Catégorie : Fantastique Page 11 of 24

Le Jardin des Silences – Mélanie Fazi

le jardin des silencesRésumé : Un bal secret au coeur de l’hiver, une violoniste dont les notes soulèvent le voile des apparences, une dresseuse d’automates dépassée par sa création : à travers ces douze textes ciselés, découvrez ou retrouvez l’univers envoûtant de Mélanie Fazi, auteure rare à la plume délicate, qui joue des mots émotions avec une justesse bouleversante.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Comme vous le savez, si vous suivez ce blog régulièrement, je suis tombé sous le charme de la plume de Mélanie Fazi dès ses premiers écrits, que ce soit à travers ses travaux de novelliste, avec les recueils Serpentine (chronique ici) et Notre Dame aux Écailles (chronique ), mais aussi avec son roman Arlis des Forains (chronique ici). C’est donc sans surprise que, quand j’ai appris qu’un nouveau recueil était publié, alliant différentes nouvelles déjà publiés dans des anthologies ou magazines et des inédits, je n’ai pas mis longtemps à le faire entrer dans ma PAL. Il faut aussi souligner l’illustration de couverture que je trouve vraiment magnifique et qui donne envie de le découvrir. Ce recueil comporte ainsi 12 textes, mais contrairement à mes habitudes je vais faire une chronique globale tant la cohérence des récits fait qu’il me parait difficile de parler de chaque texte séparément.

Une chose est sûre, j’ai de nouveau été rapidement emporté par les différents textes que nous propose l’auteur tout au long de ce recueil, au point d’avoir eu du mal à lâcher la lecture et même concernant les textes que j’avais déjà lu, que je redécouvrais avec plaisir, leur découvrant ainsi de nouvelles subtilités et de nouvelles possibilités. Ce qui fait la force de ces textes c’est qu’ils se révèlent complètement maîtrisés du début à la fin, tant par leur cohérence que par leur force et leur ambiance, et surtout ils arrivent à toucher, je trouve, le lecteur à travers les émotions et les sentiments qu’ils dégagent. On ne ressort jamais vraiment le même après chaque nouvelle. Mélanie Fazi nous plonge, je trouve, dans la source même du fantastique, ne cherchant pas obligatoirement les grands effets marquants, mais plus en y intégrant en douceur et parfois de façon insidieuse et étonnante un élément, souvent banal, qui va venir bouleverser l’ensemble et amener les personnages et le lecteur à se remettre en cause. Ce n’est d’ailleurs jamais cet aspect magique qui crée les changements, mais plus la réaction des héros qui se révèle importante et passionnante. Chacun va ainsi traiter ces évolutions à sa façon, va se retrouver changer que ce soit en bien ou en mal.

On se retrouve ainsi captiver avec fascination, féérie et magie par des récits, mélange à la fois de conte, de fantastique et de passages intimistes, qui oscillent entre sombre et lumière, entre regret et désir, entre amour et jalousie et qui se révèlent surtout justes, percutants et sensibles. C’est d’ailleurs cette sensibilité à fleur de peau, cette ambiguïté qui fait un peu la force des écrits de l’auteur, bien porté aussi par des personnages qui se révèlent travaillés, subtils, profondément humains, qui se dévoilent lentement pour mieux nous surprendre et dont on s’accroche assez facilement et rapidement que ce soit à travers leurs côtés positifs comme dans leurs zones d’ombres. Chaque personnage est unique et pourtant on arrive à s’y retrouver dans chacun d’eux, dans leurs façons de voir les choses, dans leurs sentiments ou encore dans leurs réactions. On est ainsi emporté dans un maelström d’émotions, souvent sombres, tristes, parfois même violentes, où la douleur est régulièrement présente, traitant de sujets qui se révèlent souvent d’actualité comme la famille, le couple, l’identité, le déchirement et d’autres encore, mais dont l’auteur n’oublie pas non plus l’espoir, ni une certaine tendresse qui s’en dégage. C’est d’ailleurs cette complexité, cet enchevêtrement réussi de disparités, de changement, qui offre des textes à la fois unique et marquant.

Chaque texte possède ainsi sa propre voix, sa propre histoire, son propre corps, évitant ainsi de tomber dans la répétition, car même si on y retrouve régulièrement des grands thèmes récurrents, le traitement donné à chaque récit fait qu’on les redécouvre avec plaisir et intérêt à chaque fois. Rien n’est d’ailleurs clairement écrit dans ces récits, tout est à venir, à construire et on se laisse ainsi porter vers chaque conclusion qui se révèle réussie, à la fois mélancolique, percutante et passionnante. Chaque nouvelle possède aussi son propre cadre, son propre background qui ne manque pas d’émerveiller par ses nombreuses subtilités, mais aussi par l’imagination débordante et le mystère qui s’en dégage. On se retrouve emporté par la façon dont sont revisités les contes comme Swann le bien nommé, on se laisse fasciner par l’arrivée des éléments fantastiques, souvent acceptés, qui viennent y ajouter ce sentiment d’étrangeté, y intégrer ainsi cette ambiance envoutante, féérique et parfois même très sombre, mais qui pourtant colle toujours parfaitement à l’histoire et se révèle captivante. Des univers souvent très visuels et marquants, qui ne devraient pas laisser indifférent le lecteur.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi fascinante, délicate à la fois poétique, soignée, dense, remplie de sentiments et de mystères, happant le lecteur dès les premiers mots pour ne plus le lâcher, oscillant entre angoisse, amour et réalité, avec des personnages en plein changement, en plein doute, en pleine évolution, offrant ainsi douze textes d’une grande réussite qui, je le pense, méritent d’être découverts. Je me rends bien compte, au travers de cette chronique, qu’il est difficile de parler de ce recueil sans trop en dévoiler, et qu’il est aussi difficile d’y faire passer clairement mon ressenti sans m’embrouiller moi-même, mais en tout cas pour moi Mélanie Fazi fait partie des plus belles plumes du fantastique français, des plus touchantes, et il serait dommage de passer à côté.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce recueil de 12 nouvelles de Mélanie Fazi qui a de nouveau réussi à me happer de la première à la dernière page avec des textes qui se révèlent sensibles, touchants, oscillant entre ombre et lumière, amour et douleur et où l’espoir n’est jamais non plus très loin. Le cadre de chaque nouvelle se révèle magnifique, envoutant, féérique qui se révèle subtil et intriguant avec son lot de surprises. L’auteur nous dépeint comme toujours des personnages qui sont profondément humains, avec leurs faiblesses et leurs forces, dont on s’attache assez facilement tant on peut s’identifier un minimum à eux. La plume de l’auteur est toujours aussi poétique, délicate, entrainante et dense, plongeant de façon rapide et efficace le lecteur dans des récits fantastiques dont il ne ressort jamais vraiment le même. Il est difficile de vraiment mettre en avant mon ressenti, mais en tout cas Mélanie Fazi fait clairement parti, selon moi, des plus belles plumes du fantastique français et mérite d’être découverte.

