Catégorie : Fantasy Page 27 of 69

The Ice Dragon – George R.R. Martin & Luis Royo

the ice dragonRésumé : The ice dragon was a creature of legend and fear, for no man had ever tamed one. When it flew overhead, it left in its wake desolate cold and frozen land. But Adara was not afraid. For Adara was a winter child, born during the worst freeze that anyone, even the Old Ones, could remember.
Adara could not remember the first time she had seen the ice dragon. It seemed that it had always been in her life, glimpsed from afar as she played in the frigid snow long after the other children had fled the cold. In her fourth year she touched it, and in her fifth year she rode upon its broad, chilled back for the first time. Then, in her seventh year, on a calm summer day, fiery dragons from the North swooped down upon the peaceful farm that was Adara’s home. And only a winter child—and the ice dragon who loved her—could save her world from utter destruction.

Edition : Tor Books

 

Mon Avis : Je vais tout d’abord essayer de resituer le contexte de ce roman, il ne s’agit déjà pas d’un inédit de George R.R. Martin, mais d’une nouvelle, voir novella, qui a été initialement publiée en 1980 dans une anthologie Dragons of Light. Il s’agit d’ailleurs d’un des premiers textes de l’auteur (exactement le quatrième texte si j’en crois sa bibliographie sur Wikipédia). Il y a quelques mois j’ai vu que Tor allait republier ce texte avec des illustrations de Luis Royo, illustrateur dont je trouve assez souvent les dessins magnifiques. Ce fut donc sans surprises que ce livre a rapidement rejoint ma PAL. L’éditeur annonce que cette histoire se situe dans l’univers du Trône de Fer, franchement elle pourrait se situer dans un tout autre univers ce serait la même chose, par conséquent si vous vous jetez sur ce livre en espérant plonger dans le grand cycle de l’auteur vous risquez d’être un peu déçu. La seule référence qui rattache les deux vient du fait qu’un des héros du Trône de Fer cite cette histoire comme un conte qu’on lui racontait enfant.

George R.R. Martin décide ici de se lancer dans le conte qui peut toucher aussi bien un public adulte, pour peu qu’on apprécie ce genre de récit, comme un public un peu plus jeune. On découvre ainsi Adara, petite fille née sous le signe de l’hiver et dont sa mère est décédée en lui donnant naissance, qui vit dans une petite ferme avec son père, son frère et sa soeur. Adara se révèle très vite spéciale, outre le fait qu’elle ne craint pas le froid, elle est aussi émotionnellement distante et ne parait pas ressentir certains sentiments, voir certaines souffrances. D’ailleurs les seuls moments où elle se sent vraiment elle-même c’est en hiver. C’est d’ailleurs durant cette saison qu’elle va rencontrer un dragon de glace. D’un point de vue purement lecture on a ici un conte que j’ai trouvé vraiment très plaisant à lire, certes court, mais qui ne manque pas de se révéler intelligent, mélancolique et habilement mis en place pour happer dès les premières lignes. Ne vous laissez pas avoir par sa construction un peu académique, l’histoire proposée a vraiment réussi à me convaincre et à me captiver.

Mais c’est surtout Adara qui va vraiment sortir du lot, je me suis clairement attaché à elle. on découvre une jeune fille qui vit dans son monde, celui de l’enfance et de la magie, celui des dragons et du blanc de l’hiver, ce qui l’éloigne des autres. Une jeune fille qui grandit et qui va devoir faire des choix, prendre des décisions, surtout que la vie, guerre et la défaite de son pays vont la forcer à les faire. Elle va ainsi entrer dans le monde des adultes, d’une certaine façon perdre sa particularité et son innocence pour devoir affronter la dure réalité et ainsi, d’une certaine façon, devenir comme les autres. Le tout est ainsi présenté de façon mélancolique et poétique ce qui offre, j’ai trouvé, une force à ce passage de l’enfance vers l’âge adulte. Le lien qui se crée entre Adara et son dragon se révèle aussi très intéressant, un lien fort, puissant, sans mots, où chacun accepte l’autre. Alors certes l’ensemble se révèle court (120 pages avec les illustrations mais compter facile 1/4 de moins pour le texte seul je pense), mais voilà l’ensemble se révèle clairement touchant et offre un bon moment de lecture. Le conte reste tout de même un minimum sombre, il peut être lu par un public plus jeunes, mais pas trop jeune non plus je dirai.

Mais voilà là ou le livre, je trouve, gagne encore en qualité c’est bien entendu au vu des illustrations de Luis Royo qui se révèlent vraiment sublimes, vivantes et viennent rendre un peu plus collector cette collection. Les différentes illustrations arrivent vraiment à donner vie à l’univers construit par George R.R. Martin et lui offre ainsi une beauté supplémentaire, se révélant détaillées, soignée et hivernales qui collent parfaitement. Il est difficile de mettre en avant les qualités des illustration, pour vous faire un avis je vous laisse découvrir quelques images sur le site de l’illustrateur ici. En tout cas si les contes ne vous rebutent pas, et si vous accrochez aux illustrations alors je ne peux que vous conseiller de découvrir ce The Ice Dragon.

Pour information une version française va être publiée par Flammarion en Octobre 2015 sous le titre Le Dragon de Glace.
Pour ceux qui cherchent le récit sans les illustrations ils peuvent le retrouver soit dans le Bifrost n°28, soit dans le recueil Dragon de Glace chez Actu SF.

En résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette histoire qui nous propose de découvrir un conte poétique, entrainant, mélancolique qui happe dès les premières lignes son lecteur. On découvre Adara, jeune fille marquée par l’hiver, qui va au fur et à mesure des évènements devoir prendre des décisions et faire des choix qui vont la changer complètement. On s’attache rapidement à cette héroïne, principalement au lien fort et profond qui se lie avec le dragon, où chacun accepte l’autre. Ce qui rend encore plus collector ce livre c’est aussi les illustrations de Luis Royo qui se révèlent vraiment magnifiques, précises et soignées qui viennent clairement donner vie au récit de George R.R. Martin. Un conte à découvrir selon moi, surtout si vous appréciez le genre.

