Catégorie : Fantasy Page 48 of 69

Terre de Héros Tome 2, À Pierre Fendre – Richard Morgan

a-pierre-fendreRésumé :Ringil fuit son passé, la famille qui l’a renié, et les magnats du commerce d’esclaves qui veulent sa peau. Il n’a plus qu’un endroit où se réfugier : Yhelteth, coeur de l’empire du Sud. Il y trouve asile auprès d’Archeth, une ancienne soeur d’armes, désormais haute conseillère de l’empereur.

Mais celle-ci a ses propres problèmes, et Ringil se retrouve impliqué dans des allégeances douteuses. Personne ne le sait encore, mais la cité est sur le point d’exploser…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Après un premier tome qui se révélait sympathique, ne manquant pas de qualité et qui cherchait à sortir des classiques de la fantasy, mais dont l’auteur avait du mal à vraiment gérer le rythme et se laissait parfois aller un peu trop à la gratuité de violence et de sexe (ma chronique ici), j’avais envie de savoir ce que pouvait bien nous proposer l’auteur pour cette suite. Je trouve la couverture, illustrée par Jon Sullivan, sympathique et fidèle à l’univers. Par contre, à noter que le changement de traducteur n’a pas, selon moi, été bénéfique, certaines phrases manquant clairement de sens, ce qui est vraiment dommage.

On sent que l’auteur commence à prendre ces marques avec ce second tome, que ce soit avec la fantasy ou encore son histoire. En effet on sent que le déroulement de l’intrigue est mieux maîtrisé et moins volatile que dans le premier tome. L’histoire suit un véritable fil conducteur qui se révèle vraiment efficace et prenant, avec des axes de réflexions parfois intéressants sur la vengeance, soi-même ou encore l’esclavage. L’auteur continue aussi à apporter sa propre vision de la fantasy tout au long des pages, prenant les codes classiques du genre pour les remanier à sa sauce, voir les modifiants complètement, ce qui se révèle vraiment intéressant. Mais surtout l’auteur s’est enfin rendu compte que le sexe ou la violence gratuite desservait plus qu’autre chose son premier tome, ce qui n’empêche pas d’en retrouver dans ce second tome, mais pas de façon gratuite, elle apporte quelque chose au récit et à la compréhension des héros, à leurs changements et leurs évolutions.

Alors tout n’est pas encore non plus parfait dans ce second tome, déjà le début met peut-être un peu de temps pour se mettre en place, il faut dire qu’on retrouve nos personnages un an après la fin du premier tome, rien de dérangeant, mais surprenant. On se sent un peu perdu, surtout que l’auteur évite l’omniscience dans son récit pour garder quelques surprises sur les façons dont ont évolués les personnages durant cette année, ce qui est intéressant, mais fait qu’on met parfois un peu de temps à se resituer dans ce récit. De plus on sent tout de même que ce second tome est pour l’auteur un tome de transition, car même si l’intrigue se révèle plus dense, plus complexe et plus soignée que le premier tome l’auteur prend parfois un peu son temps et surtout offre plus de questions que de réponses. Et pourtant je me suis senti happé par ce second tome plus cohérent, offrant pas mal d’action, de stratégies et de trahisons, un tome sans temps morts qui aboutit à une conclusion vraiment surprenante et qui appelle à lire la suite.

L’univers mis en place par l’auteur parait, comme dans le premier tome, classique mais quand on creuse un peu on se rend rapidement compte qu’il ne manque, ni d’intérêt, ni d’originalité, on sent que l’auteur a vraiment voulu nous proposer quelque chose de différent de ce qu’on rencontre d’habitude en Fantasy. On retrouve vraiment une sorte de mélange de fantasy sombre, violente, noire, mais le tout est saupoudré de fantastique voir même de SF, que ce soit à travers les dwendas ou encore les lieux gris. Ce mélange peut aussi bien passionner le lecteur que complètement le dérouter, moi j’avoue j’ai vraiment accroché à ce monde. L’auteur continue aussi à nous présenter les dieux de la Cour Sombre, des dieux encore très mystérieux mais qui ne manquent pas d’intérêt, jouant avec les humains comme des poupées et qui soulèvent pas mal de questions dont j’espère trouver les réponses dans le troisième tome. Un univers toujours aussi sombre, violent et cynique que le premier tome, mais qui se révèle moins étouffant et angoissant que ce que proposait l’auteur dans le premier tome, on a plus envie de lâcher ce tome pour respirer, l’auteur a enfin réussi à trouver l’équilibre.

Les personnages ont eux aussi gagnés en densité et en complexité dans ce tome. Ce sont toujours des héros à la gloire passée, des héros qui avec l’âge s’épuisent mais surtout deviennent de plus en plus cyniques et posent un regard pas toujours très tendre sur le monde, l’humanité et son évolution, des hommes qui ne peuvent vivre sans la haine et la guerre. Rignil est vraiment le personnage qui pour moi a le plus changé dans ce tome, il est devenu plus sombre, plus acerbe, mais surtout il a vraiment gagné un charisme qui l’impose à chaque rencontre dans le roman. Archeth elle aussi se révèle intéressante à suivre, à découvrir au fil des pages, car autant Ringil et Egar apporte le côté guerrier, violent et sanglant, autant elle apporte plus le côté manipulation par sa présence à la cour de l’Empereur. Egar, notre troisième héros, se révèle sympa aussi à suivre mais, je trouve, a du mal à évoluer par rapporte au premier tome restant le guerrier bersek un peu rouillé mais classique. Mais un personnage que j’ai trouvé vraiment intéressant c’est Jhiral, l’Empereur, mélange entre intelligence et folie, qui se révèle vraiment intéressant à découvrir.

Le style de l’auteur est toujours aussi incisif, voilent et efficace, il arrive vraiment à nous emporter dans ce second tome, qui n’est pas encore parfait, mais se révèle vraiment plus dense, complexe et soigné que ce que pouvait proposer premier. Cela vient peut être du fait que l’auteur n’a plus besoin de nous présenter ces personnages et son univers, en tout cas un second tome qui nous offre une conclusion pleine d’intensité, de surprises et qui donne vraiment envie de lire le troisième tome. L’auteur a cette fois pleinement réussi à me convaincre, et même si je trouve qu’on n’est pas encore au niveau de ce que peut proposer l’auteur en SF, j’ai vraiment passé un bon moment de lecture avec ce Tome.

