Catégorie : Fantasy Page 20 of 69

Terre de Héros Tome 3, Jusqu’à l’Âme – Richard Morgan

jusqu'a l'ameRésumé : Cap vers les lointaines îles du Nord, à la recherche de la légendaire cité d’An-Kirilnar, réputée pour flotter au-dessus des eaux. Mais cette quête impossible en vaut-elle la peine ? Est-elle digne des trois parias héroïques, Ringil, Egar et Archeth, bien décidés à se réapproprier leur destin ? Dans les îles grises et désolées, le mystère s’épaissit : on murmure que la tombe du changeling est partout et nulle part. Tout comme la fantomatique ville d’An-Kirilnar…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Il y a maintenant quelques années, je me suis lancé dans cette trilogie de Fantasy. Richard Morgan n’est pas un inconnu car, avant de se lancer dans ce cycle, il a écrit la trilogie sur Takeshi Kovacs (qui devrait d’ailleurs être adapté à la TV) ainsi que Black Man, qui m’avaient offert de très bons moments de lecture. Son lancement dans la Fantasy avec  ce Terre de Héros, ne m’a pour l’instant pas autant convaincu. L’ensemble reste assez bon, mais je n’y retrouve pas le succès que je lui ai trouvé en SF tant l’auteur cherchait à trop en faire (ma chronique du Tome 1, du Tome 2). Concernant la couverture, toujours illustrée par Jon Sullivan, elle reste dans les mêmes tons que les précédentes et s’avère sympathique.

Ce troisième tome nous plonge ainsi quelques mois après la fin du précédent, nos héros s’étant lancé dans une grande quête pour trouver la tombe du Changeling ainsi que la cité Kiriath. Sauf que voilà, rien ne se passe comme prévues tant les reliques paraissent introuvables et les relations entre l’Empire et Le Ligue sont en train de se refroidir. Déjà, premier point, replonger dans cet univers longtemps après ma lecture des deux premiers tomes c’est finalement révélé assez facile. Ceci est en grande partie dû à la capacité de l’auteur a nous immerger aisément dans son récit, tout en offrant des rappels des tomes précédents qui sont les bienvenus et sont très bien amenés restant brefs et ne se révélant pas trop lourd ou trop long, surtout pour ceux qui liraient les trois romans à la suite. Ensuite, pour situer l’ensemble pour ceux qui n’auraient pas lu ce cycle, l’auteur nous propose un roman de Fantasy très sombre, violente, épique et dont l’auteur cherche à casser les codes pour proposer quelque chose de différent. Le cycle étant maintenant terminé on peut donc faire le bilan de cette envie de changement et, je dois bien avouer, j’ai trouvé cette trilogie plutôt bonne.

Alors clairement, elle n’est pas non plus parfaite possédant tout de même quelques défauts, comme la proportion de l’auteur dans les premiers tomes à trop vouloir en faire, à tomber dans quelques longueurs voir dans des scènes inutiles. Concernant ce troisième tome, je l’ai trouvé encore un chouïa plus abouti que le précédent tant il faut dire que toutes les pièces se mettent maintenant en place, les révélations se font et dévoilent le puzzle sur cet univers et les manipulations qui s’y organisent. La narration mise en place permet ainsi de suivre deux « quêtes » celle de Ringil, mais aussi celle de Egar le tueur de Dragon et Archeth permettant ainsi de croiser les récits évitant, je trouve, les « trous d’air ». De cette façon quand les passages sont plus explicatifs pour l’une, l’autre offre des moments plus nerveux, ce qui fait, je trouve, qu’on tourne assez facilement les pages pour en apprendre plus sans jamais s’ennuyer. Attention, ce roman n’est en rien non plus un récit totalement épique et bourré de combats, il sait prendre son temps quand il faut pour poser son intrigue, son  univers et ses héros, mais il possède un rythme que j’ai trouvé entraînant. L’auteur donne clairement l’impression sur sa trilogie de prendre les « clichés » de la Fantasy (dragons, sorciers, épées magiques, élus, …) et de vouloir leur offrir une voie complètement différente. J’avoue qu’il le réussie en grande partie, je ne dis pas qu’il nous offre que des idées révolutionnaires et originales, d’autres ont déjà offerts ce genre d’idées, mais voilà ce cycle est clairement différent de ce qui se fait, je trouve, en Fantasy actuellement. Je répète, il n’est pas le seul, ne vous lancez pas dans ce cycle en vous disant que ça va complètement bouleverser votre vision du genre non plus, mais avec tout de même de bonnes idées.

Pour l’univers on retrouve ce qui faisait la force des deux premiers tome, ce monde sombre, brutal, sauvage, violent, où il faut se battre pour gagner sa place. L’auteur continue aussi à tenter de nous offrir quelque-chose qui mélange les genres entre Fantasy, fantastique, SF, on découvre ainsi un monde qui surprend, dérange et ne se laisse pas appréhender si facilement, l’auteur s’amusant à nous en offrir les clés au compte goutte. Surtout que c’est dans ce troisième tome qu’il se dévoile enfin, qu’on en apprend alors plus sur les dieux de la cour sombre, sur la source, sur les Dwendas ou bien aussi sur les Kiriath qui ont perdu de leur superbe, se révélant eux aussi ambigu dans les choix qu’ils ont fait. Les terres grises deviennent aussi plus familières au fil des pages. Ce mélange est, pour moi, l’un des gros points fort du roman, lui permettant d’offrir quelque chose de captivant et, d’une certaine façon, accrocheur. Alors après il n’est pas l’univers le plus novateur qui soit dans le genre, même s’il possède de quelques concepts que j’ai trouvé originaux, mais voilà l’auteur nous propose tellement d’idées et les rend tellement percutantes que j’ai rapidement accroché. Le tout aboutissant à un final explosif, aux réponses surprenantes. Les enjeux politiques de chacun prennent aussi de l’ampleur, dévoilant des schémas complexes, denses et intrigants, où chacun possède sa propre vision et surtout ses propres convictions. Après on pourrait reprocher à l’auteur un aspect un peu minimaliste dans la « peinture » de son monde, le travail de description est assez minimaliste, posant le décor souvent sombre et angoissant, mais n’allant pas obligatoirement plus loin. Si vous aimez la Fantasy pour ses cartes et ses descriptions, ici vous risquez d’être déçu.

Concernant les personnages, on y retrouve là aussi la patte de l’auteur, principalement dans la construction de héros où y voit toujours autant cette grandeur et cette décadence. Chacun d’entre eux marque le lecteur par leurs ambivalences, leurs nostalgies, leurs mélancolies, leurs charismes, leurs forces, leurs faiblesses. Il est très difficile de les caractériser, tant ils savent à la fois s’imposer et se faire haïr par leurs actes, allant de l’héroïque aux actes les plus excessifs possibles, le tout poussé très loin. Que ce soit Ringil, notre héros blasé qui sait qu’il ne sera jamais rien d’autre qu’un guerrier, ne sachant rien faire d’autre et qui se plonge à corps et à cris dans cette quête où il est manipulé par tous, Egar le tueur de Dragon qui ne reconnait plus ce monde où les traditions et l’honneur se perd, ou bien encore Archeth, moitié Kiriath, abandonnée par eux qui se morfond sur elle-même mais qui va trouver ici une quête et une échappatoire. Chacun cherche la meilleure conclusion à son histoire et ils risquent de la trouver. Que ce soit les personnages principaux ou secondaires il est impossible de complètement les détester, tant on peut comprendre leurs motivations, ne tombant ainsi jamais dans le héros immaculé ou le méchant très méchant. Je suis par contre légèrement frustré que certains personnages découverts dans les tomes précédent ne soient que très peu présents dans ce dernier tome, ou que certains ne soient pas plus développés, mais bon rien de bien gênant.

