Résumé : Castel de Broe, six mois ont passé depuis la mort de Noalle et Chien du heaume, anéantie par la perte de ses doigts, s’abîme dans la contemplation de sa griffe de fer, cadeau de Regehir le forgeron. Bréhyr entend lui redonner vie et l’entraîne sur les routes à la recherche du dernier homme qu’elle doit tuer : Herôn. Parti en Terre sainte, celui-ci reviendra par le Tor, une tour mythique où le monde des vivants s’ouvre à celui des morts. Les deux guerrières remontent alors le sillage de sang, de larmes et de pourriture des croisades, arpentant côte à côte la voie de la folie et de la vengeance. Dans ce calvaire, Chien rencontrera Saint Roses, chevalier à la beauté d’icône, au savoir de maestre et dont la foi s’est érodée au pied des hautes murailles de Jérusalem. Une faible lueur qui annonce peut-être un espoir de rédemption.
Edition : Mnémos
Mon Avis : Si vous suivez mon blog depuis le début vous devez savoir que je suis tombé sous le charme du premier roman de Justin Niogret, Chien du Heaume (chronique ici), qui, même si il n’était pas parfait, possédait une force et possédait des personnages vraiment denses et incisifs. Donc quand j’ai vu la suite aux Imaginales, il n’a pas fallu longtemps avant que je me l’offre. D’ailleurs je trouve que la couverture, illustrée par Yoz (Johann Bodin), est vraiment superbe.
L’histoire se passe quelques moi après la fin de Chien du Heaume, on retrouve Chien qui a du mal a se remettre de la perte de ses doigts. Bréhyr et Regehir, le forgeron, vont lui forger un pouce et Brégéhyr va l’entrainer dans une quête à la recherche de Herôon. L’intrigue sur la recherche de Herôon sert en fait à l’auteur à développer une quête de soi, une quête intérieure, chaque personnage va aller au plus profond de soi pour essayer de déterminer qui il est vraiment ou de retrouver ce qu’il a perdu. Le roman pren des aspects psychologiques voir théologiques par moment tout en gardant ce côté brut et violent de l’univers et des combats. Le lecteur se trouve pris dans cette quête intime de soi et on a du mal à lâcher le livre et on tourne les pages avec envie, passionné par ses personnages.
Les personnages sont d’une grande réussite, comment ne pas s’attacher à eux, qui, malgré leurs forces, sont tous d’une façon blessés, voir brisés, à l’intérieur. Ils sont tous à la recherche d’une vérité; d’une envie de vivre quelque chose de meilleur mais pour cela ils doivent combattre leurs démons. Mais voilà arriver au bout de sa quête, est-ce vraiment une bonne chose? Se sent-on vraiment libéré? Trouve-t-on toutes les réponses? Ce voyage va complètement transformer les personnages qui sont toujours aussi complexes, denses et passionnants. Que ce soit chien, toujours à la recherche de son nom, Bréhyr qui pense mener son dernier combat et retrouver une vie ou encore les autres personnages qu’on découvre on ne peut que les admirer d’une certain façon.
Le monde crée par l’auteur est des plus minimalistes du point de vue des descriptions, on se rend bien compte qu’il est médiéval, mais ça n’a pas grande importance ce monde sert juste de décor aux personnages et la grande force de l’auteur n’est pas dans la description du monde mais dans les images qu’elle envoie à travers ses mots. Certaines des scènes sont vraiment marquantes et s’imposent facilement, donnant l’impression de vivre la scène. Un univers assez sombre, brutal, violent et dur. Les femmes n’hésitent pas à se servir de toutes leurs armes, qu’elles soient physique ou psychologiques, pour ne pas se laisser écraser par ce monde. C’est vraiment efficace et prenant.
L’écriture de l’auteur est terriblement efficace, incisive et prenante par les scènes qu’elle décrit mais aussi par les dialogues percutants. De plus, comme dans le premier tome, on sent que l’auteur a fait des recherches sur le langage et les expressions du moyen-âge ce qui ajoute un certain charme ainsi qu’un sentiment d’authenticité et d’immersion à l’histoire et à la lecture. On retrouve aussi, comme dans Chien du Heaume, le glossaire qui nous dévoile la côté humoristique de l’auteur mais on trouve aussi une Post face de Jean-Philippe Jaworski qui est vraiment passionnante et qui m’a fait redécouvrir certains points de l’histoire. Mordre le Bouclier est, pour moi, un ton au-dessus de Chien du Heaume, une grande réussite.
En Résumé : Voilà une suite à Chien de Heaume des plus efficace et prenante qui ne devrait pas laisser le lecteur indifférent. On tourne les pages avec envie par cette quête de soi vraiment captivante, avec des personnages hauts en couleurs, complexes et denses. Mais la grande force de ce livre c’est son écriture originale, inventive et passionnante qui nous dépeint des scènes vraiment marquantes et captivantes et qui nous offre des dialogues des plus efficaces. Si vous avez aimé Chien du Heaume vous allez, selon moi, adorer Mordre le Bouclier.
Ma Note : 9/10
Ptitetrolle
Alors là, zioup !!! Je le mets direct au-dessus de ma PAL !
paikanne
Je devrais bientôt le recevoir ; à te lire, j’ai d’autant plus hâte de « les retrouver » 🙂
scor13
j’avais déjà noté le premier tome. Tu me donnes envie aussi pour celui ci. D’autant plus qu’à priori il ne s’agit pas d’une saga interminable
Zina
Ma lecture du 1er tome, dont j’ai entendu beaucoup de bien, est programmée pour cet été. C’est toujours bien de savoir que la suite est également à la hauteur 🙂
BlackWolf
En tout cas j’espère que, déjà, le premier te plaira. Bonne lecture!