Catégorie : Fantasy Page 19 of 69

Le Royaume Rêvé Tome 1, Le Chant des Epines – Adrien Tomas

le-royaume-reve-t-le-chant-des-epinesRésumé : Ils sont les héritiers des clans nordiques.
Ils rêvent d’unifier et de pacifier leurs terres.
Cet espoir se transformera-t-il en cauchemar ?
Voici la geste des jeunes héritiers des clans du Nord et de leurs compagnons. Voici la geste des princes otages, de celles et ceux qui ont pour projet d’unifier les marches du Gel pour en faire leur royaume rêvé, puissant, sûr et juste, gouverné avec sagesse.
Mais leur chemin vers cette quête sera semé d’embûches : le respect du peuple s’arrache dans le sang et les larmes, et la victoire sur leurs ennemis demandera de grands sacrifices. Lorsque le Nord, déjà affaibli par les querelles des Quatre Citadelles, devient la cible des mandragores, redoutables créatures issues des sombres enchantements des Elfes, le doute n’est plus permis : ils sont la dernière chance de survie des marches du Gel. Pour les combattre, les lames, le verbe et la magie seront leurs seules armes.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Pour ceux qui suivent régulièrement ce blog, vous avez dû vous rendre compte que j’ai lu tous les roman publiés d’Adrien Tomas. J’avais ainsi été rapidement emporté par ses deux romans se situant dans l’univers de six royaumes que sont La Geste du Sixième Royaume (chronique ici) et La Maison des Mages (chronique ), qui offraient une Fantasy solide, efficace et entrainante. J’avais un peu moins accroché à Notre-Dame des Loups (chronique ici) qui cherchait peut-être un peu trop à mon goût le côté divertissant au profit de l’intrigue. Par conséquent quand j’ai su que l’auteur revenait dans l’univers de la geste avec son dernier roman, j’ai su qu’il allait terminer rapidement dans ma PAL. Concernant la couverture, illustrée par Alain Brion, je la trouve réussie et efficace.

Un Pont sur la Brume -Kij Johnson

un pont sur la brumeRésumé : Kit Meinem d’Atyar est peut-être le plus doué des architectes de l’Empire. Peut-être… et tant mieux. Car il lui faudra convoquer toutes ses compétences, l’ensemble de son savoir pour mener à bien la plus fabuleuse qui soit, l’œuvre d’une vie: un pont sur le fleuve de brume qui de tout temps a coupé l’Empire en deux. Un ouvrage d’art de quatre cent mètres au-dessus de l’incommensurable, cette brume mortelle, insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures indicibles dont on ne sait qu’une chose : leur extrême dangerosité…
Par-delà le pont… l’abîme, et pour Kit une aventure humaine exceptionnelle.

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : Je continue de me plonger dans la nouvelle collection proposée par la maison d’édition Le Bélial’ qui nous font découvrir différentes nouvelles et novellas. Cette fois il nous propose une novella de Kij Johnson, dont j’avoue n’avoir à ce jour encore rien lu d’elle, mais dont son tout dernier livre en VO me tente énormément. Il fallait donc remédier à cela, surtout que le résumé se révélait très intéressant et la couverture, illustrée par Aurélien Police, est toujours aussi superbe. J’avais donc hâte de voir ce qu’allait proposer l’auteur.

Sharakhaï Tome 1, Les Douze Rois de Sharakhaï – Bradley P. Beaulieu

les douze rois de sharakhaiRésumé : Dans les arènes de Sharakhaï, la perle ambrée du désert, Çeda combat tous les jours pour survivre. Comme de nombreux autres, elle espère la chute des douze Rois immortels qui dirigent la cité depuis des siècles. Des souverains cruels et tout-puissants qui ont peu à peu écrasé tout espoir de liberté, protégés par leur unité d’élite de guerrières et les terrifiants asirim, spectres enchaînés à eux par un sinistre pacte. Tout change lorsque Çeda ose braver leur autorité en sortant la sainte nuit de Beht Zha’ir, alors que les asirim hantent la ville. L’un d’eux, coiffé d’une couronne en or, murmure à la jeune fille des mots issus d’un passé oublié. Pourtant, elle les connaît. Elle les a lus dans un livre que lui a légué sa mère. Et le lien que Çeda découvre entre les secrets des tyrans et sa propre histoire pourrait bien changer le destin même de Sharakhaï…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Comme tous les ans, Bragelonne nous propose de découvrir son coup de cœur de l’année. J’avoue, avec le temps, j’ai pris cette expression avec des pincettes tant j’ai connu des hauts et des bas avec ces fameux coup de cœur de l’éditeur. Cette année c’est donc ce premier tome de la série Sharakhaï qui est mis en avant et j’avoue que j’ai rapidement craqué, que ce soit pour son résumé efficace et accrocheur et aussi pour sa couverture, illustrée par Marc Simonetti, que je trouve superbe.

