Catégorie : Fantasy Page 29 of 69

Le Roi des Fauves – Aurélie Wellenstein

le roi des fauvesRésumé : Accusés de tentative de meurtre, Ivar, Kaya et Oswald sont condamnés à un sort pire que la mort. Enfermés dans un royaume en ruines, coupés du monde, il leur reste sept jours d’humanité. Sept jours pendant lesquels le parasite qu’on leur a inoculé va grandir en eux, déformant leur corps et leur esprit pour les changer en monstre. Au terme du compte à rebours, ils seront devenus des berserkirs, des hommes-bêtes enragés destinés à tuer ou être tués sur les champs de bataille. À moins que le légendaire roi des fauves puisse enrayer leur terrible métamorphose ? Mais existe-t-il vraiment ailleurs que dans leur tête ? Commence alors une course contre le temps, où les amis d’hier devront rester forts et soudés, pour lutter contre les autres. et contre eux-mêmes.

Edition : Scrinéo

Mon Avis : La première chose qui m’a attiré vers ce livre, c’est bien simple, c’est sa couverture, illustrée par Aurélien Police, que je trouve superbe et qui accroche rapidement le regard. Ajouter à cela un résumé des plus efficace, mettant en avant la mythologie nordique avec le Berserk, je ne pouvais que rapidement être tenté par ce livre. Par conséquent, quand j’ai vu que Babelio proposait, lors de son dernier Masse Critique, de découvrir ce livre, j’ai décidé de tenter ma chance et j’ai eu la chance d’être sélectionné. Je remercie donc Babelio et Scrinéo pour m’avoir fait découvrir ce livre.

L’intrigue nous propose de découvrir trois amis, Ivar, Kaya et Oswald, qui, pour tenter de lutter contre la famine, se retrouvent à braconner sur les terres du Jarl. Rien ne va se passer comme prévu et ils vont se retrouver arrêtés, jugés pour tentative de meurtre et forcés à absorber un parasite qui va la transformer en Berserkirs. On se retrouve ainsi plonger dans un récit, certes un peu simpliste sur le fond avec cette simple quête de survie, mais qui va se révéler très sombre, avec son lot de souffrances, de violences, de trahisons et de morts, et qui happe dès les premières pages le lecteur. C’est tendu, palpitant, sans temps morts et percutant. Certes on retrouve aussi une construction classique, avec cet aspect initiatique de nos héros qui vont devoir traverser des épreuves pour avancer et évoluer, mais voilà l’ensemble se révèle efficace et haletant, que ce soit à travers les nombreux rebondissements et les surprises proposés, comme par l’ambiance mise en place tout du long ; barbare, angoissante, confinée, limite oppressante qui s’en dégage. C’est surtout dans les épreuves que vont rencontrer les personnages qu’elle nous happe, on se retrouve avec de simples protagonistes dont la priorité est simplement de survivre, de pouvoir rester humains, loin des héros habituels.

Concernant l’univers proposé au fil des pages il se révèle vraiment efficace et passionnant. Il faut dire que j’ai un petit faible pour les mondes à forte connotation Nordique. Celui que nous propose l’auteur s’avère cruel, où la famine règne, ou le froid est mordant, où les plus aisés vivent tranquillement sans se soucier des autres à l’extérieur, où la survie est un véritable combat ; un monde âpre et loin de se révéler idyllique. Alors bien sûr, on n’est pas complètement dans de la Dark fantasy la plus pure comme peuvent le proposer certains auteurs, mais on découvre ici un monde austère, à peut-être ne pas mettre entre toutes les mains, mais qui pourtant accroche le lecteur. Que ce soit par les différents lieux que nous font visiter les différents auteurs, comme dans la magie présentée qui se révèle intrigante, on a vraiment envie d’en apprendre plus. Mais voilà, selon moi, le gros point fort vient des berserkirs, certes les berserks sont connus et souvent utilisés dans la littérature de l’imaginaire, mais la façon dont l’auteur les présente, des humains contaminés par des parasites, qui vont lutter pendant quasiment sept jours pour tenter de conserver leur humanité se révèle vraiment originale et accrocheuse. On se pose ainsi de nombreuses questions au fil des pages sur ce parasite et aussi sur certaines révélations distillées.

Les personnages se révèlent vraiment attachants, soignés et terriblement efficaces, mais surtout ils sont profondément humains, loin des héros habituels, avec leurs failles, leurs haines et leurs faiblesses. En effet ce qui les caractérise ici c’est seulement leur besoin de survivre, de pouvoir continuer à avancer dans un monde où la souffrance règne et cela par tous les moyens. Entre Kaya la jeune fille charismatique au caractère bien trempé, Ivar le puissant forgeron au grand cœur qui croit encore profondément à certaines vertus, ou encore Oswald le craintif, soumis, finalement produit de cet univers impitoyable, ils accrochent tous le lecteur, même s’il faut l’avouer Oswald a un peu une fâcheuse tendance à s’éteindre devant ses compagnons et à devenir répétitif vers le milieu du livre, mais c’est pour mieux, d’une certaine façon, imposer son point de vue sur la fin. Concernant les personnages secondaires, ils se révèlent efficaces, entrainants, offrant de nombreuses péripéties à nos adversaires même si je suis un peu frustré que certains ne soient pas plus développés, comme par exemple le Roi des Fauves ou encore Hilde qui auraient pu apporter tellement plus à l’intrigue.

