Catégorie : Fantasy Page 40 of 69

Le Sang des 7 Rois, Livre Premier – Régis Goddyn

le sang des 7 rois livre 1Résumé : 25 juillet 806
Deuxième jour de traque. Depuis le départ du château, la pluie n’a pas cessé de tomber. Je profite d’une roche en surplomb pour abriter le journal et écrire ce premier compte-rendu. Arrivés sur les alpages, nous avons suivi la crête pour trouver des indices. Rien ne nous avait préparés à ce que nous avons trouvé là. Un autre campement avait été édifié à cinquante pas à vol d’oiseau du premier et tout indique qu’alors que nous pensions notre retard considérable,ses occupants s’en étaient allés quelques heures auparavant.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Ce livre j’en entends énormément parler depuis sa sortie et quasiment toujours en bien. Il faut dire que c’est un sacré cycle que nous propose ici L’Atalante avec pas moins de 7 tomes de prévu et, qui plus est, écrit pas un écrivain français. J’ai donc fait rentrer assez rapidement ce livre dans ma PAL avant de le ressortir récemment pour enfin savoir ce qu’allait bien pouvoir me proposer ce récit. Il faut aussi dire que je trouve que la couverture, illustrée par Yann Tisseron, se révèle vraiment magnifique avec son aspect crayonné en noir et blanc.

Et pourtant, j’avoue, en lisant les premières pages, j’ai cru que je n’allais pas du tout apprécier à ce livre. Déjà l’absence de nom concernant les royaumes de la carte ne m’a pas accroché plus que cela. Premier royaume, Deuxième royaume etc… ça m’a paru banal, même si c’est vrai, en soit, ça ne dérange en rien la lecture. Le premier chapitre qui m’a aussi légèrement fait douter, je l’ai trouvé lourd, trop porté par des descriptions beaucoup trop longues et mal amenées, genre entre deux phrases de dialogue on trouve trois à quatre paragraphes sur le CV d’une personne. Je me suis alors dit que ça allait être compliqué de vraiment plonger dans cette histoire et finalement je me trompais. Très vite l’histoire se développe et se révèle intéressante à travers la traque d’Orville pour suivre des kidnappeurs d’enfants, le tout agrémenté de chapitre qui nous dévoile une machination et des mystères qui viennent accrocher le lecteur.

Au fil des pages on se rend compte que l’histoire propose bien plus que ce que me laissait présager le début et le tout se révèle sympathique, même si légèrement redondant, principalement dans cette chasse aux kidnappeurs, qui offre un peu toujours le même schéma pendant une centaine de page du « j’avance, je tue, je réfléchis et j’évolue ». Ce qui n’empêche pas ces passages de se révéler plaisant avec son lot de rebondissements, d’action et aussi de révélations. Mais c’est surtout environ à la moitié du livre que je me suis vraiment senti happé, déjà par la variation dans l’intrigue qui tourne autour d’Orville quittant cette traque pour un aspect beaucoup plus complexe que je vous laisse découvrir, mais aussi par l’arrivée du personnage de Rosa comme personnage principal qui vient offrir ainsi un nouveau point de vue vraiment intéressant sur ses luttes qui viennent de nouveau déchirer les pays. Une seconde partie qui se révèle ainsi beaucoup plus haletante et captivante.

L’univers mis en place par l’auteur se révèle finalement assez classique dans ce genre de roman offrant un contexte moyenâgeux un peu à la Trône de Fer avec différents royaumes ayant chacun leurs rois. L’intérêt principal réside en fait dans cette idée de sang bleu qui créé des différences entre les gens et offre aussi une certaine critique sociale, certes déjà vue, mais tout de même intéressante. Cela se retrouve par la différenciation sang bleu, sang rouge, mais aussi par un travail un peu plus complexe sur le sang bleu de noble et celui de la population. Le sang bleu offre aussi des aspects magiques qui donnent envie d’en apprendre plus. Le tout n’est pour le moment qu’à peine esquissé, mais offre pas mal de bonnes choses, en attendant de voir sur la durée. Concernant le monde en soit, il se révèle agréable, les différents paysages ne manquent pas de charme et se révèlent plaisant à découvrir. Les prochains tomes devraient normalement permettre le développement de plus de royaumes, j’ai donc hâte de voir cela.

Clairement ce premier tome se révèle être un tome d’introduction, il sert à poser les bases de l’univers ainsi que les différentes machinations qui se mettent en place, ce qui offre un rythme plutôt lent à l’histoire. Ce n’est en rien gênant, il s’agit quand même d’un cycle de sept tomes qui a l’air de chercher à construire quelque chose de vraiment dense, soigné et pas obligatoirement quelque chose de frénétique. Donc tout dépend de ce que vous recherchez comme lecture. Par contre, certains points m’ont dérangé dans ma lecture comme par exemple ce héros qui va tomber éperdument amoureux d’une femme en ne l’ayant vu que 30 secondes et sans jamais lui avoir parlé, ou bien encore cette idée de reconstituer le sang bleu noble par tous les moyens même violents, ce qui signifie un travail sur plusieurs générations, alors que la guerre a l’air de frapper aux portes du royaume, ou bien encore ce groupe d’intellectuels qui n’y connait rien au travail manuel et qui miraculeusement arrivent à peu près à tout faire. Alors ce sont certes de petites simplicités, cela ne dérange en rien la lecture, mais se ressent tout de même.

