Catégorie : Fantasy Page 33 of 69

Chroniques du Grimnoir Tome 3, Foudre de Guerre – Larry Correia

chroniques du grimnoir 3 foudre de guerreRésumé : Peu nombreux sont ceux qui connaissent la source des pouvoirs magiques dévolus aux « actifs », torches, brutes, engrenages, bestiaux, estompeurs et autres lourds. Rares aussi ceux qui savent que l’entité vivante à leur origine, réfugiée dans les profondeurs de la Terre, est menacée par un prédateur galactique qui ne laisse dans son sillage que des mondes dévastés.
1933. Les jours de l’humanité sont comptés car l’éclaireur qui précède le fléau est là.
C’est pourquoi Jake Sullivan et les chevaliers du Grimnoir, à bord du dirigeable la Voyageuse, avec un équipage de pirates de l’air, entreprennent une mission suicide pour affronter l’ennemi. Mais leurs pouvoirs combinés ne sont-ils pas dérisoires devant pareil ennemi ? Seule peut-être la jeune Faye Vierra serait à la hauteur…
C’est dans la cité libre de Shangai que se tiendra la bataille décisive.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Je dois bien avouer que les deux premiers tome de cette trilogie m’avaient offert un bon moment de lecture avec une histoire plutôt efficace, un univers très intéressant, mais surtout un rythme effréné et sans temps morts offrant son lot de scènes d’action et d’aventures (chronique du Tome 1, Tome 2).  J’avais donc hâte de voir ce qu’allait bien pouvoir proposer l’auteur dans ce dernier livre qui vient terminer le cycle, surtout suite aux révélations du volume précédent concernant l’éclaireur et j’espérais une conclusion explosive. La couverture en tout cas, illustrée par Vincent Chong, met tout de suite dans l’ambiance et se révèle efficace.

Une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que mes espérances ne sont pas complètement comblées. Dans l’ensemble ce n’est pas mauvais, ça se lit plutôt bien, mais ce troisième tome est franchement un ton en dessous des précédents. Déjà commençons par l’histoire, l’auteur a décidé de la couper en trois parties, un concernant Faye qui doit en apprendre plus sur ce qu’elle cache en elle, une autre qui tourne autour de Sullivan et de Toru qui traque l’éclaireur et une troisième qui reprend ce qui a été lancé dans le second tome concernant le contrôle et la traque des actifs. Clairement, cette troisième partie ne sert à rien, quitte à construire toute une intrigue dessus dans le second tome, que j’avais trouvé certes prévisible mais efficace, pourquoi la bâcler à ce point dans le troisième. Elle tient en tout et pour sur deux chapitres et demi, soit à peine 50 pages, dont la moitié parait bien inutile, pour finalement grâce à un concours de circonstance tellement improbable que j’en ai encore mal aux yeux, rejoint comme par magie l’intrigue principale. Concernant les deux autres intrigues, celle de Faye reste ma préférée elle se révèle intéressante et permet de mieux cerner ce qui se cache en elle. Celle sur l’éclaireur n’est pas mauvaise non plus, mais franchement l’auteur la tire trop en longueur avec même des rebondissements un peu trop caricaturaux pour s’offrir un peu d’action.

Alors oui justement l’action, parlons-en, j’ai trouvé ce troisième tome franchement mollasson. C’est bien simple pour généraliser, mis à part trois escarmouches il n’y a quasiment pas d’action durant les 330 premières pages. Ce qui est normalement le point fort de ce cycle disparait ici tant l’auteur perd un peu trop son temps en dialogues inutiles, en scènes qui tournent un peu en rond, en long passage qui ne servent qu’à rappeler ce qui s’est passé dans tomes précédents, voir même s’amuse à vouloir ajouter un vernis scientifique lourd qui n’apporte rien mis à part remplir des lignes. C’est simple il utilise l’aspect caricatural du scientifique utilisant des mots très compliqués, ce qui embrouille tous les héros et se retrouve alors à devoir réexpliquer la même chose en utilisant des mots beaucoup plus simples. Donc en gros une explication avec des cordes et des nœuds qui ne tient finalement que sur une demi-page voir une page prend ici trois pages voir plus et l’auteur n’est pas assez convaincant pour ne pas m’ennuyer un minimum, peut-être que ça vient aussi de mon côté scientifique mais peut-être aussi du fait que dès la première explication j’avais compris.

Heureusement les 100 dernières pages nous font oublier un peu cette longueur du début rattrapent un peu le tout. L’auteur se lâche alors complètement pour nous offrir un final explosif, bourré d’adrénaline, d’action et sans temps morts. Je ne reprocherai que deux choses tout de même à ce final, la première son aspect gros bill d’un des héros qui est devenu tellement puissant que tout enjeu disparait, la seconde vient de ce happy-end un peu trop facile.

Concernant l’univers il se révèle toujours aussi solide et efficace que les tomes précédents, dans cette Amérique des années 30, proposant un mélange de super-héros, d’uchronie, de magie voir même par certains aspects un peu de Steampunk, qui donne clairement envie de le découvrir. On découvre aussi l’Europe et plus principalement la ville de Berlin qu’on savait dévasté suite à la première guerre depuis le premier tome. L’aspect magique se révèle toujours aussi efficace et surtout commence à apporter des réponses sur son fonctionnement et sa logique. On en apprend un petit peu plus aussi concernant les fameuses entités aliens, celle qui fournit le pouvoir et celle qui s’en nourrit, même si cet aspect reste finalement très simpliste et aussi je suis surpris que personne ne soit jamais choqué de finalement être parasité par une entité extra-terrestre. Quelques nouvelles magies viennent aussi apporter quelques surprises. Au final un univers qui ne manque toujours pas d’attrait.

Concernant les personnages, c’est bien simple ce sont les mêmes qu’avant. Ce que je veux dire par là c’est que Faye est toujours cette petite paysanne assez manichéenne et Sullivan est toujours ce Lourd qui est plus intelligent que ce qu’il laisse penser aux premiers abords. Ils n’ont tout simplement pas évolués depuis le premier tome et n’évolue pas plus dans ce dernier tome ce qui les rend au final plutôt prévisible et parfois même dérangeant. Je prends l’exemple de Faye, c’était divertissant dans le premier tome de constater son côté très binaire, ça la rendait justement différente et décalé des héros plus urbains. Dans le troisième tome, après avoir énormément tué, la voir encore classer les gens en deux catégories les méchants que je tue et les gentils avec qui je peux devenir ami, sans une once de réflexion, possède un côté assez angoissant surtout quand elle se met à parler d’innocence et qu’elle ne mérite pas de mourir alors qu’elle se révèle être une bombe à retardement. Seul Toru sort son épingle du jeu, devant évoluer suite à sa trahison vis-à-vis de son pays. Concernant les personnages secondaires ici ils passent un peu au second plan, beaucoup ne sont présents que pour ne pas les oublier, seul, dans les habitués, Lance sort du lot ayant un rôle plus important. Je suis par contre déçu de Wells, l’auteur possédait ici un personnage qui aurait pu être fascinant avec un énorme potentiel, sociopathe ressemblant un peu à Hannibal Lecter, et finalement il ne s’en sert jamais à sa juste valeur.

 Ce qu’on ne peut pas enlever à l’auteur c’est qu’il sait raconter une histoire qui se révèle simple, fluide et un minimum efficace. En effet, excepté les passages scientifiques, le lecteur tourne les pages avec un minimum d’envie d’en apprendre plus et de savoir comment tout va se terminer. J’ai surtout l’impression finalement que j’attendais peut-être trop de choses de ce troisième tome, le premier laissait entrevoir une certaine maîtrise et ouvrait la porte à quelque-chose d’intrigant, mais qui, je trouve, a trop traîné en longueur. Peut-être qu’au lieu d’écrire une trilogie il aurait dû faire un diptyque. Je ne doute pas que ce troisième tome ravira tous les fans d’adrénaline tout en offrant une conclusion acceptable, personnellement j’attendais quelque-chose de différent même sir cela reste quand même une lecture plutôt sympathique. Cela ne m’empêchera pas, si l’auteur veut retourner dans son univers, d’y retourner.

