Catégorie : Fantasy Page 38 of 69

Le Sang des 7 Rois, Livre Deux – Régis Goddyn

le sang des 7 rois livre 2Résumé : – Tu n’es pas une fille Rosa, tu es un miracle. Fernest se pencha et cueillit une petite fleur qu’il lui glissa dans les cheveux.
– Pourquoi m’aimes-tu?
– Je t’aime… parce que tu en as besoin.
– Ce n’est pas une raison.
– Alors je t’aime parce que j’en ai besoin.
Rosa essaya de voir les voyageurs en contrebas. Ils étaient trop loin, et dissimulés par le relief. Elle ferma les yeux et sentit leur présence, leurs émotions, leurs douleurs et leurs peines. Elle s’écarta pour regarder Fernest, puis elle détourna le regard comme pour se mesurer au glacier, colossal nuage pétrifié sur le flanc de la crête. Elle resta ainsi longuement avant de reprendre la parole.
– On ne m’a jamais aimée, Fernest.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Il y a quelques mois je me suis lancé dans la lecture du premier tome de ce cycle qui se révélait vraiment intéressant, offrant une histoire efficace et pleine de surprise malgré un début un peu lent (ma chronique ici). Je n’ai donc pas mis longtemps avant de faire entrer ce second tome dans ma PAL et, vu que le troisième vient d’être publié il y a peu, j’ai décidé de le sortir de ma bibliothèque pour savoir ce que nous offre cette suite. À noter toujours que ce cycle devrait contenir 7 tomes. En tout cas je trouve la couverture, illustrée par Yann Tisseron, toujours aussi magnifique.

Après un premier tome qui nous permettait de poser les bases, que ce soit des personnages, de l’univers et de l’intrigue, on rentre avec ce livre deux dans une histoire qui se révèle plus soutenue, plus vive et plus entrainante. En effet suite aux différents complots nos héros se retrouvent en fuite pour différentes raisons et vont tout tenter pour survivre et continuer à avancer. La narration multiple permet clairement à l’auteur de varier les points de vues offrant à l’ensemble un rythme vraiment efficace et entrainant, même si, j’avoue, j’ai moins accroché aux passages sur Rosa dont j’attendais beaucoup, mais qui, dans ce tome, n’évolue pas vraiment et se consacre à cette histoire d’amour que je trouve bancale. L’auteur nous offre dans l’ensemble pas mal de rebondissements, d’action mais aussi des révélations surprenantes qui viennent ajouter quelques pièces au puzzle de l’intrigue qui continue à se dessiner, même si on n’a pas encore de vue d’ensemble. Surtout l’auteur offre aussi quelques surprises que je vous laisse découvrir et qui redistribuent clairement les cartes sur les idées qu’on avait et les forces en présence.

L’univers présenté par l’auteur se révèle toujours aussi solide et continue à s’étoffer lentement au fil des pages. Ce tome nous permet ainsi d’en découvrir plus sur ce fameux sang bleu, les mages et les avantages que tout cela procure, mais on découvre aussi plus en profondeur le monde des rebelles qui est différend de ce qu’on pouvait croire avec aussi de ce côté des luttes de pouvoir internes et des machinations. L’auteur continue aussi à travailler sur cette différenciation entre les couleurs du sang amenant à une supériorité des uns sur les autres ainsi que son lot d’horreur et de tortures. Il offre ainsi un large panel de réflexion sur l’aspect génétique et ses conséquences, l’inquisition et ses méthodes ou encore sur l’élimination de masse de population considérée comme inférieure. Au final un univers efficace et intéressant, dont beaucoup de questions restent encore en suspens. Mon seul soucis vient des pouvoirs magiques des mages comme Orville ou Rosa, on tombe un peu trop dans le « super-pouvoir » qui les rend limite invincibles leur permettant ainsi de sortir trop facilement des dangers. À voir comment ça évolue par la suite.

Concernant les personnages ils sont toujours intéressants à découvrir et, même si je trouve que Rosa n’évolue pas assez dans ce tome nous donnant l’impression qu’on se retrouve au même point que le précédent, les autres se dévoilent au fil des pages. On s’attache à eux et on suit leurs péripéties avec plaisir et envie d’en apprendre plus. Orville continu à prendre de l’ampleur dans ce tome dévoilant un personnage avec ses forces et ses faiblesses qui cherche toujours à faire du mieux qu’il peut, mais qui se laisse porter par le courant. Mais surtout l’auteur apporte de nouvelles têtes qui se révèlent intéressantes, principalement chez les gardiens. En plus de continuer à en apprendre plus sur Sylvan on découvre Aldemond, fasciné par les énigmes. Heureusement d’ailleurs qu’on les découvre car concernant les autres gardiens ils me paraissent un peu trop construit sur le même moule, sauvage, violent et trop téméraire, aspect qui ne dérange pas quand on parle de soldat, mais qui m’ennuie un peu avec un personnage comme Lothar considéré comme le chef des gardiens qui devrait quand même posséder plus de charisme.

Je regrette aussi quelques aspects, je pense à tous les passages entre Orville et Petrus l’un cherchant à cacher ses pouvoirs de mage alors qu’il s’en sert à tout va et l’autre qui est tellement crédule qu’il croit tout ce qu’on lui dit ce qui rend certaines scènes un peu improbable du genre « tu as vu ce monstre marin découper tous nos ennemis en tranche et couler le bateau en à peine 1s et pouf il a disparu, car non ça ne peut pas être moi » »Oui Orville je te crois ». Rien de bien méchant non plus, mais ça m’a surpris. Autre point, l’auteur nous offre un résumé en début de roman, ce qui est toujours intéressant et permet le rappel de ce qui c’est passé précédemment, mais pourtant de nombreux passages reviennent aussi sur les évènements précédents dans le corps du roman, j’ai trouvé que cela faisait un peu trop de redite. Dernier point c’est la présentation des personnages que je trouve un peu trop protocolaire, façon CV, le personnage arrive et sur un voir deux paragraphes on a son age, son lieu de naissance et les faits importants de sa vie qui s’alignent, j’accroche moyennement.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle toujours aussi simple, efficace et entrainante, même si cette fois je lui ai trouvé quelques maladresses, principalement dans les dialogues voir même la sur-utilisation des dialogues. En effet j’ai trouvé que certains se révélaient parfois trop creux ou tombaient un peu trop à plat, je pense principalement au moment où on se retrouve devant les 12 conseillers pour juger un des héros et qu’il va se retrouver défendu par deux de ses amis. Les discussions m’ont paru alors manquer de conviction, de profondeur et de passion, franchement si un jour je dois être défendu par eux je préfère fuir. Ce genre de dialogue se retrouve une ou deux fois. Alors attention, ce n’est pas méchant et cela n’empêche en rien de se laisser porter par l’histoire surtout quand on sait que c’est un premier roman, mais à voir par la suite.

