Catégorie : Fantasy Page 30 of 69

Kel Tome 3, La Ronde de L’Aigle – Andréa Schwartz

kel 3 la ronde de l'aigleRésumé : Amadan du Phénix, souverain suprême de tous les Kel’yon, s’apprête à prendre femme dans la Maison du Dragon.
Du nord au sud du pays de Kaek’tun, les Trois Noblesses se dressent contre une alliance contre-nature. La plus puissante d’entre elles est la Lignée de l’Aigle : la reine des transgressions, la redoutable Maison sai Mordrain. Sang-mêlé de naissance, entraînée par des assassins, Lune est envoyée dans le nord. Elle sera l’œil et l’oreille du Dragon dans le Nid de l’Aigle. Mais sous le toit des sai Mordrain, les trahisons sont multiples ; l’Aigle, suprême dans les cieux kel’yon, a des ennemis plus féroces encore que le Dragon kel’bai.

Edition : Rebelle

 

Mon Avis : Il y a environ deux ans (oui ça date déjà), on m’a proposé de lire le premier tome de cette série et j’avoue avoir été agréablement surpris, car même si l’histoire restait assez classique, l’ensemble se révélait solide et efficace pour se lire avec plaisir (ma chronique ici). La suite, publiée l’année dernière, s’était révélée encore plus intéressante à découvrir, offrant une histoire que je trouvais plus complexe et plus dense (ma chronique ). C’est donc sans surprise que lorsque j’ai vu que le troisième tome était publié, je l’ai rapidement fait rentrer dans ma PAL pour savoir ce qu’allait bien nous proposer l’auteur. À noter aussi une illustration de couverture que je trouve réussie.

Ce qu’il y a d’intéressant, selon moi, avec cette série c’est que l’auteur décide de changer de personnage principal à chaque nouveau tome, ce qui a pour conséquence d’éviter de tomber dans une sorte de routine, tout en diversifiant ainsi les points de vues, les réflexions ainsi que les lignes d’intrigues. Attention cela ne veut pas dire qu’on change complètement d’intrigue à chaque tome, on retrouve au fil des tomes les différents personnages rencontrés dans les volumes précédents ainsi que les lignes d’intrigues principales, principalement politiques, entre Kel’yon et Kel’bai, mais voilà je trouve que cela apporte une certaine fraicheur. Cette fois on se retrouve donc à suivre Lune, jeune espionne formée par les Kel’bai et qui a pour première mission d’aller se lier à Shelun (héroïne du premier tome) pour rentrer dans le clan Mordrain et y découvrir quelle machination il s’y trame.

On se retrouve alors plonger dans une intrigue qui va se révéler encore plus complexe que les deux premiers tomes. On quitte un peu l’aspect, on va dire, « découverte » de cette société, pour plonger en plein dans la politique avec tout ce qui gravite autour. Entre jeu de pouvoir, manipulations, ambitions et trahisons on dévoile ainsi au cours de la lecture une histoire dense, qui révèle ses surprises et ses pièces au compte goutte pour mieux brouiller les pistes du lecteur et jouer avec lui. Sauf que voilà j’ai quand même eu un peu de mal au début, même si rien de bien méchant non plus. Changer de personnage principal fait qu’on est obligé de prendre un peu de temps pour le découvrir, ajouter à cela, comme je l’ai dit, une histoire dense ainsi que de nombreux noms de protagonistes pas toujours faciles à mémoriser, il est parfois un peu compliqué de se rappeler qui est qui et qui fait quoi pour qui. J’aurai aimé, je pense, avoir un lexique des personnages et des différentes familles, je me serai un peu moins perdu durant les premières pages. Car oui, la suite va vite balayer ce défaut, arrivant à m’emporter dans une toile d’araignée qui se resserre doucement autour du lecteur, offrant un récit certes moins guerrier que les précédents, mais plus subtil et plus pernicieux entre jeux de dupes et jeux d’assassins, jouant plus sur les conspirations que l’action, pour tenter de dévoiler une vérité qui se dérobe à chaque nouvelle découverte, poussant ainsi le lecteur à tourner les pages facilement pour en apprendre plus.

Un récit bien porté par un rythme plutôt lent, mais finalement terriblement efficace, jouant sur les révélations et les surprises, même si j’ai trouvé le dernier tiers légèrement trop rapide dans ses révélations et son aboutissement, surtout que vers le milieu quelques longueurs se font ressentir. Je regrette aussi un peu quelques sous-intrigue qui se révèlent un peu oubliées vers la fin. Mais rien de bien méchant non plus tant l’ensemble ne manque pas d’intérêt, que ce soit dans la redécouverte d’anciens personnages et ce qu’ils sont devenus depuis le premier, comme dans la plongée du monde politique de cette contrée divisé par la guerre. L’auteur a ainsi vraiment réussi à rendre son univers vraiment fascinant à découvrir, surtout quand on voit tous les développements qui sont apparus depuis les deux premiers tomes. On en apprend ainsi ici encore plus que ce soit sur les Kel’yon comme les Kel’bai pour de nouveau nous faire réfléchir sur finalement le peu de différence qu’il existe entre ces deux peuples qui se haïssent. L’aspect clairement « asiatique » mis en place par l’auteur ajoute une touche exotique à l’ensemble qui, je trouve, apporte un plus bienvenue, entre honneur, guerre, honte et traditions et le tout porté par des descriptions efficaces. On découvre aussi un aspect différent, celui des assassins, des espions, les jikkai, une caste aux nombreux secrets, qui possède ses propres us et coutumes, élevé dans le grand secret pour servir d’outil aux différentes familles. Un univers qui me passionne de plus en plus tome après tome et qui donne envie d’être découvert.