 

Ma Note : 8,5/10

 

Autres avis : Boudicca, Lorhkan, Efelle, Lhisbei

La Lisière de Bohême – Jacques Baudou

la lisiere de bohemeRésumé : Le souvenir, tout à la fois vivace et diffus, d’une lecture d’enfance qui l’a profondément marquée conduit une jeune femme jusqu’à la maison forestière où un écrivain reconnu fait retraite. Mais leur rencontre, loin de mettre un terme à sa quête, va l’entraîner vers bien d’autres mystères.
Ceux de la Grande Forêt qui couvre tout le pays. Ceux de la somptueuse et fuyante Folie Millescande. Ceux de l’énigmatique et évanescent Domaine. Cependant, elle la mettra également sur la piste des trois personnages qui depuis des années hantent sa mémoire…

Edition : Les Moutons Électriques

 

Mon avis : J’avoue qu’avant de me lancer dans la lecture de ce livre je ne connaissais pas Jacques Baudou, qui d’ailleurs était plus connu pour ses essais et ses nouvelles puisqu’il s’agit ici de son premier roman publié. En effet ce roman a surtout terminé dans ma PAL principalement par la couverture, illustrée par Melchior Ascaride, dont je lui trouve un petit air enchanteur, ainsi que par le résumé qui se révélait vraiment accrocheur. Il ne faut aussi oublier d’ajouter que ce livre est un très bel objet, couverture rigide, jaquette, illustrations intérieures, de quoi donner encore plus envie de le faire entrer dans ma PAL et de le découvrir.

On se retrouve donc plongé dès la première page dans un univers fantastique, où l’on suit une jeune femme qui part dans la forêt retrouver un écrivain pour exorciser les souvenirs d’une bande dessinée qui l’ont marqué durant son enfance et qu’elle a retrouvée dans le dernier roman de l’écrivain. Elle va alors découvrir que parfois certains mystères sont loin d’être des fictions. Je parle de fantastique mais l’auteur cherche clairement à nous offrir ici un conte, une légende de fantômes qui ne manque pas, à travers une ambiance légèrement magique, féerique et mystique, de happer assez rapidement le lecteur. L’ensemble est clairement maîtrisé, certes assez linéaire, plongeant lentement au fil du récit dans l’étrange et le chimérique et qui ne manque pas de se révéler plus que solide et efficace. On est ainsi rapidement attiré par la quête de cette héroïne et son besoin de comprendre les nombreux mystères qui entourent ses souvenirs de jeunesses. Si vous cherchez un récit énergique et bourré d’adrénaline vous pouvez donc passer votre chemin. On est vraiment ici dans un roman où l’ambiance qui se dégage joue énormément dans l’intérêt qu’on va porter à l’histoire, si on n’arrive pas vraiment à la ressentir on risque alors de passer à côté.

Il faut dire que l’univers qui est développé ici joue beaucoup à cela, principalement la forêt qui nous dévoile ses mystères, ses secrets et sa féerie tout au long des aventures de nos héros. Alors certes ce n’est pas la première fois que la forêt est utilisée en tant que telle dans d’autres écrits, mais l’auteur arrive vraiment à lui offrir quelque chose d’envoûtant, d’attirant et d’enivrant, que ce soit principalement dans les légendes qui viennent peu à peu se greffer autour comme aux innombrables histoires qui sont contées la concernant. Cette immense zone boisée donne ainsi l’impression de prendre vie devant nos yeux de façon surprenante et fascinante. Une forêt qui est d’ailleurs finalement loin d’avoir révéler tous ses secrets. On sent aussi un amour de l’auteur pour ce genre d’histoires, de récit et de contes tant les références, qu’elles soient dans l’intrigue ou dans les en-têtes de chapitres, sont nombreuses et apportent véritablement un plus à l’ensemble, lui offrant de nombreuses ramifications qui donnent envie d’en apprendre plus et pourquoi pas découvrir ou redécouvrir des œuvres qui se retrouvent cités.

Et pourtant malgré les nombreux points captivants que j’ai trouvé au récit le livre a eu du mal a être plus qu »une lecture agréable et offrant un bon divertissement, la faute a plusieurs aspects qui auraient, selon moi, pu être traités différemment. Déjà premier point j’ai finalement trouvé que l’histoire, malgré ses qualités, manquait un peu de profondeur et surtout paraissait quelquefois à peine travaillée, comme si on avait entre les mains une introduction à quelque chose de beaucoup plus grand. De plus les résolutions d’énigmes m’ont paru trop facile. Alors certes c’est souvent le cas avec les contes qui jouent plus sur la magie et le voyage que la réponse, mais il y a une différence entre simple et enfantine, surtout quand on y rajoute un deus ex machina qui facilite encore plus le tout. Ensuite j’ai trouvé que les personnages principaux manquaient un peu de background, que ce soit l’écrivain ou la touriste, leurs histoires auraient mérité d’être légèrement densifié, car parfois j’avais l’impression que les personnages secondaires paraissaient plus complexes qu’eux. Enfin l’auteur effectue un choix d’explication pour conclure son histoire qui accroche ou pas, moi j’avoue être ressorti du dernier chapitre songeur et me demandant s’il apporte vraiment quelque chose au récit, après à chacun de se faire un avis. Tous les points que je viens de soulever ne sont finalement en rien bloquants, mais font qu’au lieu d’avoir une magnifique histoire j’ai eu entre les mains une histoire simplement sympathique et plaisante.

