Catégorie : Fantastique Page 21 of 24

Les Créateurs – Thomas Geha

les créateursRésumé : Il était une fois rien du tout. Il était une fois six histoires où des hommes et des femmes se trouvent confrontés à des situations improbables, quoi qu’étrangement familières. Et si vous pouviez faire revivre un être disparu ? Et si votre rêve le plus fou pouvait se réaliser ? Et si votre vie était factice ? Et si l’amour n’était qu’un éternel recommencement ? Et si… Voulons-nous vraiment connaître le jardin secret des personnes que l’on aime ? Quel prix sommes-nous prêts à payer pour le découvrir ? Toutes les vies animées au coeur de ces pages e participent à la création d’univers originaux ou alternatifs, proches du nôtre ou éloignés, réalistes ou fantasmagoriques. Mais tous ces univers, tous ces personnages introduisent les mêmes questions essentielles : qui sommes- nous et d’où venons-nous ? Qui donc se cache derrière nos existences et nos destins ? Les nouvelles composant ce recueil ne tentent pas de répondre à ces questions, elles les explorent avec toujours la même ambition : découvrir qui nous sommes au travers de notre humanité.

Edition : Critic

 

Mon Avis : Voilà le dernier livre de Thomas Geha, il s’agit d’un recueil de six nouvelles publié aux éditions Critic. Et oui encore un livre des éditions Critic, maison d’édition qui pour le moment ne m’a jamais déçu. Comme vous le savez, si vous lisez mon blog régulièrement, j’ai passé de bons moments avec les livres de Thomas Geha que ce soit le très bon roman de Fantasy Le Sabre de Sang ou encore le sympathique Space Opera La guerre des Chiffoneurs, j’avais donc hâte de découvrir l’auteur dans un autre registre, celui des nouvelles.

La Voix de Monsieur Ambrose : Cette nouvelle nous plonge dans un Paris du 19ème siècle vraiment réaliste, soigné et palpable où vit monsieur Ambrose, un acteur à la voix un peu trop fluette pour lui permettre de jouer dans les plus grandes salles. Une nouvelle étrange où le fantastique se glisse lentement dans l’histoire, un peu à la Lovecraft, un mélange de réel et d’irréel qui fascine le lecteur. Une excellente nouvelle pleine de mystères dans un Paris très réaliste et où  la bonne société tombe en pleine décadence, dans le vice, et qui nous offre une conclusion pleine de mystères.

Là-bas : Voilà une nouvelle qui revisite le mythe du Golem, à Prague, avec l’alternance de deux points de vue à deux époques différentes. Une nouvelle qui traite de l’amour de façon fantastique, l’amour puissant, plus fort qui est peut-être le dernier rempart à la plus sombre des menaces. Une nouvelle bien écrite, courte, sans temps morts, mais voilà pour moi il a manqué ce petit truc, je ne saurais dire quoi, qui fait qu’on se retrouve totalement emporter. Je n’ai pas complètement ressenti toutes ses émotions et ses sentiments. Cela reste un texte agréable à découvrir.

Copeaux : Cette nouvelle est un texte de Noël qui a été publié sur le site internet de Reims pour Noël 2011 et revisité pour ce recueil. Ce texte diffère des autres par l’absence de fantastique, un texte plus contemporain. Une nouvelle qui nous offre une très belle image de Noël, loin des cadeaux et de l’homme en rouge, touchant sur l’amour profond mais plein de souffrances entre un grand-père et sa petite-fille. Une nouvelle poignante, percutante et pleine de sentiments qui ne laisse pas indifférent le lecteur, le tout situé dans une ferme désuète et intemporelle.

Bris : Voilà une étrange nouvelle qui nous présente Bris un homme amnésique, dans une drôle de ville à la recherche de sa mémoire. Une histoire de SF concernant l’amour, la violence et la haine que peut provoquer cet amour, mais aussi l’oubli. Une nouvelle vraiment surprenante par son développement et sa conclusion. Le tout placé dans une ville, La Verrue, qui porte bien son nom et qui possède un certain envoûtement et pas mal de mystères. Un texte surprenant plein de magie, de poésie et de réflexions qui ne laisse pas indifférent le lecteur.

Dans les Jardins : On retrouve ici une nouvelle pleine de poésie et de charme dans l’univers intimiste d’un homme brisé et de son abandon à son jardin qui n’est pas tout à fait comme les
autres. Une histoire fantastique où on se laisse emporter au rythme calme et apaisant de l’auteur dans cette histoire efficace et surprenante où l’amour, les sentiments, mais aussi les fêlures de
chacun ont encore une place importante.