Concernant les personnages ils vont, certes, ne pas révolutionner non plus le genre mais se révèlent intéressant à suivre au fil de leurs aventures et de leurs évolutions. Orville le guerrier un peu désabusé de sa condition, à la vie bien remplie et où tout va basculer pour lui ne manque pas d’attrait même si, je trouve, il manque un peu de charisme, mais rien de bien méchant. Ou encore Rosa la jeune fille un peu simple, mais qui se révèle pleine de mystères et devrait prendre énormément d’importance dans les prochains tomes, chaque personnage se révèle développé et ne manque pas d’attrait. Concernant les personnages secondaires, même si certains tombent un peu dans une caricature, ils se révèlent tout de même travailler et offrent aussi pas mal d’explications et de questions dont on a envie d’en apprendre plus. Je pense principalement au roi et à ses conseillers.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple, construite et efficace, ne laissant rien au hasard, développant lentement son univers et ses personnages pour vraiment captiver le lecteur. Parfois certaines longueurs apparaissent ici ou là, ou des descriptions s’attardent un peu, mais rien de non plus complètement dérangeant. Au final ce premier tome sert d’introduction à une série qui s’annonce solide et dont le premier tome m’a offert un très agréable moment de lecture. Certes je ne suis pas non plus autant convaincu que certains avis que j’ai survolé sur le net, mais il y a du fort potentiel dans ce récit et j’ai hâte de voir ce que va proposer le second tome.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec le premier tome de ce cycle qui nous offre une histoire, certes qui a un peu de mal à démarrer, mais qui au fil des pages happe doucement le lecteur et le plonge dans une intrigue pleine de surprises et de rebondissements. La seconde partie, avec l’arrivée de Rosa, apporte d’ailleurs son lot d’interrogation et de rebondissement efficace. L’univers développé par l’auteur se révèle classique, pour ce genre de fantasy, mais offre des idées intéressantes comme ce sang bleu. Les personnages sont travaillés, complexes et, même s’ils ne révolutionnent pas non plus le genre, on a envie de suivre leurs aventures. Je reprocherai aussi certaine facilités, comme cette histoire d’amour précipité et ne reposant sur quasiment rien ou encore cette idée de relancer la lignée pure alors que la guerre a l’air d’arriver, mais aussi des nom de royaume que j’ai trouvé trop banal. La plume de l’auteur, malgré quelques longueurs parfois, se révèle simple, efficace et entrainante. Un premier tome d’introduction qui se révèle donc solide avec son lot de mystères et qui m’a donner envie de lire la suite.

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Lauryn, Ptitetrolle, nyméria, Herbefol, Lelf, Sia, …

Un An dans les Airs – Raphaël Albert & Jeanne-A Debats & Raphaël Granier de Cassagnac & Johan Heliot & Nicolas Fructus

un an dans les airsRésumé : Avec Un an dans les airs, découvrez en exclusivité mondiale l’unique voyage extraordinaire entrepris par Jules Verne lui-même! Dans Un an dans les airs, vous rencontrerez les véritables Capitaine Nemo, Phileas Fogg et autres Robur le Conquérant. Dans un périple à vous couper le souffle. vous survolerez la jungle africaine, l’Antarctique, les Indes et les Amériques ; vous franchirez l’Himalaya! Et ceci à bord de la plus incroyable des machines volantes jamais conçue!

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Après avoir sorti Kadath de ma PAL, je profite aussi de cette période de vacances pour sortir un autre Livre Objet que je considère comme intransportable, sous peine d’avoir peur de l’abîmer, et qu’il vaut donc mieux lire chez soi bien au chaud ; il s’agit de Un An dans les Airs. Surtout que lorsque j’ai acheté ce livre, lors des dernières Imaginales, je n’ai pas mis longtemps à me décider tant le quatrième de couverture de l’histoire m’avait accroché et la couverture du livre se révélait magnifique et j’avais donc hâte de le découvrir.

Ce livre va nous plonger, à travers les carnets de bord de nos quatre héros que sont Jules Verne, Félix Nadar, Julie Servadac et Philippe Daryl, dans une expédition des plus fantastique, puisqu’ils vont se retrouver à vivre pendant une année dans une cité dans les airs, Célesterre, porté par des ballons. L’intrigue qui se dessine au fil des différentes lettres et écrits des personnages se révèle vraiment entrainante, efficace et possède aussi son lot de surprises et d’aventures. On ne s’ennuie jamais dans cette histoire qui mélange de façon vraiment soignée et captivante le côté découverte, que ce soit des personnages comme de la ville, ses inventions et ses habitants, mais aussi son lot de machinations, de rebondissements, de manipulations et de trahisons. Le lecteur tourne vraiment les pages avec plaisir devant la densité, mais aussi la beauté de ce livre, son côté énergique, vivant et aussi devant le travail de réflexion sur cette cité utopique ; son but recherché et la folie humaine qui y couve toujours.

Ce qui fascine dans ce livre graphique c’est le travail vraiment dense et prenant concernant cette cité fascinante et entrainante, déjà du point de vue de l’histoire qui nous dévoile une ville volante vraiment captivante qu’on découvre au fur et à mesure, mais aussi clairement du point de vue des illustrations. Comme à son habitude Nicolas Fructus nous offre un travail vraiment remarquable et splendide, plus lumineux que celui de Kadath, et possédant aussi un côté steampunk et historique vraiment passionnant. Les inventions misent en avant se révèlent elles aussi vraiment intéressantes à découvrir, entre l’utilisation de l’électricité par la foudre ou encore par exemple le train périmétrique elles possèdent toutes ce charme un peu désuet, tout en offrant une avance technologique pour le récit vraiment séduisante. C’est d’ailleurs ce mélange d’imagination, de rêve et d’invention qui fait que l’ensemble colle parfaitement à ce que proposait Jules Verne dans ses récits. Ajouter à cela une découverte du monde pleine de surprises et d’aventures et un contexte historique soigné qui ajoute une dimension supplémentaire, on se retrouve à vraiment vouloir plonger dans cet univers et découvrir cette cité resplendissante.