En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce troisième tome avec un sentiment plutôt mitigé, ça reste une lecture assez sympathique mais j’espérais mieux. L’intrigue m’a paru prends énormément de temps à vouloir se mettre en place tout en tournant en rond avec des répétitions excessives, comme par exemple sur les explications scientifiques. Il faut attendre les 100 dernières pages pour voir enfin l’auteur se lâcher complètement offrant adrénaline et explosion, ce qui est assez jouissif, certes, mais ne fait pas complètement oublier le début laborieux et qui possède quand même une ou deux lacunes. Les personnages n’ont pas évolué d’un iota depuis le premier tome, ce qui les rend clairement prévisibles, même si toujours un minimum attachants. Par contre les personnages secondaires habituel sont clairement mis, ici, au second plan et les nouveaux m’ont paru mal exploités. Concernant l’univers il se révèle toujours aussi efficace et livre pas mal de réponses au fil des pages. La plume de l’auteur, mis à part quelques longueurs, et l’utilisation d’un lexique parfois surprenant, se révèle toujours aussi simple, entrainante et efficace. Je pense que j’attendais trop de ce cycle après ma lecture du premier tome, même si ce troisième volume se laisse lire assez facilement.

 

Ma Note : 6/10

Le Jeu des Sabliers – Jean-Claude Dunyach

le jeu des sabliersRésumé : De mystérieux sabliers. Une étrange prophétie. Et des cartes de tarot, qui contiendraient peut-être la clé de l’énigme… Mais, au cœur d’un monde où le temps est parcouru de crevasses béantes, les ombres laissées par les anciens dieux rôdent toujours… Alliés de circonstance, un jongleur errant, une guerrière aussi jeune que dangereuse et un bouffon étrangement savant se voient remettre, par un singulier vieillard, une carte à leur image. Devenu leur employeur et mentor, l’homme les entraîne dans un jeu mortel où tout est trompeur. Malgré leur méfiance réciproque, exacerbée par une rivalité à fleur de mots et volontiers de lames, pourront-ils déjouer les obstacles et parvenir au bout de leur quête ?

Edition : Multivers
Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Jean-Claude Dunyach fait partie des auteurs majeurs de la Science-Fiction française, avec énormément de textes à son actif et pourtant je dois bien avouer que, à ce jour, je n’ai lu que quelques-unes de ses nouvelles, effleurant à peine son œuvre. Il y a quelques mois j’ai donc décidé de rectifier le tir en me laissant tenter par ce roman, annoncé comme le premier de l’auteur, et ainsi découvrir plus en profondeur sa bibliographie. Il faut bien avouer aussi que la couverture, illustrée par Bruno Wagner, se révèle intrigante et donne envie d’en apprendre plus. Il est à noté que ce roman, je ne le savais pas au démarrage de ma lecture, est la réédition d’un diptyque publiés en 1987 et 1988 chez Fleuve Noir.

On se retrouve à travers ce livre à suivre le destin de Jern, un jongleur qui traverse la vie sans se soucier ni s’intéresser à rien, qui va être contacté par Olym, poète, qui a besoin de lui pour mener à bien sa quête permettant de retrouver trois sabliers bien spécifiques. L’histoire dans son ensemble reste, il faut bien l’avouer, très, voir trop, classique avec ce mélange de quête, de héros assez stéréotypés et de prophétie. On sent bien que, ce qui devait être captivant à l’époque de sa première publication, a aujourd’hui perdu de son originalité pour devenir assez courant voir même limite caricatural. Pourtant, cela n’empêche pas l’auteur d’arriver à rendre cette intrigue finalement un minimum intéressante par le fait que le roman se révèle somme toute assez court, ce qui offre ainsi à l’histoire un rythme soutenu et permet de maintenir un minimum de tension tout du long. Mais voilà l’intérêt est aussi contrebalancé par cette impression que l’auteur suit à la ligne un script pré-écrit, ce qui a la mauvaise impression de rendre l’ensemble plutôt linéaire et surtout, marquant quand même de surprise, le lecteur arrivant à deviner à l’avance la plupart du temps les coups de théâtres que le roman cherche à amener.

La force du roman finalement ne réside en fait pas dans l’intrigue, qui ne sert en définitive que de vaisseau à ce que je cherche à faire partager l’auteur, que ce soit aux travers de réflexions, comme des idées qu’il propose. En effet les nombreuses images philosophiques qu’il construit autour de cette quête se révèlent complexes, soignées et en feront réfléchir plus d’un avec, par exemple, ses nombreuses religions qui portent toutes un message plus profond qu’on peut le croire, ou encore cette lente quête initiatique qui va faire évoluer nos héros à chaque épreuve qu’ils vont rencontrer. On en trouve aussi dans ce qui transparait des héros, les différentes peurs sous-jacentes qu’ils développent au fil des pages et qu’on ressent à travers les nombreux non-dits allant de la perte de contrôle, passant par ce besoin de tenter d’avancer et de s’améliorer, mais également l’impression d’inutilité dans ce monde. Ce sont clairement les différentes possibilités de lecture de cette histoire qui ont fait que j’ai continué à tourner les pages avec l’envie d’en apprendre plus. Plus on avance plus on se rend compte que la quête est d’ailleurs viciée, qu’une vérité s’y cache plus profonde, plus intime, mais plus destructrice. Un jeu de manipulation qui aboutit à une conclusion désabusé, sur le dépassement de soi et où tout est un cycle.

Autre point qui se révèle très intéressant c’est l’univers qui est construit dans ce livre, un monde de Science-Fantasy alternant les voyages inter-galactiques, les armes futuristes avec des mondes plus archaïque, très typé Fantasy, avec leurs cultes, leurs sociétés et leurs façons d’avancer. L’ensemble se révèle réussi et ne manque pas de charme, plongeant même, plus on avance dans l’histoire, vers quelque chose qui oscille entre onirisme magique et dureté qui, j’avoue, m’a fasciné et m’a donner clairement envie d’en apprendre plus. Entre la planète chef-d’œuvre de sculpture, la religion des Lanceurs de Pierre qui croient que la pierre est sacrée, l’animal-temple qui se construit dans la chair et les os ou encore ce monastère bien étranger, le lecteur se trouve franchement intrigué par l’ensemble et devant l’imagination de l’auteur qui arrive surtout à rendre le tout cohérent et tout à fait captivant. On sent qu’il y a  derrière tout cela pas mal de densité pour développer d’autres histoires. L’utilisation du tarot apporte aussi un plus, offrant des parallèles métaphysiques qui ne manquent pas d’attraits. D’ailleurs la découpe des chapitres n’est pas anodine, chaque chapitre offrant l’explication d’une lame de tarot.

