Catégorie : Nouvelles Page 11 of 14

8 – Gia D’Iseult

huitRésumé :Huit nouvelles écrites au cours des huit dernières années.

 

 

Edition : The Book Edition

 

Mon Avis : Avant ma lecture de ce recueil je ne connaissais pas cette auteur qui avait déjà publié un de ses romans, toujours dans l’auto édition. Quand il m’a été proposé de découvrir ce livre, je me suis rapidement laissé tenté par l’envie de  faire de nouvelles découvertes ainsi que par la couverture que je trouve très réussie par son côté sobre et sombre. On retrouve ici un recueil de huit nouvelles de l’auteur.

La Pièce de Deux Euros : L’originalité de cette nouvelle est au final de ne pas suivre une ou plusieurs personnes, mais de suivre le trajet d’une pièce de deux euros, permettant ainsi d’offrir un panel de personnages tout en mettant en exergue la vie d’objets ordinaires qui transitent régulièrement sans que personne ne s’y intéresse vraiment. Et pourtant je n’ai pas vraiment accroché à cette histoire, il faut dire que tout va beaucoup trop vite, on ne s’accroche jamais vraiment aux différentes personnes rencontrées et la conclusion qui se veut « choc » perd beaucoup de son côté émotionnel de ce fait. Ce qui est dommage.

Asylum : Cette nouvelle nous plonge dans un des sujets qu’affectionne énormément l’auteur, c’est la différence. Ici elle nous offre une héroïne enfermée dans un centre psychiatrique pour folie, mais qui revendique son unicité. Une nouvelle intéressante sur le fond, mais qui pêche un peu sur la forme, la faute a une représentation de ces centres qui m’a parue (du peu de connaissance que j’ai, j’entends bien) archaïque et même cliché, mais surtout par des dialogues qui manquent clairement d’intérêt se révélant souvent plat, manquant d’émotion, de vivacité et se révélant souvent surjoué. Un peu comme si l’auteur cherchait à trop en faire par moment.

Slutgarden : J’avoue j’ai bien aimé cette nouvelle, qui traite d’ailleurs un peu d’un sujet d’actualité qui est la prostitution, ses risque mais pas que, parlant aussi de la sexualité et de la position de la femme. Le texte sonne plutôt juste, bien porté par cet aspect confession de l’héroïne qui vient nous présenter sa vie, son fardeau et sa descente aux enfers par son envie de vivre ce qui lui plait, ce qui la fait frissonner, de vivre sa vie. Un texte vraiment saisissant bien mené, je reprocherai juste l’aspect séminaire qui tombe un peu parfois dans le trop sentimental avec la mise en avant des réactions du public, mais qui n’apporte pas grand-chose à l’histoire.

Sauvage : Un texte qui au final porte bien son nom et va se révéler percutant, nous présentant une héroïne qui va tout claquer pour plonger dans la forêt et ainsi retrouver son instinct primal, sa liberté, devenant une femme-louve. On retrouve ici les thèmes de la liberté, de l’énergie à travers ce voyage qu’on peut considérer comme initiatique qui va pousser le personnage principal à se remettre en question sur les pressions d’un monde et revenir ainsi dans le monde des hommes changée. Peut être un peu plus de développement comme par exemple sur le passé de l’héroïne pour mieux la comprendre aurait pu être un plus, mais rien de gênant, car il s’agit d’un texte vraiment sympathique à mon goût.

Nesthésie : Je ressors frustré de ma lecture de ce texte, pourtant il y avait du potentiel dans la construction de cet univers totalitaire qui impose sa volonté, son abrutissement par la musique et où l’héroïne, rebelle, va découvrir que la musique peut être aussi libératoire. Mais voilà l’univers en soi manque de profondeur et se révèle un peu frustrant, mais surtout de nouveau les dialogues ne suivent pas, se révélant soit trop plats soit sans véritable intensité scénaristique. Ajouter à cela certains rebondissements qui se révèlent trop stéréotypés à mon goût comme le vieux maître et je ressors de ce texte avec un léger sentiment de déception tant il y avait la possibilité de faire plus.

Romance – Gothique : Voilà une nouvelle qui décide de traiter de la différence, mais en nous présentant un conte ainsi qu’une histoire d’amour entre une princesse et une marionnette en bois. Le début se révèle vraiment intéressant, bien amené et cette relation se révèle bien porté par les personnages et leurs incompatibilités. Les rebondissements se révèlent certes classiques, mais le tout se lit avec plaisir. Pourtant, je n’ai pas accroché à la conclusion. L’auteur aime écrire des écrits sombres, les fins heureuses ne sont clairement pas ce qu’elle cherche, donc ici aussi elle cherche le conte tragique, mais le tout se révèle trop brusque, trop rapide en à peine quelques lignes et surtout assez invraisemblable tant l’héroïne change d’avis d’un seul coup sans véritable raison à mon goût. Dommage

Les Van Goth : Sûrement mon texte préféré de ce recueil. L’auteur nous offre ici un mélange d’univers et de héros qui se révèlent proche de la famille Adams. On se retrouve ainsi avec des personnages morbides et sombres à souhait, le tout avec un humour qui se révèle vraiment mordant et cynique. On passe vraiment un bon moment avec cette nouvelle, sans prise de tête, marrante et à la conclusion percutante. De plus les dialogues ici sont vraiment mieux maîtrisés.