Au final j’ai de nouveau passé un bon moment avec ce second tome, malgré quelques petits défauts ici ou là, et je lirai la suite rapidement, principalement aussi vis-à-vis d’un passage, dont je ne vous parle pas, déjà pour ne pas spoiler et aussi, car pour le moment, il n’est qu’à peine ébauché et qu’il est donc trop tôt pour que je me fasse une idée précise.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce tome qui se révèle au final plus haletant et plus rythmé que le précédent qui servait à poser les bases. L’intrigue continue à s’étoffer entre révélations et surprises et on a hâte d’en apprendre plus. Concernant l’univers il se révèle toujours aussi solide, nous offrant des axes de réflexion intéressants. La magie continue à prendre de l’ampleur même si je trouve les mages un peu trop puissants. Concernant les personnages, dans l’ensemble, ils se révèlent intéressants même si je trouve dommage que Rosa n’évolue pas vraiment, se concentrant plus sur une histoire d’amour que je trouve bancale. Certains points m’ont tout de même dérangé, Orville passe son temps à se servir de ses pouvoir et fait croire à Petrus que c’est la chance ou le hasard alors que bon, au bout d’un moment il a bon dos le hasard et je trouve aussi qu’il y a trop de répétitions concernant les évènements du tome précédent avec le résumé et les différents dialogues. Concernant le style il est toujours aussi simplement et entrainant même si je l’ai trouvé un peu maladroit principalement dans certains dialogues un peu trop creux et plats ou encore dans la présentation un peu trop CV des protagonistes. Rien de non plus gênant car ce second tome m’a donné envie de lire la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Ptitetrolle, Mariejuliet, etc…

Une Aventure de Maître Li et Boeuf Numéro Dix Tome 2, La Légende de la Pierre – Barry Hughart

la legende de la pierreRésumé : Le redoutable Prince qui Rit, aidé de ses Moines de la Liesse, a autrefois mis la vallée des Chagrins à feu et à sang. Sept siècles et demi plus tard, un bibliothécaire a été assassiné dans un monastère, et des témoins affirment avoir vu les Moines de la Liesse sur les lieux et entendu un son étrange, surnaturel, résonner. Le Prince qui Rit semble être revenu…
Accompagné par Fils de Lune, le plus grand maître des sons de l’Histoire, et Tourment de l’Aube, la fille de joie au cœur trop tendre, Maître Li – un Sherlock Holmes chinois centenaire possédant un léger défaut de personnalité – et Bœuf Numéro Dix – son surpuissant assistant – partent explorer le tombeau du Prince qui Rit.

Edition : Denoël Lunes D’Encre
Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Après m’être lancé il y a quelques mois dans la lecture du premier tome de ce cycle, qui m’avait offert un excellent moment de lecture avec une histoire vraiment entrainante, efficace et surtout pleine d’humour dans un univers asiatique riche (ma chronique ici), j’ai rapidement fait rentrer les deux autres aventures de Maître Li et Boeuf Numéro Dix dans ma PAL. Il y a quelques jours j’ai décidé de sortir le second tome avec l’envie de découvrir quel genre de nouvelles péripéties aller rencontrer nos héros et surtout avec la certitude que j’allais rire. À noter la couverture, illustrée par Yayashin – Bruno Wagner, que je trouve toujours aussi magnifique.

C’est donc avec plaisir qu’on replonge dans ce nouveau conte oriental où, dès le départ, on apprend que Boeuf est devenu le premier assistant de Maître Li et où très vite une nouvelle énigme va venir réveiller l’esprit de nos héros ; celle du retour d’entre les morts du Prince qui Rit. Tout s’annonçait bien et pourtant j’avoue, une fois la dernière page tournée, j’ai moins accroché à cette enquête que la précédente. Elle m’a parue, d’une certaine façon, plus laborieuse dans son déroulement, dans son rythme et dans ses révélations. En effet l’auteur nous offre ici une intrigue qui va se révéler vraiment complexe, peut-être même trop donnant vraiment l’impression de partir dans tous les sens et de se révéler trop foisonnante, ce qui fait que le lecteur se sent un peu perdu ne sachant pas vraiment où l’auteur veut aller et finalement ne fait que suivre les pérégrinations de l’histoire sans parfois trop comprendre les tenants et les aboutissant. En fait l’ensemble semble manquer de liant, l’auteur offrant de nombreuses quêtes secondaires dont on a parfois du mal à comprendre l’utilité et surtout parfois le rapport avec l’intrigue principale.

Pour autant l’histoire se lit tout de même aisément, on se laisse toujours facilement porté par ce décalage plein d’humour et de fantaisie que nous propose l’auteur au fil des pages. On retrouve aussi avec plaisir cet humour mordant, subtil et vraiment efficace et le lecteur se retrouve à avoir régulièrement le sourire aux lèvres. Le rythme du roman se révèle toujours enlevé, les péripéties continuant à s’accumuler pour nos deux héros où ils vont encore frôler régulièrement la mort et où les capacités intellectuelles de Maître Li et les capacités physiques de Boeuf vont être misent à rude épreuve. C’est cet ensemble qui fait la réussite de ce cycle et qui fait que, malgré une intrigue en dessous et un peu trop nébuleuse, on se laisse tout de même porter avec un minimum de plaisir par ce livre. Par contre j’ai été légèrement déçu par cette conclusion, ou plus principalement par la révélation finale du vilain, je l’avais deviné aux environ de la moitié du livre. C’est dommage.

