’arrêtent pas de dire qu’ils doivent économiser les munitions, pourtant ils tirent à tout va et vident chargeur sur chargeur sans jamais se retrouver en pénurie. Enfin vient aussi l’aspect chance, je crois que les héros sont des tireurs d’élite, plus de 99% de leur tirs font mouches. Au final rien de complètement gênant là dedans, le roman remplissant toujours son rôle de divertissement et de lecture agréable et sympathique, mais ça surprend.

Concernant les personnages on retrouve une partie des personnages du tome précédent ainsi que de nouveaux protagonistes rencontrés parfois au fil de l’aventure. L’auteur nous offre des personnages intéressants, qui se glissent parfaitement bien dans cette histoire et donnent envie de suivre leurs aventures même si parfois les liens se font un peu trop facilement. Je reprocherai juste à certains anciens personnages d’avoir peu évolué depuis 15 ans, rien de bien gênant. Par contre ici on change de narrateur, on passe de Tony à Miki, ce qui est une bonne idée, car Miki ayant une vision plus sombre et moins  optimiste de la vie il colle plus facilement à ce récit, même si je lui reproche d’avoir un peu trop un avis sur tout sans jamais chercher à développer ni à comprendre ce qui a pu amener à cette décision ou à cette situation.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi vive, incisive et entrainante ce qui colle parfaitement à ce récit de SF post-apo rempli d’aventures et de péripéties et qui offre au final un roman vraiment divertissant et sans temps morts. La conclusion, par contre, m’a parue trop rapide et surtout un peu trop facile par moment à nos héros. Au final un roman un ton en dessous du précédent mais qui, pour moi, se laisse lire et se révèle vraiment divertissant et intéressant à découvrir. Par contre, le tout dernier chapitre, désolé, il m’a fait penser au Roi Lion.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce livre même si je l’ai trouvé un ton en dessous du précédent. L’histoire se révèle plus sombre, plus violente offrant toujours au lecteur une intrigue efficace et intéressante qui fait qu’on tourne les pages avec plaisir pour connaitre la fin. L’univers est aussi plus noire, l’humanité régresse, mais j’ai trouvé dommage que l’auteur met complètement de côté tout l’aspect aviation développé dans le roman précédent. De plus j’ai moyennement accroché au Rugoso. Les personnages sont intéressants et happe facilement le lecteur dans les aventures je reproche juste certains anciens personnages de ne pas avoir trop évolué. La plume est toujours aussi incisive et efficace. Je regrette tout de même un décalage entre les personnages et l’univers, un problème de logistique avec les armes et aussi un aspect légèrement répétitif dans la construction de l’intrigue par moment. Une suite agréable qui offre un roman de post-apo qui se laisse lire avec un minimum plaisir sans trop se prendre la tête.

 

Ma Note : 7/10

Les Etoiles s’en Balancent – Laurent Whale

les etoiles s'en balancentRésumé : Dans une France plongée dans la violence, la famine et la misère, Tom Costa fait ce qu’il doit pour survivre ; à bord de son petit avion, il chine et glane sa subsistance. Et, dès qu’il peut, il fonce la retrouver, elle, San, sa douce, sa lionne. Mais bientôt, venu du Nord, un péril bien plus grand que les hordes de chiens sauvages ou les hors-murs le guette : une invasion a commencé, et les Villes-Etats tombent les unes après les autres… Pour contrer cette menace, le vagabond du ciel va devoir former une escadrille de choc. Il pourra compter sur une poignée de têtes brûlées, parmi lesquelles Miki, le petit mécano, et Cheyenne, l’insoumis. Ensemble, ils devront tout mettre en oeuvre pour sauver leurs miches et ce qu’il leur reste de toit… tandis qu’au-dessus d’eux, les étoiles s’en balancent !

Edition : Critic

 

Mon Avis : Si vous suivez mon blog depuis le début, vous devez savoir que j’ai déjà lu et chroniqué ce roman (ma chronique ici). Alors pourquoi le relire et surtout le chroniquer à nouveau, me direz-vous? Tout simplement car lors de ma rencontre avec l’auteur aux dernières Imaginales on a discuté des différences entre l’édition rivière blanche (que j’ai lu) et l’édition Critic, il m’a expliqué qu’il avait effectué pas mal de modifications et qu’il est préférable de relire l’édition Critic avant de se lancer dans la lecture de la suite. En tout cas je trouve la couverture, illustrée par Ronan Toulhoat, vraiment magnifique. Je ne fais et ne pense rarement faire de nouvelles critiques de livres déjà chroniqué, mais là j’ai fait une exception justement car l’histoire à subie des changements.