 

Ma Note : 8/10

Le Septième Guerrier-Mage – Paul Béorn

le septieme guerrier mageRésumé : J’ai pillé, brûlé, tué. Puis j’ai déserté l’armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre… Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs. Des milliers de soldats sont en marche.
Former des combattants, monter des fortifications, trouver des armes… Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d’un Guerrier-Mage. Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j’irai jusqu’au bout.
Mon nom, c’est moi qui l’ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : De Paul Beorn j’ai Les Derniers Parfaits qui m’attend dans ma grande PAL cachée depuis quelques mois maintenant, mais voilà j’avoue que ce Septième Guerrier-Mage m’a tout de suite donné envie de le découvrir, principalement grâce à sa couverture, illustrée par Marc Simonetti, que je trouve vraiment magnifique. Ajouter à cela un résumé, qui certes parait classique, mais accrocheur, j’étais donc fortement tenté de faire rentrer ce livre dans ma PAL. Donc quand j’ai constaté que Livraddict proposait ce livre en partenariat, j’ai donc décidé de tenter ma chance et j’ai été sélectionné. Je remercie donc Livraddict et les éditions Bragelonne de m’avoir fait découvrir ce roman.

Le résumé se posait un récit très conventionnel, annonçait de l’Héroïc fantasy pur et dur et je dois bien avouer que, de ce côté là, je n’ai pas été déçu. l’histoire se révèle clairement vive, sans temps morts, entrainante avec de nombreux rebondissements et retournements de situations qui font qu’on se laisse assez facilement emporter par les aventures de Jal, embringué dans cette quête de sauver ce village tout en devant gérer le retour de souvenirs traumatisants qu’il pensait avoir perdu à tout jamais. L’intrigue possède ainsi une certaine fougue, qui se révèle vive, plaisante et captivante, ce qui fait que le lecteur tourne ainsi les pages avec un minimum de plaisir, surtout que notre héros va devoir faire face à de nombreuses péripéties, que ce soit face à cette bataille qui se dessine, mais aussi devant le manque de motivation et surtout le manque de sympathie qu’il va rencontrer dans ce petit village. L’ensemble se révèle bien rythmé, essayant de monter en tension au fil des pages avec une menace de plus en plus grande pour bien happer le lecteur. Alors clairement ça ne révolutionne pas le genre, mais l’auteur s’en sort je trouve de façon plus que solide et intéressante, ce qui fait que le lecteur ne s’ennuie pas et ne se sent jamais perdu.

L’univers développé tout au long du récit n’a rien de non plus très original, avec un pays déchiré par la guerre, avec de la magie et aussi des légendes d’Elfes disparus ayant laissés quelques marques, mais l’ensemble se révèle solide et ne manque pas d’attrait, même si j’avoue, sur certains aspects, j’ai trouvé que ça manquait quand même clairement de profondeur, principalement dans cette image de fond qu’essaie de dessiner l’auteur d’un point de vue politique. Rien de non plus trop gênant. Le gros point fort, pour moi de ce monde, vient du système de magie qui est mis en place, évitant de tomber dans l’écueil du magicien solitaire qui doit apprendre et se développer seul, mais offrant une magie de groupe. En effet le guerrier-mage a besoin de se lier à des compagnons pour pouvoir développer et lancer ses pouvoir, ce qui je trouve se révèle intéressant et offre ainsi de nombreuses variations possibles ainsi que de nouvelles péripéties, même si j’ai tout de même trouvé que certains retournements étaient traités avec un peu trop de facilités, sans non plus se révéler bloquant ou frustrant. Là où je suis par contre légèrement déçu c’est qu’on tombe un peu dans le syndrome Pug, en référence au héros de Feist, où notre personnage principal découvre au début ses pouvoir et qu’à la fin, en à peine quelques jours, il devient le plus grand mage que le monde n’ait jamais porté, limite l’égal d’un dieu, sans qu’on comprenne vraiment pourquoi.

Sauf que voilà, malgré les points vraiment prenant de ce roman, certains aspects m’ont aussi laissé perplexe, voir m’ont un peu dérangé. Oh, rien de non plus trop bloquant, dans l’ensemble j’ai passé un sympathique moment avec ce roman, mais voilà pour moi il y avait de quoi faire mieux. Déjà le premier point qui m’a surpris vient des attentes que j’avais au vu du résumé, Jal nous étant présenté comme un personnage qui a pillé, tué, brulé, je me disais donc tiens un personnage sombre, cela risque de nuancer le récit. Finalement on va très rapidement se rendre que, oui, malgré qu’il ait bien fait tout cela, notre héros est finalement un bisounours qu’on essaie de déguiser en mercenaire sans scrupules, ce qui n’est en rien gênant mais frustre un peu mes attentes. Ensuite on peut clairement dire que l’auteur connait ses classiques, sauf que voilà, moi aussi je connais mes classiques, par conséquent je dois bien avouer que l’ensemble se révèle très prévisible voir linéaire ; que ce soit sur son frère, son maitre ou encore la conclusion je n’ai jamais été surpris par les tentatives de coup de théâtre misent en place. Enfin d’un point de vue combat j’ai eu l’impression que l’auteur évitait les scènes justement de combat, restant un peu en retrait, comme s’il avait un peu peur de se lancer dedans. Cela n’enlève rien aux scènes de batailles explosives et entrainantes, mais il manque un peu de ce côté épique à mon goût. Alors attention cela ne veut pas dire que le roman est mauvais, loin de là, il s’est révélé divertissant et fluide, Paul Béorn montre qu’il est un jeune auteur que je trouve prometteur dans ce style, mais qui a du mal à vraiment s’affranchir des classiques, tout du moins dans ce roman.

Concernant les personnages je dois bien avouer que Jal, qui à défaut d’être totalement attachant, la faute à certains aspects qui m’ont laissé circonspects comme le côté un peu trop tombeur de toutes les femmes du roman voir aussi sa capacité à ne se concentrer que sur leurs attributs,  se révèle un héros entrainant, qui nous happe rapidement dans ses aventures. Concernant ses compagnons qui vont graviter autour de lui ils se révèlent eux-aussi efficaces, juste assez soignés et denses pour accrocher un minimum le lecteur et remplissent parfaitement leur rôle dans l’évolution de l’intrigue, avec une préférence de mon côté pour le personnage de Gloutonne, compagne de notre héros qui possède une bonne dose de mystère tout en se révélant vraiment attachante, même si de nombreux secrets gravitent autour d’elle.