Christ : Autant le dire clairement je suis resté de marbre devant cette nouvelle, même si j’en ai repéré les lignes de réflexions que cherchait à mettre en avant l’auteur j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce texte qui me donnait l’impression de partir un peu dans tous les sens. Dommage.

 

Ce recueil de nouvelles m’a offert un moment de lecture plutôt agréable, même si tous les textes ne m’ont pas toujours convaincus. On retrouve ici des nouvelles assez variées avec des thèmes qui se révèlent cher à l’auteur comme l’acceptation de la différence. Par contre si j’ai un conseil à donner, de mon point de vue de lecteur, c’est de travailler les dialogues qui manquent souvent d’attrait et de percussions et se révèlent souvent plats mis à part quelques exceptions.

En Résumé : J’ai passé un moment agréable de lecture avec ce recueil de huit nouvelles de Gia D’Iseult qui nous offre des textes divers et variés , souvent sombres et percutants. Alors, certes, je n’ai pas accroché à tous les textes, mais dans l’ensemble quelque chose se dégage de ce recueil qui ne m’a pas laissé indifférent même si clairement certains récits méritent d’être retravaillés. Le texte qui ressort vraiment le plus du lot à mon avis c’est Les Van Goth avec son humour caustique et qui se révèle vraiment très divertissant. Concernant mon principal reproche ce serait concernant les dialogues que l’auteur devrait travailler pour les rendre vivant. À voir maintenant sur d’autres futurs textes de l’auteur.

 

Ma Note : 6/10

 

chalengeChallenge JLNN 22ème lecture

Naissance : Anthologie – Collectif

naissance anthologieRésumé : Recueil illustré de quatre images, l’anthologie Naissance vous propose huit nouvelles dans des genres différents :
Anticpation
Science-Fiction
Epouvante/Horreur
Thriller

Edition : Cyngen

 

Mon Avis : J’avoue, avant ma lecture de ce recueil, je ne connaissais pas du tout cette maison d’édition qui cherche à faire découvrir de jeunes auteurs de l’imaginaire. J’ai donc eu la chance de pouvoir découvrir ce livre qui regroupe huit nouvelles autour du thème de la naissance. Je dois bien avouer que les illustrations, que ce soit celle de couverture ou celles séparant chaque genre, se révèlent vraiment sympathiques.

Le Sang des Inférieures de Anne Feugnet : On se retrouve avec cette nouvelle dans un monde futuriste où notre héros se réveille sans mémoire et forcé à travailler pour évoluer vers le monde d’en haut. Une nouvelle sympathique qui offre un monde post-apocalyptique intéressant et qui se base sur des réflexions, certes déjà-vu tel que la supériorité de certains sur d’autres ou encore sur les notions d’environnement, qui se révèlent efficaces. Le style froid et neutre est à double tranchant, permettant d’offrir un monde et une société glaciale, mais empêchant de s’attacher aux héros. Un texte sympathique qui aurait pu être meilleur s’il y avait eu un travail d’édition plus poussé, en effet l’auteur plonge trop dans les descriptions, ce qui parfois est inutile et se révèle frustrant, mais aussi offre un peu trop de répétitions, retrouver 3 à 4 fois par pages le prénom du héros c’est trop. Un texte tout de même agréable.

Lucy de Gaëlle Dupille : Bon, j’avoue, je ressors mitigé de ma lecture de cette nouvelle. J’ai bien aimé le point de vue original que nous propose l’auteur en nous offrant comme narrateur le fœtus qu’est Lucy. De plus l’auteur crée quelque chose de vraiment intéressant autour de cette « naissance » avec cette histoire de vaccin qui va dégénérer où l’auteur reprend les aspects des zombies, mais aussi de la perte totale de procréation. Le background est vraiment intéressant et donne envie d’en savoir plus. Alors bien sûr quelques aspects ici ou là paraissent trop tirés par les cheveux, mais là où m’a un peu perdu l’auteur c’est, d’un point de vue personnel, quand elle s’est mise à mélanger l’aspect religieux à tout ça, cherchant trop la surprise finale qui viendra estomaquer le lecteur. J’ai trouvé cela de trop.

L’Enfer dans les Yeux de Nicolas Saintier : Je ressors de ma lecture de cette nouvelle avec un sentiment assez moyen, la faute à une première partie beaucoup trop stéréotypée. On suit dans ce texte Norman, enfant non désiré, rejeté par ses parents et ses professeurs qui, bien entendu, va finir dans le gothique, devenir fan des vampires et se retrouver considéré comme gay, car différent. Comme je l’ai dit énormément de clichés dans ces premières pages selon moi, que j’ai trouvé en plus assez mal amenés, trop brusques. Puis arrive cette conclusion, ce rêve brisé qui va pousser notre héros à bout, offrant une fin que j’ai trouvé réussi et efficace, mais qui ne sauve pas non plus complètement l’ensemble, dommage. Par contre, avis personnel, le thème épouvante/horreur est mal choisi pour cette nouvelle.

