Catégorie : Science-Fiction Page 38 of 56

Bloody Marie – Jacques Martel

bloody marieRésumé : L’humanité s’est répandue dans la galaxie, et ses colonies finirent par être séparées par la distance.
Il y a trois générations, les hommes et les femmes ont recommencé à voyager, donnant naissance à un nouvel espoir : l’Essor.
Aujourd’hui, les grandes voies sont à nouveau sillonnées par les navires de commerce qui font la prospérité des armateurs, mais aussi celle de leurs prédateurs : les pirates.
Avec succès, la Ligue et la Flotte ont joué de tout leur poids et de la puissance de leurs corsaires pour mettre fin à l’activité des Forbans du Vide, avant de promettre des amnisties. Désormais, d’anciens pirates traquent leurs confrères. Ces dernières années ont sonné le glas de la piraterie.
Mais, au comptoir d’un des plus anciens bars à matelots, un vieux soutier annonce aux habitués le retour de la terrible fille du feu Ravageur de Mondes : Bloody Marie.
Menée par une colère jamais retombée depuis que la Ligue, quinze ans auparavant, a piégé son père, la pirate refuse de baisser pavillon.
Tous sabords ouverts, les canons prêts à vomir leurs charges de plasma, Bloody Marie lance le Long John pour un dernier raid…

Edition : Black Book

 

Mon Avis : Ce livre a terminé sa course dans ma PAL un peu par hasard, ou plus précisément à coup de déambulateur, d’œillades explicites et j’avoue, aussi, d’explications convaincantes. Je m’explique, depuis les Imaginales 2012 Plumeline a lancé une nouvelle mode, tenter de me faire acheter un livre qu’elle aura choisi pour moi. Pour l’année 2013 ce fût Bloody Marie qui fût choisi. J’avoue que la couverture, illustrée par Sylvain Sarrailh, donnait clairement envie par son côté space-opera, guerrier, et le résumé se révélait accrocheur. Donc, après discussion avec l’auteur, ce livre a fini dans ma PAL. J’ai, j’avoue, mis un peu de temps à l’en sortir, mais voilà chose faite.

Une chose est sûre c’est qu’on ne s’ennuie pas un seul instant avec ce livre qui se révèle haletant, efficace et entrainant. Pour peu qu’on apprécie le monde de la piraterie, l’alcool, l’abordage et le tout dans un avenir rempli de vaisseaux spatiaux et d’armes futuristes, alors vous ne devriez pas vous ennuyer. L’auteur construit ici un récit explosif, détonnant, rempli d’aventures et de rebondissements qui font que le lecteur se retrouve emporté par l’ensemble tout en possédant aussi cet aspect épique associé au côté flamboyant du voyage spatial, ce qui en fait la grande force du livre. L’auteur sait également brouiller les pistes, induire en erreur pour mieux surprendre, même si parfois j’ai trouvé cela un peu mal amené, comme ce gars qui veut raconter son histoire qui se révèle capitale mais, quatre fois, se retrouve empêcher de le faire sans raisons valables. Concernant la narration elle se révèle franchement intéressante et originale, l’histoire étant présentée pas un personnage qui vient conter cett histoire dans un bar et, entre chaque chapitre sur Bloody Marie, on le retrouve pour apporter des précisions et se rincer le gosier ou se remplir la panse. J’ai trouvé que ça ajoutait un certain charme, par la gouaille du personnage, qui colle parfaitement à ce côté piraterie, et surtout permet une immersion différente de ce qui se fait habituellement, se révélant tout aussi réussi.

Concernant l’univers j’avoue que l’auteur a construit quelque chose d’un minimum complexe, dense, mais surtout cohérent, le tout à travers des explications efficaces ainsi que des annexes complètes pour ceux qui se sentiraient perdus. Les vaisseaux, les technologies, les armes ou bien encore les armures, rien n’est laissé au hasard et se fond parfaitement dans l’histoire et son background. Concernant l’aspect social l’auteur construit quelque chose de classique, mais qui se révèle solide avec les militaires, les pirates et les corsaires que sont à peu près les trois grandes entités de cet univers. Alors certes l’auteur ne rentre jamais complètement dans les détails et reste toujours en surface des jeux de pouvoir à grande échelle, mais rien de bloquant ou dérangeant, et l’ensemble permet même aussi d’ouvrir quelques réflexions assez intéressante même si parfois manichéennes dans leurs traitements. L’intérêt vient aussi du fait que Jacques Martel a réussi à retranscrire le monde des forbans, que ce soit dans sa hiérarchie, dans ses habitudes ou même dans son langage, on a l’impression d’être au milieu de cet équipage de forbans. Ajouter à cela quelques races extraterrestres et vous obtenez un univers qui se révèle solide, riche, logique où on sent bien que l’auteur c’est un minimum renseigné.

Concernant les personnages j’avoue que sur certains aspects j’ai eu un peu de mal. Concernant l’Irving je n’ai pas eu trop de soucis, le protagoniste se révèle intéressant et on sent bien qu’il cache quelque chose, on le suit donc avec plaisir pour en savoir. Mais concernant Marie, j’avoue que j’ai eu du mal à la comprendre complètement. Concernant son caractère fort et violent il apporte quelque chose d’intéressant à cette pirate, pas de soucis, mais voilà je la trouvais beaucoup trop changeante ; elle peut tuer un compagnon pour une toute petite erreur, mais va reporter une opération capitale pour soigner un de ces plus vieux membre d’équipage blessé. Je peux parfaitement comprendre qu’elle ait une amitié avec cet équipier, présent depuis longtemps à ses côtés, mais elle est capitaine, avoir un caractère aussi changeant c’est appeler à la mutinerie. Je suis donc resté perplexe sur certaines de ses réactions. De plus j’ai trouvé que les héros principaux étaient un peu trop figés, ne se remettant jamais vraiment en question et manquaient parfois d’émotions. Pour les personnages secondaires, c’est assez simple il y a ceux auxquels on s’intéresse, ceux qui ont un passé et une histoire, et les autres, ceux sur lesquels on reste en surface dont on sait peu de choses, mis à part qu’ils vont mourir. Le procédé n’est en rien gênant mais bon cela limite un peu les surprises.