J’ai trouvé par contre que les personnages étaient l’un des gros points faibles du récit. D’une ils se révèlent caricaturaux, entre la guerrière qui résout quasiment tout par la force et qui la considère comme pièce maitresse de la vie, l’ancien manipulateur et poète qui, vieillissant, recherche la vie éternelle, Dorian qui joue la pièce du bouffon, un nain au savoir sans commune mesure ; seul Jern m’a paru sortir un peu du moule, jongleur qui possède le « mal du pays » et qui ne cherche qu’à passer à travers sa vie sans lumière. Pourtant, il y a quand même de bonnes idées comme par exemple cette idée de symbiote avec Aléna ainsi que les traditions de sa planète, ou encore la façon dont Dorian est devenu un puits de connaissance, mais l’ensemble reste finalement traité que de façon superficielle. Surtout que les héros, selon moi, doivent être moteurs de l’histoire la permettre d’avancer, en premier lieu par les péripéties qu’ils doivent affronter et ensuite à travers leurs backgrounds et leurs constructions qui doivent alors marquer le lecteur et c’est là que je les trouve trop léger. Ils manquent clairement de profondeur et de densité, on aimerait bien gratter cette couche pour savoir qui ils sont vraiment, mais cela n’arrive jamais complètement, c’est frustrant. De plus j’ai trouvé que par moment ils étaient portés par des dialogues trop répétitifs et, de plus, le triangle amoureux me parait manquer d’intérêt.

La plume de l’auteur se révèle, je trouve, soignée, fluide, plutôt efficace et entrainante. Au final je pense que si j’avais lu ce livre il y a une dizaine d’années quand je me suis remis à la lecture, ou bien durant mon adolescence je l’aurais sûrement trouvé bon, mais le lire aujourd’hui avec tout mon passif en littérature de l’imaginaire fait que l’ensemble se révèle très classique et aussi je voyais beaucoup trop de choses arriver à l’avance, l’ensemble manquait donc de surprise. Et pourtant le roman se lit de façon plutôt agréable, porté par les nombreuses réflexions intelligentes, bien posés par l’auteur, ainsi que par son univers qui donne envie d’en apprendre plus et par la plume de l’auteur. Une lecture finalement sympathique, avec ses qualités et ses défauts. En tout cas j’ai toujours envie de découvrir d’autres textes de l’auteur.

En Résumé : Je ressors finalement de ma lecture de ce roman avec un sentiment mitigé mais plutôt positif. L’intrigue se révèle très classiqu,e reprenant des aspects comme la quête initiatique, l’équipe constituée pour la résoudre ou bien encore la prophétie qui tourne autour, mais pourtant l’ensemble a réussi à me donner envie de tourner les pages, principalement par les différentes réflexions efficaces, intelligentes et bien amenées que propose l’auteur, aussi bien sur les personnages que sur les différents peuples qu’ils rencontrent, ou bien encore par l’univers dense et efficace qui se dévoile au fil des pages et donne clairement envie d’en apprendre plus. Concernant les personnages j’avoue que je les ai trouvés un peu trop stéréotypés et surtout manquant cruellement de profondeurs malgré quelques bonnes idées, ce qui fait qu’on a parfois du mal à s’attacher complètement à eux. La plume de l’auteur se révèle fluide, efficace, soignée et plutôt entrainante. Au final un roman intelligent qui, sur la forme, a du mal à se sortir de son aspect très conventionnel, mais cela reste plutôt agréable à lire et en tout cas m’a donné envie de découvrir les autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Rhi-Peann, …

Martyrs, Livre 2 – Oliver Peru

martyrs livre 2Résumé : Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer…

Edition : J’ai Lu

 

Mon Avis : Il y a un peu plus d’un an sortait le premier tome de cette trilogie sur lequel je me suis, j’avoue, rapidement jeté. Il faut dire que je n’avais jamais été déçu par un roman de l’auteur et, ce premier livre de Martyrs, confirmait tout le bien que je pensais, offrant une histoire sombre, pleine d’action et d’aventures avec des personnages soignés, dans un univers que je trouvais original et intéressant (ma chronique ici). Un premier livre plein de révélations et de surprises dont j’attendais la suite avec une grande impatience. C’est donc sans surprise que, dès le jour de sa sortie, il ait fini dans ma PAL. À noter que les éditions J’ai Lu propose de nouveau une très belle édition avec rabats, cartes en couleur, illustration intérieurs et une couverture que je trouve très réussi même si, je ne sais pas trop, elle me rappelle Druide, son premier roman.

Une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que j’ai de nouveau été emporté par ce second tome et que j’ai hâte de lire la suite, même si, c’est vrai, je l’ai quand même trouvé légèrement en dessous du précédent. Suite au cliffangher de la fin du premier tome je me demandais comment l’auteur allait continuer les différentes lignes d’intrigues qu’il a mis en place et je trouve au final qu’il s’en sort très bien, nous offrant un second tome admirablement bien rythmé, sans temps morts, alternant les personnages pour offrir une fresque assez passionnante et entrainante des différentes luttes qui se mettent en place dans ce royaume. On sent bien qu’il maîtrise l’ensemble et possède un sens du rebondissement et du retournement de situation efficace tant on tourne les pages avec envie d’en apprendre plus. Après un premier volume assez explosif et rempli de coups de théâtres percutants, ce second livre se révèle plus de transition; les trahisons sont tombés et on rentre maintenant dans diverses machinations et manipulations, soit pour revenir sur le devant de la scène soit pour asseoir une nouvelle position. Rien n’est acquis et tout peut basculer ce qui ajoute une certaine tension qui s’accentue au fil des pages où le lecteur se demande bien qui va s’en sortir et qui va tomber.

L’intrigue va se révéler aussi plus vaste que celle du premier tome, en effet on alterne entre le temps présent et aussi dans ce qui se passe près d’un siècle avant. Cela permet clairement de diversifier l’ensemble et d’offrir deux mondes complètement différents, un complètement dominé sous le joug du pouvoir et l’autre, dans le passé, rempli de petits territoires qui se font régulièrement des guerres. On évite aussi ainsi de trop trainer au même endroit, variant ainsi les lieux et les combats. Énormément de révélations apparaissent dans ce tome, entre manipulateurs et manipulés, chacun commence à dévoiler son jeu, les intrigues se relient les unes aux autres pour aboutir à une conclusion, certes moins explosive et pleine de cliffangher que le volume précédent, mais quand même terriblement efficace, montrant que tous les pions sont enfin en place ; la dernière partie peut enfin se lancer dans le troisième tome que j’ai maintenant hâte de découvrir. Ce tome se révèle aussi assez sombre, le premier l’était déjà pas mal, mais ici le mot Martyrs prend encore un peu plus de son sens et peu de personnages se sortent clairement indemnes de ce qui arrive, je pense principalement à Karmalys ou à l’intendant. Mais pourtant l’auteur à beau essayer, j’ai toujours cette impression qu’il a peur de dépasser une certaine limite, il cherche toujours à offrir une lumière que ce soit aux personnages comme à certains passages, restant aux limites de ce que peut proposer d’autres comme Martin ou Abercrombie sans jamais non plus les atteindre. C’est parfois dommage, car à force de trop chercher d’honneur dans des personnages les nuances s’estompent un peu et on a parfois du mal à totalement y croire.

Concernant l’univers qui se développe au fil des pages, il a certes perdu de son aspect nouveauté, mais reste toujours aussi solide, efficace, entrainant et intéressant à découvrir. Le fait de varier les époques permet aussi de développer plus en profondeur certaines régions et certaines castes comme ces Arseker, de travailler sur des cultures et des sociétés qui sont différentes. Ce livre nous offre aussi énormément de révélations sur pas mal de points qui étaient nébuleux dans le premier tome, comme par exemple les fantômes, sur cette religion qu’est l’Écriture, ou bien encore sur ce fameux Roi Silence. Il apporte aussi de nouveaux aspects efficaces que je vous laisse découvrir pour ne pas spoiler.

