Catégorie : Fantastique Page 15 of 24

Sur Le Fleuve – Léo Henry & Jacques Mucchielli

sur le fleuveRésumé : On suit les aventures d’une expédition européenne, menée par un noble castillan, à la recherche des cités d’or en terres indiennes. Un voyage qui va se révéler plein de dangers.

 

Edition : Dystopia

 

Mon Avis : Ce livre j’en ai énormément entendu parler suites à différents avis, souvent positifs, et principalement par le retour de lecture de Lelf qui m’a vraiment donné envie de découvrir ce roman. Pourtant de Léo Henry je n’ai lu qu’un seul recueil de nouvelles qui, certes, ne m’avait pas totalement accroché, mais possédait tout de mêmes des aspects vraiment intéressants qui me donnait envie de découvrir plus d’écrits de l’auteur. Ce livre a donc tout logiquement rejoint ma PAL. Concernant la couverture, illustrée par Stéphane Perger, je la trouve vraiment magnifique.

Une chose est sûre c’est que dès les premières pages on est tout de suite plongé dans l’ambiance sombre et entrainante de cette histoire et le lecteur se met à tourner les pages avec l’envie de savoir ce qui va arriver à nos explorateurs. En effet on démarre fort, dans la violence et le sang, avec le massacre d’indiens par nos chercheurs d’or. À partir de là tout va très vite dégénéré, nos héros se retrouvant pourchassés par un ennemi mystérieux et sauvage qui semble être un jaguar. Ce court roman devient très vite addictif, offrant un récit enlevé, angoissant par certains aspects, et sans aucun temps morts, tout en ne négligeant pas pour autant les personnages et leurs interactions. Quasiment chaque chapitre apporte son lot de rebondissements, d’action, de violence et de surprises qui se révèlent souvent efficaces et entrainantes. Les péripéties que vont rencontrer les personnages vont se révéler souvent sanglantes et les amener à se dévoiler, pour le meilleur ou pour le pire, et à repousser les limites d’eux-mêmes.

L’histoire reprend clairement les classiques des histoires d’aventures avec explorateurs, forêt, cité d’or et indiens, aspects qu’on retrouve souvent au cinéma, mais là où les auteurs arrivent vraiment à sortir leurs épingles du jeu c’est premièrement dans les descriptions de cette jungle vraiment riche, luxuriante, vivante et colorée mais qui surtout se révèle sauvage, poisseuse, sans pitié et mystérieuse. Il ne suffit pas de venir en conquérant pour l’abattre, elle est insaisissable. Au milieu de tout cela coule un fleuve, gigantesque, puissant, magnifique et d’une certaine façon indomptable qui va pousser au plus loin nos héros. Ce roman offre  aussi la lutte entre l’aspect cartésien, supérieur, des hommes blancs du 16ème siècle, fort de leurs avancées technologiques et de leurs croyances, face à ces indiens qu’ils considèrent comme rebelles et arriérés. Le petit plus vient aussi clairement de l’aspect fantastique qui est distillé lentement, se révélant de plus en plus présent, angoissant au fil des pages. Un univers qui donne autant envie d’être découvert par sa beauté et son aspect intrigant,  que d’être fui devant les nombreux secrets et magies qui se cachent au fin fond de cette forêt.

Ensuite, l’autre aspect qui fait que j’ai été happé par cette histoire c’est par le travail complexe qui a été effectué sur les différents protagonistes. On découvre au fil des pages que chaque personnage n’a pas fait ce voyage pour rien, certes il y a l’or au bout, mais des raisons plus intimes les poussent à avancer ; entre la recherche d’une rédemption, l’envie d’être connu et reconnu, l’envie de suivre un être cher ou encore l’envie d’oublier un passé sanglant, chaque héros possède sa propre raison de suivre cette aventure. Entre haine, amour et oubli ils sont loin de tout manichéisme. C’est cette caractérisation des personnages, très bien porté par une narration multiple, vu qu’on se retrouve à suivre au moins une fois chaque personnage, qui fait que très vite ils deviennent intéressants et qu’on comprend ce qui les pousse à avancer. On s’attache d’une certaine façon vraiment à eux, même s’ils se révèlent lâches, assassins ou fous.

Autre point qui se révèle intéressant et captivant, c’est la façon dont ils voient, tous, cette douce plongée dans l’abîme, leurs façons de réagir face aux dangers invisibles qui les guettes et les tourmentes. On retrouve aussi des passages plus poétiques qui permettent de faire la connaissance de petit frère que je vous laisse découvrir, mais qui apporte une touche de douceur et de mysticisme dans ce malaise et cette folie.

Il n’y a que deux petits points qui m’ont légèrement dérangés durant ma lecture. Le premier vient du fait qu’il y a énormément de personnages sur à peine 200 pages, j’avoue que sur les 50 premières pages, parfois, je me suis senti perdu et me suis retrouvé obligé de revenir au lexique des personnages, surtout que certains des héros se ressemblent un peu trop. Cela a eu pour effet de casser un peu le rythme de l’ensemble. Rien de bien gênant, mais un peu perturbant, qu’on oublie une fois qu’on a bien pris connaissance d’eux. L’autre point vient de la conclusion qui se révèle finalement assez classique et sans surprise. Pas qu’elle ne soit mauvaise, loin de là, elle se révèle efficace, mais voilà j’attendais peut-être quelque chose de différend, d’un peu plus percutant je pense. Ce ne sont que des petites broutilles, car dans l’ensemble j’ai été happé par ce roman d’aventure, de mystères et de fantastique.