La plume de l’auteur est aussi un point fort du récit, se révélant vraiment soignée, poétique, entraînante, oscillant de façon efficace et fluide entre fantastique, mystère et réalité. Parfois il cherche à en faire un peu trop, comme cette récupération de la dernière phrase d’un chapitre pour la ramener en tête du chapitre suivant, ou encore l’impression qu’il veut trop bien faire, mais ce n’est que broutille tant l’ensemble est très bien écrit et nous plonge facilement dans cette forêt. Tout n’est pas parfait dans ce livre, mais je ressors tout de même de cette lecture avec un sentiment agréable et je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : une fois la dernière page tournée je dois bien vouer que, même si tout n’est pas parfait, j’ai passé un sympathique moment avec ce livre qui m’a offert un agréable divertissement. L’histoire nous replonge ainsi facilement dans les contes avec cette histoire de fantôme avec son lot de mystères et de secrets. L’ambiance est l’un des gros points forts du récit, bien porté par la découverte de cette forêt féerique, pleine de folklore et de magie ce qui la rend ainsi vivante et captivante. Je regrette par contre que l’ensemble soit parfois un peu trop simple donnant l’impression de tenir entre les mains une introduction, un certain manque de profondeur des personnages principaux et une conclusion finale dont je ne sois pas sûr qu’elle apporte beaucoup au récit, mais franchement rien de non plus bloquant tant l’ensemble se laisse lire, mais qui l’empêche de se révéler plus qu’une lecture plaisante. La plume de l’auteur se révèle vraiment soignée, poétique et travaillée et même si parfois il cherche à trop en faire, elle nous plonge facilement dans son récit et je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur. À noter aussi la très belle édition proposée par Les Moutons Électriques.

 

Ma Note :

 

Autres avis : Cornwall, …

Zombie Ball – Paolo Bacigalupi

zombie ballRésumé : Rabi, Miguel et Joe jouent près de l’abattoir de la ville. Il s’en dégage une terrible puanteur.
Les adolescents mènent l’enquête et découvrent que l’alimentation toxique des vaches les transforme en zombies ! Les Fast-Foods de la région regorgent de burgers contaminés…

Edition : Au Diable Vauvert

 

Mon Avis : Paolo Bacigalupi fait partie des auteurs dont je suis la publication de ses écrits avec une grande attention. Il faut dire que les deux livres que j’ai lus de lui, La Fille Automate et La Fille Flûte et Autres Fragments de Futurs Brisés, m’ont offerts d’excellents moments offrant ainsi des histoires denses, réfléchies et efficaces. Donc quand j’ai vu que l’auteur proposait un nouveau récit, qui plus est sur les zombies, je n’ai pas mis longtemps avant de le faire rentrer dans ma PAL. Alors certes il s’agit d’un roman plus jeunesse et, vu que j’avais moins apprécié son Ferrailleurs des Mers, je savais qu’il serait différent de ses romans plus adultes, plus simple, mais je ne doutais pas de passer un moment fun. Il faut dire que la couverture joue beaucoup à cette impression.

On se retrouve donc à suivre Rabi, jeune américain d’origine indienne, qui, pour éviter d’être la risée de l’équipe de baseball, décide d’aller s’entrainer avec ses amis, Miguel et Joe, près de l’abattoir local. C’est là que les ennuis vont commencer pour eux et que les zombies vont apparaitre. L’auteur va alors, à partir de ce postulat de base simple, nous offrir une histoire qui se révèle vraiment divertissante, entrainante, fluide et efficace. Certes l’ensemble reste finalement assez linéaire, mais grâce à une intrigue solide et à une gestion du rythme réussie et sans temps morts, le lecteur se retrouve à tourner les pages avec plaisir et l’envie de savoir comment nos jeunes héros vont s’en sortir face à une telle crise. J’avais même, d’une certaine façon, l’impression de replonger dans certains de mes livres jeunesses d’aventures où une bande d’adolescent se retrouve à mener l’enquête, sauf qu’ici au lieu de résoudre un crime on se retrouve à tenter d’éviter une apocalypse zombies. La tension monte ainsi au fil des pages avec en point d’orgue une conclusion qui va se révéler des plus percutante, explosive et efficace où nos héros ne s’en sortent pas toujours gagnants. Je vous laisse découvrir pourquoi.

Mais voilà, au fil des pages on se rend aussi rapidement compte que l’auteur, comme à son habitude, nous propose bien plus qu’un simple roman divertissant et entrainant. Une certaine morale et un certain nombre de réflexions commencent à se dégager tout le long du récit. Que ce soit sur l’immigration, sur la société de surconsommation qui pousse à produire encore et toujours plus ou bien encore sur le pouvoir de l’argent, de nombreux axes forts sont développés. Le récit cherche d’ailleurs principalement à nous ouvrir les yeux sur la chaine alimentaire, la façon dont sont traités les animaux qu’on bourre de médicament pour les engraisser et qu’on parque par millier les unes collées aux autres avant de les tuer pour répondre à une demande exagérée, on est loin de l’époque ou les bêtes vivaient à l’air libre tranquillement. Mais surtout l’auteur arriver à garder une certaine alchimie dans son histoire, avec l’alternance de passages plein d’adrénalines et des passages plus réfléchis. Alors certes ces réflexions se révèlent efficaces, mais manque parfois selon moi de densité, l’auteur plongeant parfois un peu trop dans la caricature je trouve, que ce soit par exemple dans cette impression que les riches sont toujours mauvais, dans l’absence parfois aussi de contradiction ou bien encore dans la façon dont nos héros visualisent la société de façon un peu trop simpliste. Rien de bien dérangeant, surtout que le roman doit toucher un large public, mais parfois ça surprend.