The Memoirs of Lady Trent Book 2, The Tropic of Serpents – Marie Brennan

the tropic of serpentsRésumé : Three years after her fateful journeys through the forbidding mountains of Vystrana, Mrs. Camherst defies family and convention to embark on an expedition to the war-torn continent of Eriga, home of such exotic draconian species as the grass-dwelling snakes of the savannah, arboreal tree snakes, and, most elusive of all, the legendary swamp-wyrms of the tropics.
The expedition is not an easy one. Accompanied by both an old associate and a runaway heiress, Isabella must brave oppressive heat, merciless fevers, palace intrigues, gossip, and other hazards in order to satisfy her boundless fascination with all things draconian, even if it means venturing deep into the forbidden jungle known as the Green Hell . . . where her courage, resourcefulness, and scientific curiosity will be tested as never before.

Edition : Tor Books

 

Mon Avis : Je continue ma découverte des aventures Lady Trent qui m’a convaincu avec un premier tome vraiment intéressant, que ce soit concernant les dragons comme dans la vision de cette héroïne qui se bat contre son époque (ma chronique ici). Une Fantasy différente, plus d’ambiance et de réflexion. C’est donc sans surprise que j’ai rapidement fait rentrer cette suite dans ma PAL VO. J’avoue que j’avais hâte de voir comment l’auteur allait renouveler son récit dans ce second tome. Concernant les illustrations de Todd Lockwodd, que ce soit celle de la couverture comme celles qui parsèment le récit, elles sont toujours aussi magnifiques, apportant un vrai plus à l’objet en lui-même. Par contre, je préviens d’avance, je risque de spoiler le tome 1 pour mettre en avant les évolutions dans cette suite, donc si vous ne l’avez pas encore lu il vaut peut-être mieux passer votre chemin.

Récits du Demi-Loup Tome 2, Les Terres de l’Est – Chloé Chevalier

recits du demi-loup 2 les terres de l'estRésumé : Deux ans ont passé.
La Preste Mort poursuit ses ravages et la scission entre les deux domaines du royaume, Véridienne et les Éponas, se creuse chaque jour davantage. Aux deux Suivantes, Lufthilde et Nersès, il revient d’œuvrer dans l’ombre de leurs reines pour éviter le pire. Ballottées entre la frivolité de Calvina, les lubies imprévisibles de Malvane et la colère grandissante des comtes et du peuple, l’une comme l’autre peinent à se montrer à la hauteur de la tâche.
Tandis que de vieilles querelles de jeunesse se muent peu à peu en dangereux jeux de pouvoir, à l’Est, l’Empereur tourne son regard et ses légions vers le Demi-Loup. Pour Cathelle et Aldemor, la Suivante et le prince renégats, l’heure approche de sortir de l’ombre et, enfin, de prendre leur revanche.

Edition : Les Moutons Électriques

 

Mon Avis : L’année dernière, pour la rentrée littéraire, Les Moutons Electriques nous proposait de découvrir une jeune auteure, Chloé Chevalier, pour le premier tome de son cycle, Véridienne. Ce roman m’avait ainsi offert un très bon moment de lecture que ce soit à travers des personnages intéressant, mais aussi une intrigue efficace et un univers attrayant (ma chronique ici). C’est donc sans surprise que je me suis rapidement lancé dans cette suite qui profite de la rentrée littéraire 2016 pour se dévoiler. A noter de nouveau une très belle couverture, illustrée par Melchior Ascharide.