L’univers oriental que l’auteur développe depuis le premier tome se révèle toujours aussi riche, soigné et captivant. On continue à sentir toute la passion qu’à l’auteur pour cette région, mélangeant ici personnages connus, mythes, magies, architecture et légendes. Régulièrement l’auteur nous fait découvrir des fables et des traditions qui font que le lecteur se retrouve happé par ces petites histoires et ce folklore apportant ainsi, je trouve, une petite touche supplémentaire d’intérêt.  L’auteur nous offre aussi un monde à la fois séduisant, à travers des descriptions qui se révèlent vraiment magnifique et des lieux visités qui donnent envie d’être découvert, mais aussi à la fois sombre à travers une histoire longue de trahisons, de morts et de violence ou les êtres au plus bas de l’échelle ne sont considérés que comme des matières premières et rien d’autre. Un univers terriblement efficace et cohérent qu’il donne vraiment envie d’en apprendre plus.

Concernant les personnages, nos deux héros se révèlent toujours aussi intéressants à suivre et à découvrir, se révélant toujours complémentaire dans leurs aventures et on continue à en apprendre un peu plus sur eux au fil des tomes. Boeuf se révèle toujours aussi attachant, surtout devant sa relation ambigu avec Fils de Lune et Tourment de L’Aube. Ces deux nouveaux personnages justement se révèlent vraiment intrigants, fascinants et surtout complètement délirants, je pense principalement à Fils de Lune et sa séxualité débridé. Même si, j’avoue, ils me paraissent mal amené j’ai complètement accroché à ce duo de personnage extravagant. Les autres personnages qui gravitent autour de nos héros se révèlent toujours aussi hétéroclites, colorés, soignés et fascinant que ce soit dans leurs émotions ou bien dans ce qu’on peut considérer parfois comme leurs folies, même si dans l’ensemble je les ai trouvés un peu moins flamboyant que dans le précédent. Ils sont aussi toujours aussi bien portés par des dialogues efficaces et percutants.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi dense, riche et entrainante avec toujours ce côté « fleuri » qui rend les scènes les plus sauvages et violentes, entrainantes, neutres et pleines d’humour noir. On se laisse porter tant il sait manier les rebondissements et les surprises. Dommage au final que l’intrigue se révèle parfois trop brouillonne et que j’ai découvert le méchant au bout de la moitié du roman, car sinon le reste se révèle toujours aussi efficace et réussi. J’ai tout de même passé un agréable moment avec cette nouvelle aventure de nos deux héros et je lirai sans soucis le troisième et dernier tome de cycle tant il donne le sourire aux lèvres.

En Résumé : J’avais hâte de voir ce qu’allait proposer l’auteur dans ce second tome du cycle et j’avoue avoir passé un agréable moment de lecture même si je l’ai trouvé clairement un cran en dessous que le précédent. Pourtant on retrouve avec plaisir ce mélange d’aventures entrainantes, le tout mélangé avec un humour mordant et efficace, mais voilà j’ai trouvé que l’intrigue donnait l’impression de partir dans tous les sens et l’ensemble me paraissait parfois manquer de fluidité ce qui fait que le lecteur, ne comprenant pas toujours tout, se laisse plus trainer qu’emporter sur certains passages. Autre point qui m’a dérangé, j’avais compris le twist final beaucoup trop tôt. Par contre, concernant l’univers il se révèle toujours aussi riche et magnifique et donne clairement envie de le découvrir plus en profondeur. Les personnages sont toujours aussi soignés, denses, attachants et toujours aussi bien portés par des dialogues percutants. La plume de l’auteur possède toujours cette richesse et cette densité qui fait que le lecteur rentre facilement dans cette histoire bien soutenu par un humour, souvent acerbe et efficace, qui fait que malgré les quelques défauts on ressort de ce roman le sourire aux lèvres. Je lirai le troisième tome sans soucis.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Zina, Louve, Mithrowen, Efelle, …

Le Carrefour des Parallèles Tome 1, La Métropole du Vide – Yseult Le Goarnig

le carrefour des paralleles t1 la metropole du videRésumé : Djiminn’do. Pas de chair et de sang pour la constituer, pas de figure humaine. C’est une entité à part entière pourtant, une ville aux poumons ennemis, machine de fer qui broie, où l’Art est interdit.
Niüt, orpheline échappée du Castel de Londinium à l’âge de douze ans, rejoint la célèbre Métropole pour y percer le mystère des Enfants des Sables. En proie à des images obsessionnelles, crainte et rejetée par la Sphère, l’entité politique qui régit la Capitale, la petite fille marche de révélations en révélations aux côtés d’un Privilégié obscur, d’une Veilleuse muette et d’un dandy ambigu. Commence alors pour elle un itinéraire entre rêve et réalité, où se mêlent conspirations, mensonges et secrets. Un aller au cœur de l’Onirisme…
…qui pourrait bien ne pas avoir de retour.

Edition : Ceol Bosca Productions

 

Mon Avis : Ce roman est rentré dans ma PAL un peu par hasard. En fait tout a commencé par ma rencontre avec l’auteur lors du dernier festival Zone Franche, début 2013, dont le quatrième de couverture de son roman m’intriguait avec cet univers despotique et sans art, mais, dans le doute, il n’a pas rejoint ma PAL et je suis simplement rentré avec un fascicule d’extraits. Après lecture de ces extraits j’ai été convaincu de tenter ma chance avec ce livre. Concernant l’illustration de couverture je la trouve vraiment sobre et intrigante.

