Résumé : La Ceinture.
Un agrégat de matériaux archaïques peuplé de mineurs.
Rees est l’un d’eux, un rat de mine passant le plus clair de son temps sous cinq g à creuser le cœur de fer de l’étoile morte autour de laquelle la Ceinture gravite. Un travail harassant. Dangereux. Au bénéfice du Radeau, sorte de cité spatiale, siège du savoir scientifique dont tous dépendent pour leur approvisionnement. Il en va ainsi : la Ceinture est sous le joug du Radeau. Depuis des générations… Et la Ceinture gronde. Mais Rees se pose des questions qu’aucun autre ne se pose. D’où viennent les hommes ? Comment sont ils arrivés ici, dans la Nébuleuse ? Il existe des légendes. Qui parlent d’un Vaisseau. De son Équipage… De baleines volantes et des mythiques Osseux.
Rees ne sait pas grand-chose mais il a une certitude : la Nébuleuse se meurt…
Edition : Le Bélial’
Poche : Pocket
Mon Avis : De Stephen Baxter je n’ai pas lu grand-chose mis à part quelques nouvelles ici ou là, et pourtant c’est un auteur de Science-Fiction que j’ai envie de découvrir depuis un long moment et dont j’entends beaucoup parler. La preuve, certains de ses romans parsèment ma PAL et ne demandent qu’à sortir. J’ai donc décidé de me lancer avec ce livre qui se révèle être le tout premier roman écrit de l’auteur (même si publié en France 17 ans après sa sortie en VO). Il faut dire aussi que la couverture, illustrée par Manchu, donne vraiment envie de lire ce livre.
Ce roman va nous plonger dans un anneau monde où les hommes, naufragés depuis des générations, survivent tant bien que mal en forant le cœur de l’étoile. On va suivre au travers de ce récit les aventures de Rees, héros qui se pose beaucoup de questions et se rend compte que son monde meurt. Un roman initiatique qui va se révéler très classique sur la forme avec ce personnage, sans aucune connaissance au début, et qui va au fil des ses voyages s’instruire et percer à jour le secret de son univers. En soit je dois bien avouer que l’histoire manque quand même, sur la forme, d’originalité, mais aussi de rebondissements. Elle n’est pas mauvaise en soi, mais m’a plus fait penser à un roman pour adolescent assez simple qui cherche à lui faire découvrir le Space Opera avec une assise scientifique efficace et non négligeable. On sent bien aussi, au fil des pages, qu’il s’agit ici du premier roman de l’auteur dévoilant un certain manque de maîtrise dans l’enchainement des évènements et même dans certains dialogues.
L’intrigue se révèle pourtant entrainante, principalement à travers les différentes rencontres et découvertes que va faire le personnage principal ainsi que les différentes zones de l’anneau qu’il va découvrir. Le rythme se révèle enlevé et efficace, même si je reproche à l’auteur de vouloir par moment trop en faire dans le sensationnel. Au final une certaine simplicité se dégage de la façon dont est écrite l’histoire et c’est peut-être ça qui m’a dérangé, surtout après avoir tant entendu sur l’auteur et son côté hard science. Mes attentes étaient peut être un peu trop élevé. De plus certaines scènes m’ont parues un peu trop irréalistes, je pense par exemple à la scène de sauvetage par la baleine. Pourtant, je suis loin d’avoir été complètement déçu par ce roman qui possède tout de même ses qualités et, une fois la dernière page tournée, s’est révélée plutôt sympathique malgré tout.
Car, ce qui fascine dans ce roman, c’est principalement son univers, cet anneau monde ou la gravité va se révéler être un élément primordial du décor. En effet elle va être le centre de l’histoire et va même déstabiliser par moment le lecteur de façon intéressante, tant les le tout parait différent tout en offrant une vision passionnante sur cette force naturelle. Imaginez-vous aussi voyager dans la nébuleuse sans appareil respiratoire, magnifique. De plus Baxter développe quelque chose qui se révèle vraiment fascinant à travers des idées originales, comme ces arbres permettant de naviguer ou encore certaines races extraterrestres, mais le tout possède une véritable cohérence et une certaine logique grâce aux explications avancées.
Il nous offre aussi un travail vraiment intéressant et toujours d’actualité sur les inégalités avec les mineurs qui s’acharnent à récupérer les métaux pour les habitants du radeau en échange de nourriture, même si parfois présenté de façon manichéenne. Au final on sent bien qu’il maîtrise complètement son univers arrivant à plonger le lecteur avec facilité à travers des explications scientifiques accessibles et loin d’être ardues.
Concernant les personnages ils se révèlent vraiment entrainants, nous emportant dans leurs aventures, mais j’ai trouvé qu’ils manquaient clairement de profondeur, parfois même de charisme et donnent une impression de déjà-vu par moment. Surtout ils se révèlent plus ballottés par les évènements que maître de ce qui leurs arrivent, comme s’ils avançaient par moment en attendant que la solution finale leur apparaisse comme par enchantement. Malgré tout certain plaisir nait à suivre l’interaction et l’avancée des ces protagonistes dans cet univers totalement nouveau, en effet c’est grâce à eux, et principalement Rees, qu’on va découvrir toute la grandeur et la magie de ce monde et tout comme lui on va se retrouver embarqué et émerveillé, même si par moment Rees parait quand même un peu naïf.