On se retrouve ici deux après la rupture abrupte du premier tome qui avait vu le prince Aldemor et la suivante Cathelle banni de Véridienne. Calvina est partie reprendre son trône des Eponas tandis que Malvanne tentait de s’impliquer de plus en plus dans la politique de son pays. Sauf que la Peste Mort continue à toucher fortement, ce qui va amener de profondes dissensions, le Demi-Loup se retrouvant menacé autant en interne que par l’extérieur. Si je devais situer les deux premiers volumes de ce cycle, je dirais que le premier tome correspondait à celui de la jeunesse et de l’insouciance, le second, lui, plonge nos héros dans le monde adulte, se révélant plus mature, plus nuancé mais aussi, d’une certaine façon, plus dure. C’est, je trouve, une des grandes forces de ce récit, avoir réussi à faire évoluer son intrigue et ses personnages de façon vraiment convaincante tout en gardant cette touche « humaine » qui en faisait les qualités du premier tome. On replonge ainsi très facilement dans cette suite qui va alors nous offrir une histoire plus tendue, faite de trahisons, de mensonges et de jeux de pouvoirs qui vont déchirer les personnages mais aussi le pays. Un déchirement qui ne va au final laisser personne indemne où les liens vont exploser face aux différentes manipulations et différents mensonges. Le tout est toujours porté par un rythme posé, profond, mettant ainsi en place de façon efficace les différents éléments pour nous plonger facilement au fil des pages dans le récit.

Concernant l’univers, il est toujours aussi captivant à découvrir surtout que l’auteur, pour ce tome, décide de ne plus se consacrer qu’au Demi-loup. En effet ce second tome va nous dépayser, nous faire voyager à travers différents personnages ce qui permet ainsi de densifier encore un peu plus ce monde de façon intéressante et qui donne envie d’en apprendre plus. On y retrouve toujours cette ambiance un peu décadente concernant le Demi-Loup, pays qui manque de leader et commence à se déchirer, mais voilà le fait de découvrir plus en avant les terres de l’Est ou encore l’Empire apporte aussi d’autres visions différentes, une touche plus dépaysante qui est franchement bienvenue. Surtout que l’ensemble est toujours bien porté par des descriptions soignées qui font qu’on se retrouve assez facilement et rapidement transporté. La coutume des Suivantes continue à prendre de l’ampleur maintenant que les Princesses montent au pouvoir et même si elles ressemblent finalement à un « bras droit », j’apprécie la façon dont elles sont choisies et liées, ainsi que leurs évolutions et leurs influences dans ce second tome. L’aspect politique gagne aussi en intensité, chacun des personnages a commencé a devoir prendre son destin en main et donc par conséquent les responsabilités qui en incombent, sauf que cela ne se fait pas sans anicroches et risque de fortement modifier les liens du pays, parfois pour des raisons personnelles.

Concernant les personnages, ils restent pour moi le gros point fort du récit, tant l’auteur construit de héros denses, travaillés et surtout humaines. Elle alterne ainsi avec facilité, je trouve, entre l’influence de chacun dans l’aspect politique, tout en nous dévoilant des passages plus intimes, complexes, comme par exemple dans la quête de qui ils sont vraiment. Chacun des héros possède ainsi le besoin de se rassurer, de se découvrir pour pouvoir, sur ces bases, imposer leurs volontés et leurs envies. L’insouciance est ainsi terminée, il faut grandir. Les tensions commencent aussi à prendre de l’ampleur, que ce soit le couple Cathelle et Aldémor face à a « trahison » qu’ils ont vécus et aux mensonges qu’on leur a cachés. Mais aussi Malvanne et Calvina qui, déjà dans le premier tome, avait ce sentiment mêlé d’amour et de haine et qui continue à se ressentir avec de possibles graves conséquences dans les jeux qu’elles jouent. Seules Nersès et Lufthilde ont conservé le lien qui les liait, principalement dans leurs quêtes de leurs histoires, leurs passés. Là où parfois j’avais envie de les secouer dans le premier tome, ici chacun des protagonistes s’impose plus et, qu’on adhère ou non à leurs actes, on les comprend. Alors après on pourrait regretter que certains soient moins présents dans ce tome, mais je ne doute pas que ce soit pour mieux les remettre en avant par la suite. Les personnages secondaires restent toujours aussi intéressants à découvrir et l’auteur nous amène même de nouveaux personnages qui ne manquent pas d’attrait et devraient prendre de l’ampleur par la suite. Par contre, je regrette toujours un peu l’absence de variation dans l’écriture de chacun des héros, ce qui fait qu’il n’est pas toujours facile de les différencier sur leurs plumes, mais rien de bloquant non plus.

