Catégorie : Science-Fiction Page 27 of 56

Le Choix – Paul J. McAuley

le choixRésumé : Ils sont amis depuis toujours, ils ont seize ans ou presque. Damian vit et travaille avec son père, éleveur de crevettes et cogneur d’enfants. Lucas s’occupe de sa mère, ancienne passionaria d’un mouvement écologiste radical clouée au lit par la maladie dans la caravane familiale. Le monde est en proie à un bouleversement écologique majeur — une montée des eaux dramatique et une élévation de la température moyenne considérable. Au cœur du Norfolk noyé sous les flots et écrasé de chaleur, la rumeur se répand : un Dragon est tombé du ciel non loin des côtes. Damian et Lucas, sur leur petit voilier, entreprennent le périlleux voyage en quête du mystérieux artefact extraterrestre, avec en tête un espoir secret : décrocher la clé des étoiles…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : De l’auteur je n’ai, à ce jour pas lu grand chose, mis à part sa nouvelle L’Homme publiée dans un bifrost. J’ai bien certains de ces livres qui m’attendent dans ma PAL, dont un qui me tentait énormément qui est La Guerre Tranquille, mais il fait parti d’un cycle dont les suites ne devraient pas être publiées en VF. Je profite donc de cette publication d’un texte plus court pour continuer ma découverte de l’auteur. Concernant la couverture, illustrée par Aurélien Police, elle se révèle magnifique comme toujours pour le moment avec la collection une heure lumière. Il est à noter que cette nouvelle, qui peut être lu de façon indépendante, entre aussi dans un univers de textes plus large.

On plonge avec ce récit dans une Angleterre futuriste, où l’humanité, à force de pollution et de surconsommation, a porté un grand coup à la planète au point de voir monter les eaux de plusieurs mètres. Des aliens sont alors apparus et ont échangé leurs technologies qui pouvaient soit nous sauver, soit pouvoir nous faire fuir la Terre, contre notre culture. Nos héros se sont ainsi retrouvés à devoir s’adapter à tous ses changements dans un pays où la navigation maritime est devenue la norme. On suit ainsi Damian et Lucas, deux adolescents, qui partent à la découverte d’un dragon, un artefact extraterrestre, qui c’est échoué pas loin de chez eux. L’auteur va alors découper son récit en deux parties, une première posée, calme, sur un rythme lent, permettant de mettre en avant son univers, les personnages, ainsi que les problématiques, servant de base et une seconde plus nerveuse, plus tendue, où justement les choix de chacun vont se révéler avoir une importance capitale dans un monde où même les choix les plus cohérents peuvent se retourner contre eux. Un récit qui va ainsi se révéler plus que sympathique à découvrir, offrant ainsi de nombreux axes de réflexions, tout en offrant une intrigue qui, malgré un côté finalement très linéaire et sur certains points prévisibles, se révèle solide et entrainante. L’auteur ne tombe jamais dans la surenchère ou dans le trop explosif, jouant plus sur les nuances et les sentiments, ce qui fait que finalement on se retrouve à tourner les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus.

Le principal intérêt de ce récit vient de l’univers que construit l’auteur tout du long, ce futur où l’Homme a poussé son inconscience et sa « destruction » jusqu’au limite de sa disparition ne peut qu’interpeller, surtout que cela se révèle cohérent. On reste aussi interrogateur concernant ces aliens qui ont décidé, d’une certaine façon, de nous sauver. Entre vénération et suspicion, on oscille au milieu de nombreuses réflexions que soulève le monde construit au fil des pages et des points de vue de chacun. Alors après l’ensemble se révèle peut-être un peu trop binaire, se séparant en deux clans ceux qui ont accepté cette aide voir même ont quitté la terre et ceux qui la rejette totalement, ce qui est parfois un peu dommage je trouve, même si rien de non plus trop bloquant, mais cela n’empêche pas le lecteur de se questionner. L’autre point de l’univers vient de comment a survécu l’humanité, obligée de s’adapter aussi bien au changement qu’à occasionner les dérèglements qu’elle a causée, la forçant à abandonner de nombreuses terres maintenant immergés, mais aussi à la présence d’artefact que personne ne comprend et surtout dont personne ne sait gérer la maintenance. L’aspect technologique ne manque pas non plus d’intérêt ici, même si, j’avoue, de façon purement personnelle, je suis curieux j’aurai aimé en savoir encore plus.

Les personnages ne manquent pas de se révéler humains, attachants et surtout possèdent une profondeur ce qui les rend vraiment intéressants à découvrir et à suivre. Entre Damian, adolescent à la vie compliquée, chez un père parfois violent et qui rêve d’étoile, la possibilité d’approcher du dragon est une possibilité de s’évader et pourquoi pas de trouver une échappatoire à sa vie là et Lucas, fils d’une ancienne « révolutionnaire » écologiste qui face à la maladie doit maintenant mener son combat sur le net, est plus terre-à-terre prenant avec circonscription et méfiance ce qu’il ne connait pas et ne peut comprendre, chacun d’entre eux se révèle travaillé. Chacun d’entre eux offre ainsi un point de vue complexe et possède une histoire de fond, évitant de tomber dans le cliché, ce qui fait qu’on comprend leurs choix, leurs visions. Les personnages secondaires se révèlent eux aussi efficaces et intéressant à découvrir, permettant d’offrir un petit panel de « survivants » qui doivent faire face à une planète en pleine effondrement.

