Catégorie : Bande Dessinée

Orbital Tome 2, Ruptures – Sylvain Runberg & Serge Pelé

Résumé : – « Et si ce binôme se soldait par un échec ? »
– « Ces deux agents vont réussir, j’en suis persuadée. »
Et pourtant… Sur Senestam, petite lune perdue appartenant aux Jävlodes, des renégats terriens s’affrontent autour d’une mine de Trélium, un minerai puissamment explosif. Caleb, agent de l’Office Diplomatique Intermondal, a fort à faire entre les groupes rivaux, les attaques des Stilvulls (des bestioles abominablement destructrices), et sa rencontre avec le charmant docteur Kim Vandersel.
Sur la planète Upssal, Mézoké, le binôme de Caleb, doit faire face à la Colère Ronde des Jävlodes: une violente prise à parti, étonnante pour un peuple connu pour sa tranquillité. Mais en orbite autour de Senestam, la pilote Nina et l’étonnant Angus, un vaisseau métamorphe, veillent et réservent quelques surprises aux uns et aux autres…

Edition : Dupuis

 

Mon Avis : Voici donc ma chronique concernant le second tome d’Orbital, cette Bande Dessinée dont le premier volume m’avais fait passer un très bon moment (chronique ici). Comme je l’ai déjà dis dans ma chronique du premier tome, chaque mission est séparée en deux tomes, avec ce tome on découvre donc la conclusion de cette première mission pour nos deux nouveaux agents de l’ODI. Après avoir été conquis par le premier tome j’en attendais autant du second.

Caleb et Mézoké ont la terrible charge de devoir gérer un conflit entre les Jävlodes et des colons humains qui vivent sur la lune Jävlode depuis des années. Ils vont aussi devoir lutter contre une invasion d’insectes, les Stilvulls et au milieu de tout ça ils devront encore gérer les complots et les ressentiments de chacun pour éviter une guerre de grande ampleur qui pourrait rapidement dégénérée. Une chose est sûre ils vont être très occupés.

Comme pour le tome un les auteurs n’ont rien amenés de vraiment original, que ce soit l’intrigue ou l’histoire, mais voilà ils sont arrivés a rendre cette histoire captivante, intéressante et plaisante. Un peu comme s’ils avaient empruntés des ingrédients à droite et à gauche et dont le mélange nous offre une recette vraiment efficace et passionnante. Ce tome est par ailleurs très porté sur l’action, le lecteur ne s’ennuie pas du début à la fin, tournant les pages avec plaisir et envie pour découvrir le fin mot de l’histoire remplie de rebondissements efficaces.

On en apprend un peu plus sur les différents personnages, principalement des personnages secondaires qui se dévoilent au fil des pages que ce soit en bien ou en mal; tout le monde n’est pas ce qu’ils paraissent aux premiers abords. C’est cette complexité dans les personnages qui les rendent surprenants et attachants. Quand à nos deux héros finalement ils s’associent bien et sont très complémentaires.

L’univers mis en place par les auteurs est toujours aussi riche et dense et on y retrouve des problèmes de notre société actuelle transposés dans cet univers futuriste. Que ce soit les manipulations géopolitique, le racisme, les extrémistes au changement etc… On découvre aussi avec grand plaisir ces peuples extra-terrestres mais aussi toutes ces technologies futuristes, ces IA etc…

Le dessin est toujours aussi efficace et soigné que dans le tome précédent, et surtout toujours aussi détaillé rendant l’univers riche et dense pour le plus grand plaisir des yeux. L’histoire est fluide et surtout très sombre comprenant manipulation et trahisons et laisse quelques petites questions en suspens pour les tomes suivants. Mon seul petit reproche et que, finalement, boucler une mission en deux tomes m’a donné l’impression d’une conclusion légèrement trop rapide.

En Résumé : En deux tomes cette série de Science-Fiction à réussie a me convaincre de continuer à suivre les aventures de Caleb et Mézoké. L’intrigue à beau ne pas être des plus originale elle est vraiment efficace et travaillée, l’univers mis en place est toujours aussi riche et les dessins sont vraiment soignés et détaillés. Mon seul reproche une conclusion légèrement rapide de cette mission.