Concernant la plume des auteurs je l’ai trouvé vraiment entrainante, riche, vive et captivante, arrivant à nous faire visualiser de façon efficace, réaliste et limite cinématographique les différentes scènes, les différents lieux, les différentes souffrances et même cette folie. Elle arrive vraiment à plonger le lecteur dès le début dans cette histoire sombre et sanglante pour ne le lâcher qu’à la toute dernière page. J’ai passé un très bon moment avec ce livre dont la tension est présente du début à la fin, qui certes est classique sur le fond mais qui, au final, se révèle réussi, nous plongeant dans une histoire prenante et haletante où la bête fantastique rejoint la bête humaine et où les quêtes de chacun, à travers ce voyage, se révèlent plus profondes qu’on le pense. Je lirai avec plaisir d’autres écrits des auteurs.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce court roman qui nous plonge dans une histoire, certes classique, d’explorateurs à la recherche d’or en Amérique du Sud, mais qui se révèle bien menée, sans temps morts tout en faisant monter au fil des pages une tension et un léger malaise qui happe le lecteur. Une des grandes forces du récit vient de ses personnages qui se révèlent soignés, que ce soit dans leurs émotions comme dans leurs motivations et leurs envies, mais surtout les auteurs arrivent à rendre tangible cette douce folie qui les prend au fil des pages. L’autre aspect intéressant vient aussi de cette forêt, de ces descriptions riches, vivantes, mais aussi angoissantes qui rendent cet endroit autant magnifique, colorée que sauvage, indomptable et sanglant. La plume des auteurs se révèle vraiment soignée, vive et entrainante, happant facilement le lecteur qui tourne les pages avec envie. Mes seuls légers regrets viennent d’un nombre important de personnages qui fait qu’on a, sur le début, du mal à parfois se retrouver et une conclusion trop classique vis-à-vis de mes attentes. Rien de bien dérangeant non plus, loin de là.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Lelf, Tigger Lilly, Lhisbei, etc…

Bastards – Ayerdhal

bastardsRésumé : Depuis qu’il a été récompensé par le prix Pulitzer, Alexander Byrd est à court d’inspiration. En désespoir de cause, il envisage de s’inscrire au cours d’écriture créative de Colum McCann, qui attire son attention sur un curieux fait divers, une très vieille dame qui se serait débarrassée de trois agresseurs avec un outil de jardin et la seule aide d’un chat, Cat-Oldie.
Entre l’écrivain et la vieille dame naît une relation étrange.
Des femmes aussi félines que fatales, sensuelles, protectrices et violentes, font leur apparition dans sa vie, se révélant impliquées dans une étrange guerre dont les racines plongent profondément dans l’histoire…
La quête d’Alexander se transforme en une dangereuse investigation qui ravive une guerre entre services spéciaux impliquant cette mystérieuse matriarche, et le conduit à requérir l’assistance de ses amis Norman Spinrad et Jerome Charyn…

Edition : Au Diable Vauvert

 

Mon Avis : Si vous suivez ce blog vous savez que Ayerdhal fait partie des auteurs qui ne m’ont jamais vraiment déçu et dont chaque nouveau roman me donne envie de le lire. C’était déjà le cas il y a environ un an avec la sortie de son Thriller politique Rainbow Warriors qui m’avait fait passer un très bon moment de lecture avec une histoire percutante et intelligente (ma chronique ici). Quand on m’a proposé de découvrir son tout dernier roman, publié il y a quelques semaines, je me suis rapidement laissé tenter. À noter la belle illustration de couverture que je trouve vraiment sympathique.

À travers ce roman l’auteur confirme encore une fois tout le bien que je pense de ses écrits, en effet l’auteur nous offre ici un mélange de genre toujours aussi efficace et prenant. Ici il démarre doucement et de façon intéressante par un polar de base, lançant un écrivain victime du syndrome de la page blanche à la recherche de l’inspiration en retrouvant une vieille dame qui a éliminé trois agresseurs avec son chat, pour glisser lentement au fil des pages dans une histoire plus mystique avec cette bataille ancestrale qui remonte à l’Egypte antique et plongeant aussi clairement dans le fantastique. L’auteur proposait déjà ce genre de mélange avec Transparence et Résurgence et il prouve encore une fois qu’il le manie de façon vraiment réussie, haletante et captivante, arrivant surtout à rendre l’ensemble logique et cohérent du début à la fin. On sent d’ailleurs bien qu’il maîtrise parfaitement son histoire que ce soit en terme de rythme, de suspens et encore de rebondissements.

L’autre aspect vraiment intéressant du roman vient de sa construction, j’ai eu l’impression il était clairement pensé comme une histoire à épisode, un peu comme une série TV tout en conservant une densité littéraire. Chaque chapitre est, selon moi, construit comme un épisode avec ses pauses et ses changements de plans, ce qui offre ainsi à l’histoire sont lot de cliffangher et aussi un rythme vraiment entrainant ; le lecteur tournant les pages avec envie pour en apprendre plus et savoir comment va s’en sortir notre héros face aux nombreux secrets, complots et trahisons qu’il découvre au fil des pages. Malgré une légère impression que tout part dans tous les sens, rien n’est laissé au hasard et très vite au fil des pages on se rend compte que chaque détail, chaque révélation va avoir son importance et que l’auteur sait donner au bon moment le petit rebondissement qui fait qu’on ne s’ennuie jamais. D’ailleurs en parlant de série j’ai trouvé que ce roman possède un petit côté Dark Angel, que ce soit à travers certaines idées comme sur le côté nerveux du récit.

