Catégorie : Fantasy Page 37 of 69

Pays Rouge – Joe Abercrombie

pays rougeRésumé : Farouche Sud aurait aimé oublier son passé une fois pour toutes.
Mais lorsque son frère et sa sœur sont enlevés et sa ferme réduite en cendres par une bande de hors-la-loi, il est temps pour elle de reprendre ses anciennes habitudes. En compagnie du vieux Nordique qui l’a adoptée, un homme lui aussi marqué par ses démons, Farouche entame un long voyage à travers les plaines désertiques. Un voyage qui les emmène jusqu’aux bas-fonds d’une ville cauchemardesque, frappée par la ruée vers l’or, puis dans les montages inexplorées, qu’on dit hantées. Sur leur chemin, règlements de compte, alliances douteuses et trahisons amères se succèdent à la vitesse d’une flèche de barbare.
Car même lorsqu’on croit avoir tout perdu, au Pays Lointain le passé ne reste jamais enterré…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Ce n’est une surprise pour personne si vous suivez régulièrement mon blog, je suis un fan des écrits de Joe Abercrombie qui, à travers ses différents romans, reprend des thèmes assez classiques, aussi bien en Fantasy, qu’en général, voir du cinéma, pour offrir quelque chose de sombre, de cynique et de terriblement efficace. Que ce soit aussi bien sa trilogie La Première Loi (Tome 1, Tome 2, Tome 3), Servir Froid (Ma chronique ici) ou bien Les Héros (Ma chronique ) je n’ai jamais été déçu. C’est donc logique que Pays Rouge a rapidement rejoint ma PAL. Concernant l’édition on a de nouveau un très joli livre en reliure cuir avec une très jolie couverture couverture de Didier Graffet. Par contre, je vais pousser un petit coup de gueule concernant la relecture, j’ai rencontré plusieurs erreurs que ce soit des fautes d’orthographe, de mots voir même parfois des lettres qui manquent. Franchement des fois je préfère attendre 2 à 3 mois supplémentaires et obtenir une édition propre.

Pour en revenir au roman, j’ai une nouvelle fois passé un excellent moment avec ce roman. Après avoir traité de la vengeance puis de l’absurdité de la guerre, cette fois l’auteur se lance dans un mélange de Western et de fantasy avec toutes les thématiques qui tournent autour et principalement celle du rachat. L’intrigue principale concernant Farouche et son père, qui partent à la recherche de son frère et sa sœur enlevés. Une quête qui va le mener à traverser le Pays Lointain, un voyage brutal, sanglant, sauvage, dans un territoire en pleine conquête de l’ouest et sans fois ni loi. Nos deux héros vont devoir tout donner s’ils espèrent retrouver les enfants, mais vont aussi devoir parfois dévoiler ce qui se cache au plus profond d’eux. C’est d’ailleurs une des grandes thématiques du livre sous tous ces aspects, ce besoin de rédemption, de faire mieux, de vouloir s’améliorer alors qu’au final on est qui on est. On aura beau essayer de le cacher autant que l’on veut, que ce soit à soi-même ou aux autres, cela ne changera rien au final. Contrairement à ses deux précédents one-shot l’auteur ne se lance pas cette fois de façon effréné dans l’histoire, il nous offre un rythme plutôt calme qui va s’élever doucement au fil des pages et des parties,  jouant avec la tension et les combats ; un peu comme une lente plongée en enfer. Enfer de violence et de doutes. J’ai été vraiment happé par cette histoire que l’auteur maîtrise efficacement de la première à la dernière page.

Mais surtout un des points vraiment intéressant vient de la peinture que l’auteur construit autour de cette intrigue de kidnapping d’enfants. Comme à son habitude il va nous offrir quelque chose de sombre, de cynique et rempli d’humour noir concernant cette conquête de l’ouest qui est loin de l’honneur, de la fraternité et de l’héroïsme qu’on peut rencontrer parfois. On retrouve plus ici une galerie de personnages aux rêves brisés qui cherchent à fuir un passé souvent encombrant et ennuyeux, espérant un monde meilleur, mais qui vont de nouveau buter face à l’humanité dans toute sa splendeur quand on la laisse totalement libre de droit. Ce sentiment de liberté, de pouvoir, de puissance qui a embrasé toute une population devant la découverte d’or, comment ne pas s’accrocher a ces hommes et ces femmes qui, finalement, ne cherchent qu’à améliorer leurs vies, celles de leurs familles, mais dont seuls les plus chanceux et surtout les plus futés s’en sortiront vraiment. On est ainsi loin du rêve des pionniers et du nouveau monde ; ce qui n’empêche pas non plus l’auteur de teinter ces textes d’un peu d’espoir, de romance et de magie. Il ne cherche pas à tout briser, simplement il offre un regard lucide et montre que rien n’est acquis et rien n’est simple.

Concernant l’univers l’auteur continue à développer le monde de la trilogie La Première Loi, et après avoir découvert l’Union, le Nord ou encore la Styrie cette fois il nous emmène dans le Pays Lointain état sauvage et sans véritable pouvoir.. On y retrouve aussi tout ce qui fait le western avec les voyages, le dépaysement, les diligences, les indiens appelés ici Fantômes des êtres à la peau pâl et aux cheveux clairs, les batailles tout y est, juste les armes à feux sont remplacées par des épées et des arcs. Il continue aussi à apporter des informations sur la ligne de fond qu’il développe depuis le début avec de nouvelles informations sur l’Union et aussi quelques découvertes concernant l’Empire. Un univers de Dark Fantasy toujours aussi solide, sombre, violent et désabusé que ce soit à travers les indiens un peuple rabaissé, en perte d’honneur et d’estime, qui souffre et tombe dans les pires travers ou encore à travers la conclusion de ce roman, vraiment réussi, et qui démontre bien que la magie et le mystère dépendent clairement de qui les a entre les mains et peut se révéler aussi bien synonyme d’évasion que de déception. L’auteur arrive clairement à rendre son monde intéressant, ambigu et donne vraiment envie d’en apprendre plus.

