Catégorie : Fantasy Page 39 of 69

La Loi du Talion, Première Partie – Mickaël Baudoin

la loi du talion premiere partieRésumé : On m’appelle Coryphé. Je suis un danseur de mort qui valse avec les âmes défuntes. Elles guident ma lame, entraînent mes pas au fil d’une oraison funèbre que seuls les initiés du cercle macabre perçoivent.
Je suis aussi un Déshérité, un banni dont la véritable identité est enfouie dans les méandres parcheminés du Recueil des Oubliés. Malgré l’animosité de mon peuple, la haine même qu’ils éprouvent envers ce que je représente, je dois prendre part au conflit nous opposant à nos anciens esclaves, ces sauvages venus du continent de l’Est. Peut être y gagnerai-je enfin la reconnaissance que ma famille m’a toujours refusée?

Edition : Boz’Dodor

 

Mon Avis : Avant de me lancer dans la lecture de ce roman je ne connaissais rien de cet auteur ni de ce cycle et pour cause, il s’agit ici du premier livre de Mickaël Baudoin. J’ai donc découvert ce récit quand il a été proposé en partenariat par Livraddict. Je me suis facilement laissé tenter par la couverture, illustrée par Antera, que je trouve vraiment magnifique et par un résumé assez énigmatique et intrigant qui m’a vraiment donné envie d’en apprendre plus. Je remercie donc Livraddict et les éditions Boz’Dodor de m’avoir permis de le découvrir.

Au fil des pages on se rend facilement compte que l’auteur connait bien ses classiques en Fantasy, nous offrant clairement une histoire de complots, le tout dans un monde Tolkiennesque avec un côté fantasy épique qui vient ainsi apporter son lot d’action nerveuse et de combats. Dans l’ensemble on obtient donc un texte qui se lit assez facilement, bien porté par une intrigue, certes plutôt classique, mais efficace sur une guerre de plus de 2000 ans entre les elfes et leurs anciens esclaves qui cherchent à se venger et à pouvoir vivre librement. Le rythme se révèle dans l’ensemble plutôt entrainant, offrant son lot de machinations et de révélations, ce qui fait fait que le lecteur tourne les pages pour pouvoir connaître la suite. Certes l’ensemble ne révolutionnera pas le genre, mais l’auteur, pour un premier roman publié, a réussi à écrire une histoire qui se révèle solide et plutôt captivante avec quelques aspects et des originalités qui se révèlent intéressantes.

L’univers mis en place se révèle aussi, dans l’ensemble, assez classique mais solide avec d’un côté les elfes, peuple immortel, égoïste et arrogant et de l’autre leurs anciens esclaves les D’JeenLories, proche finalement des hommes, peuple imparfait qui est à la recherche de liberté sans contrainte. Il nous offre aussi un travail sur la magie et la mythologie qui se révèle plutôt intéressant avec des aspects vraiment originaux, comme ce danseur de mort ou encore cette magie de sang, le tout associé a des points plus classiques comme par exemple cette magie des éléments qu’on retrouve chez les elfes. Concernant le monde développé il ne manque pas de charme et se révèle bien porté par des descriptions détaillées et intéressantes. L’auteur se permet aussi de développer ainsi des idées, certes déjà-vue mais intéressante, sur la domination d’un peuple sur un autre et aussi les différentes failles et peurs qu’on peut retrouver à travers les différents personnages ce qui permet ainsi, aussi, d’éviter de tomber dans le manichéisme du méchant elfe contre le gentil humain.

Concernant les personnages, j’avoue, je ressors plutôt mitigé certains tombant parfois un peu trop dans la caricature. J’ai bien accroché à Coryphé qui se révèle un personnage vraiment complexe, rempli d’émotions, de sentiments et rejeté par les siens qui va, à travers ses yeux, nous dévoiler un peuple elfique imbu de sa puissance, mais qui possède aussi quelques qualités et une diversité qui le rend intéressant. Par contre j’ai eu un peu de mal à complètement accrocher aux passages avec Alesham O’Kazar et Hornos qui auraient pu offrir une relation de frères ennemis vraiment intéressante mais qui, pour l’instant, tombe un peu dans des enfantillages alors qu’ils se lancent quand même dans une des plus grandes bataille jamais connue. Le problème vient de leur animosité l’un envers l’autre qui mériterait de reposer sur quelque chose de plus concret que  » tu ne me dévoiles pas tes plans, tu es un vilain, je me vengerai ». Cela n’empêche pas d’offrir aux D’JeenLories des personnages secondaires vraiment intéressants et charismatiques, principalement concernant les douze, et qui donne vraiment envie d’en apprendre plus.

Au final ce qui pêche vraiment à travers ce roman c’est qu’on sent bien qu’il s’agit clairement d’un premier roman l’auteur essayant de trop en faire par moment et tombant même une ou deux fois dans les clichés et ayant un peu de mal à complètement sortir du carcan classique dans le domaine. L’histoire évolue aussi de façon trop simple, les plans se réalisant à la perfection et rien ne vient jamais perturber cela que ce soit dans les scènes de combats ou encore dans des scènes d’évasion qui marchent trop facilement ce qui joue un peu sur la crédibilité de l’ensemble, se révélant au final un peu dommage. De plus l’ensemble se révèle au final assez linéaire, certes pas ennuyeux car ça se lit plutôt bien, mais pas non plus le roman le plus surprenant que j’ai lu. Enfin il y a aussi cet aspect concernant la magie qui pose toujours des questions devant sa puissance et qui parait pourtant si mal utiliser, là où elle pourrait carrément inverser le cours de la guerre.