Après avoir lu tout ça vous pourriez croire que ce roman est excellent, pourtant des points m’ont tout de même dérangé. Déjà, si vous avez lu mes chroniques des tomes précédents, vous savez que l’auteur cherchait par moment à trop en faire laissant de côté son intrigue pour le côté rude et percutant. Je ne sais pas si l’auteur s’en est rendu compte ou si c’était prévu comme cela initialement, mais ce troisième tome a l’effet inverse, l’auteur offre beaucoup trop de révélations sur son intrigue. J’ai eu parfois l’impression que cette densité offrait à l’ensemble un côté un peu brouillon et surtout certaines paraissent ne pas aboutir. Ce n’est pas bloquant mais une gestion des révélations sur la durée des trois tomes aurait franchement rendu l’ensemble plus fluide. Ensuite, comme je l’ai dit, l’auteur sépare son intrigue en deux qui forment deux « histoires » qui ne se rejoignent pas vraiment et même si les deux sont intéressantes j’ai trouvé que celle sur Ringil accroche plus et éclipse même parfois l’autre fil rouge. Surtout que la fin concernant Archetch reste très ouverte, c’est à chacun de se faire sa propre conclusion. J’adore les fins ouvertes, je considère qu’une conclusion ne peut jamais en être une, mais cela pourra en surprendre plus d’un. Autre point, le récit possède quelques longueurs qui se font ressentir et il use parfois de simplicité. Enfin, aspect qui se retrouve dans les trois tomes et dont je n’avais pas encore parlé, la proportion parfois un peu exagéré de l’auteur de tomber dans le « graveleux ». Je ne parle pas des scènes de sexe directes, dont l’auteur c’est un peu calmé ici, mais plus des dialogues ou les insultes qui fusent un peu trop facilement. Rien de non plus trop dérangeant je dirais, mais il faut le savoir. Je vais quand même m’arrêter là dans ma chronique, sinon on n’est pas sorti.

La plume de l’auteur est toujours aussi brutale, incisive, captivante et nous emporte aisément dans ce troisième tome. Alors je pense clairement que ma lecture des trois tomes sur plus de trois ans (j’avais relu le premier à la sortie du second), fait que j’ai pu passer à côté de certains points tant ce dernier tome vient remettre en perspective les deux premiers. Il faudrait sûrement un jour que je relise les trois d’affilés. Maintenant, concernant le cycle, est-ce que Richard Morgan a réussi son pari d’offrir quelque chose de différent? Je dirai oui et non, oui car les idées sont là, l’auteur les développe de façon très intéressantes et efficaces même si parfois mal amenés et que les personnages sont plus que convaincants dans leurs rôles désabusés, en partie non car l’auteur en fait trop, ayant sûrement cette idée en tête que la Fantasy est trop « gentille » et que donc il fallait aller à l’inverse, tombant un peu trop dans la facilité et le gratuit. Au final j’ai bien aimé ce troisième tome ainsi que le cycle dans son ensemble, mais selon moi il aurait pu être encore plus que cela.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce troisième qui, je trouve, est le plus abouti de la trilogie. On y retrouve cette intrigue sombre, violente, qui dévoile enfin toutes ses manipulations et ses trahisons et nous happe assez facilement. L’ensemble est bien porté par un rythme plutôt efficace qui, sans non plus se diriger vers l’action à tout va, offre quelques passages héroïques et flamboyants tout en développant une histoire pleine de surprises. L’auteur continue à développer son univers s’avérant toujours aussi noir et percutant et surtout mélange de genres qui le rend différent. Les personnages sont franchement fascinants à découvrir, loin de tout manichéismes, oscillant entre héros charismatiques et enfoirés de premières, bien porté par des personnages secondaires intéressants. Chacun cherche ainsi à se retrouver, se découvrir. Je regrette par contre que certains ne soient pas plus développés. Alors après tout n’est pas parfait, l’auteur en fait peut-être un peu trop dans les révélations ce qui rend parfois certains passages brouillons ou tombant à plat, les deux histoires n’ont pas, je trouve, le même impact sur le lecteur et en plus gardent une fin très ouverte qui pourrait en déranger plus d’un. De plus quelques longueurs se font ressentir et l’auteur abuse parfois un peu du langage familier. Rien de non plus complètement bloquant, mais qui empêche la lecture d’offrir tout son potentiel. La plume de l’auteur est incisive; fluide et prenante et happe assez facilement le lecteur. Au final un bon troisième tome qui vient clôturer ce cycle de façon efficace j’ai trouvé.

 

Ma Note : 7,5/10

Smog of Germania – Marianne Stern

smog of germaniaRésumé : Germania, début des années 1900, capitale du Reich.
À sa tête, le Kaiser Wilhem, qui se préoccupe davantage de transformer sa cité en quelque chose de grandiose plutôt que de se pencher sur la guerre grondant le long de la frontière française – et pour cause : on dit qu’il n’a plus tous ses esprits. Un smog noir a envahi les rues suite à une industrialisation massive, au sein duquel les assassins sont à l’oeuvre.
Une poursuite infernale s’engage dans les rues et les cieux de Germania le jour où la fille du Kaiser échappe de peu à une tentative de meurtre. Objectif : retrouver les commanditaires. La chose serait bien plus aisée s’il ne s’agissait pas en réalité d’un gigantesque complot, qui se développe dans l’ombre depuis trop longtemps.

Edition : Editions du Chat Noir

 

Mon Avis : Ce roman est entré dans ma PAL un peu sur un coup de tête lors du festival des Imaginales de 2015. La première chose qui a attiré mon regard c’est sa couverture, dont l’illustration est réalisée par Miesis, et que je trouve franchement réussie et accrocheuse. Ajouter à cela une intrigue percutante, mais aussi un univers Steampunk il n’a donc pas fallu longtemps avant que je craque. Bon après comme souvent il a un peu traîné dans ma PAL. Heureusement, vacances aidant, j’ai décidé de lui offrir sa chance.