Sumus Vicinae : La dernière nouvelle de l’auteur est un hommage au compositeur Nicolas Lens. Une nouvelle SF légèrement barré, écrite comme un requiem nous offrant une histoire vraiment étrange d’un homme à la recherche d’explication. Une quête philosophique du héros dans un univers vraiment intéressant, un monde musical rempli de cyclope ou de Faïys. Mais voilà je m’attendais à quelque chose de justement plus musical et, comme Là-bas, il manque un je ne sais quoi pour vraiment me passionner. A noter qu’après écoute de la musique Sumus Vicinae j’ai trouvé que l’histoire collait bien à la chanson.

 

L’auteur sait nous offrir des histoires pleines de sentiments, de sensibilité et de poésie avec ce recueil qui se révèle empli de magies et de mystères; et même si toutes les nouvelles ne m’ont pas emporté de la même façon je ressors conquis par ma lecture de ce recueil. La plume de l’auteur est vraiment prenante, fluide et magique et sait happer le lecteur dans chacune de ses histoires. Des nouvelles qui se révèlent toutes pleines d’émotions et de réflexions le tout dans des univers tous plus fascinants les uns que les autres qu’ils soient contemporains, passé ou fantastiques. Un recueil qui ne devrait pas laisser le lecteur indifférent.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles de Thomas Geha qui sait développer des histoires dans un univers vraiment fascinant avec plein de sentiments, d’émotions et de poésie. On se laisse facilement emporter par chacune de ses nouvelles qui nous offrent vraiment un moment d’évasion avec des personnages humains, pleins de doutes et sensibles. Alors bien sûr toutes les nouvelles ne sont pas au même niveau et deux principalement m’ont moins touchées que les autres, mais au final je ressors de ma lecture heureux de la découverte.

 

Ma Note : 8/10

Le Prince de la Brume – Carlos Ruiz Zafón

le prince de la brume Résumé : 1943, Angleterre.
Pour fuir la guerre, la famille Carver s’installe dans un village perdu sur la côte. Mais, à peine franchie la porte de la maison, des événements étranges se produisent…
Avec leur nouvel ami Roland, Alicia et Max Carver vont peu à peu percer les secrets de la vieille demeure et apprendre l’existence d’un certain Caïn, surnommé le Prince de la Brume. Un personnage diabolique revenu s’acquitter d’une dette très ancienne…
Voilà les trois enfants lancés à la découverte d’épaves mystérieuses, de statuettes enchantées, de gamins ensorcelés… Une aventure extraordinaire qui changera leur vie à jamais.

Edition : Robert Laffont / Pocket Jeunesse

 

Mon Avis : J’ai découvert Carlos Ruiz Zafon avec L’Ombre du Vent, livre qui m’avait laissé une excellente impression (chronique ici), ensuite j’ai lu Marina qui m’avait, lui, laissé une plutôt bonne impression (chronique ), malgré la ressemblance dans l’intrigue avec L’ombre du Vent. Je continue donc ma plongée dans l’univers de l’auteur avec cette fois son premier roman qui vient d’être réédité. A noter que ce livre peut être lu par un public adulte comme un public plus jeune d’où la sortie de ce livre chez deux maisons d’édition.

 

L’auteur, avec ce livre, a décidé de nous plonger dans une histoire de frisson, pleine de mystères et de sombres magies. Une histoire qui certes n’est pass des plus originales; qui n’a jamais lu de livre sur les maisons hantés ou encore sur des mages maléfiques, mais voilà l’auteur arrive à rendre cette histoire vraiment passionnante. Il maitrise son intrigue du début à la fin sans raté ni fausses notes et on se retrouve embarquer dans la quête de ce jeune Max, à travers les ombres, pour la vérité et les conséquences que tout cela va impliquer. L’ambiance du roman est vraiment plaisante, malgré un côté un peu jeunesse, et devient de plus en plus sombre et prenante au fil des pages.

 

La sombre menace qui plane sur nos héros est vraiment bien amenée et se révèle lentement au fur et à mesure qu’on tourne les pages. Alors bien sûr certains aspects sont facilement pressenti à l’avance et manquent de surprises, mais là n’est pas le plus important car, ce qui importe dans ce livre, c’est l’ensemble de l’histoire qui, si le lecteur se laisse aller, va captiver et, qui sait, faire frissonner petits et grands tant l’auteur arrive à nous captiver. Une histoire de maléfice qui se savoure avec plaisir, même si le côté un peu enfantin et jeunesse se fait parfois un peu ressentir.