La plume de l’auteur se révèle vraiment travaillée, on sent bien au fil des phrases qu’il aime les mots mais aussi le partager, mais voilà par moment l’auteur en fait trop, je pense principalement aux descriptions. Chaque personnage, chaque lieu, chaque bâtiment se révèle développé sous toutes les coutures avec toutes les métaphores qui vont bien ce qui offre, certes, un aspect vraiment visuel et complet mais qui fait que, plus on avance, plus l’ensemble gagne un peu en lourdeur. Pourtant j’aime beaucoup les livres qui prennent leur temps pour construire l’ensemble, mais il faut vraiment trouver un juste milieu entre rythme et description ce qui n’est pas encore complètement réussi ici l’auteur donnant plus l’impression de faire de longs portraits car il aime les mots que pour construire. De plus l’auteur tombe quelques fois dans la répétition ; par exemple annoncer une centaine de fois que tel peuple a été l’esclave de l’autre n’est pas toujours utile, on l’avait bien compris dès les premières pages. Dans l’ensemble on a donc un premier roman plutôt sympathique avec une histoire solide et quelques originalités, mais qui possède trop de lacunes lié à cette impression de premier roman pour complètement sortir du lot. Cela reste tout de même un texte intéressant, qui pourra plaire et dont je pense lire la suite.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture plutôt sympathique avec ce roman qui nous offre une histoire solide, efficace, mais sans non plus révolutionner le genre avec cette intrigue reposant sur un peuple anciennement esclave qui cherche à se libérer complètement de ses anciens tortionnaires ; les Elfes. L’univers mis en place par l’auteur se révèle solide et efficace avec des originalités intéressantes, principalement sur les aspects de magie. Concernant les personnages je suis plutôt mitigé, autant certains m’ont bien accrochés, autant j’ai trouvé que d’autres se révélaient un peu caricaturaux et puérils. Par contre on sent bien qu’il s’agit ici d’un premier roman, l’auteur voulant parfois trop en faire, ajouter à cela que tout se passe toujours trop bien et de façon trop facile ce qui décrédibilise un peu l’histoire. La plume de l’auteur est vraiment dense et soignée, peut-être un peu trop l’auteur se laissant, selon moi, un peu trop aller dans les descriptions et les métaphores. Dans l’ensemble un premier roman plutôt classique qui a du potentiel, mais loin d’être parfait, et dont je lirai la suite pour connaitre la conclusion et voir comment s’en sort l’auteur.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Sphinxou, …

Le Dernier Apprenti Sorcier Tome 4, Le Rêve de L’Architecte – Ben Aaronovitch

le dernier apprenti sorcier 4 le reve de l'architecteRésumé : La découverte d’un corps mutilé dans la banlieue de Londres fait monter d’un cran la paranoïa ambiante, d’autant que la méthode rappelle furieusement celle de l’Homme sans visage, ce magicien fou déjà connu des services de police.
Enfin, pas de tous les services, juste de celui des affaires surnaturelles, dont le représentant le plus actif, l’agent Peter Grant, est aussi le dernier apprenti sorcier de Londres.
A peine débutée, son enquête va s’enrichir de nouveaux éléments à première vue sans rapport avec le crime, mais qui tous mènent au quartier d’Elephant & Castle; plus précisément à un ensemble d’immeubles conçu par un architecte dérangé et habité par tout ce que la capitale britannique compte de désespérés…

Edition : Nouveaux Millénaires

 

Mon Avis : La fantasy urbaine fait partie des genre que j’apprécie énormément (hors Bit-Lit que je ne lis pas) revisitant souvent un monde contemporain tout en y ajoutant une petite pointe de magie et de mystères. Le Dernier Apprenti Sorcier fait partie de ses séries qui m’ont bien accroché dès le début et, après trois tomes, qui se sont révélés captivantes et prenantes avec un fil rouge efficace qui commence à se dessiner (Chronique du Tome 1, Tome 2, Tome 3). J’avais donc hâte de voir ce qu’allait bien pouvoir me proposer ce quatrième tome des aventures de l’agent de police Peter Grant. À noter l’illustration de couverture que je trouve toujours aussi jolie et efficace.

Et je dois bien avouer que ce quatrième tome me conforte dans tout le bien que je pensais de ce cycle. Après un troisième volume efficace à double intrigue, l’auteur nous offre ici un jeu de piste des plus pertinents, jouant avec le lecteur, amenant de nombreux éléments à, ce qu’on pense être, des impasses, mais qui au fil des pages dévoile son véritable jeu. Une machination traitée de façon assez lente, qui se révèle complexe, les informations étant parfaitement maîtrisées et lâchées au compte goutte offrant ainsi au fur et à mesure une vision de plus en plus complète de ces manipulations. Après, tout dépend de ce que vous recherchez, les 150 premières pages offrant finalement que peu de révélations, l’auteur mettant en place chaque élément, ce qui peut déranger certains lecteurs ; cette impression de ne pas encore comprendre où on nous emmène.  Mais surtout cette intrigue permet de se recentrer sur ce fil rouge que construit l’auteur depuis le second tome avec ce mage sans visage et, même si on s’apprendra que peu de choses sur lui, il commence quand même à se dévoiler doucement offrant un ennemi intéressant.

Mais surtout, ce qui me fascine toujours autant, c’est ce travail sur la ville de Londres et sur ses habitants, l’ensemble offrant un cadre parfait à cette série entre historique et contemporain. Cette fois l’auteur se consacre à parler d’architecture, mais surtout il le fait vraiment avec envie sans jamais non plus ennuyer le lecteur, arrivant à travers ses mots à partager cette passion. J’avoue, je me suis retrouvé plusieurs fois sur internet pour faire de plus amples recherche sur tel ou tel aspect dont nous parle l’auteur, ce que j’aime faire de temps en temps, mais qui n’est nullement obligatoire pour lire le livre. Surtout l’auteur continue à développer son univers, moins l’aspect divinité, même si on découvre les esprits de la forêt, et plus l’aspect magie, nos héros continuant à développer leurs talents. Surtout Nightingale va devoir agir, j’attendais cela depuis plusieurs tomes et il va nous faire une représentation de sa magie vraiment explosive et passionnante sur quelques pages, mais je vous laisse découvrir.

Concernant les personnages ils continuent à se développer et à évoluer au fur et à mesure des pages et on continue à s’attacher à eux. L’auteur a vraiment su rendre cette série intéressante en ne faisant pas de son héros, Peter Grant, un super magicien mais un véritable apprenti qui ne possède que deux ou trois sorts pour le moment et dont son évolution repose aussi beaucoup sur les autres. Ce tome nous permet aussi d’en apprendre plus sur Nightingale qui se dévoile de plus en plus sur son passé trouble. Lesley continue à prendre dans l’ampleur au fil des tomes et se révélant être un personnage intéressant. Des personnages qui vont devoir faire face à des choix qui vont tout changer. La présence de certains personnages peut paraitre inutile dans ce tome, mais devrait servir énormément par la suite, je n’en doute pas. L’auteur nous présente aussi au fil des pages un panel vraiment intéressant de Londoniens et Londoniennes qui dévoile une ville vraiment hétéroclite et fascinante. Mais surtout les dialogues sont toujours aussi percutants et souvent plein d’humour ce qui apporte vraiment une pointe de légèreté.