La plume de l’auteur se révèle percutante par une construction de phrases et de chapitres courts, mais aussi rapidement oppressante par l’ambiance qu’elle met en place et qui colle parfaitement au récit. Elle nous plonge facilement dans un roman dur, réaliste, sans concession et qui se révèle, d’une certaine façon, fascinant. Alors après on ne va pas non plus le cacher, l’histoire se révèle peut-être un peu trop linéaire dans sa construction, mais franchement rien de bien bloquant ou dérangeant. Par contre je regretterai peut-être un peu, certaines révélations qui m’ont paru un peu trop téléphonées et facile tant on sent leur importance pour la suite, ainsi qu’une conclusion un peu trop devinable par rapport à certaines réponse, mais franchement ce ne sont que des petits points de détails tant j’ai été happé et emporté dans cette lecture efficace. En tout cas je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur, surtout que ce roman a beau être un one-shot, il y reste de nombreuses possibilités.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce court roman qui nous offre une histoire, certes simple, mais qui se révèle âpre, réussie et entraînante, le tout dans une ambiance sombre, violente et cruelle. L’univers développé par l’auteur, qui se penche vers les univers Nordiques, se révèle solide et captivant, mais surtout vaut pour son originalité sur les Berserkirs qui m’a rapidement accroché et soulève de nombreuses questions. Concernant les personnages, nos héros principaux sont solides, attachants et surtout humains avec leurs failles et leurs faiblesses, je regretterai peut-être juste que le personnage d’Oswald s’efface un peu devant ses deux autres amis, mais rien de dérangeant. Concernant les personnages secondaires ils sont efficaces, mais je trouve dommage que certains ne soient pas un peu plus développés surtout devant le potentiel qu’ils ont. Je regrette par contre une construction un peu linéaire, certaines révélations un peu simples et téléphonées ainsi qu’une conclusion facilement devinable, mais franchement ce ne sont que des détails. La plume de l’auteur se révèle simple, efficace, percutante et plonge facilement dans l’ambiance si particulière de son récit. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Livresse des livres, Petitetrolle, Amarüel, …

L’Instinct du Troll – Jean-Claude Dunyach

l'instinct du trollRésumé : « Glissez-vous dans l’intimité d’un troll le temps de quatre aventures qui font trembler la terre jusqu’aux tréfonds des mines les plus obscures. Bien sûr, pour cela, vous allez devoir franchir les falaises du Désespoir, affronter les périls du col des Assassins et vous enfoncer dans les marais de la Mort sinueuse, mais ne vous inquiétez pas : après, c’est fléché. Et, avant, mieux vaut savoir que, s’il faut qu’un troll s’habille pour une occasion spéciale, il convient de le prévenir dix ans à l’avance. Surtout, n’oubliez jamais que l’eau ferrugineuse est un fléau qui ravale le troll au rang de l’homme. Alors, vous qui entrez ici, laissez toute espérance ainsi que vos affaires personnelles au vestiaire. Et n’oubliez pas de rapporter vos notes de frais. »
Ayerdhal.

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Ce livre a très rapidement réussi à m’attirer, il faut bien l’avouer, grâce à sa couverture, illustrée par Gilles Francescano, que je trouve superbe. Vu qu’en plus j’avais justement très envie de découvrir un peu plus des écrits de Jean-Claude Dunyach, et ajouter à cela une accroche intéressante en quatrième de couverture écrite par Ayerdhal, ce roman a donc assez facilement terminé sa course dans ma PAL. Ce livre comporte au final quatre nouvelles, qui peuvent se lire séparément, mais qui ensemble forment un récit cohérent.

Ah le Troll, cet être de légende, souvent connu pour sa taille géant et sa force inébranlable, parfois aussi sa stupidité, sauf qu’ici même s’il garde certaines de ses caractéristiques, notre héros est surtout un cadre moyen, gérant d’une mine pour un grand groupe dirigé par les Hommes, mais aussi aventuriers et héros par moments. Sauf que voilà tout démarre mal pour lui dès les premières lignes, il a oublié ses justificatifs de notes de frais et doit donc retourner les chercher, mais pire que tout son supérieur a décidé de déchaîner l’enfer sur lui : il lui a fourni un stagiaire. Comme vous vous en doutez c’est sur l’aspect de l’humour et de l’ironie que l’auteur a décidé de construire son récit et je dois bien avouer que cela marche vraiment bien, se révélant très réussi. C’est bien simple j’ai rapidement été captivé par les différentes histoires proposés au point que j’ai quasiment lu ce petit livre d’une seule traite. Il offre ainsi, au travers d’une histoire de Fantasy revisité, une critique acerbe et terriblement efficace sur notre société, que ce soit à travers le monde du travail comme à travers l’importance du progrès et des évolutions dans notre vie. L’ensemble est traité de façon légère, mais n’empêche pas de se révéler dense et intelligente dans les réflexions qu’il ouvre au lecteur. Les différentes nouvelles se révèlent fluides, entraînantes et offrant aussi de nombreuses surprises.

Concernant l’univers qui nous est présenté au fil des pages, il se révèle vraiment intéressant, reprenant les bases de la Fantasy et des mythes, pour mieux les réutiliser, les détourner voir même les transformer. Franchement la réécriture du mythe Arthurien restera dans mon esprit pendant un long moment encore tant il m’a fait rire. Alors après parfois le mélange entre univers contemporain et celui de l’imaginaire offre un peu trop de décalage, cherchant aussi peut-être un peu trop l’aspect humour et le bon mot, mais franchement rien de non plus gênant. Là où par contre je m’y suis pleinement retrouvé c’est dans la vision de l’entreprise que nous propose l’auteur, entre note de frais, comptabilité, production, stagiaire, restructurations, évolutions .. etc. Elle se révèle tellement véridique, très proche aussi parfois de ce que j’ai connu et qu’on sent que l’auteur connaît bien le sujet. Mais c’est surtout dans l’évolution de ce background que l’ensemble gagne aussi en intérêt, soulevant de nombreuses questions sur le changement dans le monde du travail que je vous laisse découvrir, mais qui m’ont captivé.