 

Ma Note : 8,5/10

Orbital Tome 1, Cicatrices – Sylvain Runberg & Serge Pelé

Résumé : Caleb et Mézoké forment un binôme exemplaire : c’est la première fois dans l’histoire de la galaxie que leurs peuples respectifs accèdent à cet honneur. Les Sandjarr, le peuple de Mézoké, s’étaient tenus à l’écart des instances politiques intermondiales jusqu’à ce que les guerres humano-sandjarr éclatent.
Les humains avaient été écartés jusqu’à présent des plus hautes instances. Leur binôme revêt donc une importance symbolique.
À peine sortis de leurs séances d’entraînement, les voilà embarqués pour leur première mission.

Edition : Dupuis

 

Mon Avis : Nouvelle chronique pour moi dans le monde de la Bande Dessinée. Cette fois je me suis lancé dans une BD de Science-Fiction et même de Space Opera avec des peuples foisonnants, des voyages dans l’espace etc… Je me suis laissé convaincre par ce cycle grâce aux conseils avisés de Lelf qui m’a vanté les qualités de cette série. Puis, une fois chez mon libraire, ce premier tome en main, la couverture m’a convaincue.

Dans le futur l’humanité va rejoindre la confédération regroupant plusieurs autres ethniques extra-terrestres et ainsi pouvoir faire un bon dans ses avancées technologique. Mais voilà plusieurs groupuscules humains ne vont pas apprécier cette nouveauté et des attentats vont être perpétrés. C’est donc un évènement quand Caleb devient un agent de l’ODI, Organisme Diplomatique Intermondial, et qu’il va devoir faire équipe avec Mézoké, une Sandjarr dont le peuple a failli être éradiqué par les humains. Très vite le duo reçoit sa première mission.

Je dois dire que l’histoire posée par les auteurs est vraiment efficace à défaut d’être originale. Cette série ne révolutionnera pas le genre mais pourtant, l’histoire est efficace et habilement maîtrisée entre le mélange d’actions, de rebondissements et les explications et dialogues. Chaque mission repose sur deux tomes avec une trame générale de fond qui évolue ce qui permet au lecteur de ne pas attendre indéfiniment pour connaître la fin de l’intrigue tout en laissant quelques questions en suspens pour les tomes suivants.

Les personnages sont vraiment denses et travaillés, ils vont devoir faire fi des critiques mais aussi de leurs rancoeurs respectives et s’allier pour mener à bien leur travail. Finalement nos deux héros sont complémentaires et vraiment efficaces ce  qui les rends vraiment attachants. Les personnages secondaires ne sont pas en restes et offrent aussi un large panel de protagonistes différents et complexes.

L’univers mis en place est vraiment dense et fort, que ce soit par les différents peuples présentés mais aussi d’un point de vue géopolitique. Ici la terre est une planète comme les autres. Les peuples sont tous différents que ce soit dans leurs physiques, leurs cultures, leurs religions et leurs modes de vies. Les intrigues politiques sous-jacentes sont bien amenés et traités avec efficacité et sobriété, ce qui rend la lecture des plus plaisantes.

En plus de l’univers efficace une autre des grandes forces de ce livre sont les graphismes que je trouve vraiment sublimes. Des personnages plutôt simples mais des vignettes denses et remplis de
détails que ce soit d’un point de vue spatial, architectural ou technologique. Les différentes espèces extra-terrestres sont bien trouvées et dessinées, même si finalement elles comportent toutes deux bras et deux jambes Comme des humains (en tout cas dans ce premier tome). Si j’avais un reproche à faire ce serait les premières pages de ce livre qui m’ont paru un peu trop solennel, même si elles servent efficacement la mise en place des personnages et aussi certains secrets qu’on apprend trop vite. Pas de quoi gâcher ce très bon premier tome.

En Résumé : Ce premier tome de la série Orbital devrait plaire aux fans de Science-Fiction, et plus précisément de Space Opera, comme moi. Une intrigue qui, à défaut d’être originale, est vraiment efficace et bien menée, des personnages complémentaires et attachants mais surtout une univers dense et travaillé que ce soit d’un point de vue géopolitique mais aussi au niveau des peuples et le tout porté par des dessins vraiment superbes et soignés dans les moindre détails. Seul reproche un début plutôt long qui sert à mettre en place le tout et certains mystères qui se dévoilent trop rapidement.