La plume de l’auteur est simple, percutante, entrainante et qui finalement arrive à faire que, malgré certaines imperfections, on tourne les pages avec un minimum de plaisir et d’envie d’en apprendre plus. Alors certes ce roman n’est pas parfait mais je trouve que l’auteur a clairement du potentiel et je lirai sans soucis d’autres de ses écrits.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec ce roman qui nous propose une histoire, certes classique, mais qui se révèle solide et entrainante bien porté par de nombreux rebondissements et retournements de situation qui font qu’on tournes les pages pour en apprendre plus sur les aventures de Jal. L’univers développé se révèle lui aussi solide, avec un aspect vraiment original concernant la magie qui repose ainsi sur un groupe plus que sur un magicien seul qui se révèle vraiment accrocheur et intéressant malgré quelques facilités. Concernant les personnages, Jal, à défaut d’avoir complètement réussi à m’attacher à lui la faute à quelques défauts, se révèle vraiment entrainant dans ses aventures, bien porté par des personnages secondaires intéressant. J’ai par contre été légèrement frustré par le fait que notre héros, présenté dans le résumé comme quelqu’un d’un minimum ambigu se révèle finalement un peu trop « gentil ». J’ai aussi trouvé l’intrigue un peu trop linéaire et prévisible, ce qui est légèrement dommage même si cela n’enlève en rien son côté entrainant, et j’aurai souhaité des scènes de combats plus épiques. Rien de non plus complètement bloquant, l’ensemble se révélant divertissant et bien porté par une plume vive, simple et percutante. Au final un roman avec ses qualités et ses défauts, mais je lirai avec plaisir d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 6,5/10

Trolls et Licornes – Anthologie 2015 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Dunyach

trolls et licornesRésumé : Quoi de commun entre la lourdeur disgracieuse d’un troll et la noble légèreté d’une licorne ? Entre une créature que la légende populaire associe à la virginité et une autre qui patauge dans la boue des bas-fonds ? Dix auteurs (dont un bicéphale) ont imaginé des rencontres improbables entre ces deux figures classiques de l’imaginaire, pour bousculer un brin les évidences et rappeler que les contes sont faits pour être détournés. L’anthologie comporte des textes plus gais que désespérants, l’époque ayant bien besoin de tendresse, d’humour et de licornes. De trolls aussi, soyons justes…

Edition : Mnemos

 

Mon Avis : Ceux qui ont l’habitude de suivre ce blog savent que la lecture de l’anthologie du festival des Imaginales se révèle une tradition que je perpétue depuis maintenant quelques années. Il faut dire qu’elle permet de découvrir des textes variés des grandes plumes de l’imaginaire français, tout en confrontant deux figures mythiques. Ces deux dernières années j’ai effectué une Lecture Commune de ce recueil avec Snow et Mariejuliet. A noter un changement tout de même avec cette édition 2015 puisque ce ne sont plus Lionel Davoust & Sylvie Miller qui dirige l’anthologie mais Jean-Claude Dunyach. Cette anthologie comporte 10 nouvelles, ainsi qu’une préface pleine d’humour qui ouvre de façon efficace ce recueil .

 Jötnar de Jeanne-A Debats : On plonge ici dans une nouvelle fortement teintée de mythologie, principalement nordique, dont le peuple voit sa culture disparaitre face à la guerre au Christien. Un texte que j’ai trouvé efficace, bien écrite, sombre, mâtiné légèrement de Science-Fiction, qui possède son lot de rebondissements et aussi une bonne petite dose de réflexion, peut-être même un peu trop sur certains aspects, avec un léger pied-de-nez en guise de conclusion sur le mythe de la licorne. Un texte très sympathique mais qui par contre dénote complètement par rapport à la préface bourrére d’humour.

La Chasse à la Licorne d’Estelle Faye : Cette nouvelle nous fait découvrir deux aventuriers qui cherchent à capturer une Licorne. Un texte qui se révèle assez sympathique à lire, bien écrit, mais qui m’a paru manquer quand même d’effet de surprises. J’ai trouvé ça assez linéaire et prévisible ce qui est un peu dommage. cela n’empêche pas cette nouvelle de se lire facilement, mais je la classerai dans la catégorie vite lue, appréciée, vite oubliée.

Ekasrinn de Pierre Bordage : Cette nouvelle se démarque complètement par rapport aux autres puisque notre troll est un jeune caïd et la licorne une jolie jeune fille que notre héros cherche à tout prix à mettre dans son lit, de gré ou de force. Franchement l’aspect original est là, l’auteur souhaitait visiblement partir sur quelque chose de différent, sauf que voilà je ne suis jamais rentré dedans. Notre caïd tend un peu trop vers la caricature et l’histoire m’a paru trop simple et trop stéréotypée. Si encore notre héros avait une vraie prise de conscience, mais on a du mal à la voir.

Bienvenue à Magicland de Lionel Davoust : On découvre ici un troll, grand fan des licornes, qui se retrouve à travailler dans un parc animalier pour se rapprocher d’elles. Une très bonne nouvelle que nous propose l’auteur, avec une véritable réflexion sur les parcs animaliers, la liberté et la société, bien porté par les échanges entre le troll et son psy ainsi que l’évolution de leurs relations. La conclusion se révèle vraiment surprenante et intéressante. Au final j’ai passé un très bon moment avec cette nouvelle, bien écrite, portée par son humour et ses idées.

Touellerezh d’Olivier Paquet : On plonge avec ce texte dans la Bretagne médiévale où un magicien part en mission pour retrouver la fille de son seigneur kidnappée par un troll. Un texte assez classique et linéaire dans sa construction mais que j’ai tout de même trouvé sympathique à lire, bien porté par une densité historique soignée et avec quelques réflexions intéressantes. Au final pas un excellent texte, mais un divertissement agréable.