Concernant les personnages, il faut bien avouer qu’ils se révèlent tous sympathiques, attachants et intéressants à découvrir. Entre le Troll qui doit faire face à des changements qui le dépassent et dont il a du mal à en voir les conséquences, un stagiaire pas très doué, un peu égocentrique, mais qui va rapidement apprendre, ou bien encore Sheldon passionné de nouvelles technologies et prince charmant nouvelle génération et aussi la fille du capitaine rebelle, on obtient un panel de personnage des plus hétéroclites, humains, touchants et surtout très drôles, qui changent, avancent et évoluent au fil du récit. Même les personnages secondaires ne sont pas en reste, venant apporter un plus à l’ensemble. Entre aventures, paperasseries, découvertes et mariages ils vont nous offrir un sacré dépaysement et de belles surprises.

La plume de l’auteur se révèle efficace, entraînante et pleine d’humour et de calembours qui font que j’ai tourné les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus sur la vie de ce Troll. Alors après certes, toutes les nouvelles ne sont pas aussi rythmées et parfois quelques légères longueurs se font ressentir, mais franchement rien de bien gênant tant on ne peut que sourire et être captivé devant les nombreuses péripéties qui parsème le parcours de nos héros ainsi que par sa vision de notre monde. Au final on obtient là un livre de Fantasy humoristique réussi et plein d’entrain qui, je pense, mérite d’être découvert et offrir une lecture  vraiment très agréable. Qui sait, si l’auteur décide un jour de revenir dans cet univers, je lirai avec grand plaisir.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre qui nous propose de découvrir un récit de Fantasy bourré d’humour et d’ironie, brossant un portrait réaliste du monde du travail et de la société et surtout offrant une histoire efficace, entrainante et percutante. L’univers propose de revisiter de façon pertinente et pleine d’esprit les codes et les mythes du genre pour mieux les transformer voir les détourner. Alors c’est vrai, parfois, l’aspect contemporain mis en avant crée un peu trop de décalage, mais franchement rien de bien dérangeant. La grande force vient de la vision qui est proposée par l’auteur sur l’entreprise qui parait tellement réaliste et brossé de façon sarcastique qu’elle se révèle efficace. De plus elle offre aussi de nombreuses réflexions, principalement dans son évolution au fil des pages. Les personnages sont attachants, travaillés et drôles et surtout ils proposent un panel vraiment hétéroclites que ce soit dans les points de vues comme dans les visions qu’ils ont du monde. La plume de l’auteur se révèle entraînante, soignée et pleine d’humour, nous happant rapidement et, même si certains textes m’ont paru posséder quelques longueurs, voir certains jeux de mots qui ont eu du mal à faire mouche, dans l’ensemble on a là un roman de Fantasy Humoristique plus que réussi qui donne envie d’en apprendre plus.

 

Ma Note : 8/10

Les Kerns de L’Oubli Tome 1, L’Exil – Feldrik Rivat

les kerns de l'oubli 1 l'exilRésumé : Plan d’ensemble. Vue d’oiseau. De la brume se dissipe, lentement, laissant percer la masse sombre d’une île. Elle se dresse, souveraine, dans son trône de pierre.
Almenarc’h.
Un vent violent balaye la scène. Assombrissant le ciel. Troublant les eaux du lac. L’Imprenable, forte d’un règne millénaire, vacille, sous la menace d’un simple silence. …peron de roche, fière citadelle, toi dont le nom est porté comme une légende aux confins du monde, pourquoi trembles-tu ? Craindrais-tu les ambitions fragiles de quelques mortels ? Cataxak, l’Ètranger ? Ulnhor, le roi déchu ? Roch, le gardien au cœur rongé par la colère ? Non, plus encore que tout autre nom, Almenarc’h craint le dernier de ses fils. Erkan. Guerrier maudit. Honni. Banni. Eh bien tremble, belle endormie. Car la main aveugle qui guide ce malheureux, elle, n’ignore rien du secret de tes entrailles.

Edition : L’Homme Sans Nom

 

Mon Avis : Ce roman me tentait depuis un long moment déjà, c’est bien simple depuis au moins sa date de publication chez l’Homme Sans Nom, mais voilà j’ai mis longtemps avant de craquer. La faute a deux raisons, la première vient de la couverture, illustrée par Alexandre Dainche, qui sans n’a rien de révolutionnaire, loin de là, et qui me parait extrêmement classique, et la seconde vient de la maison d’édition qui pour vendre ce roman sur les salons mettait en avant que ce récit est un mélange réussi entre Gemmel et La Horde du Contrevent ce qui a eu le don de me bloquer. Par conséquent quand, lors des dernières Imaginales, Plumeline m’a proposé de lire ce livre, dans sa sélection du « Je fais découvrir un roman à Black », sous peine de coup de déambulateur, j’ai décidé de me laisser tenter, surtout qu’une discussion avec l’auteur a aussi réussi à me donner envie de le découvrir. Pour rendre la lecture encore plus intéressante j’ai donc proposé à Plumeline (qui est aussi reparti avec un exemplaire) d’en faire une Lecture Commune.

L’histoire est somme toute classique, l’auteur nous proposant un roman choral rempli de complots, de guerres, de prophéties, où un ancien dieu sombre cherche à prendre le pouvoir. Mais voilà, une fois la dernière page de ce livre tournée, je dois bien avouer que je n’ai jamais réussi à rentrer dans l’histoire. C’est bien simple j’avais l’impression d’avoir dans les mains un brouillon, qui certes foisonnait avec même de bonnes idées, mais qui au final se perdait dans une mauvaise gestion de l’ensemble. L’intrigue donne l’impression de partir clairement dans tous les sens, les révélations faites sont, soit souvent mal amenées, au point que l’effet de surprise vient plus du fait qu’on est dérouté, comme par exemple ce personnage qu’on suit depuis plusieurs chapitres mais dont on apprend seulement maintenant qu’il suit une quête et qu’en plus il trouve justement une réponse importante, soit souvent un peu trop balisée pour vraiment fonctionner. Mais surtout l’auteur cherche à trop vouloir complexifier son œuvre ce qui la dessert en perdant le lecteur dans des scènes qui prennent trop d’importance pour pas grand-chose. Ensuite j’ai eu l’impression du début à la fin qu’il y avait un vrai soucis de rythme dans le récit, entre longueurs qui alourdissent le récit, et des combats achevés en deux lignes à peine tant le héros est tellement puissant malgré tous les désagréments qui lui tombent dessus, je me suis rapidement senti frustré.