J’avoue, je suis tout de même rester perplexe après la lecture du premier paragraphe, se révélant trop classique dans sa présentation avec prophétie et enfant élu. J’avais peur que l’ensemble manque de souffle et d’originalité, ce que laissait pourtant présager les extraits que j’avais lu, mais très vite la suite m’a fait changer d’avis. En effet l’auteur nous offre alors une histoire vraiment agréable, mené à un rythme certes lent, lui permettant ainsi construire quelque chose de vraiment solide, riche et intéressant. Le côté prophétie dont j’avais peur se révèle finalement bien mené, apportant tout de même son lot de révélations et de rebondissements. L’histoire ressemble vraiment à un conte, un très joli conte avec ses passages de bonheurs et de découvertes, mais aussi des passages plus sombres de douleurs et de souffrances. L’auteur offre aussi, à travers une héroïne, une quête initiatique aboutie et captivante, une quête de maturité d’une jeune fille avec ses rites de passages et ses évolutions.

Le gros point fort de ce roman vient de son univers que j’ai trouvé vraiment fascinant et poétique, que ce soit dans ses idéaux comme dans sa construction qui offre des décors vraiment superbes. L’idée d’un monde où l’art est banni, rejeté et d’une certaine façon se révèle meurtrier est vraiment intéressante et surtout présentée de façon vraiment efficace. On sent bien d’ailleurs que l’auteur aime l’art à travers le rendu captivant et attachant qu’elle offre, mais aussi à travers des hommages réguliers à la musique, au cinéma, à l’image ou encore la littérature. Les différentes castes présentés par l’auteur se révèlent solides et soignées, dans un monde ou la domination de la sphère est totale et où seule les Ipsoï paraissent se rebeller, avec aussi une caste plus discrète qui se dévoile sur la fin. On retrouve aussi plusieurs races ayant leurs propres caractéristiques, leurs propres défauts et leurs qualités tel que le peuple des pluies, les enfants des sables etc… Elle a vraiment réussi à construire un univers riche, palpitant, soigné et on sent bien que tout est maîtrisée, que cela fait sûrement des années qu’elle travaille dessus. Concernant la ville de Djiminn’do elle donne vraiment envie d’être découvert par ses lieux souvent magiques, éclatants, le tout aussi légèrement mâtiné de Steampunk. Un univers oscillant entre SF et Fantasy qui donne envie d’en apprendre plus c’est certain.

Concernant les personnages ils se révèlent vraiment denses, soignés et complexes que ce soit à travers Niüt l’enfant maudite en pleine quête identitaire, à la lourde quête qui passe aussi de l’enfance à l’âge adulte ou encore les Watchmakër, père et fils, personnages troubles, entre deux eaux, qui sont aussi à la recherche de quelque chose de plus profond ou bien aussi Tekla la Veilleuse muette au lourd secret. Tous les personnages se révèlent d’une certaine façon vraiment intéressants à découvrir et à en apprendre plus au fil des pages même si j’avoue certains m’ont dérangés tout de même. Déjà concernant Niüt elle m’a paru trop mature, trop réfléchie pour ses 12 ans, ce qui est dérangeant car cela crée une sorte de décalage qui frappe à chaque fois qu’on rappelait son âge. Ensuite l’ensemble des personnages traînent un aspect désabusé, subissant plus les différents évènements qu’à chercher à les modifier, ceci vient bien entendu du monde totalitaire, mais voilà même les révolutionnaires m’ont paru parfois amorphes dans leurs actions et leurs envies. Ce ne sont que de petits points, vraiment loin d’être bloquants.

Par contre quelques points m’ont un peu plus dérangés, déjà le rythme, comme je l’ai dit il est très lent, mais voilà parfois certains passages m’ont aussi paru un peu traîné en longueur, passant parfois un peu trop de temps sur certaines descriptions et répétitions, rien de non plus dérangeant surtout quand on sait que c’est un premier roman. Non là où je suis un peu plus frustré c’est l’absence totale de surprises, certes l’histoire ne cherche pas du tout l’aspect épique aux multiples rebondissements, plutôt le roman imaginatif et onirique, mais les quelques aspects qui doivent surprendre le lecteur ou bien offrir des retournements de situations sont tombés à plats vu que je les avais deviné bien avant, soit parce que l’auteur attend trop longtemps avant de faire sa révélation, soit elle apporte trop d’indice. Alors attention, ça n’empêche pas du tout de se laisser porter par cette histoire et son univers mélancolique et captivant, juste que ça offre un ensemble trop linéaire et parfois un peu long.

Le plume de l’auteur se révèle vraiment poétique, dense et soignée nous plongeant avec facilitée dans son histoire débordante d’imagination et dans son monde onirique et éclatant. Alors certes, parfois elle cherche à un peu trop en faire, principalement dans l’utilisation des métaphores au niveau des descriptions et quelques longueurs se font ressentir, surtout vers la fin où elle ralentit son intrigue pour développer son monde, mais voilà pour un premier roman on sent que l’auteur possède son propre style et une vraie maturité. Reste maintenant à voir si la suite est du même niveau, car oui je lirai la suite de ce cycle sans soucis en espérant peut-être un peu plus de frémissements et de surprises dans l’intrigue.

En Résumé : J’ai passé un vraiment bon moment de lecture avec ce premier tome qui nous offre une histoire vraiment plaisante à lire, certes sur un rythme lent, mais qui permet à l’auteur de construire quelque chose de riche et d’efficace. L’univers est l’une des grandes force de ce récit, se révélant riche, soigné et vraiment captivant et magnifique dans un monde où l’art est banni. Les personnages se révèlent soignés et intéressants même si je trouve l’héroïne trop mature et certains personnages un peu trop attentistes, mais rien de vraiment gênant. Certes parfois certaines longueurs se font sentir et l’ensemble manque de surprises, le lecteur devinant trop facilement les choses, mais pour un premier roman l’auteur s’en sort bien. La plume se révèle vraiment onirique, poétique et riche nous plongeant facilement dans ce monde riche d’une beauté qui mérite d’être découvert même si parfois elle abuse un peu des métaphores. Je lirai la suite sans soucis.

