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Ainsi Naissent les Fantômes – Lisa Tuttle

ainsi naissent les fantomesRésumé : « En 2004, j’ouvrais mon recueil Serpentine sur cette dédicace : À Lisa Tuttle, dont les livres m’ont appris que les plus effrayants des fantômes sont ceux qu’on porte en soi. Ils étaient toujours là, ces fantômes : entre les pages des textes que je découvrais en cherchant la matière qui composerait ce recueil. »
Mélanie Fazi

Edition : Dystopia

 

Mon avis : La première fois que j’ai entendu parler de Lisa Tuttle c’est justement par la dédicace de Mélanie Fazi dans son recueil Serpentine, mais je n’ai jamais eu la chance de pouvoir lire un texte de cette auteur. Il a fallu attendre que la maison d’édition Dystopia publie un recueil de nouvelles pour qu’enfin je franchisse le pas et que je fasse entrer ce livre dans ma PAL. Surtout qu’il faut aussi admettre que la couverture, illustrée par Stéphane Perger, est vraiment magnifique, je trouve, et donne encore plus envie de faire entrer ce livre dans sa bibliothèque. On retrouve dans ce livre six nouvelles.

Rêves Captifs : Ce texte, qui vient ouvrir le recueil, met tout de suite dans l’ambiance. Il s’agit d’un texte, fort, percutant et surprenant qui vient nous conter la vie d’une jeune fille qui a été séquestrée et qui a réussi à s’évader de façon surprenante. L’auteur fait monter lentement la tension au fil des pages, joue avec le lecteur et arrive à nous plonger efficacement dans l’histoire de cette fillette ce qui fait qu’on s’accroche vraiment à elle, à ses espoirs, ses envies et dont la conclusion vient nous percuter, nous ramener sur terre avec force. Une conclusion bouleversante, perturbante, mais parfaitement maîtrisée et qui montre directement au lecteur à quoi il doit s’attendre à travers ce recueil. Pour les contes de fées faut aller voir ailleurs. Un texte sombre, accrocheur et qui piège efficacement le lecteur dans sa toile.

L’Heure en Plus : Cette nouvelle part d’un postulat que tout le monde rêve d’avoir, une heure en plus dans une journée sans que cela ne lui coute rien. Ici la nouvelle nous raconte l’histoire d’une jeune femme qui va découvrir un pièce secrète où elle peut gagner cette heure en plus pour écrire. Mais voilà rien n’est jamais gratuit et cette pièce possède son propre univers. Un texte vraiment surprenant qui vient justement mettre en dualité le besoin de temps personnel et le temps pour les tâches quotidiennes et le tout de façon fantastique et intelligente. On a vraiment l’impression que l’auteur s’est vraiment impliqué dans ce texte, nous offrant peut être son expérience ce qui donne l’impression d’ajouter une touche de véracité dans cette nouvelle. Une nouvelle intimiste, efficace et qui se révèle passionnante et à la conclusion surprenante.

Le Remède : Le remède est une nouvelle qui se base sur le postulat de départ de la découverte d’un médicament qui guérit toutes les maladies, mais va aussi, on ne sait pas comment, détruire le langage des générations futures. Cette nouvelle se révèle vraiment intéressante principalement sur tout ce qui concerne la langue, la parole comme par exemple la façon dont l’héroïne va découvrir qu’il peut exister une façon de parler dans le silence. Ce récit vient aussi nous faire réfléchir sur certains aspects comme « Le langage est-il une maladie? ». Un texte qui possède une certaine poésie, mais aussi qui se révèle intimiste à travers justement l’incompréhension qui apparait dans ce couple entre une qui peut parler et l’autre qui ne peut pas. La conclusion vient offrir d’ailleurs une réponse intéressante aux questions que se pose le lecteur même si elle était attendue.

Ma Pathologie : Sûrement l’un des textes les plus malsains du recueil, et pourtant j’ai été passionné par ce récit. Il nous offre une histoire qui vient mélange amour, alchimie et maternité, mais le tout de façon parfois sombre, angoissante et surprenante. Et pourtant ça n’empêche pas ce texte de se révéler intriguant et intéressant, nous montrant à quel point une personne peut parfois s’offrir à l’autre par amour et ainsi sombrer. Autre point qui ajoute à ce côté un peu sombre c’est aussi le choix de la banlieue triste de Londres qui, je trouve, vient coller parfaitement à cette histoire hors-normes. Au final un texte, peut être déroutant, qui vient glacer le lecteur, mais qui se révèle vraiment captivant et parfaitement porté par des personnages efficaces et une histoire qui mélange horreur et fantastique de façon habile.

« Mezzo-Tinto » : C’est la nouvelle que j’ai le moins apprécié de ce recueil, pas qu’elle soit mauvaise, elle reste agréable à découvrir, mais voilà elle se révèle très classique à mon gout et vraiment sans surprises. L’auteur cherche ici à offrir un hommage à un texte écrit par M.R. James, auteur que j’avoue ne pas connaitre. Au final ce texte est porté principalement par son ambiance que l’auteur retranscrit avec des descriptions et un travail sur les personnages vraiment efficace, angoissant et captivant. Dommage au final que l’intrigue manque un peu d’originalité, car le travail d’écriture est vraiment saisissant et aurait pu, et dû, plus me toucher.

La Fiancée du Dragon : Il s’agit ici du plus long texte de ce recueil et j’avoue j’en ressors avec un sentiment certes positif, mais je n’ai pas été complètement conquis. Le texte n’est pas mauvais du tout, on retrouve bien cette ambiance fantastique qui peut se déchirer à tout instant et faire tomber le lecteur dans un univers malsain et sombre, mais voilà j’ai trouvé que l’auteur partait un peu dans tous les sens, comme si elle hésitait entre l’aspect roman ou nouvelles. De plus la conclusion manque un peu de clarté et de précision je trouve. Ce qui ne veut pas dire que le texte est complètement mauvais, car on retrouve toujours cette ambiance qui caractérise les différents textes de l’auteur, le lecteur est vraiment happé par les lieux et les régions que nous fait découvrir l’auteur. De plus l’histoire se révèle vraiment intéressante et le lecteur tourne tout de même facilement les pages pour en connaitre la fin.

