Catégorie : Fantasy Page 35 of 69

L’Arcane des Épées, Intégrale 1 – Tad Williams

l'aracane des épées 1Résumé : Un mystère plane sur le grand château du Hayholt, l’ancienne forteresse des immortels Sithis. Le roi Jean, tueur du dragon Shurakai et souverain de toutes les nations humaines, est à l’agonie. Bientôt son fils aîné, le prince Élias, ira siéger sur le Trône du Dragon.
Des complots se trament dans l’ombre. La mort du roi Jean est très attendue. Elle pourrait libérer un terrible maléfice que seul un petit groupe, la Ligue du Parchemin, a pressenti.
Simon, jeune orphelin et apprenti d’un mage de la Ligue, devra jouer un rôle essentiel dont il n’a aucune idée…

Edition : Pocket

 

Mon Avis : L’arcane des Épées fait clairement parti des cycles de Fantasy, sortie courant des années 90, qui sont devenus connus et reconnus avec le temps, voir même considéré comme un cycle majeur dans la lignée du Seigneur des Anneaux ou encore de la Roue du Temps. Autant le dire tout de suite il s’agit pour moi ici d’une relecture, puisque j’avais déjà dévoré ce cycle que j’avais emprunté il y a quelques années. Vu la publication d’intégrale (qui ont quand même réussi à ne pas respecter le découpage VO ce qui est assez fascinant) j’ai décidé de me lancer dans une relecture et par la même occasion les faire ainsi entrer dans ma bibliothèque. Surtout que je trouve la couverture, illustrée par Elian Black’Mor, superbe.

Par contre, avant de me lancer dans ma chronique proprement dite, j’aimerais parler de l’édition qui possède deux-trois défauts. Concernant la préface, par exemple, je l’ai trouvé plutôt fade. On sent que celui qui l’a écrite a adoré le livre, mais on dirait plus une chronique qu’une introduction à l’univers et l’auteur. Concernant les cartes, je me doutais que sur un format semi-poche on ne pouvait pas avoir la carte la plus détaillée qui soit, mais par contre mettre des marges tellement larges que la carte tient finalement à peine sur une demi-page, là ça devient très compliqué. Ensuite, concernant la traduction j’avoue je l’ai trouvé parfois légèrement lourde comme par exemple des phrases qui contiennent une répétition de « et » sur une ligne et plusieurs coquilles traînaient ici où là. Voilà pour les quelques petits points, mais rien de complètement dérangeant non plus pour lire et découvrir ce livre et cet univers.

Bon alors autant de le dire tout de suite si vous n’êtes pas fan de la High Fantasy ainsi que des romans fleuves (l’ensemble du cycle se tenant sur trois tomes et sur un total de près de 3500 pages) alors passez votre chemin. Sur les très grandes lignes l’auteur reste dans le classique, nous proposant une lutte entre le bien et le mal, une prophétie ou bien encore un jeune héros lambda qui se retrouve entrainé, malgré lui, dans une grande quête. Mais voilà cela n’empêche pas l’auteur d’offrir une histoire qui se révèle efficace et entrainante tout en y apportant aussi ses propres variations et ses originalités. Il se permet même de réutiliser les classiques tout en les renouvelant pour les adapter, faire qu’ils collent parfaitement au récit et les rendre captivant. Une des forces du récit est d’ailleurs de ne pas être qu’une simple quête pour détruire le mal, en effet il développe une seconde intrigue, certes lié à la principale, où deux frères qui à la mort de leur père, le Roi, s’entredéchirent le pouvoir et la couronne parfois un peu malgré eux. On se retrouve donc à mélanger de façon prenante et entrainante magie, mystères ainsi que trahisons, batailles épiques et aventures pour mieux rythmer le récit et varier le tout pour éviter au lecteur la monotonie. Un ensemble que, certes, l’auteur construit sur un rythme lent, mais dont il maîtrise les rebondissements et les surprise pour mieux entrainer le lecteur et lui faire tourner les pages même s’l faut quand même l’avouer l’ensemble reste assez linéaire du point de vue de la quête.

L’univers développé au fil des pages se révèle clairement attrayant à découvrir même s’il prend plutôt son temps à se dévoiler. Entre les hommes, les êtres féériques, les trolls et les magiciens tout y est, et pourtant tout parait différent, nouveau et original ; le magicien ressemblant plus à un scientifique curieux, l’être féérique étant un bipède a tête de renard et le troll se révélant être un être sage chevauchant une louve. Chaque archétype est à la fois typique et nouveau. L’auteur a construit ici un univers dense, riche et travaillé, mais il se sert aussi de son monde pour développer une réflexion, plutôt classique mais toujours intéressante, sur la religion, l’importance des mythes et des légendes et sur le rejet des uns vis-à-vis des autres. Chaque peuple se révèle différents des autres, possédants leurs propres coutumes, leurs propres visions ainsi que leurs propres fonctionnement ce qui permet une belle diversité, en plus des êtres imaginaires. Le tout est bien porté par des descriptions plutôt efficaces, principalement au niveau des espaces naturels, que ce soit au niveau des forêts ou encore la quête dans la montagne on sent bien toute la beauté et l’aspect brut, sauvage. J’ai été légèrement moins fasciné par le travail descriptif des villes l’auteur en faisant soit parfois trop, soit parfois pas assez, mais rien de dérangeant. En tout cas un univers riche, solide et efficace qui donne envie d’en apprendre plus.

Les personnages découverts tout au long du récit se révèlent intéressants, soignés et surtout ne laissent pas indifférents le lecteur. Qu’ils soient bons ou mauvais ils possèdent souvent assez de profondeur psychologique pour qu’on les comprenne ou, à minima, qu’on devine ce qui les poussent à agir de cette façon. Pourtant, c’est vrai, j’ai eu un peu de mal à accrocher au personnage principal, Simon, possédant ce que j’appelle le syndrome de Fitz, chouineur, se plaignant assez régulièrement de sa vie, mais ne faisant rien pour changer ou ne se rendant pas compte des évolutions qu’il vit. Certes c’est un ado, mais parfois il donnait envie de le secouer. Mais voilà au fil des pages je me suis attaché à lui justement parce que la vie va le secouer, le pousser dans une quête qu’il ne souhaite pas et ne veut pas. Il évite d’ailleurs le côté lisse du héros qui, une fois la quête acceptée avance malgré lui sans jamais rien dire, lui il la rejette complètement, ce sont les autres qui le forcent à avancer dans ce premier tome ; aucune prophétie ne le désigne. J’ai aussi pas mal accroché aux deux frères ennemis que sont Josua et Elias, ou encore Morgénès le sage mais mon personnage préféré de ce premier tome reste Binabik, le petit Troll qui possède un petit air de Yoda, qui se révèle attachant et passionnant à découvrir. Par contre, à voir par la suite, mais j’attends légèrement plus de personnages comme la princesse. Dans tous les cas les personnages sont nombreux et l’auteur leur offre une profondeur qui annonce des choses intéressantes par la suite.