Concernant les personnages on se retrouve à suivre ici Lune, jeune fille d’une petite vingtaine d’année, jikkai, qui se révèle très rapidement attachante, soignée et intéressante. Elle se révèle complètement différente de Shelun ou de Herdred offrant ainsi plus un côté « humain », moins froid, mis aussi devant les nombreux obstacles qui se retrouvent ou se sont trouvés devant elle et qui la force à voir les choses de façon différente. Les personnages secondaires qui gravitent autour se révèlent eux aussi intéressants à découvrir, entre manipulation et intérêts personnels. Je regretterai juste le fait qu’on ne voit parfois très peu des anciens personnages comme Herdred, dont de nombreuses questions restaient en suspens dans le tome précédent sans obligatoirement tous trouver leurs réponses ici. Mais bon rien de non plus bloquant et je me doute que je trouverai mes réponses par la suite.

La plume de l’auteur se révèle fluide, soignée et terriblement efficace, nous plongeant de façon efficace et avec plaisir dans la découverte de ce troisième tome qui se révèle au final une très bonne lecture, efficace, oscillant entre manipulation, mensonge et trahison. L’auteur n’oublie pas pour autant d’y glisser une romance qui se révèle efficace évitant de tomber dans le trop mielleux. L’auteur arrive à nous surprendre de tome en tome et surtout à construire une intrigue de fond dense et passionnante qui me donne clairement envie de lire la suite.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec le troisième tome de ce cycle qui nous fait découvrir une nouvelle héroïne, Lune, espionne Kel’bai qui se révèle un personnage humain et attachant. L’intrigue proposée se révèle complexe, entre trahisons, mensonges et jeu de pouvoir et surtout permet de découvrir plus en profondeur la politique entre Kel’yon et Kel’bai qui ne manque pas de se révéler complexe avec son lot de jalousie et de jeux de pouvoirs. Certes la première partie demande de la concentration devant les nombreuses intrigues qui se dessinent et surtout les différents personnages nommés, et je pense qu’un lexique par famille aurait apporté un plus, mais très vite je me suis retrouvé emporté par ce récit efficace et offrant de nombreuses surprises. L’univers continue à se développer et à se complexifier au fil pour nous dévoiler un monde intriguant et passionnant qui mérite d’être découvert. Les personnages, outre Lune dont j’ai déjà parlé, se révèlent soignés et efficaces même si je suis un peu frustré de ne ne pas beaucoup voir certains des héros des tomes précédents. Je regretterai par contre ce troisième tome quelques longueurs vers le milieu de l’œuvre, un dernier tiers à l’inverse peut-être un peu trop rapide ainsi que quelques intrigues secondaires oubliés, mais bon rien de non plus dérangeant. La plume de l’auteur se révèle fluide, soignée et entrainante, nous happant facilement dans son histoire. Je lirai la suite sans soucis et avec grand plaisir.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Ptitetrolle, …

Aeternia Tome 1, La Marche du Prophète – Gabriel Katz

aeternia 1 la marche du propheteRésumé : Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.
Dans le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang…

Edition : Scrineo

 

Mon Avis : Gabriel Katz fait partie des auteurs dont je suis avec assiduité les différentes publications. En effet après avoir réussi à me captiver avec sa trilogie Le Puits des Mémoires (Tome 1, Tome 2, Tome 3), et malgré un sentiment mitigé concernant ma lecture de La Maitresse de Guerre (chronique ici), je dois bien avouer qu’il a toujours réussi à offrir des histoires efficaces et entrainantes. C’est donc sans surprise qu’au moment de la publication de son dernier roman, Aeternia ait rapidement terminé dans ma PAL puis entre mes mains. À noter de nouveau une magnifique couverture, illustrée par Aurélien Police.

On replonge donc dans l’univers que développe l’auteur depuis sa première trilogie, nous proposant de découvrir avec plaisir dans ce nouveau cycle de nouvelles régions et de nouveaux personnages. Ne fuyez pas, il est possible de lire chacune des histoires indépendamment des autres il n’est donc pas obligatoire d’avoir lu Le Puits des Mémoires ou La Maîtresse de Guerre pour se lancer dans ce récit. Ce qu’il y a de bien quand on se lance dans un récit de Gabriel Katz c’est qu’on sait à quoi s’attendre, une histoire qui se révèle énergique, vivante, sans temps mort, bien portée par de nombreux rebondissements et de nombreuses révélations. Il n’oublie pas non plus pour autant l’action, nous offrant des scènes de combat assez percutantes et terriblement efficaces, le tout bien porté par un aspect très visuel. On se retrouve ainsi plongé avec plaisir dans une multitude de manipulations, souvent politiques, humaines et religieuses, pour découvrir ce qui se cache derrière celles-ci et comment certains personnages vont réussir à s’en sortir.

Ce qui, je trouve, devient un inconvénient quand on se lance dans un récit de Gabriel Katz c’est que finalement on sait à quoi s’attendre. Je me répète, je le sais, mais je m’explique. On se rend rapidement compte de la simplicité que propose l’auteur dans le développement de l’intrigue, une sorte de naïveté qui, certes, permet d’avancer très rapidement et de façon énergique, mais qui, d’un point de vue personnel, me frustre tant j’espère parfois plus. Surtout que là on sent bien qu’il cherche à nous faire réfléchir, principalement sur les questions de religions et toutes les conséquences qui gravitent autour de la foi quand elle est aux mains des hommes, mais voilà l’ensemble ne prend jamais vraiment tant il reste trop à la surface du sujet, et surtout de façon simpliste, voir même binaire par certaines explications. Il tombe aussi ici parfois dans certains clichés un peu trop gros pour vraiment m’accrocher. Cela ne rend pas pour autant l’histoire mauvaise, tant elle est entrainante et possède de nombreuses surprises, mais l’empêche clairement de s’élever au-dessus du simple divertissement qui se lit rapidement. De plus j’ai aussi ressenti une sorte de répétition, l’auteur amenant parfois certaines révélations de la même façon que dans ses précédentes œuvres ce qui gâche un peu le coup de théâtre.