La plume de l’auteur se révèle efficace, entrainante et simple, divertissant assez facilement le lecteur. Au final même si le récit et les problématiques soulevées n’ont rien de révolutionnaires, cela n’empêche en rien l’auteur d’offrir un texte solide, très sympathique à lire et à découvrir et qui ne manque pas d’interpeller le lecteur sur la façon dont on agit ainsi que sur les choix que l’on fait. Va falloir quand même maintenant que je découvre d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé :  J’ai passé un sympathique moment de lecture avec cette novella qui, sans révolutionner le genre non plus, se révèle entrainante et offre des réflexions intéressantes. L’auteur a séparé son intrigue en deux, avec une première partie calme et posé permettant de mettre en place les bases de l’univers et une seconde partie plus énergique, où les choix de chacun vont se révéler important. L’univers est l’une des grandes forces du récit selon moi, principalement par les questions qu’il soulève sur notre humanité auto-destructrice ou encore sur l’ingérence de races aliens dans notre façon de fonctionner. Les personnages ne manquent pas de s’avérer humains, soigné et entrainant au fil des pages. La plume de l’auteur se révèle simple et entrainant ce qui fait que le lecteur tourne facilement les pages. Au final, même si une impression de déjà-vu reste persistante avec cette lecture, cela n’empêche pas ce texte d’être divertissant et intéressant à découvrir.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Ptitelfe, L’ours inculte, Lune, Maki, …

CRAAA

Challenge CRAAA 12ème lecture

En Revenir aux Fées – Nathalie Dau

en revenir aux feesRésumé : La Terre, futur proche.
À force de mépris, l’humanité a provoqué l’Échec. La technologie a régressé. La Nature a grandement souffert. L’air et le sol sont si pollués que les gens vivent confinés, mal nourris.
De leur côté du monde, les fées s’interrogent. Faut-il agir pour sauver ce qui peut l’être, ou doit-on achever de purger la planète de ceux qui l’ont défigurée ?
Follette plaide en faveur des ingénieurs, des rêveurs et des artistes – surtout son cher Julian, dont les rimes et les récits lui ont permis de subsister.
Mais seule une très ancienne divinité, défigée après cinq mille ans, a vraiment le pouvoir de trancher la question.

Edition : Mythologica

 

Mon Avis : Nathalie Dau fait partie des auteurs dont je suis les publications avec plaisir, m’offrant ainsi régulièrement des textes que je trouve touchants, magiques et entrainants, mélange des genres de l’imaginaire, ne laissant pas non plus de côté l’aspect réflexion. Il était donc logique que ce recueil de textes finisse rapidement dans ma PAL. A noter aussi une couverture que je trouve sympathique, collant plutôt bien au récit. Ce livre est finalement, comme le dit l’éditeur, un roman mosaïque de plusieurs textes (nouvelles et poèmes) qui vont ainsi former une histoire globale, je vais donc construire ma chronique plus sur l’ensemble que sur chaque texte.

On plonge ainsi dans un futur où le monde a connu le grand Echec, a été obligé de s’enfermer tant l’air est devenu irrespirable et l’environnement a été détruit. Le monde féérique a quasiment disparu, seuls quelques membres continuent à visiter les Hommes. Sauf que voilà des évènements vont venir tout basculer, annonçant de grands changements. L’intrigue que construit Nathalie Dau au fil des récits nous présente ainsi un univers sombre, post-apocalyptique, où l’humanité a trop tiré sur la corde de la technologie, de la consommation sans se soucier de la planète et de ses limites au point de sombrer et de tout perdre. On découvre aussi un monde à deux vitesses, où les plus aisés s’en sortent ainsi beaucoup mieux que les autres, où le silence et l’apathie sont de mise. Un futur , certes classique, mais qui se révèle solide et efficace gardant assez de mystères pour que chacun se fasse son propre avis. Un monde qui finalement vient aussi nous poser des questions sur notre avenir et ce qu’on est en train d’accepter, de ce qu’on est prêt à laisser faire. L’auteur vient alors compenser cette noirceur par sa mythologie qui se révèle plus lumineuse, plus magique, mélange de faits qui vont changer ce monde en perdition et d’histoires qui vont émerveiller et réveiller le lecteur. On se retrouve ainsi emporté, enchanté par toute l’imagination que développé l’auteur au fil des pages, qui, sans non plus révolutionner l’aspect féérique et les légendes, offre un ensemble qui se révèle assurément réussi, entrainant, efficace et enchanteur. L’ensemble est aussi bien porté par des descriptions denses, poétiques et marquantes, que ce soit dans le côté sombre de notre terre en souffrance, comme dans l’aspect féérique superbe. Un univers foisonnant qui donne ainsi envie d’en apprendre plus, bien porté justement par cette dualité troublante.

Mais ce que construit l’auteur ici est un récit d’espoir, de magie, car malgré l’aspect post-apocalyptique, le message qui se diffuse au fil des pages essaie plutôt de réenchanter et de faire revivre ce monde. L’espoir qu’une autre voie est possible qui ne soit pas obligatoirement totalement destructrice mais qui repose sur une harmonie. Une voie de partage, de réflexion et de beauté. Un message qui se révèle aussi ambigu, qui va chercher à nous faire réfléchir, à nous faire réagir, notre avenir ne pouvant reposer sur un deus ex machina, mais plus finalement sur chacun d’entre nous, sur nos actes. On se laisse ainsi happer assez facilement par la mosaïque que construit l’auteur autour des personnages de Follette et de Julian, des artistes amoureux du mots, du plaisir et de la joie. Des personnages, avec leurs sentiments et leurs émotions, qui vont devoir ainsi faire des choix, pas toujours faciles pour aller au bout de leurs convictions, qui vont devoir se battre et se faire entendre pour offrir une nouvelle chance à la Terre. La narration par alternance entre nouvelles et poésie se révèle, selon moi, très intéressante, offrant ainsi un certain rythme à l’ensemble et une certaine élégance. Chaque légende contée, chaque mythe travaillé vient ainsi apporte une pierre supplémentaire à tout l’aspect mythologie qui est développé et vient dépayser le lecteur de façon captivante.