Le Troll Médecin de Silène Edgar : L’auteur nous propose avec cette nouvelle une variation sur un texte de Molière qui se révèle assez sympathique et intéressante, principalement dans le message qu’elle cherche à faire passer sur la lecture, mais surtout sur le choix des livres qu’on peut imposer à quelqu’un pour débuter. Un texte agréable qui se lit facilement, avec une dose d’humour légère, mais qui manque quand même d’un peu de mordant pour se révéler plus marquant.

Le Double Destin du Taquin de Raphaël Albert : L’auteur nous propose ici un poème et, je dois bien avouer qu’il s’agit pour moi du meilleur texte du recueil que ce soit dans sa construction ou encore le travail sur les rimes, mais aussi par l’humour, le cynisme et la fluidité qui s’en dégage. Je ne suis pas pourtant un grand fan de poésie, mais ce texte se lit très facilement et se savoure.

Les Yeux du Troll de Sophie Jomain : Sophie Jomain nous propose ici de découvrir un jeune garçon qui se fait raconter un conte par sa grand-mère. Un texte pas mauvais, enfantin, à la morale gentillette sur l’importance de l’imagination et du cœur, et qui se lit assez facilement, même s’il n’est pas non plus marquant. Finalement, je trouve qu’il détonne un peu par rapport au reste l’anthologie, ou tout du moins vis-à-vis de son placement. Je l’aurai, je pense, plus apprécié en ouverture permettant ainsi de rentrer dans ce recueil tout en douceur.

Trolls, Licornes et Bolognaise d’Adrien Tomas : L’auteur nous propose de plonger dans une univers de Fantasy Urbaine où Tia doit mener l’enquête sur un meurtre dans le milieu surnaturel. Franchement ce texte a du potentiel, je ne le nie pas, mais l’auteur tombe un peu trop dans les stéréotypes du genre de la fantasy urbaine et surtout le texte est bien trop court. En effet la résolution de l’enquête se fait un peu par magie et frustre le lecteur tant le deus ex machina est un peu dur à admettre. Quelques pages de plus aurait été appréciées. Cela n’empêche pas le texte d’avoir des qualités et qui sait l’auteur reviendra peut-être dans cet univers.

Dans la Tête de Georges Trollevitch de Sylvie Miller & Philippe Ward : Cette nouvelle, qui vient clôturer l’anthologie, nous plonge dans un univers parallèle qui lance un grand festival en honneur de l’Human Fiction. Un texte de nouveau sympathique, avec une dose d’humour et de détente agréable, malgré parfois un humour scatologique qui me laisse perplexe. Un récit qui contient de nombreuses références qui devraient toucher les habitués du festival, tout en restant accessible aux autres lecteurs, et qui offre une conclusion avec une réflexion intéressante au moment de reposer ce livre. Au final une histoire divertissante et qui se lit facilement.

En Résumé : J’attendais avec impatience de voir ce qu’allait proposer cette anthologie opposant les Trolles et les Licornes et j’avoue que, sans m’avoir offert un moment inoubliable, elle se révèle assez sympathique à lire et à découvrir. Les nombreuses variations sur le thème se révèlent souvent intéressantes voir originales, ne manquant pas de se révéler sombres, pleines d’humour, critiques, voir cyniques. Tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ayant eu du mal à me convaincre, là où d’autres se sont révélés excellents à découvrir et sortent vraiment du lot, mais au final une anthologie 2015 plutôt agréable. C’est donc sans surprise que j’annonce que l’anthologie 2016 viendra rejoindre ma PAL l’année prochaine.

 

Ma Note : 7/10

 

Avis de mes collègues de LC : Snow, Mariejuliet.
Autres avis : Bibliocosme, …

CRAAA

Challenge CRAAA 2ème lecture

Le Dernier Apprenti Sorcier Tome 5, Les Disparues de Rushpool – Ben Aaronovitch

le dernier apprenti sorcier 5 les disparues de rushpoolRésumé :L’agent Peter Grant, dernier apprenti sorcier et brillant enquêteur de la Police Métropolitaine de Londres – la Métro, pour les intimes – quitte cette fois la capitale britannique pour se rendre dans une petite bourgade du Herefordshire où les forces de police locales échouent à enrayer la vague d’enlèvements d’enfants dont leur communauté est victime.
Assisté de Beverley Brook, Peter se retrouve bientôt embourbé jusqu’au cou dans une affaire pour le moins louche. Passe encore le danger omniprésent, la mauvaise humeur des flics du coin, la franche hostilité des dieux locaux… mais des boutiques qui ferment à 4 heures de l’après-midi ? ! Quelle horreur !

Edition : Nouveaux Millénaires

 

Mon Avis : J’attendais ce cinquième tome de la série du Dernier Apprenti Sorcier avec impatience, tant les quatre premiers tomes avaient réussi à me convaincre d’adhérer à ce cycle de Fantasy Urbaine efficace, entrainant et offrant un mélange réussi de magie, mythes, légendes et folklore. Il faut aussi avouer que j’attendais ce tome avec impatience en partie suite aux révélations du tome précédent qui donnaient clairement envie d’en apprendre plus et surtout de voir comment l’auteur allait gérer tout cela. La couverture, qui reste dans les tons des tomes précédent, se révèle assez jolie selon moi.

Et c’est un véritable changement de décor auquel va devoir faire face notre héros dans cette nouvelle affaire, puisqu’il va quitter les rues « confortables » de Londres pour aller mener son enquête sur la disparition de deux petites filles en campagne ; plus précisément il se rend à Rushpool. Un changement d’air qui se révèle d’une certaine façon bienvenue du point de vue de la lecture, car cela permet au récit de varier le décor et de ne pas non plus limiter son histoire à simplement la ville de Londres malgré, c’est vrai, toutes les possibilités qu’elle offre. Au niveau de l’intrigue là, par-contre, on ne change pas une équipe qui gagne avec une histoire qui se révèle efficace, entrainante, fluide, bien porté par de nombreux rebondissements, de nombreuses surprises et qui se révèle bien maîtrisée dans sa construction pour ne jamais ennuyer le lecteur ou le perdre. L’auteur part aussi moins dans les sous-intrigues que les tomes précédents, même s’il en offre quand même quelques-unes, ce qui permet de simplement se concentrer sur la disparition des deux jeunes filles, limitant ainsi la première partie d’introduction qui se ressentait un peu dans les tomes précédents, mais limitant aussi la complexité de ce qu’il construit. En tout cas je me suis retrouvé à tourner les pages avec un minimum de plaisir et d’envie d’en apprendre plus.