Quelques points m’ont aussi dérangés dans ce récit. Déjà il n’a jamais véritablement réussi à me surprendre par les différentes révélations qu’il propose. Alors, je ne sais pas si c’est moi qui ait l’esprit tordu, mais j’ai vu arriver la majorité d’entre elles, ce qui est dommage. Ensuite, l’auteur est parfois un peu trop « bavard » et cherche parfois à trop vouloir en faire ; il s’attache à construire quelque chose de dense, je suis d’accord, mais par moment il se laisse emporter par son explication et sa plume ce qui crée quelques légères longueurs. Dernier petit point que j’ai soulevé c’est concernant une des intrigues secondaires que lance l’auteur concernant les « Autres », j’avoue je n’ai jamais réussi à accrocher ni à m’y intéresser totalement, ce qui m’a, par conséquent, rendu la conclusion légèrement moins surprenante. Mais bon rien de catastrophique non plus et cela n’enlève en rien l’aspect amusant et fun de ce roman.

La plume de l’auteur ne manque pas d’énergie et se révèle simple, entrainante et efficace à nous faire plonger dans cette histoire remplie d’explosions, de voyages spatiaux, d’action, de piraterie, d’abordage, d’alcool et de sauvagerie. Ce roman remplit pleinement son rôle de divertissement dans un monde qui se révèle dense et cohérent. Alors, tout n’est pas non plus parfait et certains points ne m’ont pas accroché, mais dans l’ensemble je me suis détendu avec ce livre qui s’est révélé agréable. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

Résumé : J’ai passé un agréable moment avec ce livre qui nous propose de mélanger piraterie et space-opera. L’intrigue ne manque pas de se révéler haletante, sans temps mort et rempli d’action et d’aventures ce qui fait qu’on a un peu de mal mal à lâcher ce livre explosif. L’univers que construit l’auteur est dense, bien construit, mais surtout se révèle cohérent et logique, le tout porté par des explications efficaces. Je reste mitigé concernant les personnages, les héros se révèlent un minimum travaillé, même si j’ai parfois eu du mal à comprendre Bloody Marie, par contre ils se révèlent un peu trop figés par moments et manquer légèrement d’émotions. Concernant les personnages secondaires leurs présentations fait qu’on devine trop rapidement qui va mourir des autres. Je reproche par contre au récit d’être parfois un peu trop bavard ce qui crée quelques longueurs, ainsi que sa tentative de complexifier son intrigue par une sous-intrigue sur « Les Autres » qui ne m’a que moyennement accroché. La plume de l’auteur colle parfaitement au récit se révélant simple, efficace, entrainante et énergique, happant le lecteur assez facilement. Au final un agréable divertissement qui devrait plaire à ceux qui sont à la recherche de batailles, de vaisseaux spatiaux et de pirates. En tout cas je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Plumeline, nymeria, mrjmad, …

Un Eclat de Givre – Estelle Faye

un eclat de givreRésumé : Un siècle après l’Apocalypse. La Terre est un désert stérile, où seules quelques capitales ont survécu. Dont Paris.
Paris devenue ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et fantasmagorique. Ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles côtoient les immeubles de l’Ancien Monde. Ville-sortilège où des hybrides sirènes nagent dans la piscine Molitor, où les jardins dénaturés dévorent parfois le promeneur imprudent et où, par les étés de canicule, résonne le chant des grillons morts. Là vit Chet, vingt-trois ans. Chet chante du jazz dans les caves, enquille les histoires d’amour foireuses, et les jobs plus ou moins légaux, pour boucler des fins de mois difficiles.
Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l’entraîner plus loin qu’il n’est jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu’il ne l’aurait cru.

Edition : Les Moutons Electrique

 

Mon Avis : Il y a quelques jours je terminais Porcelaine d’Estelle Faye, roman qui m’a fait passer un excellent moment de lecture, le tout porté par une plume que je trouvais clairement intéressante et poétique (ma chronique ici). Donc quand j’ai vu que le nouveau livre de l’auteur était disponible en avant-première aux Imaginales j’ai été rapidement tenté de le faire entrer dans ma PAL, surtout que la couverture, illustrée par Aurélien Police, est sublime. Il faut aussi ajouter à cela un quatrième de couverture qui se révélait intrigant et accrocheur, allant à l’opposé de ce que proposait Porcelaine, puisque ce roman est plus un roman de SF post-apocalyptique, et qui a fini de me convaincre.

Et j’avoue, je ressors en étant agréablement surprise de ma lecture. Alors certes, l’histoire en soi n’a rien de grandement révolutionnaire avec son héros solitaire qui oscille entre la légalité et l’illégalité pour tenter de survivre et gagner sa vie, qui se retrouve au milieu d’une mission qui va le dépasser, mais elle se révèle vraiment solide. En effet l’auteur nous offre une intrigue qui se révèle clairement entrainante et haletante, le tout sans temps mort, tout en gardant un aspect descriptif qui est très intéressant. On se laisse alors happer par les aventures et, surtout, les mésaventures, que va rencontrer Chet, le héros. Chaque chapitre apporte ainsi sont lot de rebondissements et de surprises qui font que le lecteur tourne les pages facilement pour essayer d’en apprendre plus sur cette mission qui, pourtant démarrait simplement, mais se révèle être finalement un complot beaucoup plus complexe qui pourrait menacer la ville entière. Dans l’ensemble une intrigue efficace et agréable.

Mais voilà, là où l’auteur arrive à faire passer un palier à son récit et le rendre plus fascinant c’est déjà, premièrement, par l’univers qu’elle développe. En effet le Paris post-apo qu’elle nous dévoile au fil des pages se révèle absolument fascinant et enchanteur par son mixe de technologie et de nature. Mélange de beauté et d’aspect sauvage, on découvre un monde qui, à force de pomper toutes les énergies, a connu la guerre et les populations ont dû alors se regrouper dans des capitales de plus en plus surpeuplées. Des villes qui d’ailleurs redécouvrent, d’une certaine façon, le partage même si les clans sont toujours présents. Chaque quartier se révèle alors avoir sa propre particularité, sa propre féérie, sa propre magie et j’avoue avoir été emporté dès les premiers instants du récit par ce monde, palpable, qui ne demande qu’à être découvert. Attention tout n’est pas non plus roses, Paris possède aussi ses zones d’ombres, ses galeries des monstres, à la fois attirants et effrayants. Un mélange clair-obscur qui se marie de façon captivante avec les quartiers justement utilisés par l’auteur. Une véritable fascination pour Paris qui en devient une ville magique qui colle parfaitement à l’histoire.

