Catégorie : Fantasy Page 41 of 69

Une Aventure de Maître Li et Boeuf Numéro Dix Tome 1, La Magnificence des Oiseaux – Barry Hughart

la magnificience des oiseauxRésumé : Pour lutter contre une épidémie pour le moins singulière – puisqu’elle sait compter et ne touche que les enfants de son village –, Bœuf Numéro Dix se rend à Pékin, le jour de son dix-neuvième anniversaire. Là, il rencontre un vieil alcoolique, un sage qui, bien des années auparavant, fut célèbre sous le nom de Maître Li. De retour au village de Kou-fou, tous deux découvrent sans mal que Fang le Prêteur sur gage et Ma le Grigou ont empoisonné les enfants par erreur. Les deux coupables ont pris la fuite, mais il reste à guérir les enfants…
Ainsi commence la première enquête de Bœuf Numéro Dix et Maître Li, dans une Chine qui ne fut jamais.

Edition : Denoël Lunes D’Encre
Poche : Folio SF

 

Mon Avis : J’ai entendu parlé de ce roman il y a quelques années déjà lors de sa sortie en grand format, mais j’avoue je ne me suis jamais lancé, peur de ne pas accrocher et je suis un peu passé à côté. Il a fallu attendre que Folio décide de publier le premier tome des aventures de Maître Li et Boeuf Numéro Dix en poche pour que je me laisse enfin tenter par cette série. Alors, quand Livraddict a proposé ce livre en partenariat j’ai donc décidé de tenter ma chance et j’ai eu la chance d’être retenu. À noter la couverture, illustrée par Yayashin – Bruno Wagner, que je trouve vraiment magnifique et donne vraiment envie de lire ce roman.

Ce roman se révèle être un conte oriental magique qui nous raconte l’histoire d’un village où les enfants sont en proie à une épidémie et où deux héros vont devoir mener l’enquête. L’auteur nous propose donc ici une histoire qui se déroule à un rythme haletant, sans temps morts, avec énormément de rebondissements et de surprises ce qui fait que le lecteur, une fois pris dans ces aventures, tourne les pages avec envie d’en apprendre plus et de savoir où il va nous mener. Car oui avancer dans l’intrigue de ce récit c’est un peu comme ouvrir une poupée russe, une trame en cachant une autre, en cachant encore une autre etc… et le tout coordonné vraiment de façon cohérente et passionnante. Attention, ce récit a beau être un conte, il est loin d’être non plus une histoire pour enfants, offrant des péripéties sauvages, violentes et parfois même sanglantes à nos héros, mais le tout avec un ton tellement décalé qu’on se retrouve toujours fasciné et émerveillé, avec le sourire aux lèvres.

Car oui, une des grandes forces de cette histoire et de nous conter le tout avec humour et une légère pointe d’extravagance qui se révèle vraiment rafraichissant. Comment ne pas rire de la façon dont la situation est vue par nos deux héros, où encore par la facilité de Nuage de Lotus à trouver de surnoms à ses prétendants par exemple. On compare d’ailleurs cette histoire dans le quatrième de couverture à Pratchett, je ne suis pas tout à fait d’accord, certes on rentre clairement dans la fantasy humoristique, mais là où Pratchett rentre dans les stéréotypes pour mieux les détourner et offrir un humour percutant, Barry Hughart lui nous offre un humour plus nuancé, plus posé et subtil, plein d’ironie et de folie qu’on retrouve du début à la fin. On rit peut être moins aux éclats avec ce roman qu’avec un du Disque-Monde, mais la joie diffuse tout au long de ce récit se révèle clairement tout aussi efficace et on garde le sourire aux lèvres encore quelque temps une fois la dernière page tournée.

Un des autres points forts qui se révèle vraiment fascinant c’est l’univers développé par l’auteur, un monde oriental fascinant à la frontière entre le réel et l’imaginaire qui est porté par des magies, des légendes qui sont vraiment entrainantes et fascinantes. Un monde qui donne clairement envie d’être découvert. Pourtant, on est loin d’être dans un lieu totalement féérique, entre machination, lutte de pouvoir entre des empereurs ou des ducs, des dieux qui jouent avec les hommes et surtout la place des paysans qui ne sont considérés que comme de la matière première, mais voilà l’auteur rend le tout magique, complexe, dense et intrigant du début à la fin. Une Chine ancienne qui se révèle vraiment magnifique, lumineuse, réaliste et tellement efficace qu’on a envie de replonger dedans. L’auteur est clairement fasciné par cette région et il le fait passer de façon vraiment efficace au lecteur.

Concernant les personnages je dois bien avouer qu’ils se révèlent tous clairement fascinant à découvrir. Ils sont complexes, entrainants et décalés. Nos deux héros se révèlent complémentaires tout du long du récit, avec Bœuf qui représente la puissance, la force et l’innocence et Maître Li qui lui est plus la sagesse, l’intelligence, mais aussi, d’une certaine, façon la dépravation et le mensonge, on ne peut que s’accrocher à eux et à suivre avec plaisirs leurs péripéties qui vont leur faire rencontrer des personnages secondaires tous surprenants, plus ou moins fous, passionnants et fascinants. L’auteur s’amuse d’ailleurs à les faire revenir au fil de l’enquête et à les faire avancer, les faire évoluer de façon vraiment intéressante et passionnante pour encore mieux surprendre le lecteur. Entre dialogues enlevés, péripéties et sacrifices, chaque personnage possède sa propre étincelle et donne envie d’en apprendre plus sur lui. Comme tout conte on va aussi d’ailleurs y croiser des dieux, des déesses, des magiciens etc…

Mon seul petit regret à travers ce roman est le côté un peu répétitif des aventures de nos héros, rien de vraiment dérangeant non plus, mais qui devient tout de même légèrement lassant, reproduisant un peu toujours le même modèle pour faire avancer son histoire, excepté pour la conclusion. Elle se révèle vraiment enlever et efficace, jouant sur des révélations finales vraiment surprenantes et qui entraine de nouveau pleinement le lecteur.