Alors certes, quelques points sont quand même venus nuancé légèrement mon enthousiasme durant cette lecture. Comme je l’ai dit l’auteur est un passionné d’architecture et de la ville de Londres, ce qui fait que parfois il se laisse un peu trop aller dans les descriptions de lieux et de bâtiments, rien de bien méchant non plus, mais une ou deux fois on a l’impression que l’ensemble est un peu long. Il a parfois aussi ce soucis avec les descriptions des personnages, en faisant parfois un peu trop, principalement dans les métaphores et les comparaisons ce qui peut être très drôle mais quelquefois un peu ennuyeux. Mais le tout ne m’a jamais bloqué dans la lecture et j’ai tourné les pages avec envie pour en apprendre plus et découvrir la conclusion. Une conclusion, peut-être un peu rapide, mais qui va gagner en intensité et en rythme et qui va clairement apporter son lot de rebondissements et même si, sur certains points j’avais en tête de fortes probabilités que cela arrive, l’auteur a tout de même réussi à me surprendre.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi énergique, entrainante, efficace et possède toujours cet humour anglais qui fait clairement tout son charme. C’est surtout le côté « geek » que l’auteur met par moments en avant qui apporte un petit plus à cette histoire selon moi, comment ne pas sourire devant les différentes références qui apparaissent au fur et à mesure que ce soit comme par exemple sur Doctor Who, SdA, Balde Runner etc… Au final un tome que j’ai trouvé bien construit, intriguant et que j’ai lu avec grand plaisir confirmant tout le bien que je pense de ce cycle. Je lirai la suite avec grand plaisir tant des questions restent en suspens. En espérant qu’elle soit d’ailleurs bien publié, vu la chance que j’ai eue avec des séries comme celle de Butcher ou Mike Carey. Au pire je les lirai même en Anglais vu qu’il est confirmé que quatre nouveaux tomes doivent encore sortir.

En Résumé : J’ai de nouveau passé un très bon moment de lecture avec le quatrième tome de ce cycle qui nous propose une histoire, certes plus lente, construite sur des impasses, mais qui m’a vraiment bien accroché offrant son lot de rebondissements pour aboutir à une conclusion vraiment efficaces, captivante et surprenante. L’univers construit par l’auteur continue à se développer de façon fascinante dans ce Londres toujours aussi attirant et, de plus, on découvre enfin un peu la puissance de Nightingale. Les personnages continuent à se densifier au fil des pages et sont confrontés à des choix pas toujours faciles. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi vive, efficace et entrainante même si parfois il se laisse un peu trop aller à des descriptions de lieu et de bâtiments qui, parfois, traînent un peu en longueur, de plus la conclusion est un peu rapide, mais franchement rien non plus de dérangeant. En tout cas je lirai la suite de cette série sans soucis.

 

Ma Note : 7,5/10

Le Cycle des Démons Tome 3, La Guerre du Jour – Peter V. Brett

le cycle des demons 3 la guerre du jourRésumé : À la nouvelle lune, les hordes infernales du Coeur se mettent en  quête des deux seuls hommes susceptibles d’incarner le Libérateur légendaire, capable d’éradiquer les démons de la terre. Autrefois aussi proches que des frères, Arlen, l’Homme-rune, et Jardir, le leader des belliqueuses tribus du désert, sont désormais opposés par une rivalité farouche. L’un combat la magie chtonienne tandis que l’autre l’appelle. Leurs choix vont se révéler décisifs, tandis que s’engage la résistance ultime des humains contre les armées démoniaques…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : 2014 s’annonce pour moi comme une année bien remplie. De nombreuses séries, dont j’attends la suite depuis un petit moment déjà, devraient voir la publication française de leurs derniers tomes. Le Cycle des Démons en fait partie avec la publication de ce troisième tome, environ trois ans après la sortie du précédent. Le premier tome de ce cycle m’avait agréablement surpris offrant une Fantasy aux aspects classiques mais efficace avec un background vraiment intéressant et prenant (ma chronique ici), le second tome m’avais fait passer un très agréable moment, certes, légèrement plombé par le développement d’un personnage qu’on croyait secondaire sur plus de 200 pages (ma chronique ). J’avais donc hâte de voir ce qu’allait proposer ce nouvel opus d’une série qui devraient en comporter cinq. À noter la couverture, illustrer par Miguel Coimbra qui se révèle très jolie dans ses tons mille et une nuits.

La fin du second tome avait laissé le lecteur en suspend, les démons ne sont pas que de simples monstres sanguinaires, ils possèdent une hiérarchie, une intelligence et considèrent les humains comme du bétail. Une grande guerre s’annonce donc, les démons ne pouvant pas laisser l’Humanité apprendre à se défendre. Et au milieu de tout cela deux « Libérateurs » qui déchirent le monde des hommes offrant deux visions radicales. Je voyais donc la suite épique, pleine de surprises, de manipulations, de combats tout en nous dévoilant un monde souterrain plus complexe que jamais. Hé bien que nenni, je me fourvoyais complètement.

Déjà, je dois l’avouer, l’auteur a gagné tout mon respect, si, si je vous assure, c’est le seul auteur qui arrive à raconter trois fois la même histoire sur les trois tomes. Après le tome un, nous installant l’univers et dévoilant la phase de rébellion des hommes sous le regard de Arlen, Leesha et Rojer, puis le tome deux qui revenait en arrière pour nous montrer cette même période sous le regard de Jardir sur près de 200 pages, voilà le tome trois qui refait de nouveau ce même retour en arrière, mais sous le regard de Inevera. Seul point positif l’auteur a décidé de présenter les choses différemment, au lieu de nous offrir un flashback d’un seul bloc il l’a coupé en trois parties ce qui aère le tout. Problème, ils apparaissent dans le récit sans qu’on en comprenne vraiment la logique.

Alors, j’en vois déjà certains protester en lisant cela, mettant en avant que Jardir est charismatique, malgré les redondances et les longueurs, revenir sur son histoire apportait des éléments tout de même originaux et un point de vue intéressant ainsi qu’un développement culturel efficace sur les Krasiens. Soit, je vous l’accorde, je maintiens que c’était long, mais il y avait un certain intérêt.

