Catégorie : Science-Fiction Page 39 of 56

Les Lumineuses – Lauren Beukes

les lumineusesRésumé : 1931, Chicago. Traqué par la police, Harper Curtis, un marginal violent, se réfugie dans une maison abandonnée. A l’intérieur, il a une vision : des visages de femmes, auréolés de lumière. Il comprend qu’il doit les trouver… et les tuer. Dans sa transe, Harper découvre que grâce à cette demeure, il peut voyager dans le temps. Débute alors sa croisade meurtrière à travers le XXe siècle : années 1950, 1970, 1990… D’une décennie à l’autre, il sème la mort sur son passage, laissant en guise de signature des indices anachroniques sur le corps de ses victimes.
Mais l’une d’elles survit aux terribles blessures qu’il lui a infligées. Et va tout faire pour le retrouver.

Edition : Presses de la Cité

 

Mon Avis : Ce livre n’est pas entré dans ma PAL par hasard. J’avais beaucoup aimé le premier roman de l’auteur publié en France, à l’époque chez les éditions Eclipse, qui m’avait fait passer un très bon moment de lecture offrant principalement une vision intéressante et ambigu de Johannesburg, le tout porté par des personnages efficaces et une histoire SF vraiment originale (ma chronique ici). Pourtant j’ai mis un peu de temps à faire entrer ce nouveau récit de l’auteur dans ma PAL, j’avais un peu peur de ne pas accrocher au mélange de genre, mais j’ai finalement décidé de lui laisser sa chance. À noter l’illustration de couverture que je trouve sobre et efficace.

Au final je suis bien content d’avoir laissé une chance à ce roman, car il m’a fait passer un bon moment de lecture. L’auteur nous offre une intrigue qui se révèle vraiment captivante et terriblement efficace, mais surtout propose un mélange des genre qui se marie de façon captivante et réussie avec ce tueur en série qui peut voyager dans le temps. C’est d’ailleurs cette touche de science-fiction qui offre ainsi au lecteur quelque chose de différent, malgré une enquête de tueur en série qui peut paraitre clairement classique. L’utilisation de la narration par chapitres courts, alternant différents personnages, permet d’offrir un rythme soutenu et entrainant du début à la fin et on se trouve rapidement happé par l’histoire. Les rebondissements et les surprises sont parfaitement maîtrisés  et le tout dans une ambiance sombre, poisseuse, sanglante qui colle parfaitement à l’ensemble je trouve. Un des aspects que je trouve efficace et que l’auteur offre aussi deux visions différentes, celle du tueur mais aussi celle de la victime, j’ai trouvé que cela apportait un plus au lecteur. Je trouve par contre légèrement dommage que parfois l’auteur veuille trop en faire, perdant un peu cette notion d’authentique, de concret, mais rien de bien gênant.

Un des points forts par contre de ce récit vient de sa narration, le voyage dans le temps aidant, l’auteur a décidé d’éclater son récit passant d’une époque à l’autre et y revenant même parfois pour les besoins de l’histoire mélangeant le tout ; un peu comme le déchronologue. Cela pourra en surprendre plus d’un, mais ça permet d’offrir un récit éclaté, tel un puzzle, dont on devra remettre lui-même en place les pièces grâce aux différents indices et fils qu’elle glisse dans les pages. J’ai trouvé ce procédé vraiment intéressant et passionnant offrant un peu un nouveau rôle au lecteur. Autre aspect vraiment intéressant c’est le travail dense et riche effectué sur l’Amérique, et plus principalement Chicago, au fil des années allant de 1929 à 1993. Cette fresque temporelle nous offre une vision d’un pays et d’une culture loin de cette vision emplie de rêves et de paillettes, à travers pas mal de petites anecdotes des victimes et des différents styles de vies qui collent de façon vraiment cohérentes et réussies avec les époques. Un véritable travail de fond mené par Lauren Beukes, même si parfois elle en fait un peu trop dans les explications.

Le panel de personnages que nous présente l’auteur se révèle vraiment efficace, réussi et entrainant. Le portrait du tueur en série nous offre un personnage sombre, sauvage, violent, anti héros efficace qui arrive clairement à happer le lecteur dans sa folie et son besoin d’assouvir des meurtres. Kirby elle nous offre un personnage à la vie pas toujours facile qui, suite à son agression et sa survie miracle, va se lancer dans une quête de vengeance qui va clairement l’éloigner des autres. Une héroïne dont les blessures lui offrent ainsi une carapace pour s’obliger à avancer, mais qui parait complètement différente dès qu’on gratte un peu. J’ai bien aimé sa relation avec Dan à base de sarcasme et d’humour noir. Par contre l’histoire d’amour que construit l’auteur m’a paru un peu téléphonée. Les personnages secondaires présentés, principalement ceux des victimes, se révèlent vraiment cohérents, bien travaillés et intéressant offrant ainsi au final une pléiade de protagonistes féminins face aux nombreux problèmes rencontrés dans les différentes époques, comme par exemple l’avortement ou la monoparentalité. Des personnages qui oscillent entre force et faiblesses de façon vraiment convaincantes et réussis.

Après je pense qu’il y a deux points qui peuvent vraiment déranger le lecteur à travers ce roman, déjà premièrement le mélange des genres, tout le monde n’apprécie pas toujours cela et ici le voyage temporel a quand même une grande importance, moi vu que j’apprécie les deux genres je n’ai pas été dérangé. L’autre point vient de la conclusion, déjà, oui, on l’a devine rapidement, même si là n’est pas le soucis et n’empêche en rien cette histoire de se révéler entrainante et efficace par le chemin qu’elle utilise et sa construction. Mais là où elle risque de frustrer certains lecteurs c’est dans son aspect totalement ouverte. L’auteur laisse énormément de points sans explications ou sans véritables réponses et même moi, qui apprécie ce genre de fin ouverte, j’aurai aimé avoir certains éclairages sur certains passages. C’est donc une fin en demi-teinte avec une impression efficace de boucle qui se referme, mais aussi une impression de vide pour le lecteur qui doit se faire un peu trop ses réponses. Cela n’empêche pas ce roman de se révéler efficace, mais fait que, pour moi, il ne se révèle pas excellent.