Comme souvent, concernant les personnages, ils se révèlent toujours un des gros point fort des romans de l’auteur. Il arrive vraiment à construire des héros qui peuvent se révéler aussi bien héroïques que pourris quelques pages après, vraiment loin de tout manichéisme, ce qui fait qu’on arrive à s’accrocher, d’une certaine façon, un minimum à tous. Que ce soit Farouche au passé sombre qui ne cherche finalement qu’à retrouver son frère et sa sœur ou encore Placide qui cacha bien des choses, ou bien Temple le personnage lâche, blasé et intelligent en manque de reconnaissance  ou aussi Nicomo Cosca, qu’on ne présente plus, le mercenaire désabusé qui ne recherche que l’argent. Même les personnages secondaires se révèlent denses, soignés et vraiment captivants. Comme je l’ai dis ce sont tous des personnages qui cherche tout simplement à être différents, à améliorer leurs vies, mais tout le monde ne pourra pas y arriver. On retrouve aussi de nombreux personnages des autres séries et même un personnage important, et un de mes préféré, de la Première Loi mais je n’en dis pas plus. D’ailleurs justement vu les raccords avec les différents autres romans je ne suis pas sûr qu’il soit intéressant de lire ce roman en premier, certes il peut être lu de façon indépendante sans soucis, mais risque de spoiler tout de même légèrement les autres.

Au final les seuls (légers) reproches que je peux faire à ce roman vient d’une seconde partie (sur cinq), celle du voyage vers l’Ouest de nos héros, que j’ai trouvé un peu longue et un peu trop linéaire. Rien de bien gênant devant l’ensemble mais j’avoue j’ai légèrement moins accroché à ce passage. Je trouve aussi que la conclusion cherche aussi un peu trop le rebondissement, quasiment chaque page il doit se passer quelque chose, toutes les lignes d’intrigues se recroisant, et je trouvais que ça faisait parfois un peu trop. Mais bon ce ne sont que de petits points tant dans l’ensemble ce roman m’a de nouveau emporté.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi efficace, entrainante, cynique et pleine d’humour, amenant le lecteur dans un voyage qui va se révéler sauvage, violent et qui va lui révéler aussi bien le meilleur que le pire de l’homme. L’auteur n’oublie pas non plus de nous offrir quelques réflexions vraiment intéressantes au fil des pages comme sur la rédemption qui est en, d’une certaine façon, le thème principal. Un roman, certes au rythme plus calme que Les Héros ou Servir Froid, mais qui se révèle toujours aussi fascinant et haletant. En tout cas j’attends avec impatience maintenant le prochain roman de l’auteur, normalement il quitte cet univers et ce sera du YA, la sortie étant prévue en VO cette année.

En résumé : J’ai de nouveau passé un excellent moment avec ce dernier roman de l’auteur publié en France qui offre une histoire, certes au rythme peut-être plus calme que les deux derniers, mais qui nous plonge dans une histoire de fantasy et de western vraiment efficace, violente, sauvage et toujours aussi passionnante. L’intrigue se révèle habilement menée, même si un peu classique, et l’auteur continue à manier le cynisme et l’humour de façon vraiment efficace. L’univers se révèle toujours aussi solide et intéressant et l’auteur continue à développer le fil rouge qu’il travaille depuis La Première Loi. Les personnages sont toujours un des gros points forts de ses récits, se révélant à la fois sombre et héroïques selon les circonstances, mais souvent désabusés ce qui les rend vraiment attachants. Une histoire de rêve brisé et de protagonistes qui cherchent à s’améliorer vraiment fascinante. J’ai juste trouvé que la seconde partie était un peu longue et linéaire et la conclusion, explosive, offrait un peu trop de révélations en peu de temps, mais franchement rien de bien gênant tant l’ensemble est réussi et bien porté par une plume entrainant, vive et percutante. Je lirai d’autres romans de l’auteur sans soucis.

Ma Note : 8,5/10

La Trilogie Morgenstern Tome 1, Le Quadrille des Assassins – Hervé Jubert

le quadrille des assassinsRésumé : Qu’est-ce qu’il se passe quand la culture cyberpunk rencontre le monde du XIXe siècle ? Le steampunk ! Dans Le Quadrille des assassins, roman de cette même inspiration, l’auteur Hervé Jubert invite le lecteur à suivre l’enquête de la sorcière Roberta Morgenstein, partie sur les traces d’un meurtre mystérieux, au coeur d’un Londres virtuel du XIXe. Un sacré voyage dans le temps et dans l’espace à travers un roman piquant et haletant.

Edition : Albin Michel Wiz
Poche : Editions Points

 

Mon Avis : Pour tout avouer, ce livre à terminé de façon vraiment fortuite entre mes mains. Lors de mon passage en bibliothèque (oui, j’ai un abonnement bibliothèque malgré une PAL qui explose), une Marmotte est apparue comme par magie me glissant  subrepticement ce livre entre mes mains et m’ordonnant de le lire. Bon après il faut bien dire que le résumé me tentait bien (même si ne je l’ai pas copié ici, préférant le résumé Points, je vous expliquerai pourquoi plus tard) et donc j’ai accepté sans trop de soucis de le faire entrer dans ma PAL, surtout que je n’avais encore rien lu de l’auteur. Concernant la couverture, illustré par Marc Moreno, je ne suis pas un grand fan, surtout des personnages qui me paraissent un peu trop anguleux.

Première chose qui marque, une fois la dernière page tournée, c’est l’imagination véritablement foisonnante d’idées de l’auteur. On se retrouve dans un mélange d’univers qui se révèle vraiment intéressant à découvrir, avec un enchevêtrement de monde futuriste, de magie, de steampunk et de technologie qui, sous la plume de l’auteur se révèle clairement cohérent, prenant et efficace. Je trouve aussi l’idée des villes  virtuelles vraiment intéressante, les gens peuvent ainsi quitter leur train-train quotidien pour se glisser dans un personnage et dans une ville à une époque bien précise comme Londres au 19ème ou bien Paris au 17ème tel un jeu de rôle grandeur nature, avec aussi tous ses côtés addictifs. Autre aspect efficace c’est le mélange offert entre magie et mysticisme, avec les sorcières et le Diable, et la technologie bien présente que ce soit par les traceurs ou encore les différents moyens de locomotions, même si j’attendais peut-être un peu plus de réflexion sur ce mélange. Rien de bien dérangeant non plus tant l’ensemble se révèle intrigant et captivant et donne envie d’en apprendre plus sur ce monde. J’ai aussi bien apprécié cette idée de pouvoir voyager à travers les tableaux. Par contre, vu que l’univers est vraiment très riche et le roman plutôt court, l’auteur passe parfois un peu trop vite sur certains aspects ce qui est dommage.

