Catégorie : Science-Fiction Page 25 of 56

The Expanse Tome 1, L’Eveil du Leviathan – James S.A. Corey

The expanse t1 l'eveil du leviathanRésumé : L’humanité a colonisé le système solaire (Mars, la Lune rebaptisée Luna, la Ceinture d’astéroïdes et au-delà), mais les étoiles restent toujours hors de sa portée.
Jim Holden est second sur un transport de glace qui effectue la navette entre les anneaux de Saturne et les stations installées dans la Ceinture. Quand son équipage et lui croisent la route du Scopuli, un appareil à l’abandon, ils se retrouvent en possession d’un secret qu’ils auraient souhaité ne jamais connaître. Un secret pour lequel certains sont prêts à tuer, et à une échelle impensable pour Jim et son équipage. La guerre dans tout le système solaire devient inévitable, à moins qu’il ne découvre qui a abandonné ce vaisseau, et pourquoi.
L’inspecteur Miller recherche une jeune femme. Elle n’est qu’une personne parmi des milliards, mais ses parents ont les moyens, et l’argent peut beaucoup. Quand l’enquête le mène au Scopuli et à Holden, devenu sympathisant des rebelles, Miller comprend que cette jeune femme est peut-être la réponse à tout.
Holden et Miller doivent désormais jouer la partie en finesse, entre le gouvernement de la Terre, les révolutionnaires des Planètes extérieures et certaines firmes aux visées obscures. Leurs chances sont minces mais au coeur de la Ceinture les règles sont différentes, et un petit vaisseau peut changer le destin de l’univers.

Edition : Actes Sud
Poche : Babel

 

Mon Avis : Ce roman, il traîne depuis un petit moment déjà dans ma PAL. Pourtant, les nombreux retours que j’ai lu sur ce cycle se révèlent dans l’ensemble plutôt positifs et une série TV en a même été produite. Sauf que voilà vu la taille du roman, ainsi que la grandeur du cycle, j’ai eu un peu peur de me lancer (surtout que l’un des auteurs de ce livre écrit a quatre mains est connu pour avoir du mal à voir ses séries achevées en France). Sauf que voilà, j’avais envie d’un peu de Space-Opera et j’ai donc décidé d’offrir une chance à ce livre. The Expanse est ainsi un cycle prévu en 9 tomes (5  déjà publiés à ce jour en VO et 2 en VF et le troisième normalement annoncé à la rentrée si je ne me trompe pas) écrit sous pseudo par Daniel Abraham (connu pour ses romans de Fantasy) et Ty Franck assistant de George R.R. Martin. Concernant l’illustration de la couverture, elle est, je trouve, plutôt classique.

Une fois la dernière page tournée, si je devais résumer ma lecture, je dirai plutôt sympa, mais pas non plus complètement emballé. Je classerai ce livre dans ces lectures détentes, qu’on lit pour ne pas trop se prendre la tête, qui se découvrent assez rapidement bien porté par un rythme efficace, mais sans non plus se révéler des plus originales ou donnant envie de se jeter sur la suite. Pourtant, les nombreux rebondissements et retournements de situation font que le lecteur se retrouve à tourner les pages avec un minimum d’envie et de plaisir d’en apprendre plus. Le mélange entre policier et SF fonctionne plutôt bien, même si le démarrage, tout de même assez confus, fait que les deux ont un peu de mal à se lier. La tension distillée tout le long se révèle plutôt efficace et un minimum entraînante, amenant révélations, actions, scènes nerveuses et réponses de façon plutôt maîtrisé pour ne jamais perdre ou ennuyer le lecteur. Mais voilà, pourtant quelques points frustrants ont fait que ce roman n’a jamais non plus complètement réussi à me convaincre.

Déjà commençons par ce qui est je trouve le point fort du récit, il s’agit de son univers. Les auteurs ont décidé de nous offrir un monde loin de ce qu’on peut retrouver souvent depuis quelques temps dans les Space-Opera avec des voyages supraluminiques et un extension de l’Homme au-delà de notre Univers. Non ici seul deux planètes sont colonisées, la Terre et Mars, avec entre les deux une ceinture de station dépendante d’une ou de l’autre planète pour l’air, l’eau ou encore la nourriture. On y retrouve ainsi un aspect politique intéressant, avec de nombreux désaccords que ce soit entre Mars et la Terre comme au niveau de la Ceinture, chacun cherchant son indépendance et une sorte de liberté, même si parfois c’est peut-être un peu simpliste. Les tensions sont présentes et aussi une forme de racisme s’est mis en place, principalement entre ceux qui viennent d’une planète et ceux qui ont toujours vécus sur des stations à la gravité différente. C’est d’ailleurs une réflexion intéressante, comment un tel rejet a pu apparaître au fil des années. Il y a ainsi une vraie question de fond sur l’acceptation de l’autre. La vie est aussi devenue une prise de risque tant les technologies sont devenues puissantes et un simple « caillou » peut amener à la fin d’une planète, surtout que les frictions entre ces trois grands axes sont à son paroxysme et que les évènements qui arrivent ne vont pas aider.  On plonge ainsi dans un univers de space-opera qui ne manque pas de cohérence et de logique. L’aspect technologique sans se révéler révolutionnaire est solide et efficace, proposant ainsi quelques batailles épiques et flamboyantes. Autre point intéressant, sans non plus trop spoiler, la façon dont est traitée cette idée de contact alien, la façon dont elle va être utilisée et ce qu’elle apporte comme rebondissements. Au final il a certes un petit air de déjà-vu, mais qui donne envie d’en apprendre plus.

Concernant les personnages je dois bien avouer que là je suis plutôt circonspect. Je ne dirai pas qu’ils soient complètement mauvais, juste qu’ils m’ont paru tellement extrême et tellement figé dans leurs idées que je n’ai jamais réussi à complètement accrocher aux héros, ce qui joue ainsi fortement sur le ressort émotionnel. On a ainsi d’un côté Holden personnage optimiste au possible, manichéen dans sa vision du monde qui pense que l’Homme prendra toujours la bonne décision s’il découvre la vérité et de l’autre Miller flic désabusé, divorcé avec une légère tendance à la bouteille, pragmatique au possible qui pense que l’Homme est incapable de faire le bon choix et qu’il suivra toujours la meilleure offre. Clairement on est dans l’archétype et je ne le nie pas, il tombe même parfois dans la caricature et les grosses ficelles.