En Résumé : Un second tome qui se révèle vraiment un cran au-dessus du premier et qui m’a fait passer un bon moment de lecture. L’intrigue de ce second tome évite de s’éparpiller dans plusieurs directions et se révèle vraiment dense et complexe, entrainant le lecteur sans temps mort dans une histoire vraiment captivante malgré un début un peu long à se mettre en place et quelques longueurs en milieu de récit. L’univers continue à se développer et à dévoiler son originalité mélange de Fantasy, Fantastique et SF. Les personnages sont toujours aussi intéressants à suivre et se révèle vraiment denses, complexes et travaillés. Des personnages cyniques, des héros à la gloire perdue qui posent un regard sur le monde vraiment intéressant. Le style de l’auteur se révèle toujours aussi incisif et prenant et nous plonge vraiment dans cette histoire efficace et pleine d’action. Dommage que ce soit un tome de transition ce qui se ressent parfois un peu tant les questions s’accumulent, mais rien de vraiment dérangeant, car je lirai le troisième tome avec grand plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

Le Trône de Fer, L’Intégrale 3 – George R.R. Martin

trone-de-fer-integrale-3Résumé : Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer, tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors s’en sortiront indemnes…

Edition : J’ai Lu

 

Mon Avis : Dans un mois environ, le premier épisode de la troisième saison de Games of Thrones sera sur les écrans. Par conséquent, qui dit nouvelle saison, annonce de nouveau une lecture en mini LC, avec Lyra et Taliesin qui est venu s’ajouter à notre petit groupe, sur l’intégrale 3 qui devrait couvrir les deux prochaines saisons. Après deux premières intégrales que j’ai trouvés vraiment captivantes et surprenantes (chronique Intégrale 1 ici, Intégrale 2 ), j’avais hâte de savoir ce qu’allait nous proposer l’auteur. A noter que je trouve la couverture, toujours illustrée par Marc Simonetti, toujours aussi réussie.

Plonger dans un tome du Trône de fer c’est un peu se lancer à l’aventure sans filets, on ne sait pas vraiment ce qui va arriver et on a de grandes chances d’être surpris voir même étonné par ce que peut nous proposer l’auteur. Mais voilà cette troisième intégrale nous offre vraiment le paroxysme, tant le lecteur va se retrouver chambouler, transporter et va même y perdre parfois ses
repères, la faute à l’auteur qui n’offre aucune pitié à ces personnages et à son intrigue toujours aussi sombre. Une troisième intégrale qui va se révéler vraiment passionnante du début à la fin malgré plus de 1100 pages et, une fois plongé dans l’histoire et retrouvé les personnages j’ai vraiment eu du mal à lâcher ce livre. L’auteur sait parfaitement gérer les passages, alternant efficacement entre les moments calmes et les moments vraiment déroutants et surprenants ce qui fait que le rythme reste toujours entrainant, surtout que l’auteur sait surprendre et réveiller le lecteur aux moments où il l’attend le moins, ce qui fait que le lecteur ne s’ennuie jamais vraiment, toujours dans l’attente de ces bouleversements.

Les jeux des trônes n’a jamais été aussi mortel et dangereux que dans ce tome et l’auteur nous rappelle que rien n’est figé, qu’il est le seul maître à bord de son histoire et que si vous pensiez qu’il n’arriverait pas à vous étonner alors c’est raté. Il est d’ailleurs vraiment très difficile de deviner les choses à l’avance tant l’auteur sait jouer avec le lecteur, on a beau essayer de vouloir assembler les pièces, tenter de deviner les choses, rien n’y fait l’auteur arrive vraiment toujours, à un moment ou à un autre, à nous sortir LE chapitre qui vient tout remettre en cause. L’histoire continue aussi à gagner en complexité, en densité tout au long de cette troisième intégrale. Alors, bien sûr en cherchant bien il y a quelques passages un peu longs, l’auteur donne parfois l’impression de s’attarder un peu trop sur les descriptions comme par exemple sur la nourriture et il est parfois difficile de savoir pourquoi s’attarder sur tel personnage, mais franchement tous ces points sont vite balayés une fois la dernière page tournée par le fait que le lecteur se retrouve immergé et emporté par l’histoire.

L’univers n’est pas en reste et n’est pas laissé de côté par l’auteur qui continue à aussi à le développer, le densifier et le complexifier. Il est d’ailleurs vraiment intéressant d’avoir pu en apprendre plus sur certains points comme par exemple sur les Sauvages derrières le mur, Les Autres ou encore sur de nouvelles régions que va découvrir par exemple Daenerys. Le fait de ne pas s’arrêter au Royaume des Sept Couronnes permet vraiment de découvrir d’autres cultures, d’autres façons de vivre vraiment intéressantes et captivantes. De plus l’auteur continue à développer tout l’aspect sur les différents dieux, leurs interactions dans cet univers et leurs desseins, à travers leurs émissaires, qui restent certes encore assez obscures. La magie prend encore un peu plus d’ampleur, sans non plus jamais vraiment devenir un élément imposant ou incontournable dont tout le monde pourrait se servir. Différentes magies qui ne manquent pas de charmes et d’attraits et dont j’attends de voir comment va continuer à s’en servir l’auteur.

Concernant les personnages on retrouve avec plaisir les protagonistes des tomes précédents qui continuent à se développer tout au long du roman, que ce soit émotionnellement mais aussi du point de vue de leurs envies et de leurs ambitions. Mais rien n’est gratuit et l’auteur nous le rappelle à chaque instant tant il peut aussi bien offrir aux personnages des moments de calme, mais aussi des moments de souffrances et de violences qui ne les laisseront pas intact. L’auteur nous dévoile aussi sa capacité à travailler et à rendre intéressant des personnages qui, aux premiers abords, paraissaient détestables, imbus d’eux-même et des autres. Je pense particulièrement à Jaime Lannister qu’on découvre dans ce tome et qui, finalement, au fil des pages, va gagner en intérêt, alors bien sûr il reste un personnage des plus détestables sur certains points, mais on comprend mieux ces motivations et ces actions. Par contre j’avoue, des fois je regrette que l’auteur tombe un peu dans le caricatural, je suis désolé pour Sansa, mais franchement si elle n’a pas encore compris que les princes charmants ça n’existait pas je ne sais pas ce qu’il lui faut pour lui faire comprendre. Dans tous les cas des personnages loin d’être manichéen, tout en nuance qui accroche facilement le lecteur.