L’univers qui est construit gagne aussi encore un peu plus en densité, puisqu’on y découvre de nouveaux éléments dans le bestiaire féérique et magique que met en place l’auteur depuis plusieurs tomes, mais on en apprend aussi un tout petit peu plus sur les divinités liées aux rivières ou encore sur les magiciens. L’un des point qui me plaisait depuis le premier tome c’est la capacité de l’auteur a construire son récit sur le point architectural, offrant ainsi une vraie science sans non plus être ennuyant, mais qui dans ce cinquième tome, visite à la campagne oblige, se ressent quand même moins. J’avoue avoir trouvé cela légèrement dommage, même si au final rien de non plus dérangeant, les bâtiments se trouvant remplacer par des paysages beaucoup plus verts et tout aussi intéressant, même si là, par contre, je trouvais que les descriptions cherchaient trop à en faire du point de vue détail. Notre apprenti par contre a un peu de mal à évoluer se concentrant un peu sur les mêmes sortilèges depuis quelques tomes, mais rien de gênant vu que ça reste assez logique d’un point de vue temporel.

Concernant les personnages, vu que notre héros se retrouve simplement accompagné de Beverly, on se recentre un peu sur Peter qui, suite à la conclusion du tome précédent, se retrouve complètement chamboulé et doit évoluer, gérer ses émotions, ce qui n’est pas toujours chose aisée. La relation entre notre héros et Beverley va aussi connaitre quelques changements intéressant sur le long terme, même si selon moi ils manquent un peu de force dans la façon dont cette évolution est amenée, mais rien de non plus dérangeant. Concernant les personnages secondaires j’avoue que là par contre, sans être mauvais, ils ne se révèlent pas non plus des plus fascinants mis à part un ou deux qui sortent du lot. Oh ils remplissent parfaitement leurs rôles dans l’intrigue, mais voilà rien de vraiment percutant ou marquant j’ai trouvé.

Pourtant une fois ce livre refermé je dois bien avouer qu’un léger sentiment de déception se ressent. Pas qu’il soit mauvais, comme je le dis on y retrouve une certaine qualité et le côté divertissant qui caractérise bien ce cycle, mais je trouve tout de même que ce cinquième tome est pour le moment le plus faible de la série. Déjà je suis sorti frustré vis-à-vis du fil rouge qui est construit depuis le second tome et dont de nombreuses révélations avaient été faites dans le tome précédent, mais c’était oublier que Ben Aaronovitch est aussi scénariste et qu’il sait que tout épisode à révélation suit souvent un épisode de transition. Ce cinquième tome ne nous proposera donc que quelques lignes sur ce fameux mage sans visage, et encore de façon très détournée. Autre point qui m’a dérangé c’est que, malgré le côté entrainant de l’intrigue, l’histoire de cette disparition se révèle très prévisible dans ces grandes lignes tant les indices sont un peu trop présents et visibles, certes rien de bloquant, mais ça joue tout de même sur le ressenti. Enfin le dernier point qui m’a frustré c’est cette grande question qui m’est venu à l’esprit une fois la dernière page tournée « Mais où est la conclusion? ». J’ai même secoué le livre au cas où elle se soit cachée. Alors, oui j’aime les fins ouvertes, mais il y a une différence entre ouverte et abrupte, c’est à peine si l’auteur répond au différentes interrogations de l’enquête. C’est dommage. Attention je le répète ce livre ne fût pas non plus une mauvaise lecture, mais voilà ces points soulevés ont fait qu’elle ne s’est pas non plus révélée des plus transcendantes.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi fluide, simple et efficace, avec toujours cet humour qui se dégage et qui je trouve apporte un véritable plus à l’ensemble. On y retrouve aussi toujours cet aspect « geek » que l’auteur distille au fil des pages avec de nombreuses références et qui, forcément, me parle. Finalement un cinquième tome qui, sans être mauvais, se révèle en demi-teinte pour ma part, mais cela ne m’empêchera pas de lire la suite pour savoir ce que va nous proposer l’auteur et en espérant plus de révélations sur le fil rouge.

En Résumé : J’avoue sortir de ma lecture avec un ressenti légèrement frustré par ce cinquième tome de la série que je considère, pour le moment, comme le plus faible du cycle. Alors attention ce n’est pas non plus catastrophique, l’histoire se révèle toujours autant fluide et entrainante, bien maîtrisé par l’auteur. L’univers continue à se développer doucement apportant de nouvelles informations et de nouvelles idées originales. Les personnages principaux continuent à se développer et à évoluer, surtout suite aux bouleversements du tome précédent. Mais voilà certains point m’ont frustrés ; ce tome décide d’oublier en grande partie le fil rouge malgré les révélations du quatrième volume, ensuite j’ai trouvé la révélation de l’intrigue facilement devinable devant les indices proposés et enfin j’ai trouvé la conclusion beaucoup trop abrupte, comme si l’auteur se rendant compte qu’il arrivait au bout de son nombre de pages autorisé  conclue dans la rapidité. La plume de l’auteur, elle, reste par contre toujours aussi fluide, entrainant et efficace. Au final on se retrouve ici avec un cinquième tome que je n’ai pas non plus trouvé mauvais, mais qui est loin de se révéler vraiment exceptionnel.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Iluze, …

La Guerre du Lotus Tome 1, Stormdancer – Jay Kristoff

la guerre du lotus 1 stormdancerRésumé : On disait éteinte la race des griffons, ces créatures mythiques menées par les danseurs d’orage. Pourtant, Yukiko et son père reçoivent l’ordre d’en capturer un pour le cruel shogun des îles de Shima. Contre toute attente, ils y parviennent, mais Yukiko se retrouve perdue dans une forêt sauvage, avec pour seule compagnie un griffon mutilé qu’elle nomme Buruu.
Unis dans l’adversité, la jeune fille et l’animal s’entraident. Yukiko serait-elle la véritable danseuse d’orage, ultime espoir du peuple ?