Mais voilà cet aspect possède aussi ses quelques défauts, en effet à trop vouloir jouer sur le rythme, par moment tout va un peu trop vite, les révélations et les secrets trouvant parfois leurs réponses un peu trop rapidement avec le bon personnage qui a la bonne information et cela toujours au bon moment. Autre point qui m’a légèrement surpris, et qui se révèle peut-être plus personnel, l’auteur m’avait habitué dans ses différents romans que j’ai lu à une critique sociale souvent acerbe, percutante et intelligence. On retrouve bien ici toujours cet aspect, avec des réflexions intéressantes sur le monde des finances, la gouvernance, les complots ou encore sur la place des personnes âgées, mais le tout m’a paru moins développé, plus dilué dans l’adrénaline et l’action ce qui me laisse légèrement sur ma faim. Mais rien de non plus vraiment dérangeant tant le lecteur se retrouve happé.

Par contre, Ayerdhal développe un aspect que j’ai trouvé vraiment intéressant et qui m’a bien accroché, c’est sur le rôle d’écrivain qui prend une place importante dans l’histoire. Il part de ce syndrome de la page blanche pour nous dévoiler un peu l’aspect de création, d’histoire dans l’histoire, qui va aussi avoir son importance par la suite du roman par la façon dont le héros va appréhender les épreuves. D’avoir un écrivain comme personnage principal permet aussi à l’auteur d’offrir un hommage à différentes auteurs connus et reconnus ce qui offre des clins d’œil intéressants je trouve, même si souvent un peu trop fictifs. À noter aussi une scène de course poursuite en moto qui se révèle vraiment décapante et vivante.

Concernant les personnages ils se révèlent tous intéressants, touchants, soignés et vraiment efficaces. On retrouve ainsi un panel de personnages qui accroche le lecteur facilement et rapidement, entre Alexander qui se révèle un héros profondément humain portant un regard intéressant sur le monde et ce qui l’entoure avec ses émotions et ses sentiments, Cat-Oldie, elle, capte vraiment par sa répartie et son humour souvent décapant, mais aussi par sa capacité à voir énormément de choses et à manipuler les autres, ou encore tous les autres protagonistes qui vont graviter autour d’eux qui se révèlent tous, d’une façon ou d’une autre, prenants avec leurs qualités et leurs défauts. L’aspect qui tourne autour du chat m’a aussi vraiment plu, se révélant traité de façon efficace, principalement dans la construction hiérarchique du clan. J’ai juste peut-être un léger reproche à faire, c’est concernant la facilité à laquelle le héros se fait des amis qui sont prêts à énormément de choses pour lui, c’est parfois un peu trop facile.

La plume de l’auteur se révèle vraiment vive, percutante et entrainante plongeant le lecteur dès la première page dans son histoire pour ne jamais le lâcher tout en restant d’actualité et offrant un humour des plus efficace à travers ce personnage fascinant de Cat-Oldie. Au final on obtient un roman au rythme haletant du début à la fin avec son lot d’action et de course poursuite très visuelles. J’ai passé un bon moment avec ce roman même si j’avoue certaines idées auraient pu être plus développées. La conclusion laisse des questions en suspens, à voir si un jour une suite sera écrite. En tout cas je lirai sans soucis d’autres romans de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui m’a plongé dans une histoire décapante, démarrant comme un polar pour finir dans une histoire mystique avec une pointe de fantastique qui se révèle vraiment passionnante. L’ensemble est vraiment bien rythmé, rempli d’action et on a du mal à lâcher le livre. La construction du récit se révèle intéressante, un peu comme une série TV où chaque chapitre représente un épisode. Les personnages se révèlent tous intéressants, attachants et efficaces. Alors certes, certaines révélations m’ont paru trop facile, certains liens se nouent parfois trop rapidement et j’ai trouvé la critique sociale un peu soft, surtout au vu des autres romans de l’auteur, mais ces défauts sont vite balayés par la frénésie qui emporte le lecteur pour peu qu’il se laisse aller. La plume se révèle vraiment vive, efficace et entrainante. La conclusion laisse des questions en suspens, peut-être pour une suite. En tout cas je lirai sans soucis d’autres romans de l’auteur.

Ma Note : 8/10

Feed Tome 3, Red Flag – Mira Grant

feed 3 red flagRésumé : Révoltez-vous!
2041, Amérique post-zombie. La cabale secrète qui détient le pouvoir dans l’ombre se porte bien. On ne peut pas en dire autant des blogueurs qui ont osé révéler la vérité à la population. À peine sortis des griffes de leurs ennemis, Shaun Mason et son équipe sont de nouveau sur le sentier de la guerre. Le temps leur est compté, et les obstacles s’avèrent nombreux : une meute de savants fous, une administration politique corrompue et même un ours zombie. Une chose est sûre, dans l’Amérique d’après le Jour des Morts : la situation peut toujours empirer.

Edition : Bragelonne

Mon Avis : Comme je lai annoncé précédemment 2014 s’annonce comme une année bien remplie en nouveaux tomes de série que j’attends depuis un moment et en fin de cycle. Ce livre rentre ainsi dans la seconde catégorie, venant conclure la trilogie Feed. Après un premier tome vraiment réussi, haletant et plein de surprises (ma chronique ici) et un second tome un peu moins bon car porté par Shaun dont je trouvais le personnage moins intéressant et peu réfléchi (ma chronique ), j’avais hâte de voir comment l’auteur allait conclure tout cela. À noter qu’il risque d’y avoir des SPOILER dans ma chronique. Vous êtes prévenus.