 

Autre point qui rend ce recueil intéressant c’est aussi le travail qu’à fourni Mélanie Fazi pour nous faire découvrir une auteur qui l’a marqué et qui a influencé sa façon d’écrire, que ce soit à travers la préface, mais aussi avec une interview de Lisa Tuttle qui nous permet de mieux comprendre ainsi ses textes et ses thématiques. Au final je suis bien content d’avoir découvert ce recueil de nouvelles fantastiques qui est porté par une plume vraiment efficace et angoissante et qui plonge facilement le lecteur dans des récits efficaces et qui basculent lentement, au fil des pages, tout en offrant des thématiques intéressantes et soignées. LA force de l’auteur est aussi de faire basculer ces récits dans le fantastique et le malsain de façon intelligente et cohérente. En effet chaque récit a pu ou pourrait exister. Je lirai d’autres textes de l’auteur sans soucis.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce recueil de six textes qui m’a permis de découvrir Lisa Tuttle. Tous les récits ne sont pas au même niveaux, mais ils se révèlent vraiment tous intéressants à découvrir mêlant habilement et intelligemment fantastique et angoisse pour le plus grand plaisir des lecteurs. On se retrouve vraiment happé par chaque texte souvent passionnants, souvent marquants, parfois malsains, parfois intimistes, mais toujours captivants. Le travail de Mélanie Fazi pour nous faire découvrir cette auteur apporte aussi un plus. Au final un recueil de nouvelles qui mérite d’être découvert, pour peu qu’on apprécie le genre. Si je peux je lirai sans soucis et avec grand plaisir d’autres textes de l’auteur.

 

Ma Note : 8,5/10

 

Autres avis : Mariejuliet, Ptitetrolle, Tigger Lilly, Lune, …

 

chalengeChallenge JLNN 10ème lecture

Trolls & Légendes l’Anthologie, Semi-Hommes – Dirigée par Denis Labbé & Valérie Frances

anthologie semi-hommeRésumé : Sept textes furent confiés aux auteurs, maîtres dans l’art des mots, Sept dessins le furent aux illustrateurs, seigneurs du graphisme, Une couverture pour l’esthétique de l’ouvrage, un thème pour canaliser imagination et création : autour d’un festival où règnent toutes les fantasy. Une anthologie pour les rassembler tous, une anthologie pour les dénicher, Une anthologie pour les consacrer tous et par l’encre et le papier . les relier, au festival Trolls & Légende où s’étend le pouvoir de l’imaginaire. Sept illustrateurs et sept auteurs parmi les plus grandes figures de l’imaginaire. Tous réunis pour illustrer le thème des semi – hommes

Edition : Asgard

 

Mon Avis : Lors du dernier festival de Trolls & Légendes je suis passé plusieurs fois devant cette anthologie qui était la toute première mise en place par le festival en associations avec les éditions Asgard. J’ai quand même longtemps hésité avant de me laisser tenter par ce recueil, le sujet des Semi-Hommes étant un sujet vu et revu, j’avais un peu peur d’être déçu, mais vu que j’ai déjà pris les anthologies des Imaginales et des Utopiales autant tenter sa chance aussi avec celle là. Concernant la couverture, illustrée par Mathieu Coudray, je la trouve assez sympathique même si vraiment très classique.

Ale Wisp Nick de Pierre Dubois : Voilà une nouvelle qui nous raconte l’histoire d’un esprit diablotin et qui va un jour se venger en faisant des blagues. On sent, à travers le récit, que l’auteur possède une très grande connaissance sur le monde féerique, ses règles et tout ce qui tourne autour de ces êtres. L’auteur a donc décidé de présenter son histoire à la façon d’un conte, et tout y est, que ce soit sur la forme ou le fond. Pourtant, je suis loin d’avoir complètement accroché à l’histoire. Le conte peut être soit raconté de façon orale soit écrit et, je pense,  parfois, un conte raconté mis par écrit y perd beaucoup; c’est ici le cas. Les blagues de Ale Wisp Nick se seraient révélées passionnantes conter oralement et porté avec emphase par la voix, mais par écrit l’histoire de ces petites blagues se révèlent juste sympathique.

Le Monstre de Shaerten de Olivier Peru : Cette nouvelle se situe dans l’univers de Martyrs, mais bien des années avant l’histoire du roman. C’est l’histoire de deux gnomes qui vont élever un dragon. L’histoire sur le fond se révèle assez sombre, manipulatrice et cynique, nous présentant, certes de façon assez simple, la fourberie et la cruauté des semi-hommmes. Mais voilà, sur la forme j’avoue ne pas avoir complètement accroché à l’histoire l’auteur cherchant à nous présenter l’histoire tel un conte alors qu’on sent bien que ce n’est pas trop son domaine de prédilection. De plus, mettre ce conte après celui de Pierre Dubois, qui, pour lui, le conte est sa passion, y joue aussi pour beaucoup dans la différenciation des deux textes.

Vous Serez Immortelle d’ Emmanuelle Nuncq : L’auteur vient nous offrir ici l’histoire d’une poupée humaine qui a la vie éternelle, du moins tant que quelqu’un est là pour la réparer. J’avoue que ce texte possède une mélancolie vraiment intéressante et la plume de l’auteur joue énormément dans le fait qu’on se laisse entrainer par cette histoire. Mais voilà il manque, à mon avis, certains aspects qui permettraient de mieux comprendre le choix final de l’héroïne, peut être que l’auteur a eue un peu peur du format Nouvelles et ne s’est concentré que sur le fil de vie de sa poupée en mettant de côté les évènements qui la font évoluer et la rendre « plus sage ».