 

Les personnages ne manquent pas de profondeur et d’humanité et on se laisse emporter par leurs émotions, leurs sentiments et on s’accroche facilement à eux. C’est l’un des points important de ce
livre, les personnages et leurs côtés véritablement humains; on rigole, on sourit, on frissonne avec les protagonistes et leurs interactions au fur et à mesure qu’on tourne les pages. Alors bien sûr il s’agit d’un court roman et certains personnages sont qu’à peine esquissés, je pense principalement à Alicia dont j’aurai aimé en savoir plus, mais rien de vraiment dérangeant.

 

La plume de l’auteur est véritablement simple, élégante et poétique et réussi le tour de force de nous faire plonger dans une histoire qui, aux premiers abords, manque clairement d’originalité, et qui pourtant se révèle être un voyage plaisant et humain dans les plus sombres secrets de ce village au bord de mer. Il nous plonge dans une ambiance fantastique, dramatique et sombre vraiment prenante. La conclusion est véritablement captivante et prenante et offre une fin pleine de mélancolie, de surprise mais aussi vraiment intéressante. Une histoire qui devrait ravir jeunes et
moins jeunes. Alors bien sûr tout n’est pas parfait l’auteur s’offre parfois certaines facilités, on manque quelque fois d’un léger manque d’explication mais rien de bien dérangeant. Par contre si vous êtes à la recherche d’un livre de la trempe de L’Ombre du Vent passez votre chemin car Le Prince de la Brume n’est pas du même style ne vise pas forcément le même public selon moi. Par contre le quatrième de couverture du livre en dit trop selon moi, c’est dommage.

 

En Résumé : J’ai passé un bon moment avec livre. L’auteur nous livre une histoire pleine de maléfice et de magie noire qui, certes, manque d’originalité mais est maitrisé parfaitement par l’auteur grâce à un style vraiment élégant et qui nous plonge dans une ambiance sombre vraiment efficace. Les personnages sont véritablement humains et attachants et on s’accroche rapidement à eux et leurs émotions. Alors bien sûr ça reste, par moment, un livre jeunesse avec parfois une certaine facilité et simplicité, mais rien de vraiment dérangeant et si on se laisse emporter, ce livre ravira jeunes et moins jeunes.

 

 

Ma Note : 7,5/10

Le Dragon Griaule – Lucius Shepard

le dragon griauleRésumé : En 1853, dans un lointain pays du Sud, en un monde séparé du nôtre par la plus infime marge de possibilité, la vallée de Carbonales, une région fertile entourant la cité de Teocinte et réputée pour sa production d’argent, d’acajou et d’indigo, était placé sous la domination d’un dragon nommé Griaule. Il y avait d’autres dragons en ce temps-là, vivant pour la plupart sur des îlots rocheux à l’ouest de la Patagonie — de minuscules créatures irascibles, dont la plus grande avait à peine la taille d’une alouette. Mais Griaule était l’une des Bêtes géantes qui avaient régné sur un âge antique. Au fil des siècles, il avait grandi jusqu’à mesurer sept cent cinquante pieds au garrot et plus de six mille pieds de la queue au museau…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : J’ai découvert les écrits de Lucius Shepard lors de ma lecture d’un de ses recueils de nouvelles, Sous des Cieux Etrangers (chronique ici), et je dois dire que j’avais passé un très bon moment de lecture avec ces nouvelles, mélange de SF et de fantastique, parfaitement maîtrisées, le tout servi par une très jolie plume dense et soignée. Alors quand je suis tombé sur ce livre je n’ai pas mis longtemps à me décider à me lancer, ajouter à cela un quatrième de couverture intriguant et attrayant et ce livre a rapidement rejoins ma bibliothèque. De plus je trouve la couverture, illustrée par Nicolas Fructus, vraiment magnifique. D’ailleurs le livre en soit est, je trouve un bel objet, comment souvent avec Le Bélial’.

Ce livre n’est pas un roman à proprement parler mais un recueil de six textes avec comme personnage principal Griaule. Griaule est un dragon qui, après un combat avec un sorcier va se retrouver pétrifier et fait maintenant parti intégrante de la région. Des villes, des forêts, des ruisseaux sont apparu sur son corps et autour de lui. Mais Griaule continue à insuffler son influence par son esprit. D’ailleurs une des réussites de ce recueil est que les six textes possèdent une véritable cohérence et nous offres plusieurs siècles de la vie de Griaule.