Alors après je ne le cache pas il y a quand même quelques défauts à cette première intégrale et la principale est que le début prend clairement son temps. Certes je suis d’accord il faut poser le monde, les légendes ainsi que les personnages, mais par moment j’ai senti quelques longueurs quand même ainsi que, parfois, un sentiment de répétition. Mais rien de non plus complètement bloquant de mon côté et qui se fait vite vite oublié une fois passé les 150 premières pages (sur près de 950) et qu’on se retrouve alors plongé dans l’intrigue et les aventures. Ensuite vu que l’aspect High Fantasy reste classique, certains passages restent sans rebondissements et certains sous-intrigues se révèlent facile à deviner, rien de dérangeant tant l’ensemble se révèle fluide et entrainant, mais limite certaines surprises.

La plume de l’auteur se révèle accessible, simple, fluide et entrainante, le lecteur se retrouvant facilement emporté, que ce soit aussi bien par les aventures présentées des personnages ou par les descriptions d’un univers complètement nouveau et qui se crée au fil de la lecture. Je reprocherai juste une propension un peu trop poussé à la métaphore par moments, je ne sais pas si cela vient de la traduction ou de l’auteur, mais il en fait parfois un petit peu trop. Au final voilà donc une première intégrale d’un cycle de High Fantasy qui se révèle plus que solide et efficace, reprenant certes les classiques du genre, mais en y apportant aussi ses originalités et variations. J’ai relu avec plaisir ce livre et je vais rapidement faire rentrer la suite dans ma PAL.

En résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec cette première intégrale d’un cycle considéré comme un classique de la High Fantasy. L’histoire se révèle, certes classique par certains aspects, principalement par la lutte entre le bien et le mal, mais l’auteur arrive à l’étoffer avec une seconde intrigue liée à une quête de couronne et de pouvoir ce qui offre à l’ensemble un peu plus de densité et à offrir quelque-chose de solide et efficace. L’univers que construit l’auteur se révèle vivant, passionnant et surtout dense même si par moment au niveau de la description des villes l’auteur a parfois du mal à trouver le juste milieu. Concernant les personnages ils sont denses, complexes et travaillés. J’ai eu un peu de mal au départ avec Simon, jouant trop l’ado pleurnicheur, mais très vite il s’est révélé attachant et entrainant. Les personnages secondaires se révèlent eux aussi intéressants et donnent clairement envie d’en apprendre plus. Je reprocherai par contre au livre un début lent et, par moments, certains aspect un peu trop facile à deviner, mais rien de dérangeant dans l’ensemble. La plume de l’auteur se révèle simple, fluide et entrainante même si elle m’a paru abusé parfois des métaphores. Un livre à conseiller si vous aimez la Fantasy à la Tolkien où à ceux qui chercheraient à découvrir le genre, pour les autres tentez votre chance et faites-vous votre avis. De mon côté je lirai la suite sans problème.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Anassete, nymeria, Tesrathilde, …

Bardes et Sirènes – Anthologie 2014 des Imaginales dirigée par Sylvie Miller & Lionel Davoust

bardes et sirènesRésumé : Ensorceleuses précipitant les marins à leur perte, ou symboles d’un amour inaccessible, les sirènes fascinent autant que les abysses dont elles sont issues. Pour ces maîtresses du chant, la rencontre du barde est inévitable ; artisans des mots et de la musique, usés par la route et les tragédies, ils tissent eux même sur le cœur des hommes leurs propres enchantements… Toutes les nuances de la fantasy sont au rendez-vous de Bardes et Sirènes : des racines médiévales du genre à notre époque désenchantée, onze rencontres épiques, émouvantes, drôles ou cruelles vous attendent !

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Depuis 2011 environ j’ai l’habitude de craquer, assez facilement c’est vrai, pour l’anthologie des Imaginales. D’une cela me permet de faire le tour des auteurs présents (d’ailleurs dommage que tous les écrivains au sommaire ne soient pas toujours présents) et de deux elle permet de découvrir une variété de textes, souvent plaisants, sur un thème bien précis. Cette année le thème choisi m’a surpris, j’avoue, il s’agit de Bardes et Sirènes. J’avais donc hâte de découvrir ces différentes nouvelles. Comme l’année dernière cette lecture a bénéficié d’une LC avec Snow et Mariejuliet, aux emplois du temps de Ministres, mais qui c’est révélé très agréable avec de bonnes discussions. À noter que ce recueil comporte au sommaire 11 nouvelles, ainsi qu’un préface qui effectue un peu le bilan de l’anthologie depuis ses débuts ; un passage de flambeau pour les prochains anthologistes .

La Boite à Musique de Carina Rozenfeld : On se retrouve dans cette nouvelle à suivre un barde qui commence à se faire une réputation grâce principalement à sa boite à musique qui reproduit le chant d’une sirène. J’avoue que j’ai trouvé cette nouvelle assez sympathique, nous proposant un récit plutôt efficace et charmant, avec aussi quelques réflexions sur le besoin de l’homme de ne pas reconnaitre le bonheur là où il est, mais plutôt passer son temps à chercher la gloire et la reconnaissance. Dommage que l’ensemble soit peut-être un peu trop gentil, surtout pour la conclusion. Je trouve que cette nouvelle ouvre bien ce recueil, offrant un texte assez doux, agréable et calme.

Plaie Etoilée de Samantha Bailly : Ce texte nous fait découvrir un barde qui possède une drôle de plaie étoilée sur le front. Je suis plutôt mitigé sur ce texte, pourtant dans l’ensemble je l’ai apprécié, mais voilà pour moi il y avait énormément de potentiel que l’auteur ne fait finalement qu’esquisser, comme par exemple cette plaie sur le front ou encore les fameuses « histoires » misent en flacons, l’ensemble aurait pu apporter tellement plus que ça en est légèrement frustrant. Maintenant cela n’empêche pas ce texte de se révéler sympathique à lire, bien rythmé et quand même efficace, amenant le lecteur vers une conclusion certes sans surprise mais intéressante.

Tant que nous Demeurons Ensemble de Yann de Saint-Rat : Cette nouvelle se révèle assez intéressante sur certains points, nous faisant découvrir des sirènes guerrières qui kidnappent régulièrement des humains pour en faire des esclaves ou comme réserve de nourriture. J’avoue que l’idée de transformer les sirènes en monstre guerrier plutôt qu’en tentatrice par leurs charmes ou leurs voix m’a paru intéressant, faisant des humains du bétail apeuré, mais le reste se révèle très (trop) classique j’ai trouvé, avec une conclusion qu’on voit venir dès le début. Un texte tout de même agréable, mais qui, comme les précédents, a du mal à complètement m’emporter et à se dégager.