Concernant l’histoire en elle-même on est sur un aspect classique avec un meurtre mystérieux à élucider qui va, au fil des pages, se densifier pour aboutir à une conspiration beaucoup plus conséquente. Dans l’ensemble l’intrigue se révèle tout de même solide et se dévore assez facilement, l’ensemble étant bien rythmé et sans véritable temps morts. Le lecteur se retrouve à tourner les pages avec facilité et l’envie d’en apprendre plus. Chaque chapitre possède son lot de rebondissement et de surprises, avec des passages plus calmes qui permettent de bien assimiler tout le background qui est mis en place. Mais voilà les révélations et les résolutions sont très rapides, parfois même trop rapides, ce qui est parfois assez frustrant, donnant l’impression de passer d’une énigme à l’autre un peu trop facilement et sans que le lecteur puisse aussi se poser pour y réfléchir. L’auteur s’offre aussi parfois quelques facilités, un coup de magie par-ci, un léger Deus Ex-Machina par là pour se sortir de situations qui paraissaient impossible et hop on passe à la suite. Après il ne faut pas oublier que c’est un roman jeunesse, il faut que ça bouge assez vite, mais quand même laisser un peu de suspens apporte parfois un plus.

Par contre là où je suis un peu déçu, mais qui n’a rien à voir avec le récit ou bien l’auteur, c’est le quatrième de couverture chez Albin Michel qui vient gâcher quelques-unes des révélations un tant soit peu surprenantes du récit. Le vilain est annoncé au tiers du roman, pas grave le résumé l’a annoncé ce qui gâche un peu la tension de ce moment, la dernière ville surprise est annoncé au dernier quart du roman, non le résumé l’a déjà mis en avant ce qui gâche la quête secondaire de Martineau ainsi que sa surprise. C’est un peu dommage je trouve, même si ça n’empêche pas le récit de se révéler divertissant malgré parfois quelques transitions un peu brusque.

Concernant les personnages l’auteur nous offre un duo assez différent de ce qu’on voit habituellement en jeunesse avec Roberta Morgenstern sorcière d’âge mûre au caractère bien trempé qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui possède des animaux tous plus loufoques et barrés les uns que les autres et Martineau jeune loup un peu fou-fou à la recherche de sensations fortes et qui fait partie d’une des plus grandes famille. Deux personnages opposés qui vont se révéler finalement très complémentaires, mais de nouveau peut-être un peu trop rapidement et facilement. Mais c’est surtout Martineau qui va  devoir énormément évoluer dans ce tome face à ce qu’il va rencontrer et découvrir. Mais voilà malgré tout cela j’ai eu un peu de mal à complètement m’accrocher à eux, il manque un léger aspect émotionnel et humain, certes compensé par l’aspect aventure, mais je trouve cela dommage. Les personnages secondaires sont intéressants à découvrir et vont offrir pas mal de sueurs froides à nos héros dans leur enquête. L’ensemble est bien porté par des dialogues percutant, pleins d’humour et énergiques.

La plume de l’auteur se révèle énergique, vive et vraiment efficace, happant le lecteur assez rapidement pour le trimballer avec facilité dans les aventures de nos héros. L’ensemble est bien porté par des descriptions qui donnent envie d’en apprendre plus sur ce monde et par un léger aspect humoristique souvent décalé et efficace qui fait qu’on a rapidement et régulièrement le sourire même si parfois certaines blagues m’ont laissé de marbre. Dans l’ensemble un premier tome que j’ai trouvé plutôt agréable, qui ouvre sur un univers vraiment original et intéressant et même si certains défaut persistent, comme la facilité de résolution de l’intrigue ou un univers trop foisonnant, ce qui fait que certains aspects sont traités trop rapidement, je lirai la suite avec plaisir. Par contre il s’agit bien d’un roman jeunesse mais certains passages un peu sanglant le classe plus vers l’adolescent.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce livre jeunesse qui offre une histoire, certes classique de meurtre mystérieux, mais qui se révèle sympathique, bien rythmé et sans temps morts. L’auteur construit une machination qui se développe de façon efficace au fil des pages. Mais voilà le tout va parfois trop vite, principalement dans les révélations, bouclant les mystères un peu trop rapidement. La grande force du roman est son univers foisonnant d’idées intéressantes et offrant un mélange de genre assez réussi et cohérent, même si l’aspect « riche » fait que certains éléments sont à peine effleurés. Les personnages sont efficaces, entrainants et plein d’humour, mais j’avoue j’ai eu un peu de mal à complètement m’accrocher à eux, leur manquant, selon moi, un aspect émotionnel et humain légèrement plus poussé. Le style de l’auteur est entrainant, sans temps morts et efficace même si certaines transitions m’ont paru trop brusques. Dans l’ensemble un premier tome qui pose les bases d’une histoire intéressante et dont je lirai la suite avec plaisir malgré les quelques défauts soulevés.

 

Ma Note : 7/10

 

Autre avis : Lynnae, Marmotte, Anésidora, LaureduMiroir, etc…

Lasser, Mystère en Atlantide – Sylvie Miller & Philippe Ward

lasser mystère en atlantideRésumé : 1936, Le Caire. « Nom de Zeus ! » C’est ce que pourrait s’écrier Jean-Philippe lasser lorsque le roi des dieux grecs vient l’engager pour retrouver l’Atlantide. Mais comment localiser un continent disparu depuis trois mille ans ? Les dieux eux-mêmes ignorent son emplacement !
Troquant sa panoplie de détective contre celle d’aventurier, Lasser se lance dans cette quête impossible. Dans son périple l’accompagnent un mystérieux professeur d’archéologie, un djinn malicieux et un chat… qui déteste autant l’eau que lui. Ensemble, ils vont voyager hors de l’Égypte, à travers la Mare Nostrum, et même au-delà…
Entre découvertes, tempêtes, émotions fortes et révélations, le détective découvrira que l’amitié peut prendre d’autres dimensions.

Edition : Critic

 

Mon Avis : Après deux premiers tomes qui m’avaient offert une lecture vraiment agréable et divertissante avec des histoires pleines d’action, mélangeant humanité et divinité de façon humoristique, le tout sans temps morts (ma chronique du Tome 1, Tome 2), j’avais hâte de découvrir la suite. Certes ce n’est pas le cycle le plus dense et le plus exceptionnel qui soit, mais ça se lit tellement bien et on s’attache tellement aux personnages que ce troisième tome n’a pas mis longtemps pour finir entre mes mains, qui plus est dédicacé à Zone Franche. Concernant la couverture, illustrée par Ronan Toulhoat, elle est vraiment sympathique, mais je la trouve un léger ton en dessous des précédentes.