 

Ma Note : 7,5/10

Bartimaeus Book 1, The Amulet of Samarkand – Jonathan Stroud

bartimeus the amulet of samarkandRésumé : When the 5,000-year-old djinni Bartimaeus is summoned by Nathaniel, a young magician’s apprentice, he expects to have to do nothing more taxing than a little levitation or a few simple illusions. But Nathaniel is a precocious talent and has something rather more dangerous in mind: revenge. Against his will, Bartimaeus is packed off to steal the powerful Amulet of Samarkand from Simon Lovelace, a master magician of unrivalled ruthlessness and ambition. Before long, both djinni and apprentice are caught up in a terrifying flood of magical intrigue, murder and rebellion.

Edition : Corgi Childrens

 

Mon Avis : Je continue mes lectures en Anglais, même si c’est vrai, j’avoue dernièrement, je lis un peu moins en VO. Cette fois je me suis lancé dans la lecture du premier tome de la trilogie jeunesse Bartimaeus, dont j’ai entendu beaucoup de bien à droite à gauche et qui me tentait depuis un bon moment déjà. J’ai donc fait rentrer ce premier tome dans ma PAL anglaise. À noter l’illustration de couverture que je trouve vraiment superbe.

J’avoue pourtant j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, les cent premières pages me laissant vraiment perplexe. En effet on débute par l’invocation de Bartimeus par Nathaniel qui lui demande d’aller voler l’amulette de Samarkand sans aucune explication, ni raison ce qui est assez frustrant, j’aurai aimé avoir quelques indices. Surtout que, après, on oscille les chapitres entre quelque chose d’efficace, d’entrainant, plein d’humour et de bien rythmé avec le djinni qui s’efforce de voler l’amulette et les passages flash-back qui nous dévoilent le passé de Nathaniel qui se révèlent assez lents et surtout top classiques pour vraiment m’accrocher. Limite je voulais sauter ces passages pour me consacrer qu’à Bartimaeus, mais j’aurai loupé des informations importantes. Ce qui me bloque dans le passé de Nathaniel c’est que déjà il m’a paru trop long, hachant le rythme de cette introduction et surtout n’évite pas l’écueil lié à l’apprentissage de la magie qui fait clairement penser à Harry Potter, Poudlard en moins. Même l’apparition de Lovelace, le méchant de l’histoire, ne manque pas de rappeler un mélange de Rogue et de Voldemort ce qui est vraiment dommage.

Puis le roman se fluidifie, le passé de Nathaniel a enfin révélé son utilité et on comprend ce qu’il cherche à faire, il veut se venger de Lovelace qui l’a humilié. L’histoire prend enfin son envol ne se révélant plus du tout haché, mais offrant quelque chose d’entrainant et d’efficace où nos deux héros vont se retrouver confronter à énormément de pièges et de péripéties qui ne vont pas les laisser intacts. L’auteur maîtrise alors parfaitement tout ce qui est rebondissements et surprises pour ne plus lâcher le lecteur. Certes l’histoire va se révéler classique, très vite on va découvrir que cette amulette cache beaucoup plus qu’une simple vengeance et pourrait modifier la face de l’Angleterre, mais voilà ça se lit facilement et j’ai tourné les pages avec un minimum de plaisir et d’envie d’en apprendre plus, de savoir comment tout allait se terminer. Cela n’empêche pas tout de même quelques longueurs, l’auteur rentrant parfois trop dans ses explications autant sur la magie que sur les tours de passe-passe des héros, mais rien de non plus gênant ou bloquant.

L’univers que développe l’auteur se révèle lui aussi vraiment intéressant à découvrir tout au long du roman et surtout il cherche à offrir quelque chose de complètement différent de ce que propose d’autres histoires du même genre, étant plus sombre. Ici la magie n’est ni bonne, ni mauvaise, c’est juste une aide, un art et comme tout art il dépend surtout des hommes qui l’utilisent. Il n’y a pas de bons ou de mauvais, juste des magiciens qui se savent puissants, le font savoir et se servent de cela pour se faire passer comme les plus grands protecteurs du pays. Un monde de trahison ou être le plus fort nécessite beaucoup de protection sous peine d’avoir de nombreux soucis. Un monde qui finalement n’est ni blanc, ni noir ce qui fait sa force. La magie elle se révèle solide reposant sur les invocations et les pentacles. À côté de cela l’auteur développe aussi quelque chose de plus grand parlant de guerre magique, de rébellion des non-magiciens, offrant une comparaison entre Londres et Prague, deux grandes villes de magiciens, qui fait que le lecteur se pose pas mal de question, mais le tout reste pour le moment très sommaire. Pas de doute que l’auteur développera le tout dans les suites.

Concernant les personnages j’avoue je ne sors pas vraiment conquis ni happé par eux. Je n’ai rien à reprocher à Bartimaeus qui, finalement, remplit parfaitement son rôle de démon sans conscience, à la gouaille ravageuse et à l’esprit percutant qui a une vision désabusé et cynique de l’humanité, et plus principalement des magiciens, il n’aime personne et le fait clairement savoir le tout avec énormément d’humour. Par contre, je ne suis toujours pas fan des notes de bas de pages, offrant ici des apartés par rapport à ce qu’il nous raconte, même si certaines font vraiment sourire. Lovelace rentre lui dans le rôle du méchant classique. Mais voilà le gros problème vient de Nathaniel qui est un personnage tellement prétentieux, imbu de soi-même et égoïste qu’il ne m’a jamais accroché. J’ai suivi son histoire de loin. Son arrogance et sa soif de vengeance est telle que, déjà, il se met en danger, mais met beaucoup de monde en danger et il s’en fout. Vu qu’il manque aussi de densité pour comprendre sa façon de penser je suis resté indifférent. C’est dommage car je considère que c’est le principal problème de ce roman, il manque de personnages qui aurait pu me toucher.