Concernant les personnages je dois dire qu’ils sont vraiment intéressants et fascinants à suivre dans leurs péripéties. Surtout on sent bien que chaque auteur colle parfaitement au rôle qu’il s’est donné, nous offrant ainsi une représentation des personnages qui se révèle vraiment dense et soignée et surtout chaque interaction se révèle fluide et cohérente. Une fois la dernière page tournée je me suis rendu compte que chaque auteur, à travers mes connaissances de leur style, collaient parfaitement à leurs personnages et je n’aurai vu personne d’autre, selon moi, pour jouer leurs rôles. Autre point vraiment intéressant c’est aussi la rencontre au fur et à mesure des pages d’autres personnages secondaires connus, qui ont fortement influencé cette ville aérienne, tel que par exemple Nikola Tesla, ce qui apporte son lot de surprise et ajoute aussi, d’une certaine façon un peu de mystère dans la vie reconnue de ces protagonistes.

Par contre j’avoue ne pas avoir complètement accroché aux interventions de Philippe Daryl, qui sert d’une certaine façon de liant entre chaque histoire, reprenant les notes de chacun et les commentant, mais qui tombe parfois un peu trop dans le catalogage des références entre les personnes rencontrées dans la cité et les œuvres de Jules Verne et des autres, ce qui casse parfois légèrement le rythme à mon goût. Rien non plus de complètement gênant tant le lecteur est happé par ce récit et ses rebondissements.

On sent aussi tout au long de ce livre un véritable respect de Jules Verne ainsi que de son œuvre, que ce soit à travers l’imagination débordante, la recherche d’un bonheur parfait, l’Homme et sa quête de pouvoir et de puissance ainsi que son égoïsme ou encore sur la partage. On retrouve aussi avec plaisir ce côté rempli d’aventures qui se révèle fun et sans temps morts, le tout avec des personnages hauts en couleurs et des idées vraiment intéressantes. Le lecteur prend vraiment du plaisir à tourner ses pages et à plonger dans cette histoire et cette ville. Au final une lecture  qui se révèle prenante, réussie et passionnante avec des graphismes vraiment sublimes et saisissants dont le prix peut, certes, décourager certains (environ 36€), mais qui, selon moi, mérite vraiment d’être découverte. J’ai d’ailleurs maintenant franchement envie de me replonger dans l’œuvre de Jules Verne. Vous êtes prévenu.

En Résumé : Un An dans les Airs se révèle être un livre vraiment magnifique et immersif qui nous plonge, d’une part, dans une histoire qui se révèle palpitante, pleine d’aventures et de surprises avec aussi son lot de réflexions vraiment intéressante ; et d’autre part dans la découverte d’une cité dans les airs utopique qui se révèle vraiment saisissante et fascinante. Les graphismes de Nicolas Fructus se révèlent toujours aussi magnifiques et  offrent une représentation vraiment sublime de cette histoire, de ces lieux et des personnages. Les héros se révèlent vraiment soignés, complexes et surtout la plume des auteurs qui les représente colle parfaitement. On sent aussi au fil des pages tout le respect pour l’univers et l’œuvre de Jules Verne. Mon seul regret vient des interventions de Philippe Daryl qui tombent parfois légèrement dans le catalogage à mon goût, mais franchement rien de dérangeant. Attention une fois la dernière page tournée on a envie de replonger dans les livres de Verne.

 

Ma Note : 9/10

 

Autres avis : Lune, …

Kadath, Le Guide de la Cité Inconnue – David Camus & Mélanie Fazi & Raphaël Granier de Cassagnac & Laurent Poujois & Nicolas Fructus

kadathRésumé : David Camus, Mélanie Fazi, Raphaël Granier de Cassagnac et Laurent Poujois, quatre auteurs pour rendre hommage au talent et à l imagination fondatrice du grand écrivain américain Howard Philip Lovecraft.Dans un guide magnifiquement illustré par Nicolas Fructus, ils nous font partager quatre récits se déroulant à Kadath, la ville mythique rêvée, mais très peu décrite par Lovecraft dans ses nouvelles parlant des Contrées du Rêve.À travers les quatre nouvelles, le lecteur suivra les péripéties de plusieurs héros dont Randolph Carter, héros des romans de Lovecraft, tous à la recherche et à la découverte de Kadath.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Je dois bien l’admettre cela fait quelques temps que ce livre-objet traine dans ma PAL, pour être exact depuis les Imaginales de 2012. Pourtant, ce livre me faisait vraiment envie et je dois bien avouer que je suis un fan de l’univers de Lovecraft, mais voilà ce n’est pas le genre de livre qui peut se transporter facilement sans avoir peur de l’abîmer, ce qui serait vraiment dommage. J’ai donc attendu de pouvoir en profiter pleinement et voilà pourquoi je l’ai ressorti il y a peu de ma PAL.

Au final je suis bien content d’avoir sorti ce livre, car j’ai passé un excellent moment. Il faut dire que le livre se révèle vraiment réussi, mêlant des illustrations magnifiques à des courtes histoires, digne de Lovecraft et saisissantes. Ce livre nous propose donc de découvrir la cité mystérieuse qu’est Kadath à travers la plongée de cinq rêveurs qui vont ainsi nous dévoiler les secrets de la ville. Ce récit nous propose au final quatre textes qui oscillent de façon vraiment passionnante entre folie, magie, mystère et divinité le tout dans une ambiance sombre et énigmatique. Cette douce plongée en abysse où l’angoisse s’élève lentement au fil des pages à travers le voyage de Randolph Carter, Aliénor, L’Innomé ainsi que le Saigneur qui n’est autre que Abd Al-Azard l’arabe dément lui-même.