On se retrouve ici dans un roman de Science-Fiction et surtout d’aventures qui se lit avec plaisir sans trop se prendre la tête, tout en offrant tout de même un récit intelligent. En effet on tourne les pages avec grand plaisir pour suivre cette histoire dont l’auteur maîtrise efficacement les rebondissements, les retournements de situations et les surprises, le tout rempli d’action et d’adrénaline qui offrent un rythme haletant. Surtout l’auteur vient nous offrir une intrigue vraiment intéressante et un minimum travaillée à travers cette histoire de survie du héros dans un monde de plus en plus proche du gouffre. Le mélange fonctionne vraiment bien, comparé à la précédente version on y gagne même en fluidité et la conclusion évite clairement l’accumulation de rebondissement; ce que je reprochais à l’édition Rivière Blanche. Par contre, certains m’ont tout de même parus un peu trop « improbable », je pense principalement à la révélation sur le Khan.

L’univers futuriste présenté par l’auteur se révèle vraiment efficace, sombre, violent et intéressant, se basant sur l’implosion des gouvernements amenant le retour des communes où chaque ville possède son propre gouvernement, pas toujours démocratique. Ce qui ressort principalement, et ressortait déjà dans la précédente version, c’est le travail de l’auteur sur le milieu aérien et les avions. Il arrive vraiment à nous faire partager cette passion et cet amour de l’air et du vol sans non plus ennuyer ou bien tomber dans le côté trop technique et ardu. Limite ça donne envie de voler.

Ce qui est aussi intéressant c’est tout cet aspect mis en avant sur l’adaptation de l’homme pour survivre dans un monde où la technologie se meurt doucement mais sûrement et où la violence reprend ses droits pour survivre. L’homme va donc se retrouver à mélanger reste de science et techniques de base pour ne pas mourir. Mon reproche est que tout repose trop souvent sur une seule personne qui a les connaissances et aussi un certain parti pris de l’auteur sur certains aspects.

Autre point qui ressort fortement dans ce récit, mais qui se révèle à double tranchant, c’est toujours cette optimisme qu’on retrouve tout au long du roman. Autant cette bonne ambiance se révèle communicative et apporte le sourire, autant à force elle en devient aussi un peu lassante tant on se demande comment on peut toujours être aussi positif avec tout ce qui tombe sur la tête des personnages. Autre point qui m’a dérangé c’est aussi cette sorte de « fusion » qui apparait à travers le groupe d’amis qui se forme au cours du roman. Cela me surprend toujours cet aspect où un gars rencontré il y a quelques semaines va limite mourir pour vous simplement parce que, bon, vous êtes amis. Alors, rien de bien gênant non plus, mais voilà ça surprend.

Concernant les personnages ils se révèlent intéressants à suivre tout au long du récit. Ils ne manquent pas de charisme et possèdent un niveau de profondeur intéressant qui font qu’on s’accroche assez bien à eux. Bien sûr certains personnages secondaires paraissent un peu caricaturaux et manquent parfois de surprises tant on devine leurs façon de penser, mais au final chaque personnage colle vraiment parfaitement à cette histoire d’aventures et surtout pleines de divertissement. Le personnage principal, Tom Costa, qui est aussi le narrateur, se révèle lui vraiment intéressant à suivre, nuancé et plein d’humour on s’accroche rapidement à lui. Je lui reproche juste de rentrer un peu dans le héros invincible qui à force de recevoir des coups on se demande comment il peut encore être debout.

