Résumé :Oxford, futur proche. L’université est définitivement dépoussiérée : historien est devenu un métier à haut risque. Car désormais, pour étudier le passé, il faut le vivre. Littéralement.
Michael Davies se prépare pour Pearl Harbor, Merope Ward est aux prises avec une volée d’enfants évacués en 1940, Polly Churchill sera vendeuse en plein coeur du Blitz, et le jeune Colin Templer irait n’importe où, n’importe quand, pour Polly…
Ils seront aux premières loges pour les épisodes les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine pour des historiens, sauf que les bombes qui tombent sont bien réelles et une mort soudaine les guette à tout moment. Sans parler de ce sentiment grandissant que l’Histoire elle-même est en train de dérailler.
Et si, finalement, il était possible de changer le passé ?
Edition : Bragelonne
Mon Avis : Connie Willis est loin d’être une nouvelle auteur dans le monde de la SF et ça fait un long moment que j’ai envie de lire un de ces romans tant j’en ai entendu du bien. J’ai d’ailleurs longtemps hésité entre la lecture deux romans de l’auteur, ce livre et aussi Sans Parler du Chien dont on m’a beaucoup parlé. Mais voilà, c’est Black-out qui, ayant gagné une multitude de prix et ayant fait un peu le buzz depuis quelques mois sur le net, est finalement sorti de ma PAL. De plus je trouve la couverture assez intéressante et qui a plutôt tendance à vouloir donner envie de découvrir cette histoire sur la seconde guerre mondiale.
Et pourtant le début fut, on peut le dire clairement, assez laborieux et j’ai eu du mal à vraiment rentrer dans l’histoire. Déjà premièrement la faute à une accumulation d’informations, de dates et de thématiques pas toujours très bien expliquées comme par exemple le voyage temporel en lui-même, ensuite un rythme vraiment lent qui donne l’impression de stagner et enfin la faute à un
style, des actions et des dialogues qui se révèlent vraiment plats et qui donnent aussi par moments l’impression d’être inutiles voir surjoués, offrant l’impression que l’auteur écrit ici son premier roman et qu’aucun travail d’édition n’a été fait. Il faut attendre environ 80-100 pages pour vraiment s’impliquer un peu plus dans la lecture, les personnages commençant à vivre pleinement la période du Blitz. Mais voilà autant le dire tout de suite si vous cherchez un roman de SF, passez votre chemin, l’auteur nous offre plutôt ici un roman historique sur le Blitz et l’héroïsme des anglais avec quelques traces, ici ou là, de SF. De plus si la période historique de la seconde guerre mondiale ne vous tente pas, vous risquez de grandement vous ennuyer dans ce livre.
Car oui, même si le livre devient plus intéressant après, nous offrant une plongée vraiment efficace, intéressante et un minimum captivante dans cette Angleterre en plein Blitz et nous dévoilant aussi le comportement stoïque et parfois héroïque de gens ordinaires, comme vous ou moi, durant une période sombre et sanglante; l’auteur nous offre un diptyque qui devrait tourner aux alentours de 1300 pages, ce qui donne vraiment l’impression que l’intrigue est complètement dilué car, mis à part quelques passages qui cherchent à nous démontrer que le cours de l’histoire peut être modifié par ces fameux historiens du futur, on ne peut pas vraiment dire que l’intrigue soit développée, ce qui est dommage. On se retrouve plus dans une succession de tranches de vies de personnages durant la guerre plutôt que sur un roman possédant une histoire. La preuve en est qu’il faut attendre près de 300 pages pour trouver un élément sur ce brouillage temporel. Comme si l’auteur avait peur d’entrer dans son intrigue. De plus elle a décidé de suivre plusieurs personnages qui alternent au fil des chapitres, mais tous les personnages ne sont pas aussi intéressants, car autant Polly et Mike qui sont au coeur de la guerre offre pas mal d’intérêt, autant Eileen qui, pendant 400 pages, garde des gamins turbulents, apprend à conduire et fait des lessives se révèle peu intéressante.
Tout n’est pas non plus mauvais dans ce roman, loin de là, car, comme je l’ai dit l’aspect historique, si on s’intéresse un tant soit peu à la période de la seconde guerre mondiale, se révèle vraiment intéressant, passionnant et soigné. On sent que l’auteur a longtemps travaillé son contexte historique, a fait énormément de recherches, fait des rencontres et s’est beaucoup renseignée pour nous offrir un background prenant et d’une tel réalisme qu’on pourrait se croire vraiment à Londres en plein milieu de la guerre. Le contexte historique est justement le point fort de cette oeuvre et se révèle d’une grande richesse, principalement par le fait qu’on croise au fur et à mesures des pages des gens ordinaires qui font front face à la guerre, des héros ordinaires loin de
ce qu’on peut croiser habituellement en littérature.