Holden est ainsi le personnage qui m’a le plus frustré, le mec qui balance deux informations qui ont amené à la plus grande guerre jamais connue, avec des milliers de morts, mais qui vient te faire une crise »d’ado » dès qu’un personnage abat de sang-froid pour sauver sa vie. Je ne dis pas qu’il n’a pas le droit d’avoir des principes, loin de là et je sais qu’il est parfois difficile d’évoluer, juste que là ce n’est plus pour moi un principe mais limite un commandement. C’est à croire qu’il n’a jamais vécu avant. Miller est plus nuancé, j’ai plus accroché au personnage, dans sa vision peut-être plus ambigüe, même si lui aussi en fait parfois un peu trop et a du mal à quitter certains stéréotypes. Après, les deux apportent un débat pas inintéressant concernant l’utilisation de la vérité, mais il tombe un peu trop dans la simplicité, manquant d’argument percutant et tournant un peu en rond. Concernant les personnages secondaires, ils ne sont pas mauvais, mais eux aussi tombent facilement dans certains stéréotypes voir même parfois trop cliché comme par exemple Dresden qui est franchement le cliché ambulant du méchant riche et scientifique qui parle de trop.

Alors qu’est ce qui m’a dérangé dans ce récit, outre Holden, le premier point vient pour moi des longueurs. Ce récit aurait pu être allégée facilement de 150 à 200 pages, tant l’ensemble aurait, je pense, gagné en intensité et en fluidité. Certes l’ensemble se lit tout de même bien, mais les auteurs vont trop dans le détail, ce qui fait que, parfois, bah on a l’impression que le récit prend trop son temps. Le récit abuse aussi un peu trop de coïncidence chanceuse, comme par exemple le collègue de Miller qui pile-poil peut amener l’info qu’il faut au moment qu’il faut. It’s magic ! Ensuite certaines scènes m’ont clairement paru inutiles, voir peu compréhensibles comme par exemple la scène de la fusillade sur Eros dont je n’en comprends pas encore l’intérêt et qui parait juste là pour mettre quelques explosions. La plume se révèle simple, efficace, malgré parfois certaines lourdeurs ici ou là, alternant de façon réussie scènes d’actions et scènes plus de réflexion. Au final ce livre offre un mélange de Space-Opera classique et de policier, qui se lit sans déplaisir, mais qui n’a rien de marquant. La suite ne fait donc pas parti de mes priorités, même si un jour je pourrai, pourquoi pas, me laisser tenter.

En Résumé : Au final ce premier tome de ce cycle de Space-Opera m’a offert un moment de lecture assez divertissant, mais qui est loin de se révéler marquant ou franchement original pour me donner envie de lire la suite, surtout que ce tome possède, d’une certaine façon sa propre conclusion. Certes le récit se révèle plutôt efficace, alternant efficacement scènes d’actions, d’enquête et de réflexion le tout sur un rythme un minimum entraînant. L’univers, sans se révéler non plus révolutionnaire, est un point fort du récit, évitant de surfer sur la vague de la grande expansion pour nous offrir une humanité cloisonnée dans le système solaire avec un aspect politique qui ne manque ni d’intérêt ni de frictions. L’aspect technologie remplis parfaitement son rôle et offre quelques scènes épiques. Là où j’ai commencé à bloquer c’est concernant les personnages, ils se révèlent stéréotypés et plongent même dans une certaine caricature, mais Holden touche le gros lot tant il est tellement figé dans des principes qu’il contredit qu’il m’a lassé. Les personnages secondaires ne sont pas mauvais, même si certains font clichés. Autres points qui m’ont frustrés, j’ai trouvé le roman trop long de 150-200 pages allant trop dans le détail, mais aussi l’abus de coïncidence chanceuse ou bien encore des scènes qui m’ont paru mal amenés ou n’ayant pas de but véritable. La plume des auteurs se révèle fluide, efficace et percutante malgré quelques lourdeurs. Au final un livre divertissant, pop-corn, mais dont je ne me jetterai pas sur le tome 2.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Herbefol, ElessarLune, RSF blog, Lorhkan, Apophis, …

Rempart Sud Tome 1, Annihilation – Jeff Vandermeer

annihilationRésumé : La Zone X, mystérieuse, mortelle. Et en expansion. Onze expéditions soldées par des suicides, meurtres, cancers foudroyants et troubles mentaux. Douzième expédition. Quatre femmes. Quatre scientifiques seules dans une nature sauvage. Leur but : ne pas se laisser contaminer, survivre et cartographier la Zone X.

Edition : Au Diable Vauvert

 

 

Mon Avis : J’avoue l’auteur de ce roman ne m’est pas inconnu. J’en ai énormément entendu parler que ce soit à travers ses travaux d’éditeur, d’anthologiste ou bien aussi d’écrivain, mais à ce jour je n’avais encore jamais lu un de ses écrits. Il me fallait donc remédier à cela et c’est pourquoi je me suis lancé dans ce roman, premier d’une trilogie. Il faut aussi admettre que la couverture, illustrée par Eric Nyquist, a de quoi aussi attirer le regard et que le résumé se révèle plus qu’accrocheur.

Ce roman nous propose ainsi de plonger dans la découverte un journal. Pas n’importe quel journal, puisqu’il s’agit du journal d’une biologiste appartenant à une expédition qui est envoyée à l’intérieur de la Zone X. Une zone dont personne ne sait rien, ne respectant que peu les principes scientifiques, étrange et qui a déjà décimé onze expéditions avant celle-ci. Celle que l’ont va suivre en est donc la douzième. J’avoue, ce roman m’a fait passé un très bon moment de lecture, offrant un récit dont le premier mot qui me vient à l’esprit est : étrange. Clairement il n’est pas du genre à complètement se dévoiler d’un coup, c’est ce qui, je trouve, fait partie de sa force, mais pourrait aussi en surprendre plus d’un. En effet une fois la dernière page tournée, on est toujours autant perdu que l’on ne l’était quand on a plongé dedans. On a certes quelques pièces du puzzle qui s’imbriquent, mais on est loin d’en avoir la vision d’ensemble, le recul nécessaire et surtout peut-on vraiment y croire? C’est, je trouve, ce qui m’a vraiment fait tourner les pages de ce roman, ce jeu avec l’auteur qui donne un peu l’impression de me manipuler pour mieux me dérouter, me surprendre et me captiver. J’ai ainsi plongé dans cette zone X avec une certaine curiosité, une certaine envie d’en apprendre plus. Surtout que de nombreuses questions vont ainsi apparaître au fil du récit. Car oui, même si on est dans un récit de l’imaginaire, l’auteur en profite, pour poser de nombreuses questions sur nous-mêmes.  Que ce soit sur l’adaptation de l’Homme, la communication, notre façon de gérer la nature ou bien encore de façon plus globale comment l’humanité a perdue la capacité à vivre en harmonie avec son monde, le détruisant à petit feu, plusieurs réflexions sont soulevés avec plus ou moins d’intérêt.