La plume de l’auteur se révèle vraiment, vive, incisive et colle parfaitement à cette histoire sans temps mort. Tout n’est certes pas parfait dans ce roman, mais il offre vraiment un moment de lecture divertissant et plein d’entrain. Par contre pour moi, comme dans la première version, le dernier chapitre est de trop; mais bon il ne s’agit que de mon avis. Un roman au final plaisant à lire pour toute personne qui cherche une lecture sans trop de prise de tête, vive, mais tout en gardant un côté intelligent et construit. Je lirai sans soucis la suite qui est justement déjà dans ma PAL.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre une histoire vraiment divertissante, sans temps mort, pleine d’action et de suspens. L’univers se révèle intéressant et repose sur un postulat de départ efficace et captivant, mais ce qui fascine c’est cette passion que partage l’auteur sur le monde aérien. Les personnages sont intéressants, efficaces, surtout Tom Costa le narrateur qui se révèle attachant. Dommage que certains personnages secondaires tombent un peu dans le classique. La plume de l’auteur se révèle vive, entrainante et incisive et emporte le lecteur. Je trouve juste dommage cette chape d’optimisme qui recouvre tout le roman, ou bien cette amitié indéfectible  qui fait qu’on est prêt à suivre jusqu’à la mort un gars qu’on connait à peine. De plus le dernier chapitre est de trop à mon goût. Mais au final ce roman remplit pleinement son rôle de divertissement fougueux et plein de rebondissement et je lirai la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

La Constellation du Diadème Tome 1, Olium – Brian Herbert & Kevin J. Anderson

olium la constellation du diademeRésumé : On l’appelle Fond de l’Enfer. Parce qu’il n’existe pas de planète plus inhospitalière dans toute la Zone Profonde. Stérile, éloignée de tout, balayée par d’effroyables tornades et secouée d’éruptions volcaniques… Fond de l’Enfer est l’exil des vaincus de la guerre civile, un endroit pour les parias.
Mais l’ancien général rebelle Adolphus est décidé à changer la donne. En formant une coalition clandestine contre le gouvernement corrompu et tyrannique qui dirige les 74 mondes de la Constellation, il tente de transformer Fond de l’Enfer en un lieu d’opportunités.
Ce que tous ignorent, c’est que la planète maudite cache en son sein un extraordinaire secret.

Edition : Orbit

 

Mon Avis : Ce livre a atterri dans ma PAL pour des raisons bien particulières, rien à voir avec les auteurs dont je n’ai encore rien lu d’eux pour l’instant, exception faite peut être d’un ou deux X-Files pour Anderson (j’ai tout de même les premiers tomes de la saga des sept soleils qui m’attendent dans mon kindle), non, ce qui m’a fait craquer c’est la magnifique couverture illustrée par Manchu, elle attire vraiment l’œil. Après lecture du quatrième de couverture, qui n’annonçait rien de catastrophique, je me suis laissé tenter. D’habitude je suis contre les bandeaux de promotion sur la couverture, mais là je dois dire, heureusement qu’il est là, car autant le dire tout de suite après lecture de ce livre j’ai énormément de mal à voir en quoi ce roman égale les meilleurs du genre.

Bon je ne le cache pas je n’ai pas du tout accrocher à ce livre, il faut aussi avouer que le début annonçait la couleur. Je n’ai jamais lu un prologue aligner autant de manichéisme, de simplicité et de naïveté nous présentant le général Adolphus de la rébellion face à la dernière bataille qui va rendre les armes alors qu’il a l’avantage, le camp d’en face menaçant en contrepartie de tuer 17 000 civils qui sont des proches des membres rébellion. Le général étant un homme d’honneur (sic) il va donc se rendre en perdant au passage la moitié de ces vaisseaux, environ 250 et quand on sait que dans ce genre de vaisseau on compte les gens par centaines voir millier (voir même des dizaine de milliers mais on va s’arrêter là) il a donc sauvé 17 000 personnes en laissant mourir de son côté 25 000  à 250 000 soldats de la rébellion. Bravo. Si toi aussi tu as les yeux qui piquent devant une telle aberration, une telle stupidité et une telle simplicité qui ne sert simplement à dire que le diadème est méchant, très méchant, très très méchant et Adolphus est un gentil personnage plein d’honneur alors arrête toi là car ce livre va aligner tous les poncifs du genre.