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : J’avoue que concernant ce roman j’ai un peu craqué dessus sur un gros coup de tête. La première chose qui m’a attiré c’est la couverture, illustrée par Sylvie Veyres, que je trouvais réussi avec son ambiance asiatique (même si j’avoue avoir une certaine préférence quand même pour certaines couvertures étrangères), ensuite quand j’ai lu sur la quatrième de couverture annonçant steampunk, univers asiatique et griffon j’avoue que ça m’a tout de suite convaincu et il est donc rentré d’un coup de baguette magique (que j’appelle plus communément portefeuille) dans ma PAL. Après quelques mois d’attentes et vu que le second tome a été publié il y a quelques semaines, j’ai décidé de le sortir de ma bibliothèque pour me faire un avis.

Il faut bien l’avouer que ça commence fort, avec un premier chapitre qui nous plonge directement dans l’action, se révélant nerveux et percutant, qui sert finalement de prologue pour offrir alors un flashback qui permettra de mieux comprendre cette scène. C’est à partir de là que j’ai eu un peu peur, puisque les 5O premières pages m’ont laissé un sentiment plutôt mitigé, une impression de longueur et un sentiment que cette partie se révélait haché. Le gros soucis finalement de cette première partie c’est qu’elle rentre un peu trop dans l’idée d’introduction, l’auteur mettant le maximum d’informations sur son univers et ses personnages pour mieux après se concentrer entièrement sur son intrigue, sauf que voilà des informations il va y en avoir énormément et parfois il se perd aussi dans des descriptions un peu à rallonge et qui manquent un peu d’intérêt. Alors elle n’est pas inutile, car elle permet au lecteur de plonger dans l’ambiance et de savoir de quoi on parle, mais parfois on se demande s’il n’aurait pas mieux valu aérer un peu l’ensemble en répartissant certaines des informations sur l’ensemble du roman. Attention cette première partie n’est pas non plus indigeste offrant tout de même des aspects intéressants, mais voilà le lecteur risque de se retrouver légèrement perdu devant ce début un peu haché et difficile.

Sauf que voilà il serait dommage de s’arrêter sur cette première partie, car la suite va se révéler beaucoup plus plaisante, entraînante et efficace. Alors certes, l’intrigue ne révolutionne pas le genre avec un Shogun despotique qui pousse de plus en plus son pays à mourir de faim avec tout ce que cela entraine comme révolution et en toile de fond un parallèle entre la technologie et la nature, mais voilà l’auteur s’en sort clairement bien proposant une histoire qui va se révéler solide, percutante et sans temps morts, offrant ainsi de nombreux rebondissements, de nombreuses surprises et aussi son lot de scènes nerveuses et percutantes. Le lecteur se retrouve ainsi à tourner les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus et de savoir quelles aventures vont devoir rencontrer nos héros. Alors après ce livre cherche clairement le divertissement, ce qui fait qu’on note certaines facilités comme justement cette « confrontation » entre la technologie, source de pollution, et la nature, mais voilà cela n’empêche pas l’ensemble de bien fonctionner et le message de passer un minimum au lecteur. Surtout que, pour moi, ce cycle, tout du moins ce premier tome, vise un public large aussi bien adulte qu’adolescent. L’intrigue devient ainsi au fil des pages plus captivante, le lecteur se retrouve ainsi à tourner les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus et de savoir quelles aventures vont devoir rencontrer nos héros aboutissant à une conclusion explosive, tendue et sans temps morts.

Concernant l’univers je dois bien admettre qu’il se révèle très intéressant à découvrir, principalement devant son mélange de Steampunk, aspect mythique et mythologiques et le tout saupoudré d’influence Japonaise. Alors attention, pour bien préciser la chose je parle bien d’influence, car on se rend rapidement compte que les connaissances de l’auteur viennent plus de manga et films que de véritable recherches historiques, ce qui se ressent parfois. Ceci n’est en rien un critique, j’ai accroché à cet univers, mais si vous recherchez vraiment un univers à l’influence profonde et historique Japonaise, là il vaut mieux passer votre chemin, la toile de fond ici répondant plus à compléter et densifier l’aspect divertissement. Cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler complexe et surtout il offre une ambiance finalement assez sombre et poisseuse où le côté « Steampunk » se révèle plus problématique que vraiment bénéfique, où la beauté de ce monde a fané, voir disparue et où viennent se croiser griffons et démons pour notre plus grand plaisir. J’ai noté aussi un travail d’imagination efficace, principalement sur l’aspect technologique,. L’aspect politique se révèle solide, certes rien de révolutionnaire avec un dictateur et quelques luttes de pouvoirs, mais qui offre son lot de machinations et de trahisons. En tout cas au final qui me donne envie d’en apprendre plus, qui se révèle accrocheur et très visuel malgré, comme je l’ai dit, la propension de l’auteur à se perdre un peu en description au début.

Concernant les personnages, Yukiko se révèle être une héroïne assez intéressante à découvrir par son caractère fort, sans concession et charismatique, mais pourtant humaine. On regrettera peut-être le côté stéréotypé de sa relation avec son père qui repose sur des révélations assez prévisibles, mais cela ne l’empêche pas de se révéler attachante et de donner envie de suivre ses aventures. Concernant les protagonistes qui gravitent autour d’elle, ils ne manquent pas non plus d’attraits, avec une mention particulière pour Buruu le Griffon et la relation qu’il va tisser au fil des pages avec l’héroïne. Je regrette tout de même un ou deux personnages secondaires un peu caricaturaux, comme le Shogun qui manque de complexité tombant trop dans le dictateur très méchant ou encore son ministre. Concernant l’histoire d’amour je dois bien avouer que je suis bien content que l’auteur ait clairement évité le triangle amoureux classique pour essayer de construire quelque chose d’un peu plus « humain », même s’il n’évite pas certains clichés.