L’aspect zombie se révèle solide, reprenant les bases classiques du mort-vivant affamé cherchant à se nourrir de cerveaux, le tout ponctué de nombreuses références un peu « geek » que ce soit sur des comics ou encore sur des jeux-vidéos. L’auteur nous offre aussi de nombreux moments plein d’humour que je vous laisse découvrir, mais la rencontre avec Bart n’a pas manqué de me faire sourire. Les personnages se révèlent eux aussi intéressants, soignés et attachants. Comment ne pas s’accrocher à ces trois jeunes héros qui décident de tout faire pour lutter contre un système qui va lobotomiser et zombifier les foules, que ce soit Miguel dont la famille fut expulsée par l’immigration et qui s’assombrit au fil des pages, Joe l’américain un peu timbré amoureux de comics, ou encore Rabi moitié américain et moitié indien qui est un peu le cerveau et le stratège de la bande. Trois caractères complètement différents, qui offrent une vision différente des évènements et qui s’associent parfaitement pour mener à bien leur quête et aussi découvrir que la vérité n’est pas toujours facile à démontrer. Les personnages secondaires répondent parfaitement aux attentes, qu’ils soient bons ou mauvais, dévoilant une société américaine pas toujours des plus reluisante, même si parfois ils tombent un peu dans la simplicité.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi entrainante, efficace et fluide, nous offrant ainsi un récit qui se révèle à la foi intelligent, barré et rempli d’aventures et d’action. Certes l’ensemble reste un peu élémentaire et sans surprise, mais franchement, j’ai été facilement happé par ce court roman que j’ai quasiment lu d’une traite. Il remplit donc ainsi parfaitement son rôle de divertissement efficace et percutant et continue à me faire penser tout le bien que je pense de l’auteur. J’ai d’ailleurs L’Alchimiste de Khain qui m’attend dans ma PAL et qui ne devrait pas tarder à terminer entre mes mains.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous propose une histoire de zombies qui se révèle solide, efficace, pleine d’humour, mais aussi proposant des réflexions intéressantes. J’avais un peu l’impression, à travers l’enquête de ces trois jeunes adolescents, de retrouver certaines de mes lectures d’aventures de jeunesse. Alors certes l’ensemble se révèle un peu linéaire, profite de quelques simplicités et l’ensemble tombe parfois légèrement dans la caricature, mais l’ensemble au final marche bien et je me suis laissé happé par l’intrigue, tournant les pages avec l’envie d’en apprendre plus. L’auteur nous offre des zombies qui sont loin d’être originaux, mais se révèlent solides et angoissants, tout en permettant à l’auteur de nous poser des questions que ce soit sur la chaine alimentaire ou encore par exemple sur l’immigration. Les personnages nous entraînent avec envie dans leurs aventures et se révèlent efficaces et attachants, même si certains personnages secondaires tombent un peu dans la simplicité. La plume de l’auteur est toujours aussi entrainante, efficace et fluide. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7,5/10

 

AUtres avis : Nymeria, Cafe-Powell, Léa Touch Book,

zombies challenge

Celle qui a Tous les Dons – M.R. Carey

celle qui a tous les donsRésumé : Tous les dons ne sont pas une bénédiction.
Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu’on l’emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu’elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire.
Melanie est une petite fille très particulière…

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Ce livre me tente depuis la première fois que j’en ai entendu parler, lors de son annonce de sa publication chez l’Atalante. Il faut dire que les différentes informations glanées à droite à gauche, ainsi que la communication faite par l’éditeur donnait clairement envie de le découvrir. À force de m’en entendre parler, Marmotte a donc décidé de me l’offrir lors des dernières Utopiales. Depuis sa sortie les quelques chroniques que j’ai vu passer et que j’ai vite fait survolé confirmait l’attente que j’avais mis dans ce livre. Il y a quelques jours je me lançais donc, confiant, dans sa lecture.

On part donc ainsi à la découverte, dès les premières pages, de Mélanie jeune fille de 10 ans qui parait vivre une vie normale, allant même à l’école. Sauf que voilà elle est enfermée dans une geôle et ce sont des militaires armés qui l’emmènent, attachée à une chaise, en cours. Pourquoi? Comment? C’est ce qu’on découvre justement au fil de l’histoire je vais donc éviter de trop en dire pour ne pas spoiler. Mais voilà une fois la dernière page tournée je dois bien avouer qu’un léger sentiment de déception me reste. Pas que le livre soit mauvais, il se révèle plutôt agréable et sympathique, mais je pense qu’au vu de ce que j’en avais entendu, et des retours que j’en avais eu, je m’attendais à quelque chose de plus profond, plus dense qu’un simple page turner avec, certes, des axes de réflexions intéressants.

