Résumé : Lysimaque, la Ville aux Fleurs, fière capitale du royaume de Méronne, est encerclée et menacée par une mystérieuse armée. Et pour le sénéchal Philippe Gardeval, ce n’est que le début des ennuis. Suite à l’empoisonnement d’un dignitaire de la cité, il découvre que l’ennemi est déjà infiltré au sein de la cour, dans leurs propres rangs ! Sous quels traits se cache le félon ? Parmi les puissants, les ambitieux et les adversaires politiques ne manquent pas ; le sénéchal devra alors faire preuve d’ingéniosité pour défendre la ville et sa vie dans ce contexte étouffant d’intrigues de palais.
Edition : Mnémos
Mon Avis : Ce roman, qui est sorti eil y a quelques mois maintenant, a eu le don de m’attirer assez rapidement, principalement grâce à sa couverture, illustrée par Lin Hsiang, que je trouve vraiment magnifique. Restait quelques appréhensions, principalement concernant un résumé que je trouvais un brin classique, mais qui a rapidement disparu une fois que j’ai vu passer les premiers retours qui paraissaient en grande majorité enthousiastes. C’est donc fort logiquement que je me suis alors facilement laissé tenter et fait entrer ce roman dans ma PAL.
On plonge avec ce récit dans la ville de Lysimaque qui, un beau matin, se retrouve assiéger par les troupes de Castelwing. Le sénéchal Gerdeval est alors tiré de son lit par le roi Edouard VI pour gérer cette crise. Sauf que rien ne va se passer comme prévu, lui qui souhaitait apaiser tout le monde en offrant du vin va devoir faire face à la mort d’une femme de la noblesse par empoisonnement. Heureusement pour lui que ce ne fût pas le roi ! Sauf que les ennuis ne font que commencer, car cela signifie qu’un traitre se trouve avec eux. Alors une fois la dernière page tournée, je dois bien admettre que ce roman possède des atouts intéressants et de nombreuses qualités, mais qui pourtant a eu du mal à complètement me convaincre, ne répondant pas forcément toujours à mes attentes. Ce premier tome reste pour autant une lecture sympathique, mais quelques points font qu’il aurait pu encore être meilleur. Il m’a d’ailleurs fallu un peu de temps à entrer dans le récit tant les premiers chapitres ont eu un peu de mal à m’accrocher. En effet les cinquante premières pages m’ont paru un peu trop verbeuses à mon goût, offrant une mise en scène qui m’a donnée l’impression d’être un peu trop surjouée, avec des dialogues qui offrent plus de poser les personnages principaux et leurs relations que vraiment apporter un plus à l’ensemble. J’avais un peu l’impression de plonger dans une introduction un peu austère qui est juste là pour nous poser une grosse partie de l’univers, de l’intrigue et des personnages alors que l’ensemble aurait pu être amené de façon plus fluide sur la longueur.
Il a ainsi fallu attendre la tentative d’empoisonnement pour que je me retrouve enfin happé par ce récit et par son intrigue, le côté un peu austère se fissurant pour dévoiler quelque-chose de plus prenant et captivant. L’intrigue n’a pourtant rien d’original dans les grandes lignes, avec ce jeu de pouvoir pour prendre le trône, et tout ce que cela peut engendrer comme mensonges, trahisons et manipulation, mais voilà l’auteur arrive vraiment à la rendre intéressante et solide. Il y a ainsi un vrai jeu de faux-semblant qui s’instille tout du long qui pousse le lecteur à tout remettre en question, à douter des différents personnages, même de son héros, ou bien encore la cause de ce siège et son but. On sent clairement que Gregory Da Rosa maîtrise la construction de son fil rouge, jouant avec le lecteur et les différents mystères qui se présente au fil des pages. Il utilise aussi de façon efficace les rebondissements et les surprises, mais aussi les passages plus explicatifs pour qu’on se laisse alors porter par les nombreuses questions en suspend. C’est d’ailleurs se travaille d’enquête avec le lecteur, ce voile de secret, le tout complexifié par le personnage du sénéchal, mais aussi ce doute instillé du début à la fin par ce jeu de chat et de la souris qui font que je me suis laissé porter plutôt assez facilement par ce récit. Alors après, j’ai trouvé que la construction se répétait un peu, chaque journée étant présentée un peu de la même façon, mais cela ne gêne en rien la lecture.