Concernant l’univers, sans non plus révolutionner le genre, il se révèle assez solide pour offrir une image de fond efficace et qui colle bien à l’histoire ainsi qu’aux personnages. On découvre ici deux grandes religions, dont les dieux sont La Déesse et Oshin, qui vont venir grandement bouleverser nos différents héros et essayer d’offrir de nombreuses réflexions qui ne sont pas sans rappeler notre Histoire. L’auteur développe aussi un peu plus certains aspects que sont par exemple la nécromancie tout en conservant son ton cynique et rempli d’humour, que ce soit à travers les différents décalages lors des présentations, comme dans les dialogues. Il ne cherche jamais à nous présenter des personnages ou à nous offrir des images parfaites ce qui, je trouve, est une bonne chose. Sauf que voilà, depuis le temps qu’il développe son monde (soit maintenant cinq tomes) j’ai du mal encore à vraiment me l’approprier, il me parait un peu trop servir d’image sans chercher à être plus que cela. Alors rien de bloquant ou de dérangeant non plus, j’ai juste l’impression de me retrouver dans un monde qui manque un peu de vie, n’étant présent que parce qu’il faut une toile de fond à l’intrigue. Je ne saurai trop expliquer le pourquoi de mon ressenti.

Concernant les personnages, ils ne se révèlent pas mauvais, nous offrant des héros un minimum complexes, travaillés, entrainants et souvent marquants voir charismatiques. Sauf que voilà j’ai trouvé qu’ils se révélaient parfois un peu trop stéréotypés, comme par exemple Leth Marek qui a du mal à sortir de son rôle de guerrier au grand cœur bourru qui va se retrouver par la force des choses emporté dans un combat qui le dépasse, ou encore ce jeune fervent de la déesse qui décide de s’engager dans la foi et se rend compte que la religion est très politique loin de l’idéal qu’il s’en faisait, ou bien encore ce guerrier mystérieux. J’ai trouvé qu’ils manquaient d’un peu de folie dans leur construction, même si cela ne les empêche pas d’être solides et intéressants à suivre, offrant aussi de nombreux points de vue qui ne manquent pas d’intérêts. On retrouve par contre la marque de l’auteur au niveau des dialogues, principalement entre Leth et Desmeon, qui sont bien portés par un cynisme et un humour des plus décapant, même si parfois ils tombent légèrement trop dans le familier voir dans l’humour un peu trop second degré.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi simple, efficace, entrainante et pleine d’action, ce qui fait qu’on tourne les pages finalement assez facilement pour en apprendre plus sur cette histoire. Au final ce premier tome offre un divertissement qui se révèle assez sympathique même si, j’avoue, j’attendais peut-être plus de densité et de profondeur de cette œuvre. Le final qui nous est présenté par contre va se révéler vraiment accrocheur, offrant quelques cliffhangers percutants, même si j’en avais vu venir certains, et laissant de nombreuses questions en suspens. Je lirai la suite, rien que pour savoir vers où on va se diriger en espérant peut-être un petit peu plus de complexité.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture assez sympathique avec ce premier tome d’une nouvelle trilogie, mais j’attendais peut-être un peu plus de ce roman de Gabriel Katz. L’histoire n’est pas mauvaise pour autant, on y retrouve les qualités de l’auteur avec une intrigue efficace, bien menée avec de nombreux rebondissements et sans temps morts. Mais voilà, j’y ai aussi retrouvé les lacunes de l’auteur qui, ici, commencent à se ressentir à travers une intrigue par certains aspects un peu trop simpliste, manquant de densité et traitée parfois un peu trop rapidement et facilement pour complètement me fasciner, surtout dans un sujet aussi intéressant que les guerres de religion. L’univers se révèle toujours aussi solide avec de nombreux aspects intéressants, mais cela fait cinq tomes qu’il est développé et j’ai du mal à vraiment me l’approprier, comme s’il lui manquait un peu de vie. Les personnages sont travaillés et soignés, mais tombent un peu trop dans certains stéréotypes et ont par conséquent du mal à en sortir et surtout du mal à surprendre. La plume se révèle simple, efficace et entrainante. Puis arrive le final qui apporte son lot de surprises et son cliffhanger, un final qui donne un minimum envie de lire la suite.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Lelf, Dup, Livresse, Lanyla, …

Blizzard Livre 1, Le Secret des Esthètes – Pierre Gaulon

blizzardRésumé : Dans le lointain Nord, tout autour d’une cahute, s’étendent à perte de vue forêts enneigées et pics glacés. Blizzard, l’un des rares magiciens survivant d’une guerre encore fraîche et son protégé Chasseur y vivent entre retraite et exil loin d’un royaume maintenant pacifié d’une main de fer par l’Inquisiteur. Jusqu’au jour où une redoutable phalange les attaque sans raison. Jusqu’au jour où la même troupe ravage entièrement le village de Iak, dresseur de tigre des glaces. Les voilà jetés sur les routes, consumés par le désir de vengeance et la volonté de comprendre. Leur périple les confrontera à des secrets qui ébranleront tout ce qu’ils croyaient savoir.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Ce roman n’a pas terminé sa course entre mes mains par hasard mais principalement la faute à une couverture que je trouve vraiment superbe avec son image et ses jeux de lumières, ainsi qu’un résumé que je trouvais assez accrocheur, même si plutôt classique sur le fond. Concernant Pierre Gaulon je dois bien avouer que je n’avais encore rien lu de lui étant plus un habitué, à ce que j’ai compris, du polar. Ce livre est d’ailleurs la première incursion de l’auteur dans le milieu de l’imaginaire. Les derniers échos que j’ai eu concernant ce livre se révélant en majorité plus que positifs j’ai donc rapidement décidé de me laisser tenter.