Pour Inevera par contre il n’y a aucun intérêt mis à part faire du remplissage d’un personnage secondaire intéressant, mais qui selon moi ne méritait pas de gagner les galons de personnage principal. Déjà son ascension, elle est construite exactement de la même façon que celle de Jardir, choix divin, surdouée rejetée sans amis, évolution exceptionnelle et retournement de ses ennemis en amis, rien de nouveau sous le soleil. Ensuite, niveau charisme on repassera l’auteur n’a, à mon avis, jamais pu vraiment construire un personnage féminin efficace et il le prouve à nouveau avec Inevera dont les manipulations tombent souvent à plat se terminant régulièrement au lit, car finalement le seul moyen de manipuler un homme c’est par son entrejambe. Je ne remets pas en cause ce procédé, je me doute bien qu’il fonctionne, mais n’avoir que cela comme palette de manipulation c’est léger et rapidement répétitif. Dommage, car en tant que personnage secondaire elle avait un petit côté mystérieux et entrainant qui était intéressant, alors que son développement me l’a rendu fade et clichée. Enfin niveau découverte culturelle étant aussi Krasienne, bah rien de neuf, même pas de quoi se lancer sur la condition de la femme dans cette culture vu quittant très vite sa famille et la villle étant « choisie ». J’attends donc maintenant avec impatience le quatrième tome qui devrait sûrement nous proposer un flashback sur Danseur de l’Aube, le cheval de Arlen, cela risque de s’annoncer fascinant !

Alors je sais, on va me dire que, après tout, ce n’est que 200 pages sur quasiment 700, il doit donc rester 500 d’intéressantes qui permettent de développer l’intrigue et cette grande guerre qui approche. C’est très mal connaitre l’auteur qui a décidé d’oublier son histoire de démons pour lancer une nouvelle mode, le Soap-fantasy, car oui pendant la grande majorité du reste du livre l’auteur a simplement décidé de se consacrer aux coucheries de ses différents protagonistes. Tout le monde le sait, ce qui va fasciner le lecteur c’est obligatoirement les performances sexuelles de son héros et savoir avec qui il va coucher. Alors, je n’ai rien contre le sexe, il fait partie de la vie, le voir dans un livre c’est tout à fait logique, mais le cul pour le cul le tout associé à des intrigues amoureuses du niveau des feux de l’amour, franchement ? Si encore cela apportait quelque chose et que c’était bien écrit, mais voilà n’est pas Jacqueline Carey qui veut et se retrouver avec des scènes du niveau d’une fanfic érotique d’adolescent ou à déterminer qui crie le plus fort au lit, cela n’apporte rien. D’ailleurs je suis étonné pendant deux tomes tout le monde était effrayé par les démons la nuit, ici personne n’en parle se concentrant sur qui finit dans le lit de qui.

Concernant les personnages, si vous vous attendiez à des révélations fracassantes sur Arlen et Jardir, vous pouvez retourner vous couchez, certes ils apparaissent mais n’évoluent pas vraiment. Non, ce tome développe plus Inevera, dont j’ai déjà parlé, Renna la promise d’Arlen dont on continue à se demander son utilité au fil des pages et qui ne se révèle être qu’une Arlen bis version féminine frustrant plus qu’autre chose le lecteur par son côté « je m’emporte pour un rien sans chercher à comprendre et j’ai envie de frapper tout le monde car je suis libre » et Leesha.

Ah Leesha, quelle héroïne … je parle bien entendu de la drogue qu’elle doit s’enfiler au fil des pages pour se révéler aussi peu futée et inconstante. Dans le tome 1 j’avais bien aimé ce personnage, mais déjà un point m’avait surpris ; Leesha a 28 ans, toujours pure et elle se garde pour l’homme qu’elle considèrera comme le bon, mais elle va se faire abuser lors d’un voyage. Retrouver et protéger par Arlen elle lui saute alors dessus espérant que, si jamais elle devait être enceinte, l’enfant soit un peu de lui. C’est le genre de chose qui me surprend, déjà du point de vue de la gestion du traumatisme et surtout que le personnage est une cueilleuse soit, en gros, médecin/infirmière/sage-femme, donc normalement elle sait comment on fait des enfants.

Mais dans ce volume elle abat encore des sommets. Enceinte de Jardir, l’homme qu’elle aime et qui l’adule en retour, mais qu’elle ne peut épouser car étant polygame, libérateur, un peu taré et dont les enfants ne sont que source de guerriers pour lui, c’est compliqué. Là le seul plan qui lui vient à l’esprit c’est de coucher avec un autre homme important et lui faire croire que c’est lui le père comme ça Jardir ne viendra jamais réclamer cet enfant et elle sera protégée …. Genre. Il est le personnage possédant la plus grande armée qui, dès qu’on touche à ce qu’il considère comme lui appartenant, va se lancer dans une vendetta destructrice et tu crois réellement qu’il va te laisser gentiment dans les bras d’un autre? Enfant ou pas? Dans sa tête d’ailleurs tout le monde y passe ; pourquoi pas coucher avec Arlen, ou encore son ex qui l’avait humilié publiquement, le tout pour finalement coucher un soir de beuverie sans véritable logique apparente. J’en suis resté pantois.

Puis on entame les 180 dernières pages et là tout d’un coup on revient à l’intrigue centrale, on retrouve les démons (car oui dans les pages précédentes des démons et de l’action ça se compte sur les doigts d’une main) et on va enfin avoir cette bataille, ce côté épique et du rythme. Je me suis enfin retrouvé intéressé et captivé par ce que nous dévoile l’auteur même si ce n’est qu’une escarmouche et qu’on n’apprend rien de nouveau sur les démons. Il y a enfin de l’action, aspect qu’on espérait voir depuis le début. Le hic, tout est traité trop vite et donne un peu trop l’impression que Arlen et Jardir sont des surhommes imbattables et surpuissants. Ajouter à cela quelques bribes d’informations ici ou là et quelques développements intéressants, j’ai finalement été passionné sur ce roman par à peine 200 pages sur environ 700. C’est peu.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi simple et, autant elle se révèle efficace dans les scènes d’action, autant dans les scènes quotidiennes se révèle longue et parfois même laborieuse. J’ai trouvé aussi que parfois les dialogues paraissaient un peu trop sommaires et mal écrits, retrouvant des expressions du style « promis juré » au milieu de certains dialogues ce qui m’a paru assez surprenant. Enfin concernant l’univers l’auteur n’apporte rien de nouveau et m’a donné même l’impression de gâcher ce qu’il avait mis en place au niveau des religions, les transformant clairement en caricature, le tout sans aucune critique ni réflexion. Il reste encore deux tomes qui doivent être publiés concernant cette série, mais la suite sera sans moi je m’arrête là, rien ne me donne envie de continuer au jour d’aujourd’hui et il va falloir de sacrés arguments pour me convaincre du contraire.