L’auteur nous dévoile aussi, comme dans Porcelaine, sa passion pour l’art et, après avoir découvert le monde du théâtre chinois, ici elle amène le lecteur à découvrir le monde du jazz et des cabarets. Un milieu à la fois lumineux, de strass et de paillette, libre, mais qui possède aussi ses mauvais côtés. Mais surtout on y trouve une musicalité qui se ressent à l’oreille, que l’auteur nous partage à travers ses mots, et qui se révèle vibrante pour peu qu’on apprécie un minimum le jazz. Autres aspect récurrent ce sont les contes, certes beaucoup moins présent que dans son précédent roman, mais à travers des clins d’œil et des petites histoires on y retrouve un peu cette magie du conte. Au final un univers à la fois sombre et flamboyant qui donne envie.

Autre point fort c’est le travail de l’auteur sur les personnages, ou plus principalement sur Chet, héros ambigu, bisexuel qui chante déguisé en fille et qui offre une véritable réflexion sur la sexualité et la liberté surtout en ce moment. Son côté un  peu androgyne lui offre ainsi une palette très vaste et intéressante à découvrir. Un personnage à la fois attachant et fascinant que ce soit aussi bien à travers ses forces comme ses failles, sa sensibilité et qui par son charisme, sa différence, sa timidité et son côté solitaire ne manque pas d’intérêt et se révèle nettement accrocheur. Un héros à la fois séduisant et prenant, même s’il tombe quand même légèrement dans le syndrome que j’appelle « super-héros » qui fait qu’il continue toujours à se relever et à se battre malgré tous les coups et toutes les blessures qu’il encaisse. Le problème vient que, d’avoir un tel personnage, complexe et riche, cela donne un peu l’impression que les autres protagonistes qui gravitent autour sont un peu moins travaillés, voir même certains ne servent qu’à véhiculer des indices. Cela ne dérange en rien la lecture ou l’immersion dans le récit, mais je trouve parfois cela frustrant de manquer d’informations sur certains personnages secondaires, surtout quand ils paraissent posséder un certain potentiel.

Je trouve juste légèrement dommage, selon moi, une certaine baisse de régime vers le milieu du livre, dû un peu à une répétition d’une fuite en avant du héros devant l’ampleur de sa mission. Certes cela permet aussi de souffler un peu, mais je l’ai trouvé légèrement trop longue. Ensuite, je reproche aussi l’auteur d’amener certaines révélations ou encore certains aspects futuristes de façon un peu trop brusque, comme si cela devait être logique pour le lecteur alors que ça ne l’est pas obligatoirement. Je pense par exemple aux enfants qui apparaissent un peu comme par magie pour débloquer une situation qui paraissait amener à une impasse. Dans l’ensemble ce ne sont que de petits points qui ne dérangent en rien la qualité du récit, mais qui se révèlent parfois légèrement frustrants.

La plume de l’auteur se révèle franchement entrainante et possède surtout une certaine poésie, une certaine mélancolie, une certaine magie qui lui permet clairement de se différencier des romans post-apo plus énergiques, tout en conservant une certaine dose d’action. Elle a de nouveau réussi à me toucher à travers son univers qui est superbe et son personnage principal qui se révèle attachant et humain. Au final je ne suis pas déçu de ma lecture, un roman complètement différent de ce que propose Porcelaine, mais qui se révèle réussi et efficace. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec le nouveau roman d’Estelle Faye. Certes l’histoire en soi se révèle classique dans son intrigue et sa façon de se dérouler, mais ça ne l’empêche pas d’être solide et intéressante. Mais là où l’auteur a clairement réussi à m’emporter c’est par son univers, à la fois par la construction clanique de la ville de Paris ainsi que ses descriptions, mais aussi par sa plongée dans le monde artistique et du Jazz ou encore dans son univers post-apocalyptique sombre, sauvage et aussi lumineux et poétique. Le personnage de Chet, à la fois ambigu et charismatique, se révèle extrêmement attachant à travers ses forces et ses faiblesses, mais éclipse un peu les autres personnages, ce qui est parfois un peu dommage tant certains ont du potentiel. Je regrette juste une petite baisse de régime vers le milieu du livre, ainsi que certains éléments qui m’ont paru parfois mal amenés, mais franchement rien de gênant tant l’œuvre globale possède une certaine magie. J’ai de nouveau été emporté par la plume de l’auteur toujours aussi entrainante, mélancolique et soignée qui m’a facilement happée. Au final un roman complètement différent de Porcelaine, plus sombre aussi, mais intéressant. Je lirai sans soucis d’autres récits de l’auteur.

 

Ma Note : 8/10

Cent Visages – Thomas Geha

cent visagesRésumé : 2025, aux environs d’Évry. Adolescent, Gregor appartient à la frange marginalisée de la population. Alors qu’il pénètre dans un entrepôt en quête de nourriture, il surprend le criminel Cent Visages et est agressé par un inconnu qui lui injecte un produit dans le bras. Gregor s’échappe grâce à une clandestine qui lutte contre le pouvoir autoritaire en place et l’entraîne à Paris chez les militants de la Capucine. Mais ne cherchent-ils pas à l’instrumentaliser ? Et quels liens les relient à Cent Visages ?

Edition : Rageot

 

Mon Avis : Si vous suivez régulièrement mon blog, vous avez dû vous rendre compte que j’apprécie énormément les écrits de Thoma Geha qui a toujours su m’emporter par des récit entrainants, efficaces et souvent sans temps morts. Ce n’est donc pas une surprise si le dernier roman de l’auteur a rejoint ma PAL il y a peu, surtout que le quatrième de couverture laissait entrevoir une histoire haletante et pleine de péripéties, tout en espérant que l’aspect jeunesse ne soit pas trop bloquant. À noter une couverture assez intrigante avec ce visage masqué qui donne envie d’en apprendre un peu plus. Pour information concernant le blog il s’agit de mon 600ème article et, pour être précis, ma 530ème chronique.

Thomas Geha nous plonge ici dans un roman jeunesse mélange, de Thriller et de Science-Fiction, qui nous fait suivre la course poursuite de Grégor, jeune réfrac, rejeté par la société, après avoir croisé le chemin du plus grand criminel : Cent Visages. À partir de là tout va s’enchaîner et la vie du héros va se retrouver complètement chambouler. Une chose est sûr c’est que dès la première page le lecteur se retrouve complètement happé, embarqué, captivé et se met à tourner les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus. En effet l’auteur nous offre une histoire qui se révèle explosive, haletante, sans temps morts où il maîtrise à la perfection l’art de la surprise et du rebondissement pour ne jamais ennuyer où perdre le lecteur. Entre survie, complots, jeux de pouvoir et courses-poursuites explosives, on sent bien qu’il contrôle parfaitement son intrigue, jouant aussi avec le lecteur à travers des fausses pistes ou des retournements de situations qui viennent remettre en cause sa vision de l’histoire. Rien n’est laissé au hasard.