La plume de l’auteur est toujours aussi soignée, prenante et captivante sachant nous plonger efficacement dès les premières pages dans son univers et son intrigue complexe. Un style vraiment
sombre dans un univers complexe et violent, sans non plus tomber dans l’excès ce qui est vraiment intéressant, mais qui n’est pas non plus à mettre entre toutes les mains. Une écriture dense et il vaut mieux rester concentré. Mais comme les autres tomes, parfois j’ai eu un peu de mal avec la traduction qui me paraît parfois un peu trop alambiqué, de plus quelques coquilles se sont glissées ici ou là dans le roman, rien de fondamentalement gênant mais ça surprend toujours quand on les repère. Par contre je trouve ça bien que la carte ainsi que le glossaire des personnages se soit étoffé un peu même si je le trouve encore un peu juste. Dans tous les cas ce troisième tome parait être le paroxysme de ce cycle et j’ai hâte de savoir ce que l’auteur va nous offrir dans le quatrième tout en m’inquiétant légèrement de savoir si l’auteur arrivera à garder la même densité et la même intensité.

En résumé : J’ai encore une fois passé un excellent moment avec ce roman qui se révèle, à mon avis, pour le moment le meilleur de la série, car l’auteur a décidé de frapper un grand coup dans son histoire et de rappeler que c’est lui qui est aux commandes de l’intrigue. Une intrigue qui se révèle vraiment pleine de surprise, saisissante et qui continue à se densifier et à se complexifier au fur et à mesure des tomes. Alors certes, on pourrait légèrement reprocher quelques longueurs et parfois un un peu trop de descriptions, mais franchement devant la force de ce troisième tome on oublie vite ces légers points. L’univers continue lui aussi à se développer, à se densifier, l’auteur continuant à nous faire découvrir de nouvelles contrées mais aussi nous permet de découvrir les sauvages, ou encore la magie, ou aussi les dieux. Les personnages sont toujours aussi intéressants, passionnants et denses et continuent à évoluer tout au fil des pages. L’auteur arrive même à nous faire accepter des personnages pas toujours très apprécié comme Jaime. Par contre, au bout de trois Tome je trouve toujours Sansa un peu cruche, certes elle apprend et évolue, mais à une vitesse de tortue. La plume de l’auteur est toujours aussi soignée, travaillée et captivante, dommage que par moment la traduction donne l’impression d’être mal faite. Vivement l’intégrale quatre.

 

Ma Note : 9,5/10

 

Retrouvez la chronique de Lyra ici.

Retrouvez la Chronique de Taliesin là.

Le Lion du Caire – Scott Oden

le-lion-du-caireRésumé : Sur les berges du Nil, dans un palais somptueux, le jeune calife Rachid al-Hasan tente de contrôler un empire corrompu. Le roi chrétien de Jérusalem, un homme à l’insatiable cupidité, a envoyé des représentants du célèbre ordre des Templiers au coeur de la ville pour exécuter ses instructions dans un bain de sang. Dans les souks bondés et les ruelles étroites, des factions s’affrontent.
L’Égypte saigne, et l’odeur attire ses ennemis comme autant de requins. Pourtant, il reste un espoir. Le calife fait appel à la plus puissante des armes : un homme seul. Un Assassin à la lame possédée par un démon, dont la sinistre réputation s’étend de Séville à Samarcande. Celui qu’on appelle l’Émir du Couteau…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Bragelonne, comme chaque début d’année, nous arrive avec un roman qui profite d’un gros matraquage sur le net et pas mal d’annonces. J’avoue que depuis quelques années je fais plus attention avec ces annonces, la preuve mes dernières lectures des « coup de coeur » de la maison d’édition qui se sont soit révélé ratés, soit tout juste moyens. Mais voilà j’ai décidé de rapidement lire ce roman car, j’avoue, le quatrième de couverture nous plongeant en Egypte ainsi que l’illustration de la couverture, que je trouve vraiment réussi et intrigante, m’ont vraiment donnés envie d’offrir une chance rapide à ce livre au lieu de le laisser s’enfoncer dans les abysses de ma PAL.

Et je dois dire que je ne suis pas déçu de ma lecture. Alors, soyons clair tout de suite ce roman n’est pas un chef d’œuvre, mais il m’a permis de passer un bon moment sans temps mort. L’auteur
s’annonce influencé par les textes de Howard et çela se ressent, car il nous offre un roman d’héroïc fantasy à l’intrigue vraiment nerveuse, violente, pleine de vie et d’action mais aussi, finalement, un peu simpliste avec cet assassin, seul contre tous, et qui doit sauver le Caire de ses ennemis. On ne s’ennuie jamais dans ce roman et, dès le début, le rythme soutenu fait qu’on se laisse emporter par l’histoire, la tension montant doucement au fil des pages pour aboutir à une conclusion pleine de surprises et de rebondissements que l’auteur maîtrise plutôt bien. L’action très présente se révèle très visuelle et ne manque pas de tonus, même si par moment l’auteur en fait un peu trop facilitant un peu trop certains combats de son héros principal, mais rien de bien dérangeant. Là où le roman devient intéressant c’est que l’auteur a réussi à élever son récit par rapport à ce qui se fait d’habitude dans ce domaine.