Toutefois une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que le récit ne fut pas obligatoirement à la hauteur de mes attentes. Il n’est pas mauvais non plus, mais est loin de s’être révélé marquant. Pourtant tout démarrait bien, offrant une première partie percutante, haletante, offrant de nombreuses révélations, le tout dans un univers glacial, hostile et sauvage qui avait de quoi nous happer rapidement. Certes, on ne comprend pas encore les tenants et les aboutissants, mais on se laisse aisément emporter, laissant entrevoir un potentiel plus qu’intéressant. Et pourtant plus j’avançais dans le récit, moins j’ai senti ce potentiel aboutir. Un des gros soucis qui fait, selon moi, que cette histoire a du mal à vraiment gagner en consistance, c’est que ce premier roman est trop court. Le livre fait moins de 300 pages et on sent que tout va alors trop vite, sans chercher à véritablement poser ou densifier son intrigue, ses personnages ou encore son background. Clairement ça se laisse lire, mais ça manque de profondeur et de complexité. Autre point qui m’a légèrement frustré, une légère impression de déjà-vu se dégage durant le récit. Certes l’auteur connait ses classiques, mais il a un peu de mal à y ajouter son propre cachet, sa propre vision, ce qui fait que quand on possède un certain bagage en Fantasy on se retrouve avec un léger sentiment de redondance avec d’autres œuvres, principalement sur l’influence du vieux sage protecteur ou encore sur la quête initiatique. Attention, tout n’est pas mauvais pour autant, l’histoire se laisse lire facilement et les nombreux rebondissements font qu’on ne s’ennuie jamais vraiment non plus.

Concernant l’univers, il se révèle plutôt agréable à découvrir, nous offrant un monde glacial, où la magie est de plus en plus éradiquée de la surface de la terre par l’Inquisiteur, gouverneur tyrannique d’un royaume qui s’enfonce dans la souffrance et la pauvreté. De nombreuses questions sont distillées au fil des pages comme l’importance de ces Esthètes ou encore ce peuple hybride qui laisse présager de nombreuses menaces. Mais voilà, de nouveau, le format très court du roman laisse un léger sentiment de frustration tant certains aspects paraissent minimalistes, voir manquer de profondeur. Ce n’est pas en soit mauvais, mais plutôt frustrant tant j’aurai aimé en savoir plus sur certains points comme concernant les jeux de pouvoir, l’Inquisiteur paraissant trop seul à mon goût, ou encore l’influence des modifications de saisons sur le peuple qui se révèle à peine esquissé alors qu’il me parait avoir quand même son importance. De plus un point m’a laissé perplexe, c’est concernant les Esthètes, ils ne m’ont pas paru à la hauteur de ce qui nous est présenté. Alors après il est encore trop tôt pour juger et il faudra attendre les prochains tomes, mais voilà je trouvais qu’ils manquaient quand même un peu de charisme. Reste aussi la dague, élément important de l’intrigue dont je ne vais pas trop parler pour ne pas spoiler, mais dont j’espère que l’auteur ne va pas trop plonger dans la simplicité transformant l’objet en élément imbattable et indestructible. À voir par la suite.

Concernant les personnages il y a du bon et du moins bons. Déjà il s’agit d’un récit choral qui suit ainsi plusieurs personnages importants qui s’entrecroisent ainsi au fil des pages. La caractérisation des personnages n’est pas mauvaise, chaque héros possédant ainsi une profondeur non négligeable permettant de mieux le comprendre lui, et les actes qu’il commet pour avancer et évoluer. Sauf que suivre plusieurs personnages dans un roman de moins de 300 pages a aussi son revers de la médaille, j’ai eu du mal à faire ressortir un personnage assez charismatique et attachant avec qui on puisse se reconnaitre complètement. De plus j’avoue que j’ai toujours un peu de mal avec ces chapitres uniques, qui nous font découvrir un personnage qui ne parait rien apporter, simplement pour nous dévoiler un morceau d’intrigue, c’est, selon moi, remplir des pages pour essayer de gagner du temps alors que ce roman n’en avait pas obligatoirement besoin. Ensuite, autre point où je m’avance peut-être un peu, c’est que les protagonistes ont du mal à sortir de leurs carcans de légères caricatures, car entre Chasseur le personnage qui a perdu la mémoire et qui pourrait être plus important que l’on croit, Blizzard le vieux sage sorcier figure protectrice ou bien encore le jeune Iak avide de vengeance aucun n’arrive jamais à posséder complètement son propre souffle.