Je soulignerai au final juste deux points, le premier vient de la conclusion. Je ne remets nullement en cause son intérêt et ce qu’elle ouvre, mais, je ne sais pas trop, je l’ai trouvé trop abrupte comme si on avait coupé un tome en deux et que je venais de terminer la première partie. Ensuite, le second point vient d’une légère « facilité » qui parfois se dégage des quêtes de chacun. Je ne dis pas que les héros ne rencontrent aucune péripéties, ni ne vont connaitre de souffrances dans les voies qu’ils se sont tracés, loin de là tant certaines sont marquantes, mais certaines ellipses font que parfois cela se résout trop vite je trouve. Bon après rien de gênant tant ce second tome confirme tout le bien que je pensais de cette série, bien porté par une plume fluide, vivante, efficace et prenante. Je lirai sans soucis et avec grand plaisir le troisième tome de ce cycle.

En Résumé : J’ai de nouveau passé un très bon moment de lecture avec ce second tome du cycle du Demi-Loup. Après un premier tome efficace qui se voulait insouciant, celui-ci nous plonge dans une intrigue plus sombre, plus mature. Nos héros entrent dans l’âge adulte, les liens se tendent, les mensonges et les trahisons se font et se défont. Le tout est toujours amené à travers un rythme posé, permettant au récit de se mettre en place de façon soigné et réussi. L’univers continue à se développer et à se densifier au fil des pages, l’auteur nous permettant ainsi de visiter d’autres régions. Les personnages sont l’un des points forts du roman, se révélant toujours aussi denses, travaillés et humains. Ils grandissent et par la même occasion doivent évoluer dans un monde en plein bouleversement. Je regretterai juste une conclusion un peu trop abrupte, je trouve, comme si on avait coupé un tome en deux, une certaine simplicité qui se ressent dans certaines ellipses permettant de traiter rapidement un problème, ou bien encore une certaine difficulté à reconnaitre chaque personnage selon leur plume. Au final rien de non plus trop gênant tant j’ai été de nouveau emporté par ce second tome, bien porté par une plume fluide, entraînante et efficace. Je lirai avec grand plaisir le troisième tome quand il sortira.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : PtiteTrolle, Juste A Word, Ptitelfe, Ours inculte, Boudicca, Carolivre, Xapur, …

Les Rhéteurs Tome 1, Anasterry – Isabelle Bauthian

anasterryRésumé : Rien ne saurait ébranler Anasterry, la plus riche et intellectuelle baronnie de Civilisation. Rien… sauf peut-être un défi de gamins.
Quand Renaldo, fils du baron de Montès, et son meilleur ami entreprennent de trouver la faille de cette utopie pour séduire une jeune fille, ils ignorent qu’ils vont déterrer de sombres secrets…
Quels sont ces monstres découverts dans les marais ? Sont-ils liés à la tolérance d’Anasterry pour les mi-hommes qu’on opprime partout ailleurs ? Après trente ans de paix, Civilisation risque-t-elle d’être si facilement bouleversée ?
Pour réparer ses erreurs, Renaldo devra choisir entre son patriotisme, ses idéaux et ses responsabilités d’homme libre. Il apprendra surtout qu’on ne pardonne rien aux donneurs de leçons, surtout quand ils ont raison…

Edition : Bad Wolf / Actu SF

 

Mon Avis : On rentre en pleine semaine de la rentrée littéraire dans le monde littéraire en général mais aussi de l’imaginaire. Les indés de l’imaginaire ont donc décidé, comme depuis quelques années, de proposer chacun une grosse sortie pour cette rentrée. Actu SF nous présente donc ainsi un roman de Fantasy avec Anasterry d’Isabelle Bauthian. Il est à noter que ce livre n’est pas clairement une « nouveauté », puisqu’il est paru il y a quelques mois aux éditions Bad Wolf. Concernant la couverture, je la trouve assez sympathique, même si elle a un côté un peu convenu à mon goût.