Ce tome va mener notre héros dans une nouvelle enquête, et pas n’importe laquelle, car il s’agit pour lui de retrouver l’Atlantide. Rien que ça. Alors certes autant le dire tout de suite, l’intrigue en elle-même ne révolutionnera pas le genre, l’Atlantide ayant déjà été traité de toutes les façons possibles et inimaginables, mais cela n’empêche finalement pas l’histoire de se révéler toujours aussi entrainante, efficace et bien construite. On se laisse de nouveau facilement porter par les aventures de nos héros pleines d’entrains, de rebondissements et qui fait que le lecteur tourne les pages très facilement et le tout sans trop se prendre la tête. Le rythme est entrainant et parfaitement maîtrisé par les auteurs. Le récit va aussi se révéler plus sombre, plus rude, qui va pousser nos héros parfois à faire des choix pas toujours faciles et on va aussi les retrouver dans des situations qui ne vont pas toujours les laisser indemnes. L’humour est aussi une des composantes qui fait que la lecture est plaisante, le mélange action-humour rendant l’ensemble vraiment vif et incisif.

L’autre aspect intéressant c’est que les auteurs font justement évoluer leurs histoires, ils cherchent ainsi à éviter les répétitions, par exemple dans ce tome ils ont décidé de laisser un peu de côté les dieux Égyptiens pour mettre plus en avant les dieux Grecs, Zeus étant le commanditaire de l’enquête de Lasser. L’univers développé offre donc alors de nouveaux développement, notre héros devant voyager dans toutes la Mare Nostrum (qui est le bassin méditerranéen) et plus principalement la Grèce, la Crète et les îles autour, ce qui dépayse grandement le lecteur devant ces nouveaux lieux et ces nouveaux paysages souvent ensoleillés et magnifiques. On découvre aussi de nouveaux dieux et demi-dieux ainsi que le minotaures, aspect vraiment intéressant et qui permet de densifier un peu plus la mythologie déjà existante, surtout que les auteurs ne laissent rien au hasard et on sent bien derrière que des recherches ont été effectuées. D’ailleurs pas que sur les dieux, ils aiment aussi toujours autant les voitures. Mon seul léger regret est peut-être qu’on découvre l’Atlantide trop peu de temps malgré tout son potentiel, mais bon là je chipote.

Alors après, bien entendu, on retrouve aussi un peu, ce que je considère comme, les mêmes défauts que les tomes précédents, car vu que le récit privilégie le rythme tendu et sans temps morts, certains rebondissements se révèlent un peu rapides et parfois même sans véritables surprises ; le lecteur les devinant quelques pages avant. Par contre, cette fois les personnages rencontrés par Lasser au cours de son enquête se révèlent légèrement plus nuancés, on devine quand même assez rapidement de quels côtés ils sont, mais quelques trahisons vont venir gêner notre héros. Mais voilà malgré ces quelques points ce tome se lit avec toujours autant de plaisir, facilement et remplit parfaitement son rôle de page-turner divertissant et plus qu’agréable. Un récit à lire, pourquoi pas, entre deux romans denses permettant ainsi de s’amuser sans se prendre la tête. Sur ce point-là le pari est parfaitement réussi.

Concernant les personnages ils se révèlent toujours aussi intéressants à suivre et surtout notre héros continue d’évoluer. Certes Lasser est toujours le détective, looser, bien porté par ses amis et efficace quand il faut, mais il devient aussi de plus en plus humain au fil des tomes, surtout depuis sa rencontre avec Médée dans le tome précédent qui l’a bouleversé. Dans ce tome il est un peu en transition, tentant d’avancer en oubliant, tout sachant qu’il a finalement changé et la conclusion ne va pas le laisser indemne. Les autres personnages sont toujours aussi efficaces que ce soit le chat Ouabbou, même s’il agit moins, le djinn Amr ou bien de nouveaux protagonistes qui viennent apporter du punch tel que Gabian. Les dieux sont toujours aussi captivants à découvrir par leur représentation ; imbus des humains et pourtant finalement si proche d’eux. Des êtres puissants qui n’hésitent pas à se servir de leurs pouvoirs et qui pourtant ne peuvent pas vivre sans les hommes. Je regrette juste que Fazimel se retrouve légèrement en retrait dans ce tome et de ne pas avoir croisé Seth. D’ailleurs parlant de Fazimel, elle continue à m’intriguer et j’espère en apprendre plus sur elle prochainement.

La plume des auteurs se révèlent toujours aussi vive, entrainante et captivante, nous plongeant dans un monde coloré, détaillé et soigné à travers des descriptions accrocheuses et où rien n’est laissé au hasard. Ils gèrent leur histoire de façon efficace, sachant jouer de façon intelligente avec les rebondissements et les surprises. Le mélange entre aventure, action, mythologie et humour se révèle toujours aussi réussi et prenant. Un troisième tome qui confirme tout le bien que je pensais de ce cycle, faisant passer au lecteur un bon moment divertissant malgré quelques faiblesses et quelques facilités. Je lirai le quatrième tome avec plaisir pour retrouver nos héros et leurs aventures.

En Résumé : J’ai de nouveau passé un bon moment de lecture avec ce troisième tome qui offre une intrigue toujours aussi efficace, sans temps morts et pleine de rebondissements et de surprises. Les auteurs arrivent à se renouveler au fil des tomes, cette fois en mettant un peu de côté les dieux Égyptiens pour mettre en avant les dieux Grecs ce qui permet ainsi de densifier cet univers toujours aussi intéressant, soigné et qui donne envie d’être découvert. Dommage par contre qu’on ne découvre que si peu de temps la cité de l’Atlantide. Les personnages sont toujours aussi attachants et efficaces, même si je suis légèrement frustré que Fazimel et Seth soient en retrait de cette histoire, mais rien de bien gênant et, qui plus est, compensé par de nouveaux personnages secondaires surprenants. La plume des auteurs est toujours aussi vive et entrainante plongeant avec facilité le lecteur dans cette histoire. Je regrette juste de nouveau certaines facilités dans la résolution de rebondissements qu’on voit parfois arriver rapidement et certaines grosses ficelles facilement devinables, mais rien de non plus bloquant tant l’histoire se révèle divertissante et sans prise de tête. Un page-turner très efficace. Je lirai la suite sans soucis.