Ce tome se situe juste après la fin du second tome qui a amené de nombreuses révélations. On repart donc avec nos héros en grand danger et qui se retrouvent au milieu d’une conspiration dont ils vont devoir se dépêtrer. En tout cas une chose est sûre, ce tome retrouve des points qui m’avaient vraiment accroché dans le premier tome avec une histoire enlevée au rythme effréné qui accroche le lecteur rapidement pour ne jamais vraiment le lâcher avec peu de temps morts. L’auteur sait jour habilement avec les rebondissements et retournements de situations pour toujours surprendre et ne jamais ennuyer. La narration alternée permet aussi de mieux apprécier ce livre que le précédent, évitant ainsi de toujours suivre Shaun qui, selon moi, manque clairement de charisme et dont sa seule logique est de vouloir frapper et insulter. J’ai tourné les pages avec envie tant l’auteur a réussie à insuffler quelque chose d’efficace dans ce récit et pourtant je ressors quand même un peu déçu de cette lecture vis-à-vis de mes attentes principalement sur le fond.

Déjà je reproche à l’auteur sa capacité à se répéter énormément, que ce soit sur le virus, les testeurs ou autres aspects comme cette pub pour coca j’ai bien dû voir les mêmes explications plus d’une cinquantaine de fois et, le plus ennuyeux, expliqué à chaque fois de la même façon voir avec les mêmes mots. Ce qui est dommage c’est qu’à côté de ses répétitions, qui remplissent inutilement des pages, l’auteur n’offre quasiment pas d’informations sur des sujets qui peuvent avoir son importance comme par exemple l’immunité de Shaun qui n’a quasiment aucune explication et qui, surtout, soulève de nombreuses questions dont le fait de comprendre pourquoi il est le seul à l’être dans le monde entier alors que l’ensemble laisse paraitre que d’autres devraient l’être. Ensuite, l’auteur possède parfois un sacré manque d’imagination, principalement pour faire avancer son intrigue. Elle donne l’impression que le seul moyen de faire avancer une histoire c’est d’aller forcer le CCPM, donc après l’avoir fait deux fois dans Deadline c’est reparti pour un tour. D’ailleurs je suis toujours aussi étonné de l’absence flagrant de système de sécurité, même pas une caméra rien du tout, on rentre chez eux comme dans un moulin.

Autre problème qui m’a dérangé c’est l’intrigue principal, déjà j’ai un peu de mal à comprendre comment on est passer d’une intrigue politique et de lutte de pouvoir dans le premier tome à une conspiration mondiale. Je trouve cela un peu gros et un plutôt mal amené à mon goût. J’ai eu légèrement l’impression de voir certains récits jeunesses ou deux héros adolescents font tomber la grande et vilaine conspiration pas gentille. Mais surtout le premier tome offrait quelque chose d’intelligent, ici on tombe dans le complot que j’appellerai pop-corn, celui où il vaut mieux parfois débrancher son cerveau et simplement se laisser porter par l’action et les rebondissements, comme une petite série B sans prétention.

Je prends comme exemple cette histoire de clonage, où le CCPM a décidé de cloner Georgia pour l’amener à Shaun et ainsi les forcer à dire leur vérité et non La vérité. Franchement. Dépenser des milliards simplement pour avoir une blogueuse? Il n’y avait vraiment que Georgia pour faire cela? Le monde entier n’écoute donc plus qu’elle et personne d’autre? Comment cela pourrait être possible vu que l’auteur ne présente jamais aucun retour de l’impact de leurs écrits dans le monde, l’histoire restant souvent en vase clos ne donnant aucune information sur l’état de la presse ou autre. C’est d’un simpliste. De plus ce clonage vient, selon moi, fortement diminuer l’impact émotionnel de la fin du premier tome et tout ce qui en découle, ce qui est dommage. Ajouter à cela une conclusion qui donne surtout l’impression que nos héros ne servent à pas grand-chose ici, et que si les services secrets avaient eus un cerveau on n’en serait pas là, voilà ce qui me fait dire que l’histoire ne recherche que l’aspect explosif plutôt que l’aspect réflexion, le tout avec bien entendu son président porté en héros, ce que j’ai eu du mal à accepter vu comment c’est présenté.

Concernant l’univers je reste un peu circonspect concernant ce tome. Comme les précédents il doit servir à démontrer comment une population, face à une catastrophe d’envergure, réagit et surtout se renferme sur elle-même par des lois de plus en plus liberticides. Mais ici l’auteur décide d’y ajouter quelques réflexions assez « fumeuses » du genre Internet dit toujours la vérité ou encore la science provoque plus de catastrophe qu’autre chose et qu’on vivrait mieux sans. Vouloir expliquer que la science peut, mal exploité, amener à des catastrophes ça peut être intéressant si c’est bien amené ; montrer que TOUS les scientifiques sont des psychopathes qui préfèrent faire du mal et faire souffrir les autres pour faire aboutir leurs recherches ou leurs idées là, j’accroche plus vraiment et mon côté scientifique se met à râler.

Ensuite un autre point m’a légèrement dérangé, mais depuis le temps qu’on le voit dans les livres ou le cinéma je m’y suis fait, c’est la capacité à voir les US comme le sauveur et le centre du monde. L’exemple de l’évolution de l’épidémie au début du récit est flagrant, l’influence de ce nouveau vecteur de virus s’arrêtant bien gentiment aux frontières comme si le reste n’existait pas. Je suis aussi un peu déçu que l’auteur aie oubliée que son récit était un récit de zombie, franchement la scène avec l’ours aurait pu être tellement fun, pourquoi ne pas l’avoir développé déjà qu’on voit très peu de scènes de zombies, je me suis senti frustré.

Concernant les personnages ils m’ont plus convaincu que le tome précédent, mais pas autant accroché que le premier. Shaun est toujours un crétin violent qui considère ses amis comme acquis et je n’accroche toujours pas à sa petite voix dans la tête qui se révèle, comme par enchantement, plus intelligente que lui et le sauve régulièrement. Becks tourne un peu à l’héroïne sous testostérone dont le seul impact se révèle dans l’action. J’ai bien accroché à Mahir et Maggie qui apporte un peu de subtilité et de sentiment dans cette intrigue. Par contre, un point qui m’étonne, c’est l’absence totale de réaction devant la relation amoureuse fracassante de deux héros qui n’a l’air de choquer ni de surprendre personne alors que l’effet recherché, sur le lecteur, est justement l’inverse et qui parait surtout improbable.