Le style de l’auteur est soigné, entrainant et aussi très visuel arrivant facilement à plonger le lecteur dans son histoire, son monde et à suivre ses personnages même le plus fou d’entre eux. Elle arrive vraiment à retranscrire les différentes époques ainsi que les différents évolutions survenues durant toutes les années. J’ai donc passé un bon moment de lecture avec ce roman qui offre pas mal de bonnes idées, dommage que la conclusion soit finalement si ouverte et sans véritable réponses. En tout cas je lirai d’autres écrits de l’auteur sans soucis et avec grand plaisir.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, mélange des genre entre Science-fiction et Thriller, qui nous propose une histoire, certes classique, mais donc la narration, déconstruite dans le temps se révèle terriblement efficace, originale et entrainante. L’utilisation de chapitres courts permet une lecture tendue, sans temps morts et agréable. Le point fort vient aussi de la fresque américaine que l’auteur dépeint en fond allant de 1929 à 1993 et loin de paillettes et du strass habituelle. Les personnages se révèlent efficaces et entrainants, même si j’ai trouvé l’histoire d’amour un peu téléphonée, mais c’est surtout le portrait de ses femmes, victimes du tueur en série, qui se révèle saisissant et intéressant mettant en avant une condition de la femme pas toujours facile. L’aspect voyage dans le temps peut en surprendre et en bloquer plus d’un mais, moi, ce que je trouve dommage, c’est cette conclusion totalement ouverte, sans véritable réponses où le lecteur se fait ses propres explications. J’aime pourtant ce genre de fin, mais là je me suis senti tout de même un peu frustré. La plume de l’auteur se révèle vraiment visuelle et entrainante et nous plonge facilement dans son récit. Je lirai en tout cas sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : reveline, gruz, sylla, …

Au Nord-Nord-Ouest d’Eden – Gabriel Eugène Kopp

au nord nord ouest d'edenRésumé : Un cadavre dans un glacier…
Ce n’est pas le bouleversement du Landerneau archéologique consécutif à la découverte qui m’a gêné. C’est le portrait du bonhomme… « Tronche de Gargouille », je l’ai appelé. Et je l’oublierais volontiers. En tant qu’anthropologue, j’en ai pourtant vu d’autres…
… dans un monde où l’expression «  tout fout le camp  » s’applique jusqu’aux étoiles.
«  Regardez mon gosse de onze ans, il me dit l’autre soir : « Dis, papa, pourquoi la Grande Ourse, on la voit plus normalement ? » J’ai vérifié : il n’a pas besoin de binocles, mon gamin, le grand chariot, il est assez raplapla…  »
Ce n’était peut-être pas le moment idéal pour ouvrir la boîte de Pandore…

Edition : Griffe d’Encre

 

Mon Avis : Les écrits de l’auteur ne me sont pas inconnus puisqu’il y a quelques temps déjà j’avais lu La Dernière Nécropole (ma chronique ici), un texte de hard science que j’avais bien apprécié et qui m’avait donné envie de, pourquoi pas, relire d’autres écrits de lui. Cette nouvelle, dont le résumé me paraissait accrocheur, a donc rejoint ma PAL il y a quelques mois et j’ai décidé de la sortir il y a quelques jours histoire de me faire mon avis. Concernant la couverture, illustrée par Magali Villeneuve, je la trouve intrigante et réussi par son aspect froid qui colle parfaitement à l’histoire.

Il va être compliqué d’écrire cet avis car, j’avoue, dans l’ensemble j’ai apprécié cette lecture qui m’a véritablement surpris, et pourtant, pas mal de petits points m’ont tout de même déranger. L’intrigue commence par alterner deux histoires distinctes. Une qui m’a paru intéressante sur la découverte de ce qui ressemble fortement à un homme congelé sans l’être non plus totalement ; il y a là un vrai mystère et une vraie interrogation qui tourne autour de cette découverte avec une véritable enquête qui va aller très loin. La seconde histoire, elle, m’a moins accrochée, on suit un journaliste qui nous annonce à quel point la planète terre est en train de mourir, qu’on l’a détruit de plus en plus, mais, qu’en plus de tout cela, lui, journaliste, aggrave cette psychose dans ses articles pour vendre son papier. Je n’ai rien à dire sur le fond de cette histoire qui pourrait amener une réflexion intéressante, mais sur la forme ça se limite à une accumulation de fait sans liens, froids et balancés comme cela au lecteur sans comprendre pourquoi. J’ai trouvé cela assez frustrant, déroutant et parfois même ennuyeux.

Il faut attendre 40% de cette novella pour que les deux histoires se rejoignent et que je me retrouve plus happé par ce récit qui va tendre lentement, de nouveau, dans un aspect scientifique pointu avec pas mal d’idées originales sur les différentes expériences que vont mener nos héros vis-à-vis de cet homme congelé. La tension monte lentement au fil des pages devant le besoin des héros d’obtenir des réponses qui va ainsi amener de nombreuses révélations et ainsi aboutir à cette conclusion, surprenante, que je n’ai pas vu venir et qui m’a vraiment accroché. Une fin, mélange de mystique, d’investigation et de technologie, qui vient percuter le lecteur et apporter une idée originale et troublante sur la vision du monde. Mais voilà on retrouve tout de même de nouveau ce soucis de style de l’auteur qui tend souvent vers le listing ou l’accumulation de faits, d’explications ou d’informations qui donnent l’impression que l’auteur ne construit pas un récit normal, mais un simple ensemble d’éléments associés les uns les autres pour simplement amener cette conclusion, cette claque de fin. C’est peut-être un choix de l’auteur d’offrir quelque chose de différent, un patchwork, mais j’avoue que personnellement je suis resté perplexe devant cette construction.