En Résumé : À la base j’attendais le troisième tome de ce cycle avec impatience, mais au final je ressors de ma lecture vraiment déçu. Sur les 700 pages, à peine 200 m’ont plutôt convaincu et m’ont donné ce que j’attendais de cette histoire, c’est-à-dire des informations sur les démons et la guerre entre humain et démons. Le reste alternant entre flashback d’un personnage qui me laisse de marbre et offrant une impression de déjà-vu, et entre des scènes de coucheries tendant vers le soap n’ayant aucun véritable intérêt et donnant clairement l’impression d’être par moment écrit comme une mauvaise fanfic. De plus le titre laissait apparaitre une guerre entre humains, ou au moins entre les deux libérateurs, et là non plus pas grand-chose d’intéressant. Les personnages, plus j’avance dans les tomes, moins ils m’accrochent et l’univers mis en place n’évolue pas, pire, sur certains aspects tombe clairement dans la caricature. Dommage. Sauf arguments vraiment convaincants la suite se fera sans moi je m’arrête là avec cette série.

Ma Note : 4/10

Les Petites Fées de New York – Martin Millar

les petites fees de new yorkRésumé :  » Le récit des Petites fées de New York démarre avec Morag et Heather, deux petites fées hautes de cinquante centimètres, portant épée, kilt vert et cheveux mal teints, qui volettent par la fenêtre du pire violoniste de New York, un type antisocial et obèse nommé Dinnie, et vomissent sur sa moquette. Qui sont-elles et comment sont-elles arrivées à New York, et en quoi tout cela concerne-t-il l’adorable Kerry, qui vit dans l’immeuble d’en face, est atteinte de la maladie de Crohn et confectionne un alphabet des fleurs, et en quoi tout cela concerne-t-il les autres fées (de toutes nationalités) de New York, sans oublier les pauvres fées opprimées de Grande-Bretagne, voilà le sujet du livre. Il contient une guerre, ainsi qu’une mise en scène fort inhabituelle du Songe d’une Nuit d’Eté de Shakespeare, et des solos de guitare de Johnny Thunders des New York Dolls. Que peut-on demander de plus à un livre ?  » Neil Gaiman.

Edition : Intervalles

Mon Avis : Ce livre cela fait quelques temps qu’il traine dans ma PAL. Pourtant les différentes chroniques que j’ai lues à droite et à gauche, mettant en avant un humour loufoque, ainsi que la recommandation de Neil Gaiman de découvrir ce récit avaient fait qu’il est rapidement entré dans ma PAL. Mais voilà avec le temps ce livre a gagné son aspect « grand épouvantail » avec cette légère peur de ne pas accrocher et surtout de ne pas me trouver dans une phase avec l’humour proposé ici. Il y a quelques jours j’ai donc pris la décision de sortir ce livre de ma PAL. Concernant la couverture, je la trouve sympathique, elle se révèle assez simple et sobre.

En tout cas, au final, je suis content de l’avoir sorti de ma bibliothèque. Imaginez, New York, deux fées punk complètement bourrées et irrévérencieuses vont se retrouver à se lier avec deux marginaux créant ainsi une accumulation de catastrophes toutes plus improbables les unes que les autres. Imaginez une Angleterre où les fées ont découvert la révolution industrielle et se retrouve à travailler 12h par jour tandis que leur roi recherche ardemment deux fugitifs qu’il considère comme ennemis de la couronne. Imaginez une clocharde qui se prend pour le chef militaire Xenophon.  Ajouter à cela un mélange de sexe, drogue, rock’n’roll, folie, fantômes ou encore des fleurs et vous obtenez Les Petite Fées de New York. Vous trouvez tout cela complètement barré? C’est le cas et pourtant à travers cet univers complètement déjanté et burlesque l’auteur nous offre une histoire, ou plutôt des tranches de vies, qui se révèlent vraiment fascinantes dans leurs simplicités, dans leurs évolutions et aussi à travers les surprises qu’elles réservent.

L’humour est omniprésent dans ce récit et en est même une des clés importante. Un humour trash, parfois vulgaire, mais qui réussit à se révéler vraiment efficace pour peu qu’on accroche. En effet comment ne pas sourire devant ces deux petites pestes de fées qui s’envoient pique sur pique pour savoir qui est la meilleure. Mais surtout l’auteur nous offre une fresque vraiment captivante, où les différentes intrigues se croisent et se recroisent en nous faisant partager de façon claire et franche les tracas de la vie quotidienne entre histoire d’amour, engueulade, sexe ou encore des sujets plus graves comme la maladie, la mort, la guerre, le racisme ou bien l’industrialisation et ses effets néfastes. Voilà ce que propose l’arrivée cette histoire, et bien plus encore. On va très vite aussi se rendre compte que des fées, il en existe énormément entre les Chinoises, les Italiennes ou encore les Noires. Des fées qui vivaient tranquillement dans leur petite train-train et dont les vies vont être complètement chamboulées. C’est rythmé, c’est efficace, c’est marrant, c’est barré, c’est léger et la bande son est franchement top, parfois cela fait du bien alors que demander de plus.

Comment ne pas accrocher aussi à Morag et Heather, ces petites pestes égoïstes, égocentriques, alcooliques et délurées qui se révèlent du début à la fin  pleine de vie, d’énergie et vraiment attachante. Un amour/haine qui fonctionne parfaitement et qui fait que même dans les pires conneries on continue à les apprécier. Elles représentent une amitié indéfinissable et pourtant incassable. Les autres personnages se révèlent eux-aussi efficaces et prenants, que ce soit Dinnie, obèse et irascible ou encore la belle Kerry gravement malade mais qui fait tout pour profiter de la vie. Chaque personnage représente un peu une facette de soi, mais exacerbée au possible, d’ailleurs parfois même un peu trop comme par exemple Dinnie qui une ou deux fois m’énervait plus qu’autre chose. Mais rien de non plus gênant tant au final ces personnages chorales se révèlent cohérents et passionnants à découvrir au fil des pages.

Alors certes, malgré toutes ses qualités, ce récit n’est pas non plus parfait. Quelques défauts viennent se présenter ici ou là. Déjà il faut un léger temps d’adaptation au début, car l’auteur passe d’une intrigue à l’autre très rapidement ce qui peut dérouter un peu. Ensuite l’humour a beau resté présent au fil des pages j’ai trouvé que parfois l’auteur en faisait un peu trop, certes il prend régulièrement à contre-pied le lecteur pour son plus grand plaisir, mais à force de trop vouloir en faire cela perd légèrement de son charme. Enfin j’ai trouvé que dans le dernier tiers du roman le tout avançait beaucoup trop rapidement, les soucis sont rapidement corrigés et les retournements de situations s’accumulent. Certes le but de l’auteur n’est pas d’écrire une histoire dense et complexe, plus une fable humoristique et décalé, mais voilà, parfois le tout va trop vite ce qui fait que le lecteur n’a pas toujours le temps de souffler. Rien de bien gênant non plus tant l’ensemble m’a paru réussi.