On se retrouve ainsi plongé au début du 20ème siècle, en Germania. Le monde a suivi le modèle de la vapeur et de l’industrialisation, amenant ainsi l’apparition de zeppelins, mais aussi l’apparition de fortes pollutions. On se retrouve à suivre Viktoria, la fille du Kaiser, qui va se retrouver embarquer dans une histoire qui la dépasse complètement, pleine de trahisons et de mensonges. Pour clarifier un peu les choses, j’ai pris ce livre pour mes vacances, un peu comme un roman de plage. Je ne m’attendais pas obligatoirement à un roman génial et novateur, mais plus à un récit divertissant et efficace et je dois bien avouer qu’il remplit plutôt bien ce rôle. Certes, l’ensemble n’est pas parfait, j’y reviendrai, mais il s’est révélé entraînant, nerveux et j’ai tourné les pages avec un minimum de plaisir et d’envie d’en apprendre plus. L’intérêt principal du roman vient ainsi de l’énergie que met l’auteur dans son récit, on est ainsi assez rapidement happé par cette intrigue pleine de rebondissements, d’actions et de retournements de situations. Tout va vite, très vite pour la pauvre Viktoria qui va se retrouver balancer dans ce complot dont elle ne comprend pas grand-chose. Le rythme est haletant de bout en bout, le tout dans une ambiance assez sombre et efficace.

Concernant l’intrigue, sans non plus se révéler révolutionnaire, elle est solide offrant de nombreux complots, de trahisons et de jeux de pouvoirs. Je ne vais pas dire que la politique est le point fort du récit, car ce n’est pas le cas tant elle reste assez sommaire, principalement dans ses aspects géopolitiques, mais l’auteur arrive à la développer assez efficacement pour qu’elle colle parfaitement à l’ensemble de son récit et nous donne envie de découvrir ce qui se trame. Par contre ce que je trouve dommage, c’est la gestion des révélations pour faire avancer l’intrigue. L’auteur joue une grande partie de son récit sur le mystère, notre héroïne étant balloté d’un endroit à l’autre sans trop comprendre ce qui lui arrive et sans que personne ne veuille trop lui expliquer le pourquoi du comment. C’est un peu lassant, mais surtout ça amène énormément d’explications et de découvertes sur la fin ce qui la rend, je trouve, un peu « bordélique ». Surtout que trop d’informations tue l’information, je pense principalement à celle concernant la femme du Kaiser qui parait ne pas apporter beaucoup d’intérêt à ce moment du récit. Ensuite certaines m’ont aussi paru trop facilement devinables, comme par exemple le « méchant » qu’on découvre à la fin qui est juste prévisible quasiment depuis le début du roman. Ce point n’est pas trop gênant en soit, l’auteur ne jouait pas tout sur cette révélation, mais voilà elle tombe tout de même un peu à plat. Enfin l’auteur en fait parfois un peu trop avec certaines scènes qui m’ont paru pas très utiles. Cela ne bloque en rien le dynamisme du livre, mais empêche tout de même l’ensemble de montrer tout son potentiel.

Concernant l’univers il s’agit, je trouve, du point fort du roman. L’auteur nous offre ainsi un univers Steampunk, assez classique dans sa présentation, mais qui ne manque pas de se révéler efficace, solide, soigné et entrainant avec quelques bonnes idées principalement liées aux « créateurs » qui sont des personnages rares, mais avec un génie hors norme. L’ambiance est clairement sombre, poisseuse, le smog jouant beaucoup a cela, ce qui offre a cet univers un aspect légèrement angoissant, crasseux et étouffant qui lui va comme un gant. La politique est en pleine décadence et même si l’auteur offre de ce point de vue quelques stéréotypes faciles, ça se révèle plutôt efficace. L’industrialisation accélérée liée à la vapeur offre aussi de nouvelles technologies intéressantes bien porté par l’imagination de l’auteur, pleines de rouages et de vapeur. Par contre je suis légèrement déçu par la ville Germania, elle ne sert que vaguement d’image de fond et n’offre pas l’impact d’autres villes comme par exemple Londres ou Paris dans d’autres romans du même genre. L’auteur cherchait sûrement à innover, mais n’a pas voulu trop s’aventurer, je trouve, ce qui est dommage. Autre point qui m’a aussi légèrement frustré, l’apparition tardive de certaines technologies  existantes qui aurait pu avantager nos héros plus tôt, mais bon là je chipote un peu. Dans l’ensemble un univers intéressant qui mériterait d’être plus développé et donne envie d’en apprendre plus je trouve. Sinon ne vous lancez pas dans ce récit si vous cherchez une réécriture uchronique de l’histoire, car ce n’est en rien le cas.

Concernant les personnages je dois bien admettre que j’ai bien accroché aux deux héros que sont Maxwell et Jeremiah, chacun possédant un but à atteindre et dont leurs histoires se dévoilent au fil des pages, les rendant de plus en plus complexe. Tous les deux sont des héros qui peuvent paraître froid, l’un dans sa souffrance et sa douleur, l’autre dans son génie, mais qui ne manquent pas non plus de s’avérer humains. Alors parfois l’auteur cherche à un peu trop en faire, mais dans l’ensemble deux héros assez charismatiques et entrainants. J’ai eu par contre beaucoup plus de mal avec Viktoria, dont le seul rôle du début à la fin est de courir pour mieux se faire secourir. Elle ne comprend jamais rien, s’enfonce dans des théories qui ne tiennent jamais debout et joue sa têtue sur des points tellement peu compréhensibles que cela en inquiétant quand on sait qu’il s’agit d’une des héritières du Kaiser. Alors oui, je pourrais comprendre un côté hautain et cassant, une vision différentes des autres, mais là c’est à se demander ce qu’elle a connue comme éducation. Ou alors c’était cours d’habillement, de maquillage et de « je me promène dans les rues mal-famés pour montrer que je suis une princesse badass ». Alors attention elle n’est pas inintéressante en soit, mais voilà elle m’a paru peu crédible et m’a parfois donné envie de la secouer pour la réveiller. Je ne parlerai pas de l’histoire d’amour qui, je trouve, n’apporte pas grand-chose au récit, se révélant assez archétype, mais qui reste assez en retrait pour ne pas déranger le récit. Le seul intérêt de celle-ci serait dans son message sur l’acceptation des différences des autres, mais même là le message reste convenu. Les personnages secondaires remplissent eux parfaitement leurs rôles avec, je trouve une mention spéciale à Gadoue et Charogne dans leurs rôles complètement décalés, morbides et cyniques.

La plume de l’auteur s’avère simple, efficace, très visuelle et prenante, nous plongeant très facilement dans son récit percutant. Seul petit bémol vient, je trouve, de l’envie de mettre des expressions allemandes régulièrement, ça fait un peu trop. Au final ce roman a bien rempli son rôle de divertissement, offrant une lecture agréable et sympathique qui, certes, ne révolutionnera pas le genre, mais qui s’est lu rapidement à la plage. Je pourrai un de ces jours me laisser tenter par un autre récit de l’auteur dans l’optique d’un roman « détente » entre deux lectures plus denses.