Alors après j’avoue tout de même que certains points m’ont tout de même dérangés dans ma lecture. Certaines nouvelles avaient déjà été publiées dans des précédents recueils, jusque là rien de gênant, mais j’ai trouvé qu’un ou deux ici avaient du mal à s’intégrer dans la mosaïque qui est construite comme par exemple la réécriture de Lancelot qui parait un peu à part dans le livre. Ensuite, certains textes, malgré la beauté et l’intérêt qui s’en dégage, m’ont paru jouer légèrement trop sur la simplicité des retournements de situations et une certaine notion binaire un peu facile entre la technologie et la nature, ce qui m’a légèrement frustré et aurait mérité un peu plus de complexité. Enfin un point sûrement plus personnel, j’ai trouvé que certains personnages auraient mérité d’être plus développé tant ils possèdent un fort potentiel, mais là rien de bloquant ou de dérangeant.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi soignée, poétique, captivante et entrainante, pleine de mystères et de magie qui viennent éblouir le lecteur et l’immerger dans ces histoires. Certains textes sortent ainsi clairement du lot, comme par exemple cette histoire d’amour impossible entre un être féérique de la nuit et un du jour qui a clairement réussi à me toucher. Au final un livre de toute beauté qui, malgré quelques légers défauts, nous propose des récits enchanteurs, mystérieux et sensibles où vient se mélanger de nombreuses émotions allant de l’espoir à la mélancolie et qui devraient en toucher plus d’un.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman mosaïque qui nous propose plusieurs récits et poèmes qui viennent former ainsi une intrigue plus complexe nous dévoilant un monde post-apocalyptique qui suite au grand Echec voit sa population cloitrée sous peine de mourir par la pollution. Un univers mélange de sombre et de lumière, entre ce monde en plein effondrement et cet univers féérique qui vient illuminer l’ensemble par bribes de magie, de mystère et de beauté. L’auteur vient aussi nous offrir une réflexion, classique, mais bien menée et intéressante, sur la façon dont nous gérons la Terre et nos ressources, et vient ainsi ici apporter une lueur d’espoir, une autre voie même si pour cela les personnages devront faire des choix. Alors après certains point m’ont dérangé, un certain aspect binaire qui se dégage, quelques simplicités, ou encore l’impression que certaines nouvelles, précédemment publiées, ont un peu de mal à s’intégrer à l’ensemble, mais rien de non plus bloquant. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi soignée, poétique et entrainante, nous plongeant dans un univers féérique et superbe, offrant d’une certaine façon espoir et réenchantement.

 

Ma Note: 8/10

 

CRAAA

Challenge CRAAA 11ème lecture

Le Nexus du Docteur Erdmann – Nancy Kress

le nexus du docteur erdmannRésumé : Henry Erdmann est un physicien de haut vol, l’un des pères de l’Opération Ivy et de la puissance nucléaire américaine. Était, plutôt, car aujourd’hui, vieux et perclus, Henry Erdmann n’est que le triste reflet de celui qu’il fut, quand bien même il continue de donner quelques cours à l’université pour des étudiants qu’il ne comprend plus depuis bien longtemps… Aussi, lorsque cette douleur impensable lui vrille le cerveau, c’est presque avec soulagement qu’il accueille ce qu’il croit être une attaque cérébrale. Sauf qu’il ne s’agit pas de cela… De nombreux pensionnaires de la maison de retraite dans laquelle il réside semblent avoir subi le même sort. Et tous, bientôt, commencent à voir des choses… Des choses impossibles…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : Après Dragon, premier livre de la collection, Une Heure Lumière, j’ai décidé de sortir de ma PAL ce livre de Nancy Kress qui fût Prix Hugo du roman court 2009. De l’auteur je n’ai au final lu que deux textes, une nouvelle, La Finale, dans l’Anthologie des Utopiales 2012 (ma chronique ici) que j’avais bien apprécié et Après La Chute (ma chronique ) qui m’avait laissé un sentiment légèrement mitigé même si positif. Mais voilà avec une couverture, illustrée par Aurélien Police, que je trouve magnifique et un résumé intriguant j’ai rapidement décidé de me faire mon avis sur ce texte.

Le récit nous propose ainsi de découvrir Henry Erdmann, physicien connu et reconnu, qui a travaillé sur le projet nucléaire Ivy. Toute sa vie il s’est toujours reposé sur son cerveau et qui, aujourd’hui à plus de 90 ans, vit dans une maison de retraite tout en continuant à offrir quelques cours à l’université. Un jour il va ressentir de fortes activités cérébrales qui vont le laisser désorienté voir épuisé. Lui qui a toujours compté sur son esprit, redoute une attaque cérébrale, sauf que voilà d’autres membres de  l’hospice ont connu au même instant de tels incidents. Bon, autant le dire tout de suite, le texte de Nancy Kress, sans se révéler complètement mauvais, n’a pas non plus répondu à toutes mes attentes. Un peu comme l’avait fait Après la Chute, il y a du potentiel, mais selon moi le format court n’est pas obligatoirement le meilleur.

J’ai eu ainsi l’impression d’avoir un récit sans grande originalité qui se lit avec un minimum de plaisir, mais sans non plus se révéler marquant. Pourtant l’ensemble possède tout de même des points positifs, le mélange entre fantastique, une légère pointe de Hard SF et une touche de policier ne manque pas d’attrait, offrant ainsi un rythme un minimum entrainant. Les nombreuses questions que soulève l’auteur, font que le lecteur tourne un minimum les pages pour essayer d’en apprendre plus, offrant aussi quelques rebondissements et quelques surprises efficaces. L’autre intérêt du roman vient aussi des réflexions que développe l’auteur en fond de son récit, comme la reconnaissance de nos personnes âgées qui se retrouve « abandonnée » dans des hospices, oubliées, ou encore les violences conjugales qui se révèlent sobres et efficaces, ne cherchant pas à s’imposer au lecteur. On ne peut pas dire que ça se lise mal.