Les récits se révèlent vraiment efficaces, prenants, alternant l’aspect découverte de cette cité des rêves avec quête initiatique comme par exemple celle d’Aliénor et son besoin de faire retrouver la foi dans les dieux. Mais surtout chaque récit apporte à son héros une certaine frénésie et une certaine folie que, parfois, il ne peut pas contrôler et qui s’insinue lentement. Mon récit préféré est celui d’Aliénor qui se révèle un profond mélange de questions et de mysticisme où elle découvre la vérité sur les dieux, leurs multitudes, leurs oublies. Un récit rempli de nostalgie et d’espoir. Ceux de L’Innomé et du Saigneur se révèlent aussi réussis et vraiment intéressants entre voyage et manipulation. L’innomé servant au final de lien de cohésion entre les différents récits et celui du Saigneur nous présentant l’histoire de Abd entre tragédie, manipulation et amour perdu. Mais j’avoue, le texte de Carter mettant en scène Lovecraft m’a paru un ton en dessous des autres, un peu plus fade. Peut-être la faute au fait justement que ce soit HPL le héros, trop changeant à mon goût, principalement vis-à-vis de ses émotions et de ses réactions. Tous ses textes sont aussi densifiés par des annotations vraiment intéressantes dans les marges, qui permettent de développer et de mieux comprendre certains lieux ou certaines races de cette ville magique.

Concernant la ville de Kadath elle se révèle vraiment magnifique et saisissante entre émerveillement et démence elle accroche rapidement le lecteur fan des écrits de Lovecraft. Elle est aussi superbement portée par les illustrations de Nicolas Fructus qui sont vraiment splendides, sombres, entre beauté et angoisse et ajoute une certaine fascination à ce guide. On se promène avec grand plaisir au fil des aventures des héros à travers ses rues, ses allées, ses lieux de mystères, de cultes, de repos ou encore de folie. Une ville tentaculaire, labyrinthique qui varie parfois en fonction des rêveurs avec en point de mire le château d’onyx, résidence des dieux reclus. La mythologie se révèle aussi soignée, dense et vraiment passionnante entre les Dieux et les Anciens. Il ne reste maintenant plus qu’à nous, rêveur, de rejoindre ce lieu improbable qui nous attire tel un aimant malgré tous les risques, les violences et les manipulations possible. D’ailleurs un guide pratique se trouve en fin de ce livre pour vous aider à vous en sortir.

Les différents personnages secondaire sont loin de se révéler insignifiants, les auteurs s’en servant au fil des pages, les faisant croiser, de façon ingénue, les différents héros apportant leurs lots d’indices, de mystères et de surprises. Rien n’est laissé au hasard et on sent un véritable respect de l’œuvre de Lovecraft que ce soit dans les écrits comme dans les représentations, même si cela n’empêche pas certaines libertés que j’ai trouvé intéressantes. À noter que la présentation des récits, saccadés, alternant chaque personnage peut dérouter le lecteur mais c’est à lui de choisir s’il se laisse porter par lire chaque récit en entier ou se laisser porter au fil des pages, découvrant au fur et à mesure chaque personnage et chaque mystère.

En revanche, ce livre est plus à réserver pour ceux qui connaissent déjà l’œuvre de Lovecraft et qui l’apprécient, les autres risquant sûrement d’être surpris voir même de ne pas obligatoirement accrocher. Au final un guide qui se révèle abouti, vraiment efficace, passionnant et magnifique et qui vaut le détour pour tous les amoureux de HPL malgré son prix qui pourrait en rebuter quelques-uns (il est dernièrement à 36,50€). J’avoue ne pas avoir accroché plus que cela aux notes de Folie et de Mythe qui, clairement sert plus à ceux qui font des jeux de rôles qu’au lecteur, mais ce n’est que broutille car n’empêchent en rien la lecture et la fascination qui découle de ce livre.

En Résumé : Voilà une belle réussite que ce guide de Kadath qui se révèle être un livre vraiment magnifique, oscillant entre des histoires sombres, captivantes et efficaces ainsi que des images, plans de la ville ainsi que des représentations de ses habitants qui se révèlent de toute beauté. Comment ne pas être fasciné par cette cité, entre son côté splendide et sa folie qu’on peut retrouver à chaque coin de rue. La mythologie des dieux se révèle vraiment dense et intéressante. Les héros qu’on découvre au fil des pages nous offre des aventures passionnantes même si j’avoue j’ai un peu moins accrocher à l’histoire de Randolph Carter. Mais rien de bien dérangeant tant le tout se révèle réussi. Par contre un livre qui devrait plaire principalement à ceux qui connaissent et apprécient l’œuvre de Lovecraft. Au final un pari risqué que ce guide, mais une belle réussite.

 

Ma Note : 9/10

Les Livres des Rai-Kirah Tome 2, L’Insoumis – Carol Berg

l'insoumisRésumé : Après avoir sauvé le prince Aleksander – dont il était l’esclave –, et l’empire tout entier, de la menace des rai-kirah, Seyonne est redevenu un homme libre. Mais le retour parmi les siens ne sera pas aussi simple qu’il l’espérait : il a été souillé par sa captivité et son peuple n’est pas prêt à lui rendre sa place de Gardien des Âmes. Il va devoir, une fois de plus, lutter pour regagner la confiance des Ezzariens et, plus que tout, de celle qu’il aime.