Concernant les personnages il est difficile de vraiment en parler, car, comme dans La Dernière Nécropole que j’avais lu, ils ne sont que de simples marionnettes que l’auteur manipule pour faire avancer son histoire, ils manquent donc, je trouve, de profondeurs, mais aussi de sentiments, ce qui est parfois dérangeant, même si dans le cœur de l’histoire ils se révèlent convaincants dans leurs façons de faire avancer l’histoire. Alors c’est vrai après que c’est une courte nouvelle et que la narration est assez chorale, il est donc difficile de vraiment développer cet aspect, mais bon je trouve cela dommage de ne pas avoir minimum un personnage attachant.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle toujours agréable et efficace même s’il faut bien l’avouer on sent bien qu’il s’agit ici d’une première histoire publiée, déjà par la présence de beaucoup de dialogue que je trouve de « remplissage », et par certains aspects un peu plat, mais rien de bien non plus gênant. L’idée de mélanger la narration traditionnelle par des coupures de presse et des rapports m’a paru intéressante par contre. Voilà donc où j’en suis avec ce roman, j’ai trouvé la seconde moitié vraiment efficace avec une conclusion qui vient littéralement secouer le lecteur, mais la première partie m’a paru légèrement laborieuse et l’ensemble m’a paru construit de façon un peu trop « listé » ce qui ne m’a pas toujours complètement accroché. À vous de voir maintenant ce que vous recherchez. Pour ce qui concerne les aspects scientifiques ils m’ont paru accessibles et sont souvent plutôt bien expliqué.

En Résumé : Globalement, une fois la dernière page tournée, j’ai plutôt bien apprécié cette lecture, même si certains aspects ne m’ont que moyennement accrochés. J’ai eu un peu de mal avec le début, offrant deux histoires distinctes, une qui m’a intéressé et l’autre que j’ai trouvé laborieuse étant simplement une accumulation de fait sur notre planète. Une fois que les deux histoires se rejoignent je me suis alors retrouvé happé, la tension montant lentement au fil des pages pour aboutir à une conclusion véritablement surprenante que je n’ai pas vu venir. Reste que cette seconde partie possède aussi ses aspects accumulation et listing qui m’ont dérangé. Il est difficile de s’accrocher aux personnages, n’étant que de simples pions pour faire avancer l’intrigue, mais ça ne les empêche pas de se révéler efficaces. On sent bien qu’il s’agit d’un premier roman de l’auteur, la plume offrant parfois trop de dialogues ou encore quelques aspects mal gérés, mais dans l’ensemble elle se révèle efficace et entrainante. L’aspect scientifique est bien travaillé et m’a paru accessible. Un premier écrit loin d’être parfait, mais qui possède tout de même des aspects vraiment originaux et dont la conclusion, petite claque, est vraiment efficace et pleine d’idées.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Lhisbei, Cornwall, etc…

Les Foulards Rouges Saison 1 Episode 1, Lady Bang and The Jack – Cécile Duquenne

les foulards rouges 1 lady bang and the jackRésumé : Plongez avec Lara dans l’enfer de Bagne, planète-prison où le danger se cache partout, au cœur de chacun de ses sinistres habitants, et même derrière chaque goutte d’eau, chaque ressource naturelle de cette terre irradiée.
Sur Bagne, Lara traverse les étendues désertiques pour remplir ses contrats et ses missions. Car Lara est une Foulard Rouge, appelée à faire régner la loi à grand renfort de balles. Et sur cette planète-prison où les deux-tiers de la population sont des hommes, anciens violeurs ou psychopathes, c’est une vraie chance pour une jeune femme comme elle de ne pas avoir fini dans un bordel. En plus, elle fait son boulot plutôt bien – on la surnomme même Lady Bang. Mais Lara n’a pas obtenu ce job par hasard – tout comme elle n’a pas atterri dans cet enfer par hasard. Elle doit tout ça à quelqu’un en particulier, quelqu’un à qui elle en veut profondément… et qui, pourtant, a peut-être quelque chose de nouveau à lui offrir, une chose qui n’a pas de prix. Acceptera-t-elle de baisser un peu sa garde pour écouter ce que son envoyé, le mystérieux Renaud, a à lui proposer ?

Edition : Snark (Bragelonne)

 

Mon Avis : Il faut bien l’avouer je n’étais pas obligatoirement partant pour me lancer dans cette série ayant déjà lu un roman de l’auteur, Quadruple Assassinat dans la Rue de la Morgue Tome 1, Les Nécrophiles Anonymes, qui ne m’avait pas accroché du tout. Il faut admettre aussi que je me suis un peu fait avoir, car la couverture n’annonçait en rien une histoire de Bit-Lit. Puis plusieurs avis sont apparu concernant cette nouvelle série sur le net, principalement sur le site d’Escroc-griffe, qui ont fait que j’ai laissé une chance à ce cycle, surtout que l’univers SF post-apo décrit dans le résumé me correspondait plus. Ajouter le fait que ce premier épisode est disponible gratuitement et une couverture possède un côté punchy et Steampunk vraiment intéressant, il a donc fini sur ma liseuse.