 

Ma Note : 8,5/10

Smoke City Tome 1 & 2 – Benjamin Carré & Mathieu Mariolle

Résumé : Carmen, voleuse notoire, retrouve ses anciens complices pour les convaincre de monter à nouveau un coup. Détail piquant, c’est elle qui les a trahis six ans auparavant. Elle leur propose de voler une momie pour le compte d’un riche collectionneur. Pour ce faire, le commanditaire exige la reconstitution de la bande à l’identique. Mais ce qui devait être l’affaire du siècle se révèle être une arnaque à l’assurance…

 

Edition : Delcourt

 

Mon avis : Je me suis laissé convaincre par cette Bande Dessinée grâce aux conseils de mon Libraire. Cette fois il s’agit d’une BD de Polar. D’ailleurs il s’agit même d’un véritable hommage aux vieux polars et aux séries noires dans une ville ayant un faux air de Gotham de Batman. De quoi me tenter. En tout cas je dois dire que je trouve les couvertures vraiment réussies.

Le premier tome permet d’introduire les personnages, cette ancienne bande qui se reforme pour un dernier casse. L’intrigue est assez classique d’un vieux polar mais terriblement efficace. On se laisse emporter facilement par cette histoire dont le seul reproche serait finalement d’être un peu trop classique. Heureusement les auteurs arrivent à nous surprendre tout de même en laissant pas mal de questions en suspens à la fin de ce premier tome.

Je dois dire que d’un point de vue graphique cette BD est vraiment superbe et parfaitement maîtrisée offrant une ambiance vraiment sombre et enfumée. C’est ce qui accroche le plus dans cette BD, le fait que l’ambiance retranscris soit vraiment efficace et offrant un monde détaillé. D’ailleurs les dessins évoquent particulièrement le cinéma jouant avec les images comme une caméra. Je dois dire qu’on referme ce premier tome pressé de lire la suite pour trouver la réponse à nos questions et aussi pour retourner dans cet univers.

 

 

Résumé : Après des années passées à se faire oublier, une bande de malfrats se reforme pour réaliser un coup juteux : voler une momie pour le compte d’un commanditaire qui exige la reconstitution du sextuor à l’identique. Tous ont accepté le marché. Mais nul ne pouvait se douter de ce qui se cachait derrière ce pacte.

 

Edition : Delcourt

 

Mon Avis : Il suffit de tourner la première page pour retrouver l’ambiance qui nous avait accrochée dans le premier tome. L’histoire qui avait laissé de nombreuses questions en suspens s’épaissit encore un peu plus avant de nous dévoiler son incroyable conclusion. Le premier tome offrait une intrigue eut être un peu trop classique mais son développement dans le second tome va en étonner plus d’un en ajoutant une part de fantastique dans ce polar.  Plus on avance dans l’histoire, plus les rebondissement se font présents avec efficacité et les auteurs jouent avec les flash back pour dévoiler graduellement les réponses.

Graphiquement c’est toujours aussi sublime et très réaliste au détail près, longeant toujours l’histoire dans un univers sombre, enfumée digne des polars noirs et offrant des décors grandioses et des ambiances vraiment prenantes. Les émotions sont très bien retranscrites aux personnages. Une grande réussite et l’un des gros point fort de cette Bande Dessinée.  Un tome 2 qui conclut parfaitement cette histoire.

En Résumé : Un diptyque tourné polar qui offre un excellent moment de lecture a travers une intrigue peut être un peu trop classique dans le tome 1 mais qui explose dans le tome 2 jouant avec les rebondissements et les flash back. Des dessins parfaitement maîtrisées et surtout très réalistes offrants des ambiances sombres et prenantes et des décors grandioses. Pour moi une très bonne BD qui mérite le coup d’oeil.

 

Ma Note : 8,5/10

Entre Les Ombres – Arnaud Boutle

entre-les-ombres.jpgRésumé : Après l’apocalypse… Je me suis mis à la pêche.

 

 

Edition : Glénat

 

 

Mon Avis : Je continue ma plongée dans la Bande Dessinée et cette fois je me suis laissé convaincre par Entre Les Ombres de Arnaud Boutle. Ce qui m’a convaincu de repartir avec ce livre c’est sa couverture que je trouve vraiment bien dessinée et très jolie. Puis après avoir feuilleté quelques pages, je ne pouvais pas passer à côté de cette histoire d’apocalypse.