En Résumé : J’ai passé un assez sympathique moment de lecture avec ce roman qui certes, n’a rien de révolutionnaire, mais offre un divertissement efficace et percutant. Le rythme s’avère nerveux et offre de nombreux rebondissements. L’intrigue reste classique, mais malgré certains aspects simplistes s’avère solide, même si parfois elle en fait trop sur le côté mystérieux ou encore que certaines révélations sont un peu trop prévisibles. L’univers est l’un des points forts du roman, offrant un aspect steampunk clairement intéressant et soigné, le tout dans une ambiance sombre, crasseuse et légèrement angoissante qui lui va bien. Je regrette juste que la ville de Germania ne s’impose pas plus. Concernant les personnages j’ai bien accroché à Maxwell et Jeremiah, qui sont travaillés et intéressants à suivre, ainsi qu’aux personnages secondaires avec une mention spéciale à Charogne et Gadoue pour leurs côté dérangeants et cyniques. Par contre, je n’ai pas trop accroché à Viktoria. Certes on suit ses aventures avec envie d’en apprendre plus, mais le personnage en lu même m’a paru un peu trop caricatural. De plus l’histoire d’amour que construit l’auteur ne parait pas apporter grand-chose au roman et s’avère un peu trop convenu à mon goût. La plume de l’auteur est simple, très visuelle et entraînante, je regretterai juste l’envie de l’auteur de vouloir mettre des expressions allemandes. Au final ce roman, même s’il est loin de s’avérer très marquant, a rempli son rôle de me divertir sans que je me prenne trop la tête.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : if is dead, Zazezizozu, Chess, …

L’Âge des Ténèbres Tome 1, Mage de Guerre – Stephen Aryan

mage de guerreRésumé : La guerre est entre leurs mains…
Balfruss est un Mage de Guerre, qui a juré de se battre jusqu’à la mort pour Seveldrom, un royaume qui redoute pourtant ceux de sa race.
Vargus est un simple soldat qui, lorsque les mages exercent leurs pouvoirs depuis les remparts de sa ville, se bat en première ligne sans craindre de souiller sa lame.
Réunis par le souverain de Seveldrom, ils devront repousser les hordes sauvages du Roi Fou et affronter le terrifiant Nécromancien, le plus féroce des alliés de l’ennemi…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Mage de Guerre est le premier « coup de coeur » affiché des éditions Bragelonne de l’année 2016. Il est ainsi clairement présenté comme un roman de Fantasy épique, bourré d’action et dans la veine de Gemmell. Stephen Aryan est d’ailleurs un grand fan de l’auteur de Légende. Je me suis donc assez facilement laissé tenter histoire de voir ce qu’allait bien proposé l’auteur et j’avoue j’avais aussi envie d’une littérature un peu pop-corn avant ma prochaine. A noter aussi la couverture, illustrée par Fred Augis, qui je trouve colle directement dans l’ambiance et se révèle attirante.

On plonge ici dans un monde en pleine guerre, en effet le roi fou Taïkon a réussi à unifier l’Ouest, que ce soit par la force, par convoitise ou par mensonge et décide de se retourner contre Seveldrom.  Le Roi Matthias n’a pas d’autres choix que de lever une armée et de se battre et il aura besoin des meilleurs hommes car dans l’armée de Taïkon se trouve celui comme annoncé le plus puissant guerrier-mage : Le Nécromancien. Au final, alors, que vaut ce livre? Franchement je n’ai pas détesté ma lecture, on sent bien l’héritage de Gemmell dans ce que nous propose l’auteur avec parfois l’impression que « l’élève rejoint le maître » (mêmesi je n’aime pas cette expression). Certes parfois un peu trop, principalement dans le premier quart qui a un peu trop un air de déjà-vu, mais il arrive clairement à nous offrir une histoire qui se révèle explosive, bourrée d’action, de rebondissements et d’envie. On ne peut ainsi pas nier que le rythme est tendu, percutant et on se retrouve à tourner les pages avec un minimum d’envie d’en apprendre plus et de divertissement. Sauf que voilà plusieurs points ont fait que même si je n’ai pas détesté ce roman, il n’a pas non plus réussi à me convaincre de me donner envie de lire la suite. Mais j’y reviendrai plus tard.

L’univers, sans non plus vraiment se révéler des plus denses qui soit, se révèle assez solide et intéressant pour ne pas non plus dérouter le lecteur ou se révéler carton pâte. On se retrouve ainsi plonger dans un monde très typé médiéval, avec une multitude de peuples et de races. L’ensemble est assez bien mis en place et défini et offre ainsi une diversité que j’ai trouvé rafraîchissante. Le contexte politique de départ est simple, mais remplit pleinement son rôle : un roi fou qui en dénigre un autre et lance une guerre. Là ou je suis clairement resté sur ma faim vient de la façon dont cela évolue. En l’état la position de Taïkon manque clairement de remise en question, à quelques exceptions près, lui qui va faire des exactions assez illogiques et surtout dans une coalition si récente qui aurait, je pense, dû imploser plus tôt. Rien de véritablement bloquant mais que je considère frustrant. Concernant la religion, l’ensemble ne manque pas d’attrait avec plusieurs cultes qui donnent envie d’en apprendre plus, surtout avec une petite surprise concernant les dieux qui ne manquent pas d’intriguer, même si là j’ai trouvé certains passages un peu « inutiles » (Par exemple cette réunion tupperware qui ne sert à rien).

Mais le vif du sujet c’est la magie, et plus précisément les guerriers-mages. Clairement il y a un gros potentiel là-dessous, principalement c’est vrai par des scènes de batailles magiques très visuelles, captivantes et qui offrent quelques frissons, mais aussi par une idée de la magie complexe, qui repose autant sur les capacités de chacun que sur la puissance du groupe et reposant sur un équilibre instable. Paul Beorn avait proposé aussi dans son dernier roman une idée de la magie de groupe, mais là Stephen Aryan propose quelque-chose de différent et d’efficace. Sauf que voilà j’ai trouvé quelques points étaient mal gérés, je pense principalement liés à la puissance du Nécromancien et de la magie qu’il peut pratiquer, qui pourrait faire basculer la guerre tellement vite et dont pourtant il se sert de façon très mauvaise, voir catastrophique. Ou le combat final qui est tellement explosif qu’il en devient un peu « c’est quoi ce bordel » style DBZ. C’est dommage.

Concernant les personnages, là on est un peu sur le point qui m’a en partie dérangé du récit. L’auteur tente de nous offrir un roman « choral », proposant ainsi de nombreuses voix différentes permettant ainsi d’offrir un large panel de vision sur cette guerre. On se retrouve ainsi à suivre Vargus vétéran de l’armée qui se réengage en tant que simple soldat mais on dont on va découvrir qu’il cache quelques secrets, Balfruss célèbre Mage de Guerre revenu pour aider son pays, Talandra la princesse qui dirige le réseau d’espionnage, Nirrok l’aide de Taïkon le roi fou et Gunder marchand qui est en fait un espion de la Princesse.