L’univers se révèle lui, sur le fond, plutôt intéressant. Alors certes il ne révolutionne pas le genre, mais se révèle assez solide, que ce soit dans les différents peuples, les différentes coutumes, les différents cercles ou encore les différentes religions. Mais voilà encore une fois l’auteur arrive à réussir soit à me déconnecter, avec des envolées lyriques pleines de lourdeurs qui cherchent à se faire descriptions, soit à manquer de profondeur comme tout cet aspect stratégie de guerre qui est complètement remisé de côté, avec des conseils de guerre aussi vide d’idées, ou qui tombent dans la caricature. C’est un peu dommage car si l’auteur avait développé d’autres aspect plutôt que multiplier les points de vues et traîner en longueur le récit, pour moi, aurait gagné en intérêt. Concernant la magie rien de révolutionnaire, mais là aussi l’auteur a du mal à s’en sortir car soit elle parait par moment ne servir à rien du tout, soit elle se révèle beaucoup trop puissante. C’est dommage, car il y avait un vrai potentiel. Par contre ce qui me choque c’est que finalement, le côté binaire est bien mis en avant où les prêtres noirs sont les méchants, les autres les gentils et pourtant à un moment tout le monde est au courant que le Roi a comme conseiller un prêtre noir et ça ne fait réagir personne … enfin si un peu le peuple, mais la révolution est matée en quelques lignes sans qu’on comprenne vraiment comment.

Pour les personnages, je dois bien avouer que c’est le gros point noir du livre, puisque, c’est bien simple, je n’ai jamais réussi à m’accrocher à l’un d’entre eux. Entre les personnages qui ne servent à rien, ceux qui ont toutes les réponse mais ne disent rien, ceux qui ont au contraire aucune réponse et qui ne posent pas de questions, ou encore ceux qui tombent dans la caricature j’avoue avoir eu du mal. Mais surtout ce qui m’a surpris c’est qu’ils manquent clairement d’intelligence. Petit exemple (désolé risque de spoiler), un des héros qu’on croit mort, finalement survit sauvé par un autre personnage et qui apprend que c’est son Roi qui est derrière sa tentative d’assassinat décide donc de courir devant la cour du Roi pour lui dire a quel point il est vilain et qu’il compte lever une armée pour le destituer. À quel moment l’idée de retourner devant son ennemi dans son domaine et seul fût une idée brillante. Mais ce n’est pas tout, car nous avons aussi sa femme, qui est avertie que son mari n’est finalement pas mort et qu’il s’est fait capturé, il faut qu’elle fuie et rapidement … Ah non elle se lance à la cour du Roi pour lui annoncer quel manant il est et qu’il doit libérer son mari sur-le-champ sinon elle va se fâcher … j’en reste encore pantois. Franchement moins de personnages, et un travail de fond aurait sûrement permis de rendre les héros sûrement plus intéressants et plus soignés.

Concernant la plume de l’auteur, on ne peut pas nier qu’elle possède son propre style, offrant aussi à chaque personnage sa propre voix et qui plus est leur offrant un langage moyenâgeux intéressant, si seulement elle ne se perdait pas dans  de nombreuses répétitions, dans des pléonasmes (belle beauté fait encore frémir la Marmotte) dans des longueurs, voir se sent obligée de se lancer dans des grandes phases de descriptions en pleine action. Mais là je pense que tout ne vient pas non plus de l’auteur, il manque clairement un travail d’édition derrière pour moi. Au final je n’ai pas été convaincu par ce premier tome, certes il y a du potentiel et quelques bonnes idées, mais elles sont noyés dans trop d’aspects qui ne m’ont pas accrochés. J’ai aussi eu l’impression qu’il voulait écrire une trilogie. Je ne lirai donc pas la suite.

En Résumé : Je ressors de ma lecture pas vraiment convaincu, l’histoire n’a rien de révolutionnaire sur le fond, mais surtout qui m’a donné l’impression d’avoir entre les mains un brouillon avec de bonnes idées mais qui partait un peu trop dans tous les sens. Entre les intrigues balisées, les révélations mal amenées, les combats impossibles balayés en deux lignes et les lourdeurs je n’ai jamais réussi à rentrer dedans. L’univers se révèle lui solide, mais souffre aussi de longueurs et surtout de certaines incohérences. La magie développé est intéressante, sauf qu’entre les moments où elle ne sert à rien et celle où elle est beaucoup trop puissante, l’ensemble m’a paru mal jaugé. Concernant les personnages, je n’ai jamais réussi à m’attacher à aucun d’eux, entre ceux qui savent tout et ne disent rien, ce qui savent rien et ne se posent aucune question, ceux qui ne servent à rien j’ai eu du mal, surtout qu’il manque quand même fortement d’intelligence par moment. La plume de l’auteur certes possède son propre style offrant ainsi à chaque personnage sa propre voix ainsi qu’un langage moyenâgeux intéressant, mais il m’a paru manquer un travail d’édition pour éviter trop de répétitions, de pléonasmes et de longueurs. Pas sûr aussi que ce soit une bonne idée d’écrire l’ensemble sur une trilogie, mais après ce n’est que mon avis. Au final un premier tome qui possède un potentiel, mais qui n’a pas réussi à me convaincre, je ne lirai donc pas la suite.