Le point fort du roman vient aussi justement de cette Zone X, de son côté luxuriant, fascinant, étrange, déroutant et envoûtant. Cette zone où, d’une certaine façon une nature a repris ses droits, tout en remettant en cause de nombreux aspects scientifiques. Il se dégage ainsi une vraie fascination de cette richesse de faune et de flore qui tend clairement vers l’étrange, mais aussi un certain sentiment d’oppression, de malaise et de peur. Elle ne répond pas a ce que l’on connaît et surtout cette zone X peut se révéler hostile, comme elle l’a déjà montré avec les expéditions précédentes. Cela se ressent aussi franchement dans l’ambiance qui est mise en place que ce soit dans les crises qui apparaissent dans le groupe d’expédition, comme dans les révélations qui sont faites amenant ainsi une sorte de tension angoissante et dérangeante. Quand je disais que le mot étrange caractérisait ce roman, on le ressent clairement dans la découverte de cette zone X et le format assez court du roman (moins de 250 pages) rend l’ensemble je trouve encore plus percutant, plus marquant. Autre point intéressant ce sont les révélations que va soulever la Biologiste, tous les mensonges qui se dévoilent sur ces fameuses expéditions, mais je vous laisserai le découvrir pour ne pas spoiler.

Concernant les personnages, comme l’on suit le journal de la biologiste, c’est surtout elle qui se dégage de l’histoire, nous proposant une héroïne que j’ai trouvée vraiment intéressante à découvrir et à suivre. Au début elle parait distante, mais plus on avance dans le récit, plus la tension monte, plus elle se dévoile et se révèle attachante que ce soit dans ses buts comme dans ses objectifs à travers des passages mélange de descriptions de cette zone X qui la fascine et de scènes plus intimistes qui font qu’elle ne laisse pas le lecteur indifférent. Mais surtout, je trouve, l’un des point intéressant vient clairement de la véracité de ses propos. Je m’explique. C’est elle qui écrit le journal, elle écrit donc ce qu’elle veut bien mettre en avant, de plus quelques évènements de l’intrigue montre qu’elle ne posséderait pas obligatoirement toutes ses capacités de perception, ce qui fait qu’on peut douter en partie de ce qu’elle veut bien nous montrer. J’avoue j’apprécie ce genre de récit, mais je comprends que cela puisse déranger. Concernant les personnages secondaires ils remplissent parfaitement leur rôle d’amener une certaine tension, une certaine angoisse et des conflit, même si c’est vrai ils manquent un peu de profondeur. Je me suis retrouvé ainsi à suivre les aventures de l’héroïne avec plaisir, avec en point d’orgue cette rencontre, vers la fin du livre, à la fois perturbante et captivante.

Alors après tout n’est pas non plus parfait, l’auteur m’a paru parfois un peu tourner en rond dans certains passages ou des répétitions se font parfois ressentir ici ou là, ou bien encore un démarrage qui peut se révéler âpre, mais franchement rien qui ne m’ait vraiment dérangé ou bloqué tant l’ensemble compense largement ces points. La plume de l’auteur se révèle fluide, efficace, entraînante et a réussi à me happer rapidement et facilement dans son récit. Je lirai la suite sans soucis, tant ce premier tome laisse le récit complètement ouvert et tant j’ai envie d’en apprendre plus sur cette Zone X. Au final pour résumer si vous n’aimez pas les romans étranges, qui vous laissent dans le flou exprès passez votre chemin, pour les autres à vous de voir si vous tentez votre chance ou pas.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec ce roman qui nous plonge dans une histoire que je caractériserai en un mot : étrange. L’intrigue se révèle accrocheuse, mais a ce don de jouer avec le lecteur du début à la fin, ce qui fait qu’une fois la dernière page tournée on a l’impression d’être toujours autant dans le flou, même si certaines pièces du puzzle commencent à se dévoiler. Cela peut en déranger certains, mais , je trouve, c’est ce qui fait aussi sa force. L’auteur ne manque pas non plus de soulever de nombreuses réflexions que ce soit sur la communication, notre adaptation, notre façon de gérer l’équilibre de notre éco-système. Au milieu de tout cela se situe la Zone X, à la fois fascinante et envoûtante, mais aussi étrange, angoissante et perturbante. Un mélange de faune et de flore qui ne respectent pas les lois scientifiques élémentaires et qui donne envie d’en apprendre plus, tout en nous glaçant. L’ensemble est aussi accentué par l’ambiance mise en place que ce soit dans les tensions du groupe comme dans les révélations. Concernant les personnages, la biologiste se révèle être une héroïne vraiment attachante et intéressante à suivre, nous plongeant avec plaisir dans cette zone étrange, tout en nous offrant des moments plus intimistes qui la rende touchante. Les personnages secondaires remplissent parfaitement leurs rôles, même si c’est vrai ils manquent un peu de profondeur. Alors après tout n’est pas non plus parfait, le début est un peu austère, certaines répétitions se font ressentir et parfois certains passages donnent une légère impression de tourner en rond, mais franchement rien de vraiment dérangeant. La plume de l’auteur se révèle efficace, entraînante et prenante, montant en tension au fil des pages avec en point d’orgue cette rencontre vers la fin à la fois étrange et fascinante. Je lirai la suite sans soucis et avec plaisir.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Nymeria, Xapur, Lorhkan, Lune, Vert, …

L’Etrangère – Gardner Dozois

l'etrangereRésumé : La première fois que Joseph Farber vit Liraun Jé Genawen, il la trouva pleine de mystères. C’était durant l’Alàntene, « la Pâque du solstice d’hiver, l’Ouverture-des- Portes-de-Dûn » sur la planète Lisle. Pour l’extraterrestre, Farber bravera tous les interdits et tabous, jusqu’à se faire modifier génétiquement pour pouvoir s’unir à elle. Et pourtant, comme toutes les plus grandes histoires d’amour, leur idylle connaîtra une fin tragique…

Edition : ActuSF

 

Mon Avis : L’auteur, Gardner Dozois, je le connais plus comme anthologiste, dont je suis d’ailleurs en pleine lecture en VO de Dangerous Woman qu’il a dirigé avec son compère Georges R.R. Martin. Par contre en tant qu’auteur j’avoue ne quasiment rien avoir lu de lui. Il fallait donc remédier a cela avec ce court roman, considéré comme un classique de la science-fiction, dont j’ai souvent entendu parler régulièrement en bien. Concernant la couverture, illustrée par Jamy Van Zyl, je la trouve sobre et réussie.