Ce roman nous fait ainsi suivre les pas de Renaldo, fils du Baron de Montès, et son meilleur ami Thélban, héritier de la guilde des Epiciers, qui ont été envoyés un peu contre leurs gré espionner la célèbre baronnie d’Anasterry qui prône l’art, la culture et l’égalité. En voulant trouver une faille, ils vont alors réveiller de nombreux secrets. Je dois bien admettre qu’une fois la dernière page tournée, j’ai passé un bon moment avec ce livre, même si j’ai trouvé que certains aspects l’empêchent de révéler complètement son potentiel. Clairement le résumé paraît pourtant très classique, avec cette quête de vérité de deux adolescents, mais voilà là où l’auteur réussi son coup c’est justement de laisser un peu l’intrigue au second plan pour se servir de son récit pour nous faire réfléchir.

En effet elle soulève au fil des pages de nombreux thèmes, que ce soit sur la position de la femme, sur l’égalité des uns et des autres, sur la notion de paix et la façon de l’obtenir, notre vision vis-à-vis des autres et des étrangers, notre façon de les traiter et de les accepter, ou bien encore la façon dont on gère le pouvoir. L’auteur essaie ainsi de montrer que la Fantasy peut être autre chose qu’une simple quête. Certes elle n’est pas la première, mais c’est plutôt rare pour être souligné et elle s’en sort franchement bien, ne cherchant jamais à nous imposer son point de vue tant les personnages sont différents et ont des visions et des idées complètement différentes. Elle laisse ainsi au lecteur le soin de faire ses propres choix, ses propres avis, tout comme les personnages qui sont obligés d’évoluer au fil des pages. Alors c’est vrai, parfois, l’ensemble se révèle un peu binaire dans son argumentation, et certains argument paraissent tourner en rob et se révéler un peu répétitifs, mais rien de trop dérangeant non plus. Par contre si vous êtes fan d’action passez votre chemin, car même si le roman en possède, ce n’est pas non plus son point central.

Sauf que voilà là où, je trouve, le roman pêche c’est dans son intrigue. Pas tant dans son côté classique, loin de là, je considère qu’on peut offrir de très bon récit sans révolutionner le genre. Non là où j’ai été légèrement frustré par Anasterry c’est plus dans sa prévisibilité. C’est bien simple au bout d’à peine une grosse centaine de pages j’avais déjà deviné la conclusion, ce qui est quand même dommage. Alors certes, je maintiens que l’intérêt premier du roman vient de sa réflexion et de son travail de fond, mais voilà l’auteur joue aussi pas mal sur ce mystère et ses révélations qui quand on le voit venir perdent un peu de leur côté entrainant. Après je regretterai aussi une ou deux facilités ici ou là ainsi que cette fameuse faille qui doit faire tomber Anasterry n’en soit finalement pas tout à fait une. Après pas non plus de quoi me bloquer, l’ensemble reste fluide et assez efficace pour m’avoir fait assez rapidement tourner les pages et offre même quelques scènes bien nerveuses et quelques retournements de situation efficaces.

Concernant l’univers développé tout le long du récit, il s’avère solide et intéressant à découvrir. Pourtant, j’ai eu un peu peur au début, un pays divisé en régions, avec une d’entre elle qui doit défendre un mur pour empêcher des créatures de pénétrer, cela annonçait une forte impression de déjà-vu. Heureusement au final il ne s’agit que d’un petit élément de l’intrigue, l’auteur développant tout autre chose. Ce monde joue un grand rôle dans le travail de réflexion mis en avant par l’auteur, venant confronter, d’une certaine façon, un système plus « féodal » à un système qui prône l’égalité de tous dans une sorte d’utopie imparfaite. Certes cela peut paraître un peu réducteur, mais cela n’empêche pas d’être intéressant. Surtout que l’un et l’autre des pouvoirs ont leurs avantages et leurs inconvénients selon ce que l’on cherche. Alors parfois l’auteur tombe un peu dans une légère caricature, je ne le nie pas, mais ça ne m’a pas dérangé tant il ne laisse pas indifférent. J’aurai peut-être aimé que les « dilués », ces croisement entre humains et être féeriques, aient un peu plus d’importance, mais je ne m’en fais pas, ils devraient trouver leur place par la suite. Dans le dernier tiers l’intrigue ouvre aussi une nouvelle voie, que je ne développerai pas pour ne pas spoiler, mais qui laisse planer un léger mystère qui donne envie de découvrir la suite.