Car oui, l’auteur ne se limite pas à un héros « bourrin » qui va accumuler les scènes de combats et d’actions et va sauver un peuple entier, non, il cherche à nous offrir une histoire un peu plus intelligente que la moyenne où les intrigues et les trahisons ne manquent pas, densifiant ainsi légèrement son récit, le rendant plus complexe. Alors, bien entendu on est loin de ce que peut proposer certains auteurs, Scott Oden cherchant quand même à nous présenter quelque chose qui se lit facilement et rapidement, mais voilà je trouve cela agréable de ne pas avoir qu’une accumulation d’action, mais de trouver aussi une intrigue un minimum soignée qui révèle son lot de machinations, de surprises et de ruses. Par contre je trouve dommage que parfois l’auteur tombe un peu trop dans la facilité sur son intrigue, surtout vers la fin quand notre héros va infiltrer un camp, je doute que la chose aurait pu se passer aussi facilement et c’est un peu le péché de l’auteur,rendre parfois les choses trop faciles.

L’univers présenté par l’auteur se révèle vraiment intéressant car il est rare, en tout cas de ce que j’ai lu, de se retrouver du côté de l’orient vis-à-vis de la Guerre Sainte. De plus le cadre de la ville du Caire se révèle vraiment soigné, travaillé et donne vraiment envie de visiter cette ville des « Milles et Une Nuits », ensoleillée et magnifique, mais qui possède ses zones d’ombres et de misères. La magie et le fantastique se révèle présente avec parcimonie dans ce roman mais se révèle solide et efficace et donne envie d’en savoir plus, comme par exemple sur cette arme que possède le héros. La culture, la société ainsi que les croyances sont plutôt bien représentées et ne perdent pas trop le lecteur tout en se révélant plaisant à découvrir, même le langage arabe dont se sert légèrement l’auteur ajoute une pointe de réel à son histoire. Par contre il faut avoir un minimum d’attrait pour l’Egypte sous peine de ne pas accrocher au roman. Sinon je tiens à prévenir, ce roman n’a rien d’historique, l’auteur le dit lui-même dans la préface, il s’est donc permis des changements et des modifications.

Concernant les personnages je dois dire que le personnage principal se révèle vraiment charismatique, plaisant à suivre, mais aussi loin d’être manichéen, possédant cette nuance qui fait qu’il oscille un peu entre le bon et le mauvais, par contre, et c’est un reproche que je fais à tous les personnages, c’est que sans être manichéens ils sont tous dans un camp et ne remettent jamais vraiment en cause leurs actions et leurs ordres, ce qui est parfois, pour certains personnages assez surprenants. Concernant les personnages secondaires ils se révèlent solides, intéressants et ne manquent pas de charmes à suivre, que ce soit les bon comme les mauvais malgré certaines simplicités. Par contre, je suis un peu déçu des personnages féminins qui donnent soit parfois l’impression d’être surjouées, soit trop superficielles comme le rôle de la concubine.

Le style de l’auteur se révèle vraiment simple, efficace et vivant sachant nous plonger assez facilement dans son histoire et dans son univers, ce qui fait qu’on a du mal à vraiment lâcher le roman malgré les quelques reproches ici ou là. Un roman nerveux, prenant, violent et efficace qui ne manque d’être un minimum intelligent et complexe. J’ai donc été agréablement surpris par ce roman et, même si on est encore loin de l’excellent roman, je peux comprendre l’enthousiasme que Bragelonne trouve à ce livre d’héroïc fantasy. Un roman qui m’a offert un bon moment de lecture dommage que l’auteur se laisse un peu trop aller à la facilité. Si l’auteur écrit une suite je la lirai sans problème.

En Résumé : J’ai passé un bon moment avec ce livre qui nous offre une histoire d’héroïc fantasy vraiment nerveuse, pleine d’action et sombre ou le lecteur ne s’ennuie jamais tant le rythme est soutenu. De plus l’auteur cherche à rendre son histoire un peu plus intelligente que ce qui se fait habituellement, cherchant à rendre l’intrigue plus complexe qu’il n’y parait tout en gardant le côté fun et nerveux. L’univers situé en Egypte, et plus précisément au Caire, se révèle soigné, solide et intéressant. Le personnage principal ne manque pas de charisme et se révèle passionnant, les personnages secondaires son travaillé, je suis par contre déçu par les personnages féminins qui sont soit surjouées soit superficielles à mon goût. Le Style de l’auteur est vraiment simple, vivant et captivant et nous plonge facilement dans le roman. Un roman, certes, pas parfait mais qui offre un bon moment de lecture et donne envie de découvrir ce que peut proposer d’autres l’auteur.

 

Ma note : 7,5/10

Les Dames de Grâce Adieu – Susanna Clarke

les dames de grace adieuRésumé : Ne vous laissez pas prendre au charme paisible de la campagne anglaise. Un pont ancien ou une trouée dans un bosquet peuvent être autant de passages pour l’Autre Pays, où règnent les fées.
À cheval entre notre monde et l’Autre Pays vivent les magiciens. Et les magiciennes, longtemps interdites d’exercice de la magie et néanmoins puissantes… à leur manière. Pour protéger leur liberté, les dames de Grâce Adieu usent avec délice d’une magie impertinente et amorale. Arborant leur air le plus sage, elles créent des ondes de choc sous la surface du réel et bouleversent l’ordre établi. Elles infligent de cuisantes leçons aux humains, modifient les perspectives et les paysages et maintiennent, selon des règles connues d’elles seules, la paix au royaume d’Angleterre.

Edition : Robert Laffont

 

Mon Avis : Je me suis lancé dans la lecture de ce recueil de nouvelles car, après la lecture de Jonathan Strange & Mr Norrell, qui se révélait certes lent, mais que je trouvais riche, tant dans l’univers que dans l’écriture (chronique ici), j’avais envie de découvrir ce que pouvait proposer d’autre l’auteur. A noter que ce recueil comporte huit nouvelles et qu’elles se situent toutes dans le même univers que son roman, une Angleterre victorienne, de la magie, des faes plus que rusée et menteurs. A noter aussi la couverture, illustrée par Charles Vess et Petra Borner qui se révèle sympathique, mais surtout les illustrations des nouvelles par Charles vess qui elles, je trouve, sont vraiment réussies et il aurait même été intéressant à mon avis d’en trouver plus. Je vais donc essayer de chroniquer chacun des huit contes.