Une des grandes réussites de ce livre par contre vient de la plume de l’auteur qui se révèle certes simple, mais vraiment entrainante, prenante et haletante ce qui a fait que j’ai continué à tourner les pages, même si j’ai bien senti que l’histoire ne serait jamais au niveau de Feed cherchant plus l’effet complot frénétique alors que la réussite du premier tome était justement d’être un roman de zombie et d’offrir une critique sociale sur l’enferment d’un pays devant une catastrophe. Au final sur cette trilogie je vous conseille fortement de lire Feed, les deux autres tomes à vous de voir, mais selon moi ils paraissent dispensables.

En Résumé : De nouveau je ne ressors pas complètement convaincu par la lecture de ce livre. On est passé d’une intrigue politique prenante et réfléchie dans le premier tome à un complot mondial pop-corn dans les deux tomes suivants où le lecteur ferait bien de ne pas trop réfléchir pour ne pas se rendre compte de certaines grosses lacunes de l’intrigue. Ajouter à cela des répétitions à foison ainsi que le développement d’idées que je trouve caricaturales et fumeuses et vous comprenez pourquoi j’ai moins accroché à ce tome. Pourtant, l’ensemble n’est pas non plus totalement mauvais, on tourne les pages facilement, bien porté par un rythme haletant, de l’action et de nombreux rebondissements et retournements de situations efficaces. Le soucis c’est que l’auteur cherche à en faire toujours plus plutôt qu’une histoire simple de zombies avec des réflexions médicales affutées comme le Tome 1. Concernant les personnages je reste mitigé, je n’accroche plus vraiment à Shaun depuis le second tome et Becks m’a paru caricaturale, heureusement les autres se révèlent intéressants. La narration alternée, apporte un vrai plus par rapport au Tome 2. Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple et entrainante. Au final de cette trilogie je recommande Feed Tome 1, les deux autres me paraissant dispensables.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Lune, …

Strom Tome 1, Le Collectionneur – Emmanuelle & Benoît de Saint Chamas

strom 1 le collectionneurRésumé : Dans les sous-sols du Louvre, une société occulte œuvre pour protéger l’humanité : la confrérie des Chevaliers de l’Insolite. Elle préserve le secret de l’existence de mondes insoupçonnés, invisibles au commun des mortels. Aujourd’hui, l’organisation recrute la prochaine génération de chevaliers. Raphaël et Raphaëlle sont de ceux-là. Maîtrise des sciences paranormales, télépathie, lévitation, les jumeaux développent, en parallèle de leur vie de collégiens ordinaires, les capacités inexplorées de leur esprit. Désormais initiés aux pouvoirs du Strom, ils se lancent bientôt à la recherche d’un objet précieux, dérobé à la confrérie par un mystérieux collectionneur…

Edition : Nathan

 

Mon Avis : J’ai décidé de me lancer dans la lecture de ce roman, car j’avais besoin d’une lecture que je vais appeler « détente », qui se révèlera sans prise de tête et pourquoi pas efficace. Donc en fouillant ma bibliothèque j’ai ressorti ce livre jeunesse que j’avais acheté il y a quelques temps et dont j’avais souvent entendu parler de façon positive. J’avais donc hâte de savoir ce qu’allait me proposer ce premier tome de Strom, même si je sais bien que le public visé est un public assez jeune. En tout cas la couverture, illustrée par Jaouen Salaün se révèle réussie et intrigante.

Je ne partais donc pas avec de grandes attentes sur ce récit et je dois bien avouer que j’ai, au final, passé un moment vraiment sympathique avec ce livre, même si l’aspect jeunesse est très présent, ce qui est logique étant le public cible. L’intrigue développée par les auteurs se révèle être un mélange efficace de fantastique et de policier. On ne s’ennuie jamais vraiment tant les rebondissements et les découvertes sont bien amenés et permettent d’offrir un rythme soutenu au récit. Ce tome se révèle être un tome d’introduction permettant de présenter les personnages, cette société secrète et l’intrigue principal qui sert de fil rouge sur plusieurs romans. Concernant les embuches elles ne manquent pas de charme, même si les réponses sont parfois trouvées un peu trop rapidement. Les énigmes ainsi que les tours, que peuvent reproduire les lecteurs, apportent une distraction vraiment intéressante et devraient plaire aux plus jeunes, tout en titillant la curiosité des plus grands, même si facilement devinable pour eux.

On retrouve clairement dans ce roman ce qui fait souvent la force de la littérature jeunesse, avec une mise en avant de valeurs comme l’amitié, la famille ou encore l’éducation ainsi que quelques réflexions intéressantes sur les règles ou le fait que tout n’est pas toujours ce que l’on croit. L’univers fantastique se révèle vraiment intéressant avec, pour moi, un petit faible pour les Komolks qui se révèlent être des êtres pleins d’humour et très attachants. Après, on sent bien que les auteurs en gardent encore de côté pour les autres tomes, mais un peu plus de développement dans ce premier tome n’aurait pas été mauvais, car le tout se révèle parfois trop esquissé ce qui est légèrement frustrant.

Bien sûr la tout se révèle linéaire et, au final, sans véritables surprises tout du long, mais ça se laisse lire avec plaisir. La conclusion sur le Collectionneur ne manque pas de charme et d’intérêt, même si je l’ai trouvé traitée trop rapidement à mon goût, trouvant sa réponse en à peine quelques pages et qu’elle se révèle aussi peut être un peu trop happy-end pour moi. Par contre, j’ai trouvé intéressant l’association par les auteurs du Strom à la science, même si parfois les explications sont un peu trop longues.

