Résumé : When Chen’s parents are incinerated before his eyes by a blast of ball lightning, he devotes his life to cracking the secret of mysterious natural phenomenon. His search takes him to stormy mountaintops, an experimental military weapons lab, and an old Soviet science station. The more he learns, the more he comes to realize that ball lightning is just the tip of an entirely new frontier in particle physics. Although Chen’s quest provides a purpose for his lonely life, his reasons for chasing his elusive quarry come into conflict with soldiers and scientists who have motives of their own: a beautiful army major with an obsession with dangerous weaponry, and a physicist who has no place for ethical considerations in his single-minded pursuit of knowledge.

Edition : Tor Books

 

Mon Avis : J’ai découvert Cixin Liu l’année dernière lors du mini challenge que je m’étais lancé de lire l’ensemble des romans nominés au prix Hugo de 2017. En effet le troisième tome de son cycle Remembrance of Earth’s Past y était nominé. Il s’agit du cycle qui avait pour premier tome Le Problème à Trois Corps en VF. J’avais passé un bon voir un très bon moment de lecture avec cette trilogie, même si je trouvais que l’auteur se perdait un peu dans le dernier tome (chronique Tome 1, Tome 2, Tome 3). Pour ceux qui ne connaitrait pas Cixin Liu il s’agit d’un des auteurs de SF chinoise les plus populaires dans son pays, qui a vu sa dernière trilogie être publiée en Anglais, ce qui lui a permis de devenir le premier chinois à gagner le prix Hugo du meilleur roman pour son livre Le Problème à Trois Corps. Comme souvent quand un auteur « étranger » a du succès, l’éditeur décide alors de publier ses autres œuvres, d’où la publication de ce Ball Lightning qui a été publiée en chinois trois ans avant le premier tome de Remembrance of Earth’s Past, même si la postface de l’auteur nous apprend qu’il avait globalement déjà écrit sa trilogie avant de se lancer dans ce récit.

Ce livre nous fait découvrir Wen Chen qui un jour, durant son enfance, voit ses parents mourir sous ses yeux, tués par un phénomène étrange : une foudre en boule (ball lightning). Complètement désemparé par cet évènement il va en faire le pilier de sa vie et va commencer à l’étudier pour en percer les mystères et ainsi, d’une certaine façon, obtenir une explication sur ce phénomène météorologique qui a complètement changé sa vie. Sauf que voilà pour permettre à ses recherches d’avancer, il ne va avoir d’autres choix que de s’associer avec l’armée, ce qui va amener des bouleversements dans sa vision et ses réflexions, surtout face à Lin Yun. Bon, je dois bien admettre, une fois la dernière page tournée, il y a de bonnes choses dans ce roman qui font que je me suis plutôt facilement laissé porter par le récit. Pour autant il est clairement un ton en dessous de sa trilogie, et même s’il reste plaisant, certains aspects font que je suis quand même resté sur ma faim. Le récit est ainsi construit comme une quête, le besoin des héros de résoudre cette énigme pour différentes raisons personnelles. L’aspect politique de fond y ajoute une petite touche de thriller qui n’est pas mauvaise. L’ensemble porté aussi par une plume entraînante fait que, oui, je me suis retrouvé à tourner les pages avec un minimum d’envie de découvrir la suite. Pour autant, j’ai trouvé qu’il y avait un manque de tension flagrant dans l’intrigue. Là où la tension de sa précédente trilogie reposait sur l’invasion, ici on ne ressent jamais cette pression qui pousserait les héros à avancer, malgré les tentatives de complexifier avec des jeux de pouvoir et la guerre. J’ai ainsi eu l’impression d’un récit nonchalant qui, même s’il a un côté tout de même prenant, ne m’a jamais complètement captivé.