Il faut bien avouer le style de l’auteur n’a, selon moi, rien de non plus exceptionnel, se révélant simple, familier et direct et pourtant il arrive à créer une histoire vraiment cohérente, prenante le tout remplie d’humour avec au milieu émotions et sentiments qui font que l’ensemble accroche très vite le lecteur et m’a fait passer un très bon moment de lecture. Au final c’est un livre auquel on accroche ou pas, tout dépendra du lecteur ; je vous conseille de tenter de lire les premières pages qui devraient vous aider à voir si vous appréciez cet ensemble complètement barré. En tout cas, moi, je lirai d’autres récits de l’auteur sans soucis.

En Résumé : J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ce livre qui offre plusieurs lignes d’intrigues qui se croisent et dont le tout se révèle complètement déjanté, plein d’humour, avec des personnages marginaux qui se révèlent vraiment attachants, humains et cohérents, dont on suit avec grand plaisir leurs péripéties. Surtout l’auteur offre aussi pas mal de réflexions efficaces sur différents sujets comme par exemple la quête de l’amour, l’image de soi, le racisme, l’industrie,etc… et traite aussi de sujets graves de façon légère et efficace évitant la surenchère. La plume de l’auteur se révèle vraiment simple, familière et directe. Alors bien sûr tout n’est pas parfait, par exemple parfois l’auteur cherche à trop en faire, le fait qu’il passe d’une intrigue à l’autre rapidement fait qu’il faut un léger temps d’adaptation au début, ou encore sur la fin l’auteur va beaucoup trop vite selon moi, mais rien de vraiment gênant. Au final un livre qui m’a bien fait marrer et m’a détendu. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Olya, Mélo, LalaHer, LaureduMiroir, etc…

La Maîtresse de Guerre – Gabriel Katz

la maitresse de guerreRésumé : Fille de maître d’armes, Kaelyn rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Elle ne demande qu’à apprendre. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles.  Il va falloir lutter. Alors elle s’engage dans cette grande armée qui recrute partout des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Des milliers de soldats partis « libérer » le lointain sultanat d’Azman, plaque tournante de l’esclavage, terre barbare où règnent les cannibales. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner. Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes…

Edition : Scrinéo

 

Mon Avis : Gabriel Katz est un auteur qui avait réussi à me convaincre par sa première trilogie, Le Puits des Mémoires, qui offrait un récit vraiment haletant, déjouant les codes de la Fantasy le tout avec une pointe de cynisme et d’humour vraiment efficace qui avait réussi à m’emporter malgré, c’est vrai, quelques légers défauts (chronique Tome 1, Tome 2, Tome 3). C’est donc avec intérêt que j’ai piqué ce livre à une Marmotte qui passait par là et me suis lancé dans son nouveau roman pour voir ce qu’allait nous proposer l’auteur. Concernant la couverture, illustrée par Miguel Coimbra, je reste assez dubitatif et mon avis est mitigé mais j’en parlerai plus tard dans ma chronique.

S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas enlever à Gabriel Katz c’est sa facilité à raconter des histoires qui se révèlent fluides, vivantes, efficaces et pleines d’énergie. La Maîtresse de Guerre en est d’ailleurs la preuve car dès les premières pages on sent qu’on ne va pas s’ennuyer avec des rebondissements et des retournements de situations efficaces. Entre quête initiatique, guerre sanglante et dénonciation, le roman se révèle vraiment rythmé et rempli d’aventures ce qui fait qu’au final j’ai trouvé qu’il se lisait facilement et rapidement malgré, c’est vrai, un aspect un peu linéaire. Un roman qui cherche aussi à faire réfléchir un minimum le lecteur comme par exemple sur l’absurdité de la guerre ou encore la position de la femme dans un monde d’hommes voir même dans la Fantasy en général. Et pourtant malgré ces qualités habituelles et ces bonnes idées sur le papier, j’avoue que j’ai moyennement accroché à ce livre manquant de complexité.

Le gros problème selon moi vient de la simplicité et parfois même de la naïveté du récit et des différentes réflexions qu’on nous présente. Par exemple le récit met en avant l’ineptie de la guerre en montrant le peuple des Rouges présentés comme des libérateurs d’un pays barbare, qui au fil des pages vont montrer leur vrai visage, dévoilant ainsi toute l’horreur insoutenable de la Guerre. Mais voilà cela a pour effet de présenter le peuple d’Azman comme intelligent et raffiné alors qu’il accepte quand même le concubinage des hommes mariés sans l’avis de la femme ou encore l’esclavage. D’ailleurs l’héroïne qui honnit justement l’esclavage durant la grande partie du roman, l’accepte avec grande facilité à la fin, certes pour certaines raisons que je ne peux citer sans spoiler, mais le tout se révèle vraiment  dérangeant. Je pense qu’avec un travail un peu plus conséquent sur ses peuples, mettant en avant leurs différences, leurs ressemblances et leurs complexités le message aurait pu mieux passer, là j’ai juste eu l’impression qu’on m’annonçait de façon trop simple « tu sais, les méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit et vu qu’il y a pire que nous, alors c’est qu’on est bon ».

Après vient aussi le souci de la place de la femme dans ce roman. L’auteur a eu la bonne idée présenter comme personnage principal une femme, guerrière, dans un monde d’homme où elle est très mal acceptée, luttant ainsi contre certains stéréotypes. Déjà premier point qui me dérange, et qui n’a rien à voir avec l’auteur je préviens d’avance, c’est la couverture ; si on veut prendre la défense des femmes on évite quand même l’illustration avec une femme à moitié nue et dont la seule grande question est de savoir si elle porte une culotte ou pas. D’ailleurs si ce n’était pas un roman de Gabriel Katz je doute que je l’aurai lu. Ensuite, ce qui est dommage c’est que l’héroïne s’impose dans ce monde, plus parce que les autres personnages sont idiots, que par ses propres qualités vu que quasiment chaque combat est gagné soit car  l’adversaire est surpris de voir une femme se battre, soit notre héroïne a un moment ou à un autre se retrouve malencontreusement a moitié nue ce qui distrait obligatoirement l’ennemi. Ensuite on repassera parfois sur le côté femme forte, principalement dans sa relation avec Hadrian qui possède sa petite dose d’humiliation mais j’y reviendrai. Il va falloir aussi m’expliquer la pertinence de certains combats en arène et en robe, certes je n’en porte pas, mais j’ai énormément de mal à visualiser la liberté de mouvements.