Concernant les personnages ils se révèlent toujours aussi soignés, complexes et riches. J’avais un peu peur que, devant la multiplication des protagonistes, l’auteur s’y perd un peu et développe moins certains d’entre eux, mais ce n’est pas le cas. Chaque héros possède son propre caractère, sa propre vision, ses propres envie et besoins ce qui offre ainsi une palette de personnage assez large et dense. Les femmes sont clairement misent en avant dans ce tome avec par exemple Arkinessa la Main Douce qui a un rôle de plus en plus important et qui offre une vision du pouvoir complètement différente de celle de son frère, mais qui va se rendre compte de la difficulté de le tenir et des manigances qui peuvent se tramer, ou bien encore Kassis dont j’avais peur de son côté adolescente crédule dans le tome un, mais les évènements l’ont clairement obligé à évoluer, à grandir et à prendre de l’assurance pour survivre et avancer, ou bien aussi Allena qui prend de plus en plus d’ampleur et se révèle une pièce maîtresse dans l’intrigue. On retrouve donc des personnages féminins réussis, efficaces, loin du « lampadaire » qui attend que les choses se passent, et qui prennent leurs destins en main.

Concernant les frères Hellbrand la fin du premier livre à changer énormément de choses ils doivent donc s’adapter et se retrouver, alors parfois certains aspects sur l’évolution de leurs relations sont un peu trop faciles et certaines révélations jouent un peu trop sur le twist, mais ils se révèlent toujours aussi attachants. Je reproche par contre certains chapitre avec des personnages « jetables », je m’explique, je parle de ces chapitres où on nous présente un personnage qu’on ne retrouve pas par la suite, ou très peu, et qui servent surtout à amener un indice. Pourquoi construire un personnage sur un chapitre entier pour si peu ?

Alors oui, c’est vrai, j’ai trouvé tout de même ce tome légèrement en dessous du précédant, il reste clairement réussi, mais certains aspects font que parfois je me suis senti légèrement frustré. Comme par exemple certains aspects de sous-intrigues qui sont, selon moi, traités un peu trop facilement voir même trop rapidement, je pense par exemple aux différents passages entre le roi Karmalys et le chef des Lirander Cavall. On notera aussi le personnage de Dorian, sombre, violent qui remplit parfaitement son rôle. Par contre j’ai trouvés que certains passages, eux, traînaient un peu en longueur, comme par exemple ces fameux chapitres 0 qui auraient, je pense, mérité d’être raccourcis pour certains. Enfin  il en fait aussi parfois un peu trop dans la construction de ces personnages, se sentant obligé après chaque action de nous expliquer les sentiments qui les habitent ou encore de leur trouver une explication, c’est parfois frustrant, le lecteur pouvant se faire ses propres conclusion, même si rien de non plus gênant.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi soignée, percutante et entrainante plongeant le lecteur avec facilité de nouveau dans son univers pour notre plus grand plaisir. Certes parfois il use un peu trop de répétitions, comme sur ces fameux yeux d’or, mais cela ne gêne en rien la fluidité du récit. Par contre d’un point de vue de l’édition, un glossaire des personnages aurait peut-être apporté un plus, car parfois j’ai mis une ou deux pages à remettre certains héros secondaires. En tout cas un second tome que je trouve réussi, qui m’a fait passer un très bon moment de lecture, même si légèrement en dessous que le premier, et j’attends maintenant avec impatience le troisième et dernier tome de ce cycle.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce second tome du cycle de Martyrs qui nous propose une histoire entrainante, bien rythmée et efficace, moins explosive sur les révélations, mais mieux géré sur la durée niveau tension. Les intrigues se mettent doucement en place, les rebondissements sont maîtrisés et l’écheveau de manipulations commence à se révéler. L’univers développé au fil des pages a certes perdu de son aspect nouveauté, il se révèle tout de même toujours aussi solide, efficace et entrainant et des explications sont faites comme par exemple sur la religion de l’Ecriture, les Arsekers ou encore le Roi Silence. Les personnages sont toujours aussi complexes, riches et attachants et surtout l’auteur ne laisse pas de côté les personnages féminins qui ont une grande importance dans ce tome. Pourtant j’ai trouvé ce tome légèrement moins bon que le premier, pas grand-chose, mais voilà j’ai trouvé que certains aspects étaient traités trop rapidement tandis que certains passages, principalement dans les chapitres 0 traînaient un peu en longueur. De plus je trouvais que parfois il en faisait un peu trop, explicitant trop certaines choses, mais là rien de bien gênant. La plume de l’auteur est toujours aussi fluide, entrainante et efficace malgré quelques petites répétitions. En tout cas un second tome réussi, j’ai hâte de lire la suite maintenant.

 

Ma Note : 8/10

La Route de la Conquête – Lionel Davoust

la route de la conqueteRésumé : On la surnomme la Faucheuse. Débarquée trente ans plus tôt dans le sud, la généralissime Stannir Korvosa assimile méthodiquement nations et tribus au sein de l’Empire d’Asreth, par la force si nécessaire. Rien ne semble pouvoir résister à l avancée de cette stratège froide et détachée, épaulée par des machines de guerre magiques.
Parvenue à l’ultime étape de sa route, elle est confrontée à un nouveau continent un océan de verdure où vivent des nomades qui ne comprennent pas les notions de frontières ou de souveraineté. Elle doit pourtant affirmer l’autorité impériale car, dans le sous-sol de la steppe, se trouvent des ressources dont Asreth a terriblement besoin. Mais après une vie de conquête, Korvosa pourrait bien rencontrer la plus grande magie qui soit… et se débattre avec une situation inédite : le pacifisme.

Edition : Critic

 

Mon Avis : Ma première plongée dans l’univers d’Évanégyre fut avec ma lecture de La Volonté du Dragon qui m’avait alors permis de découvrir un univers fascinant, mélange de technologie et de magie et qui offrait une histoire efficace et bien rythmé (ma chronique ici). L’auteur a alors continué à développer cet univers à travers différentes nouvelles présentes dans différents magazines et anthologies. Ce livre a donc pour but de regrouper les différents textes déjà publiés et aussi nous offrir deux inédits, offrant ainsi six textes, à découvrir ou redécouvrir. J’avoue que j’avais hâte de voir comment allait se développer cet univers. À noter la couverture, illustrée par François Baranger, que je trouve superbe et efficace.

La Route de la Conquête : Ce texte inédit est un peu le gros morceau du recueil, avec près de 160 pages cette novella nous permet de retrouver Stannir Korvosa, personnage déjà rencontrée dans La Volonté du Dragon, qui est devenue depuis La Faucheuse célèbre généralissime. Aujourd’hui elle doit soumettre les Umaïs à la vision du dragon, mais elle va alors se retrouver en face d’un peuple pacifiste. Je dois bien avouer que rien que pour ce texte la lecture de ce recueil mérite d’être découvert. On a pourtant l’impression de repartir sur les mêmes bases que La Volonté du Dragon, avec ce peuple d’Asreth qu’on commence à bien connaitre, qui vient assimiler un autre avec en tête l’idéal imaginé par Mordranth l’oracle. Pourtant, la force de l’auteur est justement de traiter ce récit de façon complètement différente. On est loin ici de la diplomatie guerrière de sa première novella, mais plus dans quelque chose de plus profond et de fascinant traitant de sujets vastes, réfléchis et intéressants. Entre réalité et idéal rien n’est simple, peut-on vraiment soumettre un peuple qui vit dans la paix? Surtout qu’une donnée vient entrer en jeu, le sous-sol, qui contiendrait des ressources précieuses. On y retrouve cette dualité, cette ambiguïté habituelle, mais toujours aussi bien traité, entre deux idéaux, deux cultures complètement différentes, entre l’avancée de la technologie, du moderne dans l’ancien et le magique, ou bien encore sur la guerre qui doit tout résoudre, mais on y trouve aussi quelque chose de plus profond qui vient des personnages. En effet chacun des héros présentés se révèlent humains et doivent faire des choix en fonction de leurs doutes, de leurs convictions et de leurs failles. La différence de point de vue entre la généralissime et son aide de camp, à la fois si différents et si proches, apporte aussi un aspect nouveau et intéressant, le doute. C’est une des grandes forces de ce court récit. L’ensemble se révèle aussi parfaitement maitrisé, que ce soit au niveau du rythme, des révélations ou des rebondissements et permet de travailler un univers toujours aussi fascinant, complexe et éblouissant.