Le style de l’auteur se révèle vraiment dense, efficace et soignée, jouant avec le lecteur, contant l’histoire de façon détachée comme avec une certaine pudeur, ce qui vient parfaitement coller à cette histoire. Les descriptions se révèlent vraiment réussies et les dialogues se révèlent incisifs et efficaces. Un conte oriental qui se révèle réussi, fascinant, plein d’aventures et avec une bonne dose d’humour. Au final un premier tome qui m’a fait passer un excellent moment et qui me donne clairement envie de lire la suite. Je recommande vraiment de découvrir cette lecture pleine de bonne humeur.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment avec ce livre qui nous offre au final un conte chinois qui se révèle efficace, entrainant, sans temps morts et passionnant. L’enquête de nos deux héros, certes se révèle peut-être un peu répétitif, mais ne manque pas de rebondissements, ni de rencontres vraiment surprenantes. L’univers présenté par l’auteur se révèle vraiment fascinant, mélange de légendes, de magie, de mystères et de lieux resplendissants et magnifiques. On a vraiment envie d’en apprendre plus sur ce monde. Les personnages développés dans ce récit se révèlent denses, complexes, efficaces et tous un peu fous, ce qui offre des situations vraiment pleine d’humour. L’humour, justement, est une des grandes réussite de ce roman, tout en nuance, posé, ironique et subtil, ce qui fait que le sourire reste facilement aux lèvres. Le style de l’auteur se révèle vraiment soigné, dense et vraiment entrainant du début à la fin. Je lirai la suite des aventures de nos héros sans soucis et avec grand plaisir.

 

Ma Note : 8,5/10

 

Autres avis : Nymeria, Zina, Herbefol, Louve, Nanet, …

La Dague et La Fortune Tome 1, La Voie du Dragon – Daniel Hanover

la dague et la fortune t1 la voie du dragonRésumé : Autrefois, les dragons régnaient sans partage sur le monde. Mais ils ont disparu de la surface de la Terre… et la magie avec eux.
Les royaume des hommes ont survécu, de même que les sanglantes intrigues de cour qui les animent. Et les seigneurs continuent à se servir aussi bien de la guerre que du commerce pour asseoir leur domination.
Cithrin, orpheline, surdouée de la finance, Marcus, ancien soldat brisé par la mort de sa femme et de sa fille et Geder, noble philosophe en quête des origines du monde n’ont rien en commun.
Pourtant, ces trois personnages vont se croiser sur l’échiquier d’un terrible conflit annoncé. Un conflit qui, une fois déjà, a détruit le monde. Et ouvert la Voie du Dragon.

Edition : Fleuve Noir

 

Mon Avis : Ce roman, la première fois que j’en ai entendu parler c’était lors de sa sortie en VO ou plusieurs sites anglais, que je suis régulièrement, offraient de bonnes critiques. Sorti récemment en français aux éditions Fleuve Noir, j’ai vu que Babelio proposait de le découvrir ce livre en partenariat et j’ai donc tenté ma chance. Je remercie donc Babelio et les éditions Fleuve Noir de m’avoir fait découvrir ce récit. À noter que le cycle est prévu par l’auteur en cinq tomes dont trois sont déjà sortis en VO. Concernant la couverture, illustrée par Alejando Colucci, je la trouve vraiment sympathique et colle bien à l’ambiance du livre.

Alors autant le dire tout de suite, l’intrigue en soi n’a rien de révolutionnaire et se révèle même très classique, reprenant l’aspect épique et intrigue tentaculaire du Trône de Fer en y ajoutant quelques soupçons d’idées comme l’idée de la banque déjà utilisé par d’autres auteurs comme  Abercrombie ou K.J. Parker. Malgré tout, autant l’avouer, l’auteur s’en sort plutôt bien et arrive à rendre le tout solide et efficace. Pourtant, j’avoue, j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans, le début me paraissait un peu long, principalement dans les passages du convoi qui, par moment, me donnait plus l’impression de ne pas avancer. Puis petit à petit l’histoire démarre, l’ensemble se met à mieux fonctionner au fil des pages et je me suis retrouvé transporté par l’histoire qui se révèle intéressante à travers ces luttes de pouvoirs, ces récits initiatiques et ces découvertes. Autant le dire clairement tout de suite, si vous cherchez un roman de guerrier au rythme frénétique passez votre chemin, l’auteur offre un rythme soutenu et efficace, mais qui prend quand même son temps pour bien tout mettre en place.

Déjà une des grandes forces du roman est de nous offrir 13 races différentes tout en évitant de tomber facilement dans les classiques de la fantasy. Chaque peuple a l’air de posséder ses propres particularités, ses origines et ses propres coutumes ; et même si ce premier tome ne fait que poser les bases, ne se dévoilant que sommairement au lecteur, on sent bien tout le potentiel qu’il y a derrière. Par contre, un peu plus de descriptions aurait été un plus pour parfois mieux les différencier et les appréhender, mais je me doute bien que cela viendra par la suite.

Le reste de l’univers développé par l’auteur oscille entre classique et idées originales comme ce mythe de la déesse basé sur la vérité ou encore ces routes du dragon inusable même devant l’érosion du temps qui change les reliefs autour. Par contre un point à mettre en avant, oui il n’y a pas de dragon, enfin pas dans ce premier tome en tout cas. Ils ont disparu de cet univers laissant les hommes et leurs guerres. Au final un univers qui mérite d’être découvert même si, j’avoue, j’aurai aimé en savoir plus. Surtout au début, dans les passages que je trouve un peu long, où l’auteur aurait pu nous offrir un travail plus conséquent sur les descriptions de ce monde. Mais rien non plus de vraiment dérangeant et j’espère en apprendre davantage dans les prochains tomes.