 

Ma Note : 4/10

Partenaire de LC : Plumeline

Autres avis : Dup, Louve, Melisende, Allison, ACdeHaenne, AcrO, …

Royaume de Vent et de Colères – Jean-Laurent Del Socorro

royaume de vent et de colèresRésumé : 1596. Deux ans avant l’édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s’oppose à Henri IV, l’ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi.
À La Roue de Fortune se croisent des passés que l’on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s’essaie à un métier sans arme.
Les pions sont en place.
Le mistral se lève.
La pièce peut commencer.

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Ce livre a rapidement terminé dans ma PAL, il faut bien l’avouer, principalement par son sujet, un mélange de Fantasy et d’Histoire en France, a réussi à me tenter facilement. Ensuite, il faut bien avouer que la couverture, illustrée par Milek Jakubiec, se révèle, je trouve, très réussie. Les nombreuses chroniques que j’ai vu passer depuis se révélant très positives, j’ai donc décidé de me lancer très rapidement dans la lecture de ce livre, pour éviter aussi d’avoir trop d’attentes. À noter aussi une préface de Ugo Bellagamba, qui, je trouve, à elle seule donne envie de se lancer dans ce récit.

Ce livre nous propose ainsi de plonger dans un court roman choral, nous faisant découvrir à travers le destin de cinq narrateurs le destin de la république de Marseille en pleine guerre de religion et de conquête par le Roi de France. Il faut bien l’avouer, pour un premier roman, l’auteur s’en sort vraiment très bien. C’est bien simple dès la première page j’ai été happé par ce récit pour ne quasiment plus le lâcher avant la fin, me retrouvant emporter par les nombreuses aventures qui vont parsemer la voie de nos héros. C’est prenant et le tout porté par un rythme efficace et énergique, qui se ressert doucement au fil des pages. L’auteur arrive ainsi grâce à une narration un peu éclatée, que ce soit à travers les personnages comme sur l’aspect temporel avec des flashbacks maîtrisés et réussis, à offrir un ensemble nerveux, tendu et captivant, ne tombant jamais dans l’ennui ou les longueurs, tout en arrivant à mélanger habilement et efficacement les scènes d’action avec les aspects plus personnels des protagonistes. La troisième partie vient ainsi encore resserrer un peu plus l’étau, les pièces sont en places ; les révélations et l’action peut donc se lâcher pour offrir ainsi une conclusion passionnante et explosive pour notre plus grand plaisir. Pour un premier roman on trouve ainsi ici clairement, pour moi, une histoire maîtrisée du début à la fin.

En ce qui concerne l’univers l’auteur nous offre quelque chose de vraiment solide, offrant ainsi en fond une histoire de pouvoir , de conquête, de trahisons, de souffrances, le tout sous guerre de religion. On découvre ainsi un pan de l’histoire Française pas toujours connu, avec Marseille comme pivot central des dernières manipulations ; la ville étant le dernier bastion qui n’est pas encore sous le joug de la Couronne. On sent bien que l’auteur s’est fortement documenté pour construire son récit, dévoilant ainsi quelque chose de dense, fascinant, complexe et intense. Le côté Fantasy présent ici reste très léger, ne tombe pas dans l’extrême et apporte une touche vraiment originale et intéressante au récit que je vous laisse découvrir. J’aurai peut-être un léger regret c’est concernant le travail de description qui, sans être mauvais loin de là, m’a paru parfois un peu léger. L’auteur le dit lui-même dans l’interview qui se situe à la fin du livre, mais j’ai trouvé parfois le cadre de Marseille un peu léger là où dans certains autres chapitre il en devenait limite un « personnage » à part entière. Mais bon rien de très gênant, ce ne sont limite que des broutilles tant au final l’univers donne envie d’en apprendre plus.

Les personnages sont aussi l’un des points forts, à mon avis, du livre. L’auteur a vraiment réussi à créer différents personnages ayant chacun leur voix propre ce qui fait qu’on ne ressent jamais de redondance en basculant d’un narrateur à l’auteur. Mais surtout, il arrive à rendre chacun d’entre eux profondément humain, malgré la menace ou la violence qui se déchaine autour, chacun d’entre eux n’oublie pas pour autant leurs sentiments, leurs passés, leurs envies, leurs souffrances. C’est ce côté touchant de chacun d’entre eux qui joue aussi sur le fait que je tournais les pages facilement ; l’envie d’en apprendre plus, de mieux les connaitre. Entre Victoire la cheffe de la guilde des assassins, Gabriel le Chevalier blessé au plus profond de lui par ses erreurs, Axelle au passé violent qui a du mal à se situer, Armand et son amour impossible ou encore le détonant et ironique Silas, chacun d’entre eux marque à sa façon le lecteur. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et apportent vraiment un plus à l’intrigue, comme par exemple Gabin, dont j’aurai pu me sentir frustré de si peu le découvrir, si l’auteur n’avait pas pensé au lecteur en glissant une nouvelle dont il est le narrateur à la fin du livre. Un très joli texte d’ailleurs, très réussi, efficace et poétique.

La plume de l’auteur possède quelque-chose d’assez contradictoire j’ai trouvé, proposant des chapitres courts, des phrases courtes et pourtant offrant une certaine profondeur et une certaine densité à son récit. Elle se révèle ainsi terriblement efficace et entraînante, nous plongeant avec facilité dans son monde et son intrigue. Mon seul regret vient peut-être du fait que le roman est assez court (environ 250 pages sans la nouvelle sur Gabin, 270 environ avec), ce qui laisse sur certains aspects un léger goût de trop peu. Qui sait, peut-être qu’un jour l’auteur reviendra dans cet univers avec ses personnages. En tout cas pour un premier roman Jean-Laurent Del Socorro m’a plus que convaincu, me faisant passer un excellent moment et je lirai sans soucis et avec plaisir d’autres de ses écrits.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce court roman qui offre une histoire terriblement efficace, mélange de Fantasy et d’Histoire, grâce à une narration éclatée et à un rythme nerveux et entraînant qui n’oublie pas pour autant les personnages. L’univers construit se révèle solide et intéressant, tant par son aspect historique offrant de nombreuses intrigues dans un contexte de guerre de religion et de pouvoir des plus captivants, que par sa légère touche de Fantasy qui offre ainsi un aspect original et efficace. Je regretterai peut-être un léger manque de descriptions par moment, ce qui rendait le cadre un peu léger, mis rien de bien gênant. Les personnages sont une des grandes forces du récit se révélant soigné et surtout humains, arrivant facilement à accrocher et à toucher le lecteur. Les personnages secondaires apportent un véritable plus. La plume de l’auteur se révèle assez nerveuse, avec des chapitres et des phrases courtes, ce qui ne l’empêche pas d’être dense et captivante. Je regretterai peut-être juste un léger sentiment de trop peu sur certains aspects une fois la dernière page tournée, mais rien de dérangeant. Pour un premier roman une belle réussite et je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 8,5/10