Le personnages ne sont pas non plus en reste, ce qui ressortait déjà des précédents écrits de l’auteur, cherchant à construire des héros humains et complexes avec leurs sentiments, leurs envies, leurs souffrances et leurs faiblesses. Cela les rend ainsi assez facilement attachants, allant du Docteur Erdmann scientifique légèrement arrogant, qui ne croit qu’en des explications théoriques réalistes mais qui va remettre en cause pas mal de choses, Gina  qui est l’inverse du Docteur Erdmann, ouverte à toutes les possibilités même les plus mystiques, Carrie la jeune femme qui a du mal à se poser sentimentalement, ou bien encore Evelyn la commère de service à la recherche de sensations et surtout d’existences dans les potins qu’elle transmet aux autres. Chacun d’entre eux est ainsi proche, d’une certaine façon, de nous, offrant aussi un panel assez large de notre société, et vont devoir des choix parfois surprenant, principalement à la fin. Certains points m’ont tout de même dérangé, mais j’y reviendrai plus tard. Par contre, j’ai un peu moins accroché aux personnages secondaires, principalement au policier qui tombe un peu trop dans la caricature ou encore le jeune médecin qui manque quand même de profondeur alors qu’il a un rôle à jouer.

Sauf que voilà malgré ces qualités, certains points ont eu du mal à m’accrocher. Déjà, l’intrigue en soit n’avait rien de révolutionnaire, offrant une impression de déjà-vu, ce qui fait que quand l’auteur nous fait sa révélation finale, bah elle n’a rien de vraiment surprenant, manquant ainsi l’effet escompté, et parait même, selon moi, amené un peu trop rapidement, limite comme s’ils avaient une illumination. Ensuite tous les passages concernant le vaisseau spatial m’ont paru sans intérêt, même si les descriptions scientifiques de sa propulsion se révèlent intéressantes, ce qui crée, je trouve, quelques légères longueurs. Autre point, comme je l’avais dit, certains aspects concernant les personnages m’ont légèrement frustrés, je pense principalement au fait d’avoir de nombreux personnages humains et intéressants, mais qui parfois ne paraissent pas obligatoirement servir l’intrigue, ou encore traités un peu trop rapidement comme Carrie et son histoire anxiogène avec son ex-copain alors qu’elle aurait pu apporter tellement plus, principalement dans sa relation avec le Docteur Erdmann.

La plume de l’auteur ne manque pas de se révéler simple, efficace, entraînante et finalement nous plonge assez facilement dans son récit. Sauf que voilà, sans se révéler non plus mauvaise, pour moi cette novella rentre plus dans la catégorie vite lue, divertissante et un minimum plaisante, mais loin de se révéler marquante. Je me demande si dans un format un peu plus long le récit n’y aurait pas gagné.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture assez agréable avec cette novella, même si dans l’ensemble elle n’a pas répondu totalement à mes attentes. L’histoire en soit n’est pas mauvais offrant un récit de SF légèrement teinté de Hard science et de policier qui se laisse lire de façon plaisante et offre des réflexions intéressantes comme par exemple sur les personnes agées ou les violences conjugales. Les personnes se révèlent attrayants à découvrir, des héros humains, complexes qui offrent un panel assez large de notre société, sauf que voilà j’ai trouvé que parfois ils ne servent pas obligatoirement l’intrigue et surtout auraient mérité plus de présence. J’ai trouvé aussi les personnages secondaires plutôt caricaturaux. Autres points qui m’a dérangé, l’intrigue m’a ainsi paru classique ce qui la rend prévisible et enfin les passages sur le vaisseau spatial m’ont paru pas vraiment utiles. La plume de l’auteur est simple, efficace et entraînante offrant ainsi une histoire sympathique, mais que je classe dans le vite lu, minimum apprécié, mais rien de marquant.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : L’Ours inculte, Just A World, …

CRAAA

Challenge CRAAA 10ème lecture

Etoiles Mortes – Jean-Claude Dunyach

etoiles mortesRésumé : Vingt-sept AnimauxVilles, dont les rues, les dômes et les beffrois sont faits de chair, ont offert à l’humanité le voyage instantané vers les étoiles. À condition bien sûr de payer le tarif exorbitant exigé par le Cartel. Pour les autres, il ne reste qu’à devenir un Astral : un être désincarné qui attend des années que son corps le rejoigne à bord d’un vaisseau d’émigrants.
Closter, artiste en mal de création, traîne au bar des Étoiles Mortes, accompagné de son chat. Il croise Marika, l’Astrale qui se sert du corps des autres pour sauter de ville en ville. L’un court après sa mémoire, l’autre après sa chair. Ensemble, ils vont changer le monde.
Cinq ans plus tard, dans le musée de chair de l’AnimalVille, Closter hante les galeries où sont exposées ses dernières créations. Vorst, l’ancien milicien reconverti en terroriste, est là pour tout faire sauter… Échappera-t-il au piège des œuvres cannibales ?

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : J’ai découvert les AnimauxVilles, il y a maintenant un peu plus d’un an de cela, avec ma lecture d’Étoiles Mourantes, le roman écrit à quatre mains entre Ayerdhal et Jean-Claude Dunyach, qui m’avait offert un très bon moment de lecture, se révélant intelligent et efficace (ma chronique ici). C’est donc sans surprise que ce roman, qui se situe dans le même univers mais bien des années avant chronologiquement et qui peut être lu indépendamment sans soucis, a terminé sa course dans ma PAL au moment de sa sortie. La couverture, illustré par Gilles Francescano, se révèle, selon moi, magnifique. À noter que ce livre est composé de deux récits : Étoiles Mortes et Voleurs de Silence, deux récits qui sont liés par les personnages.