Griaule n’est donc jamais vraiment le personnage principal des histoires mais pourtant il se révèle important pas son influence sur les différents protagonistes. A travers ses six textes l’auteur va nous révéler ce personnage mais aussi sur la région qui évolue autour et son importance. On découvre différents personnages qui vont avoir à faire de manière latente avec l’influence de Griaule, mais la force de l’auteur est de toujours laisser un doute, qui agit vraiment, Griaule ou l’instinct qui est au plus profond de nous. L’auteur nous pousse à réfléchir sur notre liberté et notre libre arbitre, faisons nous les choses parcequ’on en a envie ou nous trouvons nous manipulé? On se trouve par moment complètement passionné et plongé dans ce monde et ces personnages
complexe.

L’auteur ne cache pas d’ailleurs qu’il se sert de ces textes pour nous offrir une critique sociale et politique de la planète qui se révèle efficace et prenante sans être trop lourde. Je pense principalement à L’Homme qui Peignit le Dragon Griaule, dont l’auteur annonce clairement dans la postface qu’il s’agit d’une critique du gouvernement Reagan et ses manipulations, et Le Crâne qui se révèle une critique des différentes dictatures des pays sud américain. Mais voilà la force de l’auteur est, en plus de cela, de nous proposer des textes denses, travaillés, pleins de rebondissements et surtout vraiment efficaces. Je dois dire que j’ai été happé du début à la fin par ce livre, par la profondeur de ces textes et par une certaine magie et passion qui s’en dégageait.

Les personnages mis en place par l’auteur sont toujours aussi denses, soignés, mais surtout complètement différents selon les nouvelles. On ne retrouve jamais deux fois les mêmes types de personnage tant leurs psychologies se trouve travaillé et fouillé par l’auteur. On s’attache assez facilement à eux même si certains on un peu plus de mal à s’imposer surtout en comparaison de certains des autres personnages des autres nouvelles. On se laisse captiver par ces protagonistes, on les suit et tout comme eux on se laisse manipuler par Griaule pour notre plus grand plaisir d’être surpris.

Concernant la plume de l’auteur elle est vraiment efficace, soignée et dense nous proposant des longues phrases intenses mais sans aucune lourdeur ou phase d’ennui. Elle alterne parfaitement les descriptions, les phases d’actions, les émotions et sentiments des personnages sans jamais ennuyer le lecteur et donnant un véritable souffle à chacune de ses nouvelles. Alors bien sûr toutes les nouvelles ne sont pas aux même niveaux, je pense principalement à La Maison du Menteur qui m’a paru un ton en-dessous des autres, et pourtant ce livre offre un excellent moment de lecture à travers ces six textes cohérents et au style soigné et efficace.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment avec ce livre qui nous offre six textes sur Griaule et son influence. Chaque texte est vraiment dense, bien construit et travaillé le tout porté par des personnages vraiment complexes et possédant chacun une psychologie propre. L’auteur à travers ces textes nous fait réfléchir sur notre libre arbitre et nous offre une critique intéressant d’un point de vue sociale et politique. Le tout est porté par une plume vraiment intenses, soigné et jamais lourde ou ennuyeuse, un véritable régal. Seule petit hic une nouvelle que j’ai trouvé un ton en dessous des autres.

 

Ma Note : 8,5/10

Zoo City – Lauren Beukes

zoo cityRésumé : Zinzi possède un paresseux symbiotique sur le dos, une sale habitude de faire des arnaques et un talent rare pour trouver les choses perdues. Mais quand les flics lui confisquent sa dernière paie, elle doit se tourner vers le job qu’elle déteste le plus : retrouver les personnes disparues.
Engagée par Odi Huron, un producteur renommé, pour retrouver une pop star pour ado disparue, elle pense avoir son ticket de sortie de Zoo City, la ville où les pires criminels d’Afrique du Sud et leurs compagnons animaliers symbiotiques tentent de survivre.
Au lieu de cela, Zinzi doit s’enfoncer dans les bas-fonds de la ville, ravagés par la magie et la criminalité, où elle devra faire face aux sombres secrets de différentes vies passés… dont la sienne.

Edition : Eclipse

 

Mon Avis : Je ne vais pas le nier, la première chose qui m’a fait me plonger dans ce livre c’est sa couverture, illustrée par Joey Hi-Fi, que je trouve vraiment splendide. Ajoutez à cela un quatrième de couverture qui ne manque pas d’originalité et d’intérêt et la nationalité de l’auteur, Sud-Africaine, ce qui est plutôt rare pour être souligné, il n’en fallait donc pas plus pour que je me laisse tenter par ce livre et qu’il vienne rejoindre ma bibliothèque.