Ce roman nous plonge ainsi dans un avenir où l’humanité, grâce à l’intervention d’une race extraterrestre, s’est vu offrir la possibilité de voyager dans l’espace. Sauf que voilà, elle va très vitre se rendre compte qu’elle n’est pas toujours appréciée des autres races aliens. Joseph Farber est un artiste un peu désabusé par la vie est envoyé sur Lisle et va faire une rencontre qui va le pousser plus loin qu’il n’a jamais été, l’amenant même à faire des « sacrifices » assez surprenants, mais tout cela aura des conséquences des plus surprenantes. Je me suis laissé assez facilement porté par ce roman, qui nous propose un récit que j’ai trouvé envoûtant et intelligent. L’ensemble repose ainsi sur un rythme lent, prenant, offrant une ambiance qui possède une certaine étrangeté, une certaine fascination dans les réflexions mais aussi dans ce que l’auteur développe tout autour. On se retrouve ainsi à tourner les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus, que ce soit sur les Cians, mais aussi sur les nombreuses conséquences que va apporter la relation de Farber avec Liraun. Ne vous attendez donc pas à quelque chose de nerveux ou de frénétique ce n’est sûrement pas le but de l’auteur. On est plus dans un roman découverte, posé, qui décrypte autant une civilisation inconnue que les conséquences de ses liens avec l’Homme. Il m’est par contre difficile de parler de l’intérêt du récit sans trop en dévoiler dans l’intrigue.

Ainsi le gros point fort, je trouve, du récit vient clairement de la présentation de toute cette population extra-terrestre, leurs propre coutumes, leur culture, leurs évolutions, leurs différences par rapport aux humains, leurs propres aspects politiques et jeux de pouvoirs. Il y a un vrai intérêt à découvrir tout cela, permettant à l’auteur de laisser court à son imagination tout en restant cohérent dans ce qu’il construit et met en avant. Surtout qu’il pousse les choses assez loin, proposant même un travail scientifique sur eux. On a ainsi l’impression d’être l’étranger du titre, plongé dans une région, un pays, une planète qu’on ne connait pas et qu’on découvre à travers les yeux du héros proposant ainsi quelque-chose d’étrange, de déroutant et pourtant fascinant tout en dévoilant une certaine beauté. On est aussi captivé par les relations qui se nouent entre les hommes et les Cians, à la fois arrogante par l’humanité qui ne cherche que le commerce et guindée du côté des alien qui considère la terre comme une sous-planète, moins avancée, obligée de se faire aider pour évoluer, ce qui n’est pas sans rappeler, je trouve, certains épisodes colonialistes et la façon dont on a pu traiter certaines régions, certains pays. On se met aussi à réfléchir sur les poids des traditions qui parfois bloquent une société. Au final un univers dense, complexe, qui ne peut se résumer en quelques mots mais qui donne envie d’en apprendre plus.

Autres points très intéressant dans le récit ce sont les idées qui sont soulevées au fil des pages et qui restent terriblement d’actualité. Que ce soit sur la notion d’amour, ce qui l’amène, le pousse à grandir que ce soit d’un point de vue chimique, émotionnel comme aussi par exemple d’un point de vue égoïste tant notre héros fait parfois ses choix plus en réponse aux réactions qu’il occasionne. Et pourtant cette relation dégage une véritable force. Un roman qui traite aussi finalement de la relation entre deux « personne » pas obligatoirement « compatibles » initialement selon telle ou telle idée, ce qui n’est pas sans rappeler certains évènement de notre société il n’y a pas si longtemps que cela, avec toutes les interférences qui savent toujours mieux que les concernés ce qui est bien pour eux. Enfin le dernier point qui me parait important soulevé par l’auteur vient de l’incompréhension. L’Etranger aux regards des autres, qu’on le devienne par nos actes ou qu’on le soit déjà initialement. Incompréhension à tous les niveaux, que ce soit entre nos deux héros malgré leur amour, mais aussi celle des Hommes ou des Cians face aux choix qu’ils ont faits. Comme si nos choix personnel ne reposait pas sur nous, mais devait répondre à certaines normes, certains codes. On se pose ainsi de nombreuses questions au fil des pages, mais surtout sans se sentir brusqué ou forcé, l’auteur nous présentant les choses de façon à ce que chacun développe ses propres réponses.

Les personnages développés par l’auteur ne manquent pas non plus d’attraits, que ce soit Jospeh ou bien Liraun à travers son regard, chacun d’entre eux se révèle complexe, dense et travaillé. Mais c’est surtout selon moi, même si ça reste personnel, sur l’aspect émotionnel que j’ai vraiment été porté par ces héros. Que ce soit dans leur moment de bonheur, comme dans leurs incompréhensions et leurs disputes, l’auteur arrive vraiment à faire ressortir quelque-chose qui ne laisse pas indifférent. C’est d’ailleurs leur relations, cette intensité qui s’en dégage et qui je trouve permet au message d’encore mieux passer auprès du lecteur. Après les personnages ne sont que là pour faire avancer l’intrigue et les réflexions, mais cela ne dérange nullement tant c’est assez bien amené. L’ensemble est aussi porté par une plume qui possède un côté poétique, et qui s’avère efficace, sensible et entraînante, nous plongeant assez facilement dans le récit.

Alors après j’avoue quelques points m’ont tout de même légèrement dérangé dans ma lecture, je pense principalement à un retournement de situation, vers le milieu du roman, qui m’a paru manqué de crédibilité et aussi de consistance scientifique réaliste à mon goût. Ensuite j’ai trouvé que certains passages traînaient peut-être un peu en longueur, principalement après le mariage du héros, mais là rien de bien méchant tant la suite corrige cela. Enfin le dernier point vient peut-être de la conclusion, assez devinable en amont, même si cela ne lui enlève pas son côté surprenant et assez percutant. Au final pas non plus de quoi gâcher ce récit qui m’a offert un très bon moment de lecture et dont je suis content de la découverte.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre une histoire portée par un rythme lent, envoûtant qui happe rapidement le lecteur et l’amène à réfléchir. La relation entre notre héros et Liraun, d’une race extra-terrestre, ainsi que les nombreuses questions que cela soulève que ce soit dans l’incompréhension, l’amour, le regard des autres ou encore les conséquences se révèlent franchement intéressants et pousse le lecteur à la réflexion, sans jamais se sentir forcé, trouvant ses propres réponses. L’univers mis en place au fil des pages est, selon moi, l’un des gros points forts du roman dans la découverte de ce monde complètement différent, de ces Cians avec leurs idées, leurs cultures, leur politique, leurs évolutions, leurs coutumes. Il y a un vrai travail d’imagination complexe et soigné qui se révèle cohérent et captivant, donnant envie d’en apprendre plus. Concernant les personnages ils s’avèrent soignés, denses et vraiment prenants, principalement dans leur relations que ce soit par la force de celles-ci comme de ses incompréhensions. Les personnages secondaires malgré leur manque de densité font avancer l’histoire de façon efficace. Je regretterai juste un retournement de situation qui m’a paru manqué de crédibilité, certains passages qui trainaient légèrement en longueur et une conclusion facilement devinable, même si cela ne lui enlève pas son côté surprenant. La plume de l’auteur s’avère poétique, efficace et entraînante. Une très bon moment de lecture que je suis content d’avoir découvert.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Lune, Stelphique, …

Arslan – M.J. Engh

arslanRésumé : Ancien président du Turkestan, général moitié ouïghour moitié ouzbek, Arslan a conquis le monde. Pour une raison obscure, c’est dans l’insignifiante petite ville américaine de Kraftsville, Illinois, qu’il a décidé de fêter sa victoire finale.
Dès lors, le plus important n’est pas tant qu’Arslan ait conquis le monde, mais ce qu’il va faire avec. Une perspective effrayante… quand on voit les nouvelles règles qu’il impose aux habitants de Kraftsville.