Edition : Bragelonne
Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Le premier tome de cette série, L’Esclave, s’était révélé vraiment efficace et m’avait offert un très bon moment de lecture, le tout porté par deux héros vraiment opposés mais complémentaire et qui se révèlent charismatiques à leurs façons, et surtout humains et attachants (ma chronique ici). J’ai donc rapidement fait rentrer la suite dans ma PAL, mais vu que le tome 1 avait sa propre conclusion, j’avoue, j’ai mis un peu de temps avant de décider de me relancer dans ce cycle, la faute aussi à une PAL imposante. À noter que je trouve la couverture, illustrée par Yayashin – Bruno Wagner, réussie et efficace.

On se retrouve dans ce tome deux ans après la fin du précédent, Seyonne a beaucoup de mal à se faire accepter de nouveau par son peuple après son asservissement et de nouveaux problèmes se profilent pour lui. On retrouve clairement dans ce récit les éléments qui faisaient la réussite du premier tome, une histoire qui se révèle sobre, soignée et surprenante avec son lot de révélations et de rebondissements. Surtout l’auteur ne cherche pas à plonger dans la surenchère d’action, en effet les éléments de combats sont très peu présents, nous présentant plutôt une histoire qui repose principalement sur des choix. Chacun doit, à un moment ou à un autre, faire des choix, des décisions qui vont grandement influencer toute l’histoire et c’est là-dessus qu’elle arrive à construire quelque chose de vraiment complexe et de dense; sur les choix des protagonistes. Alors bien sûr, le rythme se révèle assez lent, posé, mais le lecteur se retrouve vraiment happer dans les aventures de notre héros, cherchant à deviner et à comprendre la vérité en ce qui concernant les démons. Il va devoir braver ses amis, sa famille ainsi que son peuple pour réussir.

La grande réussite qui fait qu’on se retrouve vraiment happer par ce récit, c’est le style de l’auteur. Je l’avais comparé dans ma précédente chronique à celle de Robin Hobb et je maintiens ce que je dis, elle possède une plume vraiment magnifique, soignée, profonde et parfois même magique et poétique. L’histoire se laisse couler telle une rivière tranquille et efficace, et on se laisse glisser avec grand plaisir à travers ce récit malgré le fait que le tout se révèle parfois un peu linéaire. Mais surtout la ressemblance avec Hobb c’est sa capacité à créer une histoire et des héros humains qui savent toucher le lecteur et se sacrifier pour leurs idéaux. Attention l’auteur ne fait pas que copier Robin Hobb, loin de là, elle possède aussi sa propre voix, sa propre construction qui fait que malgré les ressemblances le tout reste original.

L’univers développé se révèle toujours aussi solide et efficace et surtout l’auteur commence à développer au fil de ce tome l’univers des démons, celui qu’on retrouve une fois la « porte » franchie, qui apporte sont lot de questions, de révélations et de surprises. Les démons ne sont d’ailleurs pas ce que l’on croit et vont se révéler beaucoup plus complexes que de simples monstres en quête de pouvoir. On en apprend aussi plus sur la mythologie Ezzarienne, sa magie et son utilité, mais surtout ce qui se dévoile c’est ce peuple qu’on avait découvert chassé, forcé à se cacher dans le premier tome et qui ici dévoile finalement ce qu’il est, un peuple fier qui croit dure comme fer en ses prophéties qu’elles soient bonnes ou mauvaises, un peuple qui se complait dans l’immobilisme alors que de grands changements apparaissent. Un univers qui, au final, se dévoile lentement au fil des pages à travers des descriptions efficaces, apporte son lot d’interrogation et qui donne clairement envie d’en savoir plus.

Concernant les personnages ils se révèlent toujours aussi complexes, fascinants, attachants, denses et surtout humains dans leur façon d’avancer. On ne respecte peut-être pas toujours leurs décisions, mais au moins on les comprend ainsi que leurs réactions et leurs envies. On retrouve avec plaisir Seyonne toujours autant marqué par son esclavage et qui doit de nouveau se battre. On découvre aussi de nouveaux personnages tels que Fiona qui se dévoile lentement au fil des pages et devient attachante ou encore Blaise, personnage intéressant qui possède ses propres secrets. Je trouve par contre dommage que finalement Alexander soit peu présent dans ce tome, leur duo proposait un équilibre parfait dans L’Esclave entre fougue et calme alors que dans ce tome, vu que Seyonne est clairement mis en avant, on a plus parfois l’impression d’une certaine passivité. On a envie de saisir le personnage, de le secouer pour le faire agir malgré, c’est vrai, la complexité des choix qui se profile. Rien de bien gênant, mais légèrement frustrant.

Et pourtant au final malgré tous ces éléments positifs j’ai trouvé ce tome légèrement moins bon que le précédent. Déjà, il faut bien l’avouer, comme souvent la magie du premier tome s’estompe et ici malgré toutes les qualités du livre cela se ressent légèrement. Ensuite, clairement, même si on se retrouve emporter et fasciné par les péripéties de Seyonne, j’ai trouvé ce tome parfois un peu linéaire dans sa construction, rien de non plus dérangeant, mais qui se ressent. Mais surtout il y a clairement des longueurs dans le récit, car, c’est bien joli de vouloir écrire un roman de 750 pages, mais ici, franchement, une bonne centaine de pages en moins auraient permis de rendre ce livre encore plus intéressant. Même si les descriptions ainsi que la plongée dans ce monde se révèlent magnifiques, parfois le tout n’apporte pas grand-chose, de plus certains aspects sont beaucoup trop développés et donnent l’impression de tourner en rond.

Au final malgré les défauts que je viens de soulever je dois bien avouer que j’ai quand même passé un bon moment avec ce second tome, la conclusion possède de nouveau sa propre fin, même si les questions encore ouvertes donne beaucoup plus envie de lire rapidement la suite qu’à la fin du tome 1. Justement la suite m’attend dans ma PAL et ne devrait pas y trainer longtemps.

