Edition : Le Bélial’
Mon Avis : Cela fait un long moment que je n’avais pas sorti un Bifrost de ma PAL, d’ailleurs je vous l’annonce officiellement, j’ai 3 ans de retard dans ma lecture de ce magazine ^^ Je vais donc essayer de remédier à cela en rattrapant doucement mon retard dans les prochains mois. Mais ne brulons pas les étapes et concentrons-nous déjà sur ce numéro 78 consacré à Ursula K. Le Guin. J’avoue ce numéro me tentait bien, car même si j’ai un peu lu de ses écrits de l’autrice il y a plusieurs années, je n’ai jamais continué ma découverte. Rien à voir avec son style ou ses écrits, mais plus par le fait qu’à l’époque j’étais dans une période où je lisais de moins en moins. Je pensais donc profiter de ce numéro pour, pourquoi pas, replonger dans ses univers dont, je suis sûr, j’ai loupé énormément de chose. A noter aussi la couverture, illustrée par Anders Lazaret, que je trouve magnifique. Comme d’habitude je me consacrerai principalement sur les nouvelles présentes dans ce recueil.
Ceux qui partent d’Omelas de Ursula K. Le Guin : Il s’agit ici d’une courte nouvelle qui va nous faire découvrir le magique village d’Omelas, mais qui va peu à peu nous montrer que la perfection de ce village à un coût. Une excellente nouvelle, qui immerge rapidement le lecteur dans la présentation de ce coin de paradis, un peu comme un début de roman de Fantasy d’époque, mais qui peu à peu prend à parti le lecteur pour lui en montrer le côté sombre. Je me suis laissé rapidement happé par la plume magnifique et la construction où l’émerveillement, la poésie, la beauté laisse doucement place à une angoisse de plus en plus glaçante. Au final, d’une certaine façon, elle nous laisse face à nos propres choix et ce qu’on serait prêt à faire si on était dans la même situation. Un excellent texte, court, intense, terriblement percutant et réussi, qui ne laisse pas indifférent.
Ethfrag de Laurent Genefort : Cette nouvelle se situe dans l’univers d’Omale, dont je sortirai un jour les tomes que j’ai dans ma PAL. Ce texte est construit de façon épistolaire, comme un journal, où l’on suit un scientifique humain qui a eu l’autorisation de mener des « études » sur les Hodgqins, l’une des autres races extra-terrestres d’Omale. Des camps sont ainsi construits pour permettre au héros et à son équipe de scientifique de les réaliser. Alors oui, on s’en doute au résumé, le texte fait obligatoirement référence aux camps qu’on retrouve régulièrement durant les guerres et principalement pendant la seconde guerre mondiale. Il s’agit d’un texte qui va se révéler froid, glaçant, principalement à travers le regard de ce scientifique qui ne voit les Hodgqins que comme des sujets d’études qui ne doivent pas être nommés. Pour lui ils ne sont là que pour permettre une avancée exceptionnelle d’un point de vue scientifique. Un texte qui nous fait obligatoirement réfléchir sur la morale, la notion de science et de conscience, mais aussi sur la façon dont nous voyons les autres, le spécisme : les Hodgqins étant des aliens peut-on tout justifier. Surtout l’ensemble est porté par un héros bien construit, distant, qui ne se rend pas compte des problématiques que peuvent créer ses expériences qui voit son entourage s’effondrer moralement tout en restant éloigné de ses problématiques. Certes c’est parfois poussé légèrement le génie froid à l’extrême, mais cela ne l’empêche pas de se révéler très efficace et finalement de nous pousser à réfléchir. Un très bon texte, même si une ou deux transitions sont un peu faciles, et à la conclusion efficace.
Le Mot de déliement de Ursula K. Le Guin : Dernière nouvelle de ce numéro, encore une fois un court texte qui se situe, si j’ai bien bien compris, dans l’univers de Terremer et qui nous raconte la bataille entre deux magiciens, l’un cherchant à s’échapper de l’autre. Franchement c’est un joli texte, agréable, très bien écrit, offrant une certaine poésie et une bataille qui ne manque pas de surprises et de rebondissements. Pour autant je pense qu’il faut avoir lu Terremer pour en appréhender encore plus cette nouvelle car, là, seule, elle me paraît manquer d’un peu de force et se révéler un peu courte pour vraiment gagner en intérêt et en densité. Un texte tout de même sympathique, qui m’a donné envie de découvrir plus en profondeur Terremer.
Le reste de ce bifrost nous propose un cahier spécial sur Ursula K. Le Guin vraiment prenant et très intéressant, qui m’a franchement donné envie d’en découvrir plus sur l’autrice et ses écrits. Que ce soit à travers son interview que j’ai trouvé très passionnante, ou bien encore dans la présentation de ces plus grands cycles, je dois bien admettre que ce Bifrost a parfaitement rempli son rôle et je pense que je vais rapidement sortir de ma PAL les écrits de l’autrice qui traînent depuis quelques temps. Comme toujours, on y trouve aussi le cahier des chroniques (vu que j’ai trois ans de retard je l’ai un peu survolé), ainsi que la chronique de Pierre Stolze qui me laisse toujours autant de marbre. L’interview de Cathy Martin, libraire chez bédéciné est intéressante et permet toujours de découvrir un peu le monde des librairies. On retrouve aussi une rubrique scientifique très pertinente je trouve dans son travail de fond, qui nous propose cette fois d’étudier la force et les sabre laser dans Star Wars.
Ma Note : 8/10
Apophis
Je te confirme que la nouvelle « Le mot de déliement » s’inscrit bien dans le cycle de Terremer, et que celui-ci est à découvrir absolument. Belle chronique !
BlackWolf
Merci. Justement ce Bifrost m’a donné envie de lire ce cycle.