Concernant les personnages je dois bien avouer qu’ils se révèlent entrainants, on se plait à suivre leurs aventures et leurs péripéties qui se révèlent sans temps morts. Les jumeaux sont des personnages complètement différents, mais vraiment complémentaires, l’un possédant des qualités que l’autre n’a pas et inversement. Mais voilà je trouve qu’ils manquent un peu de profondeur. Cela vient peut-être aussi du fait que je lis majoritairement de la littérature adulte, mais j’aurai aimé en savoir plus sur eux, que ce soit sur leurs passés, leurs émotions et leurs sentiments. Normalement ce sont des héros dont la vie n’est pas facile, mais cela ne se ressent pas toujours. Certes les auteurs ont fait le choix de se consacrer sur cette société et les changements que ça va apporter tout en évitant de trop remplir de pages, mais quelques passages supplémentaires auraient pu être intéressants selon moi. En soi rien de bien grave, comme je l’ai dit on les apprécie et on suit leurs histoires avec plaisir, mais on ne s’accroche jamais complètement à eux.

La plume des auteurs se révèle fluide, efficace même si très tournée jeunesse dans sa présentation. Elle apporte vraiment dans le fait que le lecteur tourne les pages pour découvrir la suite, jouant efficacement sur les rebondissements et l’action, mais aussi permet d’entrer rapidement et sans accroc dans cet univers rempli d’éléments fantastiques. Au final ce roman a agréablement rempli son rôle de divertissement sans prise de tête qui m’offre un moment sympathique après plusieurs « grosses lectures ». Certes il reste très jeunesse, possède ses défauts et je suis loin de crier à l’excellence, mais au départ je n’en demandais pas tant. Un roman qui ravira facilement le public visé et offrira un moment de lecture sympathique pour les plus grands. Je lirai probablement la suite.

En Résumé : J’ai passé un moment sympathique avec ce roman qui a rempli son rôle de divertissement entre deux lectures plus denses. L’intrigue, mélange d’action, de policier et de fantastique se révèle plaisante, même si restant dans les aspects classiques des romans jeunesse. On ne s’ennuie jamais à travers ce récit qui offre un univers intéressant dont on aimerait clairement en savoir plus tant, parfois, on a l’impression que les auteurs gardent des informations. Les personnages sont intéressants et entrainant mais manquent, selon moi, d’un peu de complexité. La plume des auteurs se révèle fluide et entrainant, même si un peu trop tournée jeunesse à mon goût. J’ai bien apprécié l’idée des énigmes et des tours présents dans le récit. Au final un roman qui plaira vraiment au plus jeune et devrait divertir les plus grands, même si le tout se révèle sans surprises pour eux.

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Mandy, Lyra, Sita, Dup, Sia, …

Riverdream – George R.R. Martin

riverdreamRésumé : 1857, sud des Etats-Unis. Abner Marsh, autrefois à la tête d’une compagnie navale prospère, ne possède plus que sa réputation d’excellent capitaine. Un soir, à Saint Louis, il reçoit une étrange proposition : Joshua York, un inconnu au teint pâle, lui offre la somme suffisante pour construire le plus majestueux des bateaux, à la condition de le prendre comme associé et d’accepter ses amis à son bord. Le rêve d’Abner devient réalité : le Rêve de Fevre surpasse en splendeur et en rapidité tous les autres bateaux à vapeur sur le Mississippi. Le voyage sur le Grand Fleuve commence, mais d’étranges rumeurs se répandent parmi l’équipage. Car Joshua et ses amis fuient la lumière du jour…

Edition : Mnémos
Poche : J’ai Lu

Mon Avis : Je ne présente plus George R.R. Martin qui est connu, principalement, pour son cycle Le Trône de Fer. Pourtant l’auteur n’a pas écrit que cette série, avant cela il avait publié pas mal de romans et de nouvelles. D’ailleurs, depuis le succès avéré de l’auteur, plusieurs de ces anciens romans sont de nouveaux édités, dont ce Riverdream, initialement publié en VO en 1983, qui m’a très vite donné envie de le faire rentrer dans ma PAL. À noter la très belle couverture, illustrée par Alain Brion, qui colle parfaitement au roman.

Je dois bien avouer que j’attendais beaucoup de ce roman, il faut dire qu’un livre de vampires par George R.R. Martin je ne pouvais avoir que de grandes espérances, surtout connaissant les aspects sombres et cyniques présents dans ses autres écrits. Et je dois dire que je ne suis pas déçu de ma lecture, en effet l’auteur nous offre une histoire de vampires vraiment solide et efficace avec un véritable travail de fond et de forme sur le récit. Le début prend clairement son temps, servant à installer l’histoire, les personnages et l’intrigue, mais une fois pris dans le récit j’ai eu du mal à lâcher ce roman essayant d’en apprendre plus sur ce qui motive les différents personnages, ce qui les fait avancer. Les rebondissements et les retournements de situations sont gérés habilement par l’auteur et arrivent le plus souvent à surprendre le lecteur.