L’Histoire (avec un grand H) est cohérente et se révèle bien développée, mais voilà manque quand même d’intensité, normalement quand on sait qu’on devrait se trouver en plein milieu d’une guerre, du bombardement de Londres et parfois on a plutôt l’impression de se retrouver en colonie de vacances, même si j’imagine bien qu’on s’habitue à tout, même les pires contextes, mais voilà par moment l’insouciance parait tout de même éxagéré. Au final rien de gênant, car on est tout même un minimum happé. Autre point, mais plus personnel, l’auteur a crée un décalage technologique entre les historiens de 2060 et 1940, ce qui est parfaitement logique, mais, autant j’imagine très bien ne pas savoir rouler une voiture d’époque ou encore faire bouger un ascenseur sans liftier, autant resté bloqué sur une porte à tambour et se demander ce que ça peut bien être, alors qu’on est historienne sur cette époque m’a clairement fait rire.
Concernant les personnages je dois bien avouer qu’ils ne sont pas mauvais, mais qu’ils manquent quand même clairement de profondeurs. À croire qu’ils ne vivent qu’au présent, ils n’ont ni passés, ni amis, ni véritables backgrounds pour les rendre complètement attachants. C’est dommage, car il y a du potentiel dans ces personnages et on a parfois plus l’impression d’être devant de simples observateurs que devant des êtres humains. Ce qui ne les empêche pas d’avoir des sentiments, des émotions, de la souffrance, mais les personnalités manquent quand même un peu de puissance, d’assurance ce qui les rend par moment trop lisse, limité, et même parfois interchangeables surtout dans les personnages féminins. Leurs réactions m’ont aussi paru par moment excessives, comme si l’auteur cherchait à les exacerber pour bien les faire comprendre, mais offre cette impression d’un personnage surjoué, surtout durant la première partie du roman. La seconde partie devient légèrement plus fluide, les personnages ont l’air d’offrir quelque chose de plus intéressant, que j’espère voir confirmer dans la suite.
Le style de l’auteur est simple et plutôt efficace, mais je trouve que par moment il est parfois trop didactique comme si l’auteur avait en premier lieu écrit son roman pour des adolescents, voir des jeunes adultes, ce qui par moment alourdit un peu la lecture par des descriptions ou des explications trop poussées. Cela empêche d’ailleurs le roman de devenir trop sombre, ce qui tout de même est un peu dommage pour une histoire en période de guerre.. Rien de bien gênant, mais cela se ressent, aussi dans les dialogues qui oscillent parfois entre le platonique et parfois le soap. Au final vu tout ce qu’on disait sur ce livre je m’attendais à un grand livre, mais je me retrouve avec un livre certes sympathique, mais qui n’a rien de transcendant et aurait peut-être mérité à être raboté, tant par moment on a l’impression de ne pas avancer. Il faut dire que j’ai commencé à lire ce livre en espérant un livre SF et je me retrouve avec un livre historique sur des tranches de vies d’anonymes parsemé de quelques morceaux d’intrigues SF. Je lirai le second tome, car j’ai tout de même envie de savoir comment fini l’histoire.
En Résumé : Sans être non plus complètement mauvais j’avoue que j’attendais mieux de ce livre Black-out qui m’a juste offert une lecture plutôt sympathique sans être non plus exceptionnelle. Déjà si vous vous attendez à une histoire SF passez votre chemin il s’agit d’un roman historique sur la seconde guerre mondiale avec quelques aspects SF disséminés ici ou là, donc si vous ne trouvez aucun attrait à la seconde guerre mondiale passez aussi votre chemin. De plus l’auteur a voulu faire un diptyque ce qui offre une finale une histoire qui tiendra sur 1300 pages, mais a le soucis de diluer fortement l’intrigue, ce qui donne clairement l’impression que parfois il ne se passe rien mis à part suivre quelques tranches de vies de personnages pendant la guerre. Alors certes j’avoue que cette période de l’histoire m’intéresse et suivre des gens ordinaires se révéler stoïque et parfois héroïque, mais voilà, on a clairement l’impression de pas trop avancer. L’univers est vraiment travaillé, soigné, dense on sent que l’auteur n’a rien laissée au hasard et s’est énormément renseignée sur cette époque, c’est vraiment le point fort de ce livre et donne envie d’en savoir plus. Les personnages sont intéressants mais manquent clairement de profondeurs et auraient mérités d’être plus développés, de plus ils paraissent trop lisses et interchangeables, surtout dans la première partie du roman. Le style de l’auteur est simple et efficace, mais parait par moments trop didactique comme si l’auteur cherchait à axer son roman pour des adolescents où des jeunes adultes.
Ma Note : 6/10
Mina
Une lecture que j’ai abandonné car, arrivée à la moitié du roman, je n’éprouvais toujours aucun plaisir et aucune envie de retourner voir où en était les personnages de leurs aventures. Même si je
suis toujours très curieuse de ce qu’a pu être la seconde guerre mondiale, j’ai trouvé que ça manquait d’action et de personnages intéressants.
Je trouve que tu as eu bien du courage de finir cette lecture car j’en garde un mauvais souvenir…
Vert
Je suis une grande fan de Connie Willis, mais j’attends que le 2e tome soit sorti avant de me plonger dans cette nouvelle histoire…
Ceci dit je pense que Sans parler du chien (vu les critiques de Black Out que je lis) est plus intéressant : plus court (seulement 600 pages xD), avec pas mal d’humour et de délires sur le voyage
dans le temps et les romans policiers.