En Résumé : J’ai passé un bon moment avec le second tome de ce cycle même si je l’ai trouvé un léger ton en dessous que le précédent. L’histoire se révèle toujours aussi entrainante et intéressante, porté par les choix de personnages le tout sur un rythme lent et efficace. L’univers est toujours aussi solide, captivant et continue à se développer au fil des pages. Les personnages sont toujours aussi attachants et humains, même si le fait qu’Alexander soit peu présent se révèle frustrant tant ils se révélaient complémentaires, alors que Seyonne seul se révèle parfois un peu trop passif. Je regrette aussi des longueurs dans le récit et une certaine linéarité, rien de bien gênant, mais qui rend ce récit un peu moins fascinant que le premier. La grande force de ce récit est toujours, selon moi, la plume de l’auteur qui possède un quelque chose de Robin Hobb dans la construction de récits humains et qui se révèle vraiment fluide, dense et entrainante. Un second tome tout de même efficace et je lirai le dernier tome de ce cycle sans soucis et rapidement.

 

Ma Note : 7/10

Burton & Swinburne dans L’Etrange Affaire de Spring Heeled Jack – Mark Hodder

l'etrange affaire de spring heeled jackRésumé : Londres,1861
Sir Richard Francis Burton
Un grand explorateur et un érudit de talent. Sa réputation a été salie et sa carrière ruinée. Il est dans de sales draps.
Algernon Charles Swinburne
Un jeune poète prometteur et avide de sensations fortes, disciple du marquis de Sade. Le cognac causera sa perte. C’est le cadet de ses soucis.
Les deux hommes sont au cœur d’un empire déchiré par les conflits. D’extraordinaires machines envahissent un monde soumis à des lois des plus répressives. Tandis que certains défendent une société fondée sur le génie créateur, d’autres repoussent les limites de la conscience en ayant recours aux drogues, à la magie et à l’anarchie.
Lorsque des loups-garous terrorisent l’East End londonien et que des jeunes filles deviennent la proie d’une effroyable créature nommée Spring Heeled Jack, le duo n’a plus d’autre choix que d’agir. Au plus vite.
Tous deux se trouvent confrontés à l’un des événements les plus décisifs de cette époque. Mais la pire de leurs découvertes pourrait bien provoquer la fin du monde tel qu’ils le connaissent…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Il y a quelques mois la maison d’édition Bragelonne nous proposait le mois du Cuivre, permettant de découvrir ainsi trois romans fortement teinté d’univers Steampunk. Ce roman faisait partie de cette collection et a rapidement rejoint ma bibliothèque tant le quatrième de couverture me paraissait vraiment intéressant et tant l’illustration de couverture se révélait très sympathique et accrocheuse. À noter aussi que ce roman se révèle être un très bel objet avec ses dorures sur la couverture et ses tranches dorées.

Je dois dire que ce roman démarre de façon vraiment efficace, nous plongeant directement dans un des tournant de la vie du héros Richard Burton. On se retrouve rapidement happer par la vie de ce héros, grand aventurier, qui va se retrouver lancer dans de péripéties toutes plus fracassantes les unes que les autres. L’originalité de ce roman vient clairement du mélange que nous propose l’auteur avec des personnages historiques ayant existé, se retrouvant dans un univers uchronique steampunk et le tout avec son lot de bouleversement temporel. Je dois bien avouer que c’est l’une des grandes forces du récit. Autre point intéressant et que l’auteur s’intéresse à une des figures anglaise peu connu par chez nous qu’est Spring Heeld Jack qui se traduit par Jack Talons-à-ressort, mystère encore jamais résolu à ce jour. C’est donc avec un mélange de toutes ces bonnes idées que l’auteur nous lancer dans ce récit qui va se révéler énergique, mais, je l’avoue, dont je ressors plutôt mitigé.

Concernant le rythme du récit rien à redire, l’auteur sait clairement y faire, étant scénariste avant d’écrire des livres, nous plongeant ainsi dans une histoire efficace et entrainante du début à la fin, se révélant sans temps morts. Il joue plutôt bien et de façon efficace avec les rebondissements et les retournements de situation pour ne jamais ennuyer le lecteur, même si parfois certains se laissent deviner rapidement. J’ai noté aussi ici ou là quelques longueurs, mais rien de non plus dérangeant tant le lecteur se retrouve happer par les aventures de nos héros. Non ce qui m’a bloqué c’est qu’au bout des deux tiers on découvre enfin la vérité sur Jack, qui il est et les conséquences de son existence, et là j’avoue, j’ai eu du mal à accrocher.

Déjà Jack manque clairement de charisme et m’a paru complètement idiot ce qui est en complète opposition au fait que l’auteur nous le présente comme un génie. Imaginer un voyageur  temporel, héros de son époque et créateur d’une technologie qui révolutionne le monde, mais qui décide de revenir de 300 ans dans le passé pour empêcher un de ces ancêtres de faire une erreur et le tout en se disant qu’il n’y aura aucune conséquence sur la trame du temps. Déjà là on sent bien tout le génie de notre héros, ajouter a cela un soit disant choc de culture bancal et une idée pour réparer l’avenir qui se révèle complètement aberrante et vous comprendrez que j’ai eu du mal avec cette logique. De plus l’auteur se permet certaines évolutions simplement pour son histoire sans réfléchir à sa faisabilité, je pense principalement aux évolutions technologiques et génétiques qui ont rattrapé 300 ans en à peine 20 ans, le tout sans aucun plan, simplement sur de grandes idées tracé lors d’une conversation avec le voyageur du temps. Dommage que ces défauts viennent un peu gâcher, pour moi, ce roman, car dans l’ensemble on avait de quoi obtenir un très bon divertissement.