Ce qui m’a le plus frustré dans ce livre, au final, c’est l’absence de véritables surprises tout au long du récit. Quelques aspects secondaires viennent quand même parfois faire mouche, mais l’intrigue principale, elle, reste plutôt balisée et linéaire. Rien de non plus complètement dérangeant ou mauvais en soi, ce genre de récit épique se basant sur des luttes de pouvoir, joue plus sur la durée que sur l’explosif, mais voilà on sent bien que l’auteur cherche à faire des efforts et tente des effets pour étonner le lecteur. Je ne l’ai jamais été. Même le cliffangher final sur l’apostat, je l’ai compris au premier tiers du récit. Autre aspect dont je reste un peu circonspect et dont j’attends la suite pour me faire une idée plus précise c’est concernant certaines conspirations qui me paraissent un peu trop simplistes pour le moment. À voir avec la suite, car cela n’empêche pas la conclusion de se révéler tout de même assez accrocheuse pour me donner envie de continuer à lire ce cycle.

Concernant les personnages ils ne manquent pas de profondeurs et de densité, mais tous ne m’ont pas accrochés complètement, certains péchant même en comparaison à d’autres romans. Marius l’ancien chef de guerre qui a vu sa famille mourir et qui va aider une fille m’a paru plutôt stéréotypé, même si au final il se révèle sympathique et annonce de bonne chose pour la suite. Geder est un personnage qui a du mal au début manquant parfois de cohérence et de fluidité, mais qui j’avoue, au fil des pages, devient de plus en plus accrocheur. Cithrin est une héroïne que j’ai trouvé vraiment attachante tout au long du roman, évoluant de façon cohérente au fil des épreuves. Dawson et Clara Killiam ont eux eus du mal à m’accrocher par contre, se révélant un peu trop « déjà-vu » et n’arrivant pas vraiment à sortir de leur image; lui toujours à cheval sur l’honneur et la droiture ce qui le rend à la fois sympathique et antipathique, elle se révélant limite la femme parfaite qui règle tous les soucis par la parole là où les hommes ne font que se battre. Mais par contre, chose amusante, autant certains des personnages principaux ont eu du mal à m’accrocher, autant j’ai trouvé les personnages secondaires, qui gravitent autour d’eux, vraiment intéressant, complexes, attachants et efficaces.

Concernant le style de l’auteur il se révèle vraiment entrainant, efficace et plutôt simple arrivant à clairement bien happer le lecteur malgré un rythme lent, construisant efficacement son histoire. Par contre, l’auteur a parfois un peu de mal avec les scènes plus sentimentales, en effet parfois on a l’impression qu’elles paraissent un peu vide d’émotions et de sentiments, principalement sur l’aspect de la famille disparue du personnage de Marcus. Mais bon rien de non plus trop dérangeant. Au final on retrouve ici un premier, certes sans véritable surprises et qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui se révèle vraiment sympathique, solide, efficace et qui possède du potentiel. Je lirai sans soucis et avec plaisir la suite pour voir comment l’auteur continue à développer tout cela.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture vraiment sympathique avec le premier tome de ce nouveau cycle. Certes, l’intrigue n’est pas des plus originale, mais cela n’empêche pas l’auteur de nous offrir une histoire solide et efficace sur un rythme, oui plutôt lent, mais entrainant et permettant de bien construire l’ensemble. L’univers se révèle intéressant, même si je trouve que parfois il manque de description, mais le point fort vient des 13 races mises en place qui offrent une grande diversité et donne envie d’en apprendre plus dans la suite. Concernant les personnages ils se révèlent denses, complexes et construit mais j’avoue j’ai eu, pour certains, un peu de mal à complètement m’accrocher à eux. Mon principal regret vient au final que le roman se révèle linéaire et sans surprise, les twists et retournements de situations que l’auteur cherche à mettre en place sont facilement devinables. Le style de l’auteur se révèle entrainant, efficace et simple, mais parfois un peu trop. Un premier tome solide, certes classique et sans surprise, mais avec de bonnes idées et du potentiel qui fait que je lirai la suite sans soucis.

 

Ma Note : 7/10

Les Héros – Joe Abercrombie

les herosRésumé : Trois hommes. Une bataille. Pas de héros.
Selon la légende, Dow le Sombre aurait tué plus d’hommes que le pire des hivers et conquis le trône du Nord en semant le chaos derrière lui. Jaloux, son voisin le roi de l’Union lui envoie ses armées : des milliers d’hommes bardés de fer se dirigent ainsi vers un cercle de pierres oublié, sur une colline sans intérêt, dans une vallée sans importance.
Bremer dan Gorst, fine lame disgraciée, Calder, prince sans couronne, et Curnden Craw, dernier honnête homme du Nord, se retrouvent inexorablement entraînés dans une guerre sans honneur.
Trois jours de bataille sanglante scelleront le destin du Nord. Cependant, entre les conspirations, les querelles et les jalousies mesquines, il y a peu de chances que ce soient les coeurs les plus nobles, ni même les bras les plus forts, qui l’emportent.
Malheur aux peuples qui ont besoin de héros.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Je ne présente plus Joe Abercrombie qui fait partie des auteurs dont j’adore découvrir les romans, offrant une Fantasy vraiment sombre, cynique, violente et efficace et qui, pour le moment, m’a toujours convaincu que ce soit aves sa trilogie La Première Loi (Ma chronique tome 1, tome 2, tome 3) ou son one shot Servir Froid (mon avis ici). Il n’a donc pas fallu longtemps après la sortie de ce livre pour qu’il finisse entre mes mains. D’ailleurs comme Servir Froid il s’agit d’un très beau livre avec carte sur les rabats, couverture cuir et une jaquette très réussie illustrée par Didier Graffet et Dave Senior.

Contrairement à Servir Froid qui se ressentait clairement comme un roman indépendant, malgré la présence de quelques personnages de La Première Loi, ici on peut considérer ce livre un peu comme la suite de la trilogie, même s’il se lit de façon indépendante sans problème. On retourne donc dans le Nord à peine une dizaine d’année après la fin du cycle La Première Loi pour la dernière bataille entre l’Union et les peuples barbares du Nord dirigés par Dow le Sombre. Comme à son habitude l’auteur nous offre ici une histoire qui va se révéler vivante, efficace et entrainante. Il maitrise parfaitement son histoire, sachant rebondir au bon moment et jouant avec la tension et l’intensité de son histoire de façon efficace pour qu’on ne s’ennuie jamais, alternant de façon passionnante les phases d’attentes et de mise en place de stratégies ainsi que les phases de batailles. Le lecteur se retrouve à tourner les pages avec plaisir pour suivre cette bataille sur trois jours qui se révèle vraiment épique, sanglante et captivante.