Imaginez un monde où chaque criminel doit vivre avec un animal crée de son crime. Il représente la culpabilité de la personne un peu comme un étendard. Zinzi, elle, possède un paresseux et va être engagée pour retrouver une chanteuse disparue. Préparez vous à entrer dans une histoire très tourné polar noir et sombre, où l’enquête de Zinzi va l’emmener à travers des épreuves et des révélations vraiment étonnantes. L’histoire se révèle nerveux, décapante et on se laisse prendre facilement par ce livre jusqu’à en dévorer les pages. Mais comme souvent dans les romans noir ce n’est pas tant l’intrigue, efficace mais au final peu originale, que le personnage principal et le background qui nous marque.

Car oui Zinzi est une femme qui ne laissera pas indifférent. Déjà elle possède un paresseux ce qui ne la classe pas dans la catégorie des personnes sans reproches. Il s’agit d’une personne qui a connu de terribles épreuves et qui les porte telle une carapace pour ne pas s’ouvrir aux autres. Elle manie l’humour et le sarcasme avec force et pourtant on la sent fragile d’une certains façon, elle ne cherche qu’à s’en sortir et cela par tous les moyens possibles. Le paresseux lié a Zinzi est aussi un personnage à lui tout seul, interagissant avec son héroïne et se révèle vraiment attachant. Les personnages secondaires qui vont graviter autour d’elle se révèlent assez haut en couleur et surtout une image parlante de notre société.

Car oui, autre fait qui marque dans ce live, c’est la société et principalement la ville de Johannesburg qui se révèle proche de ce que l’on connait. Une ville poisseuse, sombre, sanglante et un personnage à part entière comme le dit l’auteur dans la préface. Une ville où le racisme est présent, où en plus de la séparation blanc / noir vient aussi apparaître les zoo qui ont leur propre quartier et ne peuvent vivre autre part sans qu’on les regardent différemment. La ville a une importance capitale, c’est elle qui a fait les personnages, d’une certaine façon, tels qu’ils sont et offre un cadre vraiment réaiste entre drogues, alcools, argent, crimes, arnaques mais aussi paillettes, gloire éphémère, jeux vidéos et télé réalité tout y passe et tout est ancré dans cette ville mais de façon vraiment réaliste et crédible. Pourtant chacun essaye d’y survivre comme il peut, de s’en sortir.

Concernant la magie elle est présente dans ce roman mais pas de façon imposante, elle sert notre héroïne dans sa quête mai ne s’impose pas et surtout l’auteur ne s’en sert pas vraiment pour débloquer des situations empêtrés. Tout paraît logique et soigné et parfaitement intégré dans cette société. Que ce soit la magie des sorcier et autre guérisseurs ou celle fourni par les animaux des Zoo comme la capacité de notre héroïne de retrouver les objets perdus. Finalement un léger reproche qu’on pourrait faire et que l’auteur ne ce soit pas consacré à ce lien entre animaux et personne, mais rien de vraiment dérangeant.

L’écriture de l’auteur est vraiment efficace, simple où la narration à la première personne nous offre une plongée dans les sentiments de cette héroïne à la vie tortueuse Les dialogues sont souvent percutants et cyniques alternant aussi les moments légers avec des réflexions plus soignes. J’ai beaucoup apprécié le fait que l’auteur nous offres des chapitres intermédiaire à la façon d’articles de journaux, de témoignages etc… lui permettant de développer le background de l’histoire et surtout développer les Zoo pour nous permettre de mieux les comprendre. De plus j’ai apprécié que l’auteur ajoute des mots argots sud-africains ce qui donne un côté plus ancré à l’histoire même si ca oblige à se tourner vers le lexique en fin de pages, ce qui pourrait en déranger certains.

La conclusion est efficace même si assez ouverte, on n’a  pas l’impression d’avoir eu toutes les réponses qu’on cherchait, principalement sur ce qui fait que les animaux apparaissent, mais on se rend compte là n’était pas le but ce live et qu’on est happé par cette lecture et content d’avoir suivi un morceau de la vie de Zinzi, de l’avoir découverte. Une vie pas facile, au passé trouble, mais une fille qui a encore plein d’espoir en la vie. Mon seul reproche de ce livre est un petit coup de mou en début de seconde partie.