La plume de l’auteur n’est, certes, pas une des plus soignées que je connaisse, mais elle se révèle vraiment simple, entrainante et efficace. Surtout elle sert de façon réussie et compréhensible, par tous les différentes explications scientifiques, la construction de cet univers porté par la gravité. Au final je ressors tout de même avec un sentiment mitigé de ma lecture, j’avoue que j’en attendais plus dans la construction et la forme. Pourtant, pas mal d’éléments font que j’ai trouvé cette lecture et cette découverte sympathique me donnant envie de lire la suite du cycle voir, pourquoi pas aussi, d’autres romans de l’auteur. À voir si le second tome du cycle confirme les bonnes impressions que j’ai tout en gommant les imperfections.
En Résumé : Je ressors de ma lecture avec, j’avoue, un sentiment mitigé, mais plutôt positif, malgré certains points qui m’ont dérangé et dont j’attendais plus. L’intrigue se révèle vraiment entrainante et plutôt bien rythmée, mais la forme manque clairement d’originalité et de complexité. De plus on sent bien, dans la construction du récit et à travers les dialogues, qu’il s’agit ici du premier roman de l’auteur, se révélant souvent assez simpliste. Et pourtant le roman m’a fasciné, principalement grâce à son univers, cet anneau monde à la gravité primordiale, qui se révèle fascinant à travers ses découvertes et ses rencontres. Les personnages nous happent dans leurs aventures, mais manquent parfois de profondeur et de charisme, se révélant même plus passifs qu’actifs. Je reproche aussi certaines scènes qui m’ont paru trop irréalistes, je pense principalement au sauvetage par la baleine. La plume de l’auteur se révèle simple, entrainante et porte parfaitement et de façon efficace le message scientifique mis en avant. Alors, certes je ne suis pas totalement convaincu, mais une lecture tout de même sympathique qui me donne envie de lire la suite pour me faire un avis plus complet.
Ma Note : 6,5/10
Lorhkan
Les sorties en poche devraient me permettre de me pencher sur ce cycle, qui a l’avantage d’avoir des volumes indépendants et ne ressemblant pas à des pavés de 800 pages chacun.
BlackWolf
Oui, ce premier tome est loin d’être un pavé, surtout comparé aux autres romans de l’auteur que j’ai dans ma PAL. En tout cas si tu le lis, ton avis m’intéresse.
FloXy
Je n’ai encore jamais lu ce genre de space op, que ce soit Baxter,Banks, Reynolds… et je suis curieux mais en même temps un peu circonspect et je ne sais pas trop par quoi commencer : j’ai l’impression que dans ce genre de séries le premier tome est une longue exposition de l’origine de l’histoire.
Par exemple pour ce cycle j’aimerais mieux plonger directement dans un gros conflit contre les Xeeles que me pencher sur cette Ceinture…
D’un autre côté j’ai peur de rater quelque chose et même quand on me dit que les tomes sont indépendants j’éprouve quelques scrupules à ne pas commencer par le début, bref ! =)
BlackWolf
C’est vrai que c’est toujours compliqué de débuter un cycle. Après moi, tome indépendant ou pas, j’ai la manie de commencer par le premier tome (sauf erreur). Maintenant à toi de voir 🙂
Thrr-Gilag
Si tu cherches à commencer, passer par Banks reste facile.
D’une part les tomes formant le cycle de la Culture sont indépendants (ce sont des histoires se basant de le cadre d’un univers que l’on découvre au fur et à mesure des romans. Il vaut mieux, à mon sens, commencer par les premiers… mais l’ordre dans les premiers est sans importance).
Reynolds est beaucoup plus difficile d’accès que Banks côté Hard-Science par contre, et pour le coup, je vois mal commencer son cycle par autre chose que le premier tome.
Par contre, je n’ai jamais lu du Baxter… donc je ne peux conseiller pour ce dernier… et j’attends en fait la suite de cette critique, mi-figue mi-raisin qui me fait qu’au final conforte mon sentiment qui fait que je n’ai jamais franchi le pas pour lire Baxter.
BlackWolf
Alors de Banks j’ai déjà lu dans le cycle de la culture « Les Enfers Virtuels » et je compte en lire d’autres dans le même cycle.
Sinon concernant la Hard Science je ne suis pas non plus totalement novice, ayant déjà lu des livres de Egan ou Bear par exemple. Mais merci des conseils ça peut toujours servir.
Escrocgriffe
C’est jamais simple un premier roman ! Amusant de se dire que les grands noms de la littérature, aussi talentueux soient-ils, ont forcément rencontré des problèmes lorsqu’ils ont rédigé leur tout premier livre.
BlackWolf
Non ça c’est sûr c’est jamais simple, mais franchement je serai incapable de faire ce qu’ils font.
Merci pour ton petit mot en tout cas 🙂