Pourtant, une fois la dernière page de cet épisode tournée j’avoue que je ressors quand même mitigé de ma lecture. Certes j’ai largement plus accroché à cette histoire que celle proposée dans Les Nécrophiles Anonymes, l’intrigue, classique, se révèle un minimum intéressante et entrainante faisant que l’ensemble se lit plutôt bien, de façon fluide et sans temps morts. La présentation à la façon épisode se révèle efficace avec son introduction et sa conclusion en forme de twist qui appelle à lire la suite est dans l’ensemble maîtrisée offrant ainsi une histoire qui ne manque pas de nervosité et d’action, façon western spatial. Mais voilà je me suis rendu compte que je ne suis pas le type de lecteur pour ce cycle. La faute à un aspect romance qu’on voit arriver rapidement et qui tombe dans tous les stéréotypes du genre, mais je reviendrai dessus par la suite.

L’univers développé par l’auteur ne manque pourtant pas non plus de charme, avec cette planète-bagne ou la durée de vie se compte en quelques années tant la planète se révèle polluée, irradiée et faisant un peu penser à la série Firefly. Elle ajoute aussi un système de caste, certes sans surprise, mais solide et efficace avec bien entendu tous les jeux politiques autour et les possibles rébellions qui sont à peine esquissé ici, mais qui, je pense, devraient prendre de l’ampleur. Il y a juste deux points qui m’ont paru incompréhensible. Le premier est personnel et technique, et vient de l’eau. Planète irradiée, pluies très fortement acides, germes, l’eau est loin d’être potable mais, dans mes études ayant étudié à fond les traitements de l’eau, pour moi l’auteur simplifie beaucoup trop les choses à mon goût ce qui m’a légèrement frustré. Comme je l’ai dit c’est un point technique et qui ne dérange peut-être au final que moi.

L’autre point qui m’a dérangé est plus global et concerne la présentation des castes. Bagne la planète est composée a 80% d’hommes, les femmes qui arrivent là-bas deviennent donc des putes, sous la caste des foulards roses, et n’ont aucun autre choix ; Renaud notre héros patron des foulards roses, l’ayant bien justifié devant trois nouvelles recrues leur annonçant qu’elles étaient obligées d’accepter leurs sorts sinon leurs vies deviendront un enfer. Là où j’ai été surpris c’est que, quelques pages après, le même Renaud frappe un mec qui a osé chercher à deviner l’ancienne catégorie sociale d’une fille et le tout en se lançant dans un débat enflammé que les classes sociales c’était le monde avant le bagne parlant même de ségrégation visant à contrôler, diriger, limiter et aliéner qui n’a pas lieu d’être à Bagne. C’est vrai qu’obliger des filles à devenir prostituées, ne leur proposant aucune alternative, n’est en rien ségrégationniste et aussi à coucher avec toutes pour vérifier leurs compétences et leurs niveaux doit bien leur permettre, à ces demoiselles, de se sentir libre. Non aucune contradiction ici, cela doit venir du charisme du personnage. Malgré ces aspects l’univers se révèle quand même sympa par son côté aride, violent et sauvage, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

Mais voilà le point principal qui fait que j’ai moyennement accroché au récit, c’est la caractérisation des personnages. Déjà on nous présente Lara comme une chasseuse de prime douée dans un monde où elle n’a pas le droit à l’erreur, pourtant dès le premier contrat on se rencontre que c’est Candy au pays de OZ (la série, pour ceux qui connaissent, pas le magicien). J’entends par là qu’elle est tellement sentimentale et n’a tellement pas envie de provoquer de morts, tremblant presque, qu’on se demande comment elle a survécu tant de temps. Ensuite pour moi on tombe dans les clichés qui annoncent une romance avec bien entendu une héroïne sexy et solitaire au passé troublé, un héros, Renaud, sombre, charismatique et mystérieux et ce n’est pas du tout mon style. Je reviens d’ailleurs sur l’aspect mystérieux, je l’ai déjà dit avec La Maîtresse de Guerre et je le redis ici, un homme dont on ne connait rien et qui ne veut rien dévoiler sur lui ne le rend pas, selon moi, mystérieux et charismatique, même s’il est bâti comme une divinité aux muscles saillants et souples, cela en fait juste un mec qui, dans l’intimité, doit avoir autant de conversation qu’un rocher.

Le style de l’auteur se révèle simple, agréable et entrainant construisant un épisode plus dense et complexe que ce que m’avait proposé l’autre livre Snark que j’ai lu, Le Rêve Oméga, mais voilà le fond a beau être plutôt bon l’histoire entre l’apollon sombre mais humain dans son petit cœur, avec l’héroïne sexy, fougueuse mais en manque de relation me bloque très rapidement. Au final donc une lecture mitigée et je m’arrête là avec les histoires de Cécile Duquenne me rendant compte que je ne suis pas du tout le public cible recherché pour ce genre de récits.

En Résumé : J’avoue je ressors mitigé de ma lecture. L’histoire en soi se lit assez facilement avec son lot de rebondissements et de surprises, le tout à un rythme nerveux et sans temps morts. L’univers se révèle solide sans non plus révolutionner le genre, faisant d’une certaine façon penser à Firefly, même si l’auteur se contredit sur certains points, principalement sur le côté caste et classe sociale qui me frustre un peu. Non le principal problème vient de la caractérisation des personnages, déjà Laura donne l’impression d’être Candy au pays des Loups et on se demande bien comment elle peut survivre, mais surtout les personnages de Laura et Renaud sont calibrés pour une romance, cela saute aux yeux. On tombe ainsi limite dans la caricature avec l’héroïne sexy, au passé trouble et le héros charismatique, beau et mystérieux. Le genre de choses qui me laisse de marbre, pire me bloque. Le style de l’auteur se révèle fluide, simple et entrainant. Au final je me rends bien compte que je ne suis pas le public visé par ce genre d’histoire, je ne lirai donc pas la suite.