Pourtant l’histoire démarrait bien, avec cette ambiance de huis clos sombre et angoissante qui monte lentement, cette salle de classe où les élèves sont attachés et transporter sous surveillance. Notre moralité et obligatoirement touché et on se pose de nombreuses questions, il faut dire que l’utilisation d’enfants y joue beaucoup, mais ça marche, et même si on découvre assez vite la cause on continue à se retrouver happer par l’histoire ; le besoin de comprendre cette situation. On se retrouve aussi à réfléchir pas mal sur l’étique scientifique, sur notre humanisme, à se demander comment on réagirait face à cela. La première partie est d’ailleurs, pour moi, sûrement la meilleure du livre, offrant un vrai travail original, oppressant et une véritable envie d’en apprendre plus sur Mélanie et ce qui la rend si spéciale. On découvre aussi un monde post-apocalyptique où l’humanité s’est en grande partie effondrée face à l’apparition des affams, des zombies, qui ont obligé les populations à se retrancher dans des camps fortifiés. L’univers gagne ainsi en profondeur au fur et à mesure de la lecture et ajoute une touche à l’ensemble. On sent aussi que l’auteur s’est renseigné un minimum concernant l’aspect scientifique, même si parfois il tombe un peu dans l’aspect inventaire. Puis, comme tout bon soufflé qui démarre trop bien, l’ensemble retombe un peu dès l’attaque de la base pour tomber limite dans un cliché des romans de zombies avec cette échappée d’un point A vers un point B.

Après il faut faire attention, cliché ne veut pas dire pour autant mauvais, cette fuite en avant au milieu d’infestés se révèle solide, efficace avec son lot de scène remplies d’adrénaline, d’actions, de rebondissements et de surprises. On ne s’ennuie ainsi jamais vraiment dans cette seconde partie explosive, mais voilà tout le travail en huis-clos et les réflexions menées auparavant perdent de leurs intensités et l’histoire tombe même parfois un peu dans la facilité. Surtout c’est une légère impression de stagner que j’ai ressenti, mis à part fuir, le reste ne parait pas vraiment avancer et les axes philosophiques paraissent par conséquent figer dans des argumentations binaires. Il faut dire aussi que les personnages ne font pas grand-chose non plus pour aider. Franchement, mis à part la petite Mélanie, qui se révèle vraiment soignée, dense, humaine et qui nous touche par sa vision du monde, les découvertes qu’elle fait et surtout sa façon de les assimiler et de voir le monde, les autres se révèlent être des caricatures. On se retrouve donc ainsi avec Caldwell la scientifique, froide, folle de pouvoir et de reconnaissance qui ne pense qu’à son projet de vaccin et prête à tout pour obtenir des résultats, on a aussi le sergent Parks qui est l’archétype du militaire sa cervelle mais qui connait le manuel du petit soldat par cœur, on a aussi un militaire tendre qui a connu une vie dure, nous offrant d’ailleurs une des réflexions les moins aboutis sur l’alcoolisme, mais qui au lieu de s’appeler Gallagher aurait dû s’appeler Boulet tant il aligne les conneries et on a Justineau, la prof psychologue au grand cœur qui s’est attaché à ses élèves, mais qui cache un lourd secret.

On peut très bien avoir des personnages archétypaux et qui pourtant fonctionnent très bien et attache le lecteur, sauf qu’ici j’ai eu l’impression que l’auteur avait du mal avec les différentes relations, les différents échanges, nous offrant même parfois des scènes qui répondent plus à un cahier des charges cinématographiques que littéraire. Je prend pour exemple cette scène ou Justineau révèle son secret, franchement au ciné avec les violons et le clair de lune ça marchera du tonnerre, là dans le récit ça donne l’impression d’être balancé entre la soupe et la salade histoire de meubler quelques pages de plus, n’apportant pas grand-chose. On évitera aussi de parler de la romance, sauf si l’auteur cherchait à faire dans le glauque ou là, vu les transitions offertes, l’auteur a réussi son coup. Non parce que passer du mec qui nous sort son côté romantique, s’annonçant sous le charme d’une des héroïnes pour, deux lignes plus tard, nous annoncer qu’il l’a mater faire pipi et que là il est trop crevé pour se masturber ; comment dire là ce n’est plus du pragmatisme désolé. Pour les soldats on évitera de cherche leurs logiques et le côté tactique qui parfois déraille un peu.

Alors oui, tout n’est pas non plus mauvais, loin de là, certains passages nous happent vraiment, mais voilà régulièrement des scènes qui, soit donnent plus l’impression forcé de vouloir densifier un personnage, soit tombent dans la facilité font que j’ai levé les yeux au ciel, me déconnectant un peu à chaque fois du récit. Après il ne faut pas le nier, rien que pour la vision proposer par Mélanie, sa façon d’évoluer et d’avancer, cette capacité à nous faire voir le monde de façon différente et simple, élève clairement le niveau. La conclusion se révèle aussi réussi, même si elle n’a pas eu non plus l’effet surprenant qu’elle devait avoir vu que je m’y attendais, mais en tout cas clôture ce récit de façon percutante et réussie.

 La plume de l’auteur ne manque pas de se révéler efficace, entrainante, nous plongeant assez facilement dans son ambiance sombre et oppressante, dommage que parfois les dialogues tombent un peu trop dans le « parlé », principalement avec le sergent Parks. Certes c’est pour montrer qu’il n’a pas la même culture linguistique que les scientifiques, mais la façon dont il parle, désolé, m’a paru faire cliché. Au final Celle qui a tous les Dons se révèle, malgré un démarrage fort, un livre tout de même sympathique à lire, mais qui ne révolutionnera pas non plus le genre selon moi. Je pense aussi que mon ressenti vient aussi du fait que j’avais des attentes complètements différentes par rapport à ce livre.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec ce roman, même s’il est loin d’avoir pleinement remplis les attentes que j’avais en le commençant. Pourtant tout démarrait bien, avec un huis-clos qui nous faisait réfléchir et touchait à notre moral pour nous obliger à nous poser de nombreuses questions. Puis l’ensemble devient alors un simple récit classique de fuite en avant dans un monde post-apocalyptique rempli de zombies, n’apportant rien de nouveau excepté peut-être une petite touche d’humanité. Car oui ce qui selon moi porte l’ensemble du récit c’est la petite Mélanie personnage à la fois attachant et travaillée qui nous offre une vision du monde simple efficace. Dommage qu’elle soit finalement entourée de personnages par moments un peu trop clichés ; pas mauvais non plus, mais loin de marquer, surtout devant certains passages assez déroutants et mal amenés. L’univers se révèle solide, efficace et bien porté par un minimum de recherche sur les passages scientifiques, même si parfois il tombe dans l’inventaire. On sent bien par contre que l’ensemble est prêt pour le cinéma avec les scènes qu’il faut au bon moment, dommage que cela ait parfois du mal à prendre ici. La conclusion se révèle efficace et devrait en surprendre plus d’un, tout dépend de ce que vous avez déjà lu ou pas. La plume de l’auteur est simple entrainante et efficace. Je pense que j’avais trop d’attente avec ce livre, j’espérais autre chose qu’un page turner explosif.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Lune, Cornwall, Dup, …