Concernant l’univers, l’auteur nous offre clairement un monde futuriste loin d’être rose et pourtant terriblement réaliste, surtout avec un fort aspect social qui devrait faire réfléchir plus d’un lecteur. Entre le rejet de certaines minorités, l’obligation d’accepter la biométrie sous peine d’être banni ou bien encore l’importance du vote, l’auteur brasse énormément d’idées de façon efficace, facile d’accès et qui font forcément un rappel à notre monde actuel. Un univers choc et vraiment efficace où les dérives politiques ont créé un clivage entre les populations les plus aisées qui continuent à s’enrichir et les autres complètement à la marge et invisibles qui doivent subir sans que jamais personne ne s’interroge vu que, légalement, ils n’existent pas. L’ensemble est aussi bien porté par l’aspect futuriste qui nous offre énormément de nouvelles inventions technologiques tel que les ordinateurs holographiques, les nanotechnologies, les clés usb à reconnaissances tactiles etc… Un univers qui possède une certaine densité et une certaine richesse même si, roman court oblige, j’aurai aimé en apprendre plus sur certains aspects, principalement politiques, dont le sujet est parfois juste survolé; des questions restant en suspend. Je reprocherai par contre peut-être juste certaines technologies un peu trop « pratiques » et qui aident un peu trop parfaitement nos héros.

Concernant les personnages l’auteur nous offre un panel de protagonistes qui sont loin d’être caricaturaux, se révélant même régulièrement complexes. Ils se révèlent tous soignés et travaillés et surtout nous entraînent de façon prenante et visuelles dans leurs péripéties. Entre Grégor qui ne cherchait qu’à survivre tranquillement avec sa mère adoptive et qui va se retrouver mêler à quelque chose qui le dépasse complètement, mais qui, pourtant, va tout faire pour s’en sortir, ou encore Koudelc pour qui la vengeance contre Cent Visages est son seul objectif et elle fera tout pour l’obtenir ou bien aussi Cent Visages, justement, criminel énigmatique qui porte un masque et dont les actions amènent énormément de questions. À noter d’ailleurs le jeu de mot qu’on retrouve de temps en temps justement sur « cent » (« sans ») visages qui est lié aussi, selon moi, une réflexion sur l’identité de chacun. Les différents personnages sont loin d’être manichéens mettant parfois facilement en avant leurs envies personnelles et leurs jeux de pouvoirs sans se soucier de la situation et des autres, ce qui les rend intéressants et surtout légèrement complexes à juger.

Alors après, j’avoue, j’ai trouvé quelques défauts ici ou là. Si on oublie le côté jeunesse qui fait que certaines révélations se révèlent trop simplistes et certaines rencontres un peu trop faciles, j’avoue j’ai surtout quelques regrets concernant la conclusion. Elle se révèle trop rapide, avec son Deus Ex Machina un peu trop flagrant et aussi peut-être un peu trop bavarde à mon goût. Attention, elle n’est pas non plus mauvaise, collant parfaitement à cet aspect nerveux et entrainant présent depuis le début du livre, mais voilà une fois la dernière page tournée j’étais tout de même légèrement frustré, car j’attendais peut-être un peu plus. Malgré cela j’ai tout de même passé un bon moment de lecture et ne suis pas déçu de ce roman.

La plume de l’auteur se révèle vraiment simple, fluide et dynamique venant vraiment happer le lecteur pour ne plus le lâcher. Surtout, comme je l’ai dit, il plonge littéralement jeunes et moins jeunes dans un univers qui ne peut que faire réfléchir et réagir, tout en maintenant en alerte le lecteur à coup d’explosion et de scènes d’action. Au final j’ai donc passé un bon moment de lecture avec ce roman, malgré certes une conclusion qui ne m’a pas totalement accrochée, et c’est de nouveau sans soucis et avec grand plaisir que je me lancerai dans la lecture d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans une histoire haletante, sans temps morts et rempli d’explosion et de courses-poursuites. L’auteur maîtrise parfaitement bien ses surprises et ses rebondissements ce qui fait que le lecteur se retrouve rapidement happé par le livre pour ne plus le lâcher. Mais surtout l’auteur nous offre aussi un univers SF vraiment efficace et qui pousse énormément à la réflexion, aussi bien les jeunes que les moins jeunes, que ce soit sur l’identité, la politique, le rejet des autres, le clivage des communautés etc… Un univers choc vraiment réussi même si certaines inventions favorisent un peu trop nos héros je trouve. Concernant les personnages ils se révèlent vraiment complexes, soignés et surtout évitent tout manichéisme mettant en avant des héros face à des décisions compliquées et pas toujours à l’avantage de la situation, ce qui les rend vraiment intéressants. Mon seul regret concernant ce récit vient de la conclusion que je trouve un peu trop rapide, bavarde et repose sur un Deus Ex Machina un peu trop flagrant. Mais franchement rien de non plus gênant tant j’ai été pris par le récit bien porté par une plume simple, dynamique et entrainante. Je lirai sans soucis d’autres romans de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Lune, Phooka, etc…

Dresseur de Fantômes – Camille Brissot

dresseur de fantomesRésumé : Le monde avait été redessiné par une série de catastrophes climatiques, les courants marins et les vents modifiés. Les anciennes cartes devenues obsolètes, les aventuriers pouvaient renaître… Pendant des années, Théophras et Valentine ont parcouru le monde pour le compte de riches employeurs, à la recherche de trésors et de pièces rares. Jusqu’au jour où Valentine est empoisonnée par le mystérieux Collectionneur, son meilleur client. Réduite à l’état de fantôme, elle devient invisible aux yeux de tous… sauf de Théophras. Aidés par le capitaine Peck, propriétaire du plus grand bateau à aubes du monde, et par la troupe du célèbre AeroCircus, flottille hétéroclite de ballons et de dirigeables, les deux amants se lancent aux trousses de l’assassin de Valentine. D’une quête de vérité à la vengeance, il n’y a qu’un pas.
Le franchiront-ils ?