La Tête de Singe d’Estelle Faye : J’ai énormément apprécié cette nouvelle, sûrement selon moi une des meilleures du recueil, nous proposant de découvrir la fuite d’une jeune fille qui va faire face à de nombreux obstacles. La force du récit est, cette fois, de ne pas mettre le barde et la sirène au milieu de l’intrigue, mais comme simple élément d’évolution pour l’histoire. L’intrigue joue avec le lecteur, l’amenant vers des fausses pistes, des rencontres déroutantes, pour mieux rebondir et happer le lecteur. L’univers mis en place par son aspect mythologique est clairement dense et soigné, avec cette originalité sur les sirènes, et le tout est magnifiquement porté par une plume que j’ai trouvé superbe et sensuelle. Les personnages se révèlent intéressants et surprenants par bien des aspects. Certes l’ensemble reste, sur certains aspects, ouvert, mais je trouve que cela ajoute du charme au récit et à l’imagination. Une nouvelle réussie.

Au Bar des Sirènes de Frédéric Petitjean : J’avoue, je n’ai pas du tout accroché à ce texte. Il nous fait découvrir un barde solitaire dans un univers ou les êtres de légende disparaissent de plus en plus. Le début se révélait pourtant sympathique, proposant une vision du monde féérique pleine d’ironie et de perdition, mais l’ensemble se révèle très rapidement trop simpliste et surtout un peu trop guimauve et rose bonbon à mon goût. De plus j’avoue que certaines réactions de personnages m’ont paru des plus étonnantes et déroutantes. L’univers décrit par l’auteur m’a aussi paru un peu trop surfait, un peu trop cinéma hollywoodien je pense, ce qui n’est pas illogique vu que l’auteur a travaillé sur des séries américaines, mais qui ne m’a pas accroché plus que cela. Dommage.

La Mise en Pièces de Maïa Mazaurette : Comme souvent l’auteur nous propose une nouvelle qui se révèle efficace, entrainante, sanglante, sombre et pleine de surprises et de rebondissements. On suit ici un barde, amant d’une reine sanguinaire et décadente, qui lui conte une histoire sur les sirènes, mais qui est dans l’attente de quelque chose de bien particulier. La tension monte lentement au fil des pages, de l’attente du héros et des révélations qui se dévoilent, pour mieux captiver le lecteur, le dérouter, et même si la conclusion est devinable dans les grandes lignes ça ne l’empêche pas de se révéler percutante et surprenante. La caractérisation des personnages est bien réussie, qu’on les apprécie ou pas on tourne les pages avec envie de savoir ce qui va leurs arriver. Un texte que j’ai trouvé au final très réussi, bien porté par une plume vive et efficace.

Tant qu’il y Aura des Sirènes de Régis Goddyn : Cette nouvelle m’a un peu dérouté par certains aspects et, j’avoue, au final j’en ressors avec un sentiment mitigé même si plutôt positif. En fait j’ai trouvé que les idées sont là avec ce concept de nous présenter les sirènes comme en voie d’extinction dans un monde futuriste qui se délétère, mais voilà la présentation, sur trois lignes temporelles, m’a paru par moment trop brusques, manquant parfois de logique et le style ainsi que la narration m’ont paru par moment un peu trop hachés pour complètement m’accrocher. Au final un texte pas mauvais, plein de potentiel, mélange des genres, avec de bonnes idées et des réflexions intéressantes sur l’écologie, mais qui sur la forme m’a parue un peu trop bancal pour complètement me happer.

Le Chant des Autres de Mélanie Fazi : L’auteur, comme à son habitude, nous propose ici un texte que j’ai trouvé excellent et magnifique. Une nouvelle clairement originale, principalement par sa représentation du barde et de la sirène qui se révèle franchement surprenante, accrocheuse et passionnante dans un univers de fantasy urbaine qui se révèle passionnant et très intéressant à découvrir avec ses règles et ses limitations. Surtout une nouvelle poignante, touchante portée par des personnages qui se révèlent profondément humains avec leurs joies et leurs souffrances, souvent remplis de colère et de douleurs, qui doivent faire des choix. J’ai de nouveau été emporté par la plume poétique, pleine de finesse et sensible de l’auteur. Elle rentre clairement dans les meilleures nouvelles du recueil.

Le Chant du Solstice de Pierre Bordage : On retrouve ici une nouvelle que j’ai trouvé très intéressante, où on découvre un barde en manque d’inspiration, qui doit pourtant effectuer le grand chant du solstice. Mais tout va changer pour lui quand les villageois vont capturer une sirène. Un texte simple et qui se révèle efficace avec son lot de rebondissements et de retournements de situation qui font qu’on tourne les pages pour découvrir la suite même si dans l’ensemble il se révèle assez linéaire. La plume de l’auteur se révèle entrainante et efficace et les personnages offrent leur lots de surprises. Par contre, ce qui dessert un peu cette nouvelle c’est son positionnement dans l’anthologie, elle aurait gagné à être plus vers le début selon moi, et aussi, peut-être, un léger manque de profondeur dans l’ensemble.

Ci-gît mon Cœur d’Anne Fakhouri : Une nouvelle que j’ai trouvé réussie, qui nous propose de découvrir un barde qui par « chevalerie » va se retrouver à aider une sirène dont il est tombé amoureux. Mais tout n’est pas toujours ce que l’on croit. L’ensemble se révèle très bien rythmé, haletant, qui se lit assez facilement, rapidement et avec plaisir, qui happe doucement le lecteur au fil des pages pour lui donner l’envie d’en savoir plus aboutissant alors à une conclusion qui risque d’en surprendre plus d’un tant j’ai trouvé que la révélation finale était inattendue, décalée, cruelle et surtout terriblement efficace. L’ensemble se révèle maîtrisé et bien porté par une plume rythmée et haletante et où les personnages ne sont pas toujours ce qu’ils paraissent être.

Le Guetteur de Nuages de Thomas Geha : Cette nouvelle nous plonge dans un univers où les nuages sont des ennemis envahisseurs et où un barde utilise son chant pour les faire disparaitre. Mais un jour un nuage différent et beaucoup plus résistant apparait. Un texte qui m’a paru intéressant, vif et entrainant à travers cette possibilité, en méditation, de pénétrer dans les nuages et alors les faire résonner grâce au chant pour les dissoudre. L’idée de la sirène se révèle clairement originales et surprenante. Le texte possède aussi une certaine musicalité qui m’a bien accroché, ainsi qu’une légère dose d’ironie avec ce passage sur la sagesse des anciens et la fougue des plus jeunes. Là où j’ai un peu décroché c’est dans la conclusion, l’auteur ayant pris le parti pris d’offrir une sorte de happy-end, c’est un choix, mais je me dis qu’au vu du récit un final peut être un peu nuancé aurait apporté un plus à l’ensemble. Au final un texte agréable et efficace qui se lit bien.

 

Je dois bien avouer que j’ai trouvée cette cuvée 2014 un peu en dessous que celle des années précédentes. Il y a bien quelques textes qui sortent du lot mais les autres se révèlent soit simplement sympathiques sans être vraiment marquants, soit ne m’ont pas complètement accroché. Il faut aussi dire que le sujet était peut-être un peu particulier, pas obligatoirement le premier qu’on pense en parlant Imaginaire. Alors attention la lecture de ce recueil se révèle tout de même agréable et m’a aussi permis de découvrir de nouvelles plumes, juste que dans l’ensemble je l’ai trouvé un petit peu moins accrocheuse que les années précédentes.