Cynogenèse de Selène Meynier : Cette nouvelle traite de la naissance de façon un peu spéciale, à la façon Alien le film. En effet on suit le parcours d’un homme qui a été parasité, ainsi que de l’être qui se développe à l’intérieur de lui. Concernant le côté glauque et sanglant, rien à redire, l’auteur s’en sort bien avec des descriptions réussies, sanglantes et percutantes. Côté histoire et sentiment l’auteur a un peu plus de mal. On ne s’accroche jamais aux héros et, j’avoue, j’ai eu du mal à croire au rejet du héros par les siens. Une histoire correcte qui vaut le coup pour sa partir horreur réussie; mais qui, à mon goût, est vite lue vite oubliée.

Le Jour où tu es Née de Caroline Rochas : Cette nouvelle nous raconte l’histoire d’un généticien qui travaille dans un laboratoire et qui un jour se retrouve coincé à l’intérieur avec une jeune fille inconnue qui n’est pas venue là par hasard. L’idée de départ se révèle intéressante et plutôt bien amené par l’auteur, cherchant à jouer avec le lecteur, faisant monter la tension au fur et à mesure des surprises révélés. Mais des dialogues un peu plat, des révélations trop rapides, une réflexion sur l’éthique un peu poussive et une conclusion beaucoup trop ouverte ont fait que je n’ai pas plus accroché que cela à ce texte.

Le Projet Janus de Robin Maillard : J’ai bien apprécié cette nouvelle qui nous plonge dans l’histoire de scientifiques qui cherchent à démontrer la possibilité de la téléportation. Une histoire de SF qui essaye de jouer avec la hard-science, tout en restant assez soft, reposant sur les mathématiques de Pythagore et de l’anti-terre et qui se révèle vraiment intéressante. Un texte efficace bien rythmé et porté par une héroïne assez charismatique, forte qu’on se plait à découvrir. Mon seul regret et que le tout soit finalement très prévisible, mais rien non plus de dramatique.

Alchimie Humaine de François Cedelle : J’ai bien aimé ce texte qui nous offre une histoire policière sur fond de psychopathe un peu mystique. L’auteur sait parfaitement jouer avec la tension et les rebondissements pour que le lecteur reste accrocher à ce récit et se retrouve à tourner les pages pour en découvrir la conclusion. Une conclusion qui se révèle vive et percutante. Un mélange d’action et de surprises efficace et bien porté par des personnages intéressants à découvrir. Je reprocherai juste une sorte de triangle amoureux, ainsi que des éléments fantastiques qui ne servent à rien dans ce récit, mais rien de bien dérangeant non plus.

La Chose de Muriel Georges : Surement l’un des récit les plus angoissant du recueil. Cette nouvelle nous propose de plonger dans la vie d’une héroïne qui a été agressée, s’est retrouvée enceinte et cherche à se venger. Un texte vraiment sombre, violent à la tension palpable tout du long, qui nous plonge dans la vision d’enfer du personnage principal sans jamais non plus tombé dans le voyeurisme ou le trop sanglant. Un texte que j’ai trouvé réussi, prenant et surprenant.

 

Au final on retrouve ici un recueil assez disparate au niveau des textes, certains m’ayant vraiment accrochés là où d’autres m’ont laissé assez perplexes voir de marbre. Il y a tout de même, selon moi, quelques plumes qui se détachent du lot et qui méritent d’être découvert. Un travail d’édition plus poussé sur certains textes aurait peut-être pu aussi gommer certaines lacunes.

En Résumé : J’avoue ressortir de ma lecture avec un sentiment plutôt mitigé tant les textes se sont révélés hétérogènes. Certains des textes ont réussi à me convaincre et à me passionner, là où d’autres ont beaucoup trop peiner à me faire entrer dans leurs univers voir même ne m’ont pas accrochés. Il faut dire que pour beaucoup ce sont de jeunes auteurs méconnus et le tout manque peut-être aussi de travail d’édition. Le Thème principal de la naissance est bien respecté et se révèle présenté de façon assez large, allant de la simple naissance classique à la naissance d’une planète, évitant ainsi les répétitions. Au final, certains auteurs sortent du lot et méritent d’être découverts selon moi. Maintenant à vous de voir.

 

Ma Note : 5,5/10

 

chalengeChallenge JLNN 21ème lecture

36 Marches Jusqu’en Enfer – Sébastien Gollut

36 marches jusqu'en enferRésumé : Vous vous appelez Vincent Lamoul, vous descendez aux enfers. Si vous craignez que le pavage de bonnes intentions soit trop glissant, tapez 0. Sinon tapez 666.
Vous vous retrouvez devant un escalier en colimaçon. L’aventure vous tente : allez à la page 1. Vous avez peur des escaliers ou des enfers ou des bonnes intentions, ou des trois à la fois : prenez le bouquin sur la pile d’à côté. Vous voulez découvrir quel dieu a les boules, allez à la marche 6. Vous vous demandez pourquoi l’on engage des poulets dans les services secrets, allez à la marche 16. Vous voulez tout savoir des nains qui creusent, allez à la marche 26.
Survivrez-vous à l’enfer ? L’enfer vous résistera-t-il ? Vous le saurez si vous atteignez la dernière marche.

Edition : Griffe d’Encre

 

Mon Avis : Il y a quelques mois j’ai eu la chance de publier la 666ème chronique pour le challenge Je Lis des Nouvelles et des Novella, challenge mis en place par Lune. En plus de me retrouver ficher comme l’être démoniaque du challenge, j’ai aussi eu la chance de gagner ce court recueil qui nous propose de plonger en enfer. Bon j’avoue après avoir réceptionné ce livre je me suis retrouvé intrigué par ce quatrième de couverture, mais surtout un peu peur de ne pas accrocher à l’humour. En tout cas la couverture, illustrée par Zariel, me laisse, j’avoue, plutôt perplexe se révélant « gentille ».