C’est dommage, vraiment, car il y a de très bons passages dans ce récit comme par exemple les différentes trahisons bien menées, des passages guerriers vraiment efficaces et prenants, l’idée des Waeg qui se révèle vraiment intéressante avec ce côté barbare sans pitié ou encore l’héroïne qui navigue parfois entre deux eaux, deux clans. Concernant l’univers il se révèle solide avec cette fois non pas les froides contrées du Nord comme dans le Puits des Mémoires, mais plus le chaud désert du sultanat avec son aspect très moyen-orient. Un univers qui aurait mérité tout de même d’être un peu plus développé à mon goût, car j’ai eu l’impression de n’en voir que le vernis, mais rien de bien gênant de ce côté-là. Je ferai juste comme léger reproche l’aspect un peu jeux de rôle et un peu facile pour tout ce qui concerne magie et soins.

Concernant les personnages, Kaelyn est une héroïne vraiment pleine d’énergie, de fougue et d’envie et on s’attache rapidement à elle et à son combat pour être respectée malgré certains aspects surprenants dans sa relation avec le maître de guerre. Concernant Hadrian, par contre c’est le vide complet, on ne sait rien du tout de lui, ni ce qui fait qu’un étranger ait rejoint le Sultanat, ni les raisons de son mariage avec la nièce du Sultan et encore moins ce qui fait qu’il est Maître de Guerre, mis à part que les autres personnages ont l’air trop mauvais pour avoir ce rôle. Certains trouveront cela mystérieux ce qui donne une aura supplémentaire au personnage, pas moi; je trouve le personnage creux et peu consistant. Par contre je rêve de devenir Maître de Guerre, si si, ATTENTION SPOILER pouvoir crier haut et fort que non je ne tromperai jamais ma femme car je suis un gars bien, puis coucher finalement avec Kaelyn car bon elle est différente, magnifique et il a des sentiments pour elle, avant de la tromper elle aussi avec une servante pour lui apprendre la plus grande des leçons « qu’il ne faut jamais se fier à personne » avant de coucher à nouveau avec elle car bon il l’aime fort, et le tout sans que Kaelyn bronche un seul instant franchement ça fait rêver. J’en reste même dubitatif. FIN SPOILER. Sinon à part cela deux personnages secondaires sortent du lot, je pense a Felia et Dikaon soit-disant mari de l’héroïne qui sombre dans la folie et rejoint les Waeg.

La plume de l’auteur est toujours aussi fluide, entrainante et énergique avec un humour vraiment efficace ce qui fait que le lecteur est facilement emporté. Oui j’ai tourné rapidement les pages devant le rythme dynamique et cela malgré les nombreuses fois où j’ai levé les yeux au ciel. D’ailleurs je pense que si l’histoire avait été un peu plus travaillée le tout aurait été beaucoup plus efficace selon moi. Là j’ai un livre qui sur la forme se lit bien, mais dont les bonnes idées sont soit contredites, soit mal amenées, soit à peine esquissées ce qui fait qu’au final j’ai trouvé cette lecture très moyenne. De plus je n’ai pas complètement accroché à la conclusion un peu trop « happy end » avec aussi un léger Deus Ex Machina qui vient débloquer une situation inextricable. Peut-être que je n’étais pas fait pour ce roman, manquant de complexité et de densité à mon goût. Cela m’empêchera pas de lire d’autres récits de l’auteur, espérant retrouver la qualité du Puits des Mémoires.

En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce roman avec une impression vraiment mitigée. Comme à son habitude l’auteur sait gérer le rythme de son histoire nous offrant quelque chose d’entrainant et d’efficace, le tout porté par une plume simple et prenante. Mais voilà j’ai trouvé le fond de l’histoire un peu trop simpliste, voir naïf et parfois même mal amené, que ce soit dans la dénonciation de la guerre ou encore de la place de la femme dans cette société, ce qui est vraiment dommage. Concernant les personnages j’ai facilement accroché à Kaelyn qui se révèle intéressante, malgré parfois son côté un peu midinette, ainsi qu’à Felia et Dikaon dans leurs fourberies et leurs folies. Je n’ai par contre pas accroché à Hadrian qui manque de densité et se révèle creux. L’univers développé par l’auteur est toujours aussi solide et tend vers les déserts et le sultanat même si on aurait aimé en savoir plus. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi fluide, simple, pleine d’humour, captivante et se révèle être une des grandes force du récit. Peut-être qu’au final je n’étais pas le public cible pour ce récit qui manque, selon moi, de complexité et de densité, ce qui ne m’empêchera pas de lire les prochains romans de l’auteur espérant retrouver ce qui m’avait accroché dans Le Puits des Mémoires.

 

Ma Note : 5/10

 

Autres avis : Ptitetrolle, Phooka, Dup, MarieJuliet, nymeria, Crunches, Aranae, Lady K, Mandy88, etc…

Sandman Slim – Richard Kadrey

sandman slimRésumé : Victime de ce qu’il croyait être ses meilleurs amis, le magicien James Stark est expédié vivant aux enfers, où le général Azazel en fait un gladiateur puis un tueur à gages. Apprenant la mort de l’amour de sa vie, Alice, Stark arrache le cœur d’Azazel et revient chez lui avec trois objets magiques : une clé, un couteau et une pièce qui ne ment jamais.
Si Stark est revenu chez les mortels, c’est évidemment pour se venger. Mais il lui faudra bien plus qu’un couteau, une clé et une pièce magique pour éliminer les membres du Cercle de magie et la véritable menace qui se cache derrière eux.

Edition : Denoël Lunes D’Encre

 

Mon Avis : Ce livre, j’avoue, il me tente depuis sa sortie. Il faut dire que j’apprécie énormément la fantasy urbaine, hors Bit-Lit qui ne me tente pas, et les quelques avis positifs que j’entendais à droite à gauche me donnaient vraiment envie de faire rentrer ce livre dans ma bibliothèque. Et pourtant il a fallu attendre récemment pour que je sorte ce livre de ma PAL, principalement aider par les Utopiales qui avaient nominé ce livre dans le prix Julia Verlanger. À noter que je trouve la couverture vraiment sobre.