En Résumé : J’avoue que j’avais hâte de voir ce que la cuvée 2014 allait bien proposer avec ce sujet sur Bardes et Sirènes, mais voilà, une fois la dernière nouvelle terminée je dois bien avouer que je l’ai trouvé légèrement en-dessous des années précédentes. Alors attention l’anthologie ne se révèle pas mauvaise pour autant et se révèle agréable à lire, avec quand même la présence de quelques textes qui sortent franchement du lot, mais le reste se révèle soit juste sympathique sans non plus être très marquant, soit ne m’ont pas complètement accroché malgré la variation d’idées sur le sujet. Cela vient peut-être aussi justement du choix du sujet. Cela ne m’empêchera de faire entrer dans ma PAL l’anthologie l’année prochaine.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Les avis de mes collègues de LC : Snow, Marijuliet.

Chroniques du Grimnoir Tome 2, Malédiction – Larry Correia

chroniques du grimnoir 2 maledictionRésumé : Il y a ceux qui se téléportent, lisent dans les esprits, influencent la gravité, prennent le contrôle des animaux ou guérissent par imposition des mains, et il y a les « normaux ». Leurs relations virent à l’aigre. Et voici qu’un mystérieux Bureau du coordinateur de l’information entreprend de soumettre les « actifs », avec des moyens nouveaux et des agents redoutables comme l’énigmatique Corbeau.
S’ils ont vaincu le « président » à bord de son dirigeable, les chevaliers du Grimnoir sont maintenant confrontés à la vindicte de l’appareil d’État, alors même que la menace qui pèse sur le monde s’approche et se précise. Jake Sullivan et Faye Vierra devront puiser au plus profond de leurs pouvoirs pour faire face, d’autant que les anciens du Grimnoir eux-mêmes nourrissent la pire des craintes quant à la jeune Faye : n’est-elle pas atteinte d’une malédiction qui fera d’elle le pire ennemi de l’humanité ?

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Il y a quelques mois je me suis lancé dans la lecture du premier tome de cette série qui s’annonçait comme un mélange de pulp, de fantasy urbaine et d’uchronie, et je dois dire que je n’ai pas été déçu tant il se révélait efficace, nerveux et bourré d’action, avec des personnages intéressants et une intrigue prenante (Ma chronique du Tome 1). C’est donc sans surprise que j’ai rapidement fait rentrer dans ma PAL ce tome que j’ai décidé de lire, vu que le troisième et dernier volume est annoncé pour cet été. La couverture, illustrée par Vincent Chong, se révèle toujours aussi accrocheuse selon moi.

J’avais pas mal d’attentes avec cette suite, surtout après la fin du tome un qui laissait entrevoir certaines révélations sur l’origine de la magie qui s’annonçaient vraiment intrigante, pourtant l’auteur a vraiment réussi à me surprendre avec ce volume en allant à l’opposer de ce que j’attendais. Mais voilà ce qui était une force initialement devient, je trouve, une petite faiblesse et dans l’ensemble j’ai trouvé ce second tome moins bon. En effet là où j’attendais un volume centré sur le « cœur » de la magie, on se retrouve finalement plus dans une intrigue un peu X-Men avec ce rejet des actifs, considérés comme des monstres, avec un pays en proie aux doutes dont le pouvoir veut contrôler sa population. Il n’oublie pas pour autant fil rouge et place quelques marches pour la suite, comme cette malédiction ou encore l’idée de cet éclaireur. On y retrouve toujours ce côté vraiment explosif et haletant qui fait que de nouveau on est emporté à tourner les pages facilement pour savoir ce qui va se passer par la suite. Les rebondissements et les retournements de situations sont toujours aussi maîtrisés même si je trouve que l’ensemble s’essouffle sur la fin, l’auteur cherchant à retarder au maximum le combat final.

Mais voilà comme je l’ai dit, l’idée de dérouter le lecteur en lui proposant une histoire différente de ce que laisser présager le fil rouge a aussi ses mauvais côtés, car une fois la dernière page tournée, clairement, on se dit que c’était fun et explosif, mais voilà on se rend compte que c’est un tome de transition et de remplissage pour mettre en place quelques pièces du puzzle qui va se dévoiler dans le prochain volume. Je me suis donc retrouvé légèrement frustré. De plus l’histoire qui est proposée, avec ce rejet du gouvernement des actifs qui font peur et doivent être contrôlés, me faisait beaucoup trop penser à X-Men, mais en moins profond et moins complexe, avec ces camps ou encore cette loi d’enregistrement. Autre point, l’ensemble m’a paru, je trouve, sans véritables surprises on sait clairement comment ça va se finir, donc quand vers la fin l’auteur se met à ralentir, à ajouter des scènes pour patienter le lecteur j’ai légèrement décroché j’avoue. Après, ces quelques points n’enlèvent en rien le côté pur divertissement assumé et dans l’ensemble on s’éclate à lire ce roman, mais il est clairement un ton en dessous du précédent.

L’univers, lui, se révèle toujours aussi sympathique et agréable à découvrir. Surtout le mélange des genres entre le pulp, l’uchronie et la fantasy urbaine qui est toujours aussi réussi et efficace. L’ensemble se révèle accrocheur et intéressant même si, il faut bien l’admettre, vu qu’il perd son aspect nouveauté il perd aussi légèrement de son charme, surtout que l’auteur ne le développe pas vraiment non plus ici, ne s’intéressant que finalement sur ce rejet des magiciens par une partie d’une population qui connait de plus en plus la crise. Il tente bien de s’offrir quelques réflexions sur le racisme et la position de la femme à l’époque, mais l’ensemble est trop simpliste. La magie par contre apporte son lot de nouveautés avec de nouveaux pouvoirs qui se révèlent originaux et intéressants à découvrir au fil des pages, tout en restant classique dans la façon de s’en servir. De nouveaux aspects magiques sont esquissés et donnent envie d’en apprendre plus. Par contre certaines idées tombent un peu à plat, je pense par exemple a celle sur les robots trop vite balayée. À noter aussi les citations en début de chapitre qui, je trouve, apporte un plus à l’ensemble.