Mais ce qui fascine surtout c’est tous les axes de réflexions que met en avant l’auteur de façon censé, cohérente, intelligente et passionnante. Alors bien sûr rien non plus de nouveau sous le soleil, mettant surtout en avant l’absurdité de la guerre qui finalement ne sert que quelques personnes bien placées, mais voilà l’auteur arrive à nous présenter clairement les choses de façon entrainante et fascinante, principalement grâce à la mixité des personnages. On y retrouve le héros qui croit avoir une destinée, la jeune recrue qui rêve de gloire, des vétérans qui se font rattraper par l’âge ou qui se retrouvent désabusés et d’autres encore.

Tous ces personnages vont apporter leurs points de vues, ce qui offre un panel de réflexions vraiment prenantes et soignée. Car finalement tout le monde rêve, ou a rêvé d’être un héros, ce qui n’est au final jamais une décision personnelle. La guerre décide. Des héros meurent, des lâches survivent, des hommes brillants n’évoluent jamais là où des personnages ambitieux, mais sans intelligence, se retrouvent Général; voilà ce qu’est la guerre, voilà ce que sont les héros, des hommes avec des forces et faiblesse dont les chants et les contes ne font que glorifier quelques passages. Voilà ce que nous présente l’auteur, le tout de façon toujours aussi sanglante, réaliste, cynique, sans concession et efficace.

Concernant l’univers on retrouve avec plaisir le Nord qu’on avait déjà visité dans la première trilogie. On sent aussi clairement que cette bataille de trois jours n’est pas non plus totalement fantasmé, faisant référence à la bataille de Gettysburg, bataille importante aux USA. La magie se révèle toujours présente même si on est loin des mages qu’on retrouve classiquement dans la fantasy, mais là je vous laisse découvrir. Bayaz le premier mage est d’ailleurs un personnage toujours aussi fascinant. En tout cas comme à son habitude avec l’auteur on retrouve un roman de Dark Fantasy efficace et surtout bien porté par les différentes visions misent en avant par les personnages et par des scènes de batailles se révélant vraiment épiques, sanglantes et comme souvent en temps de guerre vide de sens. On retrouve toujours aussi cette ligne de fond, développée depuis le début, cette lutte entre les mages et le prophète qui se révèle intéressante.

Pourtant, je dois bien l’avouer, malgré toutes les qualités que j’ai mis en avant depuis le début de cette chronique, ce roman se révèle clairement un ton en dessous de Servir Froid. Déjà il faut bien l’avouer ici il n’y a pas vraiment d’histoire, on ne fait que suivre l’évolution de cette bataille qui va définir un gagnant. Alors, certes l’histoire de Servir Froid se révélait aussi assez simple, mais il y avait tout un fond dense d’influence politique et de pouvoir qu’on ne retrouve pas forcément ici ou à trop petite échelle. On se retrouve donc légèrement frustré, une fois la dernière page tournée, surtout qu’il y avait sûrement quelque chose à faire entre cet aspect de guerre, pour soit disant libérer un pays oppressé, alors que dans l’ombre c’est bien plus que cela. De plus l’auteur nous avait habitué à une galerie de personnages tous fascinants, alors que dans ce roman quelques-uns se révèlent clairement ternes et ont du mal à s’imposer, un peu comme ce gamin du nord qui espère devenir héros comme son père, mais qui va découvrir la réalité de la guerre, personnage qui a eu du mal à me convaincre. Ce roman reste un bon récit, mais, sans ces quelques aspects qui m’ont frustrés, il aurait été excellent.

Le style de l’auteur se révèle toujours aussi efficace, cynique, percutant et entrainant nous plongeant avec facilité dans cette fresque sanglante d’une bataille sans logique. Mais surtout la réussite de l’auteur repose sur cette cohérence entre les différents personnages qui nous offrent ainsi une réflexion vraiment intelligente et intéressante. Surtout que la conclusion est loin de ce qu’on pouvait attendre et réserve son lot de surprises même si, une fois qu’on connait l’auteur, on arrive à voir certains retournements arriver. Mon seul reproche est toujours cette utilisation parfois légèrement abusive des onomatopées, mais rien de bien méchant. En tout cas même si ce roman est un ton en dessous de son précédent que j’ai lu, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture. Je continuerai à lires des romans de l’auteur sans soucis.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui, certes, se révèle clairement un ton en dessous de Servir Froid, mais qui nous offre trois jours de bataille qui se révèlent vraiment intenses, épiques et passionnantes. Surtout l’auteur manie les rebondissements et le rythme de façon vraiment efficace pour emporter le lecteur. L’auteur nous offre aussi une réflexion vraiment intéressante sur la guerre, son importance, son existence et surtout son utilité. Des idées amenées de façon vraiment pertinentes et efficaces par les différents points de vues des personnages qui se révèlent cohérents et intelligents. On retrouve avec plaisir l’univers déjà visité dans la trilogie avec un retour dans le Nord, mais aussi la magie avec la présence de Bayaz personnage toujours aussi fascinant. Mais voilà je reproche tout de même à ce roman au final l’absence d’intrigue, le roman se limitant à cette bataille, et la présence de personnages qui se sont révélés assez ternes là où l’auteur m’avait clairement habitué à mieux. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi sombre, cynique et efficace même si elle continue à légèrement abuser des onomatopées, mais rien de bien gênant. Dans tous les cas je continuerai à lire des romans de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

Ararat Tome 1, La Cité des Dieux – Félix Gilman

ararat 1 la cité des dieuxRésumé : Ararat, la cité des dieux.
Arjun, venu de l’autre bout du monde, est à la recherche de la Voix, la divinité disparue de son peuple.
Mais ses déambulations au cœur de cette ville fantastique vont l’amener à faire de bien étranges rencontres, tour à tour terribles ou merveilleuses.
La révolte gronde, sourde et amère. Mais les citoyens d’Ararat ne sont pas les seuls à être en colère.
Un dieu s’est mis en chasse.