En Résumé : Je dois dire que j’ai passé un très bon moment avec ce libre, un roman noir ou l’intrigue ne sert finalement qu’à nous montrer une société et une Johannesburg sombre et pleines de contradictions qui changent les personnages. Mais aussi des personnages hauts en couleur tel que Zinzi au passé marqué qui a fait de ses blessures une carapace. Le style de l’auteur est simple, efficace et prenant jonglant avec efficacité entre les moments de légèreté et les réflexions. Mes seuls reproches sont un coup de mou en début de seconde partie et aussi le fait de ne peut être pas obtenir toutes les réponses surtout sur le lien entre les animaux et les criminels.

 

Ma Note : 8,5/10

Drood – Dan Simmons

droodRésumé : 9 juin 1865. Charles Dickens, alors âgé de 53 ans et au faîte de son art et de sa gloire, regagne Londres en secret en compagnie de sa maîtresse à bord du train de marée.
Soudain, à Staplehurst, l’Express déraille. Tous les wagons de première classe s’écrasent en contrebas du pont, à l’exception de celui de Dickens. Indemne, « l’écrivain le plus célèbre du monde », comme on le surnomme, tente de se porter au secours des survivants. Au fond du ravin, sa route croise celle d’un personnage à l’allure spectrale qui va désormais l’obséder : Drood.
De retour à Londres, Dickens confie le secret de son étrange rencontre à son ami Wilkie Collins, écrivain lui aussi, à qui il reviendra de relater les dernières années de la vie de celui qu’il appelle, avec autant d’admiration que d’ironie, l’Inimitable. À la poursuite de Dickens, qui a cessé d’écrire pour hanter les bas-fonds – cryptes, cimetières et catacombes – de Londres, Collins cherche à comprendre quels rapports unissent désormais l’Inimitable et l’inquiétant Drood. Mais peut-on vraiment porter foi au récit halluciné de Collins, opiomane en proie à la paranoïa ?

Edition : Robert Laffont

 

Mon Avis : Comme vous le savez si vous suivez mon blog depuis le début, je suis un grand admirateur des livres de Dan Simmons qui m’ont toujours fascinés et surtout m’ont fait passer un excellent moment de lecture. Donc quand un nouveau livre de l’auteur sort en librairie je n’allais pas manquer la possibilité de le découvrir. Je trouve l’illustration de la  couverture assez simpliste mais terriblement efficace et prenante.

On plonge dans l’Angleterre victorienne de Dickens ou Wilkie Collins va retracer les cinq dernières années de la vie de Charles Dickens, principalement à la suite de l’accident de train qui a failli lui couter la vie. Dan Simmons part du dernier livre, incomplet et intitulé Le Mystère d’Edwin Drood, de Dickens pour tisser la trame de son livre. Qui est ce Drood qui a tant marqué Dickens au point d’en écrire un livre et quel rapport avec son accident de train? L’auteur nous plonge dans un Londres vraiment sombre et gothique et joue avec le lecteur du début à la fin. Le Londres nocturne présenté par l’auteur est vraiment crasseux, noir, gothique, sans espoir mais se révèlera vraiment intriguant et passionnant. L’auteur distille les informations lentement poussant le lecteur a tourner les pages pour découvrir le fin mot de l’histoire sur Drood.

Mais voilà peut-on réellement croire ce que raconte Wilkie Collins dans ce roman? C’est l’un des points fort de l’histoire de nous faire douter à chaque instant de ce que raconte le narrateur. En effet Collins est un ami proche de Dickens mais aussi écrivain qui vit dans son ombre et, malgré sa réussite littéraire, n’est jamais considéré au même niveau que le Maitre. On ressent chez Collins un mélange d’adulation mais aussi une certaine aigreur, une haine envers Dickens qui lui fait de l’ombre dans tout ce qu’il entreprend. Tout au long du roman il va remettre en cause Dickens, ce qu’il écrit mais aussi le personnage. De plus la goutte lui fait horriblement souffrir et doit donc consommer des quantités de drogues de plus en plus fortes pour oublier la douleur mais lui provoque aussi paranoïa et hallucinations. Et pourtant on ressent une certaine vérité dans ce texte, on sent que le narrateur ne nous ment pas, ou en tout cas pas toujours et pas complètement.