 

Ma Note : 5/10

 

Autres avis : Cajou, Galleane, Frankie, Escroc-griffe, etc…

Le Rêve Oméga Tome 1, Souvenirs Mortels – Jeff Balek

yumington 2075 le reve omega 1 souvenirs mortelsRésumé : Garibor Coont est un ouvrier disséqueur. Son métier : extraire les organes des morts afin de les préparer à la transplantation. Si son quotidien est banal, ses hobbies le sont bien moins : Coont a la capacité extraordinaire de décoder les mémoires d’Heisenberg, les implants mentaux dont est équipé l’essentiel de la population de Yumington.? Un don qui va attirer l’attention de l’Organisation, une société secrète dont l’objectif est de résoudre des crimes aussi technologiques que mystérieux.
Sous la contrainte, Coont devra enquêter sur la propagation d’un virus mental et mortel qui dévore les souvenirs de ses victimes.?Et ce qu’il apprendra l’amènera à remettre en cause sa propre identité.

Edition : Snark (Bragelonne)

 

Mon Avis : Il y a quelques mois Bragelonne a décidé de lancer une entité entièrement dédié à la publication numérique avec aussi la possibilité, si on aime le papier, de faire une impression à la demande. Le projet en lui-même se révélait déjà intéressant et pour promouvoir l’ensemble l’éditeur a décidé d’offrir quelques uns de ces romans-feuilletons gratuitement. Voilà donc comment Souvenirs Mortels a finalement fini dans la PAL de mon Kindle. Les différents avis, souvent positifs, que j’ai vu défilé depuis sa sortie on fait que j’ai décidé de lire ce roman pour me faire mon avis.

Finalement, une fois la dernière page tournée, je dois bien avouer que je n’ai pas vraiment accroché à ce roman. Contrairement à L’Équation de La Vie que j’ai lu il y a quelques jours, je savais ici à quoi m’attendre. Je savais parfaitement que ce roman chercherait principalement à offrir au lecteur un simple et pur moment de divertissement sans prise de tête ou l’action et l’adrénaline primerait. C’est donc sans surprise ce que j’ai trouvé des rebondissements, des courses poursuites, des combats tout ce qui peut caractériser une série B sans prétention autre que de faire tourner les pages au lecteur. Le rythme est tendu, nerveux et sans temps mort, le tout finalement porté par des chapitres qu’on peut considérer comme court voir ultra-court, deux à trois pages kindle en moyenne, ce qui fait que l’ensemble va vite, même très vite et voir trop vite. Le chapitrage aurait peut-être dû être rallongé selon moi.

Alors pourquoi je n’ai pas accroché? C’est simple le tout a beau aller à un rythme effréné qui fait que oui, on tourne plutôt rapidement les pages, je trouvais que le reste ne suivait vraiment pas. Que ce soit l’intrigue, qui tient en deux lignes et qui se révèle clairement linéaire, d’un mec banal engagé par une organisation gouvernementale secrète pour résoudre certains problèmes, ou bien encore les surprises que l’auteur cherche à mettre en avant mais qu’on voit arriver très rapidement, franchement le retournement de situation du héros qui n’est pas celui qu’on croit est capillotracté, j’avoue que j’ai eu du mal à vraiment accrocher à ce récit. Je ne parlerai pas non plus de l’univers, qui a du potentiel, mais reste justement à l’état de potentiel tant l’auteur ne fait rien pour le développer et pire à chaque fois qu’il peut y avoir un semblant  d’explication ou de réflexion elles sont balayées par le narrateur ou un personnage qui considère que c’est trop compliqué à expliquer, ce qui est frustrant.

Concernant les personnages j’avoue qu’on est un peu sur le même principe que l’univers, il y a en tout et pour tout quatre (si je compte les Smith comme une seule entité) personnages qu’on découvre un peu au fil des pages possédant un CV et se révélant aussi épais que l’épaisseur d’une feuille de papier. C’est dommage, car cela a eu pour conséquence que je ne me suis jamais intéressé ni accroché à aucun des héros. Franchement à la fin ils auraient pu tous mourir dans d’horribles souffrances cela ne m’aurait fait ni chaud ni froid. Concernant l’humour que développe l’auteur j’avoue je suis resté de marbre. Pour vous donner une idée, il a décidé de faire appeler tous les agents secrets de l’organisation John Smith, sans revenir sur la référence je vous laisse imaginer les imbroglios d’une pièce remplie de plusieurs John Smith, ça vous fait rire foncez, mais si comme moi vous n’accrochez pas, je suis pas sûr que vous allez rire énormément.

Je comprends par contre parfaitement que ce genre d’histoire électrique et mouvementé plaise, en effet ici tout n’est qu’action et péripétie et permet de passer un bon moment pour peu qu’on déconnecte un peu son cerveau, mais voilà j’attends quand même un minimum plus d’un livre et si je souhaite débrancher ce qui me sert de tête je préfère le faire devant un film à la TV plutôt que devant un livre. Je suis peut-être élitiste en disant ça, je ne sais pas, un livre a le droit d’être pur divertissement, j’en lis aussi, mais bon un minimum de background et de profondeur dans les personnages me parait un minimum, il ne suffit pas de balancer des gens au milieu d’explosion et d’action pour que je me sente happé. Ceci est bien entendu mon ressenti personnel d’autres ont l’air d’avoir accroché.