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : J’avoue ce livre est rentré dans ma PAL un peu par hasard. Lors d’une de mes visites en librairie je suis tombé devant la couverture, illustrée par Philippe Jozelon, que j’ai trouvé attirante malgré le fait que je trouve le visage du personnage un peu trop présent au premier plan. Après lecture du quatrième de couverture, qui laissait entendre une histoire de vengeance avec fantômes et un monde post-apocalyptique complètement changé et redessiné, j’ai rapidement été intrigué et tenté. J’ai eu alors la chance de me faire offrir ce livre par la Marmotte. Il m’intriguait d’ailleurs tellement que je l’ai rapidement fait sortir de ma PAL pour le lire.

Pourtant, une fois la dernière page tournée j’avoue que je ressors avec un sentiment plutôt mitigé. Pas que le livre soit mauvais je trouve, juste que la façon dont l’auteur le traite ne correspondait pas vraiment à toutes mes attentes. L’histoire en soi reste classique, mais ne manque pas de charme avec cette jeune aventurière tuée qui se retrouve en fantôme et rejoint son mari pour tenter de se venger. Les deux premiers chapitres mettent clairement dans l’ambiance, et l’ensemble se lit au final assez facilement tant les différentes aventures et péripéties, ainsi que les rencontres que font les héros se révèlent un minimum attrayante et bien menés.

Mais voilà si je me base sur l’histoire seule elle se révèle clairement sans surprise et surtout avance parfois un peu trop facilement. Mis à part peut-être une révélation que je n’ai pas vue du tout venir, et une belle révélation je l’avoue, l’ensemble se révèle très linéaire et on devine très rapidement la conclusion. Autre aspect qui m’a dérangé c’est que l’auteur se consacre principalement et la majorité du temps sur ses personnages ce qui fait qu’il m’a paru manquer des clés pour vraiment appréhender ce monde dans sa globalité. Je pense que c’est un choix de l’auteur et les lecteurs qui cherchent une histoire un peu intimiste devrait s’y retrouver, mais ceux qui comme moi veulent aussi un minimum de background et de densité de fond risquent de se sentir frustrés.

Comme je le dis, les personnages sont un des points les plus intéressants de ce roman, l’auteur mettant clairement en avant ce couple séparé par la mort, qui fait un peu penser au film Ghost, mais aussi leurs liens d’amitié forts. On s’attache assez facilement à eux à travers leurs souffrances et toutes les conséquences qu’impose le fait que Valentine soit un fantôme, que ce soit aussi bien pour Théophras qui se retrouve à vivre un amour clairement impossible sans aucune possibilité de sentir ou de toucher sa femme, mais aussi pour elle qui voit le monde évoluer autour d’elle et sent bien qu’elle ne possèdera plus jamais rien dans ce monde éthéré qui est maintenant le sien ; même si une ou deux fois l’auteur tombe un peu trop dans le sentimental. Les différents personnages secondaires que rencontrent les héros se révèlent assez intéressants même si, court roman oblige, je trouve qu’ils se dévoilent un peu trop rapidement et manquent parfois d’un peu de profondeur alors qu’il y avait matière à faire plus. Quelques personnages sortent quand même du lot, je pense à Tom ou Peck, tandis qu’un sentiment de trop peu se fait ressentir avec des personnages comme Wicapi Wacan ou encore certains du cirque ce que j’ai trouvé dommage. Par contre ils se révèlent tous assez manichéens, avec les gentils d’un côté, les méchants de l’autre.

Concernant l’univers, c’est un peu le point qui m’a le plus dérangé. On y retrouve énormément d’idées qui paraissent intéressantes et intrigantes, à travers ce monde complètement chamboulé suite à ces modifications électromagnétiques, mais voilà elles ne restent que surfaites. On a l’impression que l’auteur se sert de son univers comme d’une simple image de fond sans jamais vraiment le travailler ou bien expliquer certains points dont on ne sait rien du début à la fin. C’est dommage car visuellement il y a énormément de potentiel et surtout un univers dont on sent que l’auteur maîtrise pas mal de classiques, offrant ainsi un vernis très rétro-futuriste qui fait parfois penser à Jules Verne, tout en offrant un aspect social parfois assez misérable, un peu comme le proposait certains auteurs Anglais, et le tout teinté de Nouvelle-Orléans avec des Bateaux à roues à aubes. L’auteur nous fait clairement vraiment voyager de la France à Haïti ou encore l’Allemagne en passant par l’Amérique. Et c’est ce que je trouve qui me frustre le plus, comme si l’auteur avait plein d’idées et plein d’envies mais qu’elle ne les développait jamais à fond. Après, cela vient aussi de moi, j’aime les univers un minimum denses, expliqués et cohérents. Concernant l’aspect fantôme je trouve l’évolution trop rapide, passant facilement de l’ectoplasme qui ne peut rien faire à la revenante avec de nombreux pouvoirs servant un peu trop l’intrigue.

La plume de l’auteur se révèle, je trouve, touchante par son travail sur les personnages et leurs sentiments, mais voilà dans son aspect poétique elle s’embrouille parfois légèrement dans ses explications, comme par exemple ses rails de train qui se sont adaptés aux modifications géographiques dont on ne comprend pas si c’est le rail qui a bougé de lui-même, ou si c’est l’Homme qui a adapté son trajet. Alors rien de bien gênant non plus, car je trouve qu’il y a une certaine qualité dans le style de l’auteur qui, je pense, devrait toucher plus d’un lecteur, mais une ou deux fois cela m’a fait tiquer. Au final je suis plutôt mitigé sur le livre qui me parait clairement posséder énormément de potentiel, mais dont mes attentes n’ont été qu’en parti comblé, l’auteur préférant jouer sur l’émotion là où j’attendais aussi quelque chose de plus dense avec un véritable univers construit et des réflexions un peu plus poussées.

En Résumé : Finalement, j’avoue que je ressors avec une impression mitigé de ma lecture de ce roman. L’auteur nous offre une histoire de vengeance dans un monde post-apocalyptique qui, aux premiers abords parait intéressant, le tout avec énormément de potentiel et l’ensemble se lit d’ailleurs assez facilement, mais j’ai trouvé que ça manquait de profondeur sur certains aspects. L’auteur, en fait, met clairement l’accent sur les personnages et leurs interactions aux dépend parfois du reste, ce qui fait que les héros, même s’ils sont assez manichéens et parfois tombent un peu dans le sentimentalisme, se révèlent attachants et vraiment entrainants, en proie aux doutes et aux souffrances. Mais voilà l’univers que dessine l’auteur, selon moi, en pâti alors qu’il avait un potentiel énorme. C’est un choix que l’auteur a fait et que je comprends, mais qui ne correspondait finalement pas à mes attentes de lecture de ce court roman. La plume de l’auteur ne manque pas de charme, se révélant par certains aspects poétiques, même si par moment elle manque un peu d’explications ce qui peut embrouiller le lecteur. Un roman dont je ressors au final avec un sentiment partagé, qui devrait plaire aux lecteurs qui cherchent quelque chose d’intimiste, de sensible et centré sur les personnages là où, moi, j’espérais quelque chose de plus complet.