Prédatrice de Mathieu Gaborit : L’auteur nous offre ici une nouvelle sombre, violente et plutôt efficace avec l’histoire simple d’un couple qui, pour se reconquérir l’un pour l’autre, partent en vacances et se retrouvent dans un hôtel pour une fête un peu particulière. L’auteur joue vraiment avec le lecteur nous offrant une histoire assez surprenante pleine de rythme et de surprises avec son lot de magie et de mystères. Mais voilà il y a quand même un ou deux points qui m’ont dérangé principalement dans la différenciation hommes / femmes, à croire que toutes les femmes sont des papillons et tous les hommes des prédateurs et l’histoire m’a paru assez linéaire.

Quarante-Huit pour Cent de Adrian Thomas : Cette nouvelle se situe dans l’univers du Sixième Royaume et vient nous parler des changeurs, de la façon dont ils ont été crées. Un texte intéressant, cruel et sauvage qui vient nous montrer la vérité sombre sur cette race à part dans le roman de l’auteur. L’auteur joue bien sur les sentiments et les émotions des personnages qui ne manquent pas de toucher le lecteur, mais voilà l’histoire se révèle sans véritable surprise et un peu linéaire surtout vu que j’ai déjà lu le sixième royaume.

Une Surprise de Petite Taille de Simon Sanajuhas : L’auteur nous est présenté comme étant influencé par un auteur comme Howard, ce qui se ressent dans l’histoire. On retrouve un guerrier, dans un tournoi, qui va devoir battre tous ces adversaires pour devenir chevalier. Une histoire simple, mais plutôt efficace avec en conclusion une surprise pleine d’humour et de cynisme. Mais voilà même si l’histoire se laisse lire de façon sympathique elle manque quand même de puissance, de surprises et surtout un peu de profondeur je trouve. Cela n’empêche en rien cette histoire de se révéler divertissante malgré son côté simple.

Babillante Babiole de Nathalie Dau : Comme tout semi-homme qui se respecte, à chaque anniversaire on se fait des cadeaux, mais ici le cadeau sera bien surprenant. L’auteur a décidé de nous offrir une histoire pleine d’humour, de malice et le tout qui aboutit à une conclusion efficace et pleine d’esprit. Un texte peut-être un peu court, mais qui ne manque pas de charme et d’attrait et dont l’auteur arrive à en tirer le maximum.

 

Je reste sur un sentiment mitigé après avoir fini cette anthologie, une lecture plutôt moyenne sans non plus être complètement mauvaise. Au final j’ai plus eu l’impression de lire des textes de découvertes, qui pourraient permettre de faire découvrir la fantasy aux novices, plutôt que des textes pour tout lecteur de fantasy. Peut-être que c’était le but de l’anthologie, en tout cas pour moi, même si la lecture ne s’est pas révélé complètement mauvaise, elle ne m’aura pas marqué non plus. Aucun texte n’a non plus vraiment réussi à sortir du lot. Par contre, concernant les illustrations je dois dire qu’elles se sont révélées vraiment plaisantes.

En Résumé : J’avoue ne pas avoir complètement accroché à la lecture de cette anthologie qui m’a offerte au final une lecture plutôt moyenne. Il faut dire que le sujet, étant un classique de la fantasy, il n’était pas obligatoirement simple de se l’approprier. On retrouve sept textes qui offrent une vision différente du semi-homme, mais qui n’arrivent jamais complètement à convaincre et paraissent un peu trop simple. Comme si les écrivains cherchaient plus à offrir des textes de découvertes pour un lectorat novice que des textes pour tout public. Je ne suis pas vraiment déçu non plus de ma lecture, car les nouvelles restent un minimum plaisantes à lire, mais voilà aucun texte ne m’a vraiment marqué. À noter par contre les très belles illustrations qui viennent égayer ce recueil.

 

Ma Note : 6/10

 

chalengeChallenge JLNN 9ème lecture

Elfes et Assassins – Anthologie 2013 des Imaginales dirigée par Sylvie Miller & Lionel Davoust

elfes et assassinsRésumé : Les elfes sont beaux, puissants, séducteurs ; ou bien sombres, dominateurs et effrayants… Dans l’ombre, les assassins se montrent froids, méthodiques, grisés par la chasse, mais ils sont parfois fragiles, rongés par le doute, ou encore poussés par une cause qui les dépasse. À travers toutes les nuances de la fantasy, médiévale, héroïque, urbaine voire post-apocalyptique, découvrez leurs aventures et leurs mystères, de la tragédie à l’humour, de l’épique à l’émotion – entrez dans la danse des Elfes et Assassins !

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Depuis quelques années maintenant je me laisse tenter, tous les ans, par l’anthologie du festival Les Imaginales. Chaque année, selon un thème précis, l’anthologie nous propose différentes nouvelles qui offrent souvent une variété de possibilité et je dois dire que je n’ai jamais été réellement déçu. J’avais donc hâte de voir ce que Elfes et Assassins allait bien pouvoir nous proposer. Comme d’habitude cette lecture a été réalisée en mini LC avec Snow, mais aussi une nouvelle collègue de lecture Mariejuliet. Une mini LC vraiment agréable où tous les textes ont pu être discutés à fond.

La Dernière Affaire de Sagamor de Pierre Bordage. Cette nouvelle ouvre l’anthologie et j’avoue je l’ai trouvé terriblement classique, un maitre assassin qui a un contrat sur une elfe. Une histoire simple, écrite efficacement, mais qui clairement se révèle linéaire et sans véritable surprise. J’avoue que je suis resté un peu sur ma fin même si finalement, en tant que mise en bouche introductive, elle pose clairement le sujet.