Edition : Panini Books Eclipse

Mon Avis : Comme vous le savez sûrement la maison d’édition Eclipse a intégrée il y a peu le groupe Panini France. Après plusieurs mois de rééditions de livres, le temps de revenir à niveau de l’ancien catalogue, l’éditeur a décidé en fin de premier semestre 2013 de publier de nouveaux romans. Ce roman étant l’un des premiers inédits publié. Je dois dire que j’ai été attiré par ce roman grâce à sa couverture, illustrée par Marc Simonetti, qui m’a vraiment tapé dans l’œil. Ajoutez à cela un quatrième de couverture se révélant intrigant, ce roman a donc rapidement terminé dans ma PAL puis, après quelques mois, entre mes mains.

Ce qui est vraiment intéressant et fascinant avec ce roman c’est qu’on quitte ce que peut proposer la Fantasy classique, cela malgré l’aspect quête initiatique que laisser présager le résumé. Ici pas vraiment de héros, car le personnage principal de ce roman, c’est Ararat la ville. Les autres protagonistes permettent juste, à travers leurs quêtes et leurs recherches, à nous la faire découvrir, à nous la faire vivre.  Car oui, Ararat est un mythe, une vérité, une ville qui fascine et effraie clairement le lecteur; elle possède sa vie propre à travers l’espace et le temps. Une cité tentaculaire et insaisissable où les dieux viennent y vivre, où les hommes viennent y trouver la gloire, le pouvoir où s’y perdre. Entre grandeur et décadence Ararat ne laisse pas le lecteur indifférent et subjugue que ce soit dans ses coins les plus lumineux, comme ses zones les plus sombres. C’est peut-être d’ailleurs ce qui risque de perturber le lecteur de Fantasy classique, mais vous lâchez prise et vous laissez guider, alors vous allez vous retrouver emporté à la découverte de ce lieu, le tout à travers un roman vraiment dense et complexe de plus de 600 pages.

Mais voilà l’auteur ne fait pas que nous présenter son univers, malgré tout son mystère, son attrait, sa magie et sa grandeur. Il nous offre aussi plusieurs lignes d’intrigues intéressantes, le tout à travers différents personnages. On sent d’ailleurs clairement les influences de l’auteur entre la révolte des jeunes à la Dickens le tout saupoudré de Peter Pan, ou encore la révolution française revisitée par des artistes, des avocats et des scientifiques ou encore l’histoire du capitaine Arlandes qui offre une tragédie et une plongée dans l’abime vraiment intéressante, le tout se révèle efficace. Chaque histoire représente presque une époque différente, dont l’auteur arrive à rendre le tout cohérent. L’auteur a vraiment réussi à concilier son univers fascinant et original avec des histoires intéressantes, se rejoignant dans un final qui monte en tension, en nervosité et se révèle vraiment haletant. L’auteur se permet aussi un travail de réflexion vraiment intéressant sur la science, la religion, la nature de la foi, la liberté du peuple face aux différentes manœuvres des puissants ou encore sur le pouvoir des mots. Des réflexions parfois clairement engagées, mais toujours nuancées.

L’univers, comme je l’ai déjà dit, repose principalement sur Ararat qui est vraiment le nœud central du livre. Une cité ou se mélange évolution et corruption, décadence et souffrance, une ville qui se rit des personnages, qui les regardent se débattre au fil de leurs aventures tout en continuant à vivre la sienne. Mais l’auteur fascine aussi pour son travail sur les dieux, êtres mystiques qu’on ne voit à peine, mais qui influence fortement les habitants, ou bien encore sur la société. Une mythologie dense, complexe dont on aimerait en savoir plus. Il met aussi en avant de façon intelligente tout ce qui concerne l’influence de l’art, de la science et de la religion dans la vie des gens. De même les passages ou Arjun parle et dévoile la Voix et la musique sont emplit de mélodie et de pureté. Un univers qui m’a vraiment accroché autant féerique que proche du nôtre, et qui j’espère sera développé dans d’autres livres de l’auteur tant il paraît immense.

Alors, tout n’est pas non plus parfait dans ce récit, déjà le début peut paraitre un peu long sur les 50-60 premières pages, l’auteur prend un peu de temps à vraiment entrer dans le vif du sujet et le lecteur peut paraître un peu perdu, mais une fois lancé on a du mal à le lâcher. On retrouve aussi par moment des longueurs. Des intrigues secondaires manquent parfois de force pour vraiment paraître complètement intéressantes. Quelquefois aussi on se sent trop plonger dans la ville, comme si les intrigues étaient misent en pause, ce qui par moment se révèle intéressant, mais par d’autres moments se révèlent vraiment frustrants, car on aimerait en savoir plus. Mais franchement ce ne sont que de petites imperfections, qui sont rapidement gommés une fois la dernière page tournée devant l’originalité et la fraicheur de ce roman.

Concernant les personnages, le panel présenté se révèle vraiment intéressant à découvrir, que ce soit les personnages principaux comme les personnages secondaires. Ils se révèlent tous humains, complexes, mais surtout ils possèdent une ambiguïté et une contradiction vraiment intéressante qui fait qu’ils s’adaptent vraiment selon les situations et se remettent en causes régulièrement sur leurs actes et leurs influences. Parfois ils se révèlent un peu trop verbeux cherchant trop le dialogue, ou aussi de temps en temps ils se trouvent complètement effacés par la ville, mais rien de bien gênant non plus. Des personnages différents, chacun ayant son point de vue, chacun se sentant manipulé.