Concernant le style de l’auteur il se révèle simple, très simple voir même trop simple je trouve, se reposant trop sur les dialogues et oubliant le reste. Certains chapitres ne sont même, limite, que des dialogues sans rien d’autre. Alors tout n’est pas non plus complètement mauvais, je me suis senti frémir sur le 15 derniers pourcentage du récit, devant la frénésie et la résolution de cette enquête j’ai tourné les pages avec légèrement plus d’envie, mais bon pas non plus de quoi me faire oublier tout ce qui ne m’a pas accroché. Je ne lirai donc pas la suite de cette histoire, je préfère m’arrêter là sachant que je ne suis pas fait pour ce genre de feuilleton.

En Résumé : Au final j’avoue ne pas avoir accroché à cette histoire qui n’offre au lecteur qu’une intrigue bourrée d’action et d’adrénaline oubliant un peu de tout le reste. L’univers présenté à pourtant quelques bonnes idées, mais jamais aucune explication ni aucun développement n’est fourni, soit le lecteur l’accepte, soit selon le narrateur c’est trop complexe pour être expliqué. les quelques personnages importants dans cette histoire je les ai trouvés aussi épais qu’une feuille de papier ce qui fait que je ne me suis jamais accroché à eux ni ressenti d’émotion pour eux. Concernant le style de l’auteur il se révèle trop simple à mon goût, ne se reposant en majorité que sur les dialogues et je suis aussi resté de marbre à l’humour. Les 15% de la fin ont un peu plus réussi à m’emballer, mais pas de quoi sauver l’ensemble ni de me donner envie de lire la suite. Ce genre d’histoire plaira à ceux qui veulent déconnecter leur cerveau devant un livre, moi j’avoue je préfère faire cela devant la TV, j’attends plus d’un livre. Dommage, même si je ne doute pas que ce genre d’histoire possède son public, j’en fais juste pas parti.

 

Ma Note : 4/10

 

Autres avis : Herbefol, ImagIn, etc…

Métrozone Tome 1, L’Equation de la Vie – Simon Morden

metrozone 1 l'equation de la vieRésumé : Samuil Petrovitch est un rescapé. Il a survécu aux retombées nucléaires de l’Armageddon, et se cache aujourd’hui dans la Metrozone londonienne, la dernière ville d’Angleterre. Il a survécu car c’est un homme de règles et de logique. L’une de ces règles est de ne jamais s’impliquer. Mais lorsqu’il sauve la vie de la fille d’un chef yakuza, Samuil se retrouve malgré lui au coeur d’une équation complexe. Et quand la mafia russe s’en mêle, et qu’une intelligence artificielle s’appelant la Nouvelle Machine du Jihad prend le contrôle de la Metrozone, il doit prouver que la survie n’est pas qu’une affaire de calcul. Car Samuil a toujours un plan, il n’est juste pas convaincu que ce soit le bon…

Edition : Eclipse

 

Mon Avis : Je me suis laissé tenter par ce roman un peu sur un coup de tête. Je me suis tout d’abord laissé tenter par cette illustration de couverture que je trouve attirante. Il faut dire aussi que les mondes futuristes, qui plus est ceux qui se révèlent post-apocalyptique comme l’annonce le résumé, me donnent toujours envie. Ensuite, le quatrième de couverture m’a convaincu avec ce mélange de yakusas et de héros en rédemption. Ajoutez à cela un prix Philip K. Dick 2012 et ce livre a donc terminé sa course dans ma PAL, avant que je l’en fasse sortir il y a quelques jours pour le découvrir.

Pourtant, une fois la dernière page tournée je n’ai pas le sentiment d’avoir été complètement convaincu. Dans l’ensemble c’est assez sympathique mais clairement un sentiment d’inabouti transparait selon moi. Déjà cadrons le sujet, si vous cherchez un roman de SF dense, intelligent et scientifique voir Hard-Science alors arrêtez-vous là, car ici l’auteur a décidé de nous offrir un roman de SF qui ne cherche que l’aspect pur divertissement. Pour expliquer en quelques lignes ce roman, prenez notre monde après une grande catastrophe nucléaire où certains pays et continents sont devenus invivables et où le réfugiés ont envahi les pays encore debout, puis prenez la franchise cinéma Die Hard pour son héros grande gueule, sa capacité à se mettre dans les pires situations et pour l’action et l’explosif, ajoutez quelques idées et vous visualisez ce qu’est ce roman. Au cinéma on appelle cela un fils pop-corn, en littérature on utiliserait peut-être plus le terme page turner.

Car oui une chose est sûre c’est que le récit que nous propose l’auteur se révèle vraiment sans temps mort, chaque chapitre apportant son lot de révélations, de rebondissements et de surprises ce qui fait que le lecteur n’a pas le temps de souffler et se laisse entrainer à tourner les pages pour en apprendre plus. L’action, les explosions, les courses poursuites s’alignent pour notre plus grand plaisir et, même s’il a parfois du mal à se sortir de certains poncifs du genre, qui se révèlent trop caricaturaux, dans l’ensemble il remplit pleinement son rôle de pur divertissement fun et rempli d’adrénaline.

Mais voilà c’est aussi un peu sa faiblesse, car l’auteur cherche beaucoup trop par moment le plaisir et le sensationnel que le développement de son intrigue. Il y a pourtant pas mal d’idées dans cette histoire, que ce soit le développement des différents mafieux, le cloisonnement dans ces rues de Londres des immigrés, la sur-utilisation de la technologie, mais voilà l’auteur ne reste toujours qu’en surface et ça devient par moment frustrant. Beaucoup trop d’aspects restent au stade d’embryon et seul l’intrigue principale, qu’on va retrouver tout au long de la trilogie, concernant cette théorie mathématique, se révèle plus dense et dont ce premier tome sert principalement poser les bases. Tout dépend après de ce qu’on recherche dans un livre mais je pense que le prix Philip K. Dick a du aussi m’induire en erreur, je m’attendais à une histoire plus profonde et plus soignée et non un roman d’action.