Le récit nous conte l’histoire de Closter, artiste, qui traîne son malêtre et son incapacité à créer de ville en ville, qui va voir sa vie bousculer lorsqu’il va rencontrer Marika, une astrale à la recherche de son corps, qui va se servir de lui comme moyen de transport lors de ses transferts instantanés d’un AnimalVille à l’autre. Je dois bien avouer qu’il m’est difficile de faire ma chronique, j’ai passé un très bon moment avec ce livre, mais il risque d’en surprendre certains. Il s’agit clairement d’un récit complexe, à la fois poétique et magique, mais dont chaque lecteur risque de ne pas avoir le même ressenti, la même compréhension tant le récit joue à demi-mot avec le lecteur, se révélant parfois légèrement labyrinthique, le laissant ainsi se faire sa propre image, son propre entendement. J’avoue avoir plongé avec plaisir dans cette intrigue où les aventures du héros sont ainsi le prétexte à des réflexions philosophiques que j’ai trouvé clairement fascinantes et soignées. Que ce soit d’un point de vue plus intimiste comme sur le statut de l’artiste, la peur de la page blanche, la compréhension de chacun face à l’art, mais aussi sur des sujets plus globaux qui restent encore d’actualité comme l’influence du pouvoir quand il est entre les mains que d’une poignée de personne, le rejet des minorités, la surpopulation, la capacité de l’Homme à exploiter plus qu’à comprendre, la liberté, la capacité de chacun à gérer les relations ou bien encore le parallèle entre ce qui est considéré comme harmonie et chaos. Vous le comprenez ce livre est riche en idées que chacun soulèvera ou pas sans que l’auteur force la main, laissant le lecteur se faire ses propres conclusions, le tout sur un rythme posé, efficace et entrainant. par conséquent si vous cherchez un récit nerveux, sans temps morts, je ne peux que vous conseillez de passer votre chemin.

L’univers mis en avant par l’auteur se révèle toujours aussi soigné, dense et fascinant à découvrir. J’ai retrouvé avec plaisir les AnimauxVilles et leurs descriptions organiques, vivantes, travaillée, et superbes, surtout que vu que le héros se transfert régulièrement de villes en villes cela nous permet de les découvrir plus en détail. Le travail d’imagination de l’auteur est ainsi captivant, offrant au récit un cadre fort, sensuel et qui donne envie d’en découvrir plus, voir même de voyager avec ces AnimauxVilles. Le grand intérêt aussi vient de la découverte plus en profondeur de l’esprit de ses villes, en effet ce récit se déroule bien avant Étoiles Mourantes, si je ne me trompe pas, la relation entre l’homme et cet animal gigantesque n’est pas la même. Elle va ici se retrouver à évoluer au fil des pages, on va ainsi mieux les comprendre ainsi que leurs histoires, leurs passés. L’aspect « politique » se révèle lui aussi intéressant à découvrir, à la fois dans les problématiques qu’il soulève, mais aussi dans ses jeux de pouvoirs qui se dévoilent par à coups et de façon subtils et surprenants, principalement par des extraits de transition entre les chapitres. La condition de chacun offre aussi une certaine complexité supplémentaire à l’ensemble, entre ceux qui sont figés sur leur planète, ceux qui transitent de ville en ville grâce au transfert ou encore les astraux, fantômes qui attendent leurs corps en hibernation dans un vaisseau de transport on découvre ainsi plusieurs classes et par conséquent différents privilèges. Je regrette par contre de ne pas en apprendre plus, principal sur les astraux qui, je pense, aurait mérité plus d’explications, mais rien de bien méchant.

Concernant les personnages, je me suis rapidement attaché aux « trio » de héros dont on suite les aventures. Que ce soit Closter, personnage intriguant, aux nombreuses zones d’ombres, qui va se dévoiler peu à peu au fil des pages et révéler son importance. Un personnage humain, aux sentiments complexes, principalement dans sa relation avec Marika, pleine de non-dits, de retrouvailles manqués, de sensualité et de rejet. L’héroïne se révèle elle aussi très intéressante à découvrir, par son rôle, son importance, son histoire, son charisme, même si parfois je l’ai trouvé légèrement caricatural et j’aurai aimé en savoir plus sur certains points. Alors j’ai parlé de trois héros, il manque ainsi le chat, Ombre, offrant une mignonitude attachante, même si parfois un peu étrange, mais là, après, pas sûr d’être vraiment objectif, je me fais facilement avoir pas un animal mignon. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste, offrant ainsi une vision diversifiée de l’univers et apportant sont lot de surprises.

Alors après certains points m’ont tout de même légèrement dérangés, je pense par exemple au fait que l’auteur joue parfois sur le mystère, l’absence d’explications pour offrir, je pense, plus de liberté aux lecteurs, mais qui, une ou deux fois m’ont légèrement frustrés. Ensuite, je dois bien avouer que Voleurs de Silence m’a un peu moins accroché qu’Etoiles Mortes, l’auteur jouant plus sur son talent de novelliste, principalement dans ces cauchemars qui viennent rompre le duel entre Closter et Vorst, mais dont parfois j’ai eu du mal à en comprendre totalement le lien. Après, je ne nie pas être aussi passé à côté. Cela n’empêche pas non plus ce texte de se révéler intéressant, dans sa dualités, ces deux visions différentes et aussi dans la compréhension différente de l’art selon chacun, mais voilà il m’a un peu moins marqué que le précédent. La plume de l’auteur se révèle ciselé, soignée, dense, poétique et fascinante et j’ai plongé avec plaisir dans ce livre. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre qui nous offre deux histoire liées entre elle par les personnages. Des récits portés par un rythme lent et poétique, qui offrent ainsi de nombreuses réflexions, qu’elles soient aussi bien intimistes que plus globales, se révélant clairement fascinant à découvrir. Un récit, pour peu qu’on se laisse emporter, qui se révèle magique et intelligent. J’avoue juste avoir un peu moins accroché aux second récit par rapport au premier. L’univers développé continue à nous faire découvrir les AnimauxVilles, qui sont toujours aussi captivants à croiser bien porté par des descriptions superbes et soignées. On découvre aussi un aspect politique et social très intéressants, même si j’avoue je trouve l’aspect des Astrales un peu trop concis selon moi. Les personnages se révèlent attachants, humains avec leurs envies, leurs sentiments. La relation Closter et Marika se révèle vraiment intéressante à découvrir, se révélant complexe et efficace. Je regrette par contre que l’auteur, une ou deux fois, joue un peu trop sur le mystère, ce qui m’a légèrement frustré, même si rien de non plus trop bloquant. La plume de l’auteur se révèle poétique, ciselé, entrainante et terriblement efficace. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 8/10