Le livre entier est à ce niveau, rien n’est venu sauver ma lecture que ce soit l’intrigue d’une simplicité et d’une linéarité sans nom, les intrigues secondaires n’apportent rien et sont souvent conclues de façon bâclées et parfois abruptes, même l’aspect temporel on n’y comprend rien, on a parfois des ellipses de quelques mois sans aucune explication, mais surtout on a l’impression que les personnages n’ont pas évolué ou avancé d’un iota. Certains moments je me suis même demandé où j’allais devant le ridicule de certaines situations comme le plan de la rébellion qui décide de construire un spatioport dans l’espace sans que personne ne voit rien; genre personne ne voit une construction énorme qui gravite autour de la planète, planète qui plus est se révèle surveiller à tout instant, car c’est quand même là qu’ont été envoyer tous les rebelles. Hypnose; tu vois cet arbre, mais non tu ne vois pas forêt derrière elle n’existe pas. Ou encore cette vengeance d’un personnage 700 ans après qui n’a pas lieu d’être, ne repose sur rien, n’apporte rien et sert juste à remplir des pages.

Ce qui m’étonne, et me chagrine aussi en fait, c’est pour moi l’absence totale de créativité ou d’imagination dans ce roman. Voilà, pour moi écrire un Space-opéra, voire Planet-opera, c’est justement permettre à l’auteur d’offrir une imagination débordante, mais aussi à un travail sur des planètes, des sociétés, des religions et pourquoi pas mettre en avant une certaine évolution de vie. Ici rien, les planètes sont à peine esquissés, les religions n’en parlons même pas, la société se limite aux adepte du diadème et ceux de la rébellion, je ne parle même pas de la faune, flore ou des paysages qui se révèlent souvent vides. Alors, les auteurs ont bien tenté de mettre en avant une race alien, mais j’avais plus l’impression de me retrouver dans un trip télétubbies sous acide tant ces aliens paraissent simplistes, ignorants, simplistes et ahuris. Je ne parle même pas de la technologie, car à part le fait que les hommes voyagent dans les étoiles le reste parait tellement contemporain et si peu évolué qu’on se demande bien ce qui a pu les bloquer d’un point de vue scientifique et technologique pendant tant d’années.

Concernant les personnages, je dois bien avouer qu’ils se fondent facilement dans l’histoire, il n’y a pas de soucis, vous rencontrez un personnage tout de suite vous devinez de quel camp il est, et même qui va changer de camp. On évitera bien entendu les personnages trop complexes, ou si on doit les rendre un peu complexe en étoffant leur histoire on hésitera à faire dans le basique. Au Fond de l’Fnfer les hommes ont un passé un peu louche et ils cherchent à s’offrir une nouvelle vie et les femmes ont, bien entendu, obligatoirement eue des soucis avec leurs compagnons et n’ont eue d’autre choix que de fuir ici. La nuance des personnages dans la constellation n’est pas non plus meilleur, on a juste l’impression d’avoir des noble riches, certes là rien de mauvais, mais version people avec ragot à gogo et autres. Car oui, pour gérer l’univers dans l’avenir il faudra gérer les coucheries des uns et des autres et rien d’autres. On a même le droit à l’archétype de la princesse transie d’amour qui vit dans un monde à part et qui croit, qu’après avoir été la cause de la ruine de son amant, elle peut aller voir son fils sans jamais se douter un seul instant qu’elle sera rejetée.

Voilà, même la plume ne m’a pas paru vivante, elle ne possédait à mon goût aucune âme, j’avais plus l’impression que les auteurs se sont lancés en écriture automatique sans chercher ni à comprendre, ni à faire voyager et encore moins à faire rêver. Je parle même pas des passages énormes de remplissages dont on en voit pas l’utilité dans ce tome comme par exemple cette histoire concernant un couple réparateur de transfil qui passe chaque chapitre à réparer le transfil et à faire l’amour. Ils en ont le droit, juste à quoi ils servent et méritaient-ils de figurer dans ce premier tome. Je ne parlerai pas non plus des dialogues qui sont parfois risibles tant ils sont simples et donnent l’impression de servir de remplissage. « Mince il me manque des caractère, bah attends je vais développer mon dialogue en faisant parler mes personnages du beau temps ». Je ne parle même pas de la conclusion où nos gentils aliens croient que pour sauver la situation il faut aller discuter avec le diadème dont on vient pourtant de prouver sa cruauté et sa violence. Je ne vous raconte même pas comment ça finit.