Edition : Denoël Lunes d’Encre (paru le 09/06/2016)
Traducteur : Jacques Collin

 

Mon Avis : J’avoue, ce roman m’intrigue depuis la première fois que j’en ai entendu parler quand les éditions Denoël ont annoncé il y a quelques mois sa publication pour la première fois en France. J’avais aussi déjà vu passer ce roman dans des listes de classiques de la SF sur des sites anglais, mais sans jamais franchement me pencher dessus. Par conséquent quand on m’a proposé de découvrir ce roman, j’avoue m’être rapidement laissé tenter. A noter la couverture, illustrée par Aurélien Police, que je trouve très réussie.

Arslan est un général du Turkestan et il a conquis le monde entier. Kraftsville, petite bourgade perdue des Etats-Unis a du mal à y comprendre ce qui arrive, mais surtout pensait rester loin de ce conflit. Sauf que voilà, Arslan a décidé de faire de cette ville son pied-à-terre et va par la même occasion amener sont lot de règles et d’horreur. Je dis souvent qu’il m’est difficile d’offrir mon ressenti sur un livre, et c’est vrai pour tous les romans que j’ai lu, tant cela repose sur de nombreux aspects et reste subjectif. Arslan fait ainsi parti des plus compliqués à chroniquer que j’ai croisé, tant il m’a paru intéressant sur de nombreux points et sur de nombreuses réflexions, mais tant il a aussi réussi à me dérouter et, il faut le dire, m’a paru dérangeant voir « repoussant » (pas trouver le mot exact que je cherchais). Je pense d’ailleurs que beaucoup de lecteur n’accrocheront pas au récit justement à cause de ça. Après c’est peut-être aussi ce côté choc et sans concession qui peut en faire sa force, mais je ne m’avancerai pas sur ce point.

Déjà, on va commencer par un point qui, je trouve, mérite d’être clarifié. Si vous vous vous lancez dans ce roman pour la partie conquête du monde, alors passer votre chemin. Là n’est pas clairement le propos premier du récit, l’auteur se servant de ce point pour développer ses idées et tenter de faire réagir le lecteur. Pire, les quelques explications que l’auteur tente sur le sujet paraissent irréaliste, ce qui en devient même légèrement frustrant durant la lecture. Même si on se remet dans le contexte de l’époque de sa publication en VO, où on est en pleine guerre froide, avec la pression du nucléaire et de ses bombes et surtout une défaite de l’armée US au Vietnam, ce qui fragilise l’Amérique qui perd de sa superbe ; le fait que Arslan se retrouve maitre du monde reste trop simpliste et trop facile. C’est dommage, j’aurai préféré que le récit garde le mystère plutôt que d’offrir des réponses qui paraissent souvent improbables d’un point de vue géopolitique voir pratique. Après comme je l’ai dit ce n’est pas là l’intérêt du récit puisque la question soulevée est surtout : qu’est ce qui se passe après et les horreurs que cela laisse, mais je comprends parfaitement que cela puisse bloquer.

Maintenant rentrons dans le vif du sujet, je vais essayer de faire au mieux pour vous expliquer mon ressenti. L’histoire va ainsi se dérouler sur une double narration, la première de Franklin Bond directeur de l’école locale qui va travailler pour le « dictateur » tout en se rebellant et tenter de libérer la ville, et la seconde Hunt Morgan jeune enfant qui est abusé par Arslan qui en fait son jouet, tout en tentant de l’éduquer. Ce que je peux déjà vous dire c’est que si vous lisez les deux premiers chapitres, vous verrez clairement dans quoi vous entrez. Le premier pose clairement cette ambiance dérangeante, avec la découverte d’Arslan, tyran et violeur que ce soit dans le sens littéral comme mettant à ses pieds le pays le plus puissant du monde. L’auteur évite par contre de tomber dans le trop glauque ou le trop visuel, mais on est tout de même dérangé par ce personnage par son idéologie et ce qu’il fait subir. Le second chapitre on découvre quel est le but de tout cela, et on se rend compte que ce roman a pour but, je pense, de déranger pour mieux questionner que ce soit sur notre société, notre vision du monde comme dans aussi notre façon de voir et de gérer les autres pays. Qu’on apprécie ou pas ce roman, je pense qu’il ne laissera pas indifférent et surtout qu’il reste terriblement d’actualité.

L’auteur en effet nous propose ainsi de se poser de nombreuses questions. Je pense que le premier point recherché par est de montrer la guerre dans son horreur parfois la plus pure. En effet on est un peu privilégié, que ce soit les US, l’Europe et d’autres pays encore, la guerre on la voit surtout dans les médias, elle ne nous touche pas vraiment, et reste éphémère. D’une certaine façon je dirai que ce récit nous en montre les conséquences, les privations, les contraintes, les violences à la fois physiques et psychologiques et tente de montrer que nous aussi nous ne sommes pas à l’abri. Alors ça reste un peu au second plan, mais je ne sais pas, j’ai été marqué par cette idée. Une sorte de dénonciation, de tentative pour bousculer le lecteur. L’autre point que soulève Arslan est plus philosophique, considérant l’homme comme un prédateur sans barrières, une évolution qui a mal tournée et a rendu celui-ci beaucoup trop dominant et exterminateur que ce soit dans ses actes, dans sa consommation à outrance des ressources, comme dans sa surpopulation. Arslan considère ainsi un peu l’Homme comme un nuisible qu’il faut éliminer. Tort ou raison là n’est pas le but recherché, mais plus les questions qu’on se pose devant cette idée. D’un point de vue des actes du roman, de nouveau l’auteur tombe un peu dans la facilité, les plan d’Arslan manquant quand même de profondeur, même si là par contre ça ne dérange pas, puisqu’il porte bien le message souhaité je trouve. Autre point intéressant, même si j’ai trouvé peu développé ici, c’est la façon dont les autres réagissent à cette intrusion, aux ignominies subies que ce soit par fronde, par soumission, par acceptation ou par lâcheté.