La plume de l’auteur se révèle vraiment soignée, captivante, denses et complexe, nous plongeant, malgré un début un peu lent, avec facilité dans la découverte de sa ville gigantesque et de quelques habitants. Un style vivant et prenant même si parfois, c’est vrai, il donne un peu l’impression de se chercher ou parait, sur quelques passages, un peu chargé, mais franchement pour un premier roman ce n’est que des détails. La conclusion est surprenante, en effet elle clôt les différentes intrigues, mais laisse des questions en suspens ce qui est tout de même légèrement frustrant sur certains aspects. Au final j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman et j’ai hâte de lire la suite en espérant qu’elle se révèle aussi réussie.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui offre une histoire originale et différente de la Fantasy classique. En effet ici le personnage principal se révèle être la ville, vraiment fascinante, gigantesque mélange d’époques et de peuples. Une ville insaisissable qui regarde ses habitants se débattre. Mais l’auteur n’en oublie pas non plus l’histoire, nous offrant plusieurs lignes d’intrigues efficaces avec des axes de réflexions intéressants et parfois même engagés sur la religion, la science, la foi etc… Les personnages se révèlent complexes, ambigus et intéressants à découvrir au fil des pages même si parfois ils parlent un peu trop ou se laissent effacer par la ville. La plume de l’auteur est complexe, vivante et intéressante malgré quelquefois où l’auteur se cherche un peu. Je ne reprocherai que quelques défauts, un début un peu lent, quelques légères longueurs ou encore une conclusion qui laisse un peu trop de questions en suspend, mais franchement on a là un premier tome qui est tout de même de qualité pour ceux qui veulent changer de la Fantasy classique.

 

Ma Note : 8/10

Punk’s Not Dead – Anthelme Hauchecorne

punk's not deadRésumé : À quoi l’Apocalypse ressemblerait-elle, contée par un punk zombi ? Qu’adviendrait-il si le QI des Français se trouvait d’un coup démultiplié ? Un grand sursaut ? Une nouvelle Révolution, l’an 1789version 2.0 ?
Est-il bien sage pour un succube de s’amouracher d’un simple mortel ?
Les gentlemen du futur pourront-ils régler leurs querelles au disrupteur à vapeur, sans manquer aux règles de l’étiquette ?
Et si La Mort s’accordait un repos mérité ?
Treize nouvelles. Autant de sujets graves, traités entre ces pages avec sérieux.
Ne laissez pas vos neurones s’étioler, offrez une cure de jouvence à vos zygomatiques. Cessez de résister, accordez-vous une douce violence…
De toute évidence, ce recueil a été écrit pour vous.

Edition : Midgard

 

Mon Avis : Il y a quelques mois j’ai lu Âme de Verre de l’auteur et, j’avoue, j’ai été plutôt convaincu par cette histoire de fantasy urbaine. J’ai donc décidé de continuer ma plongée dans l’univers présenté par Anthelme Hauchecorne et quoi de mieux que son dernier recueil de nouvelles. Puis il faut bien l’avouer la couverture, illustrée par Loïc Canavaggia, se révèle vraiment magnifique et attire l’œil. Ajouter à cela une présentation originale et des illustrations intérieures vraiment réussies et vous obtenez un bel objet entre les mains. Ce recueil comporte treize nouvelles, un chiffre bien choisi pour cette période d’Halloween je trouve.

Décembre aux cendres : Voilà une très belle entrée en matière que ce récit qui offre au lecteur une histoire sombre, efficace et passionnante où une jeune fille tente de survivre dans un monde post-apocalyptique. Le monde présenté par l’auteur se révèle vraiment intéressant, avec une idée de départ efficace sur ces feux solaires. On suit les soucis d’Eva dont la vie va changer après une rencontre surprenante, mais qui va finalement se rendre compte que le monde a beau être au bord du gouffre rien n’est jamais gratuit. Un texte percutant, intelligent et qui offre une histoire captivante et pleine de réflexions. Dommage par contre que la conclusion soit si ouverte, comme si une suite était en projet.

Sarabande Mécanique : J’ai trouvé cette nouvelle vraiment sympathique, divertissante et efficace sans non plus révolutionner le genre. L’auteur nous plonge sur une planète lointaine, dans un univers néo-victorien teinté de Steampunk où se déroule un duel à l’ancienne, arme au poing.  L’auteur offre dans ce récit pas mal d’idées et de travail sur l’univers, le côté futuriste et steampunk, mais là aussi l’auteur en fait parfois un peu trop. Surtout pour un texte si court. Au final une histoire brève, vive amusante et percutante qui accumule les rebondissements, même si parfois un peu trop, mais rien de bien gênant tant on ne s’ennuie pas.

No Future : Ce texte est un peu particulier, en effet l’auteur nous offre ici le dernier testament d’un zombie. Une histoire qui se veut trash, sanglante et efficace. Une nouvelle nerveuse qui entraine le lecteur et lui montre un monde industriel qui va toujours plus loin, jusqu’à la rupture. C’est simple, sans concession et ça marche vraiment bien.

C.F.D.T. : Avec cette nouvelle l’auteur plonge complètement dans l’humour et l’histoire totalement décalé. Il va nous expliquer comment les différents monstres sur terre vont entrer dans une nouvelle confédération des plus intéressante et fascinante, on va dire. Il reprend les codes de la Fantasy pour mieux les détourner les réutiliser dans l’humour et l’amour. En tout cas un texte qui m’a bien fait rire et possédant aussi une histoire efficace et sans temps morts. Juste que, pour connaitre le Graoully, je le voyais autrement.

Sale Petite Peste : Dans cette histoire l’auteur a décidé de rendre hommage à Terry Pratchett en réutilisant la Mort de l’univers du Disque-Monde. Il nous offre ainsi un texte qui se place durant la grande épidémie de peste à Marseille et qui offre son lot d’humour, de facéties et d’éléments sombres. Un texte plutôt pas mal, bien écrit, bien amené avec une conclusion efficace, mais voilà la Mort de Pratchett fait clairement parti de mes personnages préférés et j’avoue avoir moins accroché à la Mort de Anthelme, même si les références sont bien là. Ce qui est dommage, car cela influe sur ma perception de cette nouvelle. Au final un texte sympathique qui souffre, pour moi, de sa comparaison avec le personnage original.