J’ai bien aimé suivre Vargus et Talandra qui offrent des personnages efficaces et un minimum complexes, entre devoirs, secrets et choix, ce qui fait que j’ai suivi leurs aventures avec plaisir. La princesse se révèle d’ailleurs très intéressante dans son évolution et les choix qu’elle doit faire.  Balfruss n’est pas inintéressant non plus loin de là dans son rôle de guerrier mage puissant, mais il manque trop de finesse pour complètement me captiver. L’auteur essaye bien d’offrir une lecture de lui plus ambigüe avec ces rencontres face au Nécromancien, leurs discussions philosophiques et les choix qu’il doit faire, mais cela ne prend jamais franchement tant il parait trop droit pour que ce soit crédible. C’est dommage, car il y a du potentiel. Ensuite viens Nirrok qui est là surtout pour nous présenter Taïkon et j’avoue je n’ai pas accroché, j’ai trouvé ces passages vides. Ce n’est pas tant la folie du roi, qui est largement plausible, que la caricature que j’ai eu l’impression de lire. Enfin Gunder, il est là, je pense, pour montrer l’autre facette de la guerre, l’espionnage, la manipulation, le soucis c’est que je n’ai jamais accroché à cette partie ni au héros. En soit elle n’est pas mal écrite ou incohérente, mais son côté linéaire, sans surprise et un peu facile ajouté à Gunder qui m’a paru trop manqué de profondeur ont fait que si elles étaient retirées du récit  cela ne m’aurait en rien perturbé. Concernant les personnages secondaire, on va dire qu’ils remplissent leurs rôles, même si parfois ils sont un peu trop convenus.

Finalement le principal reproche que je pourrai faire à ce roman c’est qu’il m’a paru trop long, alternant des scènes qui m’ont bien plus, voir parfois emporté avec des scènes que j’ai clairement lu en diagonales espérant les passer rapidement et qui auraient pu être allégées voir sabrés. Ajouter à cela quelques longueurs, des simplicité surprenantes (par exemple sans l’arrivée de Vargus l’armée n’avait aucune notion de lien, c’était une bande pions qui se battaient sans se soucier de leurs camarades), un aspect manichéen un peu facile et parfois un peu trop présent ou bien encore une ambiance qui est certes sombre, violent et sanglant, mais qui m’a paru trop vouloir en faire dans le visuel sans chercher plus loin. La plume de l’auteur se révèle ainsi simple, efficace et entrainant, on sent parfois le premier roman devant des passages mal construits ou des expressions trop familières, mais cela n’empêche pas de plonger assez facilement le lecteur dans son récit. Au final ce Mage de Guerre n’est pas un mauvais roman, il se lit avec un minimum de plaisir et surtout peut être considéré comme un one-shot, ce qui fait que je ne pense pas lire la suite, car même si s’avère assez sympathique il m’a manqué un petit quelque-chose et vu que ma PAL explose je fais des choix.

En Résumé : Au final Mage de Guerre n’est pas une mauvaise lecture se révélant plutôt sympathique, proposant un récit très Gemmelien se révélant haletant, efficace et entraînant. L’intrigue peut paraître convenue mais on se retrouve à tourner les pages avec un minimum de plaisir grâce à un rythme haletant et efficace. L’univers mis en place par l’auteur se révèle solide offrant des aspects politiques, théologiques intéressants, même si parfois un peu simpliste) et surtout une magie intéressante et qui offre des combats très visuels et offrant quelques frissons. Concernant les personnages autant certains m’ont donné envie d’en apprendre plus sur eux, autant d’autres m’ont laissé froid du début à la fin. Les personnages secondaires remplissent bien leurs rôles, même si parfois ils sont un peu convenus. En fait au final mon principal regret concernant ce livre c’est qu’il est, pour moi, trop long. Je regrette aussi quelques longueurs, des simplicité, un aspect parfois légèrement trop manichéen ou bien encore une ambiance sanglante qui joue un peu trop sur le visuel en oubliant le reste, mais de ce côté là rien de non plus trop dérangeant. La plume de l’auteur se révèle fluide et prenante, nous plongeant finalement assez facilement dans le récit, mais voilà il manque à ce récit un petit quelque-chose qui fait que finalement, vu qu’il peut être considéré comme un one-shot, je ne lirai pas la suite. Maintenant si vous cherchez une lecture divertissante, sans prise de tête laissez-vous tenter.

Ma Note : 6,5/10

Autres avis : L’Ours inculte, Apophis, Chess, Herbefol, Sia, …

Les Loups Chantants – Aurélie Wellenstein

les loups chantantsRésumé : Yuri appartient à un clan d’éleveurs de rennes. Il vit dans un village entouré par un perpétuel blizzard. Il y a un an, son amour, Asya, a disparu dans la tempête, attirée par les hurlements hypnotiques des loups chantants. Bien que tout le monde la croie morte, le garçon espère qu’elle soit toujours en vie, quelque part, de l’autre côté du blizzard.
Un jour, la sœur de Yuri, Kira, contracte un mal étrange ; son corps se couvre de glace. Pour le chaman du clan, la jeune fille est maudite par le dieu de l’hiver ; elle est bannie, et condamnée à s’enfoncer seule dans le blizzard. Mais une amie, Anastasia, rejette farouchement ce verdict surnaturel. Selon elle, il s’agit d’une maladie soignable à la capitale, par la chirurgie.
Déterminés à tout tenter pour sauver Kira, Yuri et Anastasia prennent leurs traîneaux à chiens pour emmener la jeune malade à la capitale. Mais aussitôt partis à travers le blizzard, les loups les prennent en chasse.

Edition : Scrinéo

 

Mon Avis : Il y a un peu plus d’un an, j’ai découvert l’auteur avec son roman Le Roi des Fauves qui m’avait offert un très bon moment de lecture avec une intrigue percutante, sauvage et captivante, bien portée par des personnages franchement intéressants (ma chronique ici). C’est donc sans surprise que je me suis laissé tenter par le nouveau roman publié de l’auteur. Puis bon, la couverture, illustrée par Aurélien Police et que je trouve magnifique, a quand même le don d’attirer le regard et de donner envie d’en apprendre plus.

On se retrouve ainsi ici plongé dans une région du Grand Nord ou trois amis vont se lancer dans une quête pour sauver Kira qui est malade et rejetée par le village. Pour réussir ils devront braver le blizzard qui entoure leur village chaque hiver, les loups chantants et de nombreux autres périples. Une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que j’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre, même si j’avoue je l’ai trouvé un léger ton en dessous que Le Roi des Fauves. L’auteur utilise un peu la même trame que le tome précédent, avec ces trois amis qui doivent d’une certaine façon fuir, certes pour des raisons totalement différentes. C’est un peu surprenant, peur de la répétition, mais finalement l’auteur s’en sort plutôt bien. Certes on reste dans une fuite en avant, mais pour moi Aurélie Wellenstein maîtrise assez bien son récit proposant une intrigue efficace et entraînante avec son lot de rebondissements et de surprises qui font qu’on ne s’ennuie jamais vraiment tout en offrant des réflexions différentes. Le rythme s’avère haletant et palpitant, proposant à nos héros de nombreuses péripéties tout en offrant aussi des scènes plus intimistes. On tourne ainsi les pages avec un minimum de plaisir et d’envie d’en apprendre plus.