Les Promesses d’Atro City – Solenne Pourbaix

les promesses d'atro cityRésumé : En 2480, la ville la plus évoluée est Atro City, située en Europe centrale, C’est une cité riche et prospère, principalement peuplée de pauvres et de miséreux venus pour chercher confort et travail et ne trouvant que rejet et répression. Pour distraire son peuple, le Régent a créé une immense Arène. Grâce à elle, il peut divertir la population et se débarrasser des criminels et autres empêcheurs de tyranniser en rond en les faisant participer aux « jeux ». Mais un héros va sortir de l’arène et cela en sera fini pour LES PROMESSES D’ATRO CITY…

Edition : Rivière Blanche

 

Mon Avis : Ce livre est entré dans ma PAL, lors des dernières Imaginales, un peu par hasard et principalement par le bouche à oreille. En effet, il faut bien l’admettre, je ne suis pas obligatoirement un grand fan de la couverture, illustrée par Claudio Aboy, qui tombe quand même allègrement dans les clichés et qui surtout arrive à ne correspondre en rien à l’histoire. Par conséquent, si on ne me l’avait pas conseillé comme une lecture fun je ne serai sûrement jamais allé discuter avec l’auteur qui a réussi à bien me vendre son livre, qui a donc fini dans ma PAL.

On va ainsi se retrouver plongé dans un monde futuriste, post-apocalyptique, où l’Humanité a en grande partie abandonné la technologie et où les villes-états sont devenues la norme et la sécurité. Atro City en est la principale, dirigée par un despote qui a compris que le meilleur moyen d’endormir le peuple est de le divertir grâce aux arènes,  tout en se débarrassant des criminels par la même occasion. On va ainsi suivre Jan, le héros des arènes, qui a gagné près de 100 combats, mais dont la popularité déplait aux dirigeants de la ville. Ils vont alors avoir l’idée de se servir de son fils pour le manipuler. Clairement, je n’attendais pas obligatoirement quelque-chose d’exceptionnel de ce récit, plus une histoire divertissante, énergique et entrainante, sauf que voilà une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que je ressors mitigé de ma lecture. L’ensemble possède certes du potentiel, des passages efficaces, mais dans l’ensemble de nombreux défauts ont fait que je n’ai jamais non plus réussi à m’immerger complètement dans le récit. Il faut dire que le début se révèle laborieux, offrant deux premiers chapitres qui sont loin de se révéler réussis, tombant un peu trop dans les clichés du criminel, gentil au fond de lui, forcé à faire des choses horribles et par les personnages d’André le despote et Emile sont conseiller qui sont juste à baffer tant ils sont clichés, surjoués et manquent clairement de finesse et d’intelligence. Je peux comprendre le despote qui est au pouvoir plus pour sa méchanceté que pour son génie, mais là, non, ils ne sont jamais crédibles et possèdent le charisme d’un huitre. Ou alors ce sont des personnages de série Z.

Heureusement, par la suite ces points dérangeants vont se calmer un peu et on se laisse un peu plus entrainer par les aventures de notre héros. Il faut dire qu’on quitte la ville d’Atro City pour découvrir un peu plus de l’univers que construit l’auteur qui ne manque pas d’attrait. Certes on reste au niveau de l’intrigue sur du classique, avec une construction balisée où les personnages vont rencontrer des difficultés qu’ils vont devoir surmonter, souvent en se servant de la force, des muscles et du travail de groupe, et où ils vont devoir aussi devoir évoluer et changer, mais dans l’ensemble ça se tient bien. Le rythme du récit devient ainsi légèrement plus fluide et je me suis retrouvé un peu plus embarqué par les aventures et péripéties des personnages. Il faut dire que l’auteur ne lésine pas sur l’action et les rebondissements et que, dans l’ensemble, les personnages rencontrés se révèlent un minimum intéressants, même si j’aurai quelques points à redire, mais j’y reviendrai plus tard. Par contre quelques aspects m’ont légèrement dérangés. Premièrement, l’auteur cherche trop à en faire, offrant de nombreuses sous-intrigues qui sont ainsi résolues trop rapidement, ce qui parfois atténuent un peu trop les effets dramatiques comme par exemple avec la conclusion ou encore ce qui arrive à Sasha, mais donne aussi l’impression sur la fin que l’auteur cherche à ralentir exprès sont récit. Ensuite, certains retournements, certaines révélations, m’ont paru trop prévisibles.

Concernant les personnages il y a du bon et du moins bon. Je ne reviendrai pas sur André et son conseiller qui dirige Atro City, je pense en avoir dit assez. J’avoue avoir bien accroché à des personnages comme Jan, classique dans son rôle de guerrier qui fait tout pour sauver son fils mais qui se révèle efficace, Sasha, personnage ambigu ou encore Sunny qui nous offre une héroïne complexe malgré certaines évolutions qui m’ont paru trop rapides. Mais voilà certains autres personnages manquent clairement de profondeur, ce qui fait que, je trouve, cela gâchait certains de leurs actes, surtout quand ces actes doivent surprendre le lecteur, mais bon rien de bien méchant de ce côté là. Je suis plus sceptique par contre concernant Mateus, le fils de Jan, qui lui aurait vraiment mérité d’être approfondi, surtout vu son importance dans le récit et principalement à un moment clé que je ne dévoilerai pas.