L’univers lui se révèle par contre vraiment intéressant, on sent bien que l’auteur se plait à inventer de nouvelles technologies ainsi qu’à créer de nouvelles espèces utiles grâce à la génétique. Cette imagination, associé à un travail sur le Londres victorien vraiment saisissant et passionnant, nous offre un monde sombre, efficace et intéressant à découvrir. Je reprocherai peut être juste que ces nouvelles technologies ne se limitent finalement qu’aux communications et au transport, mais je ne doute pas que cela changera dans les prochains tomes. La séparation entre les Technologistes et les Eugènistes se révèle aussi intéressante et offre, dans une époque de révolution industrielle, une lutte de pouvoir qui ne manque pas d’attrait même si assez simpliste. L’aspect uchronique est plutôt bien géré offrant son lot de changements et de modifications dans l’histoire qui se révèlent efficaces, même si parfois ils se révèlent traités un peu trop hâtivement selon moi, offrant plus un changement de date pour la cohérence de l’histoire.

Concernant les personnages je dois bien avouer que l’auteur a du pas mal se renseigner sur Burton et Swinburne, nous offrant des personnages vraiment intéressants, chacun ayant son propre point de vue entre le cartésien et l’imaginatif. On se retrouve avec un duo attachant qui nous plonge facilement dans leurs aventures et qui rappelle un petit peu Holmes et Watson par certains aspects. Je reprocherai peut être juste un manque parfois d’aspect émotionnel, principalement dans le traitement de la relation de Burton et Isabel qui se révèle trop froid. Par contre j’aurai aimé que l’auteur fasse le même travail sur les personnages secondaires, car autant certains se révèlent vraiment intéressants et travaillés, autant les figures scientifiques connues m’ont paru partir dans tous les sens. Entre un Darwin qui n’a aucune profondeur et ne sert que de super grand vilain pas beau et Nightingale qui tend vers la sorcière généticienne, j’avoue avoir eu du mal à accrocher tant ces personnages sonnent creux et à l’opposé de ce que je connais d’eux.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple, efficace et entrainante. On sent bien que l’auteur a été scénariste, sachant jouer avec les dialogues, les phases d’action, les rebondissements et les descriptions. L’ensemble forme un tout qui fait que le lecteur tourne les pages avec un minimum de plaisir et d’envie d’en savoir plus sans jamais s’ennuyer. Dommage que l’histoire m’ait paru un peu trop bancal dans sa construction pour vraiment m’accrocher ce qui fait qu’au final j’ai trouvé ce roman plutôt moyen malgré tout le potentiel et les idées qu’il y a. Je pense que je lirai la suite pour voir comment il va s’en sortir dans ses prochaines histoires et s’il a su améliorer la cohérence de son intrigue.

En Résumé : J’avoue je sors de ma lecture avec un sentiment plus que mitigé. Tout démarrait bien, l’histoire se révélant prenante dès le premier chapitre, sans temps morts, remplie de rebondissements et de retournements de situations efficaces malgré, certes, quelques longueurs, puis arrive les révélations. Là j’avoue j’ai en partie déconnecté tant le tout m’a paru bancal voir même limite incohérent. Entre un Jack, présenté comme un génie, qui m’a paru idiot dans sa réflexion sur les modifications temporelles, son idée complètement aberrante pour réparer le temps et aussi des évolutions beaucoup trop rapides qui servent juste le récit mais manquent de cohérence, j’avoue j’ai eu un peu de mal. Dommage, car l’univers se révèle vraiment intéressant et bien porté par des technologies surprenantes et qui collent parfaitement à l’univers Steampunk. Concernant les personnages j’ai bien accroché à Burton et Swinburne dont on sent que l’auteur s’est pas mal renseigné sur eux, j’aurai juste aimé qu’il en fasse autant sur Darwin et Nightingale qui ne sont là que pour remplir une caricature de super vilains. La plume de l’auteur se révèle vraiment simple, divertissante et entrainante. Il y a clairement du potentiel dans ce livre et de bonnes idées, je pense donc lire un jour la suite pour voir comment s’en sort l’auteur.

 

Ma Note : 5,5/10

 

Autre avis : Lune, Herbefol, Tesrathilde, …

Les Eveilleurs Livre IV, Le Passage – Pauline Alphen

les eveilleurs 4 le passageRésumé : Salicande est en effervescence. L’équinoxe approche, et avec elle la fête du « Temps Vert » qui célèbre les retrouvailles avec la vie, la lumière et la fécondité.
Quatre lunaisons ont passé depuis le tournoi et l’incendie, depuis le mystérieux phénomène des sphères qui a entraîné la mort de Bahir et d’Eben, la disparition de Jad et de Jwel.
Quelques décades à peine se sont écoulées depuis l’attaque des bandits. Et au contact du peuple des Arbres, c’est tout Salicande qui s’éveille, frissonne, s’ouvre à de nouvelles sensibilités.
Mais la menace d’un ennemi inconnu pèse encore sur cette fragile harmonie. Il faut convaincre le village de se préparer à affronter des dangers qui ne seront pas ceux qu’il imagine.

Edition : Hachette

 

Mon Avis : Il y a environ un an et demi je terminais le troisième tome des Éveilleurs et je dois dire que j’avais vraiment hâte de lire la suite de cette série qui se révélait efficace, complexe avec un univers et des personnages vraiment intéressants (Chronique du Tome 1, Tome 2, Tome 3). Par conséquent quand, il y a quelques mois, est sorti le quatrième tome de ce cycle je n’ai pas mis longtemps à faire entrer ce livre dans ma bibliothèque, espérant retrouver ce qui m’avait plu dans les précédents et y trouver des réponses. À noter l’illustration de couverture qui change des précédentes, peut-être même un peu trop, mais qui se révèle sympathique.