Les Dames de Grâce Adieu : Voilà un conte vraiment intéressant qui traite de la magie, mais du point de vue des femmes, alors que tout le monde sait bien, qu’à cette époque, la magie est une affaire d’hommes uniquement. Une histoire qui ne manque pas de charme avec des personnages intéressants et où on retrouve avec plaisir Jonathan Strange. Les moeurs pas facile de l’époque ainsi que les discriminations servent parfaitement à construire le background de cette époque, mais je pense que, pour pleinement comprendre cette nouvelle, faut avoir lu le roman. Attention vous ne serez pas perdu si vous ne le lisez pas, juste qu’il vous manquera peut être une ou deux clés, de plus malgré tout le côté mystérieux et magique de cette nouvelle on n’a pas l’impression d’avoir de vraie conclusion.

Sur la Colline Gourmande : Bon j’avoue ce texte est celui qui m’a le moins accroché dans ce recueil, la faute tout d’abord à un style trop ampoulé et à une utilisation d’un langage qui ressemble à du vieux français, ce qui m’a paru surprenant et assez lourd. L’histoire en elle-même reste assez classique avec une dame en difficulté qui fait appel à un garçon-fée pour essayer de se sauver, mais elle manque clairement de surprise et se retrouve à mon goût assez linéaire et possède une conclusion vraiment ouverte qui peut facilement perturber. Après ça peut aussi venir de la traduction, car j’imagine que ce texte, dans le style, ne devait pas être aisé à traduire.

Mrs Mabb : Voilà une nouvelle vraiment intéressante, un conte vraiment surprenant sur deux amants séparés par une fée. Mrs Mabb va donc tout faire pour retrouver son promis malgré les réticences de certains. Un conte vraiment efficace plein de magie, mais aussi surtout de courage et d’abnégation de cette jeune anglaise que tout le monde prend pour une folle et qui recherche simplement à retrouver son bonheur perdu, et même si l’histoire se révèle un peu répétitif dans sa construction et ces péripéties, je me suis laissé emporter par l’histoire et par la plume toujours aussi simple et dense de l’auteur qui vient compléter parfaitement ce petit conte.

Le Duc de Wellington Egare son Cheval : Une très courte nouvelle qui reprend des personnages du roman de l’auteur pour les placer dans l’univers de Stardust de Neil Gaiman. Une histoire qui nous présente un village arrogant qui rejette toute autorité, lié à un passage menant à un monde féérique surprenant. Une histoire sur le destin et sa fatalité et le fait que finalement le futur n’est peut-être pas entre nos mains et que changer son avenir n’est pas toujours bon. Certes, cette histoire n’est pas des plus originale mais se révèle vraiment sympathique. Dommage que le format si court fait que l’histoire passe trop vite et offre un goût de trop peu.

Mr Simonelli ou le Veuf Fée : Sûrement l’un des meilleurs textes de ce recueil écrit sous forme de journal et qui va dévoiler la vérité sur un homme qui a été manipulé du début à la fin et dont tout le monde pense du mal face à toutes les actions qu’il a menée. Très vite on va se rendre compte que Mr Simonelli n’est pas le menteur que tout le monde croit, il a mené un combat contre un veuf-fée avec les armes qu’il pouvait. Un texte vraiment intéressant sur la vision des actes de chacun, surtout sur la vision des autres. Un conte qui possède un certain charme et vient remettre en avant le véritable monde de fées qui n’est en rien fantastique et magnifique. Je regretterai juste quelques simplicités surtout sur la conclusion du veuf fée.

Tom Brightwind ou Comment un Pont Féerique fut Construit à Thoresby : Cette fois encore un conte qui nous montre que les bonnes actions des fées n’ont pas toujours de bons côtés et cachent toujours des intentions pas toujours nobles. Un texte assez incisif sur un personnage sournois, Tom Brightwind, mais qui se révèle vraiment passionnant à découvrir. Chaque action aura son bon et son mauvais côté. Même si la conclusion se révèle sans surprises on se laisse emporter par cette histoire pleine de magie et de rebondissements.

Grotesques et Frettes : Une histoire de vengeance entre deux reines qui se disputent le pouvoir, la Reine d’Ecosse cherchant à conquérir le trône de la Reine d’Angleterre en essayant de se servir de Beth, sa geôlière, qui serait une magicienne. Bon j’ai dû passer à côté de ce texte, car il ne m’a pas marqué plus que cela, pourtant il n’est pas si mauvais et est bien construit, mais je ne sais pas, je ne me suis pas complètement accroché que ce soit aux personnages comme à l’histoire en elle-même.

John Uskglass et le Charbonnier du Comté de Cumbria : Un texte intéressant qui montre qu’il ne suffit pas d’être un des magiciens les plus puissants pour tout dominer et qu’il suffit parfois d’un petit Charbonnier pour retrouver un peu d’humilité. On retrouve avec plaisir John Uskglass qui se retrouve en mauvaise posture dans ce conte efficace et sympathique qui ne manque pas de magie et de surprise. Alors certes la morale du plus faible qui tient tête au plus fort reste très classique dans les contes, mais elle est bien travaillée et présentée j’ai trouvé.

 

Le style de l’auteur est toujours aussi dense, riche et efficace et, il faut bien l’avouer, si vous l’avez trouvé ennuyeux ou trop bavard dans le roman de Jonathan  Strange & Mr Norrell il y a peu de chance que vous accrochiez au style du recueil. En effet on retrouve toujours ce côté très descriptif mais aussi ses nombreuses notes de bas de pages qui, personnellement, ne m’ont pas dérangées, apportant un plus à tout ce monde et cette magie, mais qui risque d’en déranger plus d’un. Au final ce recueil peut être un bon test pour découvrir les textes de l’auteur plutôt que se jeter directement sur le roman. En tout cas un recueil de nouvelles sympathiques même si certaines se sont révélées un cran en dessous.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture vraiment sympathique avec ce recueil de huit nouvelles qui nous replonge avec un certain plaisir dans cette Angleterre pleine de magie, de mystères et de féeries, mais aussi plein de sournoiseries. Alors, bien sûr, toutes ces nouvelles ne sont pas au même niveau, avec deux que j’ai trouvé vraiment un ton en dessous mais j’ai retrouvé avec plaisir les éléments qui faisaient la réussite de Norell & Strange tel que cet univers Victorien voir par moment gothique qui se révèle toujours aussi plaisant avec des personnages possèdant ce caractère anglais si imperturbable et efficace et le tout porté par un style riche, dense et rempli de détails. D’ailleurs si vous n’avez pas accroché au style dans le roman je ne pense pas que vous y accrochiez plus dans ce recueil de nouvelles même si le côté court enlève ce que certains percevaient comme des longueurs.