Le thème de la transition d’un monde à un autre, souvent amené par la traversée d’un objet normal vers un monde magique, n’est pas nouveau et permet souvent de faire évoluer un personnage à travers des épreuves. Entre la traversée de miroir, de puits ou autre, ici l’auteur a décidé de se servir d’un simple escalier qui mènera le héros en enfer. Mais dans ce livre l’auteur a décidé de ne pas écrire un roman d’éclater son récit, chaque marche nous proposant de nous lancer dans une courte nouvelle. Lire les récits indépendamment  est possible, mais ce serait dommage, car l’auteur procède par logique, cinq marches qui offre chacune une nouvelle sur un thème bien précis puis une sixième marche servant au héros de transition d’un thème vers un autre. On sent bien que l’auteur avait envie de construire quelque chose d’original, de nouveau et d’un minimum construit. Et pourtant je dois dire que je ne sors pas complètement emballé par ma lecture. J’ai vraiment eu du mal à complètement rentrer dans ce texte.

Le livre en soi est très court, il fait à peine un peu plus de 130 pages, donc caser 36 nouvelles dans 130 pages on se rend rapidement compte qu’il s’agit de nouvelles vraiment courtes qui, au grand maximum, vont faire deux voir trois pages. Certes cela permet à l’auteur de faire clairement varier le fond, l’ambiance et l’univers de tous ses textes, mais il a du mal à les rendre vraiment intéressants, se révélant souvent trop courts pour vraiment captiver le lecteur. De plus, comme le montre facilement le 4ème de couverture, l’axe principal de construction des histoires reste l’humour, souvent cynique et caustique, dont j’ai eu parfois du mal à apprécier, surtout quand il tombe facilement en-dessous de la ceinture ou encore sur des des jeux de mots que j’ai trouvé « lourds » (Vincent Lamoul, le nom du héros en est un exemple). Ce qui n’empêche pas certaines fulgurances, dévoilant les qualités de l’auteur, certaines des nouvelles se révélant drôle, efficace et nous offrant une critique acerbe et percutante. Mais voilà, elles sont trop peu présentes pour me happer, n’offrant ainsi que quelques coups d’éclats ici où là.

L’auteur décide aussi de se servir de ses 36 petites nouvelles pour faire passer un message au lecteur, chaque texte offrant une critique, un constat sur énormément d’aspects de notre société actuelle. Autant sur certains récits ça marche très bien, nous offrant quelque chose d’efficace, autant sur d’autres on a plus l’impression que l’auteur critique pour critiquer, ce qui tourne rapidement en rond et donne l’impression d’un râleur qui n’est jamais content de rien. Viens aussi un autre point surprenant, c’est la présence du personnage principal qu’on retrouve au final très peu, juste quelques lignes entre chaque vision et quelques pages sur le palier de transition. Cela limite fortement les accroches qu’on pourrait avoir avec lui, mais aussi empêche de vraiment avoir son ressenti sur les différentes scénettes qui se déroulent à chaque marche. Surtout que le personnage n’évolue jamais en fonction des visions qu’il a, il les traverse comme spectateur. Dommage, car c’est son point de vue qui aurait pu apporter un intérêt supplémentaire à chaque nouvelle. La conclusion possède un retournement de situation intéressant, mais une fois qu’on a compris la logique de l’auteur on la devine rapidement.

On pourrait croire que je n’ai jamais accroché, ce qui est faux, il y a un certain potentiel. Comme je l’ai dit il y a par moment certaines fulgurances qui démontrent toutes les qualités de l’auteur; certaines nouvelles qui ne manquent pas de marquer le lecteur et même le faire réfléchir. Le soucis vient de la forme, trop courte, qui empêche de développer les textes ce qui fait que souvent on n’a pas le temps de s’accrocher. La plume de l’auteur se révèle assez soignée, jouant beaucoup avec le lecteur et le style, mais j’ai eu l’impression que par moment il en faisait de trop ce qui rendait le tout ampoulé. Comme s’il se sentait coincé et qu’il ne pouvait pas se lâcher complètement à écrire comme il le voulait. Au final certes, je ressors déçu de ma lecture de ce court livre qui n’a pas réussi à complètement m’accrocher, mais il y a tout de même du potentiel qui donne envie, un de ces jours, de lire, pourquoi pas, d’autres écrits de l’auteur.

En résumé : J’avoue que je sors de ma lecture de ce livre avec un sentiment de déception. On se rend bien compte tout du long que l’auteur cherche à offrir quelque chose de divertissant et surtout d’original, principalement dans sa construction, offrant ainsi 36 petits textes regroupés par thème pour dévoiler l’enfer de notre monde. Mais voilà les nouvelles ne font qu’à peine deux pages ce qui fait que je n’ai jamais vraiment eu le temps d’accrocher aux différents récits, manquant d’ampleur, de percussion ou d’accroche. De plus n’ayant pas toujours accroché à l’humour de l’auteur, ça n’aide pas. Le héros de l’histoire a du mal à s’imposer ou se révéler attachant, ne se trouvant au final que trop peu présent. La conclusion se révèle sympathique, mais une fois les rouages compris on la devine facilement. Pourtant, on sent bien qu’il y a un certain potentiel derrière ce livre, mais je doute que le format ait été adapté. Je relirai peut-être un de ces jours une autre œuvre de Sébastien Gollut pour me faire un nouvel avis.