A partir de là on va ainsi découvrir trois personnages, deux comme narrateur, comme je l’ai dit, et Arslan à travers leurs yeux. Bond est ainsi l’américain pure souche, le héros religieux qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais qui sait reconnaître ses limites et va tenter de s’en servir pour lancer une rébellion, être le coeur de ce qui va faire tomber cette invasion. Arslan, lui, porte le rôle de l’envahisseur, je ne reviendrai pas sur ses idées je les ai déjà développées, mais il est le monstre, le machiste, le violent et pourtant plus on avance plus on se rend compte qu’il est humain avec les nuances que cela offre. C’est d’ailleurs cette dualité qui se révèle aussi dérangeante, il n’est ni une bête, ni un démon, mais un homme qui a une vision du monde et une idéologie complètement différente. un homme qui a aussi connu la perte et la souffrance. Certes on le hait pour ce qu’il fait, mais il a ses raisons, qu’on les comprenne ou pas. Ensuite vient Hunt, l’adolescent construit en partie sur les bases de son éducation et en partie de la souffrance qu’à occasionne Arslan en faisant de lui son objet. Il se sent trahi des deux côtés, et il a raison, et doit se construire une personnalité. On découvre un héros désabusé autant du monstre que de sa famille et de ses amis. Un enfant qui a tout perdu, au point de plonger dans un syndrome de Stockholm, mélange d’amour et de haine pour son bourreau. Un personnage que j’ai trouvé perturbant, mais pourtant dans un certain sens captivant. Ce sont ainsi trois personnalités complètement différentes qu’on découvre, qui ne manquent pas d’intriguer et d’accrocher.

Sauf que voilà, on rentre aussi dans ce qui est un des points faibles que je trouve marquant du roman, la position de la femme. Il manque un personnage féminin qui ressorte car, ici, elles se révèlent être soit des objets de plaisirs ou d’abus, soit des mères et des cuisinières. C’est frustrant. Alors certes, il s’agit d’un roman des années 70, mais quand même je trouve cela clairement dommage. Ensuite autre point qui m’a légèrement dérangé, le fait de ressentir certaines longueurs vers le milieu du livre, comme si l’auteur avait du mal à se renouveler, mais bon là rien de non plus trop perturbant. Enfin dernier point qui peut bloquer, la façon dont l’auteur gère Arslan dans la dernière partie du roman, je ne vous dis rien pour ne pas spoiler, mais qui franchement a de quoi freiner certains. A chacun de voir. Le style de l’auteur se révèle simple, intelligente et efficace. Au final Arslan est un roman intelligent, dérangeant, perturbant, fort et qui devrait ne pas laisser indifférent dans ce qu’il décrit comme dans ce qu’il traite. Encore maintenant je ne sais pas si j’ai aimé ce roman, ou s’il m’a dérangé. C’est d’ailleurs pour cela que je ne lui mettrai pas de note. A vous de voir maintenant en fonction de ce que je viens de dire.

En Résumé : Arlsan est u roman assez étranger, qui m’a à la fois captivé par les idées qu’il soulève et qu’il développe, mais qui m’a aussi paru dérangeant et perturbant au point de me bloqué sur certains aspects. Déjà l’idée d’Arslan qui domine le monde manque de réalisme, certes ce n’est pas l’intérêt premier du livre, cherchant plus à faire réfléchir sur les conséquences, mais c’est parfois tellement frustrant. Concernant les réflexions ce roman n’en manque pas que ce soit sur la guerre, sur notre société ou bien encore sur l’Homme et sa capacité à détruire, il pousse le lecteur à se questionner, à réfléchir, même si certains aspects sont peut être un chouïa simpliste. On suit au fil des pages deux narretrus, Bond et Hunt, qui nous permettent, à travers leur regard de découvrir Arslan. On découvre ainsi trois personnalités complètement différentes, chacun ayant leurs idéologies et leurs philosophies qui nous montre aussi un Arslan humain. Certes on le hait d’une certaine façon, mais il a des raison, il n’est pas un démon qui rêve de détruire le monde simplement parce-que c’est fun. Je regretterai par contre aussi certaines longueurs, mais surtout le fait que la position de la femme soit si mal représentée. Un autre point peut surprendre et bloquer, le choix que prend l’auteur vis-à-vis d’Arslan dans le dernier quart, mais je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler. Le plume de l’auteur est simple, efficace et entrainante. Voilà Arslan je ne peux ni tenter le recommander, ni tenter de le déconseiller, faite-vous votre avis si les points que j’ai avancé vous intéresse. D’ailleurs je ne lui mets pas de note.

 

Ma Note : XXXX

Demain les Chiens – Clifford D. Simak

demain les chiensRésumé : Les hommes ont disparu depuis si longtemps de la surface de la Terre que la civilisation canine, qui les a remplacés, peine à se les rappeler. Ont-ils véritablement existé ou ne sont-ils qu’une invention des conteurs, une belle histoire que les chiens se racontent à la veillée pour chasser les ténèbres qui menacent d’engloutir leur propre culture ?

Edition : Nouveaux Millénaires
Poche : J’ai Lu

 

Mon Avis : Demain les Chiens fait partie des romans considérés comme cultes depuis des années et que j’avais très envie de découvrir. Bon comme souvent au vu de ma PAL et mon côté assez changeant ce livre a mis longtemps à rentrer dans ma bibliothèque, puisqu’il a fallu attendre pour cela qu’on me l’offre il y a quelques mois. Il s’agit aussi par la même occasion de découvrir pour la première fois Clifford D. Simak. Concernant la couverture, je la trouve réussie avec son côté un peu étrange. A noter que ce livre à gagner l’International Fantasy Award en 1953 et comporte huit nouvelles.

Imaginez, un monde où les chiens seraient la culture dominante, où les humains auraient complètement disparu et où, au coin d’un feu ,se transmet de génération des contes du passé, de l’Histoire et de l’évolution. Des légendes disparues. Voilà dans quoi va nous plonger l’auteur à travers ces huit textes qui vont dévoiler sur plus de 12000 ans comment l’Homme a décliné au profit des chiens. J’avoue qu’une fois la lecture terminée de ce récit je comprends à la fois le fait que ce texte se soit révélé marquant, mais j’avoue aussi qu’il n’a pas complètement répondu à mes attentes. Le premier intérêt du récit vient clairement dans le chamboulement du point de vue du lecteur. En effet les nouvelles sont racontés comme si elles étaient contées à un peuple chien, ce qui fait que le côté merveilleux, je trouve, s’en trouver inversé. De plus cela développe un sorte de mythe qui est un véritable plus au récit et nous fait réfléchir sur notre importance.

Les premiers textes paraissent ainsi « classiques » mettant en avant des humains, pour peu à peu les voir disparaître. On sent aussi clairement l’époque d’écriture dans les idées qui sont mises en avant avec ce sentiment d’après-guerre. En effet le premier texte a été écrit en 1944, sauf que contrairement à d’autres auteurs Clifford D. Simak annonce la fin de l’humanité non pas par la guerre ou l’apocalypse, mais par la fin des cités, de ce sentiment de promiscuité qui va s’éteindre avec les nouvelles technologies. Les hommes s’essaiment ainsi sur la surface de la Terre au vu de l’éclatement social et de la science qui permet à la faim de cesser sans utiliser de terres arables.