La Seconde Mort de Lucius Van Casper de Raphaël Albert. Je dois dire que j’ai retrouvé avec plaisir Sylvio et ce Panam Stempunk fascinant avec ce texte vraiment intéressant que j’ai trouvé efficace et à la narration épistolaire intéressante. On suit l’histoire d’un homme à la recherche de son frère qui a terriblement changé. Alors, bien sûr la nouvelle en soit est un ton en dessous des romans, mais une nouvelle agréable avec tout de même son lot de surprises.

La Légende d’à Peu Près Punahikka de Nathalie Legendre. L’auteur nous livre une nouvelle ici agréable qui nous est raconté par la voix un conteur à son élève et qui offre une lutte entre un Elfe et un Assassin pour un bien encore plus précieux. Un affrontement efficace, qui ne manque pas de mordant, traité de façon légère et efficace et où il n’est pas toujours facile de détermine le bon camp, mais dont l’auteur, sur la fin, en fait un peu trop avec les surprises, ce qui est un peu dommage.

Le Sourire de Louise de Anne Duguël. Comme à son habitude l’auteur (aussi connue sous le pseudo Gudule) nous offre une histoire vraiment frissonnante, qui monte lentement en tension au fil des pages tel un cauchemar dont on aurait du mal à quitter pour notre plus grand plaisir. Une histoire vraiment efficace et passionnante qui se révèle sans temps morts, pleine de surprises et de rebondissements. L’auteur arrive toujours aussi bien à transformer efficacement et de façon passionnante pour tous les amoureux du genre, une histoire idyllique en cauchemar.

Le Sentiment du Fer de Jean-Philippe Jaworski. Avec ce texte on reconnait très vite la patte de l’auteur qui nous offre un texte toujours aussi travaillé sur la langue et la forme et qui nous présente un assassin qui se retrouve balancé au milieu de complots et de guerres. Mais voilà je n’ai pas réussi complètement à rentrer dans l’histoire, trouvant par moment la narration longue, je ne sais pas trop pourquoi. De plus le lien entre l’elfe et l’assassin reste très ténu. Une nouvelle sympathique tout de même, mais j’attendais mieux, même si on retrouve avec plaisir certains passages fascinant et truculents comme ce dialogue en argot entre deux personnages.

Du Rififi Entre les Oreilles de Anne Fakhouri. Sûrement l’un des meilleurs textes de cette anthologie selon moi. Un texte qui nous plonge dans les années 30, au temps de la prohibition et où les faes et les humains sont en trêve. Une histoire vraiment passionnante, avec son lot de surprises et de rebondissements, mais surtout pleine d’humour avec des personnages fascinants et un neveu de parrain de la mafia vraiment pittoresque  et passionné de psychologie ce qui va amener une nouvelle image au crime pleine de cynisme et de fantaisie. C’est drôle, efficace, entrainant et surprenant,  que demander de plus

La Nature de l’Exécuteur de Rachel Tanner. J’avoue je n’ai pas du tout accroché à ce texte, déjà le contexte reste classique, une demi-elfe qui travaille pour les services secrets et doit assassiner un elfe, qui plus est de sa famille. Mais là où ça bloque c’est que le texte en lui-même se révèle très politique, reprenant l’affaire de l’aéroport de Notre Dame des Landes comme fond et l’auteur cherche plus à asséner son message politique qu’à faire réfléchir, ce qui a le dont de toujours me bloquer. De plus l’auteur tombe quand même trop dans la facilité et aussi quelques absences d’explications. Dommage.

Libera Me de Fabien Clavel. J’avoue je sors un peu circonspect de cette nouvelle, c’est bien écrit, c’est sombre, c’est violent, mais voilà j’ai eu l’impression qu’il me manquait certaines clés pour vraiment apprécier cette œuvre. Je me suis senti frustré de ne pas tout comprendre, un peu comme s’il me manquait une pièce du puzzle. Pourtant, le personnage paraît intéressant à travers cette quête à travers une sorte d’abîme.

Eschatologie du Vampire de Jeanne-A Débats. Ce texte fait partie de mes textes préférés de cette anthologie, j’ai retrouvé avec plaisir Navarre de Métaphysique du Vampire qui vient nous présenter une vision complètement délirante, pleine d’humour et de cynisme des elfes. L’auteur nous livre une histoire enlevée, entrainante sur fond d’apocalypse maya et d’antéchrist, le tout toujours aussi bien porté par une plume vive, efficace, entrainante et pleine d’ironie. La situation va vite dégénérée et nous offrir son lot de surprises pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Elverwhere de Xavier Mauméjean. J’ai eu un peu de mal à entrer dans les premières pages de ce texte, mais finalement une fois happé j’ai passé un très bon moment. Une nouvelle qui nous offre une histoire de complots, de double voir triple jeu où les elfes ont dominé les humains à la façon troisième guerre mondiale. Le tout repose rapidement sur le personnage personnel qui se révèle énigmatique et va rapidement offrir son lot de surprises.

Sans Douleur de Fabrice Colin. Voilà une nouvelle originale sur le point de vue des elfes et qui offre aussi des axes de réflexions sur la maladie et l’oubli. J’ai trouvé le texte agréable à lire, mais pas non plus des plus transcendants, un texte agréable avec quelques surprises et rebondissements malgré des fois la présence de détails qu’on ne comprend pas toujours bien.

J’irai à la Clairière de David Bry. J’avoue que sur le fond ce texte avait un fort potentiel, l’auteur jouant sur l’opposition entre la religion qui cherche à s’imposer et les mondes féeriques, mais je n’ai jamais réussi à rentrer pleinement dans l’histoire. L’auteur nous offre des axes d’histoire comme la comptine ou encore la mère du héros dont on ne comprend pas bien l’utilité, alors qu’ils paraissent importants et la fin m’a paru mal amenée et surtout trop brusque, comme si l’auteur n’avait pas réussi à mettre totalement en avant ce qu’il voulait.