 

Ma Note : 4/10

 

chalengeChallenge JLNN 20ème lecture

Les Coups de Coeur des Imaginales – Anthologie dirigée par Stéphanie Nicot

les coups de coeur des imaginalesRésumé : Dirigée par Stéphanie Nicot, cette anthologie rassemble les dix écrivains français distingués, depuis 2004.
Retournez dans le Vieux Royaume avec Jean-Philippe Jaworski, alors que les morts semblent se relever sur les champs de bataille ; marchandez avec Sire Cédric et le père d’Eva Svärta, un commerçant albinos qui saura combler jusque vos plus étranges désirs ; plongez au cœur de Narthécia en compagnie de Samantha Bailly, une cité encerclée de forêts dangereuses où la justice passe par l’empathie ; accompagnez Jérôme Camut dans un petit village des Pyrénées où la vie semble s’être arrêtée à la fin du xixe siècle ou partez avec l’héroïne demi-elfe de Rachel Tanner au Kosovo enquêter sur un trafic d’organes…

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Depuis plusieurs années maintenant je repars avec l’anthologie des Imaginales que je lis même en mini Lecture Commune. Mais cette année fut une année un peu spéciale, car une seconde anthologie a été publiée sur les coups de cœur des Imaginales. Chaque année, le festival désigne son auteur coup de cœur, cette anthologie reprend donc tous ses auteurs et nous permet de les découvrir ou redécouvrir. Ce recueil contient dix nouvelles, une par auteur. À noter que la présentation de chaque texte est vraiment intéressante avec une préface nous expliquant pourquoi l’auteur a été désigné comme coup de cœur et une postface où l’auteur raconte la naissance de son texte. Concernant l’illustration de couverture, par contre, je reste perplexe.

Une Simple Promesse de Thierry Di Rollo : Voilà une nouvelle qui vient nous présenter Wilbur, sorte de chevalier immortel, qui va trouver un ermite pour l’aider à réaliser une promesse. On retrouve ici une nouvelle sombre, nostalgique, emplie de tristesse et de mélancolie. L’univers se révèle vraiment et donne envie d’en apprendre plus. Mon seul regret et que finalement l’histoire soit très classique dans son déroulement et sans véritable surprise.

Le Secret de Parsigou de Jérôme Camut : Cette nouvelle va nous faire découvrir le village de Parsigou, lieu étrange où les habitants vivent d’un point de vue technologique avec un siècle de retard et paraissent avoir une longévité hors-norme. Un récit, mélange des genres, qui se révèle bien mené, cynique, efficace et qui nous offre aussi pas mal de réflexions comme par exemple l’influence de la nouvelle technologie qui va pousser ce village a faire un choix, ou encore l’influence de son petit confort. Une nouvelle réussie et qui m’a surpris par rapport aux autres écrits que je connais de l’auteur.

Le Chirurgien de Erik Wietzel : Une nouvelle fantastique qui se révèle plutôt efficace, qui parle d’un chirurgien qui se retrouve à subir les opérations qu’il mène. Un texte sympathique qui se lit vite et bien et offre un agréable moment même si parfois un peu trop froid à mon goût. Mon regret est que, je ne sais pas pourquoi, je croyais que les nouvelles étaient toutes inédites, hors ce texte je l’avais déjà lu il y a des années, car disponible gratuitement sur le blog de l’auteur, ce qui m’a un peu frustré.

La Stratégie du Chasseur de Rachel Tanner : Une nouvelle qui nous emmène au Kosovo où l’héroïne, une demi-elfe, va se lancer dans une mission pour récupérer une juge qui se trouve en danger. Un texte qui vaut surtout pour son impact politique sur la situation au Kosovo dont les médias ne parlent peu. Un message percutant, dommage que j’ai, au final, moyennement accroché sur la forme où tout va trop vite, se révèle sans surprise et où l’héroïne se sent obligé d’avoir un avis sur tout. Je ressors mitigé de ma lecture de ce récit.

Trois Renards de Mélanie Fazi : Pour moi sûrement l’un des meilleurs textes de ce recueil et où Mélanie Fazi confirme tout le bien que je pense de sa plume. Un texte subtil qui nous parle d’une femme, musicienne, qui est plongée dans une relation destructrice. Un texte vraiment efficace, surprenant et magique le tout porté par un style vraiment poétique et captivant. Le lecteur est happé par cette héroïne à la vie dure et compliquée, le tout dans une ambiance féerique, triste et qui délivre un message fort ainsi qu’une conclusion pleine de mystère et de liberté. L’apparition du fantastique se révèle toujours aussi réussi et cohérent.

Profanation de Jean-Philippe Jaworski : Cette nouvelle rentre aussi dans les réussites de ce recueil. Elle nous plonge dans le procès d’un pilleur de cadavre sur les champs de bataille. Le héros essaye tant bien que mal de se défendre des accusations qui lui sont portées. Un texte toujours aussi magnifiquement porté par un style et un travail d’écriture fascinant, mais qui offre aussi une histoire passionnante, cynique et pleine de surprises.