Concernant les personnages on retrouve avec grand plaisir les principaux héros du premier tome dont on suit toujours avec autant de plaisir les aventures et les péripéties. Sullivan et Faye sont toujours aussi attachants et surtout évite de tomber dans la caricature le « Lourd » étant plus intelligent et efficace qu’on le croit et la paysanne, malgré ses jugements assez binaires, se révèlent plus profonde qu’on le pense. Les dialogues sont toujours aussi savoureux et entrainants. Je trouve juste légèrement dommage qu’ils aient un peu de mal à évoluer, on a l’impression de retrouver les mêmes que précédemment, avec les mêmes réactions et donc, par conséquent, la même façon de réagir face aux situations, mais rien de méchant. Par contre je trouve dommage que l’auteur ne se serve pas plus que cela de ses nouveaux personnages qu’il amène. Il y avait pourtant un énorme potentiel avec par exemple Murmure ou bien Hammer qui n’est, selon moi, pas totalement utilisé. C’est assez frustrant de voir par exemple Murmure s’effacer au fil des pages, malgré le secret qu’elle porte, simplement pour revenir à la fin, même chose pour Hammer qui a un pouvoir tellement intéressant, mais exploité que quand cela arrange l’auteur. Pareil pour le vilain de l’histoire, Corbeau manque de profondeur le tout compensé par une puissance exceptionnelle ce qui le rend certes intéressant dans le rôle de « gros bill » à éliminer mais l’empêche d’être plus que cela.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi simple, efficace et entrainante avec toujours cet aspect cinématographique qui fait qu’on se retrouve facilement emporté. Les scènes d’actions se révèlent vivantes et explosives, on a vraiment l’impression parfois de se retrouver devant un film et, comme on me l’a commenté sur le premier tome, il ne manque plus que le pop-corn. Alors certes au final je suis quand même moins convaincu par ce livre que le précédent, la faute à un aspect remplissage et au fait qu’il me fait trop penser à X-Men, mais ça ne l’empêche pas de remplir toujours autant son rôle de divertissement et offrir un moment agréable de lecture.

En Résumé : J’ai passé un plutôt bon moment de lecture avec le second tome de ce cycle qui se révèle toujours divertissant, même si je l’ai trouvé moins réussi que le précédent. L’intrigue prend à contre-pied les attentes du lecteur suite à la fin du premier tome, mais une fois la dernière page tournée on sent le tome de transition et légèrement de remplissage, de plus l’histoire ressemble parfois un peu de trop à X-Men ce qui la rend sans surprise. Cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler toujours aussi efficace, haletant et explosif, le tout dans un univers solide, magique et intéressant à découvrir même s’il évolue très peu ici. Les personnages sont toujours aussi efficaces, bien porté par des dialogues prenants, même si je trouve que certains des personnages secondaires auraient pu être plus et mieux développés et que le « vilain » ne soit au final qu’un « gros bill » à éliminer. Je regrette par contre que la fin se fasse un peu attendre, l’auteur cherchant trop à prendre son temps. La plume de l’auteur est toujours aussi efficace, entrainante et visuelle nous plongeant facilement dans son histoire. Au final un roman un ton en dessous du précédent, mais toujours très divertissant, je lirai le troisième et dernier tome dans soucis.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Sylphe, Lune, …

Les Sentiers des Astres Tome 1, Manesh – Stefan Platteau

les sentiers des astres 1 maneshRésumé : Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?

Editeur : Les Moutons Electriques

 

Mon Avis : Ce livre me fait envie depuis que Les Moutons Électriques ont décidé d’en faire la promotion. Outre l’aspect promotionnel, que je laisse toujours de côté avec ses superlatifs, j’ai été en fait rapidement accroché par le quatrième de couverture qui annonçait clairement une Fantasy nordique pleine de magie et de mystères ainsi que par la couverture, illustrée par Melchior Ascaride, que je trouve très sympathique. Une fois le livre en main il faut aussi dire qu’il se révèle être un très bel objet avec couverture reliée, papier épais et jaquette. Il n’a donc pas mis longtemps à rejoindre ma PAL.

J’avoue, pourtant, j’ai eu un tout petit peu de mal à vraiment rentrer dans ce livre, le début se révélant, selon moi, un peu verbeux, comme si l’auteur avait peur de se lâcher et faisait trop patienter le lecteur. Mais une fois les 50 premières pages passées je n’ai plus réussi à quitter ce roman. Franchement ne vous laissait pas bloquer par cette introduction un peu « longue », ce serait passer à côté d’une histoire qui se révèle véritablement riche et dense que ce soit au niveau des surprises, des rebondissements, mais aussi des personnages et de l’univers. Alors certes, on est loin du roman épique explosif, mais cette histoire mélange habilement l’aspect conte, avec le naufragé qu’est Manesh et l’aspect aventure, avec l’expédition menée par le capitaine Rana. Très vite on se rend compte que les deux histoires sont liées, mais l’auteur sait garder ses mystères par devers-lui et les dévoiler pour mieux nous tenir, nous surprendre, nous toucher. Une intrigue qui se révèle soignée et complexe qui se déroule de façon passionnante, même si parfois un soupçon supplémentaire d’action aurait apporté par moments un petit plus. On se retrouve avec un roman qui avance à  un rythme plutôt calme, sans jamais tomber dans la frénésie, qui surtout sait faire monter la tension, lentement, au fil des pages et des révélations de plus en plus sombres, de plus en plus tortueuses qui tombent sur les héros.

L’univers que construit l’auteur à travers ces deux histoires se révèle clairement fascinant et entrainant. Il possède ce mélange de beauté, à travers des descriptions et des lieux qui se révèlent vraiment magnifiques. Ce nord empli de forêts, qui enferment des secrets et des mystères fascinants et aussi par moment sombres, se révèle à la fois sauvage et accueillant. On  a parfois envie de plonger avec les héros entre ces arbres accueillant. Par comparaison la remontée du fleuve se révèle, elle, plus angoissante, plus mystique, pleine de secrets qu’il ne vaut mieux pas dévoiler et découvrir. Un univers rempli de magie, de dieux, de géants, de bardes et de conteurs à la voix douce et attrayante qui se révèle enchanteur. On sent bien que l’auteur s’est fortement documenté pour construire une mythologie aussi riche et entrainante, on y retrouve par exemple des éléments Celtes, des pays du nord voir même j’ai l’impression de l’Hindou. Le tout se mélange alors pour offrir quelque chose de logique et d’homogène. Il n’oublie pas pourtant le monde des hommes et, même si l’histoire se révèle plutôt intimiste, les quêtes qu’elle divulgue, tel un nectar, lentement au fil des pages nous dévoile un pays en proie à la guerre, qui se déchire sur fond de trahisons, de batailles et de violences. Un univers au final au combien complexe, féérique avec ses zones d’ombres et de lumières qui donne envie d’en apprendre plus.

Les personnages sont aussi un des gros points forts du récit, se révélant complexes, denses et soignés. L’auteur nous dessine des héros loin de tout manichéisme, alternant le bon et le mauvais et véritablement humains, qui se retrouvent influencés, finalement, par les choix qu’ils font. Les deux qui sortent bien entendu du lot sont Manesh et Fintan, les héros ; entre le conteur à la voix et à l’histoire entrainante et le barde porteur des traditions et des chants se lie un lien que le lecteur découvre au fil du récit ce qui permet, pour peu qu’ils nous intéressent, à s’attacher à eux. On se retrouve alors emporter par leurs joutes. Cela n’empêche pas non plus d’offrir des personnages secondaires tout aussi intéressant, que ce soit ceux qu’on découvre à travers la vie de Manesh ou encore les compagnons d’aventure du barde, chaque protagoniste rencontré possède sa propre voie, ses propres envies et ses émotions, gardant parfois aussi leurs mystères qu’on espère découvrir par la suite. Des personnages à la fois simple dans leurs envies qui ne cherchent qu’à faire les bons choix , et qui se révèlent plus que convaincants.