Grise Neige de Johan Heliot. Voilà un texte étrange, une nouvelle qui cherche à jouer avec le lecteur, avec le côté fantasy pour offrir une chute vraiment surprenante et qui ramène à la réalité. Mais voilà je n’ai jamais vraiment pu complètement rentrer dans cette nouvelle, surtout du point de vue émotionnel. Je ne sais pas trop pourquoi, ça vient peut-être de moi.

 

J’avoue je me sens légèrement frustré par cette anthologie qui, sans être mauvaise et ayant des textes vraiment passionnants, m’a paru être un ton en dessous que celle de l’année dernière. Peut être que le sujet m’a aussi moins touché, je ne sais pas trop. Ça reste tout de même une anthologie intéressante et accessible qui permettra à ceux qui veulent se lancer en Nouvelles de Fantasy de découvrir des textes variés et aux autres offrira une lecture sympathique avec tout de même quelques perles à découvrir. Par contre, je me pose la question du sujet qui sera choisi l’année prochaine.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture sympathique avec cette anthologie des Imaginales, mais, j’avoue, je l’ai tout de même trouver un ton en dessous que celle de l’année dernière, ce qui m’a un peu frustré. Ça n’empêche pas cette anthologie d’avoir de très bons textes mais certains se révèlent anecdotiques voir ne m’ont pas accrochés. Dommage. Peut être cela vient du sujet aussi. Je lirai quand même avec plaisir celle de l’année prochaine.

Ma Note : 7/10

Retrouvez la chronique de mes compagnes de LC : Snow, Mariejuliet

 

chalenge

Challenge JLNN 7ème lecture

Présumé Coupable – Isabelle Guso

presume coupableRésumé : Autour de mes démons, une armure de papier.
Mon Peter Pan dans sa tombe, ma forteresse.
Mentir puisqu’il le faut.
Lutter seul.
Et tenir bon.

 

Edition : Griffe D’Encre

 

Mon Avis : Je dois bien dire que j’ai fait entrer ce livre un peu par hasard dans ma PAL en étant tombé sur l’e-book qui proposait une offre intéressante pour faire découvrir ce récit. Je ne connaissais rien de l’histoire, ni de l’auteur et pourtant j’ai trouvé la quatrième de couverture intriguant, peut être même un peu trop, et ajoutez à cela une couverture, illustrée par Zariel, vraiment réussie, j’ai donc décidé de lire cette Novella.

Finalement j’ai été surpris par ce récit, déjà premièrement parce qu’il est très loin du côté littérature de l’imaginaire que je connais chez Griffe D’Encre, mais surtout car il traite d’un sujet qui est extrêmement sensible, mais aussi limite interdit, tabou. Alors, je ne vais pas révéler de quel sujet traite ce livre, ce serait un peu empiéter sur le texte, mais très vite on comprend de quoi veut parler l’auteur, un sujet brulant de la société qui ne laisse personne indifférent. La force de l’auteur est de ne pas rendre ce « mal » humain ou d’essayer de le minimiser, elle annonce clairement que la punition est normale, elle essaye par contre de mettre en avant les gens qui, tous les jours, tentent de résister a ces pulsions, à ne pas lâcher prise dans la solitude, car annoncer son mal serait se faire voir comme un monstre et rejeter par la population. Certes ce livre risque de bousculer plus d’un lecteur voir de choquer, et pourtant, comme je l’ai dit, le but de l’auteur n’est pas de disculper ce crime odieux, mais juste tenter de faire réfléchir le lecteur, de commencer à ébranler certaines convictions, mais aussi de tenter de voir pour trouver une solution pour limiter au maximum ce genre de crimes.

La force de ce roman est finalement sa narration à la première personne qui permet de se plonger dans le quotidien de ce héros qui, tous les jours, lutte contre ses pulsions qui le dévorent. Ce qui marque surtout c’est cette solitude qui, d’une certaine façon parait logique, car devant le trouble qui habite le héros je ne sais pas comment je réagirai s’il me l’apprenait, mais qui rappelle que le héros est obligé de lutter seul contre lui-même, il ne peut en parler à personne sans avoir peur de se savoir qu’il va être jugé et rejeté. L’auteur appuie tout ça par les réflexions et des arguments plutôt efficaces qui nous sont présentés par ce héros, se demandant s’il est pire que tel ou tel criminel, mérite-t’il vraiment d’être mis au ban de la société alors qu’au final il n’a rien fait? Mais voilà j’ai trouvé que parfois les arguments n’étaient pas toujours incisifs et reposaient, de temps en temps, à la base, sur des faits contestables, mais rien de bien gênant. Non ce que j’ai trouvé dommage par contre c’est que, certes, le héros présente des faits et des arguments, mais lui dans tout ça? son ressenti ses émotions devant ce qu’il est et contre quoi il doit lutter? Tout ça passe un peu à la trappe ce qui est frustrant pour tenter d’encore mieux comprendre ce héros.

Il faut aussi ajouter que ce texte est porté par une très jolie plume qui se révèle vraiment cohérente, nuancée, efficace et, d’une certaine façon, poétique arrivant à traiter de ce sujet sensible, dérangeant et toujours d’actualité de façon intéressante et poussant vraiment le lecteur a, au moins, se poser quelques questions. Une novella qui ne laissera sûrement pas indifférent, même si j’aurai aimé plus de profondeur sur le personnage principal, et que l’auteur traite de façon efficace et humaine, ne minimisant pas la gravité du crime, cherchant des solutions.