 

Ma Note : 7,5/10

Kel Tome 2, Le Loup Blanc – Andréa Schwartz

kel 2 le loup blancRésumé : Dix ans de guerre contre les Deux-Empires ont repoussé les tribus occidentales loin dans la forêt éternelle.
Fils d’un général et d’une Cheveux-Noirs rebelle, Herdred emprunte à contrecœur le même chemin que son père : guerrier, officier, bras armé de l’Empire kel’yon. Lorsque des murmures de révolte contre les Deux-Empires s’élèvent dans la forêt, son instinct lui souffle de se tenir à l’écart.
Mais l’ombre du dieu de l’ouest plane sur les bois, et la main du grand loup blanc propulse le jeune sang-mêlé au cœur de la forêt, là où trahison et ambition règnent en maître.

Edition : Rebelle

 

Mon Avis : Il y a un an je me suis lancé un peu par hasard dans la lecture du premier tome de ce cycle qui, au final, sans révolutionner le genre, m’avait offert un plutôt bon moment de lecture avec une histoire solide et efficace, bien porté par des personnages entrainants et une plume dense et captivante (ma chronique ici). C’est donc sans surprise que le Tome 2, sorti récemment, a rejoint ma PAL avec l’envie de savoir comment l’auteur allait faire évoluer son histoire et son intrigue. À noter l’illustration de couverture que je trouve sympathique et qui colle plutôt bien à l’histoire.

Surprise, dès les premières pages on se rend compte qu’on ne suit pas le couple de héros du premier tome, mais l’histoire de leur premier fils, devenu guerrier, une dizaine d’années plus tard. Je trouve le principe vraiment intéressant, Shelun et Aydred ayant montré la majorité de leurs potentiels dans le tome un, mettre en avant Herdred leur premier fils, permet ainsi de suivre une autre histoire, d’offrir quelque chose de différent, un nouveau point de vue. À partir de là l’auteur se met à construire une intrigue, certes que je trouve plus lente que le premier tome, mais d’une certaine façon plus efficace et tout aussi entrainante. On tourne les pages avec envie d’en apprendre plus de ce récit qui se révèle plus dense et plus complexe que le précédent, mélangeant un aspect à la fois intime avec la survie de Herdred et sa quête de lui-même, mais aussi un aspect beaucoup plus large, avec une intrigue politique nébuleuse remplie de trahisons et de complots qui se dévoilent au fil des pages entre les Kel’yon, les Kel’bai et les Barbares.

L’univers développé par l’auteur, de fait par rapport à l’intrigue, se complexifie aussi, car là où dans le tome précédent on suivait plus une guerre sans développer pleinement l’aspect politique derrière, ici justement toutes ces machinations et ces quêtes de pouvoirs entre les différents peuples prennent plus d’importance, offrant ainsi plus d’épaisseur aux deux empires. L’autre aspect intéressant c’est qu’ici on découvre les peuples Barbares qui étaient à peine esquissés auparavant, offrant vraiment quelque chose de travailler ; les barbares n’étant simplement pas que des ignares, mais des peuples aux coutumes et aux croyances différentes mais qui, dans le fond, se révèlent comme tout le monde avec leurs ambitions et leurs rêves de conquêtes et de pouvoirs. Une différentiation et une ressemblance qui vont remettre en cause les croyances du héros. L’histoire et la mythologie continuent aussi à se développer au fil des pages, et se révèlent aussi intéressantes, donnant envie d’en apprendre plus sur ces différents peuples et leurs coutumes.

Alors, par contre, j’ai trouvé les premières pages un peu complexes, il y a beaucoup d’informations à assimiler et surtout beaucoup de nom de personnages. Il y a bien un lexique à la fin qui évite de se retrouver perdu, mais faire la navette sur le début casse un peu le rythme. Bon après faut dire que j’ai une mémoire de poisson rouge avec les noms, surtout quand ils sont longs et écrit dans les formes. J’ai aussi trouvé que le passage où notre héros se retrouve en terrain Kel’bai, au début du roman, traînait parfois un peu en longueur, surtout qu’il n’apporte pas obligatoirement grand-chose pour la suite et se révèle parfois un peu trop répétitif. Certes il permet de retrouver un personnage du tome précédent, mais quelques pages en moins n’aurait, selon moi, pas dérangé la compréhension. Autre point qui me dérange toujours légèrement c’est dans les combats où notre héros effectue des mouvements exceptionnels, du genre arrêter des flèches avec son épée. Pour en avoir discuté avec l’auteur j’ai compris qu’elle reprenait un peu le style asiatique, mais autant je trouve cela esthétique dans un film, autant j’ai un peu de mal dans un livre. Après ce ne sont que des légers défauts, car j’ai vraiment été emporté par cette intrigue maîtrisée et pleine de surprises qui évite justement le happy end pour nous offrir quelque-chose  de cohérent et vraiment passionnant.

Concernant les personnages, ils se révèlent vraiment denses, soignés et cohérents, même si j’avoue j’ai quand même eu un peu de mal à m’accrocher à Herdred. Le personnage se révèle rapidement froid, distant, renfermé et blasé ce qui fait qu’on a du mal à s’attacher, même si vu son passé et ce qui a touché ses parents, on comprend très vite pourquoi. Puis au fil des pages il va commencer à se dévoiler lentement, à se révéler humain et loin de l’être de glace qu’il laissait transparaitre. J’ai trouvé par contre que son histoire d’amour avec Asja ressemblait un peu trop à celle de de Shelun et Aydred dans le tome un, avec ce côté amour impossible entre deux peuples qui se haïssent, et même si c’est présenté de façon différente et de façon plutôt intéressante, l’ensemble reste globalement sans surprise. Cela ne dérange en rien, car on est vite emporté par ces personnages efficaces et qui arrivent parfois à prendre à contre-pied le lecteur, je pense principalement à l’empereur. L’autre aspect intéressant et aussi de voir Shelun et Aydred à travers un regard neuf, on  les idéalise moins, ils se révèlent plus humains.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi fluide, dense, et entrainante plongeant le lecteur avec toujours autant de facilité dans son histoire, alternant de façon vraiment efficace et limpide les phases de descriptions avec les phases d’actions et celle d’introspection. J’ai juste eu un peu de mal avec, parfois, la voix intérieure des personnages, qui apparait en italique dans le roman, se révélant d’une certaine façon répétitive, ou bien accentuant un peu trop des aspects ou des émotions qui se devinaient au final facilement, ce qui n’apporte pas toujours grand-chose. Un second tome que j’ai trouvé mieux réussi, mieux géré et plus original que le précédent, qui m’a fait passer un très bon moment de lecture. À noter le petit cliffangher de la conclusion qui me donne clairement envie de lire et de découvrir ce qui va arriver par la suite à nos héros.