Finalement, ce que l’on peut dire de ce premier tome c’est qu’il s’agit clairement d’un tome d’introduction, que j’ai trouvé un peu court et frustrant par certains points et certains aspects, mais qui se laisse lire assez facilement sans non plus se révéler ennuyeux, ni mauvais. L’auteur possède un assez bon sens du rythme pour ne pas perdre son lecteur, même si pour le moment l’intrigue reste encore un peu nébuleuse. Concernant la plume on sent que l’auteur aime les mots, mais voilà j’ai trouvé qu’il en faisant un peu trop dans la construction du récit, offrant par moment un style légèrement ampoulé et guindé ce qui est parfois dommage. Il y a donc clairement du potentiel dans ce premier tome, mais je pense qu’un travail de fond aurait permis de le rendre meilleur, ce qui ne m’empêchera pas de lire la suite en espérant en découvrir plus.

En Résumé : J’avoue que je ressors de ma lecture de ce roman avec le sentiment d’avoir passé un moment sympathique, mais un peu loin de mes attentes. Pourtant le démarrage se révélait plus que prometteur, offrant un récit enlevé, efficace et entrainant, mais voilà plus j’avançais dans ma lecture plus je me rendais compte que le format court (moins de 300 pages) l’empêchait de vraiment gagner en profondeur, et aussi que l’auteur avait un peu de mal à empêcher une légère impression de déjà-vu qui sourdait du récit. Ce n’est pas non plus mauvais pour autant, principalement grâce à une maitrise du récit efficace qui fait qu’on tourne les pages avec un minimum d’envie. L’univers développé se révèle sympathique et solide même si certains points comme les Esthètes ou la dague m’ont paru manquer de charisme ou manquent de tomber dans la facilité, même si rien de non plus trop bloquant pour le moment. Concernant les personnages ils se révèlent bien construit et travaillés, mais le fait de se trouver dans un roman choral avec plusieurs protagonistes à suivre fait qu’on a du mal à vraiment s’accrocher à eux. De plus il tombent par moments dans un léger aspect caricatural. Concernant la plume on sent que l’auteur cherche à offrir quelque chose de soigné mais tombe parfois dans un style un peu guindé. Au final un premier tome plutôt sympathique, avec du potentiel et dont je lirai la suite pour me faire un avis plus précis.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Ours inculte, Aranae, karline05, …

Bifrost n°76 – Spécial J.R.R. Tolkien

bifrost jrr tolkienEdition : Le Bélial’

 

 

 

 

 

Mon Avis : Nouvelle plongée dans un magazine de l’imaginaire avec ce numéro de Bifrost consacré a pas n’importe quel auteur, puisqu’il s’agit de J.R.R Tolkien qui fait franchement parti de ces écrivains qui m’ont fait aimé la Fantasy. Je me lançais donc dans cette lecture avec envie, mais aussi un peu de retenu tant la renommé de l’auteur fait qu’il est parfois difficile d’apporter quelque chose de nouveau. Concernant la couverture, qui est illustrée par John Howe, habitué des œuvres de Tolkien, je la trouve vraiment magnifique. À noter que trois nouvelles sont présentes, une de Michael Swanwick, une de Xavier Mauméjan et une de Thomas Day.

Le Récit du Changelin de Michael Swanwick : Avant la lecture de cette nouvelle je dois bien avouer que je ne connaissais pas cet auteur qui nous propose ici de découvrir le destin tragique et mélancolique d’un jeune garçon qui a décidé de tout quitter pour suivre des elfes. Une nouvelle de Fantasy assez classique dans son univers et ses différentes sociétés, mais qui se révèle ambigu et alambiqué dans sa construction, nous proposant, en une vingtaine de pages à peine, des passages épiques, nostalgiques, remplis d’émotions et aussi une jolie dose de lyrisme. Un texte qui colle d’ailleurs parfaitement à l’univers de Tolkien et qui s’amuse à jouer avec le lecteur, le forcer à associer le puzzle qui lui est présenté, lui offrant ainsi le choix avec cette conclusion ouverte qui m’a accrochée, bien porté aussi par une plume efficace et que j’ai trouvé soignée. J’ai d’ailleurs maintenant bien envie de découvrir de nouveaux écrits de l’auteur.

Freud, Auteur de Tolkien de Xavier Mauméjean : Une nouvelle très courte qui développe l’idée que Freud aurait un lien, voir même une influence sur Tolkien et son oeuvre. Un texte qui se révèle soigné, travaillé, possédant de nombreuses références et bien porté par une plume efficace et didactique, mais qui a eu du mal à vraiment me convaincre, d’une par son aspect très court et de deux par argumentation qui m’a paru un peu trop « facile » on va dire.

Noc-kerrigan de Thomas Day : Cette nouvelle nous fait découvrir le destin de Haïnee, dont la vie va basculer après sa rencontre avec Hrolf, chasseur de dragon, qui a été vaincu et se cache. Un récit de Fatansy sombre, cru et sauvage dans un monde où la violence et la haine sont partout. Un texte intense, même s’il est difficile de savoir, au début, où veut nous emmener l’auteur gardant de nombreux indices par devers lui pour mieux nous surprendre par la suite. Une histoire de violence et de sexe qui se densifie ainsi au fil des pages, offrant des personnages soignés, forts et qui ne laissent pas le destin les détruire quand ils le peuvent mais qui doivent faire des choix. Je regretterai juste quelques facilités dans certains rebondissements que j’ai trouvé dommage. Il est à noter que ce texte est aussi lié à La Femme aux Abeilles parue dans l’anthologie des Utopiales 2013 (ma chronique ici), complexifiant un peu plus un univers qui devient de plus en plus captivant et offrant encore de nombreuses questions sans réponses.