En Résumé : Ce qu’il faut bien avouer avec cette Novella c’est qu’elle risque de ne pas laisser le lecteur indifférent, traitant d’un sujet sensible et toujours d’actualité qui pourrait en déranger certains, mais dont l’auteur a réussi à traiter avec intelligence et tact nous offrant ainsi une histoire efficace et surtout humaine. La narration à la première personne joue énormément nous permettant de plonger dans la vie de cet héros qui doit lutter au quotidien contre ses pulsions et qui doit le faire seul sous peine de se retrouver rejeter. La plume de l’auteur se révèle vraiment efficace, poétique et pleine de nuance ce qui permet clairement à ce texte de se détacher le tout sans jamais tomber dans l’envie de nuancer ce « crime », cette différence, mais plutôt dans l’envie de prévention, de pouvoir limiter ce problème. Mon seul regret est que ce texte repose pleinement sur des faits, des actes, des arguments, mais jamais on ne rentre vraiment dans le fond du personnage, dans ces idées à lui, ces sentiments, ses émotions; cela aurait pu offrir un plus à l’histoire.

 

Ma Note : 7,5/10 

 

 

 

chalenge

Challenge JLNN 4ème lecture

Aucun Souvenir Assez Solide – Alain Damasio

aucun souvenir assez solide Résumé : Alain Damasio nous invite à la rencontre de grands « vivants », c’est-à-dire de grands claustrophobes, amoureux de l’air et de l’Ouvert. Champions de toutes les aérations, celles de l’espace, du son, des mots, du collectif, et de ce fait totalement libres, entrés en un jeu d’échos fou avec les mouvements du monde, ils tracent et suivent leurs lignes de fuite, tel le surfeur qui n’existe et ne consiste que dans la furtivité.

Edition : La Volte

 

Mon Avis : Pour tous les amoureux de l’Imaginaire je pense qu’il n’est plus besoin d’expliquer qui est Alain Damasio, l’auteur de l’excellent roman La Horde du Contrevent (chronique ici) mais aussi de La Zone du Dehors (qui est dans ma PAL et qui m’attend avec impatience). Alors, quand Libfly m’a proposé de pouvoir découvrir son dernier recueil de nouvelles ainsi que la possibilité de participer à un chat avec l’auteur j’ai sauté sur l’occasion. Je remercie donc Libfly et les éditions La Volte pour la découverte de ce livre. Ce recueil regroupe dix nouvelles, huit qui ont déjà été publiée et deux nouvelles inédites.

Les Haut Parleurs : Cette nouvelle nous dévoile un univers où le langage est devenu payant, seuls quelques mots sont encore libres de droits. De groupes altermondialistes essayent de rendre au langage sa liberté. Un texte empli de liberté qui nous offre une critique acerbe d’un monde qui tend de plus en plus vers la mondialisation et la gestion commerciale que ce soit le langage ou encore la météo. Ce texte se révèle vraiment prenant et efficace principalement grâce à la façon dont a l’auteur de jouer avec les mots, les expressions et les phrases mais aussi par son personnage principal, Spassky, un personnage humain rempli d’émotions et de sentiments qui fait que le lecteur s’attache directement à lui. La tirade finale de Spassky est d’ailleurs, pour moi, un véritable bijou. A méditer.

Annah à Travers la Harpe : L’histoire d’un père qui a perdu sa fille et qui doit partir à sa recherche dans un enfer très technologique. L’auteur critique à travers cette nouvelle, comme à son habitude, toute cette technologie qui finalement nous enferme et nous éloigne de tout le monde. A travers cette enfant surprotégé par la technologie qui devait l’empêcher de souffrir, de se perdre, ce technococon va l’enfermer. D’ailleurs malgré toutes les technologies possibles se père a quand même perdu sa fille et aujourd’hui doit partir à sa rechercher en enfer; un enfer technologique. On y retrouve des personnages pleins de souffrances, de pertes mais aussi d’amours, des personnages qui ne laissent pas indifférents. Un texte vraiment fort et soigné, mais dommage finalement que l’intrigue soit assez convenue et la fin sans surprise. Un texte tout de même très poétique et captivant du début à la fin.

Le Bruit des Bagues : Un homme vendeur marketing décide de changer de vie après avoir rencontré une fille dont il va tomber amoureux. Ce texte nous offre un critique vraiment intéressante de ce marketing profilé, ainsi que le profilage par une bague qui regroupe toutes les informations sur soi et permet un meilleur ciblage pour la vente. Mais il nous offre encore une fois une critique sur ce monde ou le pouvoir des marques et du commerce est devenu dominant. Mais c’est aussi un texte plein de liberté, d’espoir et d’amour à travers une résistance, certes classique, mais dont la puissance des mots utiliser par l’auteur touche. Un texte efficace et prenant qui force à réfléchir.

C@ptch@ : Cette nouvelle est l’une des deux nouvelles inédite de ce recueil et nous offre une histoire dans un univers où les enfants et les parents sont séparés. Régulièrement un enfant tente de traverser la ville sans se faire dématérialiser pour rejoindre ses parents. Un texte véritablement surprenant où l’auteur nous offre encore une fois une critique de la surtechnologisation ainsi que de ce besoin des réseaux sociaux et de pouvoir se démarquer, se faire reconnaitre. Un texte vraiment efficace, nerveux et plein de surprise mais qui au final, pour moi, manque quand même d’émotion et m’a paru un peu froid. Attention je l’ai apprécié, mais il ne m’a pas complètement transporté.

So Phare Away : Pour moi l’un des plus beaux textes de ce recueil avec un univers solide et passionnant où la communication se fait par la lumière Phare, l’auteur traite de la surcommunication, la communication inutile qui vient saturer le réseau et empêche de faire passer les messages vraiment importants. D’ailleurs l’utilisation de la surutilisation de la lumière pour montrer l’obscurité de la communication est vraiment intéressante et surprenante. L’auteur traite aussi de la société et des inégalités entre les personnes les plus riches et les plus pauvres. Au milieu de tout ça, deux personnes tentent de vivre leur amour, chacun dans leur phare, ne pouvant se retrouver qu’à chaque marée. Un amour poignant et sensible. Un texte véritablement poignant, prenant, pleine de sensualité, de magie et émouvant à la conclusion pleine de mélancolie et de surprise.