Le point central du roman est, d’une certaine façon, la science, j’ai l’impression que l’auteur, sans parler d’une déclaration de fascination à la science, nous montre l’intérêt qu’il a pour cette dernière, mais aussi son importance. D’une certaine façon il vient aussi nous en dévoiler toute la complexité, qu’être scientifique n’est pas que simplement avoir des idées, mais passe aussi par un long processus de batailles, d’obtention de budgets et aussi savoir vendre ses projets. Il y a aussi, et finalement dans une majorité de projet, l’importance des militaires dans l’évolution des recherches au vu des budgets qu’ils ont. J’avoue cette partie est intéressante, dévoilant un monde que tout le monde ne connaît pas forcément et aussi tentant d’apporter une réflexion sur la notion de morale en sachant que des recherches peuvent servir à développer des armes. On y retrouve aussi en toile de fond une Chine en plein bouleversement, un pays qui doit asseoir sa puissance face à ses ennemis. Une Chine à la fois proche de la notre, mais aussi complètement différente, imaginée au fur et à mesure de l’avancée du récit. Un peu comme la science finalement. En effet, comme dans sa précédente trilogie, Cixin Liu a cette capacité à laisser son imagination dériver, à prendre une idée et tenter d’y apposer des principes scientifique. Je trouvais que ça passait bien dans sa trilogie, même si mon esprit scientifique ronchonnait un peu, mais ici j’avoue c’était un peu trop farfelu et simpliste pour moi. Je ne vais pas spoiler, mais en gros tout ce qui est macro, ainsi que tout ce que cela amène comme révélations et résolutions dans les recherches des héros, m’ont clairement piqué les yeux et le cerveau. Cela ne gêne en rien la fluidité du récit, mais m’a par moment fait lever les yeux au ciel.

Comme je l’ai dit ce récit cherche aussi à nous faire réfléchir et, outre l’aspect scientifique, les conséquences éthiques et la vision que peut avoir le Pouvoir de la Science, il cherche aussi à nous faire réfléchir sur la notion de politique, de manipulation, mais aussi d’argent et de l’importance de ce dernier. Il amène aussi une réflexion intéressante sur la notion de travail et le parallèle qu’il peut y avoir avec le plaisir, le fait de profiter de la vie. L’auteur vient aussi à traiter de la guerre, l’influence que peut avoir cette dernière sur chacun, la pression qu’elle peut amener sur les besoins de résultats rapides. D’une certaine façon aussi, je trouve que La Foudre en Boule dans ce roman est un peu un parallèle à la découverte de l’arme nucléaire et comment elle a changé le monde, comment elle a amenée une nouvelle vision, de nouvelles réflexions. Sauf que voilà, même si les thématiques sont présentes et amènent un questionnement, elles paraissent quand même manquer d’un peu de profondeur. L’auteur n’arrive jamais à y amener une complexité plus intéressante et prenante. J’ai eu un peu l’impression qu’il ne cherchait pas à prendre obligatoirement parti, mais pour cela ne restait finalement qu’en surface de ses arguments, principalement sur tout ce qui tourne autour de la notion militaire. Il y a aussi une tentative de Cixin Liu de vouloir amener un aspect fantastique à son roman. Je ne dévoile rien pour éviter de spoiler, mais pour ma part cet aspect m’a plutôt laissé de marbre ne me paraissant pas obligatoirement utile. Après si vous êtes complètement réfractaire a des explications scientifiques (réalistes ou pas) il vaut mieux passer votre chemin.