 

Autres avis : Lune, Joyeux Drille, Dionysos, Ours Inculte,  …

Fitz and the Fool Book 1, Fool’s Assassin – Robin Hobb

fool's assassinRésumé : Tom Badgerlock has been living peaceably in the manor house at Withywoods with his beloved wife Molly these many years, the estate a reward to his family for loyal service to the crown.
But behind the facade of respectable middle-age lies a turbulent and violent past. For Tom Badgerlock is actually FitzChivalry Farseer, bastard scion of the Farseer line, convicted user of Beast-magic, and assassin. A man who has risked much for his king and lost more…
On a shelf in his den sits a triptych carved in memory stone of a man, a wolf and a fool. Once, these three were inseparable friends: Fitz, Nighteyes and the Fool. But one is long dead, and one long-missing.
Then one Winterfest night a messenger arrives to seek out Fitz, but mysteriously disappears, leaving nothing but a blood-trail. What was the message? Who was the sender? And what has happened to the messenger?
Suddenly Fitz’s violent old life erupts into the peace of his new world, and nothing and no one is safe.

Edition : Harper Voyager

 

Mon Avis : Clairement, ce nouveau cycle sur Fitz n’a pas terminé sa course entre mes mains par hasard. Il faut savoir que j’ai une relation un peu particulière avec Fitz, puisque ce sont ses aventures qui m’ont relancé dans la lecture il y a quelques années, alors que je ne lisais quasiment plus, voir même plus du tout. Il faudrait d’ailleurs que je me fasse une relecture des deux premiers cycles et des  Aventuriers de la Mer. J’ai donc un ressenti un peu particulier envers le personnage, par conséquent quand l’auteur a décidé de publier un troisième cycle sur ses aventures je ne pouvais que faire rentrer très rapidement ce premier tome dans ma PAL. Il faut aussi noter l’illustration de couverture que je trouve sobre et réussie.

Je retrouvais donc avec grand plaisir Fitz qui, bien des années plus tard la fin du second cycle, vit une vie paisible à Withywoods avec Molly loin des jeux de pouvoirs et de manipulations liés au trône et à ses anciennes activités. Sauf que rien n’est jamais acquis et bien des années plus tard une nouvelle menace va de nouveau peser sur lui et ses amis. Une fois la dernière page tournée, je dois bien avouer que je n’ai pas été complètement emballé par ce premier tome. Je ne l’ai pas complètement détesté, loin de là, mais je n’ai pas été complètement emporté non plus. Je me retrouve dans une impression d’entredeux, mais tout de même plutôt positive, qui me donne envie de lire la suite qui devrait paraitre en VO, si je ne fais pas d’erreur, courant de l’année, mais qui est loin des attentes que je pouvais avoir. Pour essayer de mieux vous faire comprendre mon ressenti je divise le livre en quatre.

La première partie est, je trouve, ma préférée du récit, celle qui m’a le plus accrochée pour une raison toute simple : la nostalgie. Retrouver Fitz, Molly et les autres personnages du cycle a fait remonter énormément de souvenirs et d’émotion de ma lecture des cycles précédents et c’est toujours avec plaisir que je les retrouvais, même autant d’années plus tard. On se retrouve donc à tourner les pages avec mélancolie, donnant l’impression de retrouver un vieil ami qui nous raconte ce qu’il a fait ses dernières années, comment il a vécu une vie simple et heureuse.

La seconde partie est plus problématique, c’est celle que j’ai le moins aimé dans le récit, pas qu’elle soit mauvaise , mais j’ai eu l’impression qu’elle traînait en longueur tant il ne se passe pas grand-chose, voir rien du tout. De toute façon c’est bien simple, si vous cherchez de l’action et des rebondissements oublié ce premier tome, il ne fait que présenter la vie de Fitz à Withywoods, une sorte de chronique familiale avec ces malheurs et ces joies, mais qui reste un peu frustrante par le manque d’action et surtout une intrigue qui a franchement du mal à démarrer. Pour revenir sur cette seconde partie, ce fût une lecture aussi contradictoire car quand j’étais dedans je tournais les pages avec un minimum de plaisir, il faut l’avouer bien porté par la plume de l’auteur toujours aussi soignée, ciselée et poétique, mais une fois le bouquin posé j’avais du mal à me replonger dedans, surtout pour y retrouver des scènes du genre Fitz va au marché, Fitz va à la taverne y retrouver un ami etc… L’auteur cherche bien à diversifier son récit, en y amenant un second point de vue, dont je ne peux rien dire sur son identité sous peine de spoiler, mais qui d’un point de vue caractérisation a aussi, pour moi, du mal à se différencier de la personnalité de Fitz.