Après ce roman possède tout de même quelques défauts, comme je l’ai déjà dit j’ai eu un peu de mal à rentrer complètement dedans, l’introduction me paraissant un peu trop bavarde comme si l’auteur voulait mettre en avant le maximum d’information, mais ce fût vite oublié une fois plongé dans le récit. Ensuite j’ai aussi eu l’effet inverse concernant la conclusion qui, elle, m’a paru mettre un peu trop de temps à arriver, comme si l’auteur voulait rester le plus possible dans son monde. Cela n’empêche pas cette fin de se révéler vraiment réussie, avec son cliffangher qui appelle à lire la suite, mais voilà quelques pages en moins ne m’aurait pas dérangé. Au final ces quelques défauts se révèlent vraiment mineurs tant l’ensemble de ce livre est efficace et passionnant à découvrir, pour peu qu’on aime les histoires qui avancent sur un rythme lent construisant un monde  et des personnages saisissants et où les intrigues et les sous-intrigues se dévoilent lentement au fil du récit.

Un récit qui se révèle d’ailleurs bien porté par la plume de l’auteur que j’ai trouvé travaillée, fine, possédant son propre rythme, sa propre poésie et se révélant clairement imagée, plongeant avec facilité le lecteur dans tout ce qu’elle construit. Par moment il en fait peut-être un peu trop, cherchant la phrase un peu trop parfaite, mais franchement rien de bien dérangeant tant je me suis retrouvé happé par l’ensemble. Au final un premier roman plus que réussi qui m’a fait passer un excellent moment de lecture. Je lirai la suite sans problème.

En Résumé : Malgré un démarrage que j’ai trouvé un peu trop verbeux, j’ai rapidement été happé par ce roman qui m’a fait passer un excellent moment de lecture. L’intrigue qui se dévoile lentement, au fil des pages, se révèle complexe, riche et passionnante avec son lot de surprises. Le tout est surtout porté par un univers qui se révèle clairement maîtrisé, sublime et attrayant, qui donne envie d’en savoir plus, ainsi que par des personnages travaillés et humains, guidés par leurs choix et leurs décisions. Un roman où, certes, l’action est peu présente, mais qui se révèle efficace avec toute sa mythologie, ses dieux, ses géants mais aussi tout ce qui fait le monde des hommes tel que les trahisons, le pouvoir ou les guerres. Je reprocherai juste, en plus d’une introduction un peu bavarde, une conclusion qui prend peut-être légèrement trop son temps alors que toutes les pièces sont misent en place, mais franchement rien de dérangeant. La plume de l’auteur se révèle riche, fine et soignée avec un aspect visuel fascinant qui plonge le lecteur dans ce monde. Au final un premier roman que j’ai trouvé clairement réussi et qui me donne envie de lire la suite.

 

Ma Note : 8,5/10

 

Autres avis : Boudicca, …

Doregon Tome 1, Les Portes de Doregon – Carina Rozenfeld

les portes de doregonRésumé : Jeune étudiante aux Beaux-Arts particulièrement douée, Mia peint depuis des années un monde qu’elle a baptisé Doregon. Mia aime Josh, libraire ingénu et passionné. Mia aime son frère, photographe brillant mais tourmenté, pour lequel elle rêve d’une existence apaisée. Alors, quand elle reçoit le Secret, ce pouvoir singulier qui lui permet de pénétrer dans ses peintures, d’entrer physiquement en Doregon, elle ne peut résister au bonheur de partager avec chacun d’eux la vie dans cet univers fascinant, sans se douter qu’elle va le mettre en danger.

Edition : L’Atalante Jeunesse

 

Mon Avis : De l’auteur, j’ai lu il y a quelques années Le Mystère Olphite, un roman de SF jeunesse qui se révélait très sympathique, malgré quelques facilités lié à l’aspect jeunesse (retrouvez la chronique ici) et surtout m’avait donné envie de lire d’autres de ses romans.  J’ai donc décidé de faire entrer, il y a quelques temps, ce premier tome d’une trilogie dont j’avais entendu beaucoup de bien et qui m’intriguait par son résumé et surtout sa capacité à entrer dans d’autres univers par les tableaux. Il faut aussi ajouter la très belle couverture qui est illustrée par Benjamin carré qui donne clairement envie.

Cependant, une fois la dernière page tournée, j’avoue que j’ai eu un peu de mal à complètement rentrer dans ce récit. Il possède pourtant des aspects intéressants, mais d’autres ont eu du mal à m’accrocher. Pourtant tout démarrait bien, on retrouvait dès les premières pages Mia, l’héroïne, acculée par l’ennemi, qui a tout perdu et sent que la fin est proche si elle ne fait rien rapidement. Elle prend alors la décision de remonter le temps pour modifier l’histoire. Un démarrage qui se révélait haletant, sombre, prenant et qui laissait augurer de bonnes choses par la suite, surtout que l’auteur offre ici une narration qui se révèle clairement intéressante puisque, comme l’héroïne peut jouer avec le temps, on se retrouve avec deux histoires « ce qui se passe » et « ce qui aurait dû se passer ». L’idée apporte alors, je trouve, quelque chose d’original même si ce premier tome ne tourne très peu sur « ce qui se passe », quelques chapitres pour lancer l’histoire, mais devrait être beaucoup plus développé par la suite.

Seulement voilà, cette idée originale au niveau de la narration a aussi ses défauts, le premier chapitre nous annonce clairement les choses, donc quand on plonge dans l’histoire de « ce qui aurait dû se passer », il n’y a plus de véritables surprises. Cela n’empêche pas toute cette partie de posséder un rythme entrainant et efficace où l’auteur n’oublie pas les rebondissements, mais voilà tous les coups de théâtre sont prévus à l’avance ce qui rend l’ensemble linéaire. De plus j’ai trouvé que l’intrigue se révélait un peu simple, certes elle est solide et se révèle assez bien menée, mais voilà sans non plus se révéler révolutionnaire et un peu trop dans ce qui se fait en jeunesse. On y retrouve aussi un peu les aspects qui me frustre toujours un peu dans un roman jeunesse, c’est cette rapidité à faire avancer l’intrigue avec toujours la personne, au bon moment, qui apporte la réponse. Cela n’empêche pas pour autant cette intrigue de se révéler par moment saisissante et dramatique, mais voilà elle connait des hauts et des bas.