En ce qui concerne les personnages, comme je l’avais déjà constaté lors de ma lecture de sa précédente trilogie, l’auteur considère chacun de ses héros comme un outils, ce qui est parfois dommage. Ainsi même s’ils sont intéressants dans la façon dont ils avancent, dont ils font des choix, ils ne m’ont pas pour autant complètement accroché. Seule Lin Yun a finalement réussi à me toucher, dans sa quête, sa passion pour les armes qui repose sur des blessures plus profondes, son envie de vouloir réussir à tout prix, la passion qu’elle dégage, mais aussi d’une certaine façon la folie qui la prend. Elle dégage dans les non-dits une complexité intéressante. J’ai trouvé intéressant Ding Yi, car même s’il entre dans l’archétype du scientifique génial sans conscience et complètement barré, tombant une ou deux fois dans la caricature, il apporte aussi une vision et des idées percutantes et efficaces, que ce soit sur la science, mais aussi sur la vision du monde. Reste Wen Chen qui, sans dire que je l’ai trouvé mauvais, m’a paru manqué d’intérêt. Je l’ai un peu trouvé comme une « éponge » qui est là, absorbant tout ce qui se passe autour de lui, tous les bouleversements qui s’accumulent, sans donner l’impression de pouvoir, ni de vouloir faire quoi que ce soit. Il devient ainsi finalement qu’un simple spectateur, présent pour dévoiler le récit au lecteur, même si sur la fin il arrive un peu à sortir de ce rôle figuratif frustrant. Les personnages secondaires donnent aussi l’impression de n’être là que pour finalement faire avancer l’intrigue, même si finalement au vu de la construction du récit cela passe plutôt bien ici.

J’ai aussi un autre soucis concernant ce roman, c’est parfois l’utilisation un peu trop forcée des dialogues, je pense principalement à une scène entre Lin Yun et son père qui m’e paru perdre un peu de sa puissance par une envie de trop utiliser les dialogues. Au final Ball Lightning m’a laissé un sentiment étrange, oui je me suis plutôt facilement laissé porter par le récit, pour autant une fois terminé je dois bien admettre qu’il n’a pas complètement répondu aux attentes que je pouvais avoir. Il ne manque pas d’idée ni d’intérêt, reste même plutôt divertissant à lire, mais globalement il est quand même moins marquant que la trilogie Remembrance of Earth’s Past. La plume de Cixin Liu est simple, efficace et entrainante et même si j’ai moins accroché à ce roman, cela ne m’empêchera pas de lire d’autre de ses écrits.

Résumé : J’avoue je ressors de ma lecture pas complètement convaincu par ce Ball Lightning qui, même s’il reste divertissant et entraînant, m’a paru clairement un ton en dessous que la précédente trilogie de l’auteur. L’intrigue de la quête des héros, même si elle s’avère fluide, m’a donné l’impression de manquer de tension pour complètement me captiver. J’ai plus eu l’impression d’avoir un récit un peu nonchalant qui ne sait pas obligatoirement toujours où il va. D’une certaine façon Cixin Liu a voulu nous montrer son intérêt pour la science, mais aussi la complexité quand on est scientifique. Dommage que parfois il laisse un peu trop vagabonder son imagination, ce qui donne des théorèmes scientifiques parfois un peu trop incongru. Le tout se situe dans une Chine imaginaire en plein bouleversement, devant asseoir sa puissance devant des ennemis de plus en plus présents. Les thématiques soulevées par le récit ne sont pas mauvaises, brassant de nombreuses idées, pour autant j’ai eu l’impression que sur certaines l’auteur manquait de complexité. Comme s’il avait un peu peur de trop pousser ses arguments, principalement concernant tout ce qui tourne autour des militaires et de l’éthique de la science qui est vite balayée. Concernant les personnage, même si j’ai bien accroché à Lin Yun qui m’a paru complexe et intéressante, j’ai un peu moins accroché à Ding Yi qui est un peu caricatural, mais qui amène des réflexions et des visions intéressantes je suis un peu passé à côté de Wen Chen. J’ai aussi trouvé que l’auteur abusait un peu des dialogues, je pense par exemple à une scène entre Lin Yun et son père qui m’a paru perdre un peu de sa puissance. La plume de Cixin Liu est simple, efficace et entrainante et même si je me suis laissé facilement porté il n’a pour autant pas complètement répondu à mes attentes.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : L’Epaule d’Orion, …