 

Ma Note : 5/10

Dominium Mundi, Tome 2 – François Baranger

dominium mundi livre 2Résumé : 2205. C’est le débarquement. Les troupes de l’Empire Chrétien Moderne se déploient dans les plaines arides d’Akya du Centaure.
A l’arrière, Albéric Villejust organise la rébellion qui gronde parmi les inermes.
De leur côté, Tancrède de Tarente et Clorinde ont retrouvé l’amour, une foi inébranlable, et comptent mener à bien leur mission, au nom du tout-puissant Pape Urbain IX. En tant que méta-guerriers, la prise de l’ultime tombeau du Christ repose en grande partie sur leurs épaules.
Mais sous l’implacable soleil centaurien, rien n’est gravé dans le marbre. Alors que les rebelles se cachent et s’organisent dans le désert, que les Atamides se révèlent plus dangereux que prévu, les luttes de pouvoir s’intensifient et des forces nouvelles s’agitent dans l’ombre. De ces zones obscures dépendront l’avenir d’Akya, des nouveaux Croisés et, à plus grande échelle, de peuples entiers…

Edition : Critic

 

Mon Avis : Après un premier tome qui m’avait offert un bon moment de lecture grâce à un Space-opéra efficace et entrainant, cela malgré quelque grosses ficelles et parfois une impression que l’auteur veut trop en faire (ma chronique ici), j’avais hâte de voir ce qu’allait bien nous proposer la suite et fin de cette série et surtout obtenir les réponses aux nombreuses questions qui restent encore en suspend. Tout comme celle du tome précédent, je trouve la couverture, illustrée par l’auteur lui-même, vraiment sublime.

Le premier tome ayant servi à poser les bases et à bien présenter les personnages, on rentre dans ce second tome directement. Les humains ont atterris sur Akya du centaure et ont juste le temps de bâtir une Nouvelle Jérusalem avant de se lancer enfin dans cette guerre de reconquête tant attendue pour y libérer le tombeau sacré. La première partie est sauvage, guerrière, palpitante qui fait qu’on tourne les pages rapidement pour suivre ces batailles, cette grande guerre, le tout agrémenté tout de même de réflexions intéressantes sur son utilité. Puis arrive une seconde partie, plus posée on va dire, mais qui se révèle tout de même haletante où les secrets vont se révéler et où la vérité va éclater remettant en cause énormément de choses. Elle nous permet aussi de découvrir les Atamides, un peuple à la fois proche et éloigné de l’homme. Dans l’ensemble on obtient donc un ensemble qui ne manque pas de charme ni d’attrait dont l’auteur maîtrise bien les rebondissements et les retournements de situations offrant ainsi un divertissement qui se laisse lire facilement, avec plaisir et dont le lecteur tourne les pages avec l’envie d’en apprendre plus.

L’univers mis en place par l’auteur depuis le tome précédent continue à se développer, principalement justement par l’arrivée sur cette nouvelle planète permettant à l’auteur de nous faire découvrir une nouvelle civilisation aussi bien par des descriptions vives et captivantes, que par l’architecture, et plus tard au cours du roman en découvrant cette nouvelle race plus en profondeur par son mode de vie. Alors on pourrait peut-être reprocher ces aliens d’être très (trop) proches des humains, mais franchement cela ne se ressent pas du tout. On y trouve aussi les réponses aux nombreuses questions que se posait le lecteur sur cette fameuse guerre qui a failli anéantir la Terre et sur cette régression sociétal qui a poussé les peuples à se réfugier sous la bannière de la religion. Une explication cohérente et intéressante même si un ou deux aspects me laissent songeur. Il démontre aussi, certes de façon classique mais efficace, la folie humaine qui les pousse régulièrement à se lancer dans des trahisons, des luttes de pouvoir et même des guerres sanglantes ainsi que de nombreuses réflexions aussi bien sur le rejet de l’autre, le pouvoir de l’éducation que sur la religion avec des révélations, propres à l’intrigue, qui risquent d’en surprendre plus d’un. Je reprocherai juste que l’auteur se révèle quelquefois, selon moi,  un peu trop raide dans ses idées, ne laissant pas place au débat, mais rien de bien gênant. On sent bien que l’auteur a pris tout son temps pour travailler son histoire tant l’ensemble se révèle dense, complexe et détaillé.

Mais voilà malgré toutes ses qualités, j’avoue je reste un peu sur ma faim, ce second tome ne répondant pas à toutes les attentes que j’avais. Déjà, un des points qui m’a le plus dérangé vient aussi de ce que j’ai dit un peu plus tôt, l’auteur ayant travaillé son histoire pendant dix ans il l’a vraiment poussé au maximum du détail, trop pour moi. Quand je lis un livre j’aime m’évader et faire travailler mon esprit et mon imagination, donc quand un livre me prend par la main et m’explique tout dans le moindre détails ça me frustre un peu. Un exemple, quand un personnage, dans un combat, fait une rotation avec son avant bras à 180°, pas besoin de tenter de m’expliquer ce que c’est une rotation à 180° j’avais bien compris. Pareil l’auteur crée des ellipses temporelles logiques dans un roman, tout ne méritant pas d’être expliqué, laissant le lecteur se faire ses propres explications, surtout sur des aspects vraiment simples. Bah non, il se sent obliger de revenir dessus quelques pages plus loin et de prendre du temps par un flashback, souvent inutile, et qui apporte plus de longueurs qu’autre chose. Je n’ai pas besoin de savoir comment tel personnage est rentré chez lui après avoir gagné une bataille, surtout quand ça n’apporte rien de concret ni à l’intrigue ni à l’univers et quand la plupart du temps je l’avais déjà deviné. En gros selon moi l’ensemble aurait mérité quelques coupes. C’est dommage, ça n’empêche pas de trouver l’histoire sympathique, mais ça l’empêche de passer ce cap de très bon roman alors qu’on y retrouve les qualités pour.