En Résumé : J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ce second tome que j’ai trouvé un cran au-dessus du précédent. Certes il risque d’en surprendre plus d’un en mettant en avant plutôt le fils de Shelun, mais il permet de construire une histoire que j’ai trouvée plus complexe et plus dense, où l’intrigue politique se mélange avec une intrigue plus intime sur ce personnage de Herdred. L’univers continue à se développer de façon captivante, on en apprend plus sur les deux empires et on découvre aussi le peuple barbare. Les personnages se révèlent vraiment cohérents, soignés et efficaces même si le côté un peu froid du héros principal fait qu’on prend un peu de temps à s’attacher à lui. L’histoire d’amour évite de tomber dans le mielleux, mais se révèle sans surprise, tant dans les grandes lignes elle ressemble à celle du premier tome. La plume de l’auteur est toujours aussi entrainante et fluide. Je reproche juste un démarrage un peu long, énormément d’informations à assimiler dans les premières pages ainsi qu’une trop grande facilité pour notre héros dans les batailles. Rien de bien gênant. La conclusion évite de façon efficace le happy end et offre un léger cliffangher qui me donne clairement envie de découvrir la suite.

Ma Note : 8/10

Les Poudremages Tome 1, La Promesse du Sang – Brian McClellan

les poudremages 1 la promesse du sangRésumé : Le coup d’état fomenté par le maréchal Tamas a déposé le roi, envoyé les nobles corrompus à la guillotine et sauvé le peuple d’Adro de la famine. Mais ce n’est que le début des difficultés et Tamas le sait. Car devant la menace de ce nouveau pouvoir, la guerre avec les huit Nations qui bordent les frontières d’Adro semble inéluctable.
Tamas doit maintenant compter sur les derniers poudremages de sa cabale, ainsi que sur ses fidèles compagnons pour maintenir la cohésion d’Adro. Mais entre les derniers rebelles royalistes et les supposés alliés de Tamas, l’Église et le puissant syndicat des travailleurs d’Adro, la trahison bat son plein alors que chacun semble vouloir sa part de pouvoir.
À qui Tamas peut-il encore se fier pour maintenir son pouvoir en place ? Et lorsque des prophéties immémoriales, annonçant le retour d’un dieu ancien, menacent de devenir réalité, il semble bien que l’avenir d’Adro réserve quelques mauvaises surprises.

Edition : Eclipse

 

Mon Avis : Ce roman est un peu rentré dans ma PAL sur un coup de tête lors d’une de mes nombreuses visites en librairie. Il avait été mis en avant et, je ne sais pas trop, l’illustration de couverture de Gene Mollica m’a tout de suite attiré, annonçant un peu un mélange de fantasy et d’armes à feu qui est plutôt rare, je trouve. Après ma lecture du résumé et avoir feuilleté l’avant-propos de l’auteur qui se disait influencé par Dumas, j’avoue, j’ai été rapidement tenté par ce roman qui a donc rejoint ma bibliothèque.

Dès les premières pages l’auteur nous met tout de suite dans le bain, en effet la révolution est en cours, le maréchal Tamas prend le pouvoir pour libérer le pays de l’oppression, mais une vieille prophétie se rappelle à lui. Il décide donc de faire venir un enquêteur pour en apprendre plus. On est donc directement plongé dans l’histoire et offre alors un démarrage haletant et prenant où le lecteur tourne les pages pour en apprendre plus. L’auteur nous offre une intrigue multiple, certes classique sur certains points, mais intéressante, entre la révolution qui appelle son lot de manipulations politique mais aussi de guerre, l’aspect plus enquête complexe avec le personnage d’Adamat, ou bien encore le possible retour des dieux, nos héros vont devoir donner le maximum pour espérer s’en sortir. On se retrouve ainsi à suivre le parcours de quatre personnages différents permettant d’avoir plusieurs points de vues, ce qui se révèle intéressant.

Mais voilà l’auteur a parfois un peu de mal à gérer  l’intrigue multiple qu’il construit, ainsi que ses plusieurs points de vues principalement, selon moi, au niveau du rythme. Le début démarre fort, pour après glisser lentement dans une légère torpeur, certes rien de méchant, car le tout est agrémenté de scène d’action, mais qui donne une impression que l’ensemble prend un peu trop son temps, pour accélérer de nouveau de nouveau dans le dernier tiers et aboutir à une conclusion que j’ai trouvée un peu trop rapide. De plus il a un peu de  mal à gérer tous ses thèmes, car autant les intrigues politiques se révèlent bien ficelés avec son lot de surprises et de retournements de situations, autant celle sur le retour des dieux se révèle trop haché, ne reposant sur rien avant la révélation de milieu de tome et dont  certaines des surprises se révèlent clairement sans surprises. Il y a aussi ces passages avec Nila, la lavandière, petite intrigue d’une cinquantaine de pages qui m’a paru inutile, tout du moins dans ce premier tome, mais qui normalement devrait apporter quelque chose par la suite. Dans l’ensemble on obtient donc une histoire agréable, qui se lit facilement avec des rebondissements intéressants, mais qui manque parfois un peu de maîtrise.

Concernant l’univers, comme l’auteur le dit lui-même, il s’est inspiré de la révolution française pour construire son monde avec neuf nations, chacun ayant un roi, avant que Tamas prenne le pouvoir dans son pays pour vouloir le redonner au peuple. L’idée est intéressante, offre pas mal de réflexion sur l’utilisation du pouvoir, les dirigeants et la place du peuple au milieu de tout cela, mais ce premier tome reste très binaire et ne rentre jamais dans le fond du problème. On a d’un côté les partisans du peuple et de l’autre ceux qui considèrent la population comme incapable et qui ne mérite pas d’avoir le pouvoir, mais aucun des deux camps n’offre de véritables arguments ce qui est légèrement dommage, même si cela devrait je pense évoluer par la suite. Un peu comme si l’auteur ne faisait que rester en surface de sa politique là où je pense qu’un travail de fond aurait apporté un plus.

Concernant la magie je trouve l’idée vraiment intéressante et originale de ces différentes castes avec les Poudremages qui peuvent manipuler la poudre pour insuffler une énergie et une direction à des balles ou bien tout simplement la faire exploser, les privilégiés qui utilisent une magie plus classique, mais qui se croient au-dessus de tout le monde devant leurs puissances et aussi une magie plus mystérieuse avec le personnage de Ka-Poel. Je trouve juste dommage que certaines soient parfois un peu trop pratiques pour l’intrigue ou encore que celle de Ka-Poel se révèle trop puissante et, qui plus est, seulement sur la fin car si elle s’en était servie avant tout le récit aurait été faussé. Par contre, l’aspect fantasy et armes à feu est vraiment passionnante; ça change des épées et univers moyenâgeux.