La plume de l’auteur se révèle entraînante, vivante, efficace et happe assez rapidement le lecteur, le plongeant dans une histoire bien rythmée et dévoilant un univers original, solide et efficace. Au final, on obtient ainsi un premier tome qui, sans trop se prendre la tête ni révolutionner le genre, offre une bonne lecture et me donne clairement envie de lire la suite pour savoir ce que va bien proposer l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec le premier tome de cette trilogie qui offre une histoire, certes qui met un peu de temps à démarrer offrant 50 premières pages un peu trop dense en information, mais qui après se révèle efficace, entrainante, vive et sans temps morts aboutissant à une conclusion explosive. Un divertissant qui a réussi à me happer assez facilement, malgré, c’est vrai, quelques facilités ici ou là. L’univers développé par l’auteur est solide, mélange de Steampunk, de mythes, le tout saupoudré d’une libre inspiration d’influence japonaise et donne envie d’en apprendre plus aussi bien d’un point de vue technologique et son influence sur la planète, que social. Le personnage de Yukiko ne manque pas d’intérêt, héroïne forte charismatique et pourtant humaines, malgré quelques passages un peu stéréotypés comme la relation avec son père.  Les personnages secondaires qui gravitent autour d’elle se révèle aussi attrayants, malgré un ou deux qui tombent un peu dans la caricature. La plume de l’auteur se révèle vivante, entrainante, plongeant le lecteur rapidement et facilement dans son récit. Au final un premier tome qui ne révolutionne pas le genre, mais qui se révèle réussi et donne clairement envie de découvrir la suite.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Petitetrolle, Galleane, Otsü, La tête dans les livres, …

Blood Song Tome 2, Le Seigneur de la Tour – Anthony Ryan

blood song 2 le seigneur de la tourRésumé : Qu’on le nomme Sombrelame, frère du Sixième Ordre ou Tueur d’Espoir, Vaelin Al Sorna demeure le plus grand guerrier de son temps, et le plus illustre témoin de la défaite du roi Janus. Écœuré par la guerre, il revient au pays déterminé à ne plus jamais prendre les armes. Nommé Seigneur de la Tour des Hauts Confins par l’héritier de Janus, Vaelin espère trouver la paix dans cette région glaciale et sauvage, loin des intrigues d’un Royaume tourmenté.
Mais les êtres dotés de la voix du sang ont rarement l’occasion de mener une vie paisible. Entre les défenseurs de la Foi affaiblie, les adversaires du jeune roi inexpérimenté et les mystérieux assassins de la Ténèbre, Vaelin va découvrir malgré lui que nul ne peut échapper à son destin.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Le premier tome de ce cycle m’avait, il y a quelques mois, offert un agréable moment de lecture avec une intrigue, certes classique, mais efficace et haletante, bien porté par une plume fluide et entrainante (ma chronique ici). Je me suis donc laissé tenter par ce second tome pour savoir ce qu’allait bien pouvoir nous proposer l’auteur, surtout que la conclusion du volume précédent laissait de nombreuses questions en suspens. Concernant la couverture, toujours illustrée par Didier Graffet, je dois bien admettre que je suis un peu déçu tant elle me parait redondante avec la précédente et offre de nouveau la part belle au héros à capuche.

Je me suis donc ainsi retrouvé à plonger dans ce livre en espérant y retrouver notre héros guerrier Vaelin et là, première surprise, l’auteur a décidé de changer complètement de narration puisque même s’il garde la partie avec le scribe, qui introduit chaque partie, on ne se retrouve plus à suivre uniquement Vaelin mais quatre personnages ; en plus de notre héros deux personnages secondaires du premier tome et un nouveau protagoniste. Le soucis quand on change de système de narration c’est que ça peut très vite se retrouver à double tranchant, certes cela permet à l’auteur de surprendre le lecteur, mais aussi de montrer qu’il peut varier son style, sa façon de présenter l’histoire et pourquoi pas apporter d’autres point de vues. Sauf que voilà, ici, j’ai trouvé que les nouveaux points de vues n’apportaient rien à l’histoire, pire la ralentissait, offrait de nombreuses redondances et surtout certains me paraissaient vraiment dispensables ce qui est dommage. Surtout ce qui m’a véritablement surpris dans ce second tome c’est qu’on quitte le côté épique et haletant pour un récit de manipulations et de jeux de pouvoir, un peu comme ce que propose Georges R.R. Martin et d’autres auteurs, ce qui casse vraiment le rythme. Mais quand je dis cassé, c’est bien cassé, c’est bien simple une fois terminé les 735 pages que compose ce livre je n’ai pas eu l’impression d’avancer d’un iota dans l’intrigue principale, mais pire, l’auteur ne parait pas trop doué pour construire des complots complexes et réalistes, la faute à trop de simplicité ou à des révélations tellement grosses qu’elles sont devinables longtemps à l’avance, ce qui gâche un peu le récit. Franchement entre la scène du roi ou l’évasion du bateau d’esclaves rien ne m’a paru vraiment crédible. En gros on piétine et l’histoire manque clairement de crédibilité.

Un autre soucis qui vient de ce récit vient d’une certaine confusion qui se dégage d’un point de vue temporel, en effet il est très compliqué de lier les histoires entre elles tant rien ne parait les rattacher dans le temps, ce qui fait que certains aspects paraissent se dérouler trop rapidement et d’autres prendre beaucoup trop de temps. Alors je vois certains arriver et tenter de m’expliquer que voilà, c’est un tome de transition, sauf que non, je ne suis pas d’accord, un tome de transition certes peut ralentir le rythme et l’histoire, mais il sert l’intrigue, ici j’ai plus eu l’impression d’avoir plusieurs intrigues secondaires, qui mettent en plus près de 450 pages à se rejoindre et surtout n’apporte rien à ce qui a été construit dans le premier tome concernant la voix du sang et toutes les nombreuses questions qui étaient soulevées. L’auteur a-t-il invener le tome d’introduction de transition? Alors après il arrive bien à provoquer un léger frisson sur la fin, retrouvant un peu le côté nerveux, mais voilà rien de bien folichon et surtout les cliffhangers qui doivent nous pousser à se lancer dans le troisième m’ont paru soit tellement prévisibles qu’ils n’apportent aucune surprises, soit tellement caricaturaux qu’ils ont eu du mal à me passionner.