Séréna de Sire Cédric : Un court texte ou un homme riche passe un contrat avec un trafiquant pour lui trouver un quelque chose d’introuvable. L’auteur revisite ici de façon sympathique l’idée du pacte qui tourne à l’horreur, tout en proposant de découvrir le père d’Eva, personnage récurent des romans de l’auteur. Agréable à lire, sans non plus être exceptionnel.

La Nuit sur le Plateau de K’fên de Charlotte Bousquet : Dans cette nouvelle l’auteur nous propose de suivre une femme qui tente de fuir un mariage arrangé, un mari dominateur et violent. J’avoue n’être jamais vraiment rentré dans ce texte, l’histoire se révélant une fuite classique, sans surprises et l’héroïne n’arrivant jamais vraiment à m’accrocher. De plus la conclusion m’a laissé perplexe, reposant sur un Deus Ex Machina dont je n’ai pas tout compris et aboutissant de façon tellement brusque que je me suis demandé s’il ne me manquait pas des pages.

Derrière les Barreaux de Lionel Davoust : Encore une excellente nouvelle qui nous propose ici de mieux comprendre la vie et la quête d’un autiste qui a été soigné par des dauphins. Un texte vraiment troublant, touchant avec un héros poignant, ou les sentiments et les émotions affleurent et qui happe le lecteur pour l’embarquer dans sa vie. Une histoire qui possède aussi une certaine dureté, nous présentant un monde surprenant et qui pousse à réfléchir, le tout teinté d’environnement.

Élixir de Samantha Bailly : Ce texte nous plonge dans un univers qui se sert d’empathes pour déterminer la vérité et juger les gens. Un texte vraiment sympathique, bien écrit et foisonnant, jouant sur la notion de liberté, mais aussi sur l’aspect de la psychologie. Un texte qui, certes, ne révolutionnera pas le genre et possède un aspect de déjà-vu, mais qui offre un agréable moment de lecture et un univers que j’espère retrouver dans d’autres textes de l’auteur.

 

Au final une anthologie qui se révèle vraiment agréable à lire, mais dont je regrette un peu l’absence de véritable ligne directrice. En effet l’imaginaire est, certes, très présent dans ce livre, mais on peut y retrouver aussi bien du fantastique que de la SF, de la Fantasy ou encore du thriller. C’est dommage on a un peu l’impression de sauter d’un texte à l’autre, mais loin d’être vraiment problématique ou bloquant non plus.

En Résumé : J’avoue avoir passé un agréable moment de lecture avec cette anthologie qui nous permet de découvrir, ou redécouvrir, les coups de cœur des Imaginales depuis leur création. Alors, certes, tous les textes ne sont pas au même niveau, certains se révélant excellents là où d’autres n’ont pas réussi à m’accrocher, mais dans l’ensemble un recueil de nouvelles qui s’est révélé très sympathique à lire. J’ai retrouvé avec plaisir des auteurs que j’apprécie j’ai aussi découvert certains auteurs sous un jour nouveau. Dommage par contre qu’aucun véritable thème n’ait été défini, ce qui donne l’impression de passer d’un style à l’autre selon les nouvelles et le tout sans aucune véritable ligne conductrice.

 

Ma Note : 7/10

Autres avis : Ptitetrolle, Xapur, ptitelfe, Vert, Tigger Lilly, …

chalengeChallenge JLNN 19ème lecture

Bifrost n°67 – Spécial George R.R. Martin

bifrost 67 george r.r. martinEdition : Le Bélial’

 

 

 

 

 

Mon Avis : Depuis peu j’ai décidé de me lancer dans la lecture de Bifrost qui, pour ceux qui ne seraient pas au courant, est le magazine des mondes imaginaires. J’ai donc dans ma PAL depuis quelques mois quatre revues qui attendaient mon bon vouloir pour être lu. Alors, bien entendu, je ne vais pas me lancer dans la chronique du magazine en soit, j’aurai peur de tourner en rond après chaque numéro, mais bien des nouvelles qu’on y retrouve. Ce 67ème numéro spécial George R.R. Martin, contient trois nouvelles, deux de l’auteur vedette et une de Léo Henry. À noter la magnifique couverture de Elian Black’Mor.

Retour aux Sources de George R.R. Martin : Cette nouvelle nous offre une histoire intéressante, dans un univers où on peut manipuler les morts et sont devenus une main d’œuvre gratuite, inusable et sans contraintes. On va suivre ainsi la vie d’un homme à la recherche d’amour. J’ai vraiment été fasciné par cette nouvelle qui se révèle passionnante, le tout à travers un mélange d’émotion qui va saisir le lecteur et faire qu’il s’attache complètement au héros. L’univers construit par l’auteur, nous présente aussi, d’une certaine façon, une nouvelle vision des morts-vivants, et se révèle vraiment passionnant, dense, complexe et surtout offre certains axes de réflexions intéressants comme sur le travail à moindre coût ou encore l’exploitation. On suit avec grand plaisir cette chronique douce-amère, intelligente sur cette quête qui semble impossible à notre héros. Au final une nouvelle sombre, cynique et captivante, qui sait aussi être attachante et drôle. Une réussite.