Je trouve que le résumé de quelques pages, au début du roman, permettant de rafraichir la mémoire du lecteur sur les tomes précédents, est vraiment une bonne idée. On replonge donc dans la vie de Salicande, de ses habitants qui, suite aux bouleversements du troisième tome, doivent changer et avancer. En effet, on sent clairement que ce tome se repose sur les mêmes éléments de construction que celui du second tome, cherchant à travailler les personnages, les faire évoluer suite à tout ce qu’ils ont vécus. Ce qui fait que l’intrigue donne un peu l’impression de stagner au fil des pages, offrant un rythme lent. Cela ne gêne en rien la lecture de l’histoire tant l’auteur arrive à faire plonger le lecteur dans la vie de ses héros avec poésie, passion et envie, on se retrouve happé par les différentes émotions et les différents sentiments qu’elle nous offre, nous dévoile au fil des pages. À noter quand même que Claris n’apparaît pas dans ce tome et Jad à peine une dizaine de pages ce qui est, je trouve, légèrement frustrant, mais pas non plus complètement dérangeant.

Concernant l’univers il se révèle toujours aussi intéressant à découvrir et surtout l’auteur continue à le développer de façon efficace et captivante au fil des tomes. On en apprend déjà beaucoup plus sur le peuple des arbres ainsi que sur leurs magies, leurs empathies, qui les caractérisent tous de façon différente et à différents degrés. Un peuple vraiment intéressant bien porté par La Dame, personnage fascinant et charismatique. Surtout que l’auteur continue aussi à développer les passages sur les temps d’avant, on en apprends encore un peu plus sur le conflit qui a ravagé la terre, entre les nantis et les non-nantis, ou encore sur cette grande catastrophe qui a fait disparaitre une génération entière d’adolescent. Un univers toujours aussi intéressant, complexe, à découvrir, mais qui surtout se révèle vraiment magnifique, bien porté par les descriptions de l’auteur qui donne envie de découvrir le village, ses habitants ainsi que ses fêtes joyeuses et enthousiastes.

Concernant les personnages ils se révèlent vraiment réussis, entrainants, denses et prenants. On sent bien que l’auteur apprécie chaque personnage et cherche à les développer de façon efficace et intéressante. Chaque héros se révèle unique, ayant ses propres émotions et ses propres sentiments, ainsi que sa propre façon de réagir aux différents changements. On en apprends aussi plus sur Tierra, la Gladninja qui a décidé d’aider Salicande, ou encore sur Merlin qui se révèle un élément essentiel de l’intrigue. Hugh continue à grandir et l’auteur arrive vraiment à retranscrire ses phases d’adolescence de façon vraiment intéressante et réussie. Blaise est toujours en recherche de lui-même, oscillant entre le sage conseiller et l’homme avec ses faiblesses, il fait parti de mes personnages les plus intéressants à découvrir. Il n’y a qu’un seul personnage que j’ai de plus en plus de mal à apprécier, c’est Chandra. Je comprends qu’elle représente la femme au foyer au grand cœur, mais incomprise aussi bien dans ses sentiments que dans son envie de ne pas être la « bobonne », mais voilà cela fait quatre tomes qu’elle n’évolue pas d’un iota, oscillant entre cris et pleurs et, franchement, ça devient  vraiment lassant. Le triangle amoureux n’aide pas non plus à mon goût vu qu’il est traité un peu trop à la va-vite.

Au final j’ai trouvé ce quatrième tome un léger ton en dessous que le précédent, car il donne vraiment l’impression d’être un tome de transition. Comme je l’ai dit les personnages sont clairement mis en avant dans ce tome, laissant un peu en retrait l’intrigue. Il faut attendre le dernier tiers du livre pour vraiment voir les choses bouger et apporter son lot de surprises et de révélations, ce qui se révèle légèrement frustrant par moment. Au final cela n’empêche pas ce tome de se révéler vraiment agréable, mais on a l’impression que l’auteur a parfois du mal à mélanger intrigue et émotions, alternant un tome qui fait clairement avancer le tout avec un tome plus posé sur les évolutions de chacun suite aux changements.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi poétique, magique, pleine d’émotion et de sentiment, arrivant à happer le lecteur malgré le rythme lent de l’histoire. Certaines facilités apparaissent bien ici ou là, ainsi que certaines résolutions un peu simple, mais rien de bien gênant surtout considérant un roman jeunesse. Un quatrième tome, certes de transition, mais qui se révèle tout de même efficace. Je lirai la suite sans soucis en espérant obtenir aussi un peu plus de réponses.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce quatrième tome du cycle Les Éveilleurs. Certes on sent bien qu’il s’agisse de nouveau d’un tome de transition , mettant en avant clairement l’évolution des personnages face aux derniers bouleversements, mais le tout se révèle toujours aussi poétique et entrainant. Il est juste un peu dommage de devoir attendre finalement le dernier tiers du livre pour voir enfin l’intrigue bouger, rien de non plus complètement dérangeant tant la plume de l’auteur est toujours aussi poétique et magique. L’univers continue à se développer et à évoluer, on continue à en apprendre plus sur Les Temps d’Avant et on découvre aussi le Peuple des Arbres et leurs magies. Les personnages sont toujours aussi intéressants, complexes et soignés et accrochent toujours autant le lecteur sauf, pour moi, Chandra qui donne l’impression de ne jamais évoluer ce qui est lassant. Alors certes, un tome un peu en dessous du précédent, mais je lirai la suite sans soucis et avec plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

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