zombies challenge

Comment j’ai Cuisiné mon Père, ma Mère… et retrouvé l’amour – S.G. Browne

comment j'ai cuisine mon pere, ma mere et retrouve l'amourRésumé : Andy vit en paria depuis sa résurrection spontanée après un accident de voiture. Ce nouveau zombie n’a pour morne horizon que le cellier familial, où il cuve les grands crus de son père, et ses réunions mensuelles aux Morts-Vivants Anonymes.
Mais lorsqu’un zombie solitaire l’initie aux bienfaits régénérateurs de la chair humaine, Andy décide de lutter pour ses droits civiques. Débute alors un voyage improbable qui le mènera de la morgue au rôle très médiatisé de porte-parole de la cause zombie, en passant par des séjours à la SPA reconvertie dans l’accueil de zombies fugueurs et aux plateaux d’Oprah Winfrey.

Edition : Mirobole Editions
Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Ce livre j’en entends parlé depuis un long moment déjà, c’est bien simple depuis sa sortie qui remonte a plus d’un an maintenant. Pourtant, je ne sais pas trop pourquoi, il n’a jamais réussi à terminer dans ma PAL, la faute peut-être à un titre à rallonge qui me laisse toujours songeur et la peur de trop tomber dans une romance. Il a fallu attendre de nombreux avis, plus que positifs, pour que je décide à le faire entrer dans ma bibliothèque. À noter aussi l’aspect esthétique du livre, qu’on retrouve sur tous les livres de chez Mirobole et qui, j’avoue, se révèle réussi, à travers une couverture souvent assez simple aux premiers abords et qui pourtant offre bien plus et plonge clairement dans le récit.

 On se retrouve ainsi à suivre Andy, héros rejeté et détesté par quasiment tout le monde pour la simple raison qu’il est un zombie. Il passe ainsi ses journées enfermé dans la cave de ses parents, qui ne le supportent plus vraiment dans son nouvel état, et a pour seul loisir une thérapie de groupe avec d’autres zombies. L’intérêt du roman vient ici principalement du fait que l’auteur a décidé de mettre comme narrateur principal un zombie : Andy. Un peu comme c’était le cas dans L’Education de Stony Mayhall cela permet ainsi d’être au plus proche du héros, de mieux le comprendre et ainsi de mieux imaginer ce qu’il traverse, ce qu’il ressent et ce qu’il vit. Sauf qu’ici les classiques du roman de zombies sont complètement bouleversés, loin du monstre mangeur d’homme, devenant presque humain. Alors certes on n’est pas du tout dans le roman d’action, bourré d’adrénaline et de morsure, mais plus dans un roman qui cherche à dévoiler et apporter un message, mais tout de même avec une bonne touche d’horreur et aussi d’humour. Car oui l’humour noir et le cynisme sont une des grandes réussites du récit, de nombreuses scènes m’ont fait sourire, voir réussi à me faire rire. Attention on est pas dans de l’humour potache, qui cherche à faire « mourir de rire » son lecteur, mais plus dans un humour plutôt discret, qui vient ici apaiser le côté sombre et parfois sanglant du récit ; qui vient apporter une touche de détente dans un roman intelligent.

Car oui, le second point fort du récit vient dans le message que cherche à faire passer l’auteur, un message de tolérance sur le rejet des autres. Les zombies étant devenu la nouvelle minorité qu’on peut haïr librement, vu qu’en plus ils sont morts qui s’en plaindra et qui s’en souciera, le quotidien de notre héros se révèle ainsi rempli de brimade, de haine et de violence, simplement parce qu’il est différent et que, d’une certaine façon, il effraie les vivants et devient ainsi un défouloir pour tous les maux qui existent. Mais c’est aussi plus que cela, il s’agit d’une véritable critique sociale sur ce qui pousse les gens à entrer dans des moules qui sont prédéfinies, même si cela les rend déprimés et qu’ils doivent suivre des thérapies pas toujours adéquates, ainsi qu’une critique acerbe des médias qui font et défont la vérité au bon vouloir des audiences. Un véritable travail est aussi fait sur le mal-être des personnages, qui ne se sentent ni compris, ni acceptés. Une philosophie diffuse, au fil des pages, qui se révèle vraiment soignée et réfléchie. Concernant l’univers que développe l’auteur autour des zombies il se révèle assez sympathique, démarrant de façon classique pour mieux arriver à nous surprendre au cours de la lecture et de l’évolution des héros. Après je regrette peut-être juste quelques libertés que l’auteur s’offre dans la représentation du zombie ainsi qu’un manque, parfois, de réponses, mais rien de non plus trop dérangeant ou bloquant.