Puis arrive la troisième partie qui vient enfin apporter quelques rebondissements et surtout enfin apporter les éléments qui viennent poser l’intrigue. A partir de ce moment là j’ai donc de nouveau été un peu plus happé par le récit qui devient un peu plus tendu tant les évènements se rapprochent et les révélations se font. La quatrième partie correspond en gros aux 60 dernières pages, celles où tout s’accélère, où les pièces s’assemblent, où les derniers rebondissements se mettent en place et viennent ainsi jouer avec le lecteur, le porter. J’aurai clairement pu adoré cette quatrième partie et la considéré comme la meilleure du récit, si je n’avais pas deviné les principales révélations finales quasiment dès la moitié du livre. D’ailleurs je pense qu’il n’y a que Fitz pour ne pas avoir compris. Cela n’empêche pas non plus cette quatrième partie de se révéler efficace.

Concernant l’univers, il est certes solide et on retrouve avec plaisir de nombreux aspects comme le Skills (l’Art) ou encore le Wit (le Vif), le côté politique reste toujours un minimum présent et intéressant, Fitz ne pouvant complètement s’éloigner du pouvoir, par contre niveau voyage et dépaysement on est un peu frustré. La majorité de l’histoire se passe à Withywoods, voir se limite même à une demi-douzaine de pièce de la demeure ce qui est parfois un peu frustrant de toujours s’attarder sur les mêmes salles, surtout quand on connait la taille de l’univers à travers les nombreuses séries de l’univers. Heureusement la suite devrait clairement changer cela. Concernant les personnages, on va déjà clarifier un point, si vous trouviez Fitz énervant et pleurnicheur dans les deux premiers cycle, alors éviter peut-être celui-là car il n’a pas changé. Il a même transformé sa capacité à s’autoapitoyer et à limite tomber en dépression, comme un art véritable. Parfois avec raison, parfois pas j’avoue. Moi cela ne me dérange pas, ça fait partie du héros, même si parfois on a envie de le secouer c’est vrai. Concernant les autres personnages je les ai retrouvés avec plaisir, se révélant toujours aussi intéressants à découvrir ou redécouvrir. Les nouveaux personnages viennent aussi apporter du sang neuf, sauf une ou deux exceptions qui me paraissent ne rien apporter, et j’attends de voir ce que la suite va proposer pour un ou deux d’entre eux.

Concernant la plume de l’auteur, comme je l’ai déjà dit, elle se révèle poétique et véritablement entrainante, c’est d’ailleurs un peu la grande force du récit (ça et la nostalgie de retrouver Fitz), elle arrive a rendre un poil plus captivant les scènes du quotidien de nos héros. Maintenant il faut être franc, certes je veux bien que ce tome soit un tome d’introduction, mais franchement les deux premiers tiers du livre aurait pu être largement réduit, l’ensemble y aurait gagné au niveau du rythme et de l’efficacité. Alors oui je lirai la suite, car je ne peux décemment pas ne pas savoir ce qui va arriver à Fitz et aussi parce-qu’on ne peut pas enlever à Robin Hobb son talent de conteuse, mais franchement si un lecteur novice décide de se lancer avec ce récit (qui plus est en VF avec le découpage à la hache traditionnel de Pygmalion pour transformer un volume en deux), j’ai peur qu’il ait du mal à accrocher. En tout cas amoureux d’action et de rebondissements, il vaut mieux sûrement éviter ce premier tome.

En Résumé : Je ressors de ma lecture au final avec un sentiment légèrement mitigé avec l’impression d’avoir entre les mains un premier tome qui ne répond pas vraiment à mes attentes. Certes ça se laisse lire avec un minimum de plaisir, principalement grâce à la plume de l’auteur et aussi à la nostalgie de retrouver Fitz, mais voilà j’ai eu l’impression d’avoir entre les mains un tome d’introduction qui se limitait un peu trop aux simples scènes du quotidien de nos héros. Pour moi les deux premiers tiers aurait mérité d’être réduits ce qui aurait améliorer le rythme. Alors certes les soixante dernières pages lancent enfin l’intrigue de façon captivante et entrainante, happant facilement le lecteur, mais pas au point d’oublier les longueurs. L’univers se révèle toujours aussi solide, même s’il se concentre un peu trop sur les mêmes lieux ce que j’ai trouvé dommage. Concernant Fitz, il est toujours égal à lui-même, pas sûr que ceux qui le trouvait pleurnicheur dans les précédentes séries ne changent d’avis. Les protagonistes secondaires se révèlent en majorité intéressants. Au final un premier tome d’introduction qui a du mal à me convaincre totalement, mais dont je lirai la suite, pour en apprendre pus sur Fitz, pour le cliffangher de fin et aussi car Robin Hobb possède, on ne peut le nier, un véritable talent de conteuse.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis :

Or et Nuit – Mathieu Rivero

or et nuitRésumé : Des mille et une histoires que j’ai pu conter, aucune n’est aussi fabuleuse que celle que je m’apprête à te narrer.
On y voyage de cités mortes en jardins luxuriants, de royaumes en déserts et de geôles en palais. On y croise djinns et ghûls, sultans et dragons, reines et démons, et les lignées maudites s’y affrontent autant que les passions se déchaînent. Vois-tu, elle recèle en son cœur une bien plus unique distinction. Cette histoire d’amour et de mort est vraie : je l’ai vécue. Parole de Shéhérazade.

Edition : Moutons Électriques

 

Mon Avis : Lors de ma visite au dernier salon du livre de Paris je suis tombé sur ce roman qui m’a tout de suite attiré par sa couverture, illustrée par Melchior Ascaride, que je trouve simple dans sa représentation et pourtant magnifique. Une fois en main le résumé a fini de me convaincre annonçant une touche orientale qui, je trouve, est finalement peu représentée en Fantasy, et une intrigue très tournée vers les contes puisque la narratrice n’est autre que Shéhérazade. C’est donc sans surprise que je suis reparti avec ce roman pour le découvrir.