Je ne vais pas non plus m’acharner, c’est clair, je n’ai pas du tout été emporté par ce livre et je ne lirai pas la suite. Je pense que ce livre était pas fait pour moi, peut-être qu’il plaira plus aux lecteurs qui cherchent à découvrir le genre, mais même là je ne pense pas le conseiller. Dommage la couverture était jolie. Par contre, maintenant j’avoue j’ai aussi beaucoup moins envie de me lancer dans le cycle de Kevin J. Anderson que j’ai sur ma liseuse.

En Résumé : Je ne vais pas le cacher, je n’ai rien trouvé d’intéressant dans la lecture de ce roman. L’intrigue accumule les poncifs, le manichéisme, la simplicité et même des aberrations qui m’ont paru pas du tout crédibles. Les intrigues secondaires sont bâclées et terminées souvent de façon abruptes. L’univers développé par l’auteur est vide, sans imagination et sans réel travail de développement que ce soit technologique ou autre. Les personnages accumulent aussi toutes les tares, manquant cruellement de complexités et quand les auteurs les développent un tant soit peu, on tombe dans les clichés. La plume ne possède aucune vie et se révèle limite un automatisme qui permet aux auteurs de remplir des pages sans se soucier de la cohérence. Au final je ne pense pas avoir été le lecteur adéquat de ce livre et je ne lirai pas la suite.

Ma Note : 2/10

Le Cycle de Lanmeur Intégrale 1, Les Contacteurs – Christian Léourier

le cycle de lanmeur 1 les contacteursRésumé : Quand les hommes de la planète Lanmeur accèdent au voyage spatial, ils ont la surprise de découvrir que d’autres humanités s’épanouissent dans l’univers. Un hasard ? Peut-être pas. Lanmeur lance alors l’idée du Rassemblement et envoie des contacteurs sur ces mondes plus ou moins avancés, avec pour mission de les intégrer à sa propre civilisation. Mais quel projet se cache derrière ces sociétés si différentes ? Qui sont les Rêveurs de l’Irgendwo, auxquels Lanmeur devra tôt ou tard se confronter ?

Edition : Ad Astra

 

Mon Avis : Ce livre  a longtemps traîné dans ma PAL car, il faut bien l’avouer,  j’avais un peu peur de me lancer dans un tel cycle dont j’ai de plus en plus entendu parler, en positif le plus souvent, depuis sa réédition. J’ai donc pris mon courage à deux mains et j’ai sorti ce livre, acquis lors des Futuriales 2012, de ma PAL et je me suis lancé dans sa lecture. Je dois dire que je trouve la couverture, illustrée par Eric Scala, vraiment sobre et très réussie. Cette intégrale regroupe en fait trois textes complets dans l’univers de Lanmeur.

Ti-Harnog : Ce texte vient nous raconter l’histoire d’un contacteur de Lanmeur qui atterrit sur Ti-Harnog afin de préparer cette planète au grand rassemblement. L’atterrissage ne se passe pas comme prévu, il se retrouve donc sur cette planète sans aucune préparation. Ce qui fascine directement quand on rentre dans cette histoire c’est l’imagination foisonnante de l’auteur, que ce soit dans la présentation et le développement de cette planète, mais aussi sur l’aspect sociétal. En effet que ce soit les castes, les régions visités ou encore les façons de vivre de chacun tout se révèle vraiment fascinant et on sent bien que l’auteur a passé du temps à mettre en place un tel monde. Le point important qu’on découvre au cours de cette histoire, c’est concernant la Murkéto qui vient présenter au lecteur l’évolution de l’homme et de la femme de façon vraiment originale et intéressante et qui soulève quelques questions et réflexions.

À travers ce récit l’auteur va mettre en avant l’influence du contacteur dans une société en paix et balisée par les castes, il va dévoiler comment un homme sans caste va tout bouleverser, tel un grain de sable dans une machine bien huilée. Une histoire pleine de rebondissements et de découvertes à travers une société figée mais humaine avec ses forces et ses faiblesses.. Mais voilà ce premier texte est loin d’être parfait j’ai trouvé, certains aspects et certains passages m’ont parus un peu désordonnés. Le personnage principal m’a paru un peu trop spectateur de ce qui lui arrive avant de se retrouver « prophète » de façon un peu trop mal amené et brusque, mais aussi certaines scènes de grandes batailles  manquent, à mon gout, de ce côté épique. Mais voilà malgré ces défauts ce premier tome met clairement l’eau à la bouche et offre une introduction intéressante à l’univers de Lanmeur.