L’intérêt des nouvelles vient aussi de leurs évolutions, en effet l’écriture des textes s’étale de 1944 à 1973 ,ce qui fait que les problématiques évoluent au fil des récits. On sent que le monde change et que l’auteur, d’une certaine façon s’adapte, tout en rendant le tout cohérent et terriblement efficace. Il faut dire qu’il se dégage clairement un sentiment de mélancolie, une certaine nostalgie devant un possible monde qui n’a pas existé. On sent aussi au fil des pages la passion de l’auteur pour la nature, les espaces, le sentiment de liberté, on sent qu’il tend vers plus d’acceptation de la nature. Mais surtout ce qui se révèle plus qu’intéressant dans ce récit ce sont les axes de réflexion qui sont développés que ce soit sur notre société, notre capacité à avancer et évoluer, la fin de la politique avec la fin des villes, la fin de la guerre, la culture, les manipulations génétiques, la robotique et leurs conséquences et d’autres encore.

Il offre ici un panel large d’idées qui ne manquent pas d’attraits, même si je dois bien avouer par moment j’ai eu du mal à voir où voulait aller l’auteur. Soit elles étaient traitées un peu trop simplement, soit elle manquait de profondeur. Mais bon rien de non plus trop bloquant tant les idées présentées continuent en grande partie à raisonner dans notre société actuelle et continue à travailler le lecteur une fois la dernière page fermée. Autre point vraiment intéressant de cette œuvre ce sont les différentes notes d’introduction de chaque texte qui permet ainsi à l’auteur de construire une mythologie autour des chiens vraiment dense et surtout qui donne envie d’en apprendre plus.

Sauf que voilà, malgré ces nombreux points positifs je dois bien avouer que certains aspects m’ont laissé un peu sur ma faim. Certains passages m’ont paru un peu trop traité de façon « jeunesse » comparé au côté adulte du récit, de plus parfois une certaine naïveté se dégage un peu trop des textes, ce qui est parfois légèrement perturbant. Ensuite, on ne peut pas le nier, les personnages manquent clairement de profondeur, étant plus présents pour faire avancer l’intrigue, c’est dommage car les moments d’émotion ressortent plus d’un robot que de l’homme et de plus la famille Webster, qui sert un peu de fil rouge, a du mal ainsi à s’imposer. Autre point qui m’a légèrement dérangé, le fait que l’auteur ne pousse parfois pas assez ses concepts, comme par exemple cette idée de dieu humain qui va offrir l’évolution à des fourmis, qui m’a paru traité trop vite. Enfin dernier point il vient du côté scientifique, qui parait par moment un peu trop magique. Je m’explique, l’auteur parle de grandes avancées scientifiques, mais ne les développe jamais, ils tombent un peu comme par magie, alors cela permet clairement à tout le monde de se laisser emporter par les récit, mais mon côté cartésien et scientifique aurait aimé plus d’explication surtout que certains changements paraissent très compliqués.

La plume de l’auteur se révèle finalement très simple, mais il s’en dégage par moment une certaine poésie, un peu de rêve, même si parfois elle a l’effet inverse aussi, ne servant finalement que d’un point de vue pratique. Alors je ne vais pas le nier, dans l’ensemble j’ai plus qu’apprécié ma lecture qui m’a offert un bon moment. Je pense juste qu’à force d’en avoir entendu parler j’attendais peut-être plus de ce livre qui a aussi l’effet d’avoir, sur certains points, mal vieilli. Je lirai en tout cas avec plaisir d’autres écrits de l’auteur, pour savoir ce qu’il peut proposer d’autre.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui nous propose, à travers huit textes, à imaginer la fin de l’humanité et la montée comme culture dominante, même si par certains aspects il m’a laissé sur ma faim. L’auteur joue ainsi avec le point de vue du lecteur en contant son récit non pas à nous, mais à un peuple chien, offrant ainsi une véritable mythologie et une véritable réflexion dense et percutante. On sent aussi clairement que les textes évoluent avec le temps, ayant été écrit sur plus de trente ans, tout en restant cohérent et intéressant. Une certaine mélancolie se dégage du récit, offrant ainsi une ambiance douce et nostalgique qui fonctionne bien. Mais là où le récit gagne en intérêt c’est dans les idées qu’il développe que ce soit sur la fin de la politique, la fin des villes, la technologie, les mutations, mais aussi sur nous et notre façon d’évoluer, d’avancer. Sauf que voilà certains points m’ont tout de même dérangés, certains aspects traités de façon un peu jeunesse, des points qui m’ont paru amené et conclu de façon trop rapide, parfois un manque de profondeur, mais aussi des idées scientifiques qui ne sont jamais vraiment développé ce qui m’a parfois bloqué. J’ai peut-être un esprit trop cartésien. En tout cas malgré ces aspects, j’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre, bien porté par une plume très simple et un minimum entraînante. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Vert, Spocky, Rose, Nymeria, …

CRAAA

Challenge CRAAA 18ème lecture

Les Chroniques du Radch Tome 2, L’Epée de l’Ancillaire – Ann Leckie

les chroniques du radch 2 l'epee de l'ancillaireRésumé : Breq, la soldat qui fut jadis un vaisseau spatial, sert à présent celle qu’elle avait juré de détruire, la Maître de l’empire radchaaï. Cette dernière a placé un navire et un équipage sous ses ordres, et lui a confié la seule mission qu’elle pouvait accepter : protéger, sur la Station Athoek, la famille de la lieutenant Awn, celle-là même que Breq a froidement assassinée vingt ans plus tôt. La tâche va rapidement se révéler plus compliquée que prévu : intrigues politiques, tensions sociales, violences de toutes sortes… La situation sur Athoek est explosive. Et la présence d’une traître dans les rangs radchaaïs fausse encore un peu plus la donne.

Edition : Nouveaux Millénaires

 

Mon Avis : Il y a quelques mois je me suis laissé tenter par le premier tome de cette série qui m’avait offert un moment de lecture plus qu’intéressant. Certes au vu des nombreux prix qu’il avait glané il était loin de la claque attendue, mais il offrait un très agréable divertissement dans le genre space-opera militaire empli de trahisons. C’est donc sans surprise que je me suis laissé tenter par cette suite, me demandant comment l’auteur allait faire évoluer son complot. Concernant la couverture, illustrée par Sébastien Hue, je la trouve vraiment réussie. Par contre, comme le premier tome, je reviens sur la traduction. Alors je ne parlerai toujours pas sur ce qui concerne la traduction sur le genre, il fallait faire un choix, mais cela n’empêche pas que j’ai trouvé certains passage mal traduits, voir traduits trop littéralement ce qui a eu parfois pour effet de hacher ma lecture, ce que j’ai trouvé frustrant. Ma chronique risque par contre de spoiler le tome précédent, je préfère prévenir.