L’univers post-apocalyptique développé par l’auteur se révèle intéressant, un monde ou la technologie à amener à un cataclysme, où elle a été oubliée et provoque maintenant de nombreuses convoitises et de nombreuses recherches. L’auteur ajoute aussi quelques autres aspects comme les zombies et ou encore les clans ce qui, certes, ne révolutionne pas le genre, mais se révèle assez solide et assez travaillé pour offrir une image de fond qui donne envie d’en apprendre plus. Ce qui est dommage c’est que certaines des idées prennent une importance à certains moments, mais sont oubliés par la suite, je pense principalement aux zombies dont on ne parlera plus dans toute la seconde partie du récit, un peu comme s’ils avaient joué leurs rôles, alors que des questions restent en suspend. Après je regrette légèrement que la différence entre la vie en ville et celle à l’extérieur ne soit peut-être pas plus travaillé, ou encore que l’aspect politique soit un peu trop inexistant, mais là je chipote un peu. Au final un univers assez efficace, qui soulève quelques réflexions classiques sur notre société.

La plume de l’auteur se révèle finalement assez vive et entrainante, portant ainsi un minimum le lecteur, mais dont on ressent tout de même certains défauts. Je pense principalement aux dialogues qui sont par moments, selon moi, surutilisés et surtout servent un peu trop à imposer de façon bancal certains argumentaires tout en paraissant un peu déplacés à ces moments-là. Ensuite il y a un léger abus des onomatopées, mais bon là rien de non plus trop bloquant. Au final je ressors mitigé ma lecture, il y a du potentiel, quelque chose qui se dégage, mais de nombreux défauts ont fait que j’ai eu du mal à vraiment rentrer complètement dans le récit. A voir les autres écrits de l’auteur.

En Résumé : Je ressors finalement assez mitigé de ma lecture qui nous offre une histoire post-apocalyptique qui a du mal à démarrer avec deux premiers chapitres que j’ai trouvé laborieux. On se laisse ensuite un minimum emporté par la suite du récit, le rythme se révélant plus tendu et entrainant nous proposant une intrigue, certes classique, mais qui se révèle assez solide. Je regrette tout de même que l’auteur cherche à proposer trop de sous intrigues résolues trop rapidement et se révélant par moments un peu trop prévisibles. L’univers, sans se révéler révolutionnaire, est solide, nous offrant un monde ou la technologie a disparue et est devenue la convoitise des puissants. Ce qui est dommage c’est que certaines idées intéressantes disparaissent trop rapidement, restant même parfois ouverts. Je suis mitigé concernant les personnages, entre ceux que j’ai accroché, ceux qui m’ont paru manqué de profondeur et les clichés j’ai eu du mal à m’y intéresser à tous. La plume de l’auteur se révèle vive et entrainante avec pour seul regret des dialogues qui m’ont paru parfois mal maîtrisés. Au final un récit avec du potentiel, mais dont les lacunes font qu’il m’a été difficile de pleinement apprécier ma lecture.

 

Ma Note : 5/10

 

Autres avis : Doris, …

Origines Tome 2, Le Marteau de Thor – Stéphane Przybylski

le marteau de thorRésumé : Fin 1939.
La mission archéologique de l’Ahnenerbe est un échec : l’extraordinaire découverte faite dans la vallée du Nahr al-Zab-al-Saghir semble aux mains de l’ennemi anglais, et Friedrich Saxhäuser est porté disparu au large de Madère… Heinrich Himmler ne peut tolérer pareil camouflet, d’autant que ce qui a été mis au jour dans le Kurdistan irakien se révèle à ce point stupéfiant, impensable, que l’ensemble des forces en présence, à l’aube du plus grand conflit que l’humanité ait jamais connu, pourrait s’en trouver balayé… Aussi, alors que la Wehrmacht écrase la Pologne et que les Einsatzgruppen de Heydrich déchaînent l’enfer dans les rues de Varsovie, le regard des chefs nazis se tourne-t-il vers l’Ouest. Retrouver la cargaison du Siegfried est désormais crucial : l’Allemagne hitlérienne s’apprête à abattre le Marteau de Thor sur l’Angleterre…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : En début d’année je me suis laissé tenter par le premier tome de ce cycle qui offrait un récit, mélange d’Histoire, d’aventure et de SF, qui se révélait efficace et surtout soigné au niveau des recherches et de la documentation, offrant ainsi une image de fond plus que solide. C’est donc sans surprise que je me suis rapidement laissé tenter par cette suite pour savoir comment l’auteur allait faire évoluer son intrigue. Vu que je suis dans une période ou je lis les suites des séries que j’ai entamé, il a donc rapidement fini entre mes mains. À noter de nouveau une couverture, illustrée par Aurélien Police, que je trouve magnifique.