Concernant l’univers développé ici c’est le gros point fort de ce roman selon moi. Le voyage à travers des mondes parallèles n’a pourtant rien de révolutionnaire en soi, mais l’auteur arrive à rendre l’ensemble solide, fascinant et cohérent. Par son travail sur la mécanique des voyages, les différentes règles d’accès ou encore ces portes d’entrées qui reposent sur des dessins ou des tableaux, elle offre au lecteur un univers qui se révèle rapidement cohérent et fascinant. On se retrouve alors complètement emporté par l’originalité, la beauté voir la folie qui se dégage des différents mondes qu’on visite dans ce premier tome, à la fois éclatants et sombres. L’activité de création se révèle  aussi une composante importante de l’ensemble. Certes l’auteur se base sur des idées connues, comme des peintres renommés ou des univers un peu « geek », mais cela ne les empêche pas d’être accrocheur. L’autre point qui, à mon avis, apporte une touche d’originalité supplémentaire c’est la capacité de jouer avec les lignes du temps et d’aller aussi bien dans l’avenir que dans le passé, même si rien n’est complètement figé. La façon de se déplacer dans le temps est peut-être un peu facile, mais elle apporte un intérêt supplémentaire à l’ensemble. Un univers riche qui donne envie d’en apprendre plus.

Concernant les personnages j’avoue j’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher à eux, trouvant qu’ils tombaient un peu trop dans la caricature par moment, ce qui est dommage car il n’y a que quatre personnages vraiment importants. Mia et Josh paraissent pourtant être des personnages intéressants et un minimum construits, mais voilà leur histoire d’amour fusionnelle où, dès le premier regard, ils ne se sépareront plus jamais et savent qu’ils sont faits l’un pour l’autre ne m’a pas captivé. Pourtant l’auteur évite de tomber dans le côté trop guimauve, même s’il y en a quand même un peu, mais l’ensemble m’a paru plat et tombait même de temps en temps dans le stéréotype de la fille faible qui au moindre problème venait se jeter dans les bras rassurants et musclé de son homme. Les seuls moments où ils m’ont un minimum touché c’était dans leurs moments de faiblesses. Garmon, lui, tombe un peu trop dans le cliché du professeur-sage qui vient former l’héroïne. Moone par contre se révèle, certes classique, mais intéressant car plus nuancé justement par rapport aux autres personnages. Il possède une certaine raison et une certaine logique derrière sa folie. C’est sa complexité qui m’a intéressé.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple, efficace et envoutante dans sa façon de faire voyager le lecteur à travers ses différents univers et ses différents tableaux, mais voilà j’ai trouvé qu’elle manquait clairement de force et d’intérêt dans des dialogues qui sonnaient par moment creux. Puis arrive la conclusion, ses dernières pages qui ont réussi à complètement m’emporter dans l’histoire et dans la tragédie de Mia et qui, malgré la boucle qui se referme, m’a donné un minimum envie de découvrir la suite. Au final je n’ai donc pas été complètement emporté par ce roman qui possède ses défauts et ses qualités, mais qui m’a tout de même donner envie de lire la suite un jour même si ce n’est pas une de mes priorités.

En Résumé : Je ressors de ma lecture du premier tome de cette trilogie jeunesse avec un sentiment mitigé, mais tout de même plutôt positif. La narration se révèle originale par son mélange de « ce qui se passe » et « ce qui aurai dû se passer », mais a pour conséquence d’enlever toute véritable surprise à l’histoire. L’intrigue se révèle plutôt solide, mais m’a tout de même paru traité de façon trop rapide et par moment trop facile. Le gros point fort du récit c’est la capacité de l’héroïne de voyager à travers les peintures dans différents univers fascinants et passionnants, mais aussi de pouvoir voyager à travers les lignes du temps. Par contre, j’avoue, je n’ai jamais complètement accroché aux personnages, tombant parfois un peu trop dans les clichés. Les seuls moment ou ils m’ont touché ce sont lors de leurs moments de faiblesses et de doutes ; seul Moone sort un peu du lot se révélant plus complexe à mon goût. La plume de l’auteur se révèle simple et entrainante mais j’ai trouvé qu’elle tombait un peu à plat dans les dialogues. Concernant la conclusion elle a réussi à m’emporter à travers la tragédie que va frapper Mia. Un roman qui, selon moi, devrait plaire au public cible qu’est la jeunesse, mais dont j’ai eu un peu de mal à complètement entrer dedans. Je lirai la suite, je pense, mais elle ne fait pas partie de mes priorités.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Lelf, Lynnae, Shaya, Alys, …

La Dernière Terre Tome 1, L’Enfant Merehdian – Magali Villeneuve

la derniere terre 1 l'enfant merehdianRésumé : Un monumental ruban de pierre se dresse en sentinelle au bord des brumes éternelles. Les hommes leur ont donné un nom : la Dernière Terre. Dans la cité-capitale des Cinq Territoires, Cahir, jeune homme frêle, maladif, aux moeurs et aux allures bien éloignées des codes stricts qui font loi autour de lui, subsiste envers et contre la réprobation générale. Il est issu des Giddires, un peuple rejeté, au ban de la paix politique qui unit les autres contrées.
Malgré cela, entre intelligence et ingénuité, il parvient à se rapprocher de certains locaux, dont Ghent, fils du Haut-Capitaine à la tête des forces militaires des Basses-Terres. Au fil de ces jours paisibles, s’il advenait un événement capable de bouleverser tous les dogmes établis, quel poids l’existence de Cahir aurait-elle dans la balance des certitudes ?

Editeur : L’Homme Sans Nom

 

Mon Avis : Ce livre, j’en entends parler depuis sa sortie fin 2012. Il faut bien avouer que la couverture, illustrée par Alexandre Dainche, se révèle magnifique et, ensuite, les premiers échos que j’ai lu se révélaient plus que positifs. Pourtant, j’ai longtemps bloqué, la faute au marketing de l’éditeur qui se sent obligé, à chaque fois que je croise son stand dans un salon, de mettre en avant la phrase d’accroche qui, personnellement, me bloque. Concernant ce cycle il est annoncé comme, je cite, « Le Trône de Fer Français ». Je ne sais pas pour vous, mais moi cela a plutôt le don de me rebuter, ce besoin de comparaison. Ce qui ne m’a pas empêché, lors des Imaginales 2013, de discuter avec l’auteur et de me laisser tout de même tenter par ce premier tome qui, je l’avoue, a un peu traîner dans ma PAL. À noter qu’il s’agit d’une saga qui est prévu en six tomes.

Une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que ce premier tome se révèle clairement un tome d’introduction, mais qui possède un certain potentiel qui se révèle intéressant pour la suite. Dès les premières pages on se retrouve plonger dans une histoire, certes au rythme très lent, mais qui se révèle intéressante par tout ce qu’elle construit autour, tout ce qu’elle développe. Alors certes, si vous recherchez une lecture vive, entrainante et au rythme soutenu alors ne vous lancez pas dans ce cycle, vous risqueriez d’en ressortir déçu. Concernant l’intrigue elle se révèle encore nébuleuse, l’auteur mettant plus en avant le côté humain pour bien poser ses personnages et son univers, ce qui ne l’empêche pas de se révéler un minimum intrigante par les quelques révélations qui se retrouvent parsemées au fil des pages, tout en se révélant aussi un peu frustrant de ne pas savoir grand-chose au bout de près de 450 pages.