Au-delà des Murs : Cette nouvelle a été précédemment publiée dans Victimes et Bourreaux, l’Anthologie des Imaginales de 2011. Elle vient nous parler de la guerre et plus principalement des traumatismes qu’elle peut occasionner avec ce soldat qu’on découvre enfermé dans un hôpital, son esprit ayant fait un blocage suite à différentes batailles et aux horreurs qu’il a vu et vécu. Mais qu’a-t-il vraiment occulté de son esprit? L’auteur se met alors à jouer avec ses personnages et son lectorat, oscillant entre vérité et mensonge, entre folie et raison, tout s’embrouille pour notre plus grand plaisir. On plonge avec fascination dans cet esprit perdu, au bord de la folie, dont la vérité lui fait peur et qui va alors s’imaginer une vision complètement différente. Mais où est la vérité? Un texte à la fois prenant, perturbant et passionnant qui permet aussi à travers des flashback de découvrir un autre peuple, celui des guerriers-miroir qui se révèle clairement intéressant à découvrir. La fin se révèle assez ouverte pour offrir au lecteur de faire ses propres choix sur la suite.

La Fin de l’Histoire : Cette nouvelle nous fait découvrir le journal d’un conservateur, un homme qui suit les armées au fil de leurs conquêtes pour consigner et récupérer tous les aspects culturels des régions assimilés, permettant ainsi de les sauvegarder. Un texte qui se révèle sombre et pourtant emprunt de poésie, nous dévoilant un peuple qui sait que sa fin est proche et qui se retrouve en comité pour se raconter des histoires qui se révèlent touchantes. Un texte qui monte lentement en tension au fil des pages, où l’angoisse prend le lecteur lui offrant aussi des réflexions intéressantes sur les extrémités qui peuvent apparaitre, que ce soit aussi bien d’un côté que de l’autre. L’auteur dévoile aussi une guerre qui ne laisse pas indifférent que ce soit dans n’importe quel camp. Mais voilà malgré tout l’intérêt que possède cette nouvelle, je l’ai trouvé légèrement moins prenante que les précédentes. Rien de bien gênant, car elle reste tout de même efficace et entrainante.

Bataille pour un Souvenir : Concernant cette nouvelle elle se révèle un peu différente des autres puisqu’on ne suit pas ici le peuple d’Asreth, mais les fameux Guerriers-miroirs qu’on avait découvert dans une autre nouvelle. Il y a quelque chose de clairement fascinant dans ce texte justement dans la découverte de cette culture et principalement de ces guerriers qui se servent de leurs mémoires qu’ils brûlent pour devenir plus fort, presque invincibles. Il y a aussi quelque chose de poignant dans la façon dont est construit ce récit, plein d’émotions qui nous dévoilent finalement des hommes qui savent livrer leur dernière bataille, mais qui pourtant donnent le maximum d’eux-mêmes pour toujours exister, pour ne pas finir comme une simple page dans l’histoire d’un empire. Mais voilà il y a aussi quelque chose de frustrant dans cette nouvelle car, pour une fois qu’elle permettait de découvrir une autre culture, j’ai trouvé que certains aspects n’étaient pas assez développés. Alors certes ça permet d’offrir un rythme effréné sans se perdre dans trop d’explications, mais voilà j’ai trouvé cela tout de même dommage. J’espère que l’auteur reviendra sur ce peuple du Hiéral, il y a, selon moi, encore beaucoup à raconter.

Le Guerrier au Bord de Glace : Cette nouvelle est un texte inédit et nous plonge bien loin dans l’avenir, à la fin de cette belle unité qu’est l’Empire du Dragon qui maintenant s’entre-déchire dans des batailles intestines. Il y a quelque chose de tout bonnement fascinant dans ce texte, ce sont les combats de mécha que met en scène l’auteur. Des machines aussi hautes que des immeubles qui font clairement penser à certains mangas, le tout dirigé d’une plume experte et rythmée. Le lecteur en manque de sensation forte et qui apprécie ce genre de machines ne peut que se sentir happer par ce texte. La technologie qui nous est présentée se révèle flamboyante, passionnante et l’idée d’y ajouter une sorte de « conscience » apporte son lot de réflexion. Car oui l’auteur ne fait pas que nous offrir ici une bataille de mécha assez jouissive, non il continue aussi à travailler sur l’Homme, premièrement en montrant que finalement quel que soit son projet et la cohésion qu’il apporte il finit toujours par se détruire, ensuite par la relation entre le personnage principal et sa machine qui est soignée, philosophique et captivante. Une très bonne nouvelle, mélange d’adrénaline et d’idée intéressante avec une fin qui se révèle ouverte réussie.

Quelques Grammes d’Oubli sur la Neige : Cette nouvelle se situe complètement hors de la chronologie qui nous est présenté. Est-ce bien avant ou bien après la conquête du dragon ? En tout cas on retrouve ici une fantasy, qu’on va dire, plus classique, avec un monde médiéval, une ville en train de mourir sous la maladie et le froid avec son dirigeant qui va alors prendre contact avec la sorcière locale pour tenter d’améliorer la vie des siens. Un texte assez intéressant dans les idées qu’il développe, considérant que la technologie et le confort que vont apporter ce roi va peu à peu le rendre unique, égocentrique, avide de puissance et l’amener doucement dans une folie qui va le perdre. Un texte sombre, au final peut-être plus classique et linéaire que les autres, mais qui ne manque pas de charme et apporte un contrepoint intéressant à l’univers plus mécanisé qu’est celui d’Évanégyre.

 

Un des aspects qui passionne vient du fait que la Fantasy que nous offre l’auteur est différente de celle qu’on connait habituellement, mettant clairement en avant la technologie par rapport à la magie, qui doit alors s’éteindre pour le bien de tous. Il offre à partir de là pas mal de réflexions, que ce soit sur l’Homme comme sur la guerre ou encore sur la conscience, le tout dans des histoires qui se révèlent efficaces et captivantes. Mais surtout pour la première fois on découvre une chronologie dans cet univers, près de 1000 ans d’histoire à travers ses différentes nouvelles qui résonnent les unes entre les autres, et on se rend compte qu’il y a encore énormément à raconter. L’univers qui se densifie à chaque fois est de plus en plus passionnant, complexe à découvrir et donne envie d’en apprendre toujours plus. En tout cas un recueil de texte qui m’a offert un très bon moment de lecture et je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur qu’ils soient dans cet univers ou pas.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles qui nous propose de découvrir six textes, dont deux inédits, dans l’univers d’Évanégyre. L’ensemble se révèle clairement efficace entre tension, action, adrénaline et réflexion, où l’auteur n’oublie pas pour autant le côté humain proposant régulièrement des personnages complexes avec leurs forces et leurs faiblesses qui se retrouvent à devoir faire des choix. L’univers que développe l’auteur au fil des textes se révèle de plus en plus captivant, dense et j’avoue que la bataille de mécha très stylisé manga m’a passionné, même s’il ne s’agit que d’un petit élément de l’ensemble. Tous les textes ne sont pas tout à fait au même niveau, mais dans l’ensemble ils sont cohérents et réussis. Ce livre nous offre aussi la première chronologie de cet empire qui court sur près de 1000 ans et qui annonce clairement que tout n’a pas encore été raconté, ce qui est une excellente chose, car j’ai encore envie de découvrir et d’en apprendre plus sur l’Empire d’Asreth.