Concernant le reste du magazine on y retrouve, comme d’habitude, le cahier des critiques à la fois sur les livres et les magazines que je survole de plus en plus à chaque numéro. Je suis resté de marbre concernant la rubrique de maître Doc’Stolze nous offrant son avis sur quelques DVD et dont je me suis demandé pourquoi ne pas créer simplement un cahier critique DVD plutôt qu’une rubrique complète. La rubrique Paroles de Libraire, qui nous fait découvrir Trollune librairie Lyonnais où il m’arrive d’aller faire mes achats livresques quand je passe dans le coin, et une interview pour les 10 ans de la Volte qui ne manque pas d’attrait, même si je l’ai trouvé un peu lisse. Vient enfin le gros du magazine le dossier sur J.R.R Tolkien qui se révèle finalement plus qu’intéressant, même si la majorité des informations ne m’étaient pas inconnues. Les retrouver à travers un seul et même support ne manque pas d’intérêt allant d’une biographie claire et efficace jusqu’au guide de lecture, certes peut-être tronqué, mais qui m’a donné envie de lire certaines de ses œuvres et même de relire certaines que j’ai déjà lu. On notera aussi l’article passionnant de Jean-Philippe Jaworski qui essaie de nous expliquer le succès et l’influence de l’oeuvre de Tolkien. Seul l’article de Francis Valéry m’a laissé plus que perplexe. Au final certes pas grand-chose de neuf sur l’auteur, mais un dossier qui se révèle concis, clair et précis. Puis, pour finir, on réfléchira sur le dialogue humain/machine.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Lorkhan, Xapur, …

L’Épée Brisée – Poul Anderson

l'epee briseeRésumé : Voici l’histoire d’une épée qu’on dit capable de trancher jusqu’aux racines mêmes d’Yggdrasil, l’Arbre du Monde. Une épée dont on dit qu’elle fut brisée par Thor en personne. Maléfique. Forgée dans le Jotunheim par le géant Bölverk, et appelée à l’être à nouveau. Une épée qui, une fois dégainée, ne peut regagner son fourreau sans avoir tué. Voici l’histoire d’une vengeance porteuse de guerre par-delà le territoire des hommes. Un récit d’amours incestueuses. De haine. De mort. Une histoire de destinées inscrites dans les runes sanglantes martelées par les dieux, chuchotées par les Nornes. Une histoire de passions. Une histoire de vie…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : L’Épée Brisée n’est pas n’importe quel roman puisqu’il fait partie des classiques de la fantasy qui ont fortement influencé le genre depuis sa sortie VO en 1954, soi la même année que le premier tome du Seigneur des Anneaux pour information. Il a pourtant fallu attendre près de 60 ans avant de voir ce livre publié en France grâce aux éditions Le Bélial’ et à la traduction de Jean-Daniel Brèque. C’est donc sans surprise tant j’ai entendu parler de ce roman qu’il a terminé rapidement dans ma PAL, bien porté aussi par une couverture, illustrée par Nicolas Fructus, que je trouve très réussie et qui colle bien à l’ambiance de l’histoire. On notera aussi une préface de Michael Moorcock qui, de mon point de vue, ne me parait pas obligatoirement nécessaire, cherchant à faire un parallèle avec l’oeuvre de Tolkien là où il n’y a pas lieu d’être vu que les deux auteurs ne paraissent pas cherche à offrir la même chose. Par contre si vous souhaitez la lire, je vous la conseille plutôt en postface pour éviter d’avoir les grandes lignes du récit résumés, ce qui peut gâcher un peu le plaisir de la découverte.

On se retrouve donc ici plonger dans une histoire de vengeance, dans une histoire de conquêtes viking qui va amener de nombreuses violences ainsi que de nombreuses souffrances. On va aussi se retrouver plonger dans un monde de Faërie qui se retrouve en guerre et au milieu de tout cela se trouve un artefact oublié qui est, vous vous en doutez, l’épée brisée. Voilà ce que nous propose ce roman et bien plus encore. Mais alors vaut-il les éloges que j’entends sur ce roman depuis quelques années maintenant? Clairement oui. On se retrouve ici plonger dans un roman de Dark fantasy de haut niveau, qui se révèle maîtrisé, dense, efficace malgré c’est vrai de nombreux aspects qui sont devenus classiques. On se retrouve alors facilement captivé dans un maelström de manipulations, de vengeances,  de haine, de jeux de pouvoir que ce soit entre les dieux, les hommes et les êtres féeriques, mais aussi dans un mélange de sentiments, souvent puissants et percutants, qui happent très facilement et rapidement le lecteur. Un récit qui se révèle intense, sans temps morts, soigné où viennent se croiser de façon cohérente et fascinante larmes, cris, sang et aussi espoir, amour maudit, offrant ainsi au fil des pages une plongée en abîme des héros. Chaque chapitre parait ainsi minutieusement travaillé pour toujours emmener le lecteur plus loin.

L’univers qui nous est proposé se révèle aussi être une grande réussite. Certes il ne révolutionne pas le genre, mélangeant Histoire, différentes mythologies et divinités ainsi que le travail d’imagination de l’auteur, mais voilà il se révèle pourtant clairement captivant, collant parfaitement à l’époque qui nous est présenté et oscillant ainsi en beauté et magie, mais aussi violence, mort et manipulations porté par des descriptions soignées. On y retrouve ainsi aussi bien un travail sur l’époque avec toute cette violence et ces conquêtes, qu’un travail sur la domination de plus en plus flagrante de la religion chrétienne, le tout mâtiné de ces aspects mystérieux qui viennent du peuple des Faëries. Mais attention on parle des peuples mystiques dans le sens premier du terme, des êtres immortels à la fois fascinés et déconnectés des humains, qu’ils voient plus comme des êtres peureux, éphémères de peu d’intérêt, mis à part pour certains aspects bien précis. Des êtres imbus de leurs pouvoirs et de leurs grandeurs qui pourtant d’une certaine façon jalousent certains aspects de l’humanité. On retrouve donc ici un foisonnement de peuples, de mythes, de légendes, de vies, mais aussi de  sociétés complexes que l’auteur arriver à retranscrire tout en conservant cette densité. Car oui c’est là un des gros point fort du récit arriver sur à peine un peu plus de 300 pages à conserver tout le travail mythologique effectué sans jamais perdre le lecteur ni influencer sur le rythme du récit. Certes je ne vais pas le nier certains point auraient mérité peut-être un travail légèrement plus conséquent, rien que pour le plaisir, mais franchement l’oeuvre dans son état actuel se suffit à elle-même.