J’avoue avoir aussi retrouvé certains des aspects des romans de Anne Rice, avec ce voyage tout le long du Mississippi et toute cette ambiance, mais là où Rice se laissait aller à un côté un peu trop bavard, Martin lui nous offre des aspects plus sombres, plus maîtrisés et plus cyniques tout en maintenant cette élégance trouble qui s’en dégage. Alors bien sûr, l’histoire en elle-même reste assez classique, avec les vampires d’un côté et les humains de l’autre, mais le tout est bien amené par l’auteur, alternant les phases de réflexions et d’introspection avec les phases plus mouvementés. L’auteur nous offre aussi quelques idées intéressantes avec, comme souvent, cette lutte habituelle entre le bien et le mal, mais aussi d’autres sur la société, son évolution ainsi que sur l’esclavage comme par exemple ce parallèle sur l’asservissement homme blanc/homme noir et la représentation des humains vus par les vampires comme du bétail. On retrouve donc ici une intrigue pleine d’aventures au fil de l’eau, un récit sombre et violent.

L’univers développé par l’auteur se révèle vraiment fascinant, on retrouve une certaine passion de l’auteur pour les États-Unis du 19ème siècle ainsi que pour les bateaux à vapeurs, leurs capitaines, leurs façons de vivre et leurs rêves. L’auteur n’est pas avare en détails, mais le tout sans jamais plomber l’histoire ou trop perdre le lecteur. Alors certes cela offre un rythme plutôt lent au récit, mais cela permet de plonger véritablement le lecteur avec plaisir à cette époque. Les voyages à travers ses bateaux à aubes se révèlent vraiment captivants et donnent clairement envie. Il revisite aussi efficacement, et avec une certaine originalité, le mythe du vampire. Alors quand je parle du mythe du vampire je ne parle pas de ce qui se fait aujourd’hui dans la bit-lit bien entendu. On retrouve clairement les bases, mais l’auteur s’éloigne sur certains points comme l’aspect chrétien de la lutte, même s’il garde certains aspects bibliques concernant certaines explications, vraiment intéressantes, mais que je ne révèlerai pas pour vous garder la surprise.

L’auteur nous offre aussi un travail vraiment réussi et intéressant sur les personnages qui sont vraiment loin de tomber dans les poncifs du genre. Le capitaine Marsh est loin du top modèle, se révélant gros et laid, mais pourtant le personnage en lui-même, par son côté un peu simple, bourru, pas très futé mais rationnel, se révèle rapidement attachant. On retrouve aussi Joshua York, le vampire qui cherche à rassembler les siens, à les rendre plus sains, mais qui se révèle être un personnage introverti toujours en proie aux doutes. C’est cette rencontre entre le vampire raffiné aux grandes incertitudes et ce capitaine renfrogné, mais qui avance coûte que coûte, sans se poser de questions, qui porte le récit. Vient aussi Damon Julian qui est le penchant sombre des vampires, un être tellement vieux et consumé par la bête qui sommeille en lui; un personnage qui offre une lutte psychologique avec York qui se révèle vraiment fascinante et intense avec aussi son lot de combats et d’interrogations. Leur grande force est qu’ils possèdent une histoire, des motivations des envies. Ils ne sont pas balancés dans l’histoire sans rien. Même les personnages secondaires ne sont pas laissés pour compte et se révèlent étoffés.

Alors bien sûr tout n’est pas non plus parfait dans ce récit, déjà comme j’ai dit le rythme se révèle assez posé, donc si vous cherchez une histoire frénétique sur la traque d’un vampire passez votre chemin ce n’est pas l’effet recherché ici. J’avoue aussi que certains ressort de l’intrigue m’ont paru sans surprises et parfois manquer d’impact, je pense principalement à cette histoire d’antidote qui aurait pu servir beaucoup plus. Ensuite, j’avoue avoir été surpris par la rapidité de la conclusion, elle donne l’impression que tout va trop vite d’un coup, comme si l’introspection du héros sur son peuple était complètement oublié, même si on comprend ses raisons. Ce qui n’empêche pas cette conclusion d’être efficace et nerveuse.

La plume de l’auteur se révèle vraiment complexe, dense, travaillée et efficace. Elle ne laisse rien au hasard et se révèle rapidement immersive, nous plongeant dans cette histoire efficace, intelligente et parfaitement portée aussi par le travail de fond effectué. J’aurai juste un reproche à faire au niveau de l’édition française c’est de comprendre pourquoi le titre du roman est passé de Fevre Dream a Riverdream ce qui change complètement. Au final j’ai passé un bon moment avec ce roman qui confirme tout le bien que je pensais du talent de Geroge R.R. Martin a raconté des histoires, avec ici une histoire de vampire classique sur sa présentation, mais avec d’autres atouts de valeurs.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman sur les vampire qui, certes offre une intrigue un peu déjà-vue, mais qui ne manque pas d’intérêt et se révèle vraiment efficace et prenante. Les réflexions misent en avant dans ce roman se révèlent vraiment soignées et intéressantes, que ce soit sur la société, son évolution ou la lutte classique entre le bien et le mal. L’univers mis en place se révèle vraiment happant et fascinant. On sent bien que l’auteur connaît son sujet et il arrive vraiment à nous faire aimer les voyages en bateau vapeur. Le mythe des vampires possède aussi ses originalités intéressantes. La plume de l’auteur se révèle vraiment dense et efficace et plonge efficacement le lecteur dans le récit. Je reprocherai juste que certains rebondissements importants manquent de force et aussi une conclusion un peu rapide. Au final un roman vraiment efficace qui confirme que George R.R. Martin sait écrire des histoires autre que le Trône de Fer.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Lupa, …

The Ocean at the End of the Lane – Neil Gaiman

the ocean at the end of the laneRésumé : A man returns to the site of his childhood home where, years before, he knew a girl named Lettie Hempstock who showed him the most marvelous, dangerous, and outrageous things, but when he gets there he learns that nothing is as he remembered.