 

Ma Note : 8/10

 

Autre avis : Bibliocosme, Temps de livre, …

Parmi les Tombes – Tim Powers

parmi les tombesRésumé : Londres, 1862. Une ancienne prostituée nommée Adelaïde frappe à la porte de John Crawford, dont elle a croisé la route autrefois. La fillette née de leur brève union aurait survécu. . . mais son âme est prisonnière d’un spectre vampirique.
Ce monstre assoiffé de sang n’est autre que John Polidori, jadis médecin de Lord Byron, le scandaleux poète. Le passé de Crawford et d’Adelaïde est lié au monde des ombres, faisant de leur enfant un trophée convoité par l’esprit maléfique.
Déterminé à sauver sa fille, le couple maudit s’allie à la poétesse Christina Rossetti et à son frère, le peintre Dante Gabriel Rossetti, eux aussi tourmentés par Polidori depuis l’enfance.
Chacun devra choisir entre la banalité d’une existence humaine et l’immortalité sacrilège…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Je ne me suis pas laissé tenter par ce livre par hasard, en effet j’avais déjà lu deux des romans de Tim Powers, Sur Des Mers Plus Ignorées (chronique ici) ainsi que Les Voies d’Anubis (chronique ), qui m’avaient fait passer de bons moments de lecture, se révélant bien rythmés et efficaces. Ce fut donc sans surprise que je me suis laissé tenter, il y a quelques mois, par ce roman et, aussi il faut bien l’avouer, attiré par la couverture que je trouve sobre et efficace. Par contre, sot que je suis, je ne me suis rendu compte qu’à la fin de ma lecture que ce livre était la suite d’un autre roman, Le Poids de son Regard, qui d’ailleurs m’attend aussi dans ma PAL. Heureusement ils peuvent se lire indépendamment.

J’avoue j’ai eu un peu de mal à me lancer dans cette histoire et les 100 premières pages se sont révélées assez laborieuses. Je ne savais pas vraiment où je mettais les pieds, l’histoire me donnait un peu l’impression de partir dans tous les sens sans véritable logique, ni fil conducteur. De plus comme l’auteur changeait de point de vue à chaque chapitre j’avais un peu l’impression de piétiner, de ne pas avancer, tout en donnant le sentiment de découvrir une nouvelle histoire à chaque fois. Au final le démarrage débouchait sur la sensation d’entrer dans une histoire fermée dont il me manquait les clés pour l’assimiler. Puis peu à peu j’ai retrouvé ce qui faisait les qualités de l’auteur, une fois que les intrigues et les personnages commencent à s’entrecroiser l’ensemble se met alors à offrir une aventure efficace, pleine de rebondissements et de retournements de situations qui font qu’on se met à tourner les pages, pris par le rythme soutenu, dynamique et sans temps morts à travers cette course-poursuite qui va entrainer nos héros dans des périples qu’ils n’imaginaient même pas et dans conspirations qui se révèlent complexes.

Pourtant, malgré cette impression d’avoir quelque chose de plus fluide et de plus entrainant je n’ai jamais non plus réussi à m’immerger complètement dans le récit, l’ensemble me paraissant par certaines perspectives très bancal. Le principal soucis vient de la gestion des coups de théâtre que propose l’auteur. Au niveau timing pas de soucis tout s’enchaîne bien, mais au niveau cohérence là on repassera quand même pour quelques-uns. En effet certaines des réactions des personnages paraissent clairement manquer d’intelligence et de logique, je ne peux pas trop en dévoiler sans spoiler, mais on sent bien que l’auteur cherche trop à se garder des portes ouvertes pour prolonger son récit et remplir les pages le plus longtemps possible. C’est dommage car je me suis ainsi retrouvé à décrocher à chaque point que je trouvais aberrant et, par conséquent, perdre du temps à replonger dans l’histoire. Je reproche aussi à l’auteur une certaine fascination pour les Deus Ex Machina qui en devenait, à force, ennuyeuse. Non, cela n’a rien d’intéressant selon moi que régulièrement, dès qu’un personnage se retrouve bloqué, un élément venu d’on ne sait où, et le plus souvent fantastique, vienne le secourir. C’est trop facile. Enfin un dernier point qui m’a dérangé, cette fin en forme de Happy-End un peu trop simpliste par certains aspects, même si explosive. Dommage.

L’univers qui est construit ici est par contre assez fascinant. Il arrive, comme souvent, à nous plonger dans une Londres ambigu où se côtoie le lumineux et l’obscur et où le lecteur va découvrir les plus hauts lieux comme les plus sombres bas-fonds. Un Londres où la magie et le surnaturel y sont très présents avec des mystères remontant jusqu’à des périodes très lointaines. L’auteur se révèle posséder une imagination débordante avec pas mal de bonnes idées comme sa façon de traiter les vampires ou encore tout ce qui tourne autour des fantômes. Il y a une vraie densité et une vraie complexité qui se dégage de cet univers, mais qui, pourtant, n’a pas réussi à complètement me convaincre. On a parfois un peu l’impression que l’auteur le garde un peu pour lui, il parait, sur un ou deux aspects, assez hermétique, comme si l’auteur cherchait à jouer sur le côté mystérieux, mais ratait son coup rendant simplement le tout fermé. Ensuite, j’ai trouvé que ce soit-disant monde magique était un peu trop connu, chaque personne qu’on rencontre ou qu’on croise au fil des pages parait au courant et possède sa propre idée, ce qui est assez déroutant. Par contre j’ai apprécié l’inclusion de poètes et de poésie, nous faisant découvrir ce monde, mais sous une point de vue différent de ce qu’on connait.

Concernant les personnages ils se révèlent clairement énergiques, vivants et donnent envie de suivre leurs aventures avec un minimum d’envie et de plaisir tant on sait qu’elles vont se révéler un minimum percutante et entrainante. Que ce soit la famille Rosetti, Adelaïde, John Crawford, Johana ou bien même le sombre et fougueux Trelawny, chaque personnage arrive à apporter son dynamisme et sa force pour faire avancer l’intrigue et faire qu’on tourne les pages pour essayer de voir ce qui va leur arriver. Mais voilà là où les personnages pêchent, selon moi, c’est concernant l’aspect plus émotionnel. C’est bien simple j’ai eu l’impression qu’il était proche du néant. Chaque personnage avance en fonction de ses objectifs et des besoins de l’histoire, mais ils ne donnent jamais l’impression de complètement s’accrocher entre eux. Le seul lien empathique que j’ai ressenti c’est entre Johana et son père John Crawford où on sent qu’il y a un quelque chose de fort entre eux. Pour les autres, qu’ils soient frères ou sœurs ou bien qu’ils doivent se lancer dans des combats qui peuvent les amener à la mort, l’ensemble m’a paru rester assez froid et terne. Ce qui est assez frustrant finalement vu qu’on est quand même un minimum intéressé par leurs aventures.

Concernant la plume de l’auteur elle se révèle soignée, dense et efficace, plongeant le lecteur dans cet univers et ce Londres captivant qu’il construit au fil des pages. Dommage finalement que l’ensemble ne suive pas complètement, certes on retrouve le côté foisonnant de l’intrigue, mais l’ensemble manque de cohérence et a du mal à démarrer. Une lecture plutôt mitigé, mais qui ne m’empêchera pas de lire d’autres romans de l’auteur dont Le Poids de son Regard dont j’ai entendu de meilleurs échos et qui m’attend dans ma PAL.