Les Gentlemen à Manivelles : Voilà un texte où de nouveau l’auteur nous montre son ironie mordante, cette fois sur la présence des robots et automates dans notre monde et surtout sur le devenir de l’homme et son oisiveté. L’histoire se révèle vraiment intéressante, efficace qui offre une réflexion, certes classique, mais efficace sur qui survivra entre l’homme et la machine. Les personnages sont pleins d’humours et de réparties. L’imagination de l’auteur concernant chaque machine se révèle cynique et vraiment intéressante.

La Guerre des Gaules : J’avoue je n’ai pas accroché à ce texte. Pourtant il avait de quoi être intéressant, offrant une réflexion sur la chute de la France avec l’arrivée au pouvoir d’un parti extrême, causant son surendettement puis son morcellement pour aboutir à sa survie et sa relève. Mais voilà, comme parfois avec l’auteur, il se laisse trope emporter par son message et oublie un peu l’histoire. Trop de petites incohérences ici ou là, qu’elles soient géopolitiques ou autres, m’ont mené à me désintéresser du récit. De plus je trouve que la narration par interview, offrant une accumulation de différents faits, n’apporte pas obligatoirement la puissance et  l’émotion nécessaire pour ce genre de texte.

Voodoo Doll : Un texte qui a eu du mal à vraiment me convaincre. L’auteur reprend ici le thème du roman policier noir pour nous offrir une enquête dans les bas fond de Lyon à la recherche d’une fille disparue. Je ne sais pas trop, je n’ai pas accroché à ce court texte, trop prévisible, sans véritable surprise il s’est révélé anecdotique et les personnages ne sont pas des plus attachants. Dommage, car la nouvelle est bien écrite.

De Profundis : Ce texte se révèle vraiment fascinant, l’auteur reprenant le mythe des dragons, mais en le glissant dans les profondeur maritimes. On sent le travail qu’a mené l’auteur pour retranscrire cette histoire, qui se révèle vraiment captivante grâce à cela, mais surtout l’univers qui sert d’image de fond. L’histoire se révèle aussi efficace et pleine de surprises, même si la conclusion se laisse deviner.

La Ballade d’Abrahel : Un texte qui revisite un conte lorrain sur le mythe du clivage entre ange et démon et les humains entre les deux. La nouvelle se révèle vraiment agréable, bien construite, vive et pleine de surprise et de rebondissements. Les personnages sont convaincants, attachants et on suit leurs péripéties avec plaisir. Une histoire sombre, sanglante à la conclusion surprenante et efficace.

Le Buto Atomique : Je ressors mitigé de ce texte, j’avoue avoir été véritablement conquis par cette sorcière et tout ce travail mené sur le gala et l’univers de la danse. Pourtant, je ne sais pas trop pourquoi,  la ligne rouge ne m’a pas accroché plus que cela. Je suis resté assez froid alors que le tout s’annonce tragique et empli d’émotion. Puis j’avoue que le style témoignage à son médecin ne m’a pas obligatoirement convaincu. Le hic c’est que cette histoire avait tout pour me plaire. Peut-être la relire dans quelques temps.

La Grâce du Funambule : On retrouve ici une très belle nouvelle nous présentant un personnage qui cherche à faire carrière dans le monde de la mode. Une histoire vraiment passionnante et surtout pleine de subtilité, qui nous présente un héros principal égoïste mais plein de surprises et, comme l’annonce le titre, joue au funambule avec tous les éléments de sa vie pour survire et tenter de réaliser son rêve. Ici absence d’éléments fantastiques ou surnaturels, simplement un héros attachant rempli d’émotions et de sentiments, parfois contradictoires et violents, et le tout porté par une plume très poétique.

Le Roi d’Automne : Cette nouvelle sert en fait d’introduction à l’un des personnages du roman Âmes de Verre de l’auteur. J’ai bien apprécié cette nouvelle, on retrouve avec plaisir les différents mondes qui composent cette Fantasy Urbaine et l’auteur nous offre là un récit enlevé, sans temps morts avec son lot de surprises et de trahisons. Un texte qui vient aussi lever certaines zones d’ombres sur ce fameux personnage du cycle le Sidh. On se retrouve plonger avec plaisir dans cet univers sombre, violent, sanglant, d’une certaine façon fascinant et on se passionne pour les aventures que vont suivre les personnages. Une sorte de quête initiatique qui va les faire passer de l’enfance à l’âge adulte. Mais tout à un prix on va dire.

 

Un des points vraiment intéressant concernant la construction des textes de l’auteur c’est son soucis du détail qui est vraiment poussé à son maximum. Chaque nouvelle se révèle vraiment soignée, dense et complexe où rien n’est laissé au hasard et tout à un sens, que ce soit l’univers ou encore les personnages. On sent aussi que l’auteur est très engagé, chaque texte quasiment porte un message, une réflexion, mais c’est aussi un peu son défaut car il se laisse parfois un peu trop emporter par le message qu’il cherche à faire passer que par l’histoire. Hors je ne suis pas un grand fan du message matraqué qu’on doit tout simplement assimiler. Au final ce recueil de nouvelles m’a fait passer un bon moment de lecture avec des textes variés, certes pas toujours au même niveau, mais qui se lisent dans l’ensemble avec plaisir, mélangeant trash, sanglant, percutant, réflexion et parfois humour.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de treize nouvelles qui se révèlent clairement variés et efficaces. L’auteur nous offre des textes mélange de sang, de sueur, de violence avec régulièrement un message fort et qui pousse régulièrement, sauf exception, à la réflexion. Alors, bien sûr tous les textes ne sont pas au même niveau et certains ne m’ont pas accroché, l’auteur se laissant parfois emporter par son message, mais au final je ressors de ma lecture satisfait en ayant passé un agréable moment, divertissant et captivant. Je continuerai sans soucis ma découverte d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : paikanne, Lauryn, …

 

chalengeChallenge JLNN 13ème lecture

Les Annales du Disque-Monde Tome 4, Mortimer – Terry Pratchett

mortimerRésumé : Mortimer court à travers champs, agitant les bras et criant comme une truie qu’on égorge. Et non. Même les oiseaux n’y croient pas. « Il a du coeur », fait le père adossé contre un muret. « Dame,c’est le reste qui lui manque », répond l’oncle Hamesh. Mais à la foire à l’embauche, la Mort le remarque et l’emporte sur son cheval Bigadin. Il faut la comprendre : elle a décidé de faire sa vie. Avec un bon commis, elle pourrait partager le travail quotidien, ce qui lui laisserait des loisirs. Un grand destin attend donc Mortimer. Mais… est-ce bien raisonnable ?