Ce second tome nous plonge ainsi directement dans la suite des évènements du Château des Millions d’Années, où la fameuse arme secrète a été en partie perdue au profit des Anglais et où Saxhäuser est porté disparu. L’Allemagne décide donc de lancer une opération secrète pour retrouver l’élément manquant de cette arme qui pourrait changer le cours de la guerre, voir de l’Histoire. J’avoue avoir replongé très facilement dans cette suite. J’avais pourtant un peu peur de m’y perdre, car de nombreux personnages se télescopent dans le premier tome, mais l’auteur s’en sort franchement bien pour raviver nos souvenirs. Il y apporte ainsi les informations nécessaires pour qu’on se rappelle d’eux sans non plus se perdre dans trop de répétitions, le tout bien porté aussi par un glossaire qui possède toute son importance selon moi. L’attrait principal de cette suite, c’est aussi qu’on quitte le tome d’introduction pour se retrouver plonger dans un récit que j’ai trouvé encore plus nerveux, efficace et entrainant, alternant rebondissements et action de façon percutante. Le rythme se révèle tendu et prenant du début à la fin, j’ai même eu l’impression que l’auteur maîtrisait mieux son histoire, se perdant moins dans les détails que dans le tome précédent, même s’il continue parfois d’en faire un peu trop. La construction de l’histoire jouant avec la temporalité du récit entre flashback et bon en avant, permet ainsi aussi de développer de façon réussie et fluide les différentes intrigues qui se croisent et les personnages.

L’univers développé au fil du récit se révèle toujours aussi solide et soigné. On sent clairement que l’auteur a longuement travaillé cette période, ce qui se ressent dans le sens du détail et la profondeur de ce qu’il construit en image de fond sur l’aspect de la seconde guerre mondiale. Il évite ainsi, je trouve, de tomber dans la facilité, nous offrant une étude complexe de la situation que ce soit d’un point de vue politique ou encore social, et évite aussi le manichéisme, nous rappelant qu’en période de guerre beaucoup de choses sont permises. Un travail de fond captivant et surtout qui permet d’en apprendre plus sur cette époque, tout en se laissant entrainer dans des aventures pleines de rebondissements et de surprises. Mais surtout là où il arrive vraiment à s’en sortir c’est dans cette pointe de SF mise en place depuis le premier tome, et dont je ne révèlerai rien pour éviter de trop spoiler , mais qui se greffe de façon efficace à l’intrigue, sans non plus tomber dans le grand n’importe quoi. Un jeu d’équilibre réussi et dont il donne envie de voir ce qu’il va nous proposer par la suite et de savoir comment l’auteur va s’en sortir par la suite avec le mélange historique.

Concernant les personnages, je ne vais pas le cacher, le héros Saxhäuser est clairement en retrait dans ce tome qui met plus en avant la mission de récupération de l’arme et les personnages d’Erchingen, de Ziegler et de Maud. On découvre ainsi trois personnages qui ne manquent pas non plus d’intérêt, nous happent assez facilement permettant aussi de mettre en avant la complexité qu’il peut y avoir entre les différents services allemands, Erchingen représentant le service de renseignement militaire là où Ziegler lui fait parti des SS. Maud n’est pas non plus en reste, nous dévoilant une héroïne complexe, forte et qui ne manque pas de charisme, qui donne envie d’en apprendre plus sur elle tant elle garde de nombreux mystères par-devers elle. Cela ne veut pas dire pour autant que notre héros principal disparait, il reste présent de façon très ponctuel, nous proposant un protagoniste toujours en plein doute, qui doit faire face à des choix. Les personnages secondaires ne manquent pas non plus de se révéler efficaces, offrant de nombreuses surprises. Je reste toujours un peu en attente concernant le personnage d’Andrea, car même si ce tome offre quelques rebondissements, je pense qu’elle a encore des révélations à faire. À moins que je me trompe complètement.

Quelque points m’ont tout de même dérangé dans cette suite. Comme je l’ai dit, même si j’ai trouvé ce tome mieux maitrisé que le précédent, j’ai tout de même eu l’impression une ou deux fois que l’auteur se perdait dans son besoin du détail, là où certaines scènes auraient pu être épurées à mon goût, tirant un peu pour garder du suspens alors que ce n’est pas obligatoirement nécessaire. Ensuite, un point légèrement frustrant c’est qu’une fois la dernière page tournée, j’ai eu cette impression de ne pas avoir avancé. Comme je l’ai dit Saxhäuser reste en retrait, ce qui fait qu’on est plus dans ce qu’on pourrait considérer comme une intrigue « secondaire » mise en avant, alors que le fil rouge principal évolue que très peu. C’est un choix qui certes, j’avoue a tout de même plutôt bien marché, car je me suis retrouvé embarqué dans cette suite, je ne le nie pas, mais voilà j’attendais quand même un peu plus d’informations de ce second tome. Attention rien de non plus bloquant, j’ai largement apprécié ma lecture, mais voilà j’attendais plus sur certains aspects. En tout cas l’ensemble est toujours porté par une plume efficace, entrainante, précise qui nous plonge finalement assez facilement dans ce récit mélange d’aventure, d’action et de SF. Je lirai le troisième tome sans soucis et avec grand plaisir.

En Résumé : J’ai de nouveau passé un tr-s sympathique moment de lecture avec la suite de ce cycle qui nous offre une histoire mélange d’Histoire, d’aventures et de SF qui se révèle, selon moi, mieux maîtrisé dans son rythme que le premier tome, offrant une intrigue efficace, entrainante, pleine d’action et percutante. L’univers construit continue à se révéler solide, on sent bien toute la passion de l’auteur sur cette époque, nous offrant ainsi une image de fond nuancé et réussie. Concernant les personnages, le héros du premier tome est un peu en retrait, même si présent ponctuellement et toujours ainsi intéressant à découvrir. Cela permet de mettre en avant de nouveaux protagonistes qui ne manquent pas d’attraits, denses et nous entrainant assez facilement dans leurs aventures. Au final je regretterai tout de même deux choses, quelques longueurs l’auteur en faisant un peu trop quelque fois dans le détail, et surtout une intrigue qui, même si elle a des qualités, parait pour l’instant plus secondaire. Rien de non plus bloquant, car j’ai de nouveau été emporté par le récit, bien porté par une plume simple, efficace et entrainante. Je lirai la suite sans soucis.

 

Ma Note : 7,5/10

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