Se lancer dans un récit dans l’univers des Mille et Une Nuits est quand même un pari un peu risqué, car même si j’avoue ne pas avoir lu le texte original, j’en connais quand même le cadre ainsi que l’ambiance. Par conséquent se lancer dans un tel récit, pour un second roman, pouvait se révéler à double tranchant, ne répondant pas obligatoirement aux attentes du lecteur. Au final, une fois la dernière page tournée, je trouve que l’auteur s’en sort plutôt bien offrant un récit agréable, très sympathique à découvrir et qui se laisse lire avec plaisir. On se retrouve ainsi à suivre Shéhérazade, bien après Les Mille et Une Nuits, qui va se retrouver kidnapper par une bande de maraudeurs et va se retrouver à conter une histoire pour essayer de sauver sa vie.

J’avoue pourtant avoir eu un peu peur en me lançant dans la lecture des premiers chapitres, n’arrivant pas à complètement entrer dans le récit. C’est un ressenti tout à fait personnel, mais je trouvais que le démarrage paraissait un peu trop simpliste et surtout allant trop rapidement à l’essentiel, alors que j’attendais peut-être quelque chose de plus lent, de poétique, de sombre et de dense. Alors attention je ne parle là que des deux premiers chapitres du roman, car finalement très rapidement les deux histoires vont réussir à me happer pour offrir une histoire qui va se révéler entrainante, sombre et pleine d’émotions et de surprises. Surtout la façon dont le conte vient se mélanger à la réalité est traitée de façon efficace et réussi par l’auteur pour mieux surprendre le lecteur et faire qu’il se laisse emporter par le récit. La magie opère alors et je me suis ainsi retrouvé captivé par cette histoire où de nombreuses intrigues et de nombreuses manipulations viennent se mélanger pour offrir des rebondissements percutants et haletants, même si j’avoue certaine restent traités de façon un peu simple.

L’univers Oriental qui est présenté au fil des pages ne manque pas non plus d’attrait, se révélant solide et efficace. Entre Sultans, Rois, palais, mystères et scènes épiques de batailles, l’auteur arrive de façon simple et sans se perdre dans des descriptions trop longues à nous faire pénétrer facilement et rapidement dans son monde. La magie y est aussi fortement présente, nous présentant djinns, derviches, ou encore ghoûls permettant ainsi de nombreux rebondissements et ajoutant une touche plus sombre. Après c’est vrai que le roman se révèle assez court, à peine 260 pages, ce qui fait que certains aspects m’ont paru un peu trop simplistes, je pense principalement à tout ce qui concerne la politique et les luttes de pouvoirs et de territoires qui tombent un peu dans le manichéen, ce qui est dommage surtout quand on voit comment l’auteur développe certains aspects précis des us et coutumes de certaines des régions. Mais bon rien de bien dérangeant non plus, cela lui offrant même par moment un certain charme désuet, qui peut coller à l’ambiance qu’il cherche à créer. Au final je pense que tout dépendra de ce que vous recherchez dans un univers.

Concernant les personnages il faut bien avouer que la réutilisation de Shéhérazade pouvait se révéler très risqué, il ne fallait pas non plus que l’héroïne perde l’essence de ce qui la caractérise et l’image que s’en font les lecteurs, mais l’auteur s’en sort, selon moi, parfaitement bien, même si comme je le répète je suis loin d’être un expert des contes originaux. En effet elle se révèle être une héroïne attachante par les nombreuses aventures qui lui sont arrivées et qui lui arrivent ainsi que les nombreuses blessures qui en font son caractère, et on est rapidement happé par ce qui lui arrive et ce qu’elle conte tant elle rend l’ensemble palpable et prenant. Concernant les personnages qui gravitent autour de notre héroïne deux sortent vraiment du lot, je pense au brigand Tariq, mystérieux, charismatique, qui offre ses révélations au compte goutte et va très vite se révéler différent de ce qu’on pensait et Azi descendant d’une lignée maudite, adolescent qui doit faire face à de nombreux combats, mais à l’entrée dans l’âge adulte. Pour les autres on oscille entre des protagonistes à potentiel, comme Abu, et ceux qui ont du mal à sortir de certains stéréotypes et manquent de densité ce qui est parfois légèrement regrettable.

La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et sans fioritures, bien porté par des descriptions courtes, claires et précises qui font que le lecteur se retrouve facilement emporter par l’intrigue, les héros et l’univers, offrant un rythme tendu du début à la fin. Je regretterai par contre une conclusion qui m’a paru un peu trop précipitée dans son déroulement et un peu trop abrupte, mais aussi un ou deux passages un peu « téléphonés ». Rien de non plus trop bloquant tant ce premier récit que je lis de l’auteur, qui est certes loin d’être parfait, m’a offert un bon moment de lecture à travers un conte efficace, entrainant et empli de magie et de mystères.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui nous propose de découvrir un conte oriental avec, comme conteuse, Shéhérazade. Malgré un petit démarrage un peu trop rapide, selon moi, j’ai rapidement été emporté par ce mélange entre conte et réalité qui se révèle efficace, épique et offrant de nombreuses surprises. L’univers oriental mis en avant par l’auteur ne manque pas de charme et se révèle solide, sombre et entrainant, malgré le fait que certains aspects tombent parfois un peu dans la simplicité et le manichéen. Mettre Shéhérazade comme conteuses était un pari, mais l’auteur s’en sort parfaitement bien, je trouve, nous offrant une héroïne attachante, pleine de sentiments et d’émotion. Concernant les autres personnages on oscille entre les héros intéressants et ceux qui ont du mal à vraiment s’imposer ce qui est parfois légèrement dommage. Je regretterai par contre une conclusion un peu trop précipitée ainsi que deux ou trois passages faciles, mais rien de non plus véritablement bloquant. La plume de l’auteur est simple, efficace et offre des descriptions courtes, claires et précises pour mieux nous captiver le lecteur, offrant un rythme tendu. Un roman qui n’est certes pas sans défauts mais qui reste très agréable. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

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