La plume de l’auteur se révèle entrainante, bien rythmé et surtout teinté d’un humour, principalement avec Bartimaeus, qui se révèle accrocheur malgré le fait que parfois il se laisse un peu trop aller, selon moi, dans les descriptions. Mis à part le début où son mélange passé/présent hachait le rythme, il arrive vraiment à rendre l’ensemble divertissant. Au final j’avoue ne pas avoir été complètement conquis par ce premier tome de ce cycle, certes il y a pas mal de choses accrocheur, comme Bartimaeus, mais le fait de ne pas avoir de personnages un minimum accrocheur fait que j’ai eu du mal à complètement rentrer dans le récit. Je lirai tout de même la suite pour voir ce que peut nous réserver nos héros, mais voilà il ne fera pas partie de mes priorités de lecture je pense.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture plutôt divertissant avec ce livre, mais rien de non plus vraiment fantastique surtout par rapport aux échos que j’avais entendu. Les cent premières pages se révèlent plutôt laborieuses entre un présent nerveux et efficace et des flash-backs mous et aux aspects déjà-vu. Après l’ensemble devient plus fluide dévoilant une intrigue, lié à la vengeance, qui se révèle plutôt efficace même si classique. La grande force du récit est son univers qui se révèle plus sombre et complexe que ce que propose d’autres romans du même genre. Par contre le point faible c’est vraiment les personnages, autant j’ai apprécié Bartimaeus qui remplit parfaitement son rôle de démon trublion autant Nathaniel m’a paru égoïste, idiot et imbu de lui-même ce qui fait que je ne me suis jamais accroché à lui, ce qui est dommage. Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple et entrainante, remplissant parfaitement son rôle malgré parfois quelques longueurs ici ou là. Un premier tome au final juste sympathique, je lirai sûrement la suite, je ne sais par contre pas quand.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Merkilia, nanet, Luna, Olya, PetiteMarie, Tesrathilde etc…

Mémoire Vagabonde – Laurent Kloetzer

memoire vagabondeRésumé : Jaël de Kherdan est un écrivain à succès, séducteur cynique, libertin et épéiste de talent… Ses frasques le condamnent à devoir changer fréquemment de ville et le mènent dans le quartier de la Petite Dvern, étrange enclave où tout semble osciller entre rêve et folie…
Dans ses récits, Jaël se met en scène, donnant une version idéalisée de lui-même. Mais à force de réécrire sa vie, il finit par ne plus très bien savoir qui il est… Tentant d’oublier un crime et en proie à une mystérieuse chanson qui le hante il confond réalité et fiction. Victime d’amnésie de manière récurrente, il en vient à lire ses écrits pour appréhender son passé, à la recherche des clés de son identité…

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Finalement, de Laurent Kloetzer, je n’ai lu que les livres qu’il a écrit avec sa femme, soit Cleer et Anamnèse de Lady Star, sous le nom L.L. Kloetzer. Ce n’est pas faute de ne pas avoir été tenté par ses romans, mais je n’ai jamais franchi le pas. Alors quand Babelio a proposé, lors de son dernier masse critique, ce roman j’ai décidé de tenter ma chance et j’ai été sélectionné. Je remercie donc Babelio et les éditions Mnémos de m’avoir fait découvrir ce roman. Je trouve la couverture, illustrée par Isabelle Jovanovic, vraiment réussie.

Le roman ouvre sur trois lettres, trois écrits d’un éditeur à son diffuseur discutant de la possible édition du roman du héros. Elles posent clairement un personnage sulfureux, libertin, un héros à problème. D’ailleurs un héros qui va devoir quitter cette ville pour se faire un peu oublier suite à une histoire d’honneur et c’est là que démarre l’histoire. Tout d’abord ce qu’on retrouve dans ce roman c’est un récit de fantasy intéressant et captivant, mélange un peu de cape et d’épée, de bourgeoisie, de richesse, de soirées et de bonne société ou l’honneur de Jaël va être manipulé pour se lancer dans de sombres histoires de vengeance et de pouvoir. Un récit qui se révèle vraiment efficace, avec son lot de surprises et de rebondissements que l’auteur maîtrise bien pour ainsi ne jamais ennuyer le lecteur. On se retrouve rapidement et facilement plonger dans cette intrigue qui va dévoiler de sombres secrets, où l’action et les duels à l’épée viennent apporter un rythme soutenu et entrainant pour aboutir à une conclusion de plus en plus sombre et de plus en plus prenante.

Mais là où l’auteur arrive à vraiment me happer c’est dans ses thématiques plus philosophiques, voir abstraites. En effet il nous offre un travail vraiment intéressant sur la mémoire et l’identité à travers un héros ambigu qui s’invente une autre personnalité pour pouvoir ainsi modifier sa réalité selon son bon vouloir et surtout fuir ce qui le hante. Cela offre encore plus de profondeur au personnage et permet aussi de développer une intrigue secondaire intéressante sur qui est cet autre Jaël, que cherche à cacher notre héros et surtout une quête d’identité et de solidité de soi, de son esprit qui se révèle passionnante. Cette quête identitaire ne repose pas non plus que sur notre héros, une fois pénétré la Petite Dvern on se rend vite compte que tous les personnages secondaires ont aussi, d’une certaine façon, plusieurs personnalitées, assumées certes, à travers le port de ses masques et de ces nouveaux noms qui leurs offrent la possibilité de vivre une autre vie, de vivre leurs vices, leurs tentations de façon ouvertes. Une personnalité qui leur permet de se dissimuler de leurs actes. Un véritable travail psychologique sur les méandre de l’identité, de la mémoire, de la perte d’esprit qui m’a vraiment fasciné mais qui, j’avoue, pourrait en rebuter plus d’un.

L’auteur ne cherche non plus à travailler le méandre de la mémoire et de la psyché, il se lance aussi dans des réflexions vraiment intéressantes sur la vérité, cette vérité qui dépend de chacun et de sa vision, mais aussi sur cette différence ténue entre la réalité et le rêve, qu’est ce qui est vrai de ce qu’on imagine et modifie. Il offre aussi un jeu que je trouve intrigant entre personnage, lecteur et écrivain, mais aussi un travail intéressant sur la drogue et ce qu’elle procure, principalement dans une société bourgeoise qui possède déjà tout et cherche le frisson, ce qui peut aboutir à la déchéance. Le tout est porté par un univers qui se révèle vraiment dense, soigné et passionnant nous amenant dans une époque qui pourrait être considérée comme celle de la Renaissance où on découvre rapidement Dvern une ville qui possède sa beauté et ses zones d’ombres, qui donne envie d’en découvrir plus. Mais surtout l’auteur n’oublie pas d’y mettre une bonne dose de mystères, de magie, mais aussi des aspects plus riches et historiques qui rendent ce monde vraiment attrayant. Un univers qui colle aussi à cette quête d’identité y retrouvant des objets références tels que le miroir révélateur de l’âme, le château dont chaque pièce est un peu dépositaire de la mémoire ou encore le labyrinthe.