Concernant les personnages ils se révèlent eux aussi denses, travaillés et soignés et on arrive facilement à s’attacher à eux et à leurs aventures.  L’importance des castes ainsi que de la religion permet de développer des personnages qui n’ont pas la même vision du monde et n’offrent pas les mêmes interactions ce qui est intéressant. Des personnages charismatiques et efficaces même si, du point de vue des sentiments l’auteur a le même problème qu’avec son histoire, il en fait parfois trop ce qui donne parfois une impression d’être surjoué, principalement dans les scènes romantiques où les scènes d’amitié où l’auteur se sent obligé de rappeler plusieurs fois à quel point ils s’aiment ou a quel point ils sont amis. Mais bon rien de dramatique. Par contre, l’auteur nous offre un roman choral où on retrouve plusieurs points de vues et je trouve que certains personnages que l’auteur met en avant ne servent pas toujours. Je pense par exemple à Godefroy de Bouillon qui n’apporte pas grand-chose ; par exemple une fois qu’il apprend le grand secret il ne fait rien, rien du tout, il attend. Même pas une petite rébellion ou autre alors qu’il découvre qu’il s’est fait manipuler depuis le début, c’est frustrant et surtout ne correspond pas au caractère du personnage. Un peu comme si l’auteur n’arrivait pas à se dépêtrer de tous ses héros, mais ne se sentait pas de les laisser un peu de côté.

La conclusion se révèle vraiment enlevé, prenante et nerveuse même quelques grosses facilités apparaissent ici ou là pour permettre à l’histoire de s’offrir sa bataille final entre deux armées au sol dans la plus pure tradition chevaleresque (car bon ils ont beau avoir des archers qui visent à plus de 500m j’ai du mal à imaginer des engins aériens descendre aussi bas pour larguer leurs bombes). On est emporté par ces dernières pages haletantes et efficaces même si tout ne m’a pas non plus accroché comme ce duel final un peu trop dans le ton « sacrifice larmoyant ». On pourrait croire, avec tout ce que je raconte, que je n’ai pas vraiment accroché à cette histoire, c’est faux, elle se révèle agréable et remplit son rôle de divertissement, mais voilà si les 1400 pages, sur l’ensemble des deux tomes, avaient minci de quelques centaines de pages, l’ensemble y aurait gagné et, je pense, aurait pu se révéler vraiment meilleur.

Concernant le style de l’auteur il se révèle simple, efficace, entrainant et prenant même si quelquefois, sur certains dialogues, il se révèle un peu trop ampoulé, mais là rien de franchement dérangeant. Dans l’ensemble un roman, qui plus est premier publié, de space-opéra qui ne manque pas de charme ni d’attrait, offrant une lecture vraiment sympathique même si, sur l’ensemble l’auteur en fait trop ce qui offre parfois des longueurs et des lourdeurs. Cela ne devrait pas empêcher, si vous appréciez les Space-opera, d’apprécier ce roman. En tout cas je lirai d’autres récits de l’auteur sans soucis.

Résumé : J’ai passé un moment de lecture sympathique avec ce second tome. Il nous plonge directement dans l’histoire et on se retrouve emporté par cette guerre pleine d’adrénaline, de combats et de violence, mais qui ne s’arrête pas là et nous offre des réflexions intéressantes sur les hommes, la religion et le rejet des autres tout en répondant aux différentes questions que le lecteur se pose. L’univers se révèle dense, soigné et travaillé, l’auteur ne laissant rien au hasard, montrant bien que ça fait des années qu’il travaille sur son histoire. Mais voilà là où le bat blesse c’est que justement l’auteur a beaucoup trop travaillé son texte ; déjà il explique tout dans les moindres détails ce qui ne laisse que peu de place à l’imagination, ensuite à force de trop détailler cela crée des longueurs. Pourquoi aussi revenir sur toutes les ellipses temporelles que le lecteur avait bien compris tout seul. Concernant les personnages ils se révèlent denses, travaillés et soignés, même si on devine aisément leurs camps, mais dans la présentation des sentiments parfois ça manque de naturel.  De plus l’auteur utilise une narration chorale, mais des fois ne sait pas quoi faire de ses personnages. La conclusion, malgré quelques facilités, se révèle haletante, prenante et efficace. Le style se révèle toujours aussi entrainant, simple et captivant. Au final si on prend l’histoire dans son ensemble, le roman aurait selon moi mérité plusieurs coupes, mais pour un premier roman publié il se révèle tout de même efficace et divertissant.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Cornwall, …

Black Rain S01//E 1-2 – Chris Debien

black rain s01 e1-2Résumé : Adam a 17 ans, il aime les mangas, ses amis et les films d’horreur, mais il est « différent ». Il est ce qu’on appelle un schizophrène. C’est pour cette raison qu’il a intégré le Centre et participe au programme Reset, une méthode thérapeutique révolutionnaire, créée par le professeur Grüber.
Durant les séances, il est plongé dans l’Inside, un endroit où les rêves et la réalité se confondent. Mais ces plongées dans les méandres de son esprit dérapent et d’inquiétants phénomènes commencent à se manifester. Comment savoir si les meurtres auxquels il assiste ne sont pas le fruit de son imagination ?

Edition : Flammarion

Mon Avis : Ce livre a longtemps traîné dans ma PAL. Pourtant au moment de sa publication il m’avait vraiment donné envie par son mélange annoncé de SF, de manga et de cinéma ; de plus les chroniques que j’avais lu à droite et à gauche donnait se révélaient régulièrement très positives. C’était donc sans surprise qu’il rejoigne ma PAL, qui plus est, il m’a été offert. Mais voilà, comme cela arrive parfois, surtout devant une PAL qui explose, il a tellement traîné dans ma bibliothèque que, parfois, il m’arrivait d’oublier qu’il était là. J’ai donc enfin décidé de me laisser tenter par cette lecture. À noter la couverture, illustrer par Pascal Quidault, que je trouve vraiment réussie.

Les premières pages de ce roman se révèlent vraiment surprenantes, on ne sait pas trop où on est tombé, l’auteur reprenant bien une scène de Matrix pour nous faire comprendre qu’on est dans un monde virtuel, mais sans plus d’explication. Surtout que, finalement, cette première partie va apporter très peu d’informations, privilégiant l’action et la course-poursuite. On se retrouve alors entrainé dans la survie de nos deux jeunes héros poursuivis par ce qui parait être un tueur en série. C’est donc un premier épisode sans temps mort, juste le temps de poser les bases de l’univers, qui emporte le lecteur une fois qu’il accepte qu’il n’aura que très peu de révélations dans la première moitié de ce livre ;  ce qui n’empêche pas de lui faire tourner les pages avec envie d’en apprendre plus. Action, course poursuite, combats l’auteur maîtrise l’ensemble un peu comme une série ou un film et sait parfaitement gérer le rythme de son récit par des rebondissements efficaces et percutants. On sent d’ailleurs bien que l’auteur est féru de l’univers audiovisuelle, glissant des références ici ou là à des films et séries connues.