En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce livre avec le sentiment mitigé d’un roman qui possède pourtant du potentiel et un aspect entrainant et haletant, mais dont le reste ne suit pas toujours. L’histoire a déjà du mal à démarrer, je me suis senti perdu sur les 100 premières pages, avant d’enfin rentrer dans une intrigue pleine d’action et de surprises. Et pourtant malgré une certaine fluidité qui apparait alors, j’ai trouvé que certains rebondissements manquaient de cohérence, que l’auteur abusait un peu trop de Deus Ex Machina ainsi qu’une conclusion légèrement trop happy-end et reposant sur quelques facilités. L’univers que construit l’auteur se révèle dense et complexe, offrant une ville de Londres fascinante par son ambiguïté, par les mystères et les aspects surnaturels qu’elle y cache. L’auteur possède quelques bonnes idées comme ses vampire ou encore ses fantômes, mais je trouve dommage cette impression que tout le monde est au courant d’un soit-disant monde surnaturel caché. Concernant les personnages ils sont énergiques et entrainants, mais j’ai trouvé qu’ils manquaient un peu trop d’empathie ce qui est légèrement frustrant. La plume de l’auteur se révèle fluide, soignée et entrainante. Finalement j’ai l’impression d’être passé légèrement à côté de ce roman, ce qui ne m’empêchera pas de me laisser tenter par d’autres livres de l’auteur.

 

Ma Note : 5,5/10

 

Autres avis : Boudicca, Dup, Nymeria, Tesrathilde, …

Under my hat : Tales from the Cauldron – Anthology by Jonathan Strahan

under my hatRésumé : Neil Gaiman, Holly Black, Diana Peterfreund, Margo Lanagan, Peter S. Beagle, and Garth Nix are just a few of the authors who have toiled over their cauldrons and conjured up bewitching new creations inspired by and celebrating the might and mystery of the witch. Assembled by one of the most well-regarded anthologists in the science fiction/fantasy world, this rich, intelligent collection will enchant readers of all ages.

Edition : Hot Key Books

 

Mon Avis : Je me suis laissé tenter par ce recueil de nouvelles, je dois bien l’avouer, principalement pour sa couverture, colorée et pleine d’humour, qui a fait que je me suis retrouvé à feuilleter ce livre. Je dois bien avouer aussi que certains des noms d’auteurs présents au sommaire m’ont donné envie de faire entrer ce livre dans ma PAL. Concernant le sujet de cette anthologie, comme vous vous en doutez, il s’agit des sorcières, pas obligatoirement le sujet qui me fascine le plus, mais de temps en temps une bonne petite histoire de sorcellerie c’est toujours agréable. À noter que ce recueil contient 18 nouvelles d’auteurs différents.

Stray Magic de Diana Peterfreund : Cette nouvelle va nous faire découvrir une sorcière qui n’a pas vraiment conscience d’en être une et qui s’occupe de chiens abandonnés. Elle va alors croiser un animal bien spécial. Un texte que j’ai trouvé gentil, fluide, cherchant à toucher le lecteur sur la cause des animaux abandonnés, principalement en donnant voix à ce chien de façon efficace et en jouant sur les émotions. Mais voilà dans l’ensemble le texte reste peut-être un peu trop mielleux, avec sa conclusion clairement happy end, ce qui fait qu’il a du mal a se révéler plus qu’un simple divertissement agréable pour petits et grands. De plus j’ai eu l’impression qu’il s’agit d’une introduction à une histoire plus longue.

Payment Due de Frances Hardinge : Cette nouvelle nous fait découvrir une jeune sorcière qui va tenter de récupérer ses affaires qui lui ont été volées. Le texte se révèle être du pur divertissement, ne cherchant que le côté fun et entrainant, avec une légère dose d’humour. L’ensemble se révèle alors efficace et on tourne les pages avec un minimum de plaisir, même si la fin est prévisible. L’aspect magie est bien traité par l’auteur, avec un tour de passe-passe assez marrant, mais voilà comme le texte précédent il lui manque un petit truc, un peu plus de profondeur, pour vraiment se révéler marquant. Je le classe dans le vite lu, sympathique et vite oublié.

A Handful oh Ashes de Garth Nix : Cette nouvelle nous fait découvrir une école de sorcellerie où, aussi bien les servantes que les enfants de familles riches, peuvent devenir sorcières. Mais la découverte d’un ancien règlement magique va tout bouleverser. J’ai bien aimé ce texte qui nous offre un univers solide, travaillé et nous propose une histoire vraiment efficace. Alors certes on tombe un peu dans l’école de sorcier à la Harry Potter, le tout mâtiné d’un soupçon d’école victorienne, mais l’auteur arrive à nous offrir des héroïnes vraiment attachantes et entrainantes, ainsi qu’un background dense pour emporter le lecteur. L’ensemble aurait peut-être par contre gagné à être un peu plus long, principalement dans les retournements de situations, mais rien de bien gênant.

Little Gods de Holly Black : Cette nouvelle nous plonge avec une jeune adolescente qui a rejoint un groupe de sorcier. Plusieurs de ces groupes vont se retrouver une nuit bien spéciale, pour fêter leurs pouvoirs. L’auteur décide de traiter à travers son récit de différents aspects tel que les relations, la force de l’amitié, la religion voir encore la quête identitaire de l’héroïne. L’ensemble se révèle très bien écrit et fluide, mais voilà j’ai trouvé que sur les thématiques l’auteur ne rentrait jamais vraiment dedans, ne faisant que les effleurer pour aboutir à une conclusion un peu facile. Ce n’est pas mauvais, mais loin d’être transcendant et aurait sûrement mérité un traitement plus long. Puis j’ai eu l’impression que ça touchait plus un public Américain.

Barrio Girls de Charles de Lint : Cette nouvelle nous plonge dans le quotidien de deux meilleures amies, deux jeunes filles de caïd de gang, qui se prennent pour des vampires jusqu’au jour où une sorcière va tuer un être qui leur est cher. Ce texte est construit un peu comme un conte avec des personnages, une situation grave, l’apprentissage, on règle la situation et on termine le tout avec une morale qui reste toujours un peu ambigu. Mais là l’auteur a décidé de l’adapter d’un point de vue contemporain avec des gangs et autre. Le problème c’est que l’ensemble reste trop simpliste et l’ensemble un peu trop gentil pour entièrement m’accrocher ou me fasciner.

Felidis de Tanith Lee : Cette nouvelle nous fait découvrir un homme qui, lors de son voyage, va croiser le chemin d’une sorcière-chat et va se rapprocher d’elle. Ce récit se révèle être construit de façon très classique d’un point de vue Fantasy, mais l’ensemble m’a fasciné par l’imagination débordante de l’auteur ainsi que par sa plume qui a réussi à m’emporter à travers son histoire. La magie se révèle déroutante et repose sur un twist vraiment intéressant qui ouvre sur un univers plus grand. Je regrette juste que les personnages soient un peu froid, principalement par leurs facilités à accepter certaines situations, mais rien de dramatique ou de gênant.

Witch Work de Neil Gaiman : J’avoue je suis un grand fan de Neil Gaiman, il a décidé ici d’offrir au lecteur un poème qui se révèle sympathique, agréable et se lit facilement. Pourtant, j’avoue, mais c’est personnel, je suis un peu déçu j’attendais plus de l’auteur.

The Education of a Witch d’Ellen Klages : Cette nouvelle nous fait découvrir une enfant, dont la vie va changer prochainement suite à la naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur et qui va alors se découvrir une fascination pour les sorcières après le visionnage du film La Belle au Bois Dormant et plus précisément par sa découverte de Maléfique. Un excellent texte, principalement par son aspect glaçant, faisant monter lentement la tension au fil des pages à travers le personnage de cet enfant qui va découvrir la jalousie et va alors se rendre compte que le monde n’est pas tel qu’elle l’imagine. Un texte fantastique qui m’a happé aussi bien justement par son personnage principal attachant et par cette sourde ambiance glaçante qui s’insinue lentement pour aboutir à une conclusion efficace.