 Concernant les personnages, le fait d’être au plus près d’Andy, qui est le narrateur du récit, fait qu’on s’attache assez facilement à lui dès le début, avec ses problèmes, son besoin d’être apprécié et aimé et sa recherche d’une vie normale ; il arrive vraiment à nous toucher. On découvre aussi avec lui de nombreux autres zombies, principalement ceux de son groupe de thérapie, qui vont ainsi lui offrir de nombreuses aventures, mais aussi des nombreuses situations des plus déroutantes et cocasses. Mais voilà la narration à la première personne a aussi son inconvénient, on s’accroche moins facilement aux autres personnages rencontrés, surtout quand il y en a plusieurs et c’est vraiment dommage, car j’ai ainsi eu du mal à vraiment m’émouvoir à ce qui peut arriver à certains des amis d’Andy, un peu comme si, consacré qu’à lui, j’avais un peu de mal à m’intéresser aux autres. De plus les personnages secondaires manquent aussi, parfois, d’un peu de consistance. Alors attention rien de non plus perturbant, ou qui peut freiner la lecture, tant ils arrivent par leur énergie à nous donner envie d’en lire plus.

Pourtant tout n’est pas non plus parfait dans ce roman, autant le premier tiers m’a passionné par son aspect original, plein d’humour et de mordant, le troisième tiers m’a lui happé par ses aventures, ses rebondissements et ses surprises, autant l’entre-deux m’a paru moins entrainant, perdant un peu de sa saveur, me donnant un peu l’impression que l’auteur tourne en rond autant dans ses réflexions que dans ses aventures. Cela n’empêche pas cette seconde partie de se laisser lire, mais j’ai trouvé qu’elle n’avait pas la même force que les autres, peut-être que quelques pages en moins aurait pu apporter un plus. Autre point qui s’est fait ressentir, l’auteur s’offre quelques répétitions qui, au bout d’un moment, perdent de leur intérêt, principalement dans l’humour comme par exemple cette phrase qui revient régulièrement « Si vous n’avez jamais … , alors vous ne pouvez pas comprendre » qui, à force de la lire, devient lassante je trouve.

La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainante ce qui fait qu’on tourne les pages avec envie d’en apprendre plus, nous plongeant ainsi dans un récit possédant une bonne dose d’humour et d’horreur et qui surtout fait réfléchir sur notre société. Au final j’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, certes avec quelques défauts, mais qui m’a donné envie de lire les prochaines aventures d’Andy dans Le Jour où les zombies ont dévoré le Père Noël.

En Résumé : J’ai donc passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans l’univers d’Andy, zombie de son état, qui doit faire face au rejet et à la haine des autres. L’auteur nous offre ainsi une véritable critique sociale soignée et réfléchie sur l’acceptation des autres et sur notre société, le tout sur fond d’horreur, et avec une dose d’humour qui évite ainsi de trop sombrer dans le noir et le déprimant, offrant ainsi une légèreté bienvenue. L’univers zombies se révèle assez efficace, même si je reproche certaines libertés que se prend parfois l’auteur, mais rien de bien gênant. Concernant les personnages on s’attache très rapidement à Andy, à son calvaire et sa mélancolie qu’il traine, mais j’ai eu un peu plus de mal à vraiment m’attacher aux autres protagonistes qui offrent, certes, de nombreuses aventures, mais dont la narration à la première personne tend parfois un voile sur leurs émotions selon moi. Mon seul regret concernant ce récit vient d’un essoufflement vers le milieu, l’auteur donnant l’impression de tourner un peu en rond avant de se relancer dans une troisième partie efficace. La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainante. Je lirai en tout cas la suite des aventures d’Andy avec plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Cornwall, Lelf, Mariejuliet, Jae-Lou, Dup, Zina, Joyeux-drille, …

zombies challenge

La Chica Zombie – Laura Fernández

la chica zombieRésumé : Dans la ville fictive d’Elron, à la fin des années 90, une poignée d’élèves et de professeurs se préparent au célèbre bal des Monstres du lycée Robert-Mitchum. Erin, seize ans, se réveille un matin et découvre avec effroi que ses cheveux sont pleins de vers, que ses doigts tombent les uns après les autres… Tout semble indiquer qu’elle est morte… Pourtant, malgré son odeur pestilentielle et sa chair en lambeaux, Erin doit quand même aller en cours. Elle cache son corps putréfié de zombie derrière des vêtements informes et du maquillage, et personne ne semble s’apercevoir de son état.

Edition : Denoël (paru le 21/11/2014)
Traduction : Isabelle Gugnon

 

Mon Avis : Ce récit à un peu fini dans ma PAL par hasard, je dois bien l’avouer. Comme vous devez le savoir, si vous suivez régulièrement ce blog, j’apprécie la figure du zombie dans la littérature, qui peut offrir de nombreuses palettes, allant de l’horreur à la réflexion et qui présente une sorte de force lente et limite impossible à contenir. Par conséquent quand on m’a proposé de découvrir ce livre, je dois bien avouer que je me suis facilement laissé tenter, surtout que le résumé pouvait s’annoncer intéressant. Je trouve d’ailleurs la couverture sympathique avec son côté geek et légèrement morbide.

Ce roman va nous offrir un récit choral, suivant le destin de différents personnages du lycée Robert-Mitchum, et plus principalement Erin qui va voir sa vie bouleversée en se réveillant un matin et constatant qu’elle est devenue un zombie. Tout va alors changer pour elle et son entourage. Il y a, de façon très générale, trois types de roman de zombies. Le premier se sert des zombies comme monstres basiques à éliminer, cherchant à développer plus le côté action/horreur, le second utilise le zombie comme image, reflet de certaines perversions de notre société poussant le lecteur à réfléchir et le troisième offre plutôt le mélange entre les deux. La Chica Zombie tend clairement vers le second, cherchant plus à faire réfléchir le lecteur car, ici de l’action il n’y en a pas. Si vous êtes donc à la recherche d’un roman défouloir sur les morts vivants passez votre chemin. Pour les autres vous pouvez rester, mais je ne suis pas sûr de vraiment réussir à vous donner envie.