1997, ou Comment les Hommes ont Perdu la Guerre Galactique de Léo Henry : Cette nouvelle nous propose de retrouver deux enfants qui s’inventent un monde imaginaire où ils éliminent les aliens. En grandissant leurs chemins vont se séparer complètement. J’avoue que j’ai été surpris par ce texte qui se révèle vraiment accrocheur et efficace. Je ne savais pas trop où voulait nous emmener l’auteur, sachant parfaitement faire évoluer son histoire sans trop en dévoiler jusqu’au moment où tout va basculer. L’auteur joue magnifiquement bien sur cette séparation infime entre ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. Le lecteur se met même à douter. Autre point qui a fait que j’ai accroché à cette nouvelle c’est que je me suis complètement retrouvé dans cette jeunesse et ses clins d’œil. Une nouvelle, nerveuse passionnante et pleine de surprises.

Le Régime du Singe de George R.R. Martin : Cette nouvelle nous propose de suivre un homme, obèse, amoureux de la nourriture, mais qui cherche à maigrir, jusqu’au jour où il découvre le régime du singe. Cette nouvelle nous offre ici un axe de réflexion intelligent et soignée sur l’acceptation des autres, mais aussi sur les normes imposées insidieusement par la société pour être accepté, rentrer dans le moule. Une nouvelle qui prend son temps à démarrer, mais qui au fil des pages monte lentement en tension pour vraiment happer le lecteur jusqu’à cette conclusion, certes qui se révèle d’une certaine façon logique, mais vraiment passionnante. Un texte noir, sombre, cynique qui se révèle soigné, efficace et qui ne devrait pas laisser le lecteur indifférent.

 

Je fais juste un point rapide sur le magazine. Le dossier sur George R.R Martin se révèle intéressant et permet de découvrir l’auteur et sa bibliographie, même si pour les fans elle n’apporte rien de nouveau non plus. « L’interview des libraires » de la librairie Critic (dont j’ai été adepte lors de mon passage à Rennes) se révèle intéressante et l’explication de Roland Lehoucq sur l’antigravité vraiment accessible et passionnante. Non, là où j’ai bloqué par contre, c’est qu’un quart du magazine est consacré à des chroniques de livres, mais aussi sur les huit pages de Pierre Stolze simplement pour mettre en avant qu’il n’a pas aimé 1Q84 de Murakami. Moi j’ai bien aimé 1Q84, je peux comprendre qu’on n’aime pas, aucun soucis, mais cela méritait-il huit pages là-dessus? j’en doute. Au final je suis content de ma lecture de ce Bifrost et j’en ai trois autres en attente dans ma PAL.

 

Ma Note : 8,5/10 (Notation qui ne repose que sur les nouvelles)

 

chalengeChallenge JLNN 18ème lecture

7 Secondes pour Devenir un Aigle – Thomas Day

7 secondes pour devenir un aigleRésumé : Lumière Noire a dit : « J’ai mes croisés, mes anges, et maintenant ma papesse… »
Une île du Pacifique à la fois tombeau de Magellan et unique territoire d’un arbre à papillons endémique…
Un homme au visage arraché par un tigre mais qui continue de protéger « la plus belle créature sur Terre », coûte que coûte…
Un Sioux oglala sur le chemin du terrorisme écologique…
Un trio de jeunes Japonais qui gagne sa vie en pillant la zone d’exclusion totale de Fukushima…
Des Aborigènes désœuvrés cherchant dans la réalité virtuelle un songe aussi puissant que le Temps du Rêve de leur mythologie…
Une Terre future, post-Singularité, inlassablement survolée par les drones de Dieu…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : De Thomas Day j’ai lu il y a un peu plus d’un an son recueil de nouvelles, Women In Chains, traitant de la violence sur les femmes, qui s’était révélé être une lecture choc, vraiment percutante, prenante, dérangeante et qui poussait clairement à la réflexion (ma chronique ici). Je n’ai donc pas mis longtemps à faire rentrer dans ma PAL le dernier recueil de l’auteur. Surtout qu’il faut bien l’avouer les différentes illustrations d’Aurélien Police, que ce soit celle de couvertures ou celles à l’intérieur du livre, se révèlent vraiment magnifiques. À noter que ce recueil comporte six nouvelles de l’auteur ainsi qu’une postface de Yannick Rumpala sur la science fiction.

Mariposa : Cette nouvelle va nous plonger dans la découverte de l’île mystérieuse qu’est Mariposa, une petite île du Pacifique qui a vu mourir Magellan. Un texte intrigant, qui est clairement porté par le jeu de style proposé par l’auteur, mélange de narration sur différentes époques, jouant avec le lecteur pour l’amener vers cette révélation finale. Une conclusion qui se révèle surprenante, efficace et qui fait clairement réfléchir le lecteur sur le lien entre l’Homme et la nature, même si j’avoue j’avais deviné rapidement l’aspect fantastique de cette fin, ressemblant à un autre roman. Au final une nouvelle forte, touchante montrant aussi que les hommes peuvent aussi bien détruire que s’associer malgré les différences, les haines et les adversités. Mon seul regret est qu’elle m’a paru trop courte.

Sept Secondes pour Devenir un Aigle : Cette nouvelle nous plonge dans la vie d’un jeune amérindien qui va découvrir la vérité sur son origine et se retrouver dans un voyage avec celui qui est son véritable père. Un texte qui se révèle sans fioriture, plongeant de façon franche et directe le lecteur dans son intrigue pour ne jamais vraiment le lâcher jusqu’à la fin. Un texte qui va se révéler vraiment prenant, rempli de fureur et de passion nous présentant un personnage en lutte contre une société consumériste et destructrice. La force de l’auteur est justement de ne jamais juger ou imposer ses idées, le héros ne cherchant pas à faire changer son fils mais simplement à lui ouvrir les yeux à travers ce voyage. Mais surtout c’est la symbolique de la conclusion qui m’a marqué avec cet acte, limite inutile et futile et pourtant tellement fort.