Une chose est sûre avec ce roman c’est qu’il démarre sur les chapeaux de roue et de façon vraiment explosive. Le début me faisait d’ailleurs penser à La Folie des Anges, cette histoire de retour à la vie après avoir été trahi, mais très vite l’auteur prend un virage complètement différent plus frénétique et plus sombre. De la première à la dernière page tout est adrénaline, magie, armes, explosions et action, un mélange qui se révèle vraiment efficace, entrainant et happe le lecteur dès le début pour ne plus vraiment le lâcher malgré une intrigue au final assez simple. Il faut dire que tout ce côté « explosif » est aussi accompagné d’un aspect irrévérencieux, cynique et rempli d’humour noir où le héros remet tout en question à travers ses réflexions, n’a qu’une seule idée en tête et fera tout pour y parvenir, venger celle qu’il a aimé que ses ennemis ont éliminé. L’auteur maîtrise bien les rebondissements et sait tenir son lecteur en haleine lui faisant tourner les pages pour découvrir comment va s’en sortir le héros.

L’univers développé par l’auteur et tout le background qu’il met en place se révèle vraiment solide et efficace. L’utilisation de Los Angeles comme théâtre de son histoire est une excellente idée, quoi de mieux que cette ville, la Cité des Anges, complètement corrompue, pour y situer cette bataille entre humains, anges, démons et kissis. Cette ville qui possède ses paillettes, son pouvoir, ses lieux magiques et mythiques, mais qui y cache aussi les plus noirs secrets et les plus noirs souffrances; sa population complètement hétéroclite mais qui s’y fond parfaitement bien. J’ai bien accroché aussi à cette idée de Kissis, que je vous laisse découvrir, permettant de redistribuer les forces en présence de façon intéressante. La magie présentée dans ce roman se révèle au final, par contre, assez classique, malgré quelques originalités comme ce couteau ou encore Veritas, mais cela ne l’empêche pas de se révéler efficace. L’auteur nous offre une ébauche intéressante en filigrane de cette grande bataille mystique, reposant sur des aspects différents de ce que j’ai lu en Fantasy Urbaine, se révélant plus accès religion que Faes et autre, mais attention le tout présenté de façon cynique ce qui risque peut être de bloquer certains lecteurs.

Concernant le personnage de Stark c’est à double tranchant, soit on accroche à ce héros punk, bad boy, insolent ayant un avis complètement cynique et qui n’a aucune patience et dont le seul mot d’ordre a l’air d’envoyer chier tout le monde pour atteindre son but, soit on n’accroche pas et là autant ne pas se lancer dans ce livre. Tout repose énormément sur son charisme, sa gouaille et ses railleries qui font qu’au fil des pages, j’avoue, je me suis laissé entrainer par ses aventures. C’est d’ailleurs ce qui le différencie des autres héros d’Urban Fantasy que je connais, ce côté sombre, cynique où seul la finalité compte au dépend souvent de la morale, même s’il possède quand même un code moral, tout de même. Mais il faut bien l’avouer Stark prends énormément d’ampleur dans le récit, au point qu’il en éclipse les autres personnages qui ont parfois du mal à s’imposer à quelques exceptions près, aspect accentué par la narration à la première personne, ce qui est dommage devant certains personnages secondaires au fort potentiel. Par contre, chose intéressante, malgré ange, démons et autres il n’y a pas vraiment de bons ou mauvais personnages, chacun possède, d’une certaine façon, ses zones d’ombres et de lumières et sa propre logique.

Et pourtant, autant au début je me suis retrouvé happé par cette histoire, autant au fil des pages j’ai ressenti un essoufflement. Il faut dire que la construction du récit est assez répétitive et repose sur l’impulsivité du héros qui tend, faut le dire, vers la connerie. Sa capacité à foncer dans le tas sans réfléchir, ni aux conséquences ni aux risques, est tout proprement sidérante, surtout qu’au final il finit les 3/4 du temps par se faire tabasser, et au bout d’un moment cela commence à lasser un peu. Ceci s’ajoute à un manque de réflexion parfois poussé à son paroxysme vu que le héros le dit lui-même qu’il va merder, mais pas grave il fonce. Il faut aussi dire que certains aspects m’ont fait tiquer, le héros grâce à une clé magique peut se déplacer où il veut, selon certaines conditions, et pourtant il passe son temps à voler des voitures au risque de se faire attraper, même dans les pire moments comme le transport d’un corps à faire disparaitre par exemple. Il faut aussi ajouter un côté limite « indestructible » du héros qui subit coup après coup sur plusieurs jours, mais continue à se relever sans soucis. Cela n’est pas non plus complètement rédhibitoire, vu que le tout est compensé par ce côté fun et sans temps morts, mais là où on aurait pu avoir une très bonne Fantasy Urbaine, je me suis retrouvé avec un premier tome simplement sympathique.

La conclusion se révèle vraiment prenante, haletante et explosive offrant aussi des perspectives intéressantes pour la suite. La plume de l’auteur se révèle simple, familière, directe, entrainante, cynique du début à la fin et marche vraiment bien si on accepte le côté un peu « insolent ». Surtout les monologue du héros se révèlent vraiment intéressants à découvrir et bien portés par ce côté un peu vif. J’ai trouvé ce premier tome agréable à lire, avec ses défauts et ses qualités, et je lirai la suite sans problème, même si pour le moment je n’ai pas vu si une date de sortie était programmée. J’espère juste que l’auteur, par la suite, fera avancer autrement son histoire que sur l’impulsivité de son héros sinon ça va, par conte, devenir vite ennuyeux. Si vous cherchez un livre simple, sans temps morts, explosif, cynique  et irrévérencieux alors ce livre devrait vous plaire, sinon passez votre chemin.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture sympathique avec ce roman qui nous plonge dans une histoire de vengeance qui se révèle vraiment efficace, sans temps mort, remplie de magies, d’armes et de rixes. L’univers développé par l’auteur se révèle vraiment solide et efficace avec cette bataille en ligne de fond entre anges, démons et kissis. Le personnage de Stark se révèle charismatique, insolent, ayant un avis sur tout et une réponse à tout et n’ayant que pour seul but de venger son ancienne petite amie et cela par tous les moyens. Dommage que les autres personnages ont parfois du mal à s’imposer tant le héros se révèle imposant. Le style de l’auteur se révèle familier, simple et entrainant. Je regrette par contre une certaine répétition dans la construction du récit qui repose un peu trop sur l’impulsivité du héros qui tend parfois clairement vers la connerie. De plus la capacité du héros a ne pas se servir de certains de ses objets magiques ce qui faciliterait certaines situations est assez énervante. Cela ne gâche en rien la lecture, mais l’empêche de passer du livre sympathique et agréable au bon roman de Fantasy Urbaine. Cela ne m’empêchera pas de lire la suite en espérant que l’auteur calme un peu le côté impulsif de son héros.

Ma Note : 7/10

Autres avis : nymeria, fangtasia, Tesrathilde, etc…

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