L’humanité entière a disparue, il ne reste plus qu’un homme en vie qui survit dans une ville ou la nature reprend ses droits sur la planète entière. A travers cette histoire on va suivre un petit morceau de sa vie. Quand on parle apocalypse on pense rapidement à des livres comme La Route de McCarthy ou Je Suis Une Légende de Matheson et pourtant ici rien à voir. Le seul ennemi de notre héros c’est lui même. Ne cherchez pas de l’action ou de la violence, dans cette BD tout est poésie et souffrance, la souffrance d’un homme seul avec ses souvenirs et ses regrets.

On suit cette tranche de vie de ce survivant avec un certain plaisir ou l’ambiance apocalyptique est très bien représentée. Les dessins sont vraiment bien faits comme le montre la couverture qui m’a attirée, reposant principalement sur des couleurs sombres et où l’auteur aime à jouer avec les ombres. Seule la nature et sa couleur verte viens égayer un peu cet univers. Des dessins qui mettent facilement dans l’ambiance, je reprocherai peut être juste un manque d’émotion sur le visage des personnages, comme s’ils étaient figés.

L’auteur utilise peu de textes s’appuyant plus sur les silences et les non-dits pour nous faire passer ses idées. Des silences qui offrent des moments de poésie et d’émerveillement à travers chaque case et chaque page. Notre survivant est vraiment poignant dans sa quête de survie plus pour les disparus que pour lui même. Les flash-back offrent une certaine nostalgie et aussi quelques réponses à nos questions. Mais voilà une fois la page tournée on ressent une légère pointe de déception, beaucoup de questions restent sans réponses et finalement on n’apprendra pas grand chose sur le héros. On a suivi qu’un léger morceau de sa vie, mais un morceau vraiment captivant, émouvant et magique

La grande question que se pose cette BD c’est à quoi bon continuer à vivre en étant le dernier homme sur terre? Pourquoi continuer à faire les courses dans des magasins dévalisé ou à essaye de trouver de l’électricité quand on est seul. Peut être en mémoire des disparus. Chacun y trouvera sa propre réponse en lisant ce livre. Si j’ai juste un reprocher à faire concernant cette BD c’est son prix, je le trouve un peu trop élevé.

En Résumé : Un récit post apocalyptique remplie de poésie et de magie ou le dernier homme sur terre survit comme il le peut avec ses souvenirs. Un héros poignant et attachant donc on suit avec passion une tranche de sa vie le tout porté par des dessins vraiment réussis. Dommage qu’on reste un peu sur notre faim une fois la dernière pages tournées. Je reprocherai aussi le prix qui m’a paru élevé.

 

Ma Note : 7,5/10

Le Trop Grand Vide d’Alphonse Tabouret – Sibylline, Capucine & Jérome D’Aviau

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Résumé : Au milieu d’une forêt tendre, dans une clairière de rien, un tout petit machin se réveille mais ne se souvient pas.

 

 

 

Edition : Ankama

 

Mon Avis : Je continue ma plongée dans le monde de la bande dessinée avec cette fois-ci la lecture de la vie d’Alphonse Tabouret. Je me suis laissé tenter par ce livre après les avis plus qu’enthousiasmes de Lelf et de Lyra qui m’ont convaincues dans mon achat. Je dois dire que la couverture du livre est vraiment jolie avec ses inscriptions en relief, et est parfaitement fidèle à l’histoire.

Alphonse Tabouret est un petit être qui est né de la dernière pluie et à grandi, un jour il se fâche avec Le Monsieur, son ami et protecteur et il va se retrouver seul et va devoir se débrouiller tout seul. Ce livre c’est principalement l’histoire d’un enfant qui devient grand, une sorte de conte poétique et magique qui nous offre un voyage passionnant dans l’évolution d’Alphonse et dans sa découverte du monde qui l’entoure.

C’est différent des BD habituelles que j’ai pu lire, ici pas vraiment de bulles pour les dialogues ni de cases, les dessins sont plus dans un style d’illustration de texte avec les dialogues écrit en dessous. J’ai bien aimé aussi le fait que le visage qui dit une phrase soit reproduit à chaque phrase mais aussi que son visage évolue selon ses émotions ça éliminé le côté un peu statique je trouve.

Les dialogues sont une vraie merveille, touchante à souhait et offrant des jeux de mots vraiment mordant comme un enfant qui découvrirait le mot. De plus chaque dialogue donne vraiment l’impression d’être prononcé par un enfant sans expérience et qui découvre. Une vraie réussite, un univers vraiment magique qui ravira petits et grands.