The Threefold World d’Ellen Kushner : Cette nouvelle nous plonge dans la vie d’un étudiant, Finlandais, fasciné par les légendes grecques et rejetant tout le folklore de son pays. Une rencontre surprenante et le voyage onirique qui va s’en suivre va alors lui faire changer d’avis. J’ai adoré ce texte, il se révèle simple dans sa construction, mais l’auteur arrive clairement à nous happer, principalement dans cette mythologie nordique, Finlandaise, qui dévoile l’origine de tout et qu’elle construit efficacement. La plume de l’auteur se révèle vraiment poétique et magique. Elle m’a donné envie d’en apprendre plus, justement sur cette mythologie.

The Witch in The Wood de Delia Sherman : Cette nouvelle nous fait découvrir une sorcière qui n’a jamais quitté de sa vie la forêt et qui un jour, en chassant un cerf, va se rendre compte qu’elle a en fait touché un homme bloqué dans une malédiction. Son grand amour. J’avoue que le récit est en soit pas mauvais, nous offrant une magie de la nature intéressante ainsi que des magiciens intéressants entre ombre et lumière. L’ensemble ne manque pas non plus de rebondissements. Mais voilà j’ai trouvé l’aspect romantique un peu trop facile à mon goût tout comme le retournement de situation à la fin.

Which Witch de Patricia A. McKillip : Cette nouvelle nous plonge dans une Fantasy Urbaine où un groupe de rock, et accessoirement de sorciers et sorcières, va devoir lutter avec leurs familiers contre une sombre menace. Autant le dire tout de suite je n’ai jamais accroché à ce texte, la plume m’a paru beaucoup trop simple avec un sens du détail dans les tenues vestimentaires des personnages qui ne m’a jamais accroché. L’histoire en soit ne se limite qu’à une bataille avec quelques renvois émotionnels vers les héros, mais je n’ai jamais réussi à rentrer dedans. Dommage, cela vient peut-être de moi, j’attendais peut être autre chose.

The Carved Forest de Tim Pratt : Cette nouvelle nous propose de suivre un grand frère qui cherche à récupérer sa jeune sœur qui a fui la maison, étant incomprise par ses parents, pour être formé par la Sorcière de la ville. J’avoue que le récit démarrait bien, se révélant prenant par cette sorcière au pouvoir fascinant à la fois bénéfique, gardant un œil sur tous les habitants de cette ville, mais pouvant se révéler très sombre car pouvant faire disparaitre une personne de la mémoire des gens. Puis tout bascule et on tombe clairement dans le préchi précha où le grand frère va alors ouvrir les yeux de la sorcière sur ce qu’elle fait est mal et où la jeune sœur devra donc attendre 18 ans avant de faire choix car avant on manque clairement de maturité pour faire un choix. Mouais. Pas mon truc désolé. Dommage, car il y avait du potentiel.

Burning Castles de M. Rickert : Cette nouvelle est compliqué à définir sans trop en révéler, on va dire qu’elle traite de la désillusion d’une fille qui découvre que ses rêves d’enfants se sont éteints et que le lien qui l’unissait avec sa mère a changé. J’avoue je ressors perplexe de ma lecture, l’auteur cherche clairement à jouer avec le lecteur, entre fantastique et réalité, mélangeant les deux sans jamais non plus définir clairement l’existence de l’irrationnel. L’héroïne principale a un côté touchant, mais la conclusion ne m’a pas accroché, trop percutante peut-être.

The Stone Witch de Isobelle Carmody : Cette nouvelle nous fait découvrir une femme qui déteste les enfants, mais va se retrouver à devoir en surveiller un lors d’un voyage en avion. Juste avant le crash de l’engin elles vont se retrouver toutes les deux dans un autre univers. Un texte que j’ai trouvé sympathique, construit de façon efficace et offrant aux héros une quête, certes sur certains aspects classiques, mais qui se révèle entrainante et passionnante, où chacune va devoir se dévoiler à l’autre. Je reproche juste peut-être certaine transition un peu facile, principalement dans la relation de l’héroïne avec l’enfant ainsi qu’une conclusion un peu gentillette.

Andersen’s Witch de Jane Yolen :  Cette nouvelle se révèle être un hommage à Hans Christian Andersen, l’utilisant ainsi comme héros dans le conte que l’auteur nous offre ici. On sent d’ailleurs qu’elle connait bien ses classiques, car elle offre un texte que j’ai trouvé très réussi et passionnant. Si on aime les contes d’Andersen on devrait clairement s’y retrouver par ce mélange de construction jeunesse, mais accompagné d’une morale qui se laisse découvrir à tout âge, le tout à travers une écriture fluide et entrainante.

B is for Bigfoot de Jim Butcher : Une nouvelle qui se situe dans l’univers de Dresden ça fait toujours plaisir, surtout que là notre grand magicien va devoir protéger le fils d’un Bigfoot. Un texte qui se révèle vraiment efficace, entrainant avec toujours cette patte humoristique et pleine d’action. Les personnages se révèlent efficace et Irwin devrait toucher le lecteur qui pourra se reconnaitre un peu dans ce personnage, solitaire à l’école, qui lit régulièrement de la SF dans son coin et souffre-douleur de certains camarades. Certes ce n’est pas le meilleur texte de l’auteur et certaines réflexions sont un peu simplistes, mais dans l’ensemble il m’a bien accroché.

Great-Grandmother in the Cellar de Peter S. Beagle : Cette nouvelle nous présente un jeune garçon qui, suite au mauvais sort jeter par un autre sorcier sur sa sœur, va tout tenter pour la sauver, comme appeler sa arrière grand-mère décédé. Une excellente nouvelle, principalement par l’ambiance qu’elle met en place, assez sombre et mystérieuse, principalement concernant tout ce qui entoure le personnage de l’arrière grand-mère et sa vision contradictoire. L’ensemble reste certes très linéaire, mais le duel final se révèle très efficace, avec son lot d’action et de tension.

Crow and Caper, Caper and Crow de Margo Lanagan : Et on termine ce recueil avec cet excellent texte qui nous propose de découvrir une sorcière très ancienne qui va travers la planète pour aller rencontrer et bénir le bébé de son fil qui vient de naitre. La nouvelle se révèle fascinante par le sentiment de puissance qu’elle met en place, ainsi que par le background qu’elle travaille sur cette sorcière. Elle nous offre aussi un travail assez intéressant sur le parallèle entre l’ancienne magie et la technologie. Les personnages se révèlent vraiment intéressants et j’avoue que ce texte m’a clairement donné envie d’en découvrir plus sur l’auteur.

En Résumé : Ce qu’on peut dire, une fois la dernière page de ce recueil tournée, c’est que l’ensemble des textes se révèle très variés, allant du récit jeunesse au plus adulte, de la Fantasy au fantastique, ce qui permet à un panel large de lecteur de se laisser tenter. Le soucis vient que comme le panel est large, tous les textes ne marquent donc pas le lecteur de la même façon, en effet on se retrouve a osciller facilement entre le très bon et certains qui n’ont jamais réussi à me captiver. Malgré cet aspect j’avoue avoir passé tout de même un agréable moment de lecture avec ce livre qui propose de découvrir 18 nouvelles différentes sur le thème des sorcières. Il m’a d’ailleurs aussi permis de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas forcément et dont je lirai d’autres textes sans soucis.

 

Ma Note : 6,5/10

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