Edition : L’Atalante
Poche : Pocket

 

Mon Avis : Je continue mon agréable plongé dans la découverte d’un des cycles les plus loufoque et délirant de la Fantasy avec ce quatrième tome des Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett. Je n’ai pas non plus sorti ce tome par hasard, j’avais envie d’un peu de détente après mes dernières lectures. Alors, il s’agit bien du quatrième tome du cycle, mais je rappelle que, sauf exception comme les deux premiers tomes, chaque volume peut se lire séparément. Concernant les couvertures, illustrée par Marc Simonettti, je les trouve toujours aussi réussies et retranscrivent fidèlement l’esprit du récit.

Ah, quel plaisir d’ouvrir ce quatrième tome, déjà parce qu’on retrouve un personnage que j’adore et dont j’avais envie d’en apprendre plus, la Mort. Ensuite, parce que j’avais envie de rire et Pratchett fait partie des valeurs  sûres de ce côté-là. Imaginez que la Mort, nostalgique, décide de prendre un apprenti pour ainsi profiter de la vie; son choix se porte donc sur Mortimer garçon pas très futé. À partir de là on se retrouve emporté par des péripéties de plus en plus loufoques, efficaces et captivantes. Le lecteur tourne les pages avec plaisir; le sourire aux lèvres, porté aussi par une intrigue qui ne manque pas d’attrait, de cohérence, de charme. L’auteur soulève aussi avec mordant des questions philosophiques sur la vie, la mort, les princesses et autres, car oui la Mort se pose beaucoup de questions qu’elle partage avec philosophie et une dose efficace de cynisme et d’humour au lecteur.

Le tout est grandement porté par les passages où la Mort décide de découvrir ce que c’est d’être humain, des scènes vraiment délirantes nous le montrant allant à la pêche, jouant à des jeux d’argent, picolant dans un bar ou encore trouvant un job de cuisinier entouré de chats. Des passages truculents qui viennent efficacement contrebalancer une intrigue principale légèrement plus sérieuse, mais tout aussi intéressante. Par contre, je suis resté un peu circonspect devant la ligne d’intrigue principale qui m’a parue démarrer de façon un peu bancale, je parle de l’histoire sentimentale entre Morty et la princesse . Ce n’est en rien dérangeant tant on ne s’ennuie jamais, mais bon le coup du « un regard, un amour, une connerie » parait un peu facile et permet simplement de lancer l’intrigue.

L’univers mis en avant par l’auteur se révèle toujours aussi efficace, plein d’humour et de fantaisie. On découvre ainsi dans ce tome l’endroit où habite la Mort, un lieu en dehors du temps et de l’espace où tout est noir et où tout est une pale copie de la vie. Un lieu intéressant qui permet de découvrir une nouvelle facette de ce personnage. Justement concernant les personnages, ils se révèlent vraiment entrainants et surtout attachants. Comment ne pas se lier à cette Mort un peu dépressive qui cherche à changer de vie, voir même à découvrir tout simplement la vie. Comment ne pas apprécier Morty qui se retrouve balancer dans ce métier et qui va se retrouver coincé au milieu des soucis. Ajouter à cela la fille de la Mort (oui la mort a une fille, je vous laisse découvrir), Albert son assistant, la princesse ou même le retour de certaines têtes connues comme Rincevent ou Ook et vous obtenez un panel de personnage délirant et fascinant qui nous font passer un bon moment.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi entrainante, pleine de facéties et, après un troisième tome que j’avais trouvé moins drôle, retrouve l’humour des débuts. J’ai franchement bien rigolé avec ce tome. L’auteur arrive toujours aussi bien a placer les personnages dans des péripéties plus rocambolesques les unes des autres, tout en gardant une certaine cohérence, une certaine logique et un certain esprit scientifique (certes la science du disque-monde). Bien sûr certaines blagues et jeux de mots perdent de leur beauté avec la traduction, mais rien de bien méchant, car on a toujours le sourire aux lèvres et personne ne peut nier le travail fabuleux qu’effectue le traducteur sur cette série. Je reprocherai juste une conclusion qui s’étire un petit peu en longueur, mais bon rien de bien méchant Un quatrième tome qui se révèle efficace, drôle et plein de rebondissements et qui, surtout, permet de découvrir ce qui est, selon moi, le meilleur personnage de la série, la Mort.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman dans le cycle des annales du disque-monde. On retrouve une intrigue qui se révèle vraiment efficace, même si amenée de façon un peu trop rapide, qui surtout offre des moments remplis d’humour, de surprises et se lit sans temps morts. On se laisse entrainer avec grand plaisir par cette histoire délirante qui nous plonge de nouveau dans l’univers prenant et travaillé de l’auteur. Les personnages sont toujours aussi truculents, passionnants et attachants, et quel plaisir d’enfin découvrir un de mes personnages préférés, la Mort, et ses questions philosophiques. La plume de l’auteur est toujours aussi passionnante, entrainante, fluide et pleine de fantaisie qui entraine le lecteur à tourner les pages. La conclusion s’étire peut être un peu en longueur, mais franchement rien de gênant. Je continuerai sans soucis à lire d’autres romans du cycle.

 

Ma Note : 8/10

Autres avis : Olya, Tigger Lilly, Louve, Spocky, …

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