Les Hybres : Une histoire qui démarre de façon classique avec un artiste en perte d’inspiration qui va se retrouver à la limite de l’oubli, puis l’auteur glisse doucement dans le fantastique en nous dévoilant la source de l’inspiration de l’artiste. Un texte vraiment surprenant qui nous dévoile l’implication de l’art dans la vie de notre héros, sa « chasse » qui va se révéler traquer mais aussi être traqué. La métaphore de l’artiste qui va chasser son inspiration et va figer le tout est vraiment bien trouvé et efficace. Mais voilà, ce texte, comme C@ptch@ manque quand même de sentiment au point de vue des personnages, le texte est plaisant mais on s’accroche pas vraiment aux héros et on n’a pas pleinement l’impression d’être dans le texte.

El Levir et le Livre : El Levir est un scribe et il cherche à écrire Le livre. Alors j’ai eu un peu de mal à entrer dans le texte, j’avoue j’étais un peu perdu et je me demandais ou compter m’amener l’auteur, mais très vite je me suis retrouvé happé par ce texte où l’auteur cherche à montrer que parfois la forme est tout aussi, voir plus intéressante que le fond à travers Le livre que va écrire El Levir. El Levir ne se contente pas de l’écriture fixe et immuable, il nous offre une écriture tout en mouvement et en beauté, d’ailleurs c’est un peu ce qui ressort, pour moi, de cette nouvelle c’est la beauté de l’écriture du scribe. Et il faut toute la prouesse stylistique de l’auteur pour nous offrir et nous faire partager cette beauté. On ne peut que s’accrocher à la quête du scribe et au fait qu’il va donner sa vie de façon spectaculaire pour écrire les derniers mots au Livre.

Sam va Mieux : Un texte qui traite de la folie d’un homme qui se retrouve seul avec un enfant dans une métropole et qui, tous les jours, part à la recherche de possibles survivants. Un texte intrigant qui, j’avoue, m’a parfois un peu perdu l’auteur s’amusant avec différents systèmes de narrations. Très vite on se rend compte que ce système colle bien au personnage qui, devant sa solitude, perd la tête malgré son enfant. Puis très vite on se rend compte que tout n’est pas ce qu’on croit jusqu’à une fin assez efficace et surprenant. D’ailleurs une fin en forme de thérapie le personnage retrouvant certains souvenirs pour retrouver, un temps, la raison et repartir dans sa quête qui parait sans espoir. Mais voilà malgré la force de cette nouvelle encore une fois il y a ce manque d’émotion qui fait qu’on ne rentre jamais à 100% dans l’histoire.

Une Stupéfiante Salve d’Escarbilles de Houille Ecarlate : Second texte inédit de ce recueil qui nous raconte l’histoire de Ile qui a reçu le mu par le Barf une sorte de dieu enfant en forme de chat. Ce mu va le changer et mettre à mal son couple avec Aile une ange. Encore une fois on sent la passion de l’auteur pour le mouvement, le changement et cette fois il le traite de façon classique à travers un pourvoir qui permet à notre héros de changer, de s’adapter. L’auteur traite aussi, à travers le Barf, de l’enfance et de son insouciance et son insensibilité surtout quand on sait que le Barf est un dieu et que tout lui est permis. Un texte qui ne manque pas de philosophie, de magie mais qui reste tout de même assez linéaire dans son développement, je l’avoue.

Aucun Souvenir Assez Solide : Voilà une nouvelle courte qui ne fait que deux pages et qui nous compte la plongée d’un homme dans ses souvenirs pour retrouver un être aimée. J’avoue que j’ai du mal à critiquer ce texte, il y a quelque chose d’intéressant mais voilà il est tellement court qu’on n’a pas le temps de vraiment se l’approprier.

 

Un recueil de nouvelles qui ne manque pas de qualités mais aussi qui nous force à réfléchir que ce soit dans cette surconsommation de technologies qui nous prive de liberté ou ce réseau qui finalement ne nous rend pas plus humain ou intéressant, ou encore qui traite de sujet comme l’art, le livre, l’amour, la communication. L’auteur comme à son habitude nous offre une plume vraiment philosophique, prenante et captivante et surtout l’auteur sait jouer avec la langue nous offrant des textes vraiment surprenants et intéressants. Mais voilà parfois l’auteur cherche tellement à jouer avec l’esthétisme, les jeux de mots et la langue qu’il en oublie son histoire et surtout ses personnages, ce qui rend quelques fois les textes absents d’émotions et légèrement froids. Rien de bien dérangeant mais c’est dommage.

En Résumé : Je dois dire que j’ai passé un bon moment avec ce recueil de dix nouvelles. Alain Damasio sait nous offrir des textes avec des sujets de réflexions et de philosophie vraiment profonds, travaillés et captivants nous forçant à nous poser des questions. Des textes qui ne manquent pas de surprises, de sentiments de sensualités et de magies qui devraient ne pas laisser indifférents. Les personnages et les univers se révèlent vraiment efficaces et captivants. Mon seul regret est que l’auteur parfois se perd dans l’esthétisme de ses nouvelles au point de parfois rendre ses textes sans sentiments ce qui fait que, parfois, on a du mal à pleinement rentrer dans l’histoire.

 

Ma Note : 8/10

Women in Chains – Thomas Day

women in chainsRésumé : Mexique : Juárez. La ville monstre dévore ses femmes. Leurs souffrances et leur sang nourrissent des cauchemars si anciens que la mémoire des hommes les a oblitérés.
Allemagne : Un eros-center. Cinq étages sans ascenseur, plaisir hâté pour luxure tarifée. La romance qui naîtrait dans ces murs ne pourrait que se poursuivre dans la folie et la violence.
Groenland : L’hiver est le dernier refuge de Cassandra. La désolation glacée pour couver l’oubli. L’oubli de soi et du pouvoir de trop en voir.
Afghanistan : Nous sommes les violeurs. Mercenaires et touristes. Toubib, Bobbie, Goran, le Juif et l’Australien… En mission, mystiques, égarés. Nous sommes les violeurs. Nous sommes les
libérateurs.
France : Les poings qui vengent, les pistons qui rendent les coups. Tous les coups silencieux de la lâcheté des hommes. La revanche extraordinaire sur la violence ordinaire.