Par contre l’intérêt de multiplier les personnages réside, je trouve, plus dans sa capacité de développer plus en profondeur l’univers qu’il construit, que ce soit concernant les différents pays, comme les différents peuples, les différentes coutumes ou encore les différents jeux de pouvoirs et les différentes religions. On sent que l’univers gagne clairement en complexité au fil des pages. Surtout que les évènements du premier tome ont amenés pas mal de bouleversements, principalement dans les Ordres. J’ai trouvé dommage, par contre, qu’il retombe dans certaines des facilités du premier tome, je pense principalement à cette idée des molosses qui facilitent un peu trop la vie d’un des héros, mais bon rien de non plus très bloquant. Sauf que voilà, avoir un tome complet de près de 730 pages dont le seul intérêt se révèle finalement le développement de l’univers c’est un peu dommage, surtout, et je me répète, je le sais, mais cela joue énormément, après un premier tome qui mettait clairement en avant le côté épique.

Concernant les personnages, comme j’en ai déjà parlé un peu au début, développer de nouveaux points de vues s’est révélé, selon moi, à double tranchant et j’avoue avoir eu beaucoup de mal à m’intéresser à certains d’entres eux. On découvre ainsi Vaelin qui ne fait que voyager, puis au moment où ça bouge un peu, se lancer dans des négociations pour monter une armée avec des arguments d’une finesse d’un tractopelle bourrin, puis continuer à avancer sans qu’il sorte une seule fois son épée car c’est un guerrier tourmenté, franchement j’ai trouvé qu’il perdait de son charisme et de son intérêt. La princesse Lyrna, dont j’espérais beaucoup dans le premier tome, se révèle ici être une caricature de la manipulatrice qu’ele dévoilait pourtant ; mais le pire c’est qu’on nous la présente comme une personne à l’intellect supérieur alors qu’elle négocie pourtant de façon catastrophique du genre « ha, ha, j’ai les infos que vous voulez, vous allez devoir me sauver moi et mes amis sinon vous n’aurez jamais rien » et donc, bien entendu, ils le font. Genre la tourture pour faire parler n’existe finalement que pour faire parler les ennemis qui, d’ailleurs, de façon surprenante parlent tous en cinq min. Trop forte notre princesse. Ajoutez à cela la première moitié du roman la concernant qui ne sert, mais complètement à rien et vous comprendrez ma déception. Concernant Frentis sont histoire se révèle intéressante, entre manipulation et magie, elle ne manque pas d’attrait, mais comme un peu tout le roman elle traine en longueur et se révèle beaucoup trop répétitive ce qui est dommage.

Il nous reste maintenant à parler de Reva, fille de Justelame élevée dans la haine de Vaelin, qui a été entraînée à tuer qu’avec une dague va se retrouver pris sous l’aile du guerrier qui va lui apprendre à se battre et à faire ses propres choix. Reva, franchement, je ne le nie pas, possédait un énorme potentiel, mais voilà l’auteur n’arrive jamais vraiment à l’exploiter car soit il en fait une caricature, soit elle manque vraiment d’émotions et de sentiments pour faire que le lecteur s’attache à elle. Mais le pire vient de cette énorme facilité bienvenu qui voudrait qu’après avoir appris l’arc et l’épée pendant quoi, un mois, elle devienne la guerrière la plus accomplie du royaume ne ratant jamais sa cible ou décapitant à tourde bras sans jamais être dérangée ou mise à mal. Franchement?? Ajouter à cela son aptitude de stratège lors d’un siège assez fascinante qui repose sur sa capacité à elle et son escouade à entrer et sortir comme ils veulent pour aller donner du fil à retordre aux assiégeant ; car oui tout le monde le sait quand on assiège une cité on laisse des ouvertures géantes et surtout on ne met en place aucune surveillance pour toujours laisser passer une cinquantaine de personnes. Ca doit être pour pimenter le tout. Concernant les personnages secondaires, certains se révèlent intéressants et d’autres, comme la soeur de Vaelin, traînent au fil des pages sans qu’on comprenne vraiment à quoi elle sert mis à part une vague tentative de réflexion sur l’importance de l’art dans la capacité à faire passer un message.

La plume de l’auteur reste, par contre, une des forces du récit, se révélant fluide, entrainante et efficace. Dommage que le fond ne suit pas. Alors après, pour un lecteur qui n’est pas obligatoirement un adepte de la Fantasy, il trouvera peut-être plus de plaisir à la lecture de cette histoire, en tout cas moi je n’ai jamais vraiment accroché, ne comprenant pas complètement l’intérêt d’un tel tome dans le cycle et je ne lirai donc pas la suite, surtout que j’ai trop de livres qui m’attendent dans ma PAL.

En Résumé : J’avoue ressortir finalement de ma lecture de ce second tome du cycle Blood Song plutôt déçu. L’auteur a décidé de changer complètement sa narration, passant d’un récit épique à quelque chose de plus politique et manipulateur, sans arriver à vraiment apporter des intrigues complexes et intéressantes, tombant trop facilement dans la simplicité et la facilité. Mais c’est surtout une impression de piétiner qui se dégage principalment une fois que j’ai tourné la dernière pages tant l’intrigue principale m’a paru ne pas avancer d’un iota avec ce tome ce qui est très frustrant. Le seul intérêt de ce volume vient finalement qu’en multipliant les points de vues, l’auteur développe aussi plus en avant son univers, le compléxifiant au fil des pages, dommage que le reste n’ait pas complètement suivi. En ce qui concerne les personnages je ressors avec un sentiment mitigé, Valein perdant de son charisme et de son intérêt dans ce tome, pour moi, et les autres m’ont paru soit ne rien apporter, soit tomber dans la caricature, se révélant même par moment trop favorisés par l’auteur. La plume de l’auteur est toujours aussi fluide, entrainante et efficace, ce qui fait qu’on continue à tourner les pages, mais voilà, même si je ne doute pas que ce récit puisse plaire, principalement je pense à des lecteurs ayant peu de bagage de Fantasy, moi il ne m’a jamais vraiment accroché et je ne lirai pas la suite.

 

Ma Note : 4,5/10

 

Autres avis : Phooka, Cassie56, ….

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