Concernant l’univers il se révèle assez intéressant à découvrir. On se retrouve dans un Londres post-apocalyptique qui se relève de cette catastrophe naturelle et qui a été envahie par les immigrés fuyant des pays devenus invivables, formant ainsi la Métrozone. Le background qui se dévoile lentement au fil des pages se révèle solide, et donne envie d’en savoir plus sur cette tragédie, connaitre ses tenant et ses aboutissants pour savoir ce qui a poussé l’humanité à une telle folie nucléaire. Le jeu de pouvoir entre les différentes parties se révèle efficace même si parfois un peu trop « grossier » dans sa présentation. L’aspect technologique se révèle intéressant dans un monde où elle prend de plus en plus d’ampleur et où tout est commandé par électronique. On tend aussi légèrement vers le Cyberpunk avec des aspects tels que le hacking et les IA. Au final un univers qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui se révèle assez solide et intrigant pour donner envie d’en apprendre plus et l’auteur offre quelques bonnes idées comme cette nonne guerrière.

Concernant les personnages pour ce qui s’agit de Petrovitch il se révèle plutôt intéressant à découvrir en tant que héros au passé louche qui cherche, d’une certaine façon, à se racheter une conscience. C’est un personnage efficace, entrainant à la gouaille percutante et directe et on suit ses aventures avec plaisir même si sa capacité à creuser sa tombe par son répondant donne envie parfois de la secouer. Concernant les personnages qui gravitent autour de lui je reste plus mitigé, car autant certains personnages m’ont accroché comme Chain le flic désabusé qui contrôle tout mais ne peut pas faire grand-chose, ou encore Oshicora en yakuza sobre et inquiétant ; autant les autres restent cantonnés dans leurs rôles sans jamais vraiment en sortir ni vraiment se développer. Pas qu’ils soient inintéressants ou ennuyeux, juste on en sait trop peu sur eux pour vraiment s’y attacher un minimum, ne servant au final qu’à faire avancer l’intrigue et surtout l’action, comme cette nonne guerrière au fort potentiel et qui finalement n’est que le bras armé de Petrovitch.

La plume de l’auteur ne manque pas d’énergie, d’envie et se révèle simple et entrainante, offrant surtout des scènes très visuelles qui plongent facilement le lecteur, se laissant ainsi aller à travers cette histoire bourré d’adrénaline. Par contre je lui reproche parfois de vouloir trop en faire, contextualisant un peu trop certains aspects qui sont déjà très explicites. Je prends l’exemple du héros, c’est un solitaire, l’auteur se sent, on ne sait pas pourquoi, l’obligation de mettre quelques scènes inutiles pour bien le faire comprendre au lecteur ce qui est dommage. Autre point qui m’a dérangé, Petrovitch est russe il lui arrive donc d’utiliser des expressions russes quand il parle dont les traductions se trouvent dans un lexique. Pourquoi pas, j’avoue ça aurait pu être intéressant, dévoiler quelque chose, mais toutes les 2-3 pages on se dirige vers le lexique pour se rendre compte finalement qu’à chaque fois qu’il parle en Russe c’est simplement pour lâcher une insulte. Mouais. Au bout d’un moment j’en ai eu marre j’ai arrêté de lire le lexique, ça ne servait à rien et ça cassait le rythme.

Globalement on peut définir ce livre comme un roman sans prise de tête, qui aligne esbroufe, explosion, action, le tout avec frénésie. Ce n’était pas forcément ce que j’attendais, je voyais une intrigue plus dense et plus complexe surtout devant le Philip K. Dick Award, mais dans l’ensemble c’est divertissant et ça se lit bien entre deux romans plus denses. Est-ce que je lirai la suite, oui sûrement si je cherche une histoire fun et j’aimerai aussi en savoir plus sur cette équation mathématique, mais pas ce ne sera pas une lecture prioritaire.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture divertissant avec ce roman sans non plus avoir été conquis, loin de là. L’intrigue nous offre une récit sans temps mort bourré d’action et d’adrénaline, mélange de SF et de « Die Hard », ce qui fait qu’on tourne les pages facilement. Mais voilà l’ensemble manque parfois de profondeur, que ce soit aussi bien dans les aspects politiques, de machinations et de background, comme si l’auteur ne cherchait à nous offrir que la partie fun occultant légèrement le reste. L’univers en soi se révèle solide, même s’il ne révolutionnera pas le genre, il donne envie d’en apprendre plus. Le personnage de Petrovitch se révèle intéressant et possède une gouaille percutante même, si par moment il cherche un peu trop les ennuis . Les personnages secondaires son soit intéressants soit trop calibrés pour attacher le lecteur. La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et surtout très visuelle, je lui reproche juste de parfois trop en faire pour nous faire comprendre certaines idées. Au final un roman divertissant, sans prise de tête, je lirai je pense la suite pour me distraire, mais ce n’est pas ma priorité.

Ma Note : 6/10

La Ferme des Animaux – George Orwell

la ferme des animauxRésumé : Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Boule de Neige et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement :
“Tout deuxpattes est un ennemi. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami. Nul animal ne portera de vêtements. Nul animal ne dormira dans un lit. Nul animal ne boira d’alcool. Nul animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux.”
Le temps passe. La pluie efface les commandements. L’âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer :
“Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres.”

Edition : Folio

 

Mon Avis : Ce roman fait partie des livres que j’ai lu durant mon adolescence et qui m’avait fortement marqué, déjà car je ne m’attendais pas à une telle histoire et que les idées avancées dans ce roman m’ont, d’une certaine façon, permis de mieux cerner certains aspects politiques, humains et peut-être aussi aidé à façonner ma vision de la politique actuelle. Mais voilà cela fait bien plus de dix ans maintenant, j’avais donc envie de relire ce classique et de me faire mon avis avec mon regard d’aujourd’hui qui a changé de celui de l’époque. J’ai donc décidé de sortir ce court roman de ma PAL.