Le premier tome nous avait présenté une histoire de vengeance, qui ne s’était pas obligatoirement terminé comme l’espérait notre héros, ayant dû faire face au conflit d’un IA. Cette suite se révèle ainsi plus classique et nous plonge directement après la fin du tome un, Breq étant devenu capitaine de flotte et se retrouve envoyé sur la station Athoeck où il va alors se retrouver plonger au milieu d’étranges jeux de pouvoir. Une fois la dernière page tournée l’intrigue, sans révolutionner le genre, s’est révélée vraiment intéressante et a réussie à me captiver. Alors certes le démarrage m’a paru un peu lent, l’auteur tirant un peu trop sur les descriptions, ou encore sur certaines fioritures un peu secondaires comme par exemple le service à thé. J’en comprends clairement l’aspect importance social dans un tel univers, mais parfois c’est un peu trop et même répétitif. Attention, le démarrage n’est pas non plus en soit mauvais, mais il m’a fallu attendre le premier quart du roman pour vraiment que je me sente plonger pleinement dans cette histoire. On découvre alors une intrigue qui va s’amuser à jouer avec le lecteur, où les jeux de pouvoir vont ainsi mettre Brecq à rude épreuve. Le tout est porté sur un rythme lent, où chaque pièce du puzzle se dévoile de façon posé, jouant avec le lecteur, pour mieux le surprendre à travers manipulations et trahisons. Par conséquent si vous cherchez un récit tendu, frénétique avec son lot d’action et de batailles je ne pense pas que ce roman vous comblera.

Le récit monte ainsi en tension tout du jusqu’au dernier quart ou là j’ai eu du mal alors à lâcher le roman, histoire d’en apprendre plus sur ces différentes lignes d’intrigues et de traitrises qui s’entrecroisent. Alors après, je ne vais pas le nier, ce tome reste aussi un tome de transition pour ce qui concerne l’intrigue principale lancé au premier tome, amenant quelques nouveaux indices et mettant en place de nouveaux personnages, mais la développant peu et il va falloir attendre le troisième pour vraiment voir ce fil rouge principal bouger. Cela ne m’a pas dérangé dans ma lecture mais pourrait, je pense, en bloquer certains. Ce second volume continue aussi à développer des lignes de réflexions intéressantes, certaines classiques comme concernant les classes sociales même dans un monde en paix, le traitement de l’esclavage, d’autres déjà développé depuis le premier tome et qui continue à se révéler percutants comme tout ce qui tourne autour du genre où chaque personnage est présenté avec le pronom « elle » qui, je trouve, offre une vision complètement différente et joue obligatoirement sur l’imagination du lecteur.

L’univers développé tout au long des pages n’a rien de vraiment révolutionnaire, mais se révèle très solide. Que ce soit vis-à-vis des vaisseaux, des IA et de leurs développements, voir même des ancillaires l’auteur connait ses classiques, mais sait les réutiliser pour offrir quelque chose d’efficace et d’un minimum soigné pour intéresser le lecteur. L’aspect technologie que révèle aussi accrocheur. Alors comme je l’ai dit, parfois elle s’intéresse peut-être un peu trop aux détails, voulant sûrement offrir un certain cachet à son récit, mais dans l’ensemble j’ai trouvé l’univers intéressant. Le côté social gagne aussi en développement, déjà dans le premier tome on découvrait que le Radch malgré ce qu’il laisse paraitre est loin d’être le peuple magnanime et civilisé que l’on connait, mais ici le récit montre aussi que malgré la paix et que tout le monde doit être considéré comme citoyen du Radch il y a obligatoirement des différenciations de statuts et aussi de privilèges. On est loin de la capacité pour tous à pouvoir avancer et évoluer s’il en possède les compétences. L’ensemble est amené avec assez de finesse pour ne pas se révéler trop lourd, même si parfois c’est un peu caricatural.

Concernant les personnages j’avoue qu’ils sont intéressants à suivre, que ce soit dans leurs manipulations comme dans leurs évolutions. Breq offre toujours un point de vue intéressant, principalement grâce à sa différence par rapport aux autres, même si je trouve que parfois d’un point de vue émotionnel l’ensemble reste un peu distant. C’est dû à la différence de Breq mais c’est parfois dommage. Concernant les personnages qui gravitent autour Seivarden est un peu en retrait par rapport au premier tome, tandis que de nouveaux personnages apparaissent avec plus ou moins d’intérêt. Je pense principalement à Tirsawat qui offre un personnage complexe, ou encore les différents humains qui tentent de reproduire les ancillaires (les karls, les bos, …) qui soulèvent de nombreuses questions. Même si certains personnages secondaires ont du mal à s’imposer, l’ensemble des protagonistes offrent ainsi des points de vues prenant à découvrir principalement dans leurs réactions et leurs évolutions.

La plume de l’auteur se révèle finalement simple, entraînante et plutôt efficace, même si parfois j’ai eu l’impression qu’elle perdait un peu le lecteur dans les nombreux points de vues liés au héros principal. Au final ce second tome s’est de nouveau révélé être une lecture plus que plaisante, même si c’est vrai que l’intrigue principal n’a pas avancée énormément, cette intrigue secondaire m’a permis de mieux cerner l’univers du Radch et s’est révélé offrir un moment de lecture plus qu’agréable sans non plus révolutionner le genre. Je lirai le troisième et dernier tome histoire de découvrir comment l’histoire va se clôturer.

En Résumé : J’ai passé un très sympathique moment de lecture avec le second tome de cette trilogie qui nous offre une intrigue qui, certes, met un peu de temps à démarrer, mais offre un jeu de pouvoirs et de manipulations intéressant à découvrir. Le tout se développe sur un rythme posé, dévoilant les différentes pièces du puzzle lentement pour mieux surprendre, mais si vous cherchez un récit plein d’action et de batailles alors passez votre chemin. Certes l’intrigue principal, suite au tome 1 n’avance pas énormément et trouvera ces réponses dans le dernier tome, ce qui pourrait en bloquer certains, mais cela ne m’a pas empêché d’accrocher, le tension montant au fil des pages pour aboutir a un dernier quart captivant. L’univers, sans se révéler révolutionnaire, se révèle plus que solide dans son aspect social, politique et technologique pour offrir une image de fond intéressante. Il soulève aussi de nombreuses questions que ce soit sur les classes sociales ou encore sur la « genrification » de la société. Les personnages se révèlent intéressants à suivre et à voir évoluer, même si certains personnages secondaires s’avèrent un peu caricaturaux.  La plume de l’auteur est simple, entrainante et efficace, même si parfois j’ai eu l’impression qu’elle perdait un peu le lecteur dans les différents points de vues liés a la particularité de Breq. Au final un second tome plus que sympathique, qui certes n’est toujours pas la claque annoncée par ses nombreux pris, mais que j’ai trouvé intéressant et m’a donné envie de lire la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

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