Éthologie du Tigre : Cette nouvelle nous raconte l’histoire d’un homme, marqué à vie par les tigres, qui se bat pour leur survie. Il se retrouve à devoir enquêter sur la présence d’un tigre sur un chantier de construction d’un hôtel de luxe au Cambodge. Les thématiques de ce récit se révèlent vraiment intéressante avec cette lutte d’une espèce en voie de disparition qui tente de survivre face à une humanité envahissante, ou encore cette critique efficace sur le fameux tourisme écologique, ou bien ce rapport trouble entre le héros et les tigres. Mais voilà je n’ai pas réussi à accrocher à la relation ambiguë que va naitre entre le héros et sa guide. Ce qui ne gâche en rien l’aspect cynique du texte sur les différentes idées misent en avant, mais fait que je n’ai pas non plus accroché totalement.

Shikata ga nai : Cette nouvelle m’a faite clairement penser à Stalker; que j’ai lu il n’y a pas longtemps, sauf qu’ici au lieu de braver une zone contaminée par les aliens, les pilleurs doivent braver les radiations de Fukushima. Un texte court, sans concession sur la vie et la survie de certaines populations dans une région sinistrée. Un texte fort et crédible avec des personnages cohérents et qui vivent leurs vies pleinement tant qu’ils n’ont rien à perdre.

Tjukurpa : J’avoue je ressors mitigé de ma lecture de cette nouvelle. J’ai été vraiment saisi par les passages de l’héroïne, son esprit simple offrant une vision vraiment sans concession et cynique de sa vie et son univers. J’ai apprécié aussi les réflexions intéressantes, comme par exemple la recherche, dans un monde en perdition, d’une vie virtuelle meilleure et qui repose sur des bases définies plus saines par certains, ou encore sur l’influence de l’avatar qui nous transforme et peut grandement nous influencer. Mais voilà je n’ai pas vraiment accrocher à cette intrigue sur l’élimination des colons qui sert de fil rouge.

Lumière Noire : La plus longue des nouvelles, qui nous propose ici une histoire post apocalyptique à la Terminator où l’IA lumière noire cherche à changer le monde selon son idée. Une histoire qui va se révéler vraiment efficace, où l’auteur joue habilement avec le lecteur au fil des pages pour aboutir à une conclusion vraiment surprenante, captivante et qui offre même une certaine forme d’espoir. Ce texte nous fait aussi réfléchir sur la tendance actuelle à tout reposer sur l’internet, le cloud et le tout connecté. Alors bien sûr cela a déjà été fait dans d’autres récits, mais Thomas Day arrive vraiment à apporter sa propre voix, sa propre vision de la chose. Un récit soigné et surtout cohérent, principalement dans sa façon de présenter l’évolution de notre monde, mais aussi dans ses descriptions comme celles informatiques. Un récit sombre et saisissant.

À noter aussi la postface de Yannick Rumpala qui discute de la Science-Fiction, de sa vision et de ses messages. Vous pouvez retrouver ce texte ici. Un texte qui se révèle vraiment intéressant avec de nombreux exemples, principalement sur le lien entre l’Homme et son habitat. J’y ai trouvé aussi pas mal d’idées de lecture.

Alors c’est vrai on peut dire que le style de l’auteur s’est un peu assagi, a gagné en maturité et cherche moins les passages chocs pour surprendre le lecteur. Pour moi je vois la chose de la façon suivante, à force de crier, maintenant qu’il espère avoir l’attention de son lectorat, il cherche à lui ouvrir les yeux, à le faire réfléchir en profondeur sans trop le secouer. Ce qui n’empêche en rien la plume de l’auteur de se révéler incisive, souvent percutante, sombre et captivante. Mais surtout il développe des thématiques d’actualité de façon soignée et intelligente. Des nouvelles où l’humain prend une place importante, dans une toile de fond rarement rose, mais toujours probable, réaliste et passionnante. Mais surtout des récits qui offrent un espoir si on sait le capter et le voir. Même si certains textes sont un peu en dessous, une très bonne lecture.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce recueil de 6 nouvelles de l’auteur.  On retrouve à chaque fois des histoires qui se révèlent efficaces, percutantes, et captivantes, mais qui surtout nous offrent des axes de réflexions vraiment intéressants et soignés. L’humain est souvent au centre de l’histoire, apportant sa vision et son espoir d’un monde qui est souvent malmené par l’Homme. Comme on l’annonce dans la préface, on sent bien que la plume de l’auteur s’est un peu assagie, moins de violence et de sexe, mais elle se révèle toujours aussi puissante et percutante, juste plus mature. A noter aussi une postface intéressante sur la science-fiction de Yannick Rumpala. Alors bien sûr un ou deux textes m’ont paru légèrement en dessous ou m’ont un peu moins accroché, mais au final un très bon recueil de nouvelles qui mérite d’être découvert.

 

Ma Note : 8/10

 

chalengeChallenge JLNN 17ème lecture

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