Mais alors que nous propose ce roman ? C’est bien simple, il cherche à nous offrir une réflexion sur notre société, principalement sur ce besoin de paraître face aux regards des autres, d’offrir une image biaisée, mais aussi une critique acerbe sur ce milieu qu’est le lycée, où on peut se retrouver broyé, humilié, forcé à faire des choses pour essayer de rester populaire face aux autres ou bien encore sur ce monde, stressant, à vouloir aller trop vite, à imposer sa vision à chacun, poussant parfois certaines individualités à la folie. L’auteur décide ainsi de construire l’ensemble selon un mauvais soap ce qui, normalement, doit ainsi apporter une dose d’humour et permettre de grossir les traits et les idées qu’elle cherche a faire passer au lecteur pour mieux les imposer. Problème j’ai beau avoir constaté au fil des pages ces différentes idéologies et ce qu’elle cherche à faire passer, j’avoue n’avoir jamais pu entrer dans le récit, ni même m’y accrocher un minimum. Une fois le roman terminé j’ai simplement eu l’impression d’être totalement passé à côté du sujet et de l’histoire.

Comme je l’ai dit, l’auteur s’amuse à grossir fortement le trait de son récit et, à force de trop le grossir, on tombe clairement dans l’absurde, l’illogique et l’aberrant. Franchement ici on a l’impression que la société se limite en deux catégories bien distinctes et qui ne se comprennent pas. Les élèves du lycée qui ne pensent qu’au sexe et à se faire remarquer, ce qui ne me dérange pas trop dit comme ça mais dans la façon dont c’est présenté tombe trop dans la caricature, et les adultes qui, eux, ne pensent qu’à se marier. Car oui, j’ai une mauvaise nouvelle à vous apprendre, le but ultime de la vie c’est le mariage. C’est bien simple si tu es encore célibataire tu es soit gros, soit folle. D’ailleurs au point où tu en es, tu peux te marier avec le premier venu, pas besoin d’amour ni de connaitre la personne. Alors oui c’est ironique, je le sais, oui en amenant de telles situations on ne peut qu’être choqué et se poser des questions, le problème c’est que pas un seul instant je n’y ai ressenti une critique, une philosophie, un pamphlet ou autre. C’est juste lourd et j’avais de la peine pour les personnages qui se retrouvent à ramer comme pas possible.

D’ailleurs parlons-en des personnages. Vu que le récit est présenté comme un soap, dans ce genre de série souvent ils manquent clairement de profondeur. Ici on n’échappe pas à cette règle, chacun des personnages se révèle aussi épais qu’une feuille de papier, mais, chose rare, ils alignent une autre qualité, ils n’ont aucune logique. Mais vraiment aucune. Il n’y a rien à sauver. Prenons un exemple, revenons vers notre couple de célibataires (à noter que j’aurais pu choisir n’importe qui), le gentil monsieur demande donc à la charmante demoiselle si elle souhaite dîner un soir avec lui, la demoiselle, ayant peur car n’ayant jamais connu de relation sérieuse et se révélant assez traumatisée, refuse prétextant d’autres obligations. Là, lecteur je te laisse cogiter sur les différentes réactions possibles, si tu trouves la bonne tu peux lire ce livre. Car oui notre homme, triste de ce refus va cogiter et nous offrir l’idée géniale que, si elle a refusé son invitation, c’est parce qu’elle aime les hommes mariés et qu’il doit donc faire semblant d’être marié pour récupérer la belle. Là, j’ai donc décidé de fouiller l’appart à la recherche de quoi me faire planer, n’ayant rien trouvé j’ai de nouveau sorti la barque, attrapé Marmotte et ratons, et de nouveau ramé. Le pire c’est qu’ils sont tous comme ça, alors si vous trouvez cela drôle, franchement foncez, vous allez vous taper un bon trip, sinon j’aurai du mal à conseiller la lecture de ce livre.

Concernant la conclusion ici aussi j’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher, l’impression que l’auteur, limitée en pages à écrire, a bâclé sa fin nous offrant un happy-end pour nous faire plaisir sans raison ni explication. Dommage. La plume de l’auteur est en soit pas mauvaise, même si elle n’a rien, je trouve d’exceptionnel. elle se révèle simple, efficace et percutante. Après il y a un point qui m’a énervé j’aimerai bien savoir à quel moment on peut se dire qu’il est intéressant quand un personnage rigole de me le signaler par les onomatopées HI HI HI HI. Désolé, mais quand je lis cela j’ai plus l’impression de voir le personnage glousser que rigoler, mais bon. Au final j’avoue je n’ai pas accroché à ce récit, après si vous appréciez ce genre d’humour et de délire complètement barré et sans aucune véritable logique, laissez-vous tenter, pour les autres à vous de voir par vous-même.

En Résumé : J’avoue, je ressors de cette lecture pas vraiment convaincu. L’auteur cherche pourtant à nous offrir un récit qui est là pour nous faire réfléchir sur notre société, ce besoin de paraître, d’être vu, ou encore de rentrer dans des moules imposés par la société qui nous broie plus qu’autre chose, le problème c’est que j’ai vu les idées, mais elles n’ont jamais marché avec moi et surtout ne m’ont jamais vraiment donné envie de poursuivre. Ceci vient en fait de la façon dont est présenté le récit, il cherche à jouer la caricature à son paroxysme, grossissant le trait au maximum pour mieux faire réagir, mais voilà j’ai eu l’impression de trouver ça lourd et ennuyeux. Les personnages n’ont aucune logique et alignent aberration sur aberration sans jamais réussir à faire que je m’attache à eux. La conclusion parait balancée là, comme si l’auteur était obligée de finir sans dépasser un certain nombre de pages. La plume se révèle simple et plutôt efficace, mais n’a rien de non plus exceptionnelle abusant un peu trop des onomatopées. Dommage car comme je l’ai dit les idées sont là. Après si vous appréciez les récits complètement déjantés, qui planent et ne cherchent pas obligatoirement la cohérence alors peut-être que vous accrocherez plus que moi.

 

Ma Note : 3,5/10

Autres avis : Cornwall, Loesha, …

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