Concernant les personnages, j’avoue, je ne ressors pas totalement convaincu, ils ne sont pas mauvais, on suit leurs péripéties avec plaisir, ils sont cohérents et possèdent leurs motivations propres d’avancer, mais voilà il manque clairement un aspect émotionnel pour qu’on s’attache complètement à eux. Je trouve que l’auteur a du mal à mettre en avant leurs sentiments, que ce soit liés à leurs pertes ou à leurs blessures affectives. Pourtant il y avait de quoi faire avec des héros tels que Tamas héros ambigu rempli de haine après le meurtre de sa femme ou encore son fils Taniel trahi par sa compagne et qui se cherche lui-même. Ceci vient principalement du fait que l’auteur ne se concentre que sur les scènes un minimum mouvementés ou d’action, offrant des ellipses temporelles jamais complètement comblés entre chaque passage. L’ensemble donne l’impression d’avoir des protagonistes qui manquent de consistance, comme s’il leur manquait quelque chose pour les rendre vraiment entier. Il faut ajouter à cela aussi quelques décisions qui paraissent incompréhensibles, mais là rien de bien bloquant.

Le style de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainant, même si parfois on sent bien que certains passages en font un peu trop ou encore que certains dialogues manquent clairement d’impacts, tombants parfois à plat. Rien de bien dérangeant non plus, surtout quand on sait qu’il s’agit d’un premier roman, mais à travailler dans les prochains écrits de l’auteur selon moi. Dans l’ensemble j’ai passé un moment de lecture agréable avec ce premier volume efficace et entrainant qui, malgré c’est vrai quelques défauts, m’a donné envie de lire la suite sans soucis. Un roman solide qui pose les bases d’une histoire qui s’annonce intéressante.

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce premier tome de la trilogie Poudremages. L’histoire se révèle solide et plutôt efficace avec son lot de surprises et de rebondissements, même si par moment le rythme se révèle mal géré et une certaine torpeur se fait sentir au milieu du récit. L’auteur mélange plusieurs intrigues et même si elles ne sont pas toutes au même niveaux dans l’ensemble elles se révèlent intéressantes à découvrir malgré une conclusion peut-être légèrement trop rapide. L’univers construit est vraiment captivant se situant dans un monde ayant des traits proches de la révolution française, avec un système de magie vraiment original et prenant même si parfois l’auteur en fait un peu trop, offrant par moment une magie trop forte. Les personnages sont intéressants à suivre et à découvrir, mais je n’ai jamais réussi à complètement m’accrocher à eux, manquant souvent d’émotions. La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainante malgré parfois quelques longueurs et certains dialogues un peu plat. Un premier tome qui pose les bases d’une histoire intéressante, qui laisse pas mal de questions en suspens et je lirai la suite avec plaisir.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Phooka, …

Les Salauds Gentilshommes Tome 3, La république des Voleurs – Scott Lynch

les salauds gentilhommes 3 la republique des voleursRésumé : Après le plus grand casse de leur carrière, Locke et son inséparable complice, Jean, ont réussi à s’échapper. Mais Locke ne s’en est pas tiré indemne : empoisonné, il est mourant. Aucun alchimiste n’est en mesure de l’aider. Alors que le moment fatidique approche, une mystérieuse Mage Esclave lui propose un marché qui le sauvera ou mettra un terme à ses souffrances. Locke hésite, jusqu’à ce que la mage mentionne le nom d’une femme qu’il a connue par le passé. L’amour de sa vie. Sa rivale en matière d’habileté et d’intelligence. Et, s’il accepte cette mission, son plus dangereux adversaire.
À l’approche des élections de la cité des mages, les différentes factions recrutent leurs stratèges. Locke doit faire un choix : affronter ou séduire celle qu’il n’a jamais pu oublier. Leurs vies dépendent peut-être de sa décision…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Dire que j’attendais ce troisième tome de cette série avec impatience est un doux euphémisme, en effet il a fallu attendre six ans depuis la sortie du deuxième tome pour le voir arriver. Attention, je ne me plains pas, je préfère attendre et avoir un excellent roman, que de le voir sortir rapidement et me retrouver déçu devant un livre bâclé, mais voilà l’attente fût tout de même longue surtout après deux premiers tomes qui se révélaient vraiment excellents (Chronique Tome 1, Tome 2). Malgré tout, j’avoue, j’avais un peu peur tout de même de me retrouver avec le même ressenti que le troisième tome du Cycle des Démons de Peter V. Brett qui m’a vraiment déçu. C’est donc avec une grande envie et tout de même une légère appréhension que je me suis lancé dans la lecture de La République des Voleurs. En tout cas je trouve la couverture, illustrée par Benjamin Carré, vraiment magnifique.

On retrouve donc nos héros, quelques semaines après la fin du tome précédent, en mauvaise posture, Locke, mourant, et Jean se retrouve alors obligé d’accepter une mission de leurs pires ennemis, les Mages-Esclaves, pour s’en sortir. Une mission qui va les mener devant une ancienne de la bande ; Sabetha. Quel plaisir de retrouver nos héros après tout ce temps, surtout que l’auteur décide de changer de registre, ici point de grandes arnaque pour s’enrichir, mais un travail de sape dans une élection pour faire élire un parti. On se retrouve donc avec une histoire, certes peut être moins rythmé que les précédents, la politique demandant moins de se taper dessus, mais tout aussi efficace et entrainante, malgré peut-être un début qui prend son temps. Scott Lynch arrive toujours aussi facilement à construire son récit, tel un maître d’orchestre, ne laissant rien au hasard, sachant jouer avec rebondissements et surprises pour faire que le lecteur à du mal à lâcher le roman. Une intrigue principale qui va amener nos héros à se lancer dans de grandes manipulations comme dans les coups bas pour espérer s’en sortir et réussir.

L’autre aspect qui se révèle toujours aussi intéressant c’est aussi la capacité à conter deux histoires en même temps, la première qui concerne la mission, et une seconde reposant sur le passé des personnages du temps de Camorr. Cela permet ainsi de mieux poser Sabetha, de mieux comprendre son rôle dans le groupe et sa relation avec les autres, mais permet aussi de retrouver, avec une certaine nostalgie et beaucoup de plaisir, certains des personnages disparus. Cette seconde intrigue se révèle toute aussi intéressante et bien construite que la première, l’auteur arrivant à passer de l’une à l’autre de façon efficace tout en arrivant à garder l’intérêt du lecteur d’une histoire à l’autre, jouant de façon vraiment réussi avec les twists et les coups de théâtre et surtout l’une répondant à l’autre ; l’ensemble se révélant d’une certaine façon lié. Ici nos héros vont d’ailleurs apprendre le métier d’acteur, le vrai, celui qui se joue sur les planches d’un théâtre.