Les personnages sont vraiment attachants, comment ne pas craquer pour la petite bouille ronde d’Alphonse ou même de ses amis si différents et pourtant si complémentaires. Les dessins sont assez épurés et pourtant ils offrent ainsi un côté poétique et féerique plus poussé et on suit les aventures de ce petit homme avec grand plaisir; on rit, on est triste, on est heureux.

En Résumé : Un conte initiatique empli de poésie et de magie, mignon et drôle qui mérite d’être découvert et qui offre un excellent moment de lecture. Une Dans Dessinée originale et émouvante qui ne devrait pas laisser de marbre les lecteurs. Venez accompagner le petit Alphonse dans son périple.

 

Ma Note : 9/10

Maus, L’Intégrale – Art Spiegelman

maus.jpgRésumé : Art , une petite souris new-yorkaise, rend visite à son père Vladek. Vladek est âgé et souffre de problèmes cardiaques. Cherchant à comprendre quelles sont ses racines, quelle est son histoire, et surtout pensant à la transmettre, Art demande à son père de lui conter son passé.
Nous voici donc transporté dans la Pologne des années 30. Et Vladek petite souris juive, de se souvenir : la rencontre avec la mère d’Art, la montée du nazisme, l’annexion de la Pologne, le ghetto, la clandestinité et enfin le summum de l’horreur, l’indicible : les camps.

Edition : Flammarion

 

Mon Avis : Je me suis remis à la lecture de Bande Dessinée il y a peu de temps, quelques mois à peine, et je suis tombé sur l’intégrale de Maus dont j’avais déjà beaucoup entendu parler. Je me suis donc laissé tenter et me le suis offert. Il s’agit ici de ma première chronique concernant une BD.Ce livre a reçu le Prix Pullitzer 1992 ainsi que l’Alph-Art 1993 au festival d’Angoulème

L’auteur utilise ici les longues interviews qu’il a réalisé avec son père, Juif, pour retranscrire son histoire et ainsi retracer sa vie durant la seconde guerre mondiale. Mais l’auteur nous conte aussi son histoire et sa difficile relation qu’il entretient avec son père. C’est ce mélange qui donne une grande force à cette BD je trouve, en effet les disputes entre le père et son fils lui donne un côté plus humain et accentuent ainsi les images d’horreur de la guerre. Ce n’est pas qu’une simple histoire, un homme a vraiment vécu ça, pas un héros, un homme ordinaire comme n’importe qui. C’est cette relation père/fils tendue qui accentue le côté humain et ordinaire à Vladek.

Le dessin, noir et blanc, à un côté austère qui met bien avant la dure vie de la guerre et de toutes les horreurs qui ont pu y être vécues. De plus l’auteur a eue la bonne idée de ne pas dépeindre des visages humains, les juifs sont des souris, les allemands des chats, les polonais des cochons et les américains des chiens. L’image est facile à voir du chat qui pourchasse la souris mais l’auteur à, je pense, pris la souris comme modèle pour répondre à un article de propagande allemande durant la guerre :

 » Mickey Mouse est l’idéal le plus lamentable qui ait jamais vu le jour…De saines institutions incitent tous les jeunes gens indépendants et toute la jeunesse respectable à penser que cette vermine dégoûtante et couverte de saletés, le plus grand porteur de bactéries du règne animal, ne peut être le type d’animal idéal…Finissons-en avec la tyrannie que les Juifs exercent sur le peuple ! A bas Mickey Mouse ! Portez la croix gammée ! »

Vladek, le père de l’auteur, ne raconte pas son histoire comme celle d’un survivant, mais plutôt comme celle d’un homme hanté par des souvenirs qu’il n’oubliera jamais et troublé par le fait qu’il ait survécu là où d’autres n’ont pas eue cette chance. La guerre l’a changé même dans ses plus petites habitudes comme par exemple sa manie de ne rien gaspiller qui exaspère son fils. Maus est un témoignage profondément humain qui rappelle au lecteur de ne pas oublier les horreurs et les souffrances de la guerre.

En Résumé : Maus est une BD à lire, un livre de mémoire tragique, sombre, poignant et profondément émouvant. Une histoire terriblement humaine qui fait froid dans le dos, une histoire pour ne pas oublier les périodes les plus sombres le tout porté par un dessin efficace. Un témoignage qu’il faut lire.

 

Ma Note : 9,5/10

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