Concernant l’univers, je dois bien avouer que c’est l’un des points intéressants du roman, mais aussi un des aspects qui m’a aussi en partie frustré. On y retrouve clairement l’amour de l’auteur pour les régions nordiques, froides, glaciales, ce qui se ressent pleinement dans l’ambiance à la fois oppressante, glaçante, angoissante et qui pourtant dévoile des lieux magiques et magnifiques. Une région sauvage, indomptable, fatale si on ne la connaît pas. Elle patine le tout d’une dose de sombre qui colle parfaitement à l’ambiance. Autre point intéressant, il concerne la passion de l’auteur pour les animaux, ici pour les chiens et les loups. Elle arrive vraiment à faire partager cet amour pour les animaux, tout en montrant d’une certaine façon, parfois sanglante, leur cruauté et leur violence. Là où je me suis senti légèrement frustré c’est avec l’aspect fantastique. Au début il sert plutôt bien le récit que ce soit dans les chamans, la magie le blizzard ou bien encore les loups qui ne manquent pas d’intrigue et de captiver. Mais après l’auteur lui fait prendre une plus grande importance, comme dans le village ou dans l’ancienne capitale, sauf que l’ensemble m’a paru traité beaucoup trop superficiellement sur certains points. J’aurai aimé peut-être un peu plus d’explications, même si rien de non plus trop bloquant au final.

Les personnages sont, selon moi, l’un des points forts du récit. L’auteur arrive vraiment à nous proposer des héros intrigants, complexes, efficaces et attachants qui vont devoir évoluer au fil des aventures, devoir avancer et grandir. Entre Yuri qui a perdu la femme qui l’aime, qui a du mal à s’en remettre et qui doit faire face pour sa sœur. Kira la sœur de Yuri qui est trahie par tout ce qu’elle connaissait et qui se retrouve malade. Anastasia qui va se lancer dans une quête qui la dépasse par l’attache avec ses amis voir plus. C’est surtout dans les liens qui les unissent qu’on se laisse facilement happer, entre tension, amitié, et frustrations leurs liens vont se détendre et se resserrer au fil de ce qu’ils vont vivre. Mais c’est aussi dans les messages sous-jacent que, je trouve, l’auteur arrive à toucher le lecteur. Que ce soit dans ce voyage initiatique qui va faire changer chacun d’entre eux, l’amitié et l’amour, la mort et la solitude ou bien encore sur le deuil, la souffrance, l’abandon et la façon de chacun d’avancer. Je trouve que dans la majorité le message passait de façon juste, même si parfois, c’est vrai, peut-être un peu simpliste. Les personnages secondaires eux subissent peut-être un peu le côté court du roman qui fait qu’ils sont plus là pour faire avancer l’intrigue que des protagonistes complexes.

Après je regretterai peut-être le côté parfois un peu simpliste de certaines résolutions d’intrigue qui se révèlent parfois aussi répétitives. Ensuite j’ai eu le sentiment que certains rebondissements étaient traités trop rapidement ce qui est parfois frustrant, je pense principalement à la scène du village vers la fin. Cela ne m’a pas empêché de passer un bon moment avec ce roman qui aboutit à une conclusion que j’ai trouvé efficace et surprenante. La plume de l’auteur est efficace, entraînante et nous plonge assez facilement dans cette ambiance glaciale, d’immensité dans les paysages et de tension. Un roman certes que j’ai trouvé un peu moins bon que Le Roi des Fauves, mais qui reste efficace et plus que divertissant. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui, certes, m’a paru un léger ton en dessous que Le Roi des Fauves, mais qui ne manque pas d’intérêt. L’intrigue peut paraître redondante dans sa construction avec ses trois héros qui doivent fuir, mais finalement l’auteur s’en sort bien avec un récit maîtrisé, efficace et offrant de nombreux rebondissements et retournements de situations. L’univers est à la fois intéressant par l’ambiance glaciale qu’il propose ainsi que par la passion de l’auteur pour les animaux, ce qui fait qu’ils en deviennent un peu personnage du récit. Mais voilà j’ai été un peu frustré par l’aspect fantastique qui démarrait bien, mais devient parfois traité de façon trop superficiel par la suite. Les personnages sont l’un des gros points forts du récit, se révélant efficace et attachants tout en soulevant des réflexions qui ne manquent pas d’être touchantes et efficaces. Je regretterai par contre parfois le traitement un peu répétitifs des certains rebondissements, ou bien encore certains aspects traités de façon un peu trop simpliste, mais au final cela n’empêche pas ce récit d’offrir un bon moment de lecture. La plume de l’auteur est entraînante, simple et plonge facilement dans l’ambiance froide et blanche de ces contrées du Nord. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

La Voie des Oracles Tome 3, Aylus – Estelle Faye

la voie des oracles t3 aylusRésumé : Je ne révèlerai rien. Nah !

 

 

 

 

Edition : Scrinéo

 

Mon Avis : Il y a plusieurs mois, je me suis laissé tenté par ce cycle, conquis par les précédents écrits de l’auteur et avec l’envie de découvrir cette série typée un peu plus jeunes adultes de Fantasy, avec une pointe historique. Les deux premiers tomes m’ont clairement convaincu de la qualité de cette oeuvre, offrant une histoire maîtrisée, pleine de surprises et de rebondissements avec des personnages percutants (ma chronique du Tome 1, Tome 2). C’est donc sans surprise que, lors des dernières Imaginales, je me suis rapidement laissé tenter par ce dernier tome du cycle. A noter de nouveau une magnifique couverture, illustrée par Aurélien Police, qui dénote des tomes précédents par des couleurs plus sombres, mais il y a une raison pour cela et elle colle ainsi parfaitement au récit.

Alors je me lance dans cette chronique avec précaution. Je vais ainsi essayer de parler le moins possible de l’histoire, car tout comme vous avez dû remarquer que je n’ai pas copié le résumé de l’éditeur, je considère que parler de l’histoire dévoilerait trop l’intrigue et surtout les surprises que propose l’auteur. Surtout que le cliffangher du tome précédent offrait tellement de possibilités qu’il serait dommage que vous perdiez un peu du côté découverte, saisissant et étonnant de ce que propose ce troisième tome. Car oui, l’auteur m’a surpris, prenant à contre-pied les attentes que j’imaginais, quittant ainsi l’aspect fantasy historique pour y ajouter des éléments complètement différents qui m’ont ainsi rapidement captivé et offre ainsi quelque-chose de totalement différend. Je m’attendais aussi à un troisième tome plus nerveux dès la première page, sauf que voilà même si l’ensemble reste intense, le début part sur un tempo lent, histoire de bien poser les nombreux bouleversements, et qui va monter doucement en pression au fil des pages.

Ce démarrage à contre-courant aurait pu se révéler déroutant, mais finalement a très réussi rapidement à me happer. Les aventures de nos héros vont se révéler pleines de surprises, de dangers et vont les amener vers des voies nouvelles qu’ils n’avaient jamais exploités auparavant. La couche légèrement « SF » (à prendre avec des pincettes, ça reste un roman de Fantasy, mais pour éviter de nouveau de trop en dire je tergiverse) se révèle clairement fascinante, offrant ainsi une nouvelle vision de l’intrigue et des évènements, rebattant ainsi les cartes et changeant totalement les perspectives. On tourne ainsi les pages avec grand plaisir et envie d’en apprendre plus sur comment l’auteur va dénouer tout cela jusqu’à cette conclusion intense et surprenante. Alors ne fuyez pas, ce troisième tome ne déconstruit pas les précédents, il s’imbrique ainsi parfaitement dans la trilogie, prenant appui sur les deux premiers tomes pour continuer à construire un puzzle complexe et réussi.