Pour les personnages, une chose est sûre ils sont loin d’être figés. En effet, chaque dialogue, chaque débat, chaque rencontre les pousse continuellement à se remettre en question, à réfléchir, ce qui les oblige à avancer et évoluer au fil des pages. Certes parfois l’évolution est un peu « grossière » et facile, mais ça marche. De plus l’auteur nous offre des personnages un minimum soignés et intéressants à suivre, même si j’avoue ils m’ont paru avoir un petit côté « jeunesse » parfois frustrant. J’ai bien aimé le personnage de Thélban, tout en finesse, en retenu et en intelligence, mais qui doit faire face à des attentes et des évènements qui l’éloigne de ses rêves, mais aussi Constance dans son rôle d’héroïne obligée de lutter pour qu’on la reconnaisse à sa juste valeur. Par contre, j’avoue, j’ai eu un peu de mal avec Renaldo. Il n’est pas un mauvais personnage en soit, mais il m’a légèrement bloqué sur son décalage entre son passé et le présent. L’auteur nous présente ainsi un héros qui a une histoire déjà assez chargé, le rendant ainsi d’une certaine faon plus « mature » par rapport à ce qu’il a vu et vécu, pourtant le Renaldo du présent donne l’impression de l’adolescent, joueur, bougon, qui râle pour un rien et à la finesse politique d’un éléphant, comme s’il avait oublié une grande partie de ce qui l’a forgé. Alors rien de non plus trop dérangeant, mais voilà c’est dommage. Les personnages secondaires se révèlent efficaces, même si parfois leur façon de faire avancer l’intrigue est un peu facile.

La plume de l’auteur est entraînante, fluide et nous plonge finalement assez facilement dans son récit qui cherche à offrir une Fantasy différente. Au final je dois bien admettre que le récit se révèle agréable à lire et offre quelques bonnes réflexions, même si tout n’est pas non plus parfait. De plus il est à noter qu’il s’agit, si je ne me trompe pas, d’un premier roman. L’intrigue secondaire maintenue ouverte me donne bien envie de découvrir la suite et de savoir comment elle va la développer.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture très sympathique avec ce roman dont l’intrigue peut, aux premiers abords, être classique mais dont l’auteur ne fait finalement que se servir pour nous faire réfléchir. En effet elle soulève ainsi au fil des pages de nombreuses réflexions que ce soit sur notre façon de traiter les autres, les étrangers, le pouvoir, la position de la femme ou bien encore, même si c’est un peu binaire, le parallèle entre un pouvoir plus « féodal » et un autre qui cherche l’égalité. Alors parfois ça manque de finesse, certains arguments donnent l’impression de tourner en rond ou d’être répétitifs, mais dans l’ensemble j’ai trouvé que ça fonctionnait plutôt bien. Dommage que j’ai trouvé l’intrigue de fond facilement devinable, ce qui joue obligatoirement sur le rythme et les surprises. L’univers s’avère solide et intéressant à découvrir, gardant tout de même quelques mystères pour les suites, comme principalement cette révélation sur la fin qui me donne envie d’en savoir plus. Les personnages sont intéressant à suivre que ce soit dans leurs idéologies comme dans leurs façon d’évoluer. Seul Renaldo m’a un peu moins accroché tant le décalage entre son passé et son présent me laisse perplexe. La plume de l’auteur est entraînante, fluide et efficace et je me laisserai assez facilement tenter par la suite.

 

Ma Note : 7/10

Page 19 of 69

© 2010 - 2024 Blog-o-Livre