Concernant l’univers, il n’a rien de fondamentalement révolutionnaire, proposant un aspect très médiéval, avec tout ce qui peut tourner autour des intrigues de cour. Mais voilà cela n’empêche pas l’auteur d’offrir quelque chose de solide et de vraiment intéressant, que ce soit aussi bien dans le jeu politique qu’il met en place comme dans l’aspect magique qui se dévoile lentement au fil des pages. D’ailleurs la notion mystique est intéressante, dont je ne dévoilerai rien pour éviter, je pense, de trop spoiler, mais qui ne manque pas d’attrait, principalement dans les différents plans, les différents clans que l’on croise. De nombreuses questions sont ainsi soulevées sur le monde qui nous est présenté, ses différences, sa « création », ou bien encore sur la notion de pouvoir et de magie qui offrent un intérêt supplémentaire au récit et vient titiller le lecteur. Après, je regretterai peut-être cette notion de mur qu’on croise qui n’est pas sans rappeler Game of Thrones et qui est à la mode depuis quelques temps. J’attends tout de même de voir ce que va en faire l’auteur par la suite, mais pour le moment je reste perplexe. Par contre, j’ai apprécié l’idée de la prison inversée, de la notion de folie qui en découle où l’auteur dévoile une imagination intéressante. Là où par contre je suis un peu frustré, c’est l’impression que le récit reste toujours en surface de l’univers, comme si l’auteur avait peur de trop en révéler et ainsi de gâcher la suite, ce qui m’a quand même un peu frustré.
En ce qui concerne les personnages, j’avoue j’avais un peu peur au début avec notre sénéchal qui me paraissait un peu pédant et imbu de sa personne, mais la grande force de l’auteur est d’avoir réussi au fil des pages à le rendre attachant et intéressant. On découvre ainsi un héros vieillissant, qui est obligé de jouer le jeu face au roi et la cour sous peine de tout perdre, mais qui se remet de plus en plus en question sur son rôle et ses capacités. Il s’agit un héros complexe, avec ses doutes, ses convictions, ses rêves, qui est loin d’être parfait, principalement dans sa relation familiale, mais qui ne manque pas de nous toucher au fur et à mesure qu’on le découvre en profondeur. On peut ne pas être d’accord, mais on le comprend. Sa position le rend aussi très intéressant, n’étant pas noble mais ayant gravi les échelons grâce à son amitié avec le roi jusqu’à atteindre ce plafond de verre qu’il ne dépassera peut-être jamais ce qui fait qu’il se pose beaucoup de questions et doute. Cela ne l’empêche pour autant d’offrir une certaine vitalité, de se révéler incisif, bien porté par des dialogues qui, une fois embarqué dans par le récit, vont s’avérer percutants. Concernant les personnages secondaires ils ne sont pas mauvais et, même si j’aurai aimé les voir travailler un peu plus, ils remplissent parfaitement leurs rôles. Je pense même que certains devraient prendre de l’ampleur par la suite.