Edition : Headline

 
 

Mon Avis : Pour ceux qui suivent ce blog depuis le début, vous devez le savoir, je suis un amoureux des romans de Neil Gaiman, il arrive toujours à m’emporter dans des univers véritablement magiques, ainsi que dans des histoires passionnantes et fascinantes. Je n’ai jamais été vraiment déçu par un écrit de l’auteur, même si certains romans m’ont moins accroché (je pense à Entremonde que j’ai trouvé moyen). Donc quand est sorti son dernier roman je n’ai pas mis longtemps à me le procurer. Puis cela me permet aussi de continuer à travailler mon anglais en lisant en VO.

Ce qui me fascine toujours avec l’auteur, c’est sa capacité à plonger le lecteur dans son histoire en quelque mots, voir quelques phrases. Ici, juste un chapitre d’introduction et on se retrouve happé dans ce récit entre angoisse, peur, nostalgie et magie. L’auteur nous propose l’histoire d’un homme qui, en revisitant la ferme d’une amie d’enfance, va revivre une partie de son passé. À partir de là il va alors nous proposer un roman sur la jeunesse et principalement sur les monstres et les peurs qui viennent la peupler, la transformer et la faire évoluer. C’est un peu aussi la quête d’un enfant qui découvre que le monde des adultes et un monde dur, avec son lot de souffrances et de peines. Ce texte nous offre vraiment une réflexion fascinante sur l’enfance ainsi que sur la nostalgie de son insouciance et aussi sur cette innocence qu’on perd en grandissant, en comprenant certaines choses.

Ce qui marque le plus à travers ce conte pour adultes et adolescents, c’est la puissance qu’on retrouve dans tout le roman, que ce soit au niveau des sentiments, de la nostalgie qu’on retrouve en se plongeant dans la vie de cet enfant ou encore de la peur qu’on ressent face aux monstres. Pourtant, l’auteur reste simple dans sa présentation, les choses sont claires et on pourrait même dire sans surprises, mais voilà il arrive vraiment à retranscrire tout cela le plus fidèlement de façon à toucher le lecteur. Et pourtant quelques points m’ont dérangés une fois la dernière page tournée, je pense en particulier à certains aspects de la vie du héros qui sont soulevés mais donnent l’impression de ne pas avoir de conclusion, ou encore une ou deux facilités que j’ai trouvé évitable ou bien l’impression d’avoir un roman parfois trop courts sur certains aspects et un peu trop long sur d’autres. Mais franchement rien de bien gênant tant le récit m’a passionné.

Concernant l’univers, ce qui charme toujours autant c’est la capacité de Neil Gaiman à construire un monde si étrange, fantastique et fascinant, le tout avec parfois seulement quelques mots. On retrouve dans ce livre un univers fascinant, étrange, plein de mystère et de magie. Mais surtout on se retrouve vraiment happer dans ce mélange entre monde contemporain et monde magique. Le tout parait vraiment plausible, crédible, on est émerveillé et on y croit à la possibilité d’avoir un océan dans une marre ou encore d’avoir un monde parallèle juste à côté de sa ferme. C’est cette vraisemblance, cette féérie et cette fascination qui s’en dégage qui font qu’on a envie d’en savoir plus sur tout ces mystères, ces monstres et leurs histoires. Surtout que l’auteur garde encore pas mal de secrets sous la main, ce qui est, certes, légèrement frustrant, mais permet à chacun de se faire son propre développement.

Les personnages se révèlent vraiment fascinants et on s’attache rapidement à eux. Surtout l’auteur arriver à rendre poignantes et saisissantes les émotions entre les différents protagonistes. Que ce soit la relation entre les deux héros qui se révèle profonde, mélange d’amitié et de douceur qui se révèle pleine de sentiments souvent ambigus, ou bien des relations plus crues, plus cruelles avec principalement une scène glaçante entre le héros et son père. Neil Gaiman arrive vraiment à retranscrire les sentiments, les troubles des protagonistes, ce qui fait que le lecteur se retrouve clairement dans les personnages, même si parfois il arrive sur un ou deux passages de se sentir un peu distant d’eux. Rien de bien gênant, car au final ils se révèlent vraiment saisissants et on retrouve à travers eux une partie de notre enfance.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi passionnante, onirique et pleine de poésie tout au long de ce roman. Elle plonge le lecteur avec plaisir et envie dans cette courte histoire où le mystère se mélange à la réalité. Elle arrive à retranscrire, en quelques mots, des lieux férriques, des émotions complexes ou encore une certaine nostalgie qui transparait tout du long, à travers cette jeunesse disparue. De nouveau Neil Gaiman m’a offert un très bon moment de lecture, même s’il faut l’avouer on est tout de même clairement un ton en dessous de Nobody Owens. Je continuerai à lire sans soucis d’autres romans de l’auteur tant il arrive à m’emporter, en tant que lecteur, avec facilité dans ses récits magiques et fascinants.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce nouveau roman de Neil Gaiman qui nous offre une histoire vraiment intéressante et pleine de nostalgie sur l’enfance. Un récit juste et passionnant qui nous plonge dans cette transition entre la jeunesse magique et sans règle et le monde plus adulte avec son côté dur et plus dur. L’univers développé par l’auteur se révèle toujours aussi fascinant et les personnages présentés sont tous attachants. Alors bien sûr, quelques petit points m’ont dérangés comme certains aspects m’ont paru manque de développement, deux ou trois facilités mais franchement rien non plus de bien gênant tant j’ai été emporté par ce héros et son histoire. La plume de l’auteur est toujours aussi poétique et magique et plonge facilement le lecteur dans ce récit. La conclusion douce amère vient clore de façon efficace ce roman. Un roman, certes en dessous de Nobody Owens, mais captivant et qui se lit avec plaisir.

 

Ma Note : 8/10

Page 15 of 24

© 2010 - 2024 Blog-o-Livre