La seconde partie, elle, nous ramène dans le monde réel et enfin des explications vont nous être dévoilés sur le pourquoi de cette première partie et pourquoi ces enfants se sont retrouvés menacés dans un univers virtuel. On rentre alors dans une intrigue beaucoup plus complexe que laissait paraitre le début, avec son lot de complots, de révélations où ses enfants se révèlent manipulés pour le soit-disant bien de la communauté, ce qui amène une réflexion plutôt intéressante. Une seconde partie qui possède aussi un rythme peut-être plus posé, ce qui n’est pas une mauvaise chose, mais qui ne l’empêche pas de se révéler haletante et entrainante, principalement par les nombreuses révélations et surprises que nous offre l’auteur. Sur l’ensemble on retrouve une histoire vive mais aussi très sombre, violente, oppressante limite cauchemardesque traitant de sujets graves, et le tout sans non plus tomber dans le glauque ou l’extrême. Ce roman est  donc plus à mettre entre les mains d’une jeunesse de plus de 15 ans.

Après j’avoue quelques points m’ont tout de même dérangés. Si on excepte le côté jeunesse qui offre toujours quelques facilités, comme le crack en informatique qui pirate tout sans que personne ne le remarque où arrive à couper tout système de vidéo-surveillance régulièrement sans que personne ne s’en rend compte, c’est surtout au niveau de la façon dont a été construit l’histoire car j’ai eu parfois l’impression que l’auteur en faisait parfois trop. Déjà comme je l’ai dit la première partie n’est que scènes haletantes et sans temps morts, j’ai été un peu frustré de ne rien savoir du tout, mais même sur les révélations de la seconde partie je trouve que l’auteur joue trop sur l’attente, histoire certes de se garder quelques cartes dans la manche, mais qui m’ont un peu dérangés tant les héros donnent l’impression de ne rien révéler simplement pour s’offrir un chapitre supplémentaire. Cela vient peut-être aussi de mon regard d’adulte, mais voilà autant la construction en épisode, dosant les surprise,  marche bien pour une série TV autant pour un livre par moment c’est frustrant. Alors ce n’est en rien complètement dérangeant non plus vu qu’on se laisse finalement facilement emporter par l’histoire et les aventures de nos héros, mais parfois ça se ressent.

L’univers développé dans ce roman se révèle vraiment efficace et intéressant. Le monde virtuel n’a, certes, rien de nouveau, mais c’est son utilité qui diffère de d’habitude et se révèle original, permettant ici, en premier lieu, de soigner des patients qui sont internés, souffrant de folies telles que la schizophrénie. Mais comme toute invention positive elle possède aussi un effet sombre qui se révèle au centre de l’intrigue et que je vous laisse découvrir. L’idée de l’esprit qui hante la machine n’a rien de non plus révolutionnaire, mais on voit bien que l’auteur connait ses classiques et offre quelque chose de solide et d’intrigant. Vient aussi le monde réel, dont on ne sait que peu de choses, se limitant au centre, mais qui laisse entrevoir un monde sectaire qui rejette les êtres différents en leur obligeant à porter des bracelets de couleur. Un monde qui donne envie d’en apprendre plus. L’ensemble se révèle donc plus que plaisant et efficace, à voir comment l’auteur va développer par la suite.

Une des grandes forces de ce récit vient aussi de ces personnages qui se révèlent, au final, attachants et d’une certaine façon combattants, ayant l’envie de continuer à avancer, à évoluer et aussi à guérir de leurs souffrances qui les rendent différents, rejetés. Tous les personnages se révèlent complexes, déjà par leur passé psychiatrique, mais aussi dans leurs forces et dans leurs faiblesses, étant tous complémentaires. Comment ne pas apprécier Adam, Vincent, Rachel et les autres à travers leurs souffrances, mais aussi leurs envies de changer et d’espérer face à leurs maladies. Des enfants aimeraient être plus que ce qu’on voit d’eux aux premiers abords et non simplement juger sur leurs symptômes. Il y a un véritable travail tout en nuance qui apporte beaucoup sur ces personnages venant clairement de l’expérience de l’auteur qui travaille dans un centre psychiatrique.

La plume de l’auteur n’a peut-être rien d’exceptionnelle, mais remplit pleinement son rôle, se révélant très simple, entrainante et visuelle avec des phrases et des chapitres courts pour vraiment happer le lecteur. Il tombe parfois dans la répétition mais rien de non plus dérangeant tant il construit une histoire fluide, efficace et calquée sur différents univers qui plaisent aux jeunes , et aussi aux moins jeunes, que sont le cinéma, les séries télé, les mangas ou encore les jeux vidéos. Au final un premier tome captivant et sans temps morts, qui offre une intrigue pleine de complots, de mystères et de surprises, avec une conclusion efficace et dont mon seul regret et que l’auteur en fait parfois un peu trop pour garder ses secrets sur le long terme. Je lirai la suite sans soucis.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec le premier tome de cette série qui nous offre une histoire entrainante, pleine de surprises et sans temps morts dont le lecteur tourne facilement les pages pour en apprendre plus. La première partie se révèle bourré d’action et de courses-poursuites et la seconde commence à répondre lentement aux questions que l’on se pose. L’univers développé par l’auteur se révèle solide, efficace et offre quelques originalités comme l’utilisation de la réalité virtuelle pour soigner des maux tels que la schizophrénie. Je reproche juste, si on excepte les facilités d’un roman jeunesse, la façon dont l’auteur lâche ses révélations, on est légèrement frustré par une première partie où on n’apprend rien du tout et dans la seconde partie on sent que l’auteur fait tout pour lâcher ces informations le plus tard possible gagnant exprès du temps et des chapitres. Les personnages sont une des grandes forces du récit se révélant construits, humains malgré leurs différences et leurs folies. Le style de l’auteur se révèle simple, visuel et entrainant, collant parfaitement à cette histoire, patchwork réussi d’idées télévisuelles, cinématographiques, de jeux vidéos ou encore de mangas, même si parfois on ressent quelques répétitions. La conclusion se révèle efficace et prenante avec son cliffangher qui donne envie de lire la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Marion JB, Ptitetrolle, Galleanne, Plumeline, nymeria, Phooka, Heclea, …

Page 38 of 56

© 2010 - 2024 Blog-o-Livre