L’univers développé tout au long du cycle se révèle toujours aussi intéressant, continuant à gagner en profondeur et en intérêt dans ce troisième tome. L’auteur  intègre ainsi encore de nouvelles mythologies dans son monde, qu’elles soient germaniques, celtes, romaines ou autres, tout en arrivant à rendre l’ensemble cohérent, soigné, passionnant et sans lourdeur ou longueur. Elle continue aussi à nous faire voyager le long de son récit, allant ainsi de Carthage à Rome, de la France à Brittania et d’autre lieux encore. Elle va nous faire découvrir du pays et des façons de vivre complètement différentes. Alors je regrette un peu que parfois certains aspects soient à peine effleurés, mais dans l’ensemble on est dépaysé par les nombreux lieux visités. Surtout que l’auteur arrive à les rendre palpable par des descriptions vivantes et efficaces. Les divinités qui prenaient de l’ampleur dans les tomes précédents, vont ici avoir une grande importance dans les jeux de pouvoir et les intrigues qui se déroulent ; toujours en guerre contre cette nouvelle religion qui les fait disparaître peu à peu. Au final un univers riche et dense, qui m’a rapidement captivé et donné envie d’en apprendre plus. De plus les réflexions soulevés se révèlent intéressantes et permet au lecteur de se poser quelques questions pertinentes.

Les personnages sont toujours aussi intéressants à suivre et à découvrir. Les modifications apportées par le cliffangher du tome précédent et les conséquences qu’il a eu leur offre aussi de nouvelles perspectives et permet de les considérer différemment. La notion de bon ou mauvais devient ainsi encore plus flou devant les choix et l’évolution de chacun devant les évènements. Surtout, ce qu’offre ce troisième tome, c’est véritablement un aspect émotif plus marquant, plus fort et légèrement plus poignant. En effet plus on avance au fil des pages, plus on sent les personnages à fleur de peau, humains, face à leurs envies et les contraintes de ce monde qui les oblige parfois à réagir de façon inattendus. C’est la grande force, je trouve de ce troisième tome, le fait que j’ai été accroché par ces héros attachants. Autre point intéressant les évolutions de chacun, de se rendre compte comment chacun fait face à ces nombreux changements, avec en point pivot cette Oracle Brulée qui se révèle  finalement le personnage le plus complexe et  intéressant du récit, devant faire face à des choix qui vont la transformer, la bouleverser. Je regretterai peut-être juste le fait que certains personnages un peu secondaires auraient mérité d’être plus développés, mais bon rien de bien bloquant.

Alors après, j’avoue certains points m’ont tout de même légèrement dérangés. Il s’agit d’un cycle pour jeunes adultes et adolescents, ce qui fait qu’il doit trouver un juste milieu entre la densité de l’oeuvre qui est construite et l’accessibilité du contexte et du récit à un public plus large, ce qui fait que j’ai trouvé certains passages ou certaines constructions légèrement simplistes. Certaines facilités se font aussi ressentir au niveau de quelques transitions. Alors après rien de non plus gênant tant la qualité est au rendez-vous et ce sont plus des réflexions qui viennent de mon côté lecteur de Fantasy très dense. La plume de l’auteur s’avère toujours aussi fluide, entraînante et soignée, nous plongeant assez facilement dans son histoire. Au final un troisième tome de très bonne facture qui vient clôturer de façon surprenante et efficace ce cycle.

En Résumé : J’ai de nouveau passé un très bon moment de lecture avec le troisième et dernier tome de cette série qui nous propose une intrigue complètement différente. Je ne dévoilerai rien pour ne pas spoiler, mais l’histoire m’a surpris, rebattant les cartes misent en place dans les deux premiers tomes tout en s’imbriquant parfaitement dans la série. Un troisième tome qui m’a rapidement happé et qui offre de nombreuses surprises et de nombreux rebondissements. L’univers continue à se densifier au fil des pages, que ce soit dans les mythologies présentées, comme dans son aspect voyage qui nous fait découvrir, avec plaisir, de nombreux lieux. Les dieux deviennent une pièce important du récit. Je regretterai peut-être que certains aspects ne soient pas plus développés. Les personnages, suite aux modifications apporté par les conséquences du cliffangher du tome précédent, se révèlent franchement intéressant à suivre et permet de les voir différemment. Ils se révèlent aussi plus touchant. Je regretterai par contre que certains personnages secondaires manquent un peu de profondeur, que certains aspects soient un peu simplistes et quelques légères facilités, mais franchement rien de dérangeant tant ce troisième tome conclut parfaitement et avec réussite ce cycle je trouve. La plume de l’auteur s’avère toujours aussi fluide, entraînante et soignée et je lirai sans soucis d’autres de ses écrits.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis :

Le Premier – Nadia Coste

le premierRésumé : Le Premier
À l’origine, il était humain….
Vaïn n’est pas mort. Pourtant, son frère l’a tué. Est-il ressuscité ? Pourquoi le soleil brûle-t-il sa peau ?
Alors que son désir de vengeance augmente, Vaïn ne tarde pas à imaginer que la Nature l’a sauvé de la mort et rendu différent pour éliminer son frère et sa descendance maudite…
La quête d’un immortel depuis le néolithique jusqu’au début de Rome.

Edition : Scrinéo

 

Mon Avis : J’avoue, concernant ce roman j’ai tout d’abord flashé dessus pour sa couverture, illustrée par Aurélien Police, que je trouve vraiment magnifique dans son côté sombre et qui, je trouve, attire facilement le regard. Après j’ai clairement tergiverser, le premier tome du cycle Fedeylins du même auteur ne m’ayant pas laissé un souvenir impérissable, j’avais du mal à me décider et j’ai  beaucoup tourner autour. J’ai finalement craqué après une discussion avec l’auteur, lors des Imaginales 2015, qui m’a confirmé que ce récit était complètement différent de son cycle.

Urr est quelqu’un a qui tout réussi, il va bientôt passer la dernière épreuve qui va faire de lui un homme et lui permettre d’épouser la belle Milana. Vain, son frère, au contraire et un personnage frêle, maladroit qui est encore considéré comme un enfant par la communauté, rabroué régulièrement, au point qu’il en devient jaloux. Il décide donc de suivre discrètement Urr, rien ne va alors se passer comme prévu et Vain va mourir et revenir à la vie complètement changé. Sauf que son frère aussi a changé. J’avoue ce qui me tentait dans ce livre, c’était l’idée même de poser le mythe du vampire à travers cette idée du tout premier. Celui qui s’est réveillé suite à la malchance (ou chance) avec toutes ses nouvelles capacités, mais aussi ses nouvelles contraintes et ses nouvelles faiblesses qu’il va devoir découvrir et apprivoiser. J’avais aussi l’envie de voir comment allait se construire toute la mythologie sur lui. Je ne reviendrai pas sur l’histoire du vampire, qui repose sur plusieurs hypothèses allant de coutumes parfois un peu farfelus à des références cachées dans la bible, mais j’avais hâte de savoir comment l’auteur allait poser les bases. Je vous parle de tout ça pour une raison, je me suis senti frustré de ne rien avoir de tout ça, ce qui a pu jouer sur le fait que je ne suis jamais vraiment rentré dans ce roman.