Les personnages se révèlent vraiment intéressants et passionnants. On aurait pu penser, dans les premières pages du roman, que Jaël est imbu de lui-même et un enfoiré, mais on se rend très vite compte que l’auteur a construit un personnage beaucoup plus complexe qu’on le croit, beaucoup plus riche et attachant avec ses forces et ses faiblesses. Les personnages secondaires qui gravitent autour de lui se révèlent souvent, eux aussi, intéressants à suivre, se révélant développés avec leurs propres envies, leurs propres besoins et leurs propres vengeances. Certes certains personnages énigmatiques frustrent un peu, car on aurait aimé en savoir plus sur eux, je pense à Alexis, mais dans l’ensemble on obtient un panel de personnages des plus singuliers et passionnants à découvrir.

Alors j’avoue tout n’est pas non plus parfait et quelques points auraient peut-être, à mon goût, mérité un traitement différent. Déjà j’ai trouvé que certains passages du récit se révélaient très contemplatifs, rien de bien méchant, mais parfois ça ralentit l’ensemble là où j’attendais peut-être un peu plus de rythme. Je reproche aussi de ne suivre que Jaël alors que d’auteurs personnages auraient pu apporter des points de vues différents et des réflexions intéressantes. Je comprends que Jaël soit le héros principal, mais un second personnage qui prend le rôle de temps en temps aurait peut-être pu apporter un plus. Enfin j’ai trouvé que sur la fin l’auteur allait très vite, peut être un peu trop parfois ce qui fait que certains points sont traités un peu trop rapidement dans la conclusion. Mais bon rien de bien gênant non plus tant l’ensemble m’a accroché entre aspect épique et introspection.

La plume de l’auteur se révèle vraiment riche, soignée et possède cet aspect sensuel qui colle parfaitement bien au personnage et à l’époque. Elle arrive vraiment à captiver le lecteur aussi bien devant les péripéties et aventures des différents personnages que devant les passages plus intimistes et psychologiques. Au final j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui m’a accroché du début à la fin. Certes il risque de ne pas plaire à tout le monde, principalement peut-être devant son jeu sur la mémoire, mais moi j’ai trouvé cela passionnant. Je lirai sans soucis d’autres romans de l’auteur et aussi d’autres aventures de Jaël.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui offre une histoire qui se révèle entrainante et épique avec ses duels et ses histoires de vengeances, mais surtout il offre une réflexion vraiment fascinante sur des aspects comme la mémoire et le trouble de personnalité, ou encore sur la vérité, le rêve  et la réalité et même sur la drogue, son influence et sa décadence. L’univers construit à travers les pages se révèle vraiment riche et passionnant à découvrir, collant parfaitement au récit. Les personnages se révèlent denses, soignés et vraiment attachants possédant chacun leurs forces et leurs faiblesses. Alors certes, par moment le tout se révèle un peu contemplatif, la conclusion est un peu rapide et un point de vue supplémentaire aurait pu apporter quelque chose de plus, mais dans l’ensemble je suis bien content de ma lecture. Le tout est aussi porté par une plume riche et sensuelle. Je lirai sans soucis d’autres récits de l’auteur.

Ma Note : 8/10

Les Haut-Conteurs Tome 5, La Mort Noire – Olivier Peru & Patrick McSpare

les hauts conteurs 5 la mort noireRésumé : Rome, automne 1193. Humbles ou puissants, les gens meurent par milliers, foudroyés par la Mort Noire. De sinistres semeurs de peste y veillent, hantant les rues et les collines de la ville.
Les Haut-Conteurs semblent être les seuls à pouvoir arrêter ces créatures. Mais, accusés de sorcellerie, pourchassés par la foule qui les adulait hier encore, ils deviennent les jouets d’un ennemi fait d’ombres et de secrets.
Alors que le temps joue contre eux et le monde entier, Roland, Mathilde, Salim et Corwyn voient se réaliser les pires prophéties du Livre des Peurs. Ainsi, l’heure est venue de tout comprendre, comme Roland le pressentait, lui, l’enfant maudit piégé dans un combat inégal contre son destin. Pourtant, il n’abandonne pas et se battra jusqu’au bout de son ultime aventure.
Car nul mieux qu’un Haut Conteurs ne sait quand une histoire doit trouver sa fin…

Edition : Scrinéo Jeunesse

 

Mon Avis : Enfin, je me lance dans le dernier tome du cycle les Haut-Conteurs, une série qui, sur les quatre premiers tomes, avait plus ou moins réussi, selon les volumes, à me captiver proposant une fantasy, certes classique, mais efficace avec son lot de mystères et de rebondissements dans un univers solide et avec des personnages intéressants (Chronique Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4). C’est donc avec grand plaisir que je me suis lancé dans ce tome qui vient conclure l’histoire et apporter ainsi toutes les révélations. À noter l’illustration de couverture, plus sombre, qui est vraiment réussie et colle parfaitement à l’histoire.

Car oui ce récit est vraiment le plus sombre et le plus funeste de toute la série, il va pousser nos héros dans leurs tous derniers retranchements et les forcer à faire des choix qui ne se révéleront pas toujours facile. La caste des Haut-Conteurs va aussi être mise à mal dans son ensemble, elle va se retrouver désavouée et traquée devant les différents traquenards et manipulations qui sont misent en place par leurs ennemis. Un tome où la mort plane à chaque instant. L’histoire prend très rapidement son envol, ne laissant que peu de repos aux héros après un quatrième tome déjà éprouvant, et va se révéler haletant au fil des pages entre révélations, aussi bien sur le Livre des Peurs que sur nos héros, trahisons et action. Le lecteur tourne facilement les pages avec envie d’en apprendre plus. Les auteurs nous offrent des rebondissements et de retournements de situations qui se révèlent maîtrisés et efficaces même si, livre plutôt jeunesse oblige, le tout est quelquefois amené de façon un peu simple et sans surprise. Rien de dérangeant non plus.