L’Homme qui Tua l’Hiver : Ici on change de présentation, on quitte le contacteur qui découvre une planète pour suivre une archéologue sur la planète Nédim qui part découvrir le site de Golgeth. Cette histoire va se révéler plus sombre que la précédente, en effet Nedim est une planète où les saisons durent des années et au début de l’histoire on se retrouve au milieu d’un hiver qui dure amenant les villes et la planète à se dégrader. De plus les colons et les indigènes se détestent. Ce texte est vraiment intéressant, déjà parce qu’il permet de découvrir de nouveau un magnifique univers froid, glacial mais brillamment présenté par l’auteur, mais ensuite il nous fait aussi découvrir un nouveau point de vue sur l’influence de Lanmeur qui a colonisé cette planète et transformé les indigènes en esclave. On est loin du grand rassemblement.

L’auteur ne fait pas que nous faire réfléchir sur les colonies, il nous offre aussi un texte qui va mélanger le scientifique, avec Akrèn l’archéologue, et le mystique avec les coutumes des indigènes dont a été élu le héros qui va aller tuer l’hiver. Cette dualité est plutôt bien amenée et apporte une réflexion intéressante sur le texte avec deux visions différentes. Un texte au final vraiment intéressant qui nous dévoile aussi la dépravation des colons qui se croient facilement supérieur aux autres. Par contre, j’avoue ne pas avoir complètement accroché au personnage de Akrèn, l’auteur cherche à en faire un personnage fort, mais elle parait plus entêtée, égoïste et parfois un peu gamine. La conclusion reste ouverte, ce qui plaira ou pas, mais je l’ai trouvé rapide ce qui la rend légèrement frustrante, comme si l’auteur était pressé.

Mille Fois Mille Fleuves : Dans ce texte le premier point intéressant c’est qu’on change de point de vue, ce n’est pas un Contacteur qui nous raconte cette histoire, mais une autochtone d’une planète, Ynis. Sur cette planète l’eau possède une importance capitale et comme à son habitude l’auteur nous offre un univers vraiment magnifique ainsi qu’une société et des traditions vraiment passionnantes à découvrir. L’héroïne a été choisie pour devenir l’épouse d’un fleuve, mais sa vie va se retrouver bouleverser quand elle va rencontrer un contacteur de Lanmeur. Dans ce texte les Lanmeuriens se retrouvent en arrière plan, on suit plus le voyage de Ynis qui, en plus de nous faire découvrir sa planète, va se retrouver entrainer dans une histoire d’amour complexe et dans une lutte de pouvoir qui la dépasse.

Un texte au rythme vraiment lent, mais qui se révèle bien porté par des descriptions de ce monde qui se révèlent clairement fascinantes. Le rythme lent ne veut pas dire ennuyeux, loin de là, car ce récit possède aussi son lot de rebondissements et de retournements de situations bien amenés et entrainants. Mais voilà j’avoue que j’attendais un peu plus de ce texte, déjà concernant les gens de Lanmeur, dont au final ce texte n’apprend pas grand-chose si ce n’est que leur capacité à tout bouleverser est importante, mais aussi plus on avance dans ce texte et plus on se retrouve simple spectateur de cette histoire. Rien de dérangeant, mais je me dis que ce texte aurait gagné peut être à être un peu plus condensé. Cela ne m’a pas empêché de tout de même trouver agréable ma lecture.

 

Les points vraiment fascinants des écrits de l’auteur c’est vraiment cette capacité à nous emporter dans un univers magique, magnifique et pleine de poésie et de mystères ayant chacun son propre code, sa propre mythologie et sa propre façon de penser. C’est cette diversité de monde qui fait entrer avec facilité le lecteur dans l’histoire. Il faut dire aussi que le tout est porté par une plume vraiment agréable, soignée et qui offre ainsi des descriptions vraiment fascinantes et entrainantes. Après concernant les histoires tout n’est pas parfait, que ce soit la gestion des personnages ou du rythme, mais l’auteur arrive toujours à nous offrir un récit agréable, sympathique, certes pas toujours des plus original, mais vraiment plaisant à lire. En tout cas une première intégrale qui m’a fait passer un bon moment et m’a fait découvrir de magnifique régions. Je lirai la suite avec plaisir.