 

Ma Note : 7/10

 

chalenge

Ma première lecture dans le JLNN

The Stormlight Archive Book 1, The Way of Kings Part 1 – Brandon Sanderson

the-way-of-kings-1.jpgRésumé : Roshar is a world of stone and storms. Uncanny tempests of incredible power sweep across the rocky terrain so frequently that they have shaped ecology and civilization alike. Animals hide in shells, trees pull in branches, and grass retracts into the soilless ground. Cities are built only where the topography offers shelter.
It has been centuries since the fall of the ten consecrated orders known as the Knights Radiant, but their Shardblades and Shardplate remain: mystical swords and suits of armor that transform ordinary men into near-invincible warriors. Men trade kingdoms for Shardblades. Wars are fought for them, and won by them.
One such war is about to swallow up a soldier, a brightlord and a young woman scholar.

Edition : Gollancz

 

Mon Avis : Voilà, je me suis enfin lancé dans le nouveau cycle de Brandon Sanderson en Anglais, vu qu’il ne sortira que cette année en VF, publié en 2010. Bon j’avoue j’ai eu un peu de mal à me lancer dans cette lecture, rien à voir avec le livre ou autre, juste dernièrement je manquais clairement de temps pour lire en Anglais. J’ai donc repris un rythme tranquille de lecture en VO il y a quelques mois et je suis bien content de l’avoir fait. A noter que le roman, The Way of Kings, lors de son passage en couverture souple a été découpé en deux parties, une pratique que, j’avoue, j’ai toujours du mal à comprendre même si l’auteur s’en explique à la fin du livre et que le livre fait plus de 1100 pages. Je vous fais donc ici ma chronique de la première partie. En tout cas je trouve la couverture, illustrée par Sam Green réussie et vraiment efficace ainsi que les illustrations qui parsèment ce roman. A noter que 10 volumes sont prévues (donc si on découpe à chaque fois en deux ça fera 20 tomes dans ma bibliothèque).

Brandon Sanderson se lance cette fois dans la fantasy épique, un peu à la Trône de Fer, avec son lot de guerres, de conquête de pouvoir, de nations, de chevaliers etc… Mais voilà l’auteur ne fait pas qu’un simple copier-coller de ce qui se fait d’habitude, il offre à son histoire et à son intrigue sa vision propre, son imagination, ce qui rend vraiment ce roman intéressant. Cette première partie sert, surtout, à nous poser l’univers et les personnages, mais des lignes d’intrigues vraiment captivantes et fascinantes se dessinent au fil des pages, même si on est encore très loin de tout visualiser. L’auteur nous offre vraiment, à travers cette histoire, quelque chose de dense et de complexe qui, si on se laisse emporter, se révèle vraiment captivant et prenant. Le rythme du roman est, certes, lent malgré quelques scènes de batailles vraiment nerveuses, mais permet vraiment de s’imprégner complètement de tout ce qui est mis en place ainsi que de l’univers et des personnages. Le début peut paraître aussi déroutant, mélangeant les époques et les personnages, le tout dans un univers nouveau, mais une fois assimilé, je l’avoue je n’ai plus lâché le livre. 

Un roman épique d’une grande efficacité qui devrait en surprendre plus d’un tant l’auteur arrive toujours aussi bien à jouer avec le mélange des genres et surtout il possède une imagination toujours aussi inventive et passionnante qu’il arrive a rendre cohérente et qui fait qu’on a du mal à lâcher le livre. Comme je l’ai déjà dit le rythme est assez lent, si vous cherchez un concentré d’action et de combats, passez votre chemin, mais voilà, sinon, on ne s’ennuie jamais vraiment car l’auteur sait jouer avec son lecteur et ses personnages, il sait nous offrir des rebondissements, des surprise ou encore des évolutions, que ce soit dans le comportement des personnages ou de l’univers, qui font que le lecteur se trouve toujours tendu, à l’affut et se retrouve surpris et happé par ses personnages et leurs histoires qu’on découvre au fil des pages.

L’univers mis en place est vraiment foisonnant et surtout fascinant à découvrir au fil des pages. On sent encore une fois toute l’imagination de l’auteur dans ce monde qui donne l’impression d’être entièrement imaginaire, mais surtout vraiment dense et passionnant. Alors bon, j’avoue, le lire est anglais est parfois perturbant surtout quand l’auteur invente une nouvelle faune et une nouvelle flore, ainsi que d’autres éléments fictifs comme armes et armures, mais voilà une fois le tout assimilé j’ai été fasciné par la densité et la complexité de cet univers. Entre ce monde de tornade, le système de magie, les spren (des sortes d’élémentaux) ou bien la position des hommes et des femmes dans la société, la vision de la guerre ou encore les différents peuples et les différentes coutumes, tout concoure à rendre ce monde unique, foisonnant et qui ajoute encore plus d’intérêt à cette histoire.