L’univers se révèle être une des grandes forces de ce récit même si, clairement, il ne révolutionnera pas non plus, pour le moment, la fantasy. Il se révèle dense, riche et soigné le tout à travers des descriptions et des caractéristiques qui se révèlent très accrocheuses, même si parfois un peu extrêmes. L’auteur nous propose donc de découvrir cinq peuples complètement différents mais qui sont tous dirigés par l’Igilh, enfin de cinq peuples on découvre vite qu’il s’agit de quatre et un qui se révèle rejeté, considéré comme barbare, les Giddires. Chaque civilisation se révèle très intéressante, travaillée avec ses propres us et coutumes, ses propres façons de vivre, ses propres hiérarchies, mais aussi ses propres barrières, comme le peuple Agrevin qui se révèle fier mais qui pourtant se révèle plein de pudeur et évite tout contact, ce qui est en total contradiction avec les Giddires qui eux sont plus un peuple de contact et de nature.

Alors certes les différentes peuplades tombent parfois un peu trop dans le côté archétype, mais dans l’ensemble l’auteur réussit à les rendre intéressants, même si on découvre surtout ici les Agrevins et les Giddires. Vient aussi cette dernière terre,  zone complètement mystérieuse, recouverte par les brumes et interdite d’accès au point d’avoir élevé des murailles surveillées jours et nuits pour éviter tout risque. Alors certes le parallèle avec le Trône de Fer est ici flagrant, mais l’idée et la façon dont elle est présentée reste intrigante et dépendra beaucoup de son évolution dans les prochains tomes. Par contre, je me pose une question, à un moment un personnage met en avant que dans la ville les couples n’avaient qu’un ou deux enfants maximum ; va donc falloir m’expliquer le renouvellement de la population dans une ville ou le taux de natalité est donc inférieur à deux.

Les personnages sont un autre des points attrayant de ce récit, se révélant travaillés, complexes, riches et très intéressants tant par leurs réactions que par leurs évolutions au fil des pages. On sent que l’auteur a voulu nous offrir des personnages d’une grande profondeur et véritablement humain. Mais voilà, pourtant, j’ai parfois eu du mal à m’accrocher à eux. Déjà la narration chorale fait qu’on se retrouve à suivre énormément de protagonistes, ensuite tous n’ont pas le même intérêt. Concernant leurs présentations j’ai aussi trouvé une légère répétition, le duo Feor/Ved ressemblant un peu trop fortement au duo Ghent/Cahir dans ce qui les différencie et les rassemble, l’un étant le prude, le respectueux là où l’autre est plus l’extraverti, le communicatif. C’est un peu frustrant, surtout quand on se rend compte que ce qui concerne Feor et Ved n’apporte quasiment rien à ce premier tome. Certes ils devraient avoir de l’importance par la suite, mais méritaient-il une si grande présentation? Autre point qui m’a dérangé c’est que je n’ai jamais pu accrocher complètement à Ghent ; vu que les Agrevins intériorisent toutes leurs émotions et leurs communications on a l’impression qu’un carcan le protège et empêche de complètement le comprendre, au contraire de personnages comme Cahir ou encore Reghia qui m’ont véritablement happés. Concernant les protagonistes secondaires ils se révèlent intéressants, travaillés et efficaces avec une mention spécifique à Melgar  tout en retenu dont l’auteur arrive à retranscrire sa fragilité et son émotion de façon pertinente et accrocheuse ou bien encore Nelgoth monstre glacial qui cache bien son jeu.

Après j’avoue que quelques points m’ont aussi laissé perplexes voir même, par moment, dubitatif. Déjà je trouve que l’utilisation des flashbacks par l’auteur se révèle parfois hasardeuse, apparaissant par moment sans aucune véritable logique et n’apportant pas toujours grand chose. Autre aspect qui me laisse toujours perplexe, qu’on retrouve dans différents romans, c’est la scène ou le héros, tout en bas de l’échelle sociale, se permet d’insulter son supérieur ou son souverain sans que personne ne bouge ou ne fasse rien. Ici la scène repose sur Cahir qui vient clairement outrager l’Igilh, donc par conséquent remettre complètement en cause son autorité le tout lors d’une convocation officielle, et rien, ni véritable remontrance, ni punition. Ça me parait toujours illogique, encore je peux comprendre si cela se fait en privé, un roi peut être magnanime, mais en public c’est un coup à être remis en cause pour un rien et à perdre de l’influence. Dernier point qui m’a dérangé c’est l’aspect clairement contemplatif qui ressort par moment de ma lecture, certes j’aime les histoires lentes, qui prennent leur temps à poser un univers complet, mais ici l’auteur en fait parfois trop et tombe dans quelques répétitions ce qui alourdit le tout et fait que sur certains passages on perd de la fluidité.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle soignée, denses, riche, mais parfois elle cherche à trop en faire, à être trop sophistiqué, comme si elle voulait prouver qu’elle possède une plume élégante. De plus, certains aspects de la construction du récit m’ont laissé perplexe. Ces points se retrouvent principalement dans la première partie du récit car plus on avance plus elle prend ses aises et se laisse aller enfin à un style fluide et entrainant. La conclusion tout en nuance, mélange de trahisons et de regrets, est clairement intéressante et laisse à présager de bonnes choses pour la suite. Au final, comme je l’ai dit, un premier tome d’introduction avec ses qualités et ses défauts, parfois un peu trop contemplatif, mais qui se révèle agréable et m’a assez aiguillé pour me donner envie de lire la suite : en espérant que l’intrigue se dévoile un peu plus sur cette dernière terre.

En Résumé : Ce premier livre nous offre un tome de présentation au rythme lent et qui tombe parfois un peu trop dans le contemplatif, mais qui possède ses qualités. Il est un peu top pour parler de l’intrigue, dont on ne découvre que peu de choses, mais qui se révèle tout de même intrigante. Les gros points forts de ce roman c’est le travail effectué sur l’univers, qui se révèle riche et complexe, ainsi que sur les personnages qui sont denses et soignés, même si j’ai trouvé une certaine répétition dans la présentation des personnages et une certaine difficulté à s’accrocher à certains. De plus je reste toujours perplexe devant la présentation de héros qui n’ont peu d’utilité dans ce tome, mais dont on se doute qu’ils vont prendre de l’importance par la suite ; pourquoi justement ne pas les présenter plus tard. Après tout n’est pas parfait non plus, certaines longueurs se font ressentir tant l’auteur prend parfois un peu trop son temps, ensuite je trouve l’utilisation des flashbacks parfois hasardeuse et enfin j’ai eu du mal à accrocher à la scène où un des héros, en pleine convocation officielle,  se permet d’insulter de rabaisser son souverain sans aucune punition ou autre. La plume de l’auteur se révèle profonde et soignée, mais parfois elle en fait un peu trop, cherchant à trop vouloir prouver de sa qualité. Au final un roman avec ses forces et ses faiblesses, je ne crierai pas à l’excellence, mais un livre qui offre de bonnes bases et m’a assez titillé par ses zones d’ombres pour me donner envie de lire la suite.

 

Ma Note : 7/10

 

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