Les personnages sont vraiment travaillés jusque dans les moindres détails, ils sont denses et soignés. Wilkie Colins n’est pas une des personnages les plus appréciable, il est misogyne, égoïste et assez proche de ses sous de plus son ressenti envers Dickens est flagrant, et pourtant il reste un personnage prenant et charismatique offrant un pont de vue critique et souvent honnête de l’Angleterre de l’époque. Charles Dickens lui, parait plus apprécié et appréciable, un être d’un grand charisme et d’une grande bonté et pourtant on se rend compte au fil des pages que, lui aussi, est loin d’être parfait. Au finale des personnages vraiment humains qui font qu’on les comprend.

Un autre point important dans ce roman est justement cette confrontation entre Collins et Dickens passant par des  rencontres vraiment efficaces et des dialogues percutants. Mais c’est surtout les aspirations de chacun en tant qu’écrivain qui se révèlent vraiment intéressantes à suivre, nous plongeant dans le monde littéraire. Là où Dickens aime aller au contact de ses lecteurs avec ces lectures publiques Collins pense que les livres doivent être suffisants pour les lecteurs et qu’il n’a pas vraiment d’obligation de se mélanger à la masse du peuple. Au final deux personnages complexes, vraiment différents et pourtant si proches a en être devenus amis.

Ce qui me frappe toujours dans un roman de Simmons c’est son côté perfectionniste, rien n’est laissé au hasard. La preuve en est la longe liste bibliographique que l’auteur cite toujours à la fin de son livre. Si l’auteur a écrit 880 pages c’est qu’il fallait 880 pages pour son histoire. Il s’agit d’un roman vraiment imposant et au ton très sombre et lugubre mais l’auteur le rend vraiment énergique et captivant et se permet même quelques traits d’humour pour adoucir le tout. Mais si vous cherchez une lecture facile d’accès et simple alors ne vous lancer pas dans ce livre car il s’agit véritablement d’une oeuvre complexe écrit avec une plume dense et riche et il faut un minimum de concentration.

Oui car la plume de l’auteur est une nouvelle fois au rendez-vous, complexe, dense, soignée et vraiment efficace pour peu qu’on se laisse entrainer. L’auteur travaille jusqu’au détail près ses descriptions, ses dialogues, ses portraits ou encore les rapports entre les personnages et leurs histoires. La conclusion du roman est vraiment bluffante et surprenante. Rien n’est laissé de côté et pourtant on a jamais l’impression de s’ennuyer. J’ai encore une fois passé un excellent moment avec ce livre et je ne pourrai que vous conseiller de le lire mais pour cela il faut avoir envie de plonger dans l’univers de Dan Simmons et dans sa plume qui n’est pas toujours facile à lire par sa densité et sa complexité mais aussi par son rythme assez lent mais tout de même prenant.

En Résumé : Dan Simmons m’a encore bluffé avec ce livre qui m’a offert un excellent moment de lecture. L’auteur nous offre ne nouvelle fois une histoire, mélange des gens entre historique, policier et fantastique, vraiment maîtrisée du début à la fin et surprenante. Rien n’est laissé au hasard dans ce livre et les personnages sont vraiment cohérents, humains et vraiment complexes et denses. La plume de l’auteur est complexe et soignée et le rythme est lent et pourtant j’ai savouré chacune des 880 pages de ce livre.

 

Ma Note : 9,5/10

Serpentine – Mélanie Fazi

serpentineRésumé : Une boutique de tatouage où l’on emploie des encres un peu spéciales.
Une aire d’autoroute qui devient un refuge à la nuit tombée.
Une ligne de métro où l’on fait d’étranges rencontres.
Un restaurant grec dont la patronne se nomme Circé.
Une maison italienne où deux enfants croisent un esprit familier…
Tels sont les décors du quotidien où prennent racine ces dix nouvelles. Dix étapes, et autant de façades rassurantes au premier abord… mais qui s’ouvrent bientôt sur des zones plus troubles.
Car les lieux les plus familiers dissimulent souvent des failles, écho de ces fêlures que l’on porte en soi.
Il suffit de si peu, parfois, pour que tout bascule…

Edition : Bragelonne

Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Comme vous le savez si vous suivez mon blog, Mélanie Fazi est une auteur française dont la plume toute en poésie et en finesse m’a véritablement accrochée, que ce soit avec son roman Arlis des Forains (Chronique ici) ou encore son autre recueil de nouvelles Notre Dames Aux Ecailles (Chronique ici). Serpentine est aussi un recueil de dix nouvelles dont j’ai fais l’acquisition aux dernières Imaginales. Je dois dire que je trouve la couverture vraiment sympathique, même si, pour ce recueil, la couverture poche est agréable aussi.