L’intrigue est vraiment dense, ce qui est autant un aspect positif que négatif. Positif car, comme je l’ai dit le tout possède de bonnes idées et se révèle sans temps morts devant les surprises et révélations, mais voilà l’ensemble va justement trop vite. Il y a énormément d’aspects qui sont développés dans ce cinquième tome, mais à chaque fois le tout est résolu beaucoup trop rapidement. À chaque trahison et péripétie mise en place elle se termine le chapitre d’après ce qui est légèrement frustrant. Surtout que les auteurs tournent un peu trop en rond et c’est souvent une pirouette scénaristique un peu facile qui offre la vérité où la libération à nos héros ; heureusement que Asa est là vu le nombre de fois où par magie elle vient aider nos héros. Pour moi ce tome aurait mérité d’être plus long, voir d’être traité sur peut-être plus de tomes tant les auteurs ont des choses à raconter mais s’oblige à traiter l’ensemble dans un espace limité. Cela n’empêche pas ce tome de se révéler intéressant, loin s’en faut, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

Cette fois après avoir visité Londres, Paris, la Forêt Noire et la Norvège nos héros vont se retrouver à Rome, ville hautement symbolique d’un point de vue du pouvoir, mais aussi des religions. Concernant l’univers les auteurs développent ici encore plus l’aspect divinité déjà développé dans le quatrième tome et dévoile aussi, enfin, la vérité sur Le Livre des Peurs qui se révèle intéressante et importante. L’aspect historique se révèle toujours aussi intéressant, même si modifié pour l’histoire, avec toujours les apparitions de personnages connus historiquement. La magie est toujours présente et prend un peu plus d’ampleur avec aussi la mise en avant, légère, des divinités celtiques irlandaise. Un univers qui se révèle dont toujours aussi solide, efficace et qui offre un cadre intéressant et sombre à l’histoire même si parfois quelques explications supplémentaires auraient été intéressantes.

Concernant les personnages ils vont devoir affronter de grands défis et devoir évoluer en fonction des épreuves qu’ils vont rencontrer, que ce soit aussi bien dans leurs actes que dans leurs émotions. Car oui nos héros vont aller de désillusions en déceptions et vont devoir tout faire pour tenter de s’en sortir ce qui accroche vraiment le lecteur. On les retrouve dans ce tome aussi plus dans l’action que dans le développement psychologique, même si certains passages dévoilent le passé de certains ce qui offre un regard nouveau sur eux. Dans l’ensemble ils se révèlent toujours efficaces, attachants et entrainants et donnent envie de suivre leurs aventures, leurs péripéties.

Pourtant j’avoue certains passages concernat certains protagonistes m’ont légèrement énervé, je pense par exemple à Roland, devenu au début du tome adulte et Haut-Conteur à part entière, et qui pourtant manque souvent de jugeote. Ajouter à cela ses jugements de valeurs et d’honneur qu’il assène régulièrement, du genre les gens qui restent en arrière pour faire des recherches pour tenter de faire tomber l’ennemie sont des lâches ou encore sur tel personnage qui est obligé de jouer double voir triple jeu dans les manipulations de la cour est un homme sans honneur, m’ont vraiment agacés surtout venant d’un personnage qui, il faut le rappeler, a obtenu sa cape de conteur sur un énorme mensonge dans le premier tome. Dommage aussi que Lothar reste un peu une caricature de méchant il avait un sacré potentiel que, je trouve, il n’a jamais réussi a vraiment développé dans ce cycle. Bon après je chipote un peu, car dans l’ensemble les personnages m’ont intrigué et m’ont donné envie de lire la suite au fil des pages.

La plume des auteurs est toujours aussi vive, entrainante et captivante même si, c’est vrai, quelques longueurs apparaissent ici ou là dans ce tome. La conclusion, tant attendue, se révèle plutôt réussie évitant de tomber dans le côté « happy-end » et offrant ainsi son lot de surprises, de souffrances et de rebondissements. Je suis juste un peu frustré devant cet épilogue qui aurait peut-être mérité un peu plus de développement, mais bon rien de bien gênant. En tout cas une fois la dernière page tournée une certaine nostalgie s’installe en sachant qu’on ne suivra plus ses héros, alors que de nombreuses histoires auraient pu être encore racontées. Au final voilà un cycle qui, sans révolutionner le genre et reprenant de façon efficace les classiques de la fantasy, m’a offert un agréable moment de lecture et s’est révélé offrir une histoire solide et divertissante ce qui est déjà bien.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce cinquième et dernier tome du cycle des Haut-Conteurs qui vient enfin apporter les réponses aux questions. L’histoire se révèle vraiment haletante, sans temps mort et va mettre à mal l’ordre des conteurs forçant nos héros à devoir faire des choix compliqués. L’intrigue se révèle dense, ce qui se révèle a double tranchant, offrant de bonnes idées et des complots intéressants, mais manquant de développements, limité par le nombre de pages de ce tome. Peut-être que la développer sur le plus long terme aurait permis d’y gagner en intérêt. L’univers continu à se développer de façon efficace et les personnages se révèlent toujours aussi solide et intéressants même si je les ai trouvés un peu plus manichéens que d’habitude, principalement Roland et sa notion d’honneur. La plume des auteurs est toujours aussi vive et captivante offrant une conclusion qui évite le happy-end, même si elle aurait pu être plus développée. Alors certes, il y a quelques longueurs et l’aspect jeunesse amène certains aspects traités un peu trop simplement, mais dans l’ensemble ce cinquième tome, ainsi que cette série, m’a offert une lecture divertissante, entrainante et efficace ce qui est le principal.

 

Ma Note : 7/10

 

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