Les personnages sont vraiment intéressants et passionnant à découvrir tout au long du roman. L’auteur alterne entre trois points de vue principaux différents et ajoute des interludes où on découvre d’autres personnages. Les personnages principaux sont vraiment denses et riches et on s’attache facilement à eux, entre Kaladin l’ancien soldat devenu esclave on ne sait pas trop encore comment ni pourquoi, Shallan la jeune femme qui souhaite devenir érudite tout en essayant de sauver sa famille et qui se rend compte que la vie n’est jamais blanche ou noire ou encore Dalinar l’oncle du Roi qui reçoit de drôles de visions tous ces personnages possèdent leurs caractères et leurs visions propres. Ils se révèlent tous prenants, complexes, mais surtout possède une histoire et évolue en fonction des évènements et de leurs rencontres. Les personnages secondaires, qui gravitent autour, sont tout aussi soignés et travaillés ce qui fait que, même si les affinités sont différentes, on ne peut que s’accrocher à eux malgré quelques petits points dérangeant tel que par exemple la trop grande naïveté de Shallan ou encore la longue déprime de Kaladin qui m’a un peu énervé, mais bon rien de franchement bien grave. Par contre, je reste sur ma faim sur les personnages présentés en Interlude soit on aimerait en savoir plus, soit on a encore un peu de mal à les relier à l’histoire, mais je ne me doute pas que tout est calculé par l’auteur.

La plume de l’auteur est toujours aussi captivante, simple et efficace. Il arrive à nous plonger dans cette histoire dense et complexe possédant un background vraiment fascinant, le tout sans jamais ennuyer ou perdre le lecteur. Une première partie de tome qui, certes, pose surtout l’univers, les personnages et les premiers fils de l’intrigue, mais qui se révèle vraiment efficace, soignée et qui donne vraiment envie de lire la suite pour savoir où compte nous emmener l’auteur. Brandon Sanderson ne manque pas d’imagination et nous le démontre encore une fois.

A noter que ce roman sortira en 2013 aux éditions Orbit sous le titre Les Archives de Roshar Tome 1, La Voie des Rois Partie 1.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui se révèle être une excellente introduction du nouveau cycle de fantasy épique de l’auteur et qui nous plonge dans une histoire, certes au rythme un peu lent, mais qui ne manque pas de se révéler passionnante, efficace et prenante. Le début se révèle peut être un peu complexe et il faut quelques pages pour vraiment s’imprégner de tout, mais rien de bien dérangeant. L’auteur joue avec le lecteur alternant les rebondissements et les surprises ce qui fait qu’on ne se lasse jamais et on se retrouve happé. L’univers mis en place par l’auteur est vraiment dense et complexe et se révèlent complètement imaginé par l’auteur et passionnant à découvrir, offrant ainsi un background des plus efficace et prenant à l’histoire. Les personnages se révèlent travaillés, complexe et surtout attachants que ce soit les personnages principaux comme les personnages secondaires, même si avec certains personnages secondaires, surtout dans les interludes, on aimerait en savoir plus ou bien on se demande encore quels vont être leurs utilités. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi captivante, efficace et prenante. J’ai hâte de lire la seconde partie de ce tome pour connaitre la suite.

 

Ma Note : 8,5/10

L’Empire Brisé Tome 1, Le Prince Ecorché – Mark Lawrence

le prince ecorcheRésumé : À treize ans il est le chef d’une bande de hors-la-loi sanguinaires. Il a décidé qu’à quinze ans il serait roi. Le prince Jorg Ancrath a quitté le château de son enfance sans un regard en arrière, après qu’il fut contraint d’assister au massacre de sa mère et de son frère. Depuis ce jour il n’a plus rien à perdre. Il avance porté par sa fureur.
L’heure est venue de s’emparer de ce qui lui revient de droit. À la cour de son père l’attendent la traîtrise et la magie noire. Mais le jeune Jorg ne craint ni les vivants ni les morts. Animé d’une volonté farouche, il est prêt à affronter des ennemis dont il n’imagine même pas les pouvoirs.
Car tous ceux qui ont pris l’épée doivent périr par l’épée.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : La lecture de ce roman, près de six mois après sa sortie, est un peu la preuve que je prends maintenant les Coups de Coeur de chez Bragelonne avec des pincettes et que je ne me jette plus dessus. De plus le fait que je ne me sois procuré ce livre qu’en version électronique lors de l’offre spécial de Bragelonne à 99cts montre encore une fois à quel point, depuis Farlander qui ne m’a pas du tout accroché, je ne me laisse plus avoir par ces fameux romans Fantasy de l’année. Mais, la sortie prévue dans quelques jours du Tome 2, m’a fait me plonger dans ce livre car, qui sait, peut être que je me trompe complètement, peut être que ce livre va être le « coup poing » annoncé par l’éditeur, que ce livre va retourner la Fantasy comme j’ai cru entendre ici ou là. En tout cas la couverture, illustrée par Victor Manuel Leza Moreano, est vraiment sympathique.

Tout commence fort avec une scène d’introduction sanglante qui pose les personnages que sont Jorg et sa bande, des pilleurs, des meurtriers et des violeurs, car oui, voilà le point important de ce livre, on est loin des héros bien sous tous rapports, blancs et purs à la quête héroïque, notre héros est un gamin qui assouvit tous ses plus bas instincts. C’est un peu ce qui doit être la grande force de ce roman, son héros sombre, violent et cynique, mais voilà, notre héros doit, soit disant, avoir 14 ans hors il donne plus l’impression d’avoir la maturité d’un adulte expérimenté devant ses réactions et sa façon de voir le monde, ce qui lui enlève énormément crédibilité. Alors, je veux bien croire qu’un monde aussi violent que celui de ce livre pousse à grandir et à apprendre plus vite, mais faut pas exagérer non plus on en fait pas un philosophe ayant une vie derrière lui.

Concernant l’histoire en elle-même je dois dire qu’après un début vraiment prometteur le roman tombe très vite dans une succession de scènes les plus improbables et incohérentes, avant de rebondir au trois-quarts du livre pour enfin réussir à me réveiller et à me donner des raisons d’espérer pour ce cycle. Franchement la scène du drapeau blanc est d’un risible, l’évasion du château avec les frères est incohérente (ou alors ce sont les châteaux les plus vides que je n’ai jamais vu), celles des nécromanciens n’en parlons même pas tant notre héros est chanceux, mais surtout il ne faut pas s’inquiéter que Jorg soit l’être le plus intelligent de cet univers, car tous simplement ces adversaires ont le QI de bulots (et encore je suis méchant avec les bulots sur ce coup là). On a un peu l’impression que l’auteur à écrit le début de son roman comme on joue à un jeu de rôle j’avance, action, je lance les dés, youhou j’ai gagné, j’avance, action etc…, mais aussi que l’auteur a du mal à mettre en situation périlleuse son héros, comme s’il s’était attaché à lui au point de ne pas trop vouloir le blesser. En fait c’est simple, lire ce livre c’est un peu comme regarder, comme je viens de le dire, une partie de jeu de rôle entre amis ou un jeu vidéo; une accumulation de violence et une absence totale de finesse.