Utiliser des animaux pour mettre en avant une critique de la société n’est pas nouveau et a souvent été utilisé pour permettre une compréhension plus globale et aisée, mais aussi pour contourner la censure. L’exemple le plus connu pour moi reste La Fontaine avec ses fables. Ici tout démarre dans une ferme par un rêve, un rêve de Sage l’Ancien le plus vieux cochon qui s’est pris a imaginer un monde où l’égalité serait la force, où chacun(e) serait apprécié(e) à sa juste valeur et où tout le monde serait récompensé de la même façon tout travaillant pour un idéal commun. Tout va basculer très vite après la mort de Sage l’Ancien et, par un coup du sort, les animaux vont rejeter leurs maîtres, les hommes, devenant ainsi les seuls propriétaires des lieux et vont par conséquent fonder la seule ferme dirigée par les animaux. Mais voilà la différence entre le rêve et la réalité est vaste et va vite rattraper cette communauté.

À travers cette fable l’auteur nous offre finalement une réflexion vraiment efficace, cynique et intéressante sur le développement d’une des grandes phases de l’humanité qu’est la montée du communisme en Russie, mais aussi sur la politique et les manipulations du peuple en général. Pourtant, tout commence bien, après le rejet du capitalisme et des tsars représenté par l’Homme la ferme se lance dans un idylle d’égalité ou chacun y trouve son bonheur, mais très vite les hommes redeviennent des hommes et tout va dérailler devant la quête du pouvoir de la richesse par certains. Entre manipulation des idéaux, trahisons et meurtres politiques tout est fait pour que le plus corrompu prenne le pouvoir. Mais tout cela ne se fait pas sans l’utilisation des mensonges de masses, de la religion, le fanatisme ou encore la mise en place de police et de services secrets ainsi que l’utilisation de bouc émissaire pour bien faire comprendre qui est le chef. D’ailleurs la transformation du personnage héroïque en traitre et terroriste est l’un des aspects qui montre à quel point les gens se font manipuler voir même laver le cerveau devant la ruse et le conditionnement de certains, jouant grâce aux mots de beaux parleurs sur l’ignorance des gens.

L’histoire se révèle vraiment plaisante à lire, en plus de faire réfléchir, par le style de l’auteur qui se révèle vraiment incisif, simple, efficace où chaque mot possède son important et qui utilise le cynisme ainsi que l’humour noir pour bien faire assimiler au lecteur ses idées et surtout, au final, de rester très contemporain. Car oui ce roman est bien plus qu’une critique d’une seule société ou d’une époque. Comment ne pas se sentir proche de certaines idées développées ici ; encore aujourd’hui la manipulation de la population continue à faire son effet face à des idées comme l’insécurité ou les étrangers, encore aujourd’hui les média continuent à faire du journalisme à la carte n’amenant pas toujours d’informations véritables mais seulement ce qui  fait de l’audience offrant même la parole à ceux qui crient le plus fort.

Alors certes on n’est pas dans un régime totalitaire, encore heureux, mais la recette marche toujours démontrant que finalement, tant qu’on sera des hommes, la soif du pouvoir fera qu’il y aura toujours des menteurs et des gens qui profitent. Finalement c’est une des leçons importantes de ce roman c’est que le pouvoir au peuple ne peut exister car il existe toujours des hiérarchies même pour la plus petite décision. D’ailleurs la conclusion le montre parfaitement bien, le capitalisme et le communisme sont finalement très proches reposant sur des hommes tout simplement.

L’anthropomorphisme marche à merveille avec ce petit roman tellement il est facile d’identifier les idées sous-jacentes misent en avant par l’auteur ; les moutons représentant le peuple crédule , les chiens représentant tout ce qui est police et services de renseignements ou bien encore les poules qui représentent l’exploitation dans les fermes russes. Si on connait un peu l’histoire on reconnaitra aussi facilement les animaux nommés qui sont représentatifs de personnage comme Staline, Marx ou encore Trotski. Le format court du roman et le côté un peu simple de la narration pourrait créer une sorte d’incrédulité devant ses évènements, en offrir qu’une simple histoire, mais pourtant le tout est tellement réaliste que le lecteur se laisse porter. Ma seule légère critique est que peut-être parfois l’auteur en fait trop dans la désillusion et la noirceur, mais bon a-t-il vraiment tort? Au final un excellent livre que j’ai relu différemment de l’époque de mon adolescence, n’ayant pas la même approche, et qui devrait être lu par le plus grand nombre, au moins pour se faire son propre avis sur les axes de réflexions que met en avant l’auteur.

En résumé : Voilà un classique de la littérature qui mérite d’être découvert par tous au moins pour pouvoir se faire une idée. À travers une simple ferme en Angleterre l’auteur nous offre une réflexion vraiment passionnante, intéressante et captivante sur la soif de pouvoir, principalement le communisme, mais plus globalement sur les manipulations qui peuvent être utilisées et qu’on retrouve encore de nos jours. L’anthropomorphisme permet facilement de bien comprendre le tout et l’ensemble est très bien porté par une plume simple, percutante et efficace ou chaque mot, au final, possède son importance. Mon seul léger reproche vient du fait que l’auteur parfois pousse à son paroxysme certains aspects sombres, mais bon peut-on lui donner vraiment tort. Un roman qui mérite d’être lu au moins une fois dans sa vie, à minima pour se faire son propre avis sur les différentes réflexions et idées misent en avant par l’auteur.

 

Ma Note : 9/10

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