Le principal défaut pour moi de ce roman c’est qu’il s’agit un peu trop à mon goût d’une introduction. Attention, je ne parle même pas de tome d’introduction, mais bien d’introduction. Les 3 jours de siège que l’on suit m’ont paru plus être la première partie d’un roman, qu’un roman en lui-même. Un peu comme si le découpage avait été décidé plus pour raisons éditoriales ou pour offrir un cliffhanger à la fin. D’ailleurs je ne le nie pas cette conclusion choc donne clairement envie de lire la suite et remplit ainsi plutôt bien son rôle, mais voilà je reste un peu frustré de ce sentiment d’être à peine entré dans le roman qu’il s’arrête. C’est frustrant, surtout qu’en tant que lecteur je ne cherche pas obligatoirement le cliffhanger, qui me parait pourtant à la mode. Je noterai aussi certains passages qui traînent un peu en longueur, même si de ce côté rien de vraiment bloquant. Concernant le style il y a un vrai travail de l’auteur pour lui offrir une couche médiévale et qui j’avoue offre un sentiment d’immersion supplémentaire, mais qui donne aussi l’impression parfois de trop en faire et de se révéler un peu lourd. Après il s’agit d’un premier roman, je pense qu’il n’est pas facile de pouvoir trouver le juste milieu avec un tel style. Au final, même si ce livre n’a pas complètement répondu à mes attentes, il reste assez intéressant à découvrir et je pense que je lirai la suite histoire de voir ce que bien proposer l’auteur, surtout que tout commence pour notre héros.
En Résumé : J’avoue je ressors de ma lecture de ce premier tome avec un sentiment légèrement mitigé, mais ayant tout de même lu un livre avec du potentiel et des qualités. Je dois bien avouer que le démarrage a pourtant failli me bloquer, se révélant trop verbeux et donnant l’impression d’une mise en scène introductive surjouée, mais pourtant au fil des pages je me suis laissé un peu plus emporter. L’intrigue est pour moi le gros point fort du récit, ce siège avec ces jeux de pouvoirs et le travail de l’auteur qui joue au chat et à la souris avec le lecture fonctionne bien. L’univers n’a rien de révolutionnaire, mais se révèle solide et intéressant que ce soit aussi bien d’un point de vue politique que du point de vue mystique, même si j’ai quand même eu l’impression que l’auteur ne restait qu’en surface de son monde ce qui est légèrement dommage. Concernant les personnages, j’ai eu un peu peur avec la caractérisation du sénéchal, mais au fur et à mesure il a réussi à se révéler attachant et un minimum touchant. Un héros complexe, en plein doute qui doit faire face à de nombreux soucis, loin d’être parfait et qu’on peut juger mais dont on comprend les actes. Les personnages secondaires, sans se révéler des plus profonds, remplissent parfaitement leurs rôles et je ne doute pas que certains vont prendre de l’ampleur par la suite. En fait mon principal regret concernant ce récit c’est qu’il m’a paru être une introduction. Attention pas un tome d’introduction mais bien une introduction, comme si ce roman avait été découpé pour raison éditoriales ou pour la recherche du cliffhanger de fin. Conclusion qui marche, puisqu’elle appelle à découvrir la suite, mais voilà ce n’est pas obligatoirement ce que je cherche dans un récit. J’ai aussi noté quelques longueurs, même si rien de trop bloquant non plus. La plume de l’auteur vient apporter un sentiment d’immersion supplémentaire avec ce style un peu vieux français, même si parfois l’auteur en fait un peu trop ce qui provoque quelques lourdeurs. Je pense que je lirai la suite, histoire de voir comment va s’en sortir notre héros.
Ma Note : 6,5/10
Autres avis : Apophis, Lorhkan, Boudicca, L’Ours Inculte, Samuel Ziterman, Celindanaé, Le Comptoir de l’Ecureuil, …
Jean
J’ai trouvé le livre très mauvais ; le « parler Jacquouille » (utilisé par qqu’un qui a fait 3 mois de langue du M-A à la fac) est horripilant…
La fantasy française a vraiment des efforts à faire…mais ce jugement n’engage que moi…
BlackWolf
Concernant le parler médiéval, comme je l’ai dit il est loin d’être parfait, maintenant il ne m’a pas non plus autant bloquer que toi. Après je comprends parfaitement qu’on puisse ne pas accrocher.
Concernant la Fantasy française c’est un large débat qui ne revient pas à moi de juger, mais je trouve que comme toute Fantasy de tout pays il y a du bon et du moins bon.