On découvre tout au long du récit un panel de héros tous plus fascinants les uns que les autres, avec leurs forces et leurs faiblesses, qui se révèlent souvent charismatiques, travaillés, profonds et ne laissent pas le lecteur indifférent, qu’ils soient bons ou mauvais. Ils se révèlent ainsi tous humains, manipulés souvent par des forces qu’ils ne maîtrisent pas, mais aussi par leurs émotions, loin de tomber aussi dans le manichéisme tant même le personnage le plus sombre du récit possède une sensibilité intéressante et ses propres motivations. Les personnages féminins ne sont pas en reste non plus, avec des héroïnes qui se révèlent intéressantes au fil du récit, même si elles ont parfois du mal à sortir de certains stéréotypes d’époques je trouve, surtout chez les elfes. Chacun des protagonistes nous offre ainsi une facette intéressante à découvrir et ne manque pas non plus de nous entraîner de plus en plus loin et de plus en plus vite dans cette fresque passionnante. Il faut aussi bien avouer que la dualité entre le changelin et Skafloc ainsi que leurs quêtes de repères et d’identité ne manque pas d’intérêt et, d’une certaine faon, de philosophie.

La plume de l’auteur se révèle soignée, entraînante, dans et efficace amenant ainsi facilement le lecteur dans ce mélange de vengeance et de mythologie des plus réussie nous offrant même des poèmes que j’ai trouvé réussis et qui s’intègrent parfaitement. Mes seuls regrets avec ce livre sont que, d’une, certaines répétitions se font ressentir selon moi, principalement vers la fin du récit, et ensuite que ce récit de Fantasy se révèle classique, rien de rédhibitoire surtout pour un livre paru pour la première fois 60 ans après sa sortie en VO, mais certains aspects possèdent cette légère impression de déjà-vu, mais franchement rien de non plus très dérangeant tant j’ai été happé par cette Fantasy sombre, sanglante et pourtant haletante et passionnante. Je ne peux que conseiller ce livre pour peu que vous recherchiez ce genre de récit. Je lirai donc sans soucis d’autres écrits de l’auteur qui me font de plus en plus envie.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui nous offre une Fantasy, certes classique, mais qui se révèle sombre, entraînante et passionnante avec son lot de manipulations, de trahisons, de vengeances et de souffrance le tout aussi porté par des sentiments forts et efficaces. L’univers développé au fil des pages se révèle ainsi dense, solide, captivant, mélange d’histoire et de mythologie, bien porté par des descriptions efficaces et soignées. Le panel de personnages qu’on découvre au cours du récit s’avère fascinant, possédant leurs forces et leurs faiblesses, se montrant humain, entraîné plus souvent par leurs émotions que ce soit l’amour ou la haine. La plume de l’auteur est soignée, dense et nous plonge facilement dans ce monde à la fois féerique, sombre et pourtant haletant et intense. Ce roman répond en tout cas pleinement aux nombreuses éloges que j’avais entendues, certes vers la fin certaines longueurs se font ressentir et certains aspects se révèlent devinables, mais franchement rien de non plus gênant tant je me suis retrouve à lire ce livre quasiment d’une traite avec l’envie d’en apprendre plus à chaque page tournée. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur qui m’attendent dans ma PAL.

 

Ma Note : 8,5/10

 

Autres avis : Dionysos, Philémont, …

La Voix de L’Empereur Tome 1, Le Corbeau et la Torche – Nabil Ouali

la voix de l'empereurRésumé : Voici l’histoire de quatre destins réunis au cœur d’un empire mourant. L’enfant du village gelé, le paladin hanté par un sombre secret, le prêtre émérite d’un ordre qu’il méprise, et le fils de l’empereur.
Dans les rues des cités fourmillantes ou les profondes forêts, chacun accomplit un voyage sur les routes de l’empire mais aussi dans les méandres de son être : quelles sont les ficelles que tire le clergé dans les coulisses ? Qui a tenté de tuer l’empereur et d’éteindre à jamais sa voix ? Sur le sentier escarpé qui mène au pouvoir, le chemin est infiniment plus important que le sommet.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : La première chose qui m’a attiré vers ce livre c’est l’objet en lui-même, il faut bien avouer que sur ce coup-là les éditions Mnémos n’ont pas fait les choses à moitié, avec une reliure cartonnée et une illustration de couverture que je trouve vraiment superbe par son côté finalement assez simple mais efficace. Ajouter à cela un quatrième de couverture qui se révélait accrocheur et surtout assez énigmatique, ce livre a donc rapidement terminé dans ma PAL, histoire de me faire un avis.