Serpentine : Joseph décide de se faire tatouer, mais il cherche un tatouage un peu spécial. Il se retrouve chez le tatoueur Serpentine. Une histoire troublante et prenante où le tension et la compréhension monte doucement jusqu’à la conclusion vraiment surprenante.

Elegie : Une jeune mère a perdu ses enfants, des jumeaux. Depuis son mari a sombré dans l’alcoolisme. Mais voilà elle pense savoir où les retrouver. Une nouvelle bouleversante et poétique traitant de la perte et da la façon dont on essaye de survivre ou d’oublier. Une histoire sombre et véritablement prenante qui ne laisse pas le lecteur indifférent devant le malheur de cette femme et de son raisonnement surprenant.

Nous Reprendrons la Route : Une jeune fille se retrouve coincée sur une aire d’autoroute après que le bus l’a oubliée. Elle va se lier à une autre jeune fille qui lui propose un toit en attendant le prochain bus. Une nouvelle originale pleine de surprises et angoissante qui nous plonge dans cet univers un peu spécial. Dommage que j’ai deviné la fin en avance, mais ça n’enlève en rien le charme de cette histoire.

Rêves de Cendre : Une petite fille aperçoit un jour un oiseau dans les flammes du feu de cheminée. Une histoire vraiment sombre et tragique traitant de la douleur et d’un certain mal être que l’héroïne cherche à exorciser. Nouvelle magnifiquement écrite et prenante qui ne laisse pas indifférent.

Matilda : Matilda est un groupe qui a décidé de se reformer pour un concert. Une fan va y vivre le premier concert de son groupe préféré. Une histoire musicale ou l’auteur arrive à retranscrire la musique, j’avais l’impression de vibrer comme dans un véritable concert. Les émotions que retransmette la chanteuse sont véritablement palpables et poignantes. Une nouvelle qui parle aussi de la folie des fans envers leurs idoles.

Mémoire des Herbes Aromatiques : Ulysse entre dans un restaurant sous les conseils d’un ami. Il va se rendre compte que la patronne est en fait Circée. Une nouvelle qui bouleverse la mythologie montrant une Circée pas si horrible que cela et Ulysse pas si parfait non plus. Une nouvelle sur la vengeance et qui m’a surprise; habitué a la mythologie j’ai eu un peu de mal à voir les héros sou cet angle nouveau.

Petit Théâtre de Rame : Petite ballade dans le métro selon le point de vue de quatres personnages. Une tranche de vie troublante donc l’angoisse monte lentement jusqu’à la révélation de ce quatrième personnage. Chaque personnage a ses propres soucis, ses propres sentiments qu’il nous partage.

Le Faiseur de Pluie : Vacances en Itlaie, dans la maison de leur grand-mère disparue depuis peu, pour deux enfants. Mais voilà le temps est à la pluie et ils s’ennuient. Une histoire vraiment originale plus légère et moins sombre qui est vraiment plaisante à lire.

Le Passeur : Un homme est devenu insomniaque et cherche à retrouver son sommeil. Une plongée dans l’esprit de ce personnage qui a doucement sombré dans la folie jusqu’à cette conclusion vraiment sombre mais qui est logique et attendue.

Ghost Town Blues : Noah va atterrir après s’être perdu a Copeland Falls une petite ville perdue au milieu de nulle part. Rien ne va se passer comme il le penser. Une histoire surprenante et originale traitant des fantômes de façon intéressante faisant monter l’angoisse lentement.

 

Ce qui marque toujours avec l’auteur c’est sa plume tellement poétique et magique qui ne laisse pas indifférent le lecteur. On se laisse facilement emporter dans ces petites histoires pleines d’originalité et de surprise. L’auteur arrive avec des mots à nous faire plonger dans les sentiments des héros mais aussi à faire vivre pleinement l’univers qu’elle construit autour. On se retrouve happé dans chaque nouvelle qui transforme des images du quotidien. Des nouvelles vraiment sombre ou la mort et la souffrance est souvent présente et dépeinte de façon unique et sensible.

En Résumé : De nouveau la plume de Mélanie Fazi a réussi a me surprendre et a me happer dans ses histoires vraiment originales et surprenantes. L’auteur à véritablement une plume magnifique pleine de poésie et de magie qui traite de sujet vraiment sombre mais sans jamais tomber dans le sensationnel ou l’horrible. L’univers mis en place est vraiment dense et passionnant. Une auteur qui mérite d’être découverte. Par contre j’ai trouvé Serpent un petit peu moins bon que Notre Dame Aux Ecailles.

 

Ma Note : 8/10

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