L’ensemble m’a donc offert un livre passionnant, entrainant, sans véritable temps morts, dense et riche et j’ai adoré suivre les nouvelles aventures de nos héros. De plus ce tome ouvre enfin quelque chose d’important sur le fil rouge présent depuis le premier tome, sur le nom de Locke et aussi sur son passé. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais l’ensemble commence à se dévoiler et à amener quelque chose de plus grand et de plus notable, donnant vraiment envie d’en apprendre plus.

L’univers développé possède toujours cette richesse et cette originalité qui fait, je trouve, sa qualité depuis les premiers tomes. L’auteur nous offre toujours un monde vraiment original, vaste et fascinant où chaque pays, chaque région, chaque ville possède ses coutumes, sa gastronomie, sa façon de vivres, ses zones de lumières et ses zones d’ombres. Certains pourraient trouver que l’auteur en fait un peu trop, principalement dans les descriptions, mais moi je suis toujours aussi happé par cette construction complète d’un monde de A à Z. On découvre aussi avec grand plaisir deux nouvelles villes dans les différentes intrigues, mais aussi le milieu politique ou nos héros vont devoir truquer ses élections. Par contre un des aspects intéressants qui est développé dans ce tome c’est concernant les Mages-Esclaves, on en apprend enfin plus sur cette caste secrète ce qui apporte un intérêt supplémentaire. Un univers qui continue, selon moi, à évoluer de façon vraiment captivante au fil des pages et qui continue à me donner envie de le découvrir et en apprendre plus.

Concernant les personnages il continue aussi à évoluer au fil des pages et se révèlent toujours aussi passionnants à découvrir et à suivre. L’amitié entre Locke et Jean se révèle toujours aussi solide, vive et entrainante et l’arrivée de Sabetha vient offrir un nouvel aspect sur l’ensemble du groupe avec cette relation amoureuse ambigu avec Locke. Alors oui il y a de l’amour et des sentiments mais l’auteur s’en sort parfaitement bien en ne tombant jamais dans le pathos ou le niais, offrant limite une relation amour- haine qui m’a surpris et accroché, même si une ou deux fois il en fait un peu trop.

J’ai trouvé le personnage de Sabetha vraiment intéressant à découvrir même si, j’avoue, je m’étais imaginé une héroïne devant l’idéalisation de Locke depuis deux tomes, je l’ai peut être trouvé un peu moins mordante que ce que je m’étais imaginé. Rien de bien méchant car elle reste un personnage intelligent et on s’attache finalement à elle au fil des pages. J’ai aussi trouvé que Jean prenait encore un peu plus d’ampleur ce qui rend nos deux héros de plus en plus complémentaires.  Les personnages secondaires sont aussi intéressants et soignés, possédant leurs propres histoires et leurs propres caractères. Mais la grande force de l’auteur reste les dialogues toujours aussi enlevés, vif, plein de gouailles et d’humour qui marchent parfaitement bien. L’auteur possède un véritable sens du rythme et de la répartie et cela se ressent.

Mais voilà, clairement ce tome s’annonce comme un peu ce qu’on pourrait appeler un tome de transition (pas trouver d’autre mot) et soit le lecteur accroche soit il n’accroche pas. Je m’explique, ce tome possède deux gros aspects importants qui sont développés, deux révélations primordiales ainsi que la découverte de Sabetha, ce qui fait que, malgré tout le bien que je pense de l’intrigue politique, elle se révèle légèrement sans surprise et aussi un peu moins virtuose sur l’ensemble, même si l’arnaque en elle-même reste bien construite et intéressante. Tout dépend donc de vos attentes, si les nouveautés et l’ouverture à quelque chose de plus grand sur Locke et son passé vous intéresse alors, comme moi, je pense que vous aller accrocher, si vous recherchez plus le côté arnaque grandiose et explosive et le passé de Locke ne vous intéresse pas le moins du monde vous allez peut-être être rebuté. Si je devais vraiment chipoter il n’y a que deux points qui m’ont dérangé, certains passages qui traînent légèrement en longueur et une des révélations qui est amenée de façon un peu bancal j’ai trouvé, même si je n’ai pas toutes les cartes en mains pour complètement le déterminer. Mais voilà ces légers défauts ont vite été balayés devant la qualité du récit.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi efficace, entrainante et soignée, arrivant à jongler de façon réussie entre l’intrigue, les personnages et les révélations pour nous emporter. Un troisième tome qui se révèle au final, selon moi, aussi abouti et réussi que les précédents et dont les révélations qui ouvrent de nouveaux horizons à la série me donne envie d’en apprendre plus. Je lirai sans soucis le quatrième tome qui, selon les dernières informations données par l’auteur, pourrait d’ailleurs sortir en VO dès la fin de l’année. En tout cas quel plaisir de retrouver Locke et Jean après toutes ses années et d’enfin découvrir Sabetha.

En résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui permet de retrouver avec plaisir Jean et Locke et nous replonger dans une de leurs aventures. L’auteur nous offre deux intrigues, entre passé et présent, qui s’alternent de façon efficace, jouant sur les rebondissements et les surprises et happant le lecteur dès les premières pages malgré que le début prenne un peu son temps. L’univers continu à se développer au fil des pages de façon cohérente et se révèle toujours aussi fascinant à découvrir. Concernant les personnages ils sont toujours aussi soignés et entrainants, bien portés par des dialogues savoureux et on découvre enfin avec grand plaisir Sabetha. Un tome qui, par contre, fait la part belle à deux révélations sur le passé de Locke, mettant un peu moins en avant le côté « arnaque », ce qui pourrait peut-être en rebuter certains qui ne seraient pas intéressé sur le nébuleux passé de notre héros. Il y a bien quelques légères longueurs et une des révélation m’a parue amenée de façon bancale, mais vite oublié devant la qualité du roman, le tout porté aussi par un style entrainant, soigné et vraiment efficace. J’attends maintenant avec impatience la sortie du tome 4 qui est normalement annoncé fin de l’année en VO. Je croise les doigts, car j’ai hâte de retrouver nos héros.

 

Ma Note : 9/10

Page 37 of 69

© 2010 - 2025 Blog-o-Livre