Mon Avis : J’ai passé un bon moment de lecture avec cette intégrale offrant trois textes qui nous font découvrir des univers vraiment fascinants et passionnants, se révélant aussi plein de mystères et de poésie. Les histoires varient et nous offrent des moments agréables avec rebondissements et retournements de situations, même si certaines paraissent assez classiques. Les différents personnages rencontrés se révèlent intéressant à découvrir même si certains se révèlent un peu trop dans l’excès. Au final trois récits différents avec leurs points forts et leurs points faibles qui sont intéressants à découvrir, le tout porté par une plume soignée et efficace. Je lirai la seconde intégrale avec plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

Anamnèse de Lady Star – L.L. Kloetzer

anamnese de lady starRésumé :Le Satori a balayé l’humanité.
Le plus grand crime jamais commis sur Terre. Un attentat. Une pandémie terrifiante, laissant un monde exsangue, transformé. L’arme utilisée : la bombe iconique. Les coupables en ont été retrouvés, jugés et exécutés. Mais certains se sont échappés.
Parmi eux, une femme, leur inspiratrice, leur muse. Sa simple existence est un risque :  tant qu’elle vit, la connaissance menant à la bombe vit aussi. Elle a disparu, ne laissant aucune trace, pas l’ombre d’une ombre. Des hommes disent pourtant l’avoir rencontrée : savants, soldats, terroristes, ermites… Ont-ils rêvé ?
Voici le récit d’une enquête, d’un jeu de pistes, de l’Asie à l’Europe, des terres dévastées jusqu’aux sociétés hyper-technologiques de l’après-catastrophe, mais aussi dans les archives digitales de notre futur. Avec le plus fou des enjeux : refermer la boîte de Pandore.

Edition : Denoël Lunes d’Encre

 

Mon Avis : Je dois bien avouer qu’après un excellent premier roman, Cleer, nous offrant une histoire fascinante, magique, pleine de poésie et nous proposant une immersion onirique et fantastique dans l’univers d’une multinationale possédant  son lot de surprises (Ma chronique de Cleer ici), j’avais hâte de voir ce qu’allait bien pouvoir nous proposer les auteurs dans leur nouveau roman. De plus je trouve le concept de la couverture de ce livre vraiment envoutant et efficace, ce qui ajoute un certain attrait au livre.

Le premier chapitre de ce roman va pourtant légèrement me dérouter, pas que j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, loin de là, juste que je ne comprenais pas bien où me menait clairement les auteurs. Puis plus j’avançais dans ce patchwork de témoignages, tous plus ou moins gravitant autour du Satori et de cette muse, plus je me suis senti fasciné par cette histoire et cela pour plusieurs raisons. La première vient déjà de cette traque de Lady Star qui se révèle passionnante  et impressionnante à travers les différents témoignages qui nous sont rapportés.

Rien n’est laissé au hasard, que ce soit dans l’évolution du récit comme dans la construction, et le tout possède une fluidité entrainante au fil des pages pour peu qu’on se laisse porter par le récit qui se révèle bien mené avec son lot de surprises et d’énigmes. Mais surtout on se trouve emporté par le personnage de Lady Star et ses multiples personnalités, chaque témoignage se rapporte à un moment ou à un autre à ce personnage qui se révèle d’une complexité et d’une densité dans sa construction parcellaire qu’on se retrouve fasciné à chaque nouvel élément, chaque bride d’information.

Ensuite ce qui m’a aussi passionné dans ce texte c’est sa construction qui est loin d’être linéaire à travers chacun de ces témoignages, en effet chaque passage, chaque déclaration se révèle être un morceau du puzzle, de l’intrigue, que le lecteur va devoir remettre en place. C’est en fait ce travail entre le l’écrivain et le lecteur qui m’a vraiment plu, le fait que le lecteur ne soit pas au final qu’un spectateur mais qu’il doit ainsi ajuster les différentes parties du casse tête pour bien tout comprendre, tout assimiler.

Ajouter à cela un travail des auteurs sur notre époque, un récit qui ouvre vraiment à réflexion sur énormément de sujets que ce soit la religion, le terrorisme, le pouvoir, les réseaux sociaux, le travail sur la mémoire ou encore sur le fait que pour se considérer « visible » on dépend des autres, de leurs regards, leurs envies , leurs fascinations. Mon seul petit regret dans l’histoire, et encore, c’est les passages un peu « zombie » que j’ai trouvé légèrement décalé dans cette histoire, mais rien de bien dérangeant au final.