Clairement au niveau de l’intrigue on ne révolutionne pas le genre avec un univers se composant de plusieurs royaumes, un empereur mourant et un héritier encore un peu jeune pour vraiment s’imposer sur le trône, avec de nombreux partisans qui gravitent autour jouant dans l’ombre pour essayer de récupérer le maximum d’emprise et de pouvoir. Certes du déjà-vu, annoncé comme cela, et pourtant l’auteur possède quelque chose qui arrive vraiment à accrocher le lecteur, à le fasciner : c’est sa plume. En effet le style de l’auteur se révèle magnifique, poétique, dense et soignée offrant ainsi au fil des pages et des mots un monde et un univers enchanteur  d’une grande beauté. Une écriture maîtrisée qui se révèle vraiment de haut niveau, selon moi, porté par des descriptions vivantes, captivantes et colorés, auquel s’ajoute un aspect philosophique qui ne manque pas d’attrait même si parfois il tombe légèrement dans la facilité et dans le besoin de convaincre trop rapidement sur des sujets qui paraissent tout de même importants.

L’univers ne manque pas non plus d’attrait, que ce soit dans sa composition avec ses nombreux royaumes, ses nombreux rois, sa religion et ses nombreuses luttes de pouvoirs et manipulations, mais aussi pour les différents décors qu’on découvre au fil des aventures des personnages, qui oscillent entre des passages envouteurs, mais aussi des passages plus sombres. On sent au fil des pages un univers dense, qui possède ses propres règles, sa propre loi, ses nombreuses magies et ses mystères, mais qui finalement a un peu de mal  à vraiment pouvoir dévoiler toute son ampleur, la faute à un roman assez court avec moins de 270 pages, ce qui est parfois légèrement frustrant. Cela ne l’empêche pas de se révéler solide, accrocheur et donner ainsi envie d’en apprendre plus, surtout que de nombreuses questions restent sans réponse, l’auteur jouant clairement avec le lecteur, évitant de trop rapidement lui donner les réponses que ce soit sur son aspect magique comme certains mythes, ou encore sur certains aspects plus profonds de ce monde.

Et pourtant j’avoue qu’une fois la dernière page tournée je ne ressors pas complètement convaincu par ce premier tome,  pas qu’il soit mauvais, loin de là, il possède de bonnes bases, de bonnes idées et d’éléments assez intéressants pour se révéler assez sympathique, mais voilà l’ensemble parait un peu bancal, surtout au niveau de la première partie. Cela vient, pour moi, en grande partie du fait que l’auteur a du mal à parfois oublier son style pour développer son intrigue. Certes c’est très joliment écrit, mais parfois je me suis senti frustré de voir survenir une information ou un rebondissement dont on ne comprend rien par manque d’explications ou par manque d’indices ce qui est dommage. C’est rare que j’avance cela, mais je pense vraiment que ce premier tome aurai mérité d’être étoffé pour permettre à l’intrigue de vraiment gagner en intensité et en densité plutôt que d’offrir quelques soubresauts nébuleux, principalement dans la première moitié. Heureusement la suite devient plus fluide et on découvre alors le potentiel que possède ce récit.

Concernant les personnages on est ici dans un roman choral où les points de vue se multiplient, apportant ainsi de nombreuses informations, mais aussi des visions et des réflexions différentes de ce monde. Sauf que voilà multiplier les points de vue dans un roman aussi court possède aussi son défaut c’est que certains personnages restent un peu de côté et, j’avoue, mis à part peut-être deux ou trois protagonistes, les autres ont eu beaucoup de mal à m’émouvoir et à faire que je m’attache à eux. Ils ne sont pas mauvais, mais voilà on les voit parfois trop peu pour vraiment ressentir quelque chose pour eux. Limiter le nombre de protagonistes aurait, je pense, permis d’avoir des personnages plus profonds, plus chaleureux et plus humains. Heureusement comme je l’ai dit quelques personnages arrivent tout de même à sortir du lot que ce soit Glawol par sa vision du monde et sa capacité à jouer double voir triple jeu, le Prince a fleur de peau qui doit faire face à de nombreuses manipulations ou encore Frimas personnage froid et intriguant.

Je me suis donc retrouvé ainsi avec un premier tome qui ne manque pas de promesses ni d’attrait, avec de bonnes idées et un travail de forme au-dessus du lot, même s’il est loin d’être parfait, plombé par quelques défaut qui m’ont empêché de rentrer complètement dedans. Je lirai la suite car si l’auteur arrive à corriger ses quelques faiblesses et rendre l’intrigue plus dense et plus fluide je pense vraiment que ce cycle pourrait se révéler plus que réussi. À voir.

En Résumé : Je ressors finalement pas complètement convaincu de ma lecture de ce roman, pas qu’il soit mauvais, il possède au final de nombreuses qualités telles qu’une plume vraiment magnifique et poétique ainsi qu’un univers qui, malgré qu’il soit à peine esquissé, donne envie vraiment d’en apprendre plus sur ses nombreux mystères et ses nombreuses régions, bien porté par des descriptions magnifiques. Mais voilà le gros point fort du récit influe aussi sur ce qui m’a dérangé dans l’histoire, le fait que l’auteur m’a paru plus se consacrer sur la forme de son récit que sur le fond, tant certains aspects apparaissent un peu trop brusquement, sans explications et parfois de façon trop surprenante, même si l’ensemble devient, pour moi, plus fluide dans la seconde partie. L’auteur nous offre aussi un roman choral, multipliant les personnages et les points de vue, mais ça ne fonctionne pas toujours, surtout dans un roman si court ce qui fait qu’il est difficile de s’intéresser à tous les personnages. Au final un premier tome plutôt bancal, mais qui possède assez de potentiel pour me donner tout de même envie de lire la suite en espérant que l’auteur gère mieux son intrigue.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Dup, …

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