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Ce livre à un peu fini par hasard dans ma PAL. Je n’avais jamais lu de livre de Thomas Day avant celui-ci, malgré les très bons échos que j’ai entendu, mais lors de mon passage en librairie j’ai été attiré par le titre ainsi que la couverture de ce livre, illustrée par Diego Tripodi. Mais ce qui m’a le plus marqué c’est le quatrième de couverture, assez choc, ainsi que la préface assez explicite de Catherine Dufour, qui m’ont poussé à tenter ma chance avec ce recueil de cinq nouvelles, espérant surtout trouver le juste milieu entre dénonciation sur la violence, réflexion et aspect âpre des histoires.

La Ville Féminicide : On commence fort avec ce texte qui traite de la prostitution, de la drogue et de la violence sur les femmes, le tout dans le contexte de Juarez. Une nouvelle dure, sans fioritures qui nous dévoile l’absence de considération sur les violences portées aux femmes, principalement aux femmes des pays sous développés, le tout dans une ville corrompue, sordide, pauvre et sombre. Les personnages sont vraiment angoissants et nous dévoilent le côté le plus noire de l’humanité. Les femmes ne sont considérées que comme des objets, sans aucune considération. Un texte dur et violent qui interpelle le lecteur et ne laisse pas indifférent.

Eros-Center : Un texte qui traite à nouveau de la prostitution, mais cette fois de façon un peu moins viscérale, nous dévoilant la réalité sur la façon d’amener de jeunes filles africaines à entrer dans le métier, à les maintenir sous pouvoir, le tout à travers une histoire d’amour impossible. Les personnages sont vraiment réalistes et leurs émotions arrivent à toucher le lecteur, principalement grâce à leurs besoins de rêves. La violence est moins frappante que dans le premier texte, mais se révèle de façon plus sournoise à travers les chaînes qui emprisonnent ces femmes. Un monde rude, plein de souffrance et de faux semblants. Un excellent texte qui offre une conclusion surprenante et finalement, aussi, une pointe d’espoir.

Tu ne Laisseras Point Vivre : Voilà une nouvelle qui traite de la malédiction qui touche Cassandra, qui la pousse aux vices les plus extrêmes et qui lui permet, lors de plaisirs intenses, de voir comment vont mourir ses amants, mais sa propre mort aussi. Un texte vraiment cru, hard, violent et très sombre. Un texte qui accroche à travers la souffrance, l’isolement de l’héroïne mais aussi par son besoin de rédemption et d’envie de profiter d’une vie normale. La dure vie dépeinte au Groenland colle parfaitement à l’ambiance et, en quelques phrases l’auteur arrive vraiment à nous dévoiler cette violence, cette austérité. Mais voilà malgré les qualités de ce texte j’ai moins accroché à ce texte qu’aux deux premiers, la faute, selon moi, à une conclusion en dessous.

Nous Sommes les Violeurs : Cette nouvelle traite du viol durant les guerres, principalement comme arme de guerre par des mercenaires pour détruire les cultivateurs de pavot. Un récit vraiment angoissant qui nous montre que tous les moyens sont toujours bons pour gagner la guerre et qu’une certaine impunité apparaît dans ces périodes, mais est-ce vraiment le bon choix? Peut on vraiment laisser nos soldats faire ce qu’ils veulent sans les juger même pour obtenir la victoire? Le texte interroge, le tout dans une Afghanistan réaliste et plombée par la drogue. Un texte ironique et cynique au point même de nous rappeler qu’avant la libération par les USA du pays des talibans en 2002, la culture du pavot était au plus bas. Un très bon texte.

Poings de Suture : Je dois avouer que ce texte est la nouvelle qui m’a le moins marqué. Il traite de la violence conjugale, mais il reste vraiment classique dans sa construction, son développement mais aussi dans sa conclusion. Un texte qui, certes, permet de se détendre un peu de la tension des textes précédents mais qui ne m’a pas complètement convaincu.

 

Voilà un recueil qui m’a littéralement lessivé, après ma lecture je dois bien avouer que je ne savais plus trop quoi penser et m’a fait énormément réfléchir sur la condition des femmes et sur le regard que peut porter les hommes sur elles. Alors, bien sûr tout le monde n’est pas comme ça, mais ce n’est pas une raison pour ne pas en parler ou oublier. De plus l’auteur à travers des personnages féminins souvent équilibrés et forts nous montre que ça peut arriver à tout le monde. Il m’est difficile de recommander ou non ce recueil car il s’agit quand même de nouvelles parfois vraiment dure et qui ne laisseront normalement personne indifférent. Je vous laisse voir si vous voulez tenter votre chance ou pas avec ce recueil.

En Résumé : Voilà un recueil de nouvelles vraiment choc qui traite des différentes violences faites aux femmes. L’auteur le fait de façon vraiment percutante où se mélange sexe, violence, sang et souffrance mais aussi d’autres émotions. Ces textes ne sont pas tous au même niveau mais nous offrent vraiment de quoi réfléchir et m’a surtout vraiment laissé démuni devant le côté réaliste et plausible de certaines horreurs. Des nouvelles coup de poing qu’il ne dépendra qu’à vous de voir si vous voulez vous laisser tenter. Mais je vous aurai prévenu ce recueil ne vous laissera vraiment pas indifférent et risque d’en frapper plus d’un.

 

Ma Note : 8/10

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