Alors oui, clairement, ce livre est complètement différent de Fedeylins, se révélant plus vif, accrocheur, proposant ainsi de nombreux rebondissements et son lot d’action qui peuvent faire qu’on se retrouve à tourner les pages rapidement histoire de savoir comment notre héros va aboutir dans sa quête. Sauf que voilà, selon moi, l’un des principaux défaut du livre vient du fait que l’auteur cherche à, premièrement, trop en faire, et ensuite à surtout donner l’impression de ne rester qu’en surface de ce qu’elle modèle au fil des pages. Rien que pour le mythe du vampire et celui du loup-garou, l’ensemble ne tien qu’en quelques lignes à peine, présentés vite fait histoire de poser les bases nécessaires, mais sans plus de réflexions ni d’envie de travailler l’ensemble, alors que j’aurai tant voulu un travail un peu plus dense sur l’origine. Ce qui fait qu’au bout de quelques pages on se retrouve finalement dans une quête classique qui commence par un calquage du mythe Abel et Caïn, pour terminer dans une quête beaucoup plus vaste entre vampires et loup-garous.

Franchement, si vous prenez ce livre comme un simple page-turner avec son lot d’adrénaline, vous devriez plus accrocher. Sauf que même là, quelques points m’ont dérangé. Je veux dire, par exemple, le héros immortel depuis 1500 ans sans jamais créer de disciple, rencontre un inconnu, un peu louche, qui lui demande de le transformer et il accepte direct, comme ça, sans prendre le temps de le connaître ou autre. Ok il est solitaire et pense qu’un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal, mais quand même tu ne choisis pas le premier « pecnot » venu. Alors bien sûr l’apprenti immortel étant aussi réfléchi que le premier, cela va être le bordel après et permet ainsi d’offrir une réflexion sur notre héros, mais c’est, je trouve, mal amené et pas obligatoirement cohérent. Ou bien encore notre héros qui tombe dans les pommes car poignardé, mais va planter une épée dans le cœur d’un immortel qui ne va même pas bronché. Ou aussi notre héros qui ne sait pas se battre, mais qui élimine un peu facilement un garde expérimenté. Alors c’est vrai ce ne sont que des petits points, mais je pense que le fait que je ne sois pas vraiment rentré dans l’histoire a fait que je les ai repérés facilement.

Concernant l’univers je dois bien admettre que je vais avoir du mal à en parler, que ce soit comme je l’ai dit les mythes du vampire et du loup-garou qui ne sont qu’à peine esquissés, ou bien encore toute l’image de fond, que ce soit dans la période néolithique ou dans la période romaine, qui finalement paraissent un peu creux, j’ai plus eu l’impression que l’auteur ne cherchait clairement qu’à écrire une histoire rapide et entraînante. Et non, le passage de la rebouteuse dans les bois ne remplit pas ce rôle. C’est dommage, car on n’a jamais vraiment l’impression de se sentir transporté dans ces différentes époques, un peu comme si elle avait peur de se lancer dans un travail historique et qu’elle le développe juste assez pour offrir le minimum de background pour ne pas se perdre ni perdre le lecteur, sauf que l’ensemble parait tellement interchangeable avec n’importe quelle autre époque que j’ai trouvé cela frustrant. Il y avait un tel potentiel. Concernant les personnages, le protagoniste principal a un côté un peu antihéros qui aurait pu être tellement intéressant, que ce soit dans la quête morale qu’il se fixe, comme dans sa construction psychologique ou encore dans la vision de son don qu’il ne considère pas vraiment comme « maléfique », mais plus comme une nécessité. Sauf que, encore là, l’auteur ne creuse pas vraiment le sujet, restant en surface de toutes les possibilités ce qui a fait, je trouve, que le héros m’a simplement paru un grand adolescent boudeur qui ne sait pas ce qu’il veut et change d’avis a tout bout de champ et dont on a du mal à accrocher. C’est dommage. Les personnages secondaires ne relèvent pas vraiment le niveau ne servant ici finalement qu’à faire avancer l’intrigue plus que de développer une certaine empathie.

Alors après ma chronique pourrait donner l’impression que ce livre est mauvais, alors qu’il possède tout de même des points intéressants. Je ne suis juste pas le bon public cible. On sent bien que l’auteur possède un véritable sens du rythme, offrant de nombreux rebondissements et retournements de situation font que l’ensemble se révèle un minimum nerveux. L’ensemble est aussi porté par une plume qui se révèle fluide, percutante et visuelle, tout en mettant en place une ambiance sombre et sanglante qui colle parfaitement avec l’histoire. La troisième partie du récit a aussi réussi à plus me happer dans cette quête finale entre notre héros et une louve, avec plus de réflexions et d’intensité, même si l’ensemble reste encore simpliste et aurait, je pense, mérité un récit à lui tout seul. Je suis simplement passé à côté car j’attendais quelque chose d’un peu plus dense, là où le récit cherchait simplement l’action et la surprise, mettant en avant énormément d’idées sans chercher à les travailler en profondeur.

En Résumé : Je n’ai finalement pas complètement accroché à ma lecture de ce roman. Le principe de base se révélait pourtant accrocheur, mais j’avoue que mes attentes étaient complètement différentes de ce qu’a, au final, proposé l’auteur. J’espérais vraiment un travail de fond un minimum dense concernant tout ce qui tourne sur le mythe du vampire et cette idée de premier qui doit en apprendre les codes, mais finalement l’auteur m’a paru rester un peu trop en surface pour offrir plus une histoire page-turner énergique, avec son lot d’action et de rebondissements. L’univers mis en place ne m’a pas non plus plus accroché, se révélant finalement interchangeable, comme si l’auteur avait eu peur de se lancer dans un univers plus complexe de peur de l’aspect historique, ce que j’ai trouvé dommage. Concernant les personnages, le héros principal possède du potentiel dans son rôle d’antihéros, que ce soit dans ses quêtes, dans sa vision de ses pouvoirs ou dans sa psychologie, mais là encore j’ai trouvé l’ensemble trop peu travaillé ce qui fait qu’il m’a plus donné l’impression d’un adolescent indécis et orgueilleux loin d’être attachant. Les personnages secondaires ont du mal à relever le niveau, ne servant finalement qu’à faire avancer l’intrigue. Alors après, tout n’est pas mauvais, l’ensemble se révèle tendu et la troisième partie m’a plus accroché dans sa quête intéressante malgré un côté un peu simpliste. La plume de l’auteur se révèle aussi fluide, percutant et très visuelle, mais voilà je pense que je ne suis pas du tout le public pour ce roman.

 

Ma Note : 4,5/10

 

Autres avis : AcrO, Ours inculte, Amarüel, Phooka, …

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