Concernant l’univers mis en place par les auteurs il est tout aussi fascinant à découvrir et à imaginer. Mais voilà, il ne se laisse pas capter facilement vu qu’il se révèle être une évidence pour tous les personnages, que ce soit les points de vues sociaux, technologiques ou sur les évènements, il n’est donc pas explicité de façon méthodique et linéaire, mais plutôt morcelé, où le lecteur va devoir s’approprier à sa sauce cet univers. C’est à double tranchant soit le lecteur aime faire travailler son esprit et il se retrouve fasciné, soit il préfère se faire guider de façon claire et il risque de se sentir perdu dans ce roman. Dans tous les cas moi j’ai trouvé ce monde futuriste vraiment intéressant, dense, soigné et surtout qui laisse facilement libre court à l’imagination, à la fantaisie même si cela reste dans une certaine limite. Un univers pleinement SF avec ses êtres d’une autre planète et plus on avance dans le récit, plus les auteurs ouvrent les facettes de la possibilité d’autres mondes, mais je vous laisse découvrir.

Concernant les personnages comme je l’ai déjà dit Lady Star, même si elle est souvent au second plan, se révèle un personnage important et fascinant comme dans sa simple quête au final d’être vue, reconnue et à minima aimée. C’est une Elohim et elle a obligatoirement besoin des autres ce qui se ressent fortement à travers les différents témoignages. Mais voilà il n’y pas que Lady Star dans ce roman, tous les autres personnages qu’on retrouve dans ce roman se trouvent être soit passionnants, soit intéressants et tous se révèlent complexes et denses avec leurs souffrances, leurs besoins et leurs envies. Chaque personnage offre aussi un point de vue différent, une nouvelle approche de ce monde futuriste qu’on découvre, mais aussi de cette société qui survit du mieux qu’elle le peut suite à la catastrophe. Des personnages qu’on aime ou qu’on déteste, mais qui dans tous les cas ne laissent pas indifférent le lecteur.

La plume des auteurs se révèle vraiment dense, travaillée voir même limite sophistiquée, dans le bon sens du terme, mais possède aussi une certaine magie, une certaine poésie  dans la façon de mettre en avant son récit, de le présenter. Une plume plaisante mais qu’il faut, certes, parfois apprivoiser. Au final j’avoue que j’ai adoré la lecture de ce livre à travers cette fresque de témoignages qui nous font réfléchir sur énormément d’aspects avec en ligne de fond la traque d’un personnage emplie de mystère et de fascination. Un roman qui se savoure, lentement, au fil des pages et des témoignages; un roman qui se découvre. Mais voilà il faut aussi bien le mettre en avant ce livre n’est pas non plus un livre facile d’accès, chacun devra se faire son avis, car à travers ces pages il y a autant un travail d’écriture qu’un travail de lecture qui doit être réalisé pour visualiser au mieux cette fresque, cette intrigue. Moi je n’ai pas du tout été déçu de ma lecture et je lirai sans soucis les autres romans des auteurs.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment avec ce roman qui nous plonge dans une histoire vraiment fascinante, une traque efficace à travers des témoignages qui dévoilent petit à petit une frise complexe et entrainante. Un roman ou la compréhension est acquise autant par le travail d’écriture que par le lecteur et son travail d’imagination, mais aussi concernant l’assemblage des éléments du puzzle de l’intrigue. L’univers développé par les auteurs se révèlent tout aussi fascinant, mais demande aussi un petit travail pour bien tout assimiler, tout imaginer vu qu’il est déjà connu pour les personnages. Les auteurs nous offrent aussi des axes de réflexions et de travail vraiment intéressante et sur énormément de sujets, le tout sans jamais se perdre, forcer la main au lecteur ou l’ennuyer. Les personnages se révèlent vraiment complexes, fascinants et passionnants à découvrir. Le tout est porté par une plume dense et pleine de magie et de poésie. Mon seul léger regret est la mise en avant d’un monde un peu « zombies » qui est légèrement en décalage par rapport à l’histoire selon moi, mais rien de bien gênant devant la qualité du livre.

 

Ma Note : 9/10

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