Les parties qui se révèlent les plus intéressantes sont les flashbacks, qui ramènent notre héros quatre ans plus tôt, car elles nous dévoilent le passé du héros, ce qui a fait qu’il est devenu l’être qu’il est avec le meurtre de sa mère et de son frère. Mais voilà et c’est là que, selon moi, est le problème du fait qu’on s’attache pas à Jorg, car il ne suffit pas de montrer deux meurtres pour expliquer le personnage, il manque clairement cette plongée dans l’abysse, cette rage et cette folie qui a poussé le personnage à devenir ce monstre qu’il est, à rechercher cette vengeance qui devrait le ronger. Il manque clairement ce chemin, ou début de chemin, émotionnel de souffrances et de douleurs qui aurait transformé notre héros. Puis arrive le chapitre 37 (sur 49), il se passe enfin quelque chose car, en plus de présenter enfin sa ligne rouge, l’auteur abandonne l’accumulation de scénettes pour enfin offrir une certaine cohérence à l’intrigue et surtout un certain intérêt, même si parfois l’auteur retombe quand même dans ses travers.

L’univers est surprenant, au début j’étais un peu perplexe, me plaignant que l’auteur manquait clairement d’originalité en retransposant bêtement la religion chrétienne, mais très vite l’auteur montre que je me suis trompé car il n’a pas inventé son univers, il s’agit d’un monde post-apocalyptique de notre propre Terre. J’ai trouvé cela vraiment intéressant et cela aurait pu être le point fort du roman, si seulement l’auteur l’avait développé un peu plus selon moi. Finalement ce premier tome reste, pour moi, trop vague sur l’univers et ce qui est arrivé et j’espère que l’auteur en développera plus par la suite. En tout cas les bases sont posées. Concernant la magie on trouve de tout mais là, par contre, sans grande originalité entre nécromancien et autres, rien de bien surprenant mais présenter de façon solide, mais trop rapide.

Concernant les personnages je vais revenir sur Jorg, car c’est le seul assez développé pour mériter qu’on s’attarde sur lui. Jorg est un peu le héros qu’on aimerait tous avoir dans un Jeu de Rôle ou sur un Jeu Vidéo, à 14 ans il parle 6 langues, peut en comprendre 6 de plus, il lit de la philosophie, sait se battre avec une épée, se révèle un excellent stratège, vise à l’arbalète comme personne, résiste à la magie sans qu’on sache pourquoi… Je vais m’arrêter là car je pense que tout le monde a compris que Jorg, mis à part son côté sombre et pourri, qui finalement n’a rien de dérangeant dans l’univers présenté, est un personnage parfait. On pourrait lui reprocher son arrogance, mais vu qu’il a toujours raison et que les évènements le prouve c’est dur de lui reprocher ce point mais ça devient vite lassant. Donc voilà, il est dur de vraiment s’attacher à ce genre de personnage. Les autres personnages ne sont même pas développés, ne servant qu’à mourir pour notre bon prince, le tout sans jamais se rebeller. Les seuls personnages secondaires intéressants sont le Nubain et Lundist, mais ayant une vie très courte on ne les reverra plus par la suite ce que je trouve dommage car j’aurai aimé en savoir plus.

La plume de l’auteur est simple, sombre et, j’ai trouvé, hachée, surtout au début. Mais surtout j’ai trouvé que par moment l’auteur avait du mal à imposer son propre style, comme s’il se cherchait, oscillant entre Gemmell et son propre style. Donc voilà au final on est encore loin du fameux Coup de Coeur des sorties de l’année 2012, un roman que j’ai trouvé moyen avec quelques idées intéressantes et je suis bien content de l’avoir eu pour 99cts. On est quand même un cran au-dessus de ma déception qu’était Farlander et je lirai peut être la suite si je trouve une promo sur l’e-book, mais au final rien de vraiment transcendant, l’auteur cherchant simplement à jouer sur la violence et le côté sombre. Mais voilà, des auteurs comme Glen Cook, Joe Abercrombie ou même Georges R.R. Martin sont passés avant Mark Lawrence avec des histoires plus denses et plus soignées et intéressantes à mon goût. Franchement si vous cherchez de la Fantasy où la violence règne et où les héros sont loin d’être des anges lancez vous plutôt dans La Compagnie Noire ou le cycle La Première Loi.

En Résumé : Autant être clair j’ai trouvé ce roman très moyen, l’auteur ne se reposant que sur quelques bonnes idées intéressantes et surtout sur son personnage central violent, amoral et sombre. Mais voilà l’histoire manque de cohérence et surtout donne l’impression d’avoir été écrite comme une accumulation de scènes dans un jeu de rôle. Les adversaires de notre héros paraissent ne pas avoir un sou de jugeote tant ils se font avoir bêtement et Jorg a l’air d’avoir la plus grande chance de tout l’univers. Le personnage de Jorg est, certes pourri, mais il est tellement parfait qu’il en devient ennuyeux et exaspérant tant il sait tout faire et ne se trompe jamais. L’univers est assez intéressant, mais aurait mérité d’être plus développé à mon goût. Puis, une fois arrivé au 75% du livre environ, l’histoire accroche un peu plus, un fil rouge s’installe, l’histoire gagne en cohérence, je ne crie pas à l’exceptionnel, mais quelque chose apparait sauvant le naufrage. Je lirai peut être la suite si Bragelonne refait une promotion sur l’e-book du tome 2 mais encore une fois un coup de coeur qui me parait exagéré  et pourtant cette fois je partais sans apriori. Peut être est-ce parce que j’aime quand les choses sont plus développées, plus dense et plus complexe